Les participants
Lors de la Réunion, l'Association des nations du Sud-est asiatique
a regroupé la Birmanie, Bruneï, le Cambodge, l'Indonésie,
le Laos, la Malaisie, les Philippines, laThaïlande, Singapour et le
Vietnam. Le Forum régional a été également
ouvert aux Etats-Unis, à l'Union européenne, la Russie, la
Chine, le Japon, l'Australie, le Canada, la Corée du Sud, l'Inde,
la Nlle-Zélande, la Papouasie Nlle-Guinée et la Mongolie.Les
dix pays de l'Asean -Philippines, Thailande, Indonésie, Laos, Singapour,
Birmanie, Cambodge, Brunei, Malaisie et Vietnam- n'ont cependant rencontré
leurs 12 partenaires de dialogue que dans le cadre du Forum Régional
de l'Asean (ARF) consacré aux problèmes de sécurité
de la région. |
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Contexte
politique et économique
Après l'admission du Cambodge, en avril dernier, c'est désormais
à 10 que l'ASEAN va devoir aborder de nombreux problèmes
internes épineux d'ordre économique et politique.Mais avant
toute chose, il semblerait que l'enjeu capital de cette réunion
de Singapour soit la restauration de la crédibilité de l'Association
aux yeux de la Communauté Internationale. En effet, le groupe a
été vigoureusement critiqué pour son incapacité
à résoudre non seulement la récente crise économique
régionale, mais aussi la pollution causée par le grand incendie
de la forêt indonésienne ainsi que les inombrables questions
de sécurité.
Il faut dire que ces derniers temps, en matière de sécurité,
la région connaît plusieurs sujets d'inquiétude :
- Les disputes territoriales à propos des îles Spratley,
riches en pétrole et en gaz, en Mer de Chine du Sud. Une brusque
montée de tension est intervenue ces dernières semaines quand
la marine philippine a envoyé par le fond deux bateaux de pêche
chinois dans une zone contestée.Ces îlots sont revendiqués
par la Chine et les pays-membres de l'Association (le Vietnam, les Philippines,
la Malaisie, Taïwan et Bruneï). La question fondamentale est
donc d'adopter une position ASEAN commune à ce sujet contre la Chine.
- Le regain de tension entre les 2 Chines, Pékin et Taïpeh
- la confrontation le mois précédent entre les
flottes de Pyongyang et de Séoul ainsi que les projets nord-coréens
en matière de missiles balistiques. |
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Points capitaux
des discussions de la 32èmé réunion
Contenu du Communiqué conjoint
Sécurité
Les îles Spratley
Les discussions des pays membres sur la querelle
territoriale brûlante des ïles Spratley ont progressé
vers une solution du conflit.La Chine a, pour la première
fois, confirmé publiquement lors de la confèrence de presse
finale du mercredi son accord de principe pour la mise au point d'un "code
de conduite" dans la zone des Spratleys. Ce "code de conduite" dont la
Chine a pour la première fois accepté le principe doit être
peaufiné par l'Asean d'içi la fin de l'année. Il ne
se prononcera pas sur les droits de chacun dans la zone mais doit éviter,
selon la présidence de la réunion de Singapour, "que des
incidents mineurs dégénèrent en affaires graves".
Le problème coréen
Sur la seconde menace à la sécurité régionale,
celle des tirs de missiles par la Corée du nord, plusieurs pays
de l'Asean et de l'ARF, ont exprimé leurs très graves inquiétudes
devant la possiblité d'un nouveau tir par Pyongyang. Selon Tokyo,
Pyongyang se préparerait à lancer, sans doute vers septembre
prochain, un nouveau missile de type Taepodong de portée plus longue
que celui lancé en Août 1998 au dessus du Japon et qui s'était
abîmé dans l'océan Pacifique, provoquant les protestations
des grandes puissances.
Pour tenter de désamorcer la menace, tous les pays représentés
à Singapour ont invité la Corée du nord, le seul pays
asiatique à ne pas en faire partie, à adhérer au Forum
asiatique de sécurité. La Corée avait décliné
l'offre en 1997.
Les 2 Chine
Le ministre chinois des Affaires étrangères Tang Jiaxuan
a averti les pays présents au Forum
régional de l'ASEAN sur la sécurité en Asie que
Pékin n'excluerait aucun recours à la force toute tentative
de reconnaissance internationale de Taïwan.Mais cette diatribe anti-Taïpeh
n'a pas semblé émouvoir les délégués.
``Même si un ou deux ministres en ont parlé dans leur discours
d'introduction, la question n'a pas été évoquée
en tant que telle parce qu'il y a beaucoup d'autres sujets à débattre'',
a expliqué Shanmugam
Jayakumar, ministre singapourien des Affaires étrangères
et président des débats. |
Plan économique
Lors de cette Réunion, l'ASEAN a pris des mesures afin d'atténuer
l'impact social et économique de la crise asiatique.Tout d'abord,
les pays-membres vont intensifier leur coopération financière
par l'établissement d'un processus de contrôle des indicateurs
macroéconomiques et des capitaux à court terme sous la direction
du "Select Commmittee" de l'ASEAN ainsi que du Secrétariat de l'organisation.Ensuite,
dans le but de restaurer la compétitivité de la région
à long terme, l'ASEAN a réitéré son désir
de continuer à promouvoir les investissements directs au travers
de l'ASEAN Free Trade Area (AFTA), l' ASEAN Investment Area (AIA) et l'ASEAN
Industrial Cooperation (AICO).En troisième lieu, l'Association a
commencé à mettre en place deux plans d'action sociale pour
la sécurité et contre la pauvreté ( the Plan of Action
on Social Safety Nets and the Plan of Action on Rural Development and Poverty
Alleviation).Et enfin, pour améliorer la compétitivité
technologique de l'Association, il a été décidé
d'établir un réseau d'information scientifique et technique. |
Droits de l'Homme
La question birmane
Le Secrétaire d'Etat américain,
Madeleine Albright a averti les ministres des Affaires Etrangères
que le régime draconien de la Junte militaire de Birmanie
était une menace pour la région et elle a invité Rangoon
à ouvrir le dialogue avec Aung San Suu Kyi, le chef de file de la
démocratie du Myanmar. Actuellement, la Junte est condamnée
pour abus en matière de droits de l'homme et pour son refus de reconnaitre
les résultats des élections remportées en 1990 par
la "Ligue Nationale pour la Démocratie" (National League for Democracy)
dont le leader est Aung San Suu Kyi.
Pour le Ministre des Affaires Etrangères
thaïlandais, l'ASEAN a été fondée sur le principe
de la non-intervention, et c'est la raison pour laquelle l'organisation
a tant progressé ces 32 dernières années. Abandonner
ce principe et intervenir dans les affaires intérieures des pays-membres
dans le but d'y introduire la démocratie signifierait la mort de
l'Association.
Le Timor oriental
Cette question n'a pas été discutée
par les membres de l'ASEAN. Seule Madeleine Albright, le Secrétaire
d'Etat américain, a rencontré en tête a tête
le ministre indonésien des Affaires Etrangères Ali Alatas
pour s'entretenir de la situation au Timor oriental où doit se dérouler
le mois prochain un vote sur l'indépendance de cette ancienne colonie
portugaise annexée par l'Indonésie. |
Organisation
Au cours des 32 années d'existence et d'histoire de l'ASEAN,
cette 32ème réunion a été la première
à rassembler les ministres des Affaires Etrangères des pays-membres
pour une session de dialogue et de discussion, sans qu'aucun officiel n'y
ait participé.
En outre, l'admission du Cambodge en avril dernier marque la volonté
et les efforts de l'ASEAN de parachever la cohésion régionale.
Enfin, au cours de cette réunion, les sommets ASEAN+1 et ASEAN+3
ont été institutionnalisés entre les gouvernements
des pays de l'Association leurs partenaires Chinois, japonais et coréens. |
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