Asie centrale - carte
Projet de loi autorisant l’approbation d’un accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kazakhstan (Rapport du Sénat, 13/10/1999)
Le Tadjikistan : Les grandes dates du Tadjikistan (AFP, 4/11/99)
L'Ouzbékistan : Les grandes dates de l'Ouzbekistan depuis son indépendance en 1991 (AFP, 7/1/2000)
Mission effectuée au Kazakhstan, en Ouzbékistan et au Turkménistan(Sénat, 29/5/98)
Energy Politics In The Caspian And Russia - 1998(Radio Free Europe)
Hearing on COMMERCIAL VIABILITY OF A CASPIAN SEA MAIN EXPORT ENERGY PIPELINE, MARCH 3, 1999
Projet de loi autorisant la ratification de l'accord de partenariat et de coopération entre les  Communautés européennes et leurs Etats membres, et la République d'Azerbaïdjan, la République d'Ouzbékistan (Rapport du Sénat, 12/98)
site internet : Eurasia Research Center

Politique intérieure | Relations internationales | Défense | Social et culture | Economie, Industries et R&D
Le spectre d'une nouvelle crise hante l'Asie après les attentats aux Etats-Unis (AFP, 18/9/2001)
L'Asie est hantée par le spectre d'une nouvelle crise économique après le choc porté à l'économie américaine par le double attentat de New York et Washington alors qu'elle avait déjà du mal à faire face au ralentissement de son activité.
 Ces attentats ont également percuté de plein fouet le commerce mondial et pour les économies des pays asiatiques fortement tournées vers l'exportation les perspectives sont plutôt sombres.
 Singapour et Taïwan connaissent déjà la récession, Hong Kong s'en rapproche dangereusement, quant à la Thaïlande et à la Malaisie, elles viennent d'y échapper de justesse.
 "La situation va s'aggraver. Le résultat sera un naufrage de l'économie mondiale", a déclaré à l'AFP Chia Woon Khien, une économiste de la banque anglo-néerlandaise ING Barings.
 "Ce qui s'est produit aux Etats-Unis s'apparente à une perte sèche. Pour l'Asie, l'impact sera plus grave. Une récession prolongée est vraisemblable", affirme-t-elle.
 Dans la période ayant précédé les attentats, les experts de la région faisaient preuve d'un optimisme prudent, considérant que l'Asie pourrait retrouver une croissance modeste au cours de la première moitié de 2002, mais désormais de tels espoirs sont hors de propos.
 "Pour les cent prochains jours, tant que l'économie américaine sera en deuil nous pensons que les investissements et les dépenses seront différés", affirme Song Seng Wun, économiste de l'institut de placement GK Goh.
 La période qui précède Noël et le Nouvel An est traditionnellement essentielle pour l'Asie et notamment pour le secteur dominant de l'électronique.
 Selon les experts, l'enchaînement des évènements aurait difficilement pu être pire pour les économies asiatiques convalescentes à la suite de la crise financière de 1997-1998. A l'époque, l'économie américaine faisait figure de chevalier blanc en Asie, cette fois ci, il n'y a pas grand-chose à faire pour amortir le choc sinon de faire le gros dos, affirment-ils.
 "La demande en provenance des Etats-Unis devrait se rétracter en raison du ralentissement de la consommation et des investissements dans la période suivant les attentats", affirme Norman Yin, professeur à l'université nationale Chengchi de Taïwan.
 En Malaisie, le gouvernement envisage actuellement des mesures additionnelles à la rallonge budgétaire de 789 millions de dollars et il devrait revoir ses prévisions de croissance pour 2001. L'institut en sciences économiques de Malaisie a revu à la baisse ses prévisions pour l'année, mais il estime qu'il ne devrait pas y avoir de récession.
 Les autorités de Hong Kong ont également reconnu que le territoire ne serait pas en mesure d'échapper à la chute. Le secrétaire aux finances Antony Leung a expliqué que, "dans la mesure où les consommateurs américains sont inquiets, cela va exercer une pression sur l'économie des Etats-Unis et donc sur celle de Hong Kong".
 La Thaïlande, qui a évité la récession au second trimestre 2001, a revu à la baisse ses prévisions de croissances après les attentats.
 Cependant, l'Indonésie s'accroche à ses prévisions de croissance de 3,5% pour l'année, le gouvernement estimant qu'il est encore trop tôt pour envisager les retombées économiques des attentats.
 Pour le Cambodge, les perspectives sont sinistres dans la mesure où la survie économique du pays dépend de l'aide qui devrait atteindre les 620 millions de dollars sur l'année budgétaire terminée en juin 2002. Les investissements étrangers se sont effondrés ces dernières années et ils ne devraient pas dépasser 120 millions de dollars sur 12 mois. 
Au Vietnam, l'économie la plus dynamique de l'Asie du Sud-Est, la baisse des exportations ne devrait pas entraîner une récession en raison de leur modestie, tout en écornant l'ambition des plans gouvernementaux.
 La Chine et l'Inde devraient connaître une croissance confortable cette année, mais aucun de ces deux poids lourds ne sera épargné par les ondes de choc économiques des attentats.
 En Chine les conséquences négatives de la crise américaine devraient être limitées dans la mesure où le gouvernement continuera de favoriser la demande intérieure, souligne Johnson Liu, expert de Great Wall Securities.

La pieuvre ben Laden en Asie : jusqu'où vont ses ramifications ? (AFP, 18/9/2001)
L'Asie s'inquiète des possibles répercussions de représailles anti-terroristes américaines en se demandant jusqu'où s'étendent les ramifications dans la région du réseau d'Oussama ben Laden, ont indiqué des experts mardi.
 Des pistes, pas toujours fiables, ont déjà conduit les enquêtes sur les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis jusqu'au Japon, aux Philippines, Hong Kong et Macau, outre bien sûr l'Afghanistan, refuge de ben Laden, le suspect numéro un d'origine saoudienne.
 Mais l'étendue des relations de son organisation, al Qada, avec la myriade de groupes musulmans d'Asie reste difficile à évaluer, d'autant que la plupart des gouvernements refusent de reconnaître que leur pays ait pu être infiltré.
 Aux Philippines, où différents mouvements islamistes et groupes de rebelles parfois crapuleux infestent le sud de l'archipel, le millionnaire a financé le Front Moro islamique de libération (MILF), principale guérilla séparatiste.
 Mais, dit Ustada Zhariff Julabbi, un des dirigeants du MILF, "c'était il y a longtemps" et l'argent, assure-t-il, a servi à financer des écoles, mosquées et dispensaires de Mindanao.
 Dans les années 1990, le beau-frère de ben Laden, Mohammad Jamal Khalifa, y avait fondé un Centre de relations internationales et d'information, une ONG qui aurait entraîné au maniement d'explosifs des membres du groupe Abu Sayyaf, connu pour ses enlèvements contre rançons.
 Des membres du groupe avaient projeté d'assassiner le pape Jean Paul II lors d'une visite dans l'archipel.
 Le centre aurait cessé ses opérations mais, dit le conseiller à la sécurité nationale de la présidente Gloria Arroyo, Roilo Golez, "nous ne savons pas encore de manière sûre si les cellules" de ben Laden "sont toujours là".
 Plus au sud, l'Indonésie, premier pays musulman du monde par sa population, paraît particulièrement vulnérable aux infiltrations terroristes de par sa taille et le relatif manque de contrôle des autorités.
 Comme ailleurs dans la région, des militants indonésiens ont fait leurs armes contre l'Union soviétique dans les années 1980 et les spéculations vont bon train, bien que l'on soit sans preuves de liens entre les groupes les plus radicaux et al Qada agissant par exemple aux Moluques.
 Au Cachemire indien, le chef des forces frontalières Rudrepal Singh assure que dix ans de lutte contre les séparatistes musulmans n'ont pas permis d'établir la présence de militants de ben Laden dans cette région frontalière du Pakistan.
 Mais, répond Ajai Sahni, spécialiste des conflits de l'Asie du Sud à l'Institute for Conflict Management and Sud Asia Terrorism Portal, 52% des militants arrêtés ou tués au Cachemire sont d'origine étrangère, dont près de la moitié des moudjahidine afghans.
 "Deux groupes au moins actifs au Cachemire --le Lashkar-e-Toiba et le Harkat-ul-Mujahideen-- ont des liens directs avec ben Laden", dit-il.
 En 1998, le Harkat avait reconnu avoir perdu des hommes dans les bombardements américains de camps d'entraînement de ben Laden en Afghanistan, en représailles aux attentats contre des ambassades américaines en Afrique.
 En Chine, des séparatistes ouïgours du Xinjiang, une région du nord-ouest à majorité musulmane, auraient également été entraînés en Afghanistan.
 Même la Malaisie musulmane, jusqu'alors sans problèmes de terrorisme islamique, a découvert en juin un petit groupe dont les membres auraient été entraînés en Afghanistan.
 Enfin, au Japon, où les Etats-Unis maintiennent 47.000 soldats, l'agence Kyodo a rapporté mardi que les autorités étaient sur les traces de 19 extrémistes islamistes qui seraient entrés dans le pays début septembre et dont certains proviendraient du fief taliban de Kandahar.

Washington se tourne vers les fragiles républiques d'Asie centrale (AFP, 18/9/2001)
 Les attentats d'il y a une semaine ont amené les Etats-Unis à fortement intensifier leurs contacts avec les républiques d'Asie centrale, une région volatile qui occupe une position stratégique au nord de l'Afghanistan.
 Alors que tous les indices concordent pour accuser le terroriste présumé Oussama ben Laden et ses protecteurs, la milice afghane des taliban, "nous portons une attention toute particulière à l'Asie centrale", affirme un responsable américain sous couvert de l'anonymat.
 Les cinq pays de la région - Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan - pourraient jouer un rôle capital en cas d'opération de représailles américaines.
 Cette partie de l'ancien empire soviétique est toutefois aussi particulièrement fragile: la majorité des pays la composant font déjà face à des groupes radicaux islamistes, et risquent de recevoir un afflux déstabilisant de réfugiés afghans en cas d'hostilités.
 Contrairement au Pakistan, qui a accepté pratiquement toutes les demandes de Washington pour agir contre ben Laden et faire pression sur les taliban, les pays d'Asie centrale ne se sont pas encore vu présenter de requêtes spécifiques des Etats-Unis, selon ce responsable.
 Mais, a-t-il souligné, les cinq pays ont reçu plus de messages détaillés en provenance de Washington que d'autres nations également pressées de rejoindre la coalition antiterroriste américaine.
 Ce responsable n'a pas précisé si ces messages étaient différents, mais a indiqué que, comme pour les autres pays, ils portaient sur la traque des groupes terroristes au travers de sanctions financières, de restrictions de mouvement ou en fermant leurs bureaux diplomatiques.
 Les Etats-Unis ont placé un accent particulier sur deux de ces cinq Etats, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. "Il y a eu un nombre considérable d'échanges avec les Ouzbeks et les Tadjiks", a-t-il assuré.
 L'Ouzbékistan, qui partage quelque 170 kilomètres de frontière avec l'Afghanistan, a annoncé lundi qu'il pourrait autoriser l'utilisation de son territoire pour d'éventuelles opérations aériennes américaines.
 "L'Ouzbékistan a été plutôt engageant", a déclaré lundi le secrétaire d'Etat Colin Powell.
 Tachkent est confronté à une rebellion armée menée par le Mouvement Islamique d'Ouzbékistan, qu'il accuse les taliban de soutenir et d'entraîner d'Afghanistan.
 Le Tadjikistan, qui a une frontière de quelque 1.200 km avec l'Afghanistan, a placé ses troupes en alerte lundi et s'est déclaré prêt à aider les Etats-Unis à combattre le terrorisme, mais a ajouté qu'il consulterait la Russie avant de décider de sa participation.
 Les présidents russe Vladimir Poutine et tadjik Emomali Rakhmonov ont évoqué le sujet par téléphone lundi, sans qu'aucune décision précise ne soit annoncée.
 Le Kazakhstan et le Kirghizstan, qui n'ont pas de frontière avec l'Afghanistan, ont également indiqué qu'ils envisageaient d'assister les Etats-Unis.
 Seul le Turkménistan, qui partage une frontière de 744 km avec l'Afghanistan, a fait part clairement de sa réticence à laisser les forces américaines utiliser ses bases militaires en raison de sa neutralité.
 Le sous-secrétaire d'Etat américain John Bolton a affirmé lundi que Moscou n'excluait pas la possibilité de laisser les Américains utiliser des bases russes en Asie centrale, contrairement aux déclarations négatives faites vendredi sur une telle éventualité par le ministre de la Défense Sergueï Ivanov.

Ben Laden menace l'Asie centrale  (site : http://www.geo-islam.org/ ) 7/9/2000
Après avoir flirté avec la CIA pendant de nombreuses années, le milliardaire séoudien rêve d’en découdre avec « l’Occident impie » dont le cœur n’est autre que les Etats-Unis. Ainsi, Oussama Ben Laden a patiemment mis sur pied une organisation internationale de grande envergure, dont la tâche principale est la coordination des groupes islamistes opérant de par le monde. Du GIA algérien au groupe Abou Sayyaf des Moros, en passant par les attentats anti-américains de Dar el Salam et de Nairobi, la structure Ben Laden, « Al Qaïda » (la Base) se trouve derrière pratiquement toutes les insurrections musulmanes de la planète. Aussi n’est-il pas étonnant de trouver l’argentier du fondamentalisme sunnite au côté du tristement célèbre régime Taliban en place à Kaboul. Mais avant de déclencher la grande « Révolution islamique mondiale », projet suprême d’Abou Abdallah - pseudonyme de Ben Laden pendant la première guerre d’Afghanistan contre les soviétiques - le leader islamiste cherche avant tout à déstabiliser les anciennes républiques musulmanes de l’ex-URSS, probablement trop laïques et pro-russes à son goût. Projet ambitieux qui ne doit pas déplaire à Washington quant on connaît les visées du Département d’Etat dans cette région. On ne s’étonnera pas par conséquent du peu d’effort fourni par la CIA pour mettre la main sur son soit-disant « ennemi public numéro un ». Depuis qu’ils se sont rendus maîtres de Kaboul, les « étudiants en théologie » ont laissé Ben Laden transformer l’Afghanistan en base arrière du terrorisme islamique. Les combattants islamistes venus de tout le monde arabo-musulman sont regroupés derrière la Brigade 055, mise sur pied par Ben Laden en 1996 pour aider les Taliban à s’emparer du pouvoir et réduire à néant l’alliance du Nord - coalition gouvernementale - Parmi les membres de la Brigade 055 se trouvent les fidèles de Tahir Yoldasev, leader du Mouvement Islamique d’Ouzbékistan (MOI), dont le programme se résume au renversement du régime politique en place à Tachkent et l’élimination du Président Islam Karimov. Lors de la prise de Mazar-I-Sharif en 1998 par les Taliban, Ben Laden et Yoldasev y installèrent un centre opérationnel et transformèrent la région en base arrière. La proximité de la ville avec l’Ouzbékistan voisin facilite en effet grandement les opérations. L’autre voisin menacé est la République populaire de Chine. Sa région ouest, le Xinjiang, peuplé en majorité de musulmans sunnites d’origines turcs, les ouïgours, est victime depuis le début des années 90 d’une agitation islamiste de plus en plus violente. En fait, dès les années 50, des groupes nationalistes ouïgours panturcs opèrent depuis Ankara en Turquie, dans l’espoir de faire renaître le Turkestan, devant s’étendre de l’Anatolie au limés de la civilisation Han. Encouragés par la victoire des moudjahidines sur l’armée rouge en Afghanistan et l’indépendance des républiques musulmanes d’Asie centrale en 1991, les ouïgours, dont un bon nombre s’est battu dans l’ancienne Bactriane, ont établi des connexions avec Oussama Ben Laden. Le troisième pays d’importance à subir les machinations du séoudien en exil est l’Iran chiite, qui a vu neuf de ses diplomates abattus à Mazar-I-Sharif par la Brigade 055. Comme l’a annoncé l’un des responsables du régime Taliban : « l’Afghanistan est en mesure d’héberger des opposants au régime iranien sur son territoire et de mettre ainsi l’Iran en difficulté ». C’est ainsi que l’organisation iranienne en exil « Ahl-I-Sunnah Wal Jamaat (l’association des sunnites) s’est vu attribuée une base opérationnelle vers Herat, à la frontière iranienne. Selon certains témoignages, des membres de l’organisation « les moudjahidines du Peuple » effectuent des voyages réguliers à Kandahar, où est situé le quartier général de Ben Laden. L’ISI, le service secret pakistanais, qui a tant fait pour contribuer à la victoire des Taliban en Afghanistan et à l’instauration de liens entre Ben Laden et les « étudiants en théologie », devrait s’interroger davantage sur les menaces que font peser un régime et une organisation sur le Pakistan même. Plusieurs milliers de pakistanais fondamentalistes se trouvent en effet en Afghanistan, dont certains sont poursuivis par la justice de leur propre pays pour tentative de meurtre sur la personne de l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif. Si les autorités séoudiennes utilisent l’argent du pétrole au service de différents programmes d’islamisation ou de réislamisation de par le monde, le prince déchu de sa nationalité, Ben Laden, place quant à lui, les dividendes de la drogue au service du Jihad. Ayant transformé de vaste région d’Afghanistan en plantation de pavot, notamment la province de Helmand, il parvient à financer la majeure partie de ses opérations grâce à cette redoutable manne financière. Ainsi, drogue, kalachnikov et Coran devraient logiquement servir de détonateur, embrasant la région et portant atteinte à la sécurité internationale si rien n’est entrepris pour éradiquer ce phénomène.
 

Politique intérieure

Tadjikistan: forte participation aux législatives (Reuters, 27/2/2000)
Les élections législatives de dimanche au Tadjikistan ont été marquées par une forte participation révélatrice de la volonté des 2,8 millions d'électeurs de voir la démocratie mettre fin aux violences. Le scrutin pour l'élection des députés au Majilisi Namoyandagon (chambre basse) a été déclaré clos à 20h00 (15h00 GMT). Les premiers résultats partiels sont attendus lundi. Selon la commission électorale, le taux de participation était de 87,3% à 18h00 (13h00 GMT), soit un taux nettement supérieur aux
50% nécessaires pour valider l'élection. Les élections entrent dans le cadre d'un processus de paix initié en 1997, lorsque le gouvernement pro-russe et l'opposition à dominante islamiste sont convenus de mettre fin à cinq ans de guerre civile. Les enlèvements et les meurtres ne s'en sont pas moins poursuivis en raison du maintien des activités de chefs de guerre et du
trafic d'opium et d'héroïne en plein développement avec l'Afghanistan voisin. Les mesures de sécurité ont été renforcées après la mort, la semaine dernière, de Chamsoullo Djabirov, vice-ministre de la Sécurité et candidat aux élections, tué dans un attentat à la grenade à Douchanbé. 

Une Chambre haute le 23 mars 
Les principales formations en lice sont le Parti démocratique populaire (pro-gouvernemental), le Parti communiste et le Parti de la
renaissance islamique. Actuellement, le Tadjikistan ne compte qu'une seule assemblée, mais des élections pour la désignation d'une chambre haute, le Majilisi Milli, sont prévues le 23 mars. Les députés du Majilisi Namoyandogon sont élus pour un mandat de cinq ans. Tout candidat obtenant au moins 50% est élu. Si aucun candidat ne recueille 50% des suffrages, un second tour doit être organisé dans les deux semaines pour départager les deux candidats les mieux placés. L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe et les Nations unies ont envoyé des observateurs au Tadjikistan. L'OSCE avait dénoncé l'élection présidentielle de novembre remportée par le président sortant Imomali Rakhmonov avec 96% des suffrages. Davlat Ousmon, son seul adversaire, s'était retiré de la course à la présidence en dénonçant une farce électorale.

Karimov réélu président à la quasi-unanimité (AFP, 10/1/2000)
Le président ouzbek Islam Karimov a été réélu dimanche avec 91,9% des voix, écrasant son adversaire Abdoulhasiz Djalalov qui ne recueille que 4,1% des suffrages, lors d'un scrutin dont la légitimité a été mise en cause par la communauté internationale. M. Djalalov lui-même a avoué avoir voté pour le chef de l'Etat sortant et admis implicitement que sa candidature n'était qu'une
candidature de complaisance pour donner à l'élection une apparence de démocratie.
"J'ai voté pour la stabilité, la paix, l'indépendance de la nation, pour le développement de l'Ouzbékistan (...) C'est pourquoi j'ai voté
pour Islam Karimov", a déclaré M. Djalalov après avoir déposé son bulletin dans l'urne dimanche.
Dans un entretien accordé lundi à l'AFP, M. Djalalov s'est déclaré très satisfait du déroulement du scrutin, affirmant simplement que "la démocratie n'a pas encore pleinement pris racine en Ouzbékistan".
Islam Karimov (61 ans) dirige son pays d'une main de fer et redoute en particulier les activités des islamistes fondamentalistes qui
constituent une menace pour son régime. Il a essuyé les critiques des défenseurs des droits de l'homme pour avoir mis en place un système très autoritaire, où les journalistes récalcitrants sont arrêtés et les opposants exilés. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'avait même pas envoyé d'observateurs dimanche, après les élections législatives de décembre où les cinq partis en lice étaient tous pro-Karimov. Piqué au vif, Islam Karimov a lui-même invité 108 observateurs de pays étrangers comme la Chine, la Russie ou la Moldavie, les accueillant à bras ouverts dans le seul hôtel luxueux de la capitale Tachkent. Lundi, ces observateurs ont donné leur caution à l'élection. "J'avais prévu ce résultat après avoir passé toute la journée dans les bureaux de vote, à voir combien les gens étaient avides de voter, et de voter seulement pour Karimov", a affirmé l'Egyptien
Mouhammad As-Said Salim, directeur du département d'études eurasiatiques de l'Université du Caire, "l'Ouzbékistan a besoin d'un
leader fort. Ils voient leur avenir dans Karimov". La télévision d'Etat, la seule que reçoivent tous les Ouzbeks, a fait de son mieux pour montrer l'enthousiasme des électeurs. A six heures de matin dimanche, l'heure de l'ouverture du scrutin, un reportage en direct a montré une foule d'Ouzbeks se précipitant en courant dans un bureau de vote à peine les portes ouvertes. "Je suis très heureux de remplir mon devoir en votant pour l'avenir de l'Ouzbékistan", déclarait l'une des femmes interrogées par le journaliste sur place. La participation s'est officiellement élevée à 95,1%. Islam Karimov dirige l'Ouzbékistan depuis 10 ans. En 1991, trois mois après la proclamation de l'indépendance, les Ouzbeks avaient élu au suffrage universel celui qui était du temps de l'URSS le premier secrétaire du Parti communiste ouzbek. En 1995, ce premier mandat avait été prolongé par référendum jusqu'en 2000. Sur le plan économique, l'Ouzbékistan est resté un pays pauvre sous le président Karimov et n'a pas réussi à attirer les investisseurs étrangers pour valoriser ses richesses : coton, or, uranium, pétrole et gaz.

Islam Karimov, l'homme qui mène l'Ouzbékistan à la baguette depuis 10 ans (AFP, 7/1/2000)
 Islam Karimov, le président ouzbek qui se présente dimanche à sa propre succession avec de fortes chances de l'emporter, dirige son pays à la baguette depuis plus de dix ans.Premier secrétaire du Parti communiste ouzbek à l'époque de l'URSS puis élu à la tête de l'Ouzbékistan indépendant, Karimov est réputé pour sa poigne de fer : l'opposition est muselée, les islamistes réprimés et des journalistes ont été emprisonnés pour avoir tenu des "propos offensants" envers le président.Islam Karimov, visage rond et débonnaire, ne cache pas son ambition de jouer un rôle de leader en Asie centrale. En froid avec Moscou pendant les premières années de l'indépendance, il a récemment renoué avec la Russie dont il attend l'aide militaire en cas de crise grave provoquée par les groupes islamistes.A quelques semaines de son 62ème anniversaire, Islam Karimov est en pleine forme physique pour participer dimanche à sa seconde élection présidentielle pour un mandat de cinq ans.Il est souvent accusé de vouloir tout contrôler et d'être omniprésent dans la vie politique, mais même ses adversaires reconnaissent qu'il n'a pas développé le népotisme répandu dans les sphères dirigeantes d'autres pays d'Asie centrale.En 1991, trois mois après la proclamation de l'indépendance, les Ouzbeks l'avaient élu au suffrage universel. En 1995, ce premier mandat avait été prolongé jusqu'en 2000 par référendum.En 1989, peu avant l'écroulement de l'Union soviétique, M. Karimov avait accédé à la tête de la république socialiste d'Ouzbékistan.
Ce jeune ingénieur originaire de Samarkand a suivi une carrière classique d'apparatchik qui l'a mené au département de la
Planification, puis au ministère des Finances avant de gravir les échelons de la direction du Parti communiste ouzbek. Très inquiet de la menace de déstabilisation du pays et de toute l'Asie centrale par les fondamentalistes musulmans, le président Karimov a mené une sévère campagne de répression en 1998 contre ces mouvements, notamment dans la vallée de Ferghana, dans
l'est du pays.Arrestations et procès se sont succédé, malgré les appels des défenseurs des droits de l'Homme ouzbeks et étrangers, qui reprochent au pouvoir une répression aveugle, frappant indistinctement dissidents religieux et politiques, simple croyants et fondamentalistes.La répression s'est accentuée après la série d'attentats du 16 février 1999 à Tachkent, qui a fait 16 morts. Le président Karimov avait alors déclaré que les auteurs en étaient des islamistes voulant attenter à sa vie.Il est cependant revenu sur ses propos en avril, après la condamnation à mort de six des accusés, une sentence qu'il a "regrettée". En avril dernier, Islam Karimov a prôné une ouverture politique et économique du pays. Mais les récentes élections législatives de décembre ne se sont pas déroulées dans des conditions démocratiques pour autant, selon l'OSCE chargée d'observer le scrutin. Les cinq partis en lice étaient tous pro-gouvernementaux et le taux de participation de 95,03 % a été qualifié de "suspect" par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Un salaire moyen de 10 dollars et peu d'investissements étrangers (AFP, 7/1/2000)
L'Ouzbékistan, qui élit dimanche son président, reste un pays pauvre, avec un salaire moyen de 10 dollars, faute d'avoir su attirer les investisseurs étrangers pour valoriser ses richesses : coton, or, uranium, pétrole et gaz.Huit ans après l'indépendance, la majorité des 24,3 millions d'habitants de cette ancienne république soviétique, vit difficilement : l'un des objectifs proclamés du président Islam Karimov est d'assurer l'approvisionnement en eau potable de 85 % de la population en l'an 2005.
Plus de 60% des Ouzbeks vivent encore en milieu rural.
Le développement de l'Ouzbékistan, qui souffre d'un appareil industriel vétuste hérité de l'URSS, passe obligatoirement par un
accroissement des investissements étrangers, selon les experts de la Banque Mondiale.
Le coton est la principale richesse de cette république d'Asie centrale (cinquième producteur et deuxième exportateur mondial),
mais le pays est aussi le septième producteur mondial d'or et dispose d'importantes réserves de pétrole, de gaz et d'uranium.
Jusqu'à présent, le principal succès en matière d'investissement étranger est la production de véhicules Daewoo à Assaka, dans la vallée de Ferghana (est du pays). Une partie des voitures et mini-bus de la firme sud-coréenne est exportée avec succès dans les pays voisins, notamment en Russie.
La Corée du sud est de loin le principal investisseur local avec 910 millions de dollars d'investissements directs, dans la
construction automobile et le textile.
Mais la non-convertibilité de la monnaie nationale est considérée comme un handicap majeur par de nombreux investisseurs. Ce
problème a amené le coréen Samsung Electronics à fermer en octobre dernier une fabrique de poste de télévisions.
Les entreprises étrangères hésitent à s'implanter en Ouzbékistan en évoquant d'innombrables entraves bureaucratiques, une
corruption très répandue et le risque que représente l'activisme islamiste dans la région.
Un rapport de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD) avait désigné en 1998 l'Ouzbékistan comme
le pays où les officiels sont les plus corrompus, avec l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Russie et l'Ukraine.
Pendant plusieurs années, l'Ouzbékistan s'est félicité de voir que sa récession après la chute de l'URSS était moins prononcée que celle de la plupart des autres républiques ex-soviétiques.
Mais un rapport de la Banque mondiale s'est inquiété en octobre dernier de l'apparition de nombreuses tendances négatives qui
menacent la stabilité du pays : baisse des exportations depuis un an et demi, accroissement de la dette extérieure, écart croissant entre le cours officiel et le change au noir du soum, la monnaie nationale, et chute des prix mondiaux de l'or et du coton, les deux principales exportations de l'Ouzbékistan.
Opposé à toute thérapie de choc, le président Karimov a privilégié jusqu'à présent le rôle central de l'Etat dans l'économie, menant
une politique de réformes très prudente et procédant à une privatisation progressive.
Candidat à sa propre succession et quasiment assurée de sa réélection, Islam Karimov fait tout pour montrer que les investisseurs
n'ont rien à craindre pour leur sécurité et celle de leurs entreprises.
Des groupes armés islamistes, accusés d'avoir perpétré des attentats meurtriers, sont cependant considérés comme une menace
directe par les autorités de Tachkent qui ont arrêté et condamné à de longues peines de prison des dizaines de fondamentalistes.

Le Tadjikistan, un pays miné par la pauvreté et le chômage (AFP, 4/11/99)
La plus petite des républiques d'Asie centrale, le Tadjikistan, est minée par une pauvreté grandissante et un chômage dramatique, plus de 70% de ses six millions d'habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté, selon des rapports des ONG et de l'ONU. A peine remis d'une guerre civile de 1992 à 1997, le pays à majorité musulman traîne derrière les autres anciennes républiques de
l'URSS pour la mise en place de réformes économiques.Le chômage y est endémique et les entreprises, dont la majorité ne sont pas encore privatisées, ne travaillent en moyenne qu'à 36% de leur capacité. Selon un rapport de l'ONU, plus de 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Outre une criminalité récurrente, les affrontements entre clans régionaux et chefs de guerre éloignent les investisseurs. Au total seules 260 entreprises étrangères s'y sont implantées, dont la majorité sont des PME, constate le ministre de l'Economie (également chef du Parti de la Renaissance islamiste) Davlat Ousmon. Pourtant à la suite des accords de paix de 1997, le Tadjikistan a commencé à coopérer avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale pour stabiliser son économie, renforcer sa monnaie, et améliorer sa balance des paiements. Le gouvernement a ainsi adopté un programme de cinq ans qui prévoit de ralentir l'inflation de 43 à 8% en 2001, et d'accroître la production industrielle annuelle de 4 à 5%. La coopération avec les organisations financières internationales a permis de "relativement stabiliser l'économie, d'arrêter la chute de la production, et d'augmenter quelque peu le produit intérieur brut vers la fin de 1997 et en 1998", s'est félicité le ministre de l'Economie. Alors que le PIB croissait de 17% en 1998 (se montant à 1.22 milliard de dollars), il n'a augmenté que de 0.9% pour les 9 premiers mois de cette année, a toutefois reconnu M. Ousmon. Pour lui, l'élan tant attendu ne peut venir que d'une augmentation des investissements étrangers dans le pays. "Sinon ce sera la misère", prévoit-il pessimiste. Malgré ses ressources naturelles -- en minéraux, gaz naturel et charbon --, et son potentiel hydro-électrique, avec près de 60% des rivières d'Asie centrale qui y prennent leur source, le pays n'arrive pas à attirer la manne vitale."Si la situation politique du pays est stable, les investisseurs étrangers viendront s'établir ici", assure le ministre de l'Economie.  Une opinion partagée par de nombreux observateurs. "Le Tadjikistan est le plus petit et le plus inaccessible des pays de l'Asie centrale. S'il ne s'améliore pas du moins politiquement, les investisseurs iront ailleurs, là où ils peuvent prospérer plus rapidement", soulignait ainsi un observateur étranger sous couvert de l'anonymat. Pourtant les tensions entre le président Emomali Rakhmonov et l'opposition islamiste se sont multipliées ces dernières semaines avec la campagne électorale. L'opposition, qui a été déboutée du scrutin présidentiel de dimanche, a accusé la présidence d'avoir sciemment multiplié les obstacles à sa participation. De nombreux observateurs ont qualifié de "farce" le scrutin pour lequel le président Emomali Rakhmonov est seul candidat. Mercredi, l'Union européenne s'est dite inquiète du déroulement de l'élection.

Le Kazakhstan s'estime menacé par la subversion islamique (AP, 6/11/99)
Le chef de la diplomatie kazakhe a déclaré samedi que des islamistes tentaient de former des groupes armés dans le sud du pays. Selon des propos rapportés par l'agence de presse russe Interfax, le ministre Erlan Idrissov a déclaré que ces militants intégristes profitaient de ``la crise sérieuse (...) affectant tous les pays'' d'Asie centrale. Interfax précise que les forces kazakhes ont lancé une opération samedi contre ``des formations de bandits étrangers'' dans le sud du pays. Si le Tadjikistan est la seule république indépendante d'Asie centrale à avoir fait face à une véritable guerre civile entre ex-communistes au pouvoir et islamistes, les dirigeants des pays voisins ont souvent mis en garde contre la contagion intégriste. L'été dernier un groupe extrémiste se réclamant de l'islam a lancé un coup de main au Kirghizstan, pays pourtant réputé comme étant le plus paisible de la région. 

Le président Rakhmonov rêve de devenir un leader populaire (AFP, 4/11/99)
Le président tadjik Emomali Rakhmonov, seul candidat à sa propre succession, est un homme peu charismatique dont la plus grande réussite a été de signer en 1997 un accord de paix avec l'opposition islamiste, mettant fin à cinq ans de guerre civile. Jouissant d'une popularité surtout fondée sur le manque de cohérence de ses adversaires, il espère par la présidentielle de
dimanche retrouver un nouveau souffle afin de se dégager de la pression des militaires et des leaders régionaux. Initiateur d'un référendum le 26 septembre, largement approuvé, sur une Constitution plus démocratique, l'ancien directeur de kolkhoze soviétique du Sud agricole (Kouliab) est toutefois seul candidat à sa propre succession, entachant d'ores et déjà la crédibilité du scrutin. Réputé proche de Moscou, Emomali Rakhmonov, 47 ans, dirige la petite république d'Asie centrale depuis 1992 à la suite d'un coup d'Etat néo-communiste qui a renversé une hétéroclite coalition islamo-démocrate. Le pays est alors dans le chaos d'une guerre civile qui a fait 55.000 morts et un million de réfugiés. Après la signature d'un cessez-le-feu en octobre 1994, cet homme imposant remet son mandat en jeu lors d'une élection présidentielle qu'il remporte le 6 novembre de la même année. Le scrutin connaît de nombreuses irrégularités, selon les observateurs.Les affrontements se poursuivent malgré tout. En 1997, il finit, sous la pression de Moscou, par accepter les négociations avec l'opposition dirigée par Saïd Abdoullah Nouri et les divers clans régionaux. Des accords de paix sont signés à Moscou en juin. La paix retrouvée, cette république, la plus pauvre de l'ex-URSS, ne se remet toutefois pas. Chômage, pauvreté et forte criminalité restent le pain quotidien de ses quelque 6 millions d'habitants. M. Rakhmonov a encore de nombreux ennemis et est victime en 1997 d'un attentat à la grenade, dont il sort blessé à la jambe. Populaire dans son fief du Sud surtout, il lui manque le soutien des régions. L'élection présidentielle doit être pour lui l'occasion de "changer cette situation" et "de devenir un leader national", remarquait dernièrement un diplomate occidental. Pour cela, selon ce diplomate, il pourra compter sur un "certain soutien populaire" acquis lors du processus de réconciliation durant lequel "il a montré beaucoup de leadership" et surtout sur le fait que la population est "fatiguée des combats" après cinq ans de guerre civile. Dans un geste vers les islamistes, nombreux dans son pays, ce père de sept filles et d'un garçon s'est rendu il y a deux ans à La Mecque pour gagner le respect des musulmans, a indiqué dernièrement son porte-parole. Toutefois, l'élection présidentielle a été dénoncée comme une "farce" par de nombreux observateurs qui ont relevé que l'opposition à M. Rakhmonov avait été écartée du scrutin. Officiellement, les candidats n'ont pas réussi à réunir les 145.000 signatures nécessaires pour l'enregistrement de leur candidature, un chiffre jugé exorbitant par les experts. Un autre candidat en lice a refusé dans ces conditions de prendre part au vote. Malgré tout la Commission électorale a affirmé que le nom de ce candidat figurerait sur les bulletins de vote. Fils de paysan originaire du sud du Tadjikistan (district sud de Dangarin), Emomali Rakhmonov est reçu en 1982 le diplôme de sciences économiques à l'Université d'Etat du Tadjikistan. Il a servi de 1971 à 1974 dans la marine soviétique.

Après Caucase et Asie centrale, le wahhabisme attaque le coeur de la Russie  (AFP, 30/8/99)
Le wahhabisme, l'un des principaux courants de l'islam radical, s'est implanté dans le Caucase et en Asie centrale et tente de prendre pied au coeur de la Russie, dans les républiques musulmanes du Tatarstan et de Bachkirie. Dans le Caucase, les principaux foyers sont le Daguestan et la Tchétchénie, où l'islam radical compterait plusieurs milliers d'adeptes.Le wahhabisme y est apparu à la fin des années 80, quand des prédicateurs arabes ont recruté leurs premiers adeptes parmi les nationalistes et islamistes persécutés par le KGB dans les républiques musulmanes de l'URSS. Magomed Tagaïev, porte-parole des islamistes du Daguestan, est l'un d'entre eux: il a passé 5 ans dans les camps soviétiques pour avoir fondé en 1968 un éphémère Comité national de libération du Daguestan. Le chef des wahhabites locaux, Bagaouddine Mouhamad, a lui aussi participé aux débuts clandestins du mouvement islamiste dans le Caucase, à l'époque soviétique. En Tchétchénie, le wahhabisme s'est renforcé au cours de la guerre d'indépendance contre Moscou (décembre 1994-août 1996) avec l'arrivée de volontaires de pays musulmans. Parmi eux de nombreux wahhabites, notamment le "commandant" Khattab, un Jordanien établi depuis en Tchétchénie, qui a commandé les islamistes lors de la rébellion du mois d'août au Daguestan. Pendant la guerre, les Tchétchènes ont été en contact avec des groupes fondamentalistes en Afghanistan comme le Hezb-i-Islami de Gulbuddin Hekmatyar et les taliban, selon Iossef Bodansky, un ancien expert du Département de la Défense américain. L'ancien président tchétchène Zelimkhan Iandarbiev et "ministre des Affaires étrangères" Movladi Oudougov sont aujourd'hui les soutiens majeurs du wahhabisme en Tchétchénie, selon le mufti de la république, Ahmad Kadyrov.
En Asie centrale, le wahhabisme a été introduit par des missionnaires pakistanais, turcs ou saoudiens, régulièrement expulsés par les autorités, et par des étudiants ayant étudié au Soudan, au Pakistan ou en Arabie Saoudite. Au Tadjikistan, les idées wahhabites sont arrivées d'Afghanistan. Fuyant la guerre civile de 1992, quelque 60.000 Tadjiks ont trouvé refuge pendant six ans en Afghanistan. Là, dans les camps de réfugiés, taliban et wahhabites ont recruté et l'islam radical a suivi le retour des réfugiés ces dernières années au Tadjikistan. Une partie de l'opposition islamiste tadjike, encore puissante dans l'est du pays, se réclame ouvertement du wahhabisme. Au Kirghizstan, selon les autorités, les wahhabites sont surtout liés au mouvement séparatiste de la minorité ouïgour, ou membres de groupes armés ouzbeks qui opèrent dans la région frontalière avec le Tadjikistan. En Ouzbékistan, les autorités estiment à 6.000 le nombre de fondamentalistes islamistes.
Au coeur même de la Russie, au Tatarstan et en Bachkirie, les wahhabites tentent de s'implanter. Plusieurs dizaines de missionnaires pakistanais qui tentaient de recruter des jeunes pour se lancer dans la lutte armée ont été expulsés au cours des deux dernières années dans ces deux républiques à population majoritairement musulmanes, selon des sources officielles.

L'aviation kirghize bombarde les militants islamistes  (AP, 30/8/99)
L'aviation kirghize a bombardé lundi les militants islamistes venus du Tadjikistan voisin qui retiennent en otage au moins 13 personnes dans une région montagneuse du sud de cette république d'Asie centrale, ont déclaré à l'agence russe ITAR-Tass des responsables  ouvernementaux kirghizes. On ne connaissait pas dans un premier temps les résultats de ces bombardements. Les islamistes occupent depuis la semaine dernière cinq villages du Tian-Shan. Ils avaient libéré dimanche quatre de leurs otages, mais détiennent toujours quatre géologues japonais. Pour le président kirghize Askar Akaïev, qui a réclamé l'aide de Moscou et de ses voisins, ces combattants ont commis ``des actions terroristes criminelles aggravant la situation dans toute l'Asie centrale''. Ils seraient dirigés par un Ouzbek basé au Tadjikistan, proche d'autres groupes de séparatistes islamiques dans les républiques d'Asie centrale issues de l'éclatement de l'URSS. 

Les islamistes armés menacent le Caucase russe et l'Asie centrale (AFP, 30/8/99)
Les groupes armés wahhabites ou proches d'autres courants de l'islam radical constituent une menace croissante pour la stabilité du Caucase russe et de l'Asie centrale comme l'ont montré la rébellion meurtrière au Daguestan et les troubles au Kirghizstan. Le 7 août, un millier d'islamistes armés passent de Tchétchénie au Daguestan (Caucase russe), s'emparent de plusieurs villages et appellent à la "guerre sainte" contre Moscou. Deux semaines plus tard, alors que cette rébellion est en passe de se terminer, des centaines d'islamistes s'infiltrent du Tadjikistan au Kirghizstan, prenant en otages quatre Japonais et un général kirghiz. L'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan et le Kirghizstan mènent une guerre ouverte contre les wahhabites: des centaines de fondamentalistes ont été arrêtés, certains lourdement condamnés, et des "prédicateurs" étrangers, pakistanais, soudanais, jordaniens et saoudiens, ont été expulsés. La situation est différente dans le Caucase, notamment en Tchétchénie où le président Aslan Maskhadov est incapable de mettre au pas les wahhabites liés aux milices des anciens chefs de la guerre d'indépendance contre Moscou (décembre 1994-août 1996) qui ont été au coeur de la rébellion au Daguestan. A la tête de cette rébellion, le chef de guerre tchétchéne Chamil Bassaïev et un Jordanien, le "commandant" Khattab, promoteur du wahhabisme dans la région. Les combattants étaient Tchétchènes, Ouzbeks, Daguestanais, Ingouches, Pakistanais et Arabes, selon des sources islamistes et russes. Il a fallu à Moscou plus de deux semaines de bombardements et des combats meurtriers pour reprendre le contrôle du terrain et chasser les islamistes. Un scénario similaire s'est répété au Kirghizstan, avec l'infiltration du Tadjikistan voisin de plusieurs centaines d'islamistes armés. Ces rebelles sont pour la plupart des Ouzbeks qui, après avoir combattu aux côtés des islamistes pendant la guerre civile au Tadjikistan en 1992, sont restés sur place et échappent à tout contrôle. Leur chef, Djouma Namangani, un Ouzbek de 35 ans, s'est battu au Tadjikistan et en Afghanistan dans les rangs des taliban. Ces bandes armées constituent "une même menace pour tous les Etats de la région", ont estimé les ministres kazakh, ouzbek, tadjik et kirghiz des Affaires étrangères et de la Défense réunis samedi à Bichkek. Au Kirghizstan comme au Daguestan, ce sont des "brigades internationales" composées d'anciens des guerres d'Afghanistan, du Tadjikistan et de Tchétchénie qui forment le gros des troupes. A ces "professionnels" se joignent des jeunes, désorientés par une situation économique catastrophique et une société corrompue, et attirés par l'islam austère prôné par les wahhabites ou des mouvements comme le Hezbi-Takhrir Islamyia (Parti de la libération) en Ouzbékistan. Pendant la rébellion au Daguestan, Moscou a reconnu que 10% de la population locale soutenait les wahhabites, attribuant ce fait à la dégradation de la situation sociale dans cette région où le chômage peut toucher jusqu'à 80% des habitants. Dans l'ouest du Daguestan, les districts de Karamakhi et Tchabanmakhi ne reconnaissent plus le pouvoir civil depuis un an et vivent selon la charia, la loi islamique. Les autorités ont laissé faire jusqu'à dimanche, quand des hélicoptères russes ont tiré à la roquette sur ces fiefs islamistes après avoir demandé en vain aux habitants de rendre leurs armes. Dans le Caucase et en Asie centrale, wahhabites et partisans de l'islam radical sont accusés par les autorités de vouloir instaurer par la violence un Etat islamique et dénoncés par les dignitaires musulmans. Ennemi juré des wahhabites, le mufti du Daguestan Saïd Moukhamed Aboubakarov a été tué dans un attentat à la voiture piégée en 1998. Le président ouzbek Islam Karimov a accusé des militants du Hezbi-Takhrir d'être les auteurs de plusieurs attentats à la bombe contre lui qui avaient fait 16 morts en mars à Tachkent et pour lesquels six islamistes ont été condamnés à mort. "Ils (les wahhabites) voudront ensuite aller vers l'Ingouchie, la Kabardino-Balkarie et les autres républiques musulmanes pour créer une enclave musulmane de la Caspienne à la mer Noire", s'est inquiété le président ingouche Rouslan Aouchev. Le wahhabisme s'est introduit dans le Caucase et en Asie centrale à la fin des années 80, avec l'arrivée de prédicateurs arabes et avec le retour des premiers pèlerinages à la Mecque autorisés après la chute de l'Union soviétique.

Kirghizistan (AP, 28/8/99)
De violents affrontements ont opposé à partir de vendredi soir les forces gouvernementales kirghizes aux rebelles islamistes venus du Tadjikistan voisin qui occupent depuis dimanche plusieurs villages dans le sud de la république et détiennent plusieurs otages, a annoncé le ministère des situations d'urgence. Depuis vendredi soir, ces combats ont d'ores et déjà fait deux morts côté gouvernemental et dix dans les rangs des rebelles, selon l'ambassadeur kirghize à Moscou. Les ministres de la Défense kirghize, ouzbek, kazakh et tadjik se sont retrouvés samedi à Osh, non loin de la zone des combats, pour discuter des moyens de contrer les rebelles, qui seraient de 200 à 1.000, et contre lesquels l'aviation ouzbèke est déjà intervenue à plusieurs reprises, selon l'agence russe Interfax. Bichkek a demandé vendredi l'assistance de Moscou, en armes et en matériel. Selon le ministère des situations d'urgence, quelque 4.000 personnes ont déjà fui cette région montagneuse du sud du pays, coincée entre Ouzbékistan et Tadjikistan. Ces rebelles islamistes seraient dirigés par un Ouzbek basé au Tadjikistan, proche d'autres groupes de séparatistes islamiques dans les républiques d'Asie centrale issues de l'explosion de l'URSS. 

au Kirghiztan (AP, 23/8/99)
Des combattants du Tadjikistan ont pénétré au Kirghiztan voisin, une République d'Asie centrale, pour prendre plusieurs personnes en otages. Les rebelles contrôlaient lundi plusieurs villages. Environ 200 hommes armés sont entrés dans le sud du Kirghiztan dimanche et ont pris au moins sept personnes en otages, dont un commandant des forces intérieures du pays, selon Kaznybek Imanaliyev, porte-parole du président du Kirghiztan Askar Akayev. Les assaillants détiennent également quatre spécialistes japonais de l'exploitation minière, leur interprète et un soldat local, selon l'agence de presse Interfax. Les rebelles semblent essentiellement exiger des habitants de la région qu'ils leur fournissent des vivres. Selon M. Imanaliyev, ils ont pris le contrôle de trois villages, dans les régions d'Osh et de Batken. Des renforts ont été envoyés sur place, a-t-il précisé. L'attaque a eu lieu dans une région montagneuse isolée, située entre l'Ouzbékistan et le Tadjikistan. 
Le Tadjikistan est une république d'Asie centrale, théâtre d'une grande instabilité depuis la trêve qui a mis fin en 1997 à cinq années de guerre civile. Lors d'une précédente prise d'otages ce mois-ci dans la même région, les Tadjiks avaient libéré leurs otages après des négociations avec les autorités du Kirghiztan. 

Craintes d'un nouveau conflit autour des islamistes en Asie centrale (AFP, 21/8/99)
Une attaque aérienne menée au Kirghizstan par les gouvernements de Tachkent et de Bichkek contre un groupe de rebelles islamistes pourrait marquer le début d'un nouveau conflit entre les Etats d'Asie centrale issus de l'ex-URSS et les extrémistes musulmans, estiment les analystes.
Ce raid "peut se développer en un conflit militaire à plus grande échelle si les problèmes sociaux ne sont pas résolus", avertit Andreï Piontkovski, du Centre d'Etudes stratégiques de Moscou. L'Ouzbékistan et le Kirghizstan ont procédé à une intervention militaire aérienne conjointe le 16 août dernier pour déloger un groupe de 21combattants islamistes d'une région montagneuse du Kirghizstan, située tout près de la frontière tadjike. L'opération a eu des répercussions diplomatiques, le Tadjikistan accusant l'Ouzbékistan d'avoir bombardé également sur son territoire. Après avoir nié vigoureusement qu'il y ait eu violation de frontière, le président ouzbek Islam Karimov a fini par admettre, jeudi, que son aviation ait pu lâcher des bombes sur le Tadjikistan. Cependant le président Karimov a tenu très propos très durs envers les autorités de Douchanbé, les accusant de ne pas contrôler les rebelles sur leur territoire et de mettre en danger leurs voisins. Les trois anciennes républiques soviétiques Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizstan ont des frontières communes. Les relations entre Tachkent et Douchanbé étaient déjà tendues avant le raid du 16 août contre des islamistes au Kirghizstan. L'Ouzbékistan accuse en effet le Tadjikistan d'héberger des camps d'entraînement de musulmans fondamentalistes cherchant à renverser le pouvoir ouzbek pour établir un Etat islamique. Les autorités ouzbèkes combattent d'une main de fer un mouvement islamiste sur leur territoire, notamment dans la vallée de Fergana, dans l'est du pays.
Le rôle-clef joué par Tachkent dans les opérations militaires du 16 août est observé avec attention dans les capitales des autres républiques d'Asie centrale. C'est le cas au Kazakhstan, traditionnel rival de l'Ouzbékistan pour la suprématie régionale, selon un porte-parole du ministère kazakh des Affaires étrangères, qui a refusé de faire d'autres commentaires. Au Kirghizstan, un député, Dosbol Nour Oulou, s'est montré préoccupé suite à l'intervention aérienne conjointe. "Le Kirghizstan a créé un précédent dangereux : les militaires ont exécuté une opération qui entache l'image d'un Kirghizstan souverain et démocratique", a déclaré ce député kirghiz. Pour des analystes, il n'est relativement pas étonnant que l'Ouzbékistan, la république d'Asie centrale la plus peuplée, ait dirigé l'attaque militaire."L'Ouzbékistan jouera un rôle leader parce qu'il est le plus fort aussi bien militairement que politiquement dans la région", commente M. Piontkovski du Centre d'Etudes stratégiques de Moscou. De telles opérations militaires peuvent continuer jusqu'à ce que les menaces de rébellions armées et de l'extrémisme religieux soit éliminées, ont d'ailleurs déclaré les autorités ouzbèkes."Nous souhaiterions voir les Etats d'Asie centrale chercher d'autres solutions plutôt que d'utiliser immédiatement la force", a souligné de son côté Gantcho Gantchev, responsable de l'antenne de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Tachkent."Le danger d'utiliser la force est toujours le même", ajoute-t-il, "il y a des répercussions négatives, et dans le cas présent, elles pourraient être nombreuses", a-t-il souligné.

Le Kazakhstan arrête les trains ouzbeks (AFP, 21/4/99)
 Le Kazakhstan empêche les trains de marchandises ouzbeks à traverser son territoire jusqu'à ce que Tachkent règle les taxes de transit impayées de huit millions de dollars, a indiqué mercredi un responsable kazakh. D'autre part, à partir du 25 avril prochain, les passagers de trains en Ozbékistan ne pourront plus acheter de billet pour continuer leur voyage à travers le Kazakhstan, a ajouté ce responsable. "Tant qu'ils ne règlent pas leur dette, pas question d'accepter leurs trains", a souligné un porte-parole du ministère des Transports.  Les deux parties devaient tenter mercredi lors d'une réunion à Astana, la capitale kazakhe, de trouver une solution au différend avant que la menace d'une suspension des trains de passagers ne devient réalité, a-t-elle ajouté.  Le Kazakhstan avait déjà refusé la semaine dernière le transit de trains venant du Kirghisztan, après que cette autre ancienne république soviétique d'Asie centrale eut laissé accumuler une dette de 3,8 millions de dollars, avait rapporté l'agence Interfax. Un compromis est intervenu entretemps. 

Un courant islamiste radical menace la stabilité du Tatarstan (AFP, 8/4/99)
Un courant islamiste radical apparu récemment au Tatarstan constitue à terme une menace pour la coexistence entre Russes et Tatars et la stabilité de cette république à majorité musulmane qui ignorait jusqu'à présent l'extrémisme religieux. Signe de la préoccupation des autorités, le président du Tatarstan Mintimer Chaïmiev a dénoncé fin mars "les émissaires de pays islamiques qui recrutent en Russie des jeunes gens pour leur donner à l'étranger une formation militaire". Ces derniers mois, plusieurs "missionnaires" pakistanais ont été expulsés du Tatarstan pour s'être livrés à des "activités illégales", notamment pour avoir appelé à la guerre sainte, selon des sources informées à Kazan, la capitale située à 850 km au sud-est de Moscou. Le risque vient de ces "missionnaires" et d'étudiants revenus des universités coraniques de Syrie, d'Arabie Saoudite, de Libye ou d'Egypte "qui introduisent chez nous des idées étrangères à la voie sunnite", affirme le chef spirituel des musulmans du Tatarstan, Gousman hazrat Iskhakov, 42 ans. "Il est difficile d'avoir une idée du nombre des Wahhabites (qui ne reconnaissent pas les représentants de l'islam officiel) ou de ceux qui appartiennent à des tariqas (confréries soufies)", souligne M. Iskhakov, en estimant qu'ils sont peu nombreux par rapport aux quelque 2 millions de musulmans du Tatarstan (sur une population de 3,8 millions).
"Aujourd'hui, les Wahhabites ne sont pas très dangereux mais la situation peut changer rapidement car ils recrutent dans les
régions pauvres du pays, où la population ne croit plus à rien et se montre réceptive", estime un fidèle de la mosquée Nouroulla,
au centre de Kazan, qui se dit lui-même proche des Wahhabites. Les Wahhabites semblent disposer d'un soutien non négligeable au sein des organisations ultra-nationalistes qui revendiquent l'indépendance du Tatarstan, comme le Centre Public Tatar.
En décembre dernier, le responsable à Naberejnye Tchelny (est du Tatarstan) du Centre Tatar, Rafis Kachapov, a annoncé avoir
envoyé, en Tchétchénie, des volontaires rejoindre des groupes wahhabites et, en Irak, d'autres volontaires "partis se battre pour
Allah et l'Islam".La Tchétchénie et une autre république du Caucase russe, le Daguestan, ont connu ces dernières années un développement important des groupes wahhabites, de même que plusieurs républiques d'Asie centrale comme l'Ouzbékistan.
Le Centre Tatar à Naberejnye Tchelny s'oppose actuellement à la construction d'une église orthodoxe à proximité d'une mosquée, a indiqué de son côté l'archevêque orthodoxe de Kazan et du Tatarstan, Mgr Anastassi, sans vouloir pour autant donner trop d'importance aux extrémistes musulmans. Le Tatarstan compte environ 48% de Russes, de tradition orthodoxe.
Enfin, au nom de la défense "des musulmans albanais persécutés", le Centre Tatar a appelé début avril des volontaires à aller
combattre au Kosovo contre les Serbes.Les autorités ont réussi jusqu'à présent à maintenir une coexistence harmonieuse entre Russes orthodoxes et Tatars musulmans, en évitant tout favoritisme et en accordant une aide sensiblement égale aux deux communautés pour la reconstruction des églises et des mosquées. Les relations entre les hiérarchies musulmane et orthodoxe sont excellentes, soulignent Gousman hazrat Iskhakov et Mgr Anastassi en rappelant les traditions de tolérance mutuelle entre les deux communautés au Tatarstan.

Zaki Zainullin: un fanatique de l'indépendance du Tatarstan (AFP, 7/4/99)
Ancien colonel de l'armée soviétique, Zaki Zainullin, 66 ans, et leader des indépendantistes tatars, rêve d'un Tatarstan indépendant, débarrassé des Russes, qui renouerait avec le passé glorieux de l'époque de la Horde d'Or de Baty Khan, le petit-fils de Gengis Khan.Président du Centre Public tatar, une organisation ultra-nationaliste qui revendique l'indépendance du Tatarstan et sa sortie de la Fédération de Russie, M. Zainullin a commencé son combat contre "l'impérialisme russe" à la fin des années 80, en prenant fait et cause en Lettonie pour les indépendantistes baltes en lutte contre Moscou. Spécialiste des missiles et des armes nucléaires, ses activités lui ont alors valu d'être expulsé de l'armée soviétique et un peu plus tard, pour la même raison, d'être décoré par la Lettonie pour sa participation au processus qui a abouti à l'indépendance de ce pays balte. Cheveux blancs taillés en brosse, petite moustache et manières très militaires, Zaki Zainullin ne cache pas ses sentiments vis-à-vis des Russes: "Ce sont des ivrognes, des incapables. La spécialité des Russes a été de piller les peuples voisins, les Tatars, les Bachkirs et les Bouriates". M. Zainullin a longtemps refusé d'adhérer au Centre Public tatar, considérant que cette organisation ne luttait pas de manière assez radicale pour l'indépendance et contre les "traîtres à la cause tatare et les collaborateurs des Russes". Aujourd'hui, il admet avec amertume que "la moitié des Tatars ne rêvent même pas de l'indépendance" et rend en partie responsable de ce manque d'ardeur nationaliste les dirigeants de la communauté musulmane du Tatarstan "qui ont toujours prêché la soumission aux Russes", selon lui. Méfiant envers les autorités musulmanes, M. Zainullin l'est aussi envers ceux qui tiennent un discours islamique radical et il regrette les déclarations de certains responsables locaux du Centre Public tatar qui ont annoncé en décembre dernier avoir envoyé des volontaires en Irak et en Tchétchénie "pour lutter pour Allah et l'Islam". "Nous ne serons jamais une république fondamentaliste", assure M. Zainullin. Cependant, l'ancien colonel a exigé que les croix surplombant les coupoles des églises orthodoxes soient retirées, voyant là une offense à l'islam. Il a aussi menacé de représailles l'archevêque de Kazan, Mgr Anastassi, en cas de refus.Né dans un village tatar de la république voisine du Bachkortostan, Zaki Zainullin se flatte d'être issu d'une famille proche de Sultan Galiev, une grande figure nationale tatare, victime de Staline. Chaque année, M. Zainullin et ses amis commémorent pieusement le 15 octobre 1552, date de la prise de Kazan par le tsar Ivan le Terrible et début de la "colonisation russe", qui devrait, selon eux, être célébré comme un jour de deuil national au Tatarstan.

Nazarbaïev remporte aisément la première présidentielle "libre" (AFP, 11/1/99)
Le président sortant Noursoultan Nazarbaïev a remporté haut la main dimanche le scrutin présidentiel du Kazakhstan auquel ont massivement participé les électeurs, malgré un résultat attendu. Avec 81,71% des voix selon des résultats provisoires fournis lundi par la commission électorale, M. Nazarbaïev devance largement le candidat du Parti communiste Sérikbolsyn Abdildine, dont le bon score, avec 12,08% des voix, a constitué une surprise. Le chef des douanes Gani Kassimov a été crédité de 4,72% des voix et le député Engels Gabbassov a recueilli 0,78% des voix, selon ces résultats provisoires. Agé de 58 ans, Noursoultan Nazarbaïev a été réélu dimanche pour un mandat de sept ans au cours de la première élection présidentielle "libre" organisée dans  l'ex-république soviétique, indépendante depuis 1991. Les Kazakhs ont participé massivement au vote malgré son caractère controversé et un résultat attendu, le chef de l'Etat Noursoultan Nazarbaïev étant assuré de le remporter. 86,28 % des 8,5 millions d'électeurs inscrits ont pris part au vote, selon un chiffre définitif. "Grâce à notre campagne pour montrer aux jeunes que c'est leur avenir qui est en jeu, beaucoup sont allés voter", avait estimé la présidente de la commission Zaguipa Balieva, mentionnant également un exceptionnel beau temps dans tout le pays. Un observateur de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déclaré à l'AFP que le scrutin s'était passé normalement. Le caractère démocratique de l'élection a cependant été mis en cause dès l'annonce du scrutin, avancé de près de deux ans par M. Nazarbaïev, qui a pris de court l'opposition. Assesseurs et observateurs ont contrôlé toute la journée de dimanche la régularité d'un vote dénoncé à l'avance comme truqué par les dirigeants et les partisans de l'opposition. C'est la première fois depuis l'indépendance du Kazakhstan, lors de l'éclatement de l'URSS à la mi-décembre 1991, que plusieurs candidats étaient en lice pour l'élection présidentielle. M. Nazarbaïev avait été élu président dans les premiers jours de décembre 1991 sans avoir d'opposant contre lui. M. Nazarbaïev, qui dirige aujourd'hui le pays d'une main de fer, est à la tête de la république depuis 1989, date à laquelle il est devenu chef du parti communiste kazakh. Son principal rival, l'influent ancien Premier ministre Akejan Kajegeldine, n'a pas été autorisé à briguer le poste suprême sous des prétextes administratifs. L'élection a lieu alors que la population (16 millions de personnes), qui avait beaucoup espéré de la sortie de la sphère communiste, est confrontée depuis sept ans à une dégradation de son niveau de vie et au chômage. Au moment de mettre son bulletin dans l'urne, le président kazakh avait relevé dimanche à Astana, la nouvelle capitale, que "les
gens votent pour une vie tranquille, le développement économique et la liberté" et il avait promis de "mettre l'accent sur la
démocratie" lors de son prochain mandat. Sur l'économie du pays, au sous-sol riche en pétrole, M. Nazarbaïev a noté que "la situation est compliquée pour le monde entier" et que "le Kazakhstan n'est pas une exception".

Le président Nazarbaïev, réformateur convaincu et démocrate frileux (AFP, 11/1/99)
Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, qui a été réélu dimanche avec 81,71% des voix selon des résultats provisoires donnés lundi, est un partisan des réformes économiques mais son engagement en faveur de la démocratie est moins net. Elégant et énergique, il règne sur le Kazakhstan depuis l'époque soviétique, lorsqu'il était chef du parti communiste de cette république d'Asie centrale. Outre son image de réformiste, Noursoultan Nazarbaïev (58 ans) aime se présenter comme celui qui a su épargner à son pays des querelles interethniques entre Kazakhs et Russes (5 millions sur une population de 16 millions) qui vivent dans la république. Son bilan politique sur le plan de la démocratie laisse davantage à désirer. Par deux fois, il a eu recours à des moyens douteux pour prolonger son règne en arrachant un nouveau mandat de cinq ans par le biais d'un referendum en 1995, puis en avançant le présent scrutin de deux ans prenant ses adversaires par surprise. Pour Noursoultan Nazarbaïev, la démocratisation doit être conduite avec prudence en raison de la tension interethnique qui pourrait déstabiliser cette république riche en pétrole et dont le territoire est plus de dix fois celui de la Grande-Bretagne ou plus de quatre fois celui de la France. "Je ne suis pas d'accord pour accepter la démocratie à n'importe quel prix si cela doit déboucher sur le chaos et les querelles interethniques", a récemment déclaré le président à l'AFP. Ce père de trois filles, dont l'une a épousé le fils du président de la république voisine du Kirghizstan, a grandi dans le village de Chemolgan, près de l'ancienne capitale du Kazakhstan, Almaty. Il se souvient avoir vécu dans deux pièces, mangeant assis sur le sol comme le veut la coutume du pays, et aidant un voisin à construire sa maison pour s'offrir un accordéon d'occasion.
Après ces débuts modestes, Noursoultan Nazarbaïev a gravi les échelons du Parti communiste kazakh jusqu'à en devenir premier
secrétaire en 1989. Peu avant l'effondrement de l'URSS, Noursoultan Nazarbaïev était élu en décembre 1991 premier président du Kazakhstan, lors d'un scrutin où il était seul candidat. Il a rapidement lancé des réformes économiques et a réussi à attirer quelque 7 milliards de dollars en investissements étrangers entre 1993 et 1997, en majeure partie de la part de compagnies pétrolières. "Si cet Etat ne veut pas rester à la traîne de la communauté mondiale, il doit s'habituer aux réformes", estime le président qui dirige son pays d'une main de fer, interdisant les critiques contre son régime et exigeant l'enregistrement officiel de toutes les organisations. Il exerce également un contrôle strict sur les médias, notamment par l'intermédiaire de sa fille Dariga, qui a temporairement démissionné de ses fonctions à la tête de la télévision d'Etat pendant l'élection. Le gouvernement contrôle également les imprimeries. Le président a assuré pendant la campagne électorale qu'il introduirait progressivement des réformes démocratiques, y compris la mise en place d'un système de partis et l'élection des responsables locaux. Il est cependant resté vague sur le calendrier de ces réformes, suscitant le scepticisme des militants des droits de l'Homme, locaux et occidentaux.

Le président Nazarbaïev, réformateur convaincu et démocrate frileux (AFP, 8/1/99)
Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, quasiment assuré d'être réélu dimanche, est un partisan des
réformes économiques mais son engagement en faveur de la démocratie est moins net.
Elégant et énergique, il règne sur le Kazakhstan depuis l'époque soviétique, lorsqu'il était chef du parti communiste de cette
république d'Asie centrale. Outre son image de réformiste, Noursoultan Nazarbaïev (58 ans) aime se présenter comme celui qui a su épargner à son pays des querelles interethniques entre Kazakhs et Russes (5 millions sur une population de 16 millions) qui vivent dans la république.
Son bilan politique sur le plan de la démocratie laisse davantage à désirer. Par deux fois, il a eu recours à des moyens douteux pour prolonger son règne en arrachant un nouveau mandat de 5 ans par le biais d'un referendum en 1995, puis en avançant le présent scrutin de deux ans prenant ses adversaires par surprise. Pour Noursoultan Nazarbaïev, la démocratisation doit être conduite avec prudence en raison de la tension interethnique qui pourrait destabiliser cette république riche en pétrole et dont le territoire est plus de dix fois celui de la Grande-Bretagne ou plus de quatre fois celui de la France. "Je ne suis pas d'accord pour accepter la démocratie à n'importe quel prix si cela doit déboucher sur le chaos et les querelles interethniques", a déclaré le président à l'AFP cette semaine.
Dans le cas où les électeurs ignoreraient encore l'histoire de leur président, la télévision d'Etat, Khabar, a diffusé cette semaine un
documentaire sur sa vie en cinq épisodes. Ce père de trois filles, dont l'une a épousé le fils du président de la république voisine du Kirghizstan, a grandi dans le village de Chemolgan, près de l'ancienne capitale du Kazakhstan, Almaty.
Il se souvient avoir vécu dans deux pièces, mangeant assis sur le sol comme le veut la coutume du pays et aidant un voisin à
construire sa maison pour s'offrir un accordéon d'occasion. Après ces débuts modestes, Noursoultan Nazarbaïev a gravi les échelons du Parti communiste kazakh jusqu'à en devenir premier secrétaire en 1989. Peu avant l'effondrement de l'URSS, Noursoultan Nazarbaïev était élu premier président du Kazakhstan, lors d'un scrutin où il était seul candidat. Il a rapidement lancé des réformes économiques et a réussi à attirer quelque 7 milliards de dollars en investissements étrangers entre 1993 et 1997, en majeure partie de la part de compagnies pétrolières. "Si cet Etat ne veut pas rester à la traîne de la communauté mondiale, il doit s'habituer aux réformes", estime le président qui dirige son pays d'une main de fer, interdisant les critiques contre son régime et exigeant l'enregistrement officiel de toutes les organisations. Il exerce également un contrôle strict sur les médias, notamment par l'intermédiaire de sa fille Dariga, qui a temporairement démissionné de ses fonctions à la tête de la télévision d'Etat pendant l'élection. Le gouvernement contrôle également les imprimeries. Le président assure qu'il va progressivement introduire des réformes démocratiques, y compris la mise en place d'un système de partis et l'élection des responsables locaux. Il reste cependant vague sur le calendrier de ces réformes, suscitant le scepticisme des militants des droits de l'Homme, locaux et occidentaux.

Relations internationales

Moscou reprend pied en Asie centrale grâce aux tensions islamistes. (La Tribune, 1Sept 2000)

 L'Ouzbékistan et le Kirghizistan font face à une intensification des attaques de la rébellion islamiste. La Russie s'apprête à livrer pour 30 millions de dollars de matériel militaire à l'Ouzbékistan. La montée de l'extrémisme islamiste en Ouzbékistan et au Kirghizistan favorise le retour de la Russie en Asie centrale. Coincées entre la Chine et l'Afghanistan et le Kazakhstan, ces deux républiques sont, depuis le début du mois d'août, le théâtre d'attaques lancées par des groupes rebelles armées qui ont pour ambition de créer un Etat islamiste dans la vallée du Ferghana, coeur historique de la diffusion de l'islam en Asie centrale. Le
 grand frère russe, dont l'influence dans la région s'est considérablement érodée avec la fin de l'Union soviétique, en profite pour reprendre pied sur les marches de son ancien empire.
 La Russie qui entretient de longue date une armée de quelque 20.000 hommes à la frontière tadjiko-afghane entend désormais apporter son assistance à l'Ouzbékistan. Le ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov, vient ainsi de déclarer que « toutes les mesures doivent être prises non seulement pour localiser les terroristes mais également pour les liquider ». Le 30 août, la presse russe révélait que la Fédération s'apprêtait à livrer pour 30 millions de dollars d'équipement militaire blindés, hélicoptères
 Mi-8, mortiers.... à l'Ouzbékistan.

 Un soutien taliban. La rébellion islamiste menace-t-elle « la stabilité de toute l'Asie centrale », comme l'affirme le président kirghize, Askar Akaïev ? Ces attaques, qui ont fait plusieurs dizaines de morts dans les rangs de l'armée et ceux des rebelles, seraient menées par le chef de guerre ouzbek, Djoumaboï Namangani. Chassé d'Ouzbékistan au début des années 90, il
 aurait trouvé refuge au Tadjikistan puis en Afghanistan. Il bénéficierait aujourd'hui du soutien des intégristes talibans qui ont instauré en Afghanistan une république islamique en comparaison de laquelle l'Iran fait figure de pays des libertés. A en croire les autorités russes, la rébellion serait forte de 5.000 hommes. Un chiffre dont doutent de nombreux observateurs. D'autant que ces bandes armées font parfois preuve d'un amateurisme déconcertant. En témoigne le récent enlèvement de quatre jeunes randonneurs américains qui ont réussi à se libérer par eux-mêmes de leurs ravisseurs.

 Olivier Roy, chercheur associé au Cerii, doute que les rebelles puissent déstabiliser la région. Ils ne sont probablement que quelques centaines. « Mais la menace islamiste permet de faire du tout répressif. »

 Un diplomate en poste à Tachkent note ainsi que la télévision ouzbek ne cesse de diffuser des images d'opérations militaires contre les rebelles. Tandis que les arrestations de prétendus sympathisants se multiplient. En tout cas, « c'est un sale coup pour l'économie déjà affaiblie de la région, souligne Olivier Roy. Car la lutte contre les islamistes passe par la fermeture des frontières interdisant le commerce inter-frontalier ». Un comble pour une région dont l'histoire emprunte pour une large part celle de la route de la soie.

Albright exhorte l'Asie centrale à combattre le terrorisme (AFP, 17/4/2000)
Le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright a exhorté lundi les dirigeants des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale à s'engager sur la voie de la démocratie, estimant qu'elle forme le meilleur rempart contre les extrémismes et le terrorisme."Une société démocratique et ouverte fournira la meilleure défense contre l'extrémisme et le terrorisme et elle est l'environnement le plus propice pour une transition vers une économie de marché prospère et moderne", a déclaré Mme Albright à Tachkent, dernière étape d'un périple qui l'avait conduite auparavant au Kazakhstan et Kirghizstan."Alors que vous êtes géographiquement éloignés des Etats-Unis, vous êtes étroitement liés à quelques-uns de nos intérêts nationaux les plus vitaux", a souligné le secrétaire d'Etat dans un discours politique prononcé à l'Université économique et diplomatique de la capitale ouzbek.
Dans ces trois ex-républiques soviétiques, Mme Albright a abordé les questions de sécurité régionale et du renforcement de la
démocratie et de l'Etat de droit.Le chef de la diplomatie américaine n'a pas fait de mystère de l'intention des Etats-Unis d'accroître leur influence dans cette région bordant la Russie et la Chine et proche de la Turquie, de l'Iran, de l'Afghanistan, mais aussi de l'Inde, du Pakistan et du Caucase.
Les Etats-Unis souhaitent aussi être impliqués dans l'exploitation des ressources énergétiques de la région. Washington est
également soucieux de lutter contre les mouvements terroristes d'inspiration islamiste, le trafic de drogue et le crime organisé, en
forte progression depuis l'indépendance de ces républiques en 1991.Mme Albright a annoncé au cours de ces trois étapes l'attribution d'une aide américaine d'environ trois millions de dollars à chaque république pour renforcer le contrôle aux frontières. Sa visite faisait suite à celle des directeurs de la CIA (contre-espionnage) et du FBI (sûreté fédérale), George Tenet et Louis Freeh.
Rappelant des incursions armées au Kirghizstan, des attentats à la bombe à Tachkent et l'émergence de mouvements islamistes à l'image des taliban afghans, Mme Albright a relevé que "de telles menaces sont devenues plus fortes en Asie centrale,
particulièrement l'année dernière".Mais, a-t-elle mis en garde, l'élimination indiscriminée d'individus ou de groupes ou des mesures répressives qui portent atteinte aux droits de l'Homme ou restreignent la démocratie ne sont pas la réponse appropriée.
"L'une des tentations les plus dangereuses pour un gouvernement devant faire face à des menaces de violence est de répondre
d'une manière oppressive qui viole les droits des citoyens innocents", a-t-elle dit."La censure et la répression gouvernementales indiscriminées peuvent convertir des opposants modérés et pacifiques à la violence",a-t-elle averti.
Une telle politique répressive "peut transformer des gens qui ne se sont jamais intéressés à la politique en extrémistes" et est
"vouée à l'échec", a ajouté Mme Albright, qui a mis en garde également contre des mesures limitant l'accès de la population à
l'internet, "un moyen aussi sûr de limiter la croissance que la fermeture d'une route, d'un aéroport ou d'une frontière".Elle devait s'entretenir mardi avec le président ouzbek Islam Karimov, qui dirige son pays d'une poigne de fer.A Bichkek, elle avait appelé le président Askar Akaïev à démocratiser le système politique kirghiz avant l'élection présidentielle prévue cet automne.A Astana, elle avait réprimandé le président Noursoultan Nazarbaïev pour la vente de 40 avions de combat MIG à la Corée du Nord. En revanche, elle avait félicité les Kazakhs pour la décision de libéraliser les exportations de pétrole.

Les islamistes relâchent trois Kirghizes mais gardent quatre Japonais (AFP, 1/9/99)
Au moins 13 personnes, dont quatre Japonais, étaient toujours détenues mercredi par des rebelles islamistes dans le sud du Kirghizstan, après la libération de trois policiers kirghizes. Au cours d'une conférence de presse à Bichkek, un conseiller à la présidence kirghize, Bolot Djanouzakov, a déclaré que trois policiers kirghizes avaient été relâchés, grâce à l'intervention d'élus locaux. "Ils sont en bonne santé", a-t-il dit en précisant qu'ils avaient été conduits à Daroot-Korgon, dans la région de Chon-Alaiski (sud) pour des examens médicaux.
Les quatre géologues japonais ont été pris en otages le 23 août et sont détenus près du village de Khodzha-Achkan (sud), avec notamment leur interprète et un général kirghize. A Tokyo, le premier vice-Premier ministre russe Viktor Khristenko, en visite officielle, a promis mercredi l'aide de la Russie pour obtenir la libération des otages. "La Russie prend toutes les mesures possibles et va continuer sa coopération pour régler le problème", a déclaré M. Khristenko. De son côté, le ministre russe de la Défense Igor Sergueïev a rencontré mercredi à Tachkent le président ouzbek Islam Karimov. Ce dernier a formulé l'espoir que la Russie prendrait "une part active au règlement du conflit", "Je suis sûr que la Russie ne restera pas à l'écart", a déclaré M. Karimov, cité par Interfax. La Russie s'apprête à fournir au Kirghizstan des armes, des munitions et des avions militaires dont des bombardiers, a précisé à Moscou le ministère russe de la Défense, cité par l'agence Interfax. De plus, "nous sommes prêts à enseigner aux troupes kirghizes en un court laps de temps comment combattre en terrain montagneux", ont déclaré des sources militaires russes haut placées citées mercredi par Interfax. Le président Askar Akaïev a demandé l'aide des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Tadjikistan pour venir à bout des rebelles. Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des quatre pays ont discuté au Kirghizstan d'une action militaire conjointe. Mais un bombardement malencontreux de l'Ouzbékistan dimanche dernier a remis à plus tard le projet. L'Ouzbékistan a en effet procédé à des bombardements aériens près de Kara-Tyeit, à la frontière entre le Kirghizstan et le Tadjikistan, à 50 km du lieu de détention des otages, faisant trois morts et 17 blessés parmi la population civile. Le président russe Boris Eltsine a donné l'ordre de réunir les ministres de la Défense du Conseil de sécurité de la CEI (ex-URSS, sauf les pays baltes), a rapporté mercredi l'Agence des nouvelles militaires (AVN). La date de la réunion n'est pas encore connue.
Une telle réunion avait déjà été convoquée lorsque des taliban, les milices intégristes d'Afghanistan, avaient pénétré à l'intérieur des limites de la CEI, a rappelé AVN. Les rebelles, 750 selon les autorités kirghizes, sont dirigés par un chef de guerre ouzbek, Djouma Namangani, 35 ans, ancien combattant de la guerre civile au Tadjikistan, qui a aussi combattu en Afghanistan dans les rangs des taliban. Les islamistes ont pris quatre villages tandis que 4.500 à 5.000 Kirghizes partaient se réfugier vers la ville de Batken.
 

Quatre Japonais détenus en otage depuis plus d'une semaine au Kirghizstan (AFP, 31/8/99)
Quatre Japonais et douze autres otages étaient toujours détenus mardi par des rebelles islamistes au Kirghizstan, où des frappes ouzbèkes, ratées, dimanche, ont entraîné l'ajournement d'un projet d'opération conjointe des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale. Quatre géologues japonais ont été pris en otages le 23 août, et sont détenus près du village de Khodzha-Achkan (sud), avec notamment leur
interprète et un général kirghiz. Une semaine après la prise d'otages, l'Ouzbékistan, voisin du Kirghizstan, a procédé à des bombardements aériens près de Kara-Tyeit, à la frontière entre le Kirghizstan et le Tadjikistan, à 50 km du lieu de détention des otages, faisant trois morts, dont un enfant, et 17 blessés parmi la population civile. "Une seule fois, nous avons demandé aux forces aériennes ouzbèkes de bombarder la région du glacier Abramovo, mais pas près de la localité de Kara-Tyeit", a déclaré mardi le ministre kirghize des Affaires étrangères Mouratbek Immanaliev. Les raids ouzbeks "nous ont pris totalement au dépourvu", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'AFP, précisant que Bichkek avait demandé des compensations financières aux Ouzbeks. De son côté le ministère ouzbek des Affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire. L'Ouzbékistan a également intérêt à "liquider" ces rebelles islamistes, qui, selon Bichkek, se dirigent vers cette république d'Asie centrale pour y proclamer un Etat islamique indépendant, mercredi, jour de la fête de l'indépendance ouzbèke. Le bombardement raté de l'aviation ouzbèke visait les rebelles islamiques dont 750 sont, selon le président kirghiz Askar Akaïev, venus du Tadjikistan, d'Afghanistan et de pays arabes pour faire du Kirghizstan une base terroriste. La semaine dernière, l'aviation ouzbèke avait bombardé la zone du glacier Abramova, où se trouveraient 50 à 60 rebelles. "Au cours des dernières 24 heures, dans les régions de Batken et de Chon-Alaiski (sud), la situation est calme, il n'y a ni affrontements, ni combats", a déclaré à la presse un conseiller du ministre de la Défense, Bolot Djanouzakov.
La sécurité avait été renforcée à Bichkek mardi jour de cérémonies marquant le 8ème anniversaire de l'indépendance du Kirghizstan, mais orchestres et danseurs ont défilé dans le centre de la capitale. Le président Akaïev a demandé l'aide de l'Ouzbékistan, du Kazakhstan et du Tadjikistan pour venir à bout des rebelles. Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des trois pays s'étaient entretenus avec leurs homologues kirghizes dans la ville d'Och (sud), d'une action militaire conjointe. Mais l'erreur de l'Ouzbékistan a remis à plus tard ce projet.
Les rebelles sont dirigés par un chef de guerre ouzbek, Djouma Namangani, 35 ans, un ancien combattant de la guerre civile au Tadjikistan, qui a aussi combattu en Afghanistan dans les rangs des taliban. Les islamistes ont pris quatre villages tandis que 4.500 à 5.000 Kirghizes partaient se réfugier vers la ville de Batken.

L'Iran, les Emirats et l'Arabie saoudite créent une banque commune (AFP, 31/8/99)
L'Iran, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont décidé de créer prochainement une banque internationale d'investissement destinée à "attirer les capitaux des républiques d'Asie centrale", a annoncé un responsable iranien cité mardi par la presse. "Cet établissement sera le premier du genre et portera le nom de Banque d'investissement et de développement et sera commune à l'Iran, à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis", a indiqué Nasser Vaez-Tabassi, directeur général de la zone franche de Sarakhs, située au nord-est de l'Iran.
Avant la révolution islamique de 1979, l'Iran possédait des participations dans plusieurs banques étrangères, notamment japonaise et égyptienne. Le parlement iranienne a autorisé recemment les activités des banques et des compagnies d'assurance étrangères dans les cinq zones franches que compte le pays, notamment dans le Golfe Persique.

Le Kirghizistan appelle Moscou à l'aide  (AP, 27/8/99)
Le Kirghizistan a réclamé vendredi l'aide de Moscou en matériel militaire pour combattre des militants islamistes qui ont occupé plusieurs villages à la frontière avec le Tadjikistan. A Moscou, le ministre russe de la Défense Igor Sergueïev a expliqué que le ministère étudiait la possibilité de fournir une aide importante, rapporte l'agence russe Interfax. Bichkek réclame des armes, matériels de communication et lunettes de vision nocturne, a précisé le ministre kirghize de la Défense par intérim, le général Nuritdine Chomoïev. Il n'exclut pas non plus d'appeler à l'aide la totalité de la Communauté des Etats indépendants (CEI), tandis que le président Askar Akaïev a placé les réservistes en alerte. 
Des militants islamistes présumés, venus du Tadjikistan, se sont emparés dimanche de cinq petits villages dans le sud de cette république de l'ex-URSS, dans une zone retirée des montagnes du Pamir, et ont pris 18 otages, parmi lesquels quatre géologues japonais et neuf soldats gouvernementaux. Le Tadjikistan est une république d'Asie centrale, théâtre d'une grande instabilité depuis la trêve qui a mis fin en 1997 à cinq années de guerre civile. Lors d'une précédente prise d'otages ce mois-ci dans la même région, les Tadjiks avaient libéré leurs otages après des négociations avec les autorités du Kirghizstan. Selon les autorités tadjikes, ces combattants sont des guérilleros ouzbeks. 

Opération en cours pour libérer les otages japonais (AFP, 26/8/99)
Le Kirghizstan a lancé jeudi une opération militaire pour libérer les otages, dont quatre Japonais, détenus par des combattants islamistes dans le sud du pays, où l'état d'urgence devait être proclamé dans la journée. "Une opération destinée à libérer les otages est en cours", a confirmé un diplomate japonais, Keizo Takemi, lors d'une conférence de presse à Bichkek. Il s'est refusé à tout autre détail. Dans le même temps, la présidence kirghize s'apprêtait à décréter la mobilisation de réservistes et instaurer l'état d'urgence dans le sud de ce pays d'Asie centrale où des combattants islamistes retiennent depuis lundi quatre Japonais et un général kirghize. Les agences russes avaient annoncé que ces deux mesures avaient déjà été prises, mais Rouslan Djounoussov, conseiller militaire du président kirghize, a précisé à l'AFP que les décrets ne seraient signés que plus tard dans la journée. Des renforts kirghizes ont été acheminés jeudi vers la zone tenue par les islamistes où les forces aériennes ont effectué une série de bombardements aériens, selon l'agence russe Interfax. Selon la présidence kirghize, les combattants islamistes sont environ 650. Ces combattants, venus du Tadjikistan voisin, ont pris en otages, lundi quatre géologues japonais, leur interprète et deux militaires kirghizes. Ils ont également pris le contrôle d'au moins trois villages dans les montagnes d'Alaysky et enlevé en outre neuf policiers kirghizes mercredi dans la région. Ces combattants se sont battus aux côtés des islamistes tadjiks lors de la guerre du Tadjikistan en 1992. Après la conclusion d'accords de paix, ils ont préféré quitté ce pays plutôt que de rendre leurs armes. Le président kirghize Askar Akaïev a accusé les islamistes de vouloir installer des "bases terroristes" dans la vallée de Fergana, divisée entre le Kirghizstan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan pour fomenter des troubles dans ces trois républiques d'Asie centrale. Les quatre Japonais, Nobuhisha Nakajima, 49 ans, Hirotaro Fujii, 47 ans, Haruo Harada, 38 ans, et Toshiaki Ariie, 58 ans, travaillent pour une agence minière japonaise. Ils sont détenus dans le village de Khodja-Achkan dans la région de Batken (sud-ouest) du Kirghizstan, a déclaré à l'AFP un responsable du ministère kirghize de la Défense. Des habitants du village qui ont apporté de la nourriture et de l'eau aux otages japonais ont affirmé que l'un d'entre eux, tombé malade au début de la semaine, allait mieux. Le président Akaïev a rencontré jeudi un responsable japonais du ministère des Affaires étrangères, Keizo Takemi, qui arrivait de Douchanbé où il avait demandé l'aide des autorités tadjikes pour libérer les otages.
Aucun détail sur cette rencontre n'a été donné par le service de presse de la présidence.A plusieurs reprises, le Japon a demandé que priorité soit donnée à la vie des otages en cas d'opération pour les libérer. Des responsables des ministères des Affaires étrangères kirghize, tadjik et ouzbek se sont rencontrés jeudi à Bichkek pour coordonner leurs efforts afin d'obtenir la libération des otages.Les rebelles sont dirigés par le chef de guerre Djouma Namangani, 35 ans, de son vrai nom Djoumaboi Khotdjiev, qui a combattu au Tadjikistan et en Afghanistan dans les rangs des taliban. La vallée de Fergana, où les islamistes sont bien implantés, est un important centre de production de pavot.
Plus de 3.000 personnes ont fui la région de Batken à la suite de l'opération des islamistes, selon un conseiller du président, Bolot Djanouzakov.

Kirghizie-Vers un assaut contre les preneurs d'otages (26/8/99)
Les forces kirghizes se préparent à intervenir contre les centaines d'agresseurs qui se sont emparés de quatre villages et détiennent sept otages, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères Mouratbek Imanaliyev. "Selon les estmations de nos soldats, il y a deux ou trois groupes (d'agresseurs) dont le nombre oscille entre 400 et 1.000", a dit le ministre à des journalistes, ajoutant que les forces kirghizes se préparaient à intervenir. Il n'a pas voulu dire quand l'opération serait déclenchée mais il a assuré qu'il connaissait l'endroit où sont retenus quatre otages japonais, qui travaillaient dans ce pays comme géologues. Ils se trouveraient dans la montagne, entre la localité de Zardaly et la capitale régionale, Batken, dans le sud de cette ancienne République soviétique d'Asie centrale. Selon un haut responsable des questions de sécurité, neuf militaires kirghizes ont disparu à proximité de la base des ravisseurs et ils ont probablement été eux aussi enlevés."La Kirghizie fait tout en son pouvoir pour obtenir la libération de tous les otages sains et saufs", a déclaré à Reuters Bolot Djanouzakov, chef des services de sécurité. Prié de dire combien d'hommes en armes avaient pénétré dans son pays, il a répondu: "C'est difficile à dire, ils passent la frontière tout le temps". Cette affaire d'enlèvements plonge dans l'embarras le président Askar Akayev, qui a reçu cette semaine ses homologues de Russie, de Chine, du Kazakhstan et du Tadjikistan pour un sommet consacré à la sécurité régionale.

Quatre géologues japonais toujours en otage au Kirghizstan (AFP, 25/8/99)
Quatre géologues japonais étaient toujours retenus en otage mercredi par des combattants islamistes, dans le sud-ouest du Kirghizstan, mais au troisième jour de leur captivité les autorités assuraient faire tout leur possible pour les libérer sains et saufs. Cette crise dans l'ancienne république soviétique d'Asie centrale est intervenue alors que prenait fin le conflit au Daguestan (Caucase), où la Russie a été également confrontée à des actions de combattants islamistes.Des combattants islamistes ont pris lundi en otage non seulement quatre géologues japonais, mais également leur interprète et deux militaires kirghizes. Ils ont également pris le contrôle des villages de Zardali et de At-Khodja dans la région de Batken (sud), retenant 130 habitants. Mercredi, de sources kirghizes, on a indiqué qu'ils avaient également pris en otage neuf policiers kirghizes et occupé d'autres villages. Les quatre Japonais, Nobuhisha Nakajima, 49 ans, Hirotaro Fujii, 47 ans, Haruo Harada, 38 ans, et Toshiaki Ariie, 58 ans, sont détenus dans les collines autour de Zardali, selon les responsables kirghizes. Au total 350 à 400 combattants musulmans sont venus du Tadjikistan, d'Afghanistan et de pays arabes au Kirghizstan pour en faire une base
arrière en vue d'actions terroristes, a déclaré mercredi le président kirghiz Askar Akaïev qui mobilise "toutes les forces nécessaires pour les neutraliser". Les troupes kirghizes ont engagé des combats mardi dans la région. Une vingtaine d'islamistes ont été tués, selon une source au ministère de la Défense qui a affirmé que les islamistes étaient près d'un millier. "Ces terroristes internationaux" veulent prendre la vallée du Fergana, qui va du sud-ouest du Kirghizstan au Tadjikistan voisin, pour attaquer les régimes d'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Kirghizstan, a précisé le président Akaïev. De même source au ministère de la Défense, on a indiqué que les rebelles s'étaient emparé de trois autres villages, Korgoï, Kara-Bakh et Dara. "Ils avancent dans toutes les directions", a déclaré le président kirghiz. L'un des otages japonais est malade, a-t-on affirmé de même source. Le président Arkaïev a assuré que "tout serait fait pour que les otages soient libérés saints et saufs. Mais "la présence des otages nous empêche de lancer toute action décisive", a-t-il dit. Le Kirghizstan a décidé pour l'instant de compter sur ses propres forces, sans recourir à l'aide militaire de la Russie ou de l'Ouzbékistan voisins. "Nous avons assez de nos propres forces pour neutraliser les terroristes", a déclaré M. Akaïev. Le Japon a cependant demandé mercredi à la Russie d'aider à la libération des quatre géologues nippons, lors d'une démarche du ministre des Affaires étrangères Yutaka Kawashima auprès de l'ambassadeur russe à Tokyo.
Le secrétaire d'Etat japonais aux Affaires étrangères, Keizo Takimi, s'est rendu mercredi à Douchanbe pour demander l'aide du Tadjikistan, selon le service de presse tadjik. Sept responsables japonais ont rejoint mercredi une cellule de crise japonaise à Bichkek. "Nous espérons que le gouvernement kirghiz fera les efforts maximum", a déclaré un diplomate, Shiginobu Kato. Les rebelles sont dirigés par le chef de guerre Djouma Namangani, 35 ans, de son vrai nom Djumaboi Khotdjiev, qui a combattu en Afghanistan dans les rangs des taliban. La vallée du Fergana où les islamistes se sont implantés est un important centre de production de pavot, utilisé pour la fabrication d'opium et de cannabis. Le président tadjik Imonali Rakhmonov a assuré au président Akaïev, en marge du sommet du Groupe de Shanghai à Bichkek, que son pays fermerait la frontière pour empêcher que les rebelles ne retournent au Tadjikistan.

Boris Eltsine affiche une forme retrouvée au sommet de Bichkek (Reuters, 25/8/99)
Boris Elstine a une nouvelle fois désorienté le monde extérieur, mercredi à Bichkek, en affichant tout à la fois forme physique et punch politique. Moins d'un an après avoir dû écourter pour raison de santé un voyage en Asie centrale, le chef du Kremlin y est revenu mardi regonflé pour un sommet régional auquel participait le président chinois Jiang Zemin. Qualifié de "vieil ami", ce dernier a eu droit à une étreinte pachydermique tandis que les journalistes ont été gratifiés de sourires et diverses petites phrases destinées à les convaincre que le "tsar Boris" était toujours bien aux commandes. Alors que sa succession se prépare fébrilement à Moscou sous couvert des préparatifs des législatives de décembre, Eltsine se veut au-dessus de la mêlée et se dit animé principalement par des soucis géostratégiques, voire historiques. Sa priorité, a assuré son porte-parole Dmitri Yakouchkine, est de "garantir un transfert de pouvoir civilisé d'un chef d'Etat à un autre, pour la première fois dans l'histoire de la Russie". Sous entendu, avant cette échéance, dans un peu moins d'un an, le "tsar est à la barre", capable de la tenir, et il n'entend pas qu'on lui force la main, que ce soit chez lui ou sur la scène internationale. Ainsi faudrait-il interpréter les curieux propos tenus par Eltsine la veille à son arrivée dans la capitale kirghize: "Je suis prêt pour la bataille, particulièrement avec les Occidentaux". 

Chine et Russie évoquent un "partenariat stratégique"* (actualisé avec villages occupés paras 12,13) (25/8/99)
Boris Eltsine et Jiang Zemin ont mis l'accent, mercredi, sur leur volonté de bâtir un "partenariat stratégique" sino-russe à l'occasion du sommet de Bichkek, en Kirghizie, qui a aussi réuni les chefs d'Etat de trois ex-républiques soviétiques d'Asie centrale frontalières de la Chine. A l'issue du sommet, Russie, Chine, Tadjikistan, Kazakhstan et Kirghizie ont promis de renforcer leur liens économiques et de coopérer de façon étroite au niveau de la sécurité pour assurer la stabilité de la région. Les cinq pays avaient déjà conclu en 1996 à Shanghai un accord visant à apaiser les tensions autour de leurs frontières."Ce groupe est une bonne base pour coordonner notre action sur de nombreux problèmes internationaux", a dit Eltsine. "La Russie possède des interêts stratégiques dans la sécurité de la région". 
Le président russe a profité de ce sommet pour faire les yeux doux à Pékin et lancer une pique à l'adresse des Etats-Unis et de leurs alliés: "aucune force au monde n'est en mesure de toucher aux Cinq." La Chine et la Russie se sont toutes les deux opposées aux bombardements de l'Otan sur la Yougoslavie. Eltsine s'est entretenu mercredi matin avec son homologue chinois, Jiang Zemin, lors d'un petit déjeuner qualifié de "très chaleureux", par le ministre des Affaires étrangères russe, Igor Ivanov."Nos relations sont au mieux. La Chine et la Russie vont travailler ensemble de façon très proche au niveau international dans l'interêt de la paix et de la sécurité", a déclaré Ivanov. 

Entretien Boris Eltsine-Jiang Zemin au Kirghizstan par Vladimir Isachenkov (AP, 25/8/99)
Boris Eltsine et Jiang Zemin se sont entretenus en tête à tête mercredi matin en marge du sommet régional de Bichkek au Kirghizstan. Au cours de cette rencontre, qualifiée de ``chaleureuse'' par Moscou, le président russe et son homologue chinois ont plaidé pour la construction d'un ``monde multipolaire''.``La rencontre entre Boris Eltsine et Jiang Zemin s'est déroulée dans une atmosphère très chaleureuse et amicale'', a rapporté le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov. Après des décennies de tensions entre Moscou et Pékin durant la Guerre Froide, les relations sino-russes se sont considérablement améliorées au cours de la dernière décennie. ``Nos relations ont atteint à présent leur plus haut niveau et cela sert les intérêts des deux nations ainsi que ceux de la stabilité régionale et internationale'', a commenté le chef de la diplomatie russe. Boris Eltsine a saisi l'occasion de souligner la nécessité de renforcer les liens entre Moscou et Pékin pour contrebalancer la prépondérance américaine dans les affaires internationales. ``Le sommet actuel se déroule dans les conditions d'une situation internationale détériorée'', a déclaré Boris Eltsine. ``Certaines nations tentent de construire un ordre mondial qui ne serait pratique que pour elle, ignorant que le monde est multipolaire''. Jiang Zemin a fait écho à ces propos. ``Le processus de formation d'un monde multipolaire est difficile mais c'est devenu une tendance irréversible'', a-t-il noté. Sans mentionner les Etats-Unis, le président chinois a fait toutefois clairement allusion à Washington en évoquant une ``nouvelle démonstration d'hégémonie s'appuyant sur la force'' qui a déjà ``suscité des préoccupations sur la scène internationale''. Le sommet régional de Bichkek réunit les dirigeants russe et chinois ainsi que ceux du Kazakhstan, du Tadjikistan et du Kirghizstan, hôte du sommet. C'est la quatrième rencontre de ce type depuis le sommet de Shanghaï en avril 1996 au cours desquels les cinq pays avaient adopté une série de mesure destinées à rétablir la confiance le long de la frontière entre la Chine, la Russie, et les trois anciennes républiques soviétiques. Mercredi, les cinq dirigeants ont signé un accord de coopération dans la lutte contre la criminalité et le trafic de drogue le long de leurs frontières et se sont engagés à combattre les menaces pour la sécurité et la stabilité de la région. Lors des précédents accords, les cinq pays ont réduit le niveau de leurs troupes et réduit les activités militaires le long de la frontière qui s'étend sur plus de 7.000km.

Cinquième sommet du "groupe de Shanghaï" à Bichkek (AFP, 24/8/99)
Les présidents chinois Jiang Zemin et russe Boris Elstine se sont retrouvés mardi à Bichkek (Kirghizstan) pour un sommet du "groupe de Shanghaï" consacré à la coopération et à la sécurité en Asie centrale."Je suis dans une forme olympique, prêt à me battre contre les pro-occidentaux", a déclaré à son arrivée à Bichkek le président russe dans une allusion à ceux qui veulent que la Russie se tourne vers l'Occident pour son développement et non vers l'Asie. Boris Eltsine (68 ans) était soutenu par sa femme Naina à sa descente d'avion.
Il s'était rendu pour la dernière fois à l'étranger en juin dernier pour le sommet du G8 à Cologne (Allemagne).Ce 5ème sommet du "groupe de Shanghaï" réunit, outre les présidents russe et chinois, les présidents kazakh Noursoultan Nazarbaïev, kirghiz Askar Akaïev et tadjik Emomali Rakhmonov. Le sommet doit durer deux jours.Dans une interview à un journal kirghiz, le président russe a exprimé l'espoir d'un renforcement de la coopération entre les cinq pays à l'issue de cette rencontre. "A Bichkek, nous allons donner un puissant élan dans cette direction", a déclaré le président dans cette interview publiée mardi. Ce sommet régional avait cependant lieu dans un climat de tension en raison d'une prise d'otages dans le sud du Kirghizstan, où les troupes kirghizes appuyées par des forces spéciales ouzbèkes et tadjikes ont lancé mardi une opération contre des rebelles islamistes qui retiennent en otages quatre géologues japonais et deux militaires.Lors de ce sommet, les cinq présidents pourraient d'ailleurs discuter "du fondamentalisme musulman dans la région", un problème commun à plusieurs d'entre eux, a estimé Vladimir Loukine, le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères de la Douma (chambre
basse du Parlement."L'extrémisme que nous voyons actuellement dans la région est une menace pour nous tous", a souligné M. Loukine dans une interview à la chaîne russe NTV. La Russie vient d'être notamment confrontée à une offensive de séparatistes islamistes dans la république du Daguestan. Les quatre présidents doivent être reçus mardi soir à la résidence privée d'Askar Akaïev, près de Bichkek.
Jiang Zemin et Boris Eltsine doivent se rencontrer en tête à tête mercredi matin avant de retrouver leurs collègues.Les cinq présidents vont examiner les progrès réalisés dans l'application d'accords concernant leurs frontières précédemment signés à Moscou et Shanghaï, et discuteront des questions de sécurité régionale et de coopération économique et culturelle. Ils doivent signer une "Déclaration de Bichkek" à l'issue du sommet. La Chine, le Kazakhstan et le Kirghizstan doivent également conclure un accord trilatéral concernant l'installation de postes-frontières le long de leurs frontières communes. Le Kirghizstan et la Chine doivent en outre signer un accord séparé concernant leurs frontières. Ce sommet offre à la Russie la possibilité d'exercer son influence en Asie Centrale, où elle est aujourd'hui concurrencée par les Etats-Unis. "La Russie est tout à fait consciente des intérêts américains et ceux d'autres pays en Asie centrale", a déclaré à un quotidien chinois, le conseiller diplomatique du président Boris Eltsine, Sergei Prikhodko. "La Russie continuera à défendre ses intérêts dans la région d'Asie centrale et également dans chacun des pays de cette zone", a-t-il ajouté, cité par Interfax.
Les leaders de ces cinq pays se sont réunis pour la première fois à Shanghaï en avril 1996, ce qui a donné lieu à la signature d'un traité historique démilitarisant leurs frontières.Un an plus tard à Moscou, ils avaient accepté une réduction de 15% de leurs troupes le long de la frontière de 3.000 km que partagent la Chine et les trois anciennes républiques soviétiques. La Chine a une frontière commune de 4.300 km avec la Russie et de 3.000 km avec le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, trois ex-républiques soviétiques.

Les Kirghizes attaquent des islamistes pour libérer des otages japonais (AFP, 24/8/99)
Les troupes kirghizes appuyées par des forces spéciales ouzbèkes et tadjikes ont lancé mardi une opération contre des rebelles islamistes qui retiennent en otages quatre géologues japonais et deux militaires, a indiqué le ministre de l'Intérieur Omourbek Koutiev. Cette opération a été décidée à la suite de l'échec de négociations visant à la libération des otages, a-t-il expliqué. Les quatre otages japonais, Nobuhisha Nakajima, 49 ans, Hirotaro Fujii, 47 ans, Haruo Harada, 38 ans et Toshiaki Ariie, 58 ans, et les deux militaires kirghizes, un général et un soldat, sont retenus dans les collines près de la ville de Zhardali, selon les responsables kirghizes. Le ministre kirghiz de la Défense, Mirzakan Soubanov, a été limogé mardi pour son incapacité à normaliser la situation dans le sud du pays. Plusieurs dizaines de rebelles armés s'étaient également emparé lundi d'une station météorologique, prenant en otages dix Ouzbeks travaillant dans cette station et cinq touristes locaux. Tous avaient ensuite été relâchés. Les combats des dernières 24 heures dans la région ont fait au moins dix morts parmi les combattants islamiques et six blessés dans les rangs kirghizes, selon le porte-parole de la présidence à Bichkek, Kanibek Immanaliev. De nouvelles opérations militaires devraient reprendre au cours de la nuit de mardi à mercredi pour libérer les otages, a-t-il ajouté. Une trentaine d'hommes armés appartenant à un groupe islamiste ont enlevé lundi dans le sud du Kirghizstan les quatre géologues japonais, leur interprète et les deux militaires kirghizes.
Les islamistes se sont en outre emparé des villages de Zardali et de At-Khodja dans la région de Batken et y retiennent 130 habitants. Au total environ 200 rebelles islamiques se trouveraient actuellement dans le sud du Kirghizstan, selon des sources kirghizes. A Tokyo, le Premier ministre japonais Keizo Obuchi a demandé que tout soit fait pour préserver la vie des otages, au cours d'une discussion téléphonique avec le président kirghiz Askar Akaïev. Sept diplomates ont quitté Tokyo pour rejoindre Bichkek où une cellule de crise a été mise sur pied par l'ambassadeur nippon au Kazakstan, Hidekata Mitsuhashi. Le président Akaïev "s'est engagé à ce que tout soit fait pour que les otages soit libérés sains et saufs", a indiqué à AFP Akitaka Saiki, un porte-parole de M. Obuchi. Les combats entre rebelles et troupes kirghizes ont débuté lundi, quand des groupes d'islamistes ont été interceptés alors qu'ils tentaient de rejoindre la république voisine d'Ouzbekistan. Ces rebelles, qui ont combattu au Tadjikstan aux côtés des forces islamiques pendant la guerre civile, cherchent aujourd'hui à regagner l'Ouzbékistan. Ils sont dirigés par le chef de guerre Djouma Namangani, 35 ans, de son vrai nom Djumaboi Khotdjiev, qui a combattu en Afghanistan dans les rangs des Talibans.

La prise d'otages dans le sud du Kirghiztan coûte sa place au ministre de la Défense (AFP, 24/8/99)
 La situation dans le sud du Kirghiztan, où des combattants venus du Tadjikistan ont pris sept personnes en otages et occupent trois villages depuis dimanche, a coûté sa place au ministre de la Défense de la république d'Asie centrale. Le général Myrzakan Subanov a été limogé mardi par le président du Kirghiztan Askar Akayev pour avoir manqué à l'application de la décision du Conseil de sécurité de ``stabiliser la situation'' dans la région occupée par les militants tadjiks, selon le porte-parole de la présidence Kanybek Imanaliyev. Il a ajouté que les forces gouvernementales avaient échangé mardi des tirs avec les combattants. Les événements qui se déroulent dans le sud de la république sont d'autant plus embarrassant pour le gouvernement du Kirghiztan, qu'il est l'hôte d'un sommet réunissant la Russie, la Chine, le Kazakhstan et le Tadjikistan sur la stabilité le long de la frontière entre la Chine et l'ancienne URSS. Le président chinois Jiang Zemin est arrivé mardi après-midi au Kirghiztan, en même temps que d'autres chefs d'Etat invités, tandis que son homologue russe Boris Eltsine était attendu dans la soirée. 
L'attaque a eu lieu dans une région montagneuse isolée, située entre l'Ouzbékistan et le Tadjikistan. Les hommes armés, dont le nombre est estimé entre plusieurs dizaines et 200, ont pénétré dimanche dans les régions d'Osh et Batken. Ils ont pris en otages quatre ressortissants japonais, spécialistes de l'exploitation minière, leur interprète ainsi que deux soldats. Environ 200 soldats de l'armée du Kirghiztan encerclaient les trois villages occupés par les combattants. Jusqu'à présent, les ravisseurs ont seulement exigé de la nourriture. Selon des responsables tadjiks, les combattants appartiendraient à un clan conduit par un chef ouzbek. La guérilla ouzbek a été active en Afghanistan et dans plusieurs pays d'Asie centrale pendant plusieurs années. Le Tadjikistan est une république d'Asie centrale, théâtre d'une grande instabilité depuis la trêve qui a mis fin en 1997 à cinq années de guerre civile. Lors d'une précédente prise d'otages ce mois-ci dans la même région, les Tadjiks avaient libéré leurs otages après des négociations avec les autorités du Kirghizstan. 

Eltsine et Jiang se téléphonent à la veille du sommet de Bichkek (23/8/99)
Les président russe Boris Eltsine et chinois Jiang Zemin se sont entretenu dimanche au téléphone pour coordonner leurs positions en prévision du sommet qui les réunira mardi et mercredi à Bichkek, capitale de Kirghizie, avec leurs homologues kirghize, tadjijk et kazakh en vue de débatgtre de coopération économique et militaire dans cette région troublée d'Asie centrale, a annoncé lundi le Kremlin. 

Le Kazakhstan arrête les trains ouzbeks (AFP, 21/4/99)
 Le Kazakhstan empêche les trains de marchandises ouzbeks à traverser son territoire jusqu'à ce que Tachkent règle les taxes de transit impayées de huit millions de dollars, a indiqué mercredi un responsable kazakh. D'autre part, à partir du 25 avril prochain, les passagers de trains en Ozbékistan ne pourront plus acheter de billet pour continuer leur voyage à travers le Kazakhstan, a ajouté ce responsable. "Tant qu'ils ne règlent pas leur dette, pas question d'accepter leurs trains", a souligné
un porte-parole du ministère des Transports.  Les deux parties devaient tenter mercredi lors d'une réunion à Astana, la capitale
kazakhe, de trouver une solution au différend avant que la menace d'une suspension des trains de passagers ne devient réalité, a-t-elle ajouté.  Le Kazakhstan avait déjà refusé la semaine dernière le transit de trains venant du Kirghisztan, après que cette autre ancienne république soviétique d'Asie centrale eut laissé accumuler une dette de 3,8 millions de dollars, avait rapporté l'agence Interfax. Un compromis est intervenu entretemps. 

Azerbaïdjan-Chine: Bakou proteste contre des livraisons d'armes chinoises à l'Arménie (AFP, 18/5/99)
L'Azerbaïdjan a protesté auprès de Pékin contre des livraisons d'armes chinoises à l'Arménie, exigeant que ces armes soient "immédiatement retournées à la Chine", a annoncé mardi un conseiller de la présidence à Bakou. Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Tofig Zoulfougarov a récemment remis à ce sujet une note officielle de protestation au représentant de la Chine à Bakou, Zhang Guoqiang, a déclaré le conseiller, Vafa Goulizade.   Selon M. Goulizade, la Chine a livré le mois dernier à l'Arménie huit systèmes de type Typhoon, pour le tir de roquettes.   "Les systèmes Typhoon pourraient être utilisés pour tirer sur le territoire de l'Azerbaïdjan" et notamment sur un oléoduc allant jusqu'à Supsa, en Géorgie, et sur un futur oléoduc qui ira jusqu'à Ceyhan, en Turquie, sur la Méditerranée, a dit M. Goulizade.   "Les motivations de Pékin sont claires: ils (les Chinois) essaient de diriger le flux principal de pétrole vers l'est, à travers la Chine", a-t-il ajouté.   Une guerre a opposé pendant onze ans l'Azerbaïdjan à l'Arménie à propos du Nagorny-Karabakh, un territoire peuplé en majorité d'Arméniens et qui était administré par l'Azerbaïdjan avant ce conflit.

L'Azerbaïdjan propose de participer aux forces de l'OTAN (AP, 25/3/99)
L'Azerbaïdjan souhaite participer avec des troupes à un éventuel déploiement d'une force de maintien de la paix de l'OTAN en Yougoslavie, rapporte la presse jeudi. Le ministère des affaires étrangères a proposé, dans une lettre au département d'Etat américain, de fournir 30 soldats à toute force de l'OTAN en Yougoslavie, rapporte l'agence russe Interfax, citant des diplomates à Bakou. L'Azerbaïdjan offre d'associer ses soldats à un éventuel bataillon turc. Cette proposition risque de fâcher la Russie, fermement opposée à l'intervention de l'OTAN en Yougoslavie, et qui tente de maintenir son influence sur l'ex-république soviétique. 

"U.S. Policy Challenges in the Central Asian Republics" (Subcommittee on Asia and the Pacific: March 17, 1999)
-Steven R. Sestanovich,Ambassador at Large, Office of the Special Adviser to the Secretary for the Newly Independent States (S/NIS)  U.S. Department of State Dr. Ariel Cohen, Senior Policy Analyst in Russian and Eurasian Studies, Heritage Foundation
-Nancy Lubin ,President JNA Associates, Inc.

Quand Kissinger jouait Pékin contre Moscou (AP, 10/1/99)
Bien avant la reconnaissance diplomatique de la Chine populaire par les Etats-Unis, Henry Kissinger, non sans avoir averti les dirigeants de Pékin des intensions soviétiques hostiles à leur égard, leur a proposé secrètement de leur fournir des informations par le biais des satellites américains ainsi que la mise en place d'un téléphone rouge. Au travers de transcriptions de discussions ultrasecrètes que Kissinger a eues dans les années 70 comme conseiller à la présidence américaine en matière de sécurité nationale puis comme secrétaire d'Etat des présidents Richard Nixon et Gerald Ford, on découvre une diplomatie triangulaire particulièrement inventive, où la Chine était privilégiée contre le pays des Soviets. ``Nous serions prêts, à votre demande, à travers les sources que vous souhaitez, vous livrer toute information dont nous disposons sur les forces soviétiques'', déclarait ainsi Kissinger, en 1971, à Huang Hua, l'ambassadeur de Chine auprès des Nations unies. L'ancien conseiller de Richard Nixon évoquait alors les troupes soviétiques déployées au moment de la guerre entre l'Inde et le Pakistan. Mais, lors de futures rencontres en novembre 1973 avec des dirigeants chinois, Mao Tsé-tung notamment, mais aussi le Premier ministre Chou En-laï, il devait offrir une collaboration plus large. ``Il n'y a pas de secrets avec (vous sur) l'Union soviétique'', assurait ainsi Kissinger à Mao. ``Il n'y a rien que nous puissions faire avec l'Union soviétique que vous ne sachiez.'' Parmi les sentiments chinois livrés à Henry Kissinger, celui de Chou En-laï, pour qui, Pékin n'accordait qu'un soutien limité aux révolutions en Amérique latine. ``Nous continuons d'apprendre'', lâchait ainsi l'ancien Premier ministre de Mao. A quoi Henry Kissinger répliquait sous forme de boutade: ``J'espère que vous n'apprendrez pas trop vite.'' D'autres remarques d'une rare aménité ont été attribuées à l'ancien responsable américain. En 1974, il confiait à James Callaghan, secrétaire au Foreign Office: ``Comme chacun sait, les dirigeants soviétiques sont les plus désagréables avec lesquels on puisse parler. Leur capacité à mentir sur des sujets communs est prodigieuse.'' Un document de 1976 mentionne une note que l'ancien Prix Nobel de la paix a adressée au président Ford sur les dirigeants de Pékin: ``Ce sont des bâtards froids, pragmatiques.'' Au cours des années 70, le président Nixon s'est attaché à suivre une politique de détente à l'égard de Léonid Brejnev, afin d'atténuer les tensions dans plusieurs parties du monde, tout en luttant activement dans d'autres. Parallèlement, Nixon préparait les Etats-Unis à une reconnaissance diplomatique avec la Chine qui interviendra finalement en 1979, sous la présidence de Jimmy Carter. Un déplacement tenu secret de Kissinger à Pékin en 1971, suivi de la visite hautement médiatisée de Nixon en 1972, devaient concrétiser ce changement historique. Informant Chou En-laï, le 10 novembre 1973 à Pékin, sur les intentions anti-chinoises de Moscou, Kissinger soulignait qu'il était dans l'intérêt des Etats-Unis d'empêcher une attaque nucléaire soviétique. Trois jours plus tard, il indiquait au Premier ministre chinois, selon une transcription de l'entretien: ``Toute aide que nous pourrions vous fournir dans notre intérêt mutuel devrait se faire sous une forme qui n'est pas facilement détectable. Grâce à nos lancements de missiles, nous disposons d'un très bon système de satellites, qui nous alerte vite. Le problème est de vous transmettre cela rapidement. Nous serions prêts à établir un téléphone rouge entre nos satellites et Pékin grâce auquel nous pourrions vous transmettre des informations en quelques minutes.'' Chou En-laï s'est montré intéressé par l'offre américaine et les rencontres avec Kissinger se se sont succédées. Mais le téléphone rouge entre entre les satellites américains et Pékin n'aura jamais vu le jour. 

Social et culture

Les Russes du Kazakhstan cèdent la place aux Kazakhs (AFP, 10/1/99)
Les Russes du Kazakhstan, devenus minoritaires face aux Kazakhs de souche, ressentent un certain mal être devant la "kazakhisation" du pays, mais les deux communautés affirment haut et fort leurs liens amicaux et leur volonté de vivre
ensemble en paix. Majoritaires au temps de l'Union soviétique, les Russes ne représentent plus que 32,2% d'une population de 15,6 millions d'habitants contre 50,6% de Kazakhs (turcophones musulmans). La population du Kazakhstan, où une élection présidentielle se déroule dimanche, et qui compte également des Ouigours, Coréens, Ukrainiens et Allemands, a diminué de 10% avec la crise économique qui a suivi la fin du communisme. Après son indépendance, à l'éclatement de l'URSS, en 1991, le Kazakhstan a tenu à retrouver son identité après des années de domination russe et le kazakh a été proclamé langue officielle. Dans les rues d'Almaty, théâtre de violentes émeutes en décembre 1986, à la suite de la nomination depuis Moscou d'un Russe à la tête du Parti communiste, les enseignes, les publicités et les slogans électoraux sont rédigés dans les deux langues. Lors de certaines conférences de presse pendant la campagne électorale, des journalistes kazakhs interrogeaient les candidats dans leur langue, sans traduction en russe, devant des confrères subitement coupés de l'information.
Les dirigeants du pays sont devenus majoritairement kazakhs et le gouvernement ne compte plus que deux ministres russes
(Finances et Travail). Les autres ont été remplacés progressivement. Dans les écoles, des classes d'enseignement en kazakh coexistent avec les classes russes. Pour trouver un travail, les Russes ont plus de mal qu'avant car le clan kazakh favorise les siens, se plaint un Russe, technicien de l'Energie qui va émigrer en Allemagne car la situation est "insupportable". Mais selon le vice-président de la Confédération des syndicats indépendants, Vladislav Panfilov, l'origine du malaise qui conduit de nombreux Russes à partir notamment dans la Russie, toute proche, est surtout d'ordre économique. Lui-même avoue pourtant qu'en tant que Russe il a le sentiment de "ne pas avoir d'avenir", car il n'a plus le courage d'apprendre le kazakh, une langue d'origine turque. Pourtant, s'il le veut, un Russe peut encore se faire une place et vivre normalement, indique-t-il en ajoutant : "les Kazakhs comme les Russes ont trop souffert dans leur histoire récente pour ne pas vouloir vivre maintenant en paix". Les Kazakhs, une population nomade sédentarisée de force a été opprimée au temps de l'URSS comme toutes les minorités tandis que des Russes, des Tchétchènes, des Allemands de la Volga et des Ukrainiens ont été déportés de force sous Staline. Tous les Kazakhs interrogés par l'AFP ont ainsi affirmé leur volonté de vivre "ensemble, amicalement".

Défense

La sécurité au centre du sommet du Groupe de Shanghaï (AP, 25/8/99)
La Russie, la Chine et les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale du Kirghizstan, Tadjikistan et Kazakhstan se sont engagées mercredi à Bichkek à se protéger ensemble contre les troubles sur leurs territoires. Les présidents des cinq pays, Jiang Zemin (Chine), Boris Eltsine (Russie), Noursoultan Nazarbaïev (Kazakhstan), Emomali Rakhmonov  (Tadjikistan) et Askar Akaïev (Kirghizstan) ont signé une déclaration formelle les engageant à trouver une approche commune dans le cadre de la création d'"un monde multipolaire".
"Par cette déclaration, le monde saura que nos cinq Etats sont prêts à soutenir la sécurité et à travailler ensemble à la coopération mutuelle et au développement", a déclaré le président Jiang. "La coopération des cinq pays du Groupe de Shanghaï est concrète et a une influence positive sur la stabilité non seulement en Asie mais partout dans le monde", a déclaré de son côté le président Eltsine.Le texte évoque "la lutte contre le terrorisme international, le trafic de drogue et d'armes, les migrations illégales et autres formes de délits transfrontières, le séparatisme et l'extrémisme religieux".Ce sommet régional a lieu alors que la Russie et le Kirghizstan ont engagé des combats contre des islamistes sur leurs territoires et que Pékin et Moscou n'ont toujours pas admis la guerre menée par l'OTAN contre la Yougoslavie."Les signataires considèrent que la création d'un monde multipolaire est la seule voie pour assurer le développement et garantir la sécurité à long terme", indique la déclaration signée à Bichkek, la capitale du Kirghizstan.La référence au "monde multipolaire" marque en langage diplomatique l'opposition des dirigeants russes et asiatiques à l'influence des Etats-Unis dans le monde. Au cours d'un point de presse à l'issue d'une rencontre entre MM. Jiang et Eltsine, le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a précisé que les deux présidents avaient discuté "de partenariat stratégique". Ce partenariat n'est pas un bloc militaire contre l'Occident, a cependant assuré M. Ivanov.
Evoquant les propos du président Eltsine qui avait indiqué mardi "être prêt à se battre contre les pro-occidentaux", M. Ivanov a relevé qu'il y avait "une vraie lutte pour l'ordre mondial à venir".La Russie et la Chine sont favorables à un monde multipolaire plutôt qu'à un monde dominé par l'Occident", a-t-il indiqué en notant que la Russie "n'est pas indifférente à ce qui s'est produit notamment dans les Balkans et le Golfe". Les leaders des cinq pays se sont réunis pour la première fois à Shanghaï en avril 1996 et ont signé un traité démilitarisant leurs frontières. Un an plus tard à Moscou, ils ont accepté une réduction de 15% de leurs troupes le long de la frontière de 3.000 km que partagent la Chine et les trois anciennes républiques soviétiques. La Chine a une frontière commune de 4.300 km avec la Russie et de 3.000 km avec le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, trois ex-républiques soviétiques.

L'Azerbaïdjan propose de participer aux forces de l'OTAN (AP, 25/3/99)
L'Azerbaïdjan souhaite participer avec des troupes à un éventuel déploiement d'une force de maintien de la paix de l'OTAN en Yougoslavie, rapporte la presse jeudi. Le ministère des affaires étrangères a proposé, dans une lettre au département d'Etat américain, de fournir 30 soldats à toute force de l'OTAN en Yougoslavie, rapporte l'agence russe Interfax, citant des diplomates à Bakou. L'Azerbaïdjan offre d'associer ses soldats à un éventuel bataillon turc. Cette proposition risque de fâcher la Russie, fermement opposée à l'intervention de l'OTAN en Yougoslavie, et qui tente de maintenir son influence sur l'ex-république soviétique. 


 
Economie, Industries et R&D

Le Caucase et l'Asie centrale rêvent de la Route de la soie (AFP, 28/1/00)
Des dirigeants de pays du Caucase et d'Asie centrale, confrontés à leurs antagonismes et préoccupés par l'extrémisme islamique, ont rêvé ensemble vendredi à Davos de faire renaître la Route de la soie, symbole de paix et de prospérité. Est-il possible de faire renaître cette antique route reliant la Chine au Moyen-Orient, autrement dit de recréer dans cette région troublée un espace de coopération et de prospérité? Ce thème, choisi par les organisateurs du Forum de Davos, a recueilli un consensus qui n'a eu d'égal que la préoccupation exprimée par les participants face à la situation volatile, créée par les conflits, de la Tchétchénie à l'Afghanistan. Sur la même estrade étaient assis le présidents d'Azerbaïdjan, Heydar Aliev, d'Arménie, Robert Kotcharian, du Kirghizistan Askar Akayev, le Premier ministre du Kazakhstan, Kassimjomar Tokaïev, les ministres des Affaires étrangères d'Iran Kamal Kharazi et de Turquie Ismail Cem. Particulièrement nette a été l'anxiété exprimée face au fondamentalisme islamique, notamment de l'Afghanistan en guerre et partiellement sous le contrôle des étudiants en religion (taliban). M. Akayev a ainsi relevé que l'extrémisme religieux était un facteur "de déstabilisation très significatif", qui "pourrait affecter tous les pays de la région". Le président kirghize a aussi dénoncé les bases d'entraînement en Afghanistan et "la marée montante du trafic de drogue". La guerre en Tchétchénie inquiète aussi mais les propos des participants ont été plus prudents. Le Premier ministre du Kazakhstan
a ainsi déclaré que son pays "est fermement contre le séparatisme quel qu'il soit". "La Tchétchénie est une partie de la Russie. Mais nous sommes préoccupés par la dimension des opérations militaires et les victimes civiles", a-t-il dit. Assis côte à côte sans se parler, les présidents arménien et azerbaïdjanais ont réitéré des positions dures et très opposées sur le conflit du Nagorny Karabakh, enclave à majorité d'Arméniens à l'intérieur de l'Azerbaïdjan. Ils ont donné des chiffres différents aussi bien pour les territoires contestés que pour les populations des deux communautés et des réfugiés. Ils ont cependant indiqué qu'ils avaient prévu une rencontre à Davos, à la suite des réunions qu'ils ont initiées au printemps. Ils doivent aussi rencontrer séparément samedi le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright. Mais les participants ont également parlé de la coopération régionale, de la nécessité de faire tomber "la méfiance" et aussi de "diversifier" les canaux d'acheminement de leurs ressources. Il s'agit de développer les projets routiers et ferroviaires existants, pour faire une nouvelle Route de la soie, mais aussi de construire
des oléoducs pour acheminer de gigantesques richesses pétrolières et gazières. "Tous les pays de la région veulent le rétablissement de la grande Route de la soie", a dit le président du Kirghizistan, immédiatement approuvé par son homologue d'Azerbaïdjan. Le chef de la diplomatie iranienne Kamal Kharazi a prévenu qu'il fallait mettre en oeuvre un projet commun régional "dépolitisé et démilitarisé" pour que la Route de la soie ait des chances de revivre. "Aucun pouvoir de l'extérieur ne devrait être autorisé à dominer la région", a-t-il dit. Son homologue turc a estimé qu'il ne fallait pas "traîner" dans les projets régionaux, handicapés par de profondes rivalités sur les tracés des futurs oléoducs. Quelles seraient par exemple les conséquences pour le pétrole de la Caspienne, a-t-il noté, si "un accord intervenait entre l'Irak et la communauté internationale".

L'Iran et le Kazakhstan veulent développer leurs relations pétrolières (AFP, 6/10/99)
L'Iran et le Kazakhstan ont exprimé mercredi à Téhéran le souhait d'intensifier leurs relations économiques, notamment pétrolières, Almaty préconisant la construction d'oléoducs à travers l'Iran pour exporter son brut. A l'issue de la visite officielle de deux jours du président Noursoultan Nazarbaïev à Téhéran, les deux pays publié un communiqué commun dans lequel ils "ont examiné les modalités de transfert des matières énergétiques de la mer Caspienne aux marchés internationaux".
Le communiqué précise que la partie kazakhe s'est dite "intéressée par la construction d'un oléoduc pour exporter son pétrole brut", ajoutant que cette proposition "a été soutenue par la partie iranienne". L'Iran, souligne le gouvernement kazakh, "est la meilleure route et la plus courte pour le pétrole des pays d'Asie centrale". Mais le renforcement de cette coopération va être réalisé en concertation avec le Turkménistan, autre pays riverain de la Caspienne. Téhéran et Almaty proposent ainsi qu'une commission tripartite Iran-Kazakhstan-Turkmenistan soit mise en place pour l'étude de faisablité du projet d'oléoduc à travers l'Iran. Par ailleurs, toujours selon le communiqué, le président iranien Mohammad Khatami a accepté une invitation de son homologue
kazakh à se rendre à Almaty.Lors d'un point presse à l'issue de son séjour, M. Nazarbaïev a estimé que ce voyage avait "levé les obstacles au développement des relations et à la réalisation des accords antérieurs entre les deux pays". L'Iran et le Kazakhstan sont liés par un contrat pétrolier, signé en 1996, portant sur l'exportation d'une quantité importante de brut kazakh à travers le territoire iranien. Ce contrat, appliqué jusqu'à présent de manière sporadique, prévoit notamment que l'Iran utilise une partie du pétrole kazakh pour le nord de son territoire en échange d'une livraison de brut iranien pour le compte du kazakhstan sur le Golfe Persique. Le Kazahhstan -qui a concédé à l'Américain Chevron l'exploitation d'un gisement terrestre, à Tengiz, considéré comme le dixième gisement du monde avec un milliard de tonnes- souhaitait une clarification juridique de cet accord. De son côté, le président Khatami a déclaré que les deux pays avaient "une identité de vue" dans tous les domaines. "Je suis très
optimiste quant à l'avenir des relations entre nos deux pays", a-t-il ajouté. Le Kazakhstan a aussi exprimé le souhait de vendre des quantités importantes de blé à l'Iran, et d'utiliser les infrastructures iraniennes pour les exportations de céréales. Les deux pays ont appelé les pays riverains de la mer Caspienne -Iran, kazahkstan, Azerbaïdjan, Russie et Turkménistan- à déterminer "un régime juridique de paix et de coopération". Sur le la plan politique, les deux pays ont estimé que "le bassin de la Caspienne, une région de paix et de coopération, doit demeurer démilitarisée". Les deux pays se sont déclaré "inquiets" de la situation en Afghanistan et le Guide de la République islamique l'ayatollah Ali Khamenei a demandé à M. Nazarbeïev d'oeuvrer à la solution de ce conflit, sans autre précision. Lors de cette visite, le président kazakh a aussi rencontré le président du Parlement Ali Akbar Nategh-Nouri et l'ancien président ali Akbar Hachémi-Rafsandjani.

Commercial viability of a Caspian Sea Main Export Energy Pipeline, March 3, 1999, Senate committee on foreign relations Déclarations officielles devant Le Congrès américain 
-Richard. Morningstar, Special Advisor To The President And Secretary of State For Caspian Basin Energy Diplomacy
-Mr. Edward m. Smith, President And Ceo, Pip0eline Solutions Group International
-Mr. J. Michael Stinson, Senior Vice President, Conoco Inc.
-Ms. Maureen Greenwood, Advocacy Director For Europe And The Middle East

L'Asie centrale et l'Ukraine poursuivront les réformes malgré la crise russe (AFP, 30/1/99)
Le Kirghizstan, le Kazakhstan et l'Ukraine poursuivront leurs réformes économiques malgré les effets négatifs de la crise financière russe, ont assuré vendredi à Davos les présidents de ces trois pays d'Asie centrale et d'Europe de l'Est. "La crise financière russe d'août dernier continue d'avoir des effets négatifs (...) mais nous poursuivrons notre politique d'ouverture et libérale", a déclaré le le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev devant un parterre d'hommes d'affaires participant au Forum économique mondial de Davos, qu'il a invités à investir dans son pays. Noursoultan Nazarbaïev, qui a été réélu ce mois-ci par 78% des voix, est à la tête du Kazakhstan depuis son indépendance en 1991. Le Kazakhstan, pays regorgeant de pétrole et de gaz, est, selon son président, le seul à avoir une politique économique aussi libérale, qui en 1998 a attiré 1,2 milliard de dollars d'investissements étrangers. Grâce à la manne pétrolière, certes réduite du fait de la chute du prix du baril, le Kazakhstan a réussi "à préserver sa stabilité économique", selon le président. La monnaie locale, la tengue, a été dévaluée de 11% par rapport au dollar l'année dernière et l'inflation a été de 9%, a-t-il expliqué. Un optimisme que ne partagent pas les Nations Unies qui, dans un récent rapport, estimaient que 43% de 16,7 millions d'habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. Pour sa part, le président kirghize Askar Akaïev a reconnu que la crise financière russe d'août dernier avait fait remonter de 10% le taux d'inflation, passé de 8% en 1997 à 18% en 1998. "L'économie du Kirghizstan a été notablement affectée par la crise russe", a-t-il expliqué. Une explication que l'ancien Premier ministre Koubanytchbek Joumaliev avait refusé d'accepter dans son intégralité, ce qui lui a valu d'être limogé fin décembre et remplacé par son vice-premier ministre Boris Silaïev. "Il nous faudra deux à trois ans pour sortir de cette crise", a estimé le président et plaidé pour la poursuite de l'aide étrangère, y compris par l'intermédiaire de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Comme son homologue kazakh, le président Akaïev a assuré que son pays poursuivrait les réformes de structures économiques déjà lancées. "Notre système économique est stable pour des investissements stables", a-t-il assuré. De son côté le président ukrainien Léonid Koutchma a mis en avant les "énormes efforts" entrepris par son pays pour surmonter les conséquences de la crise russe. Cette crise, a-t-il ajouté, doit accélérer les réformes en cours. "Nous allons renforcer la privatisation, la compétitivité des entreprises et favoriser les investissements étrangers", a-t-il dit. A cet égard il s'est dit confiant dans l'octroi de nouveaux fonds par le Fonds Monétaire International dans le cadre d'un prêt de plus
de deux milliards de dollars. Depuis septembre, le FMI finance un programme triennal qui vise notamment à accélérer les réformes structurelles dans ce pays de plus de 50 millions d'habitants. Kiev a reçu en septembre et octobre deux premières tranches d'un montant total de 335 millions de dollars (286 millions d'euros). "La Russie connaît des difficultés mais la Russie survivra comme elle a survécu a de nombreuses crises car elle dispose d'énormes ressources naturelles", a estimé le président Nazerbaïev. "Si vous aidez la Russie, vous aiderez également ses voisins", a-t-il lancé aux décideurs économiques rassemblés à Davos.

Les espoirs déçus du Kazakhstan sur la voie de l'économie de marché (AFP, 8/1/99)
Le Kazakhstan, une ex-république soviétique d'Asie centrale sortie du giron communiste il y a sept ans, n'en finit pas, malgré la richesse de son sous-sol, de subir "la transition" vers l'économie de marché, avec des usines fermées et une situation générale dégradée.
Salaires non payés ou rémunérés sous forme de marchandises (tapis...), économie de troc, électricité coupée parfois pendant
plusieurs jours, réapparition de la tuberculose ... Ce vaste territoire de 16 millions d'habitants grand comme quatre fois la France ou dix fois la Grande-Bretagne, qui avait contribué pour beaucoup à la puissance de l'URSS, jusqu'à l'éclatement de 1991, connaît des conditions de vie d'"il y a 200 à 300 ans", estime Piotr Svoik, un ancien ministre, co-président du mouvement d'opposition Azamat. C'est dans un contexte de profonde déception, après les espoirs de la perestroïka des années 1980, que la population, essentiellement des Kazakhs (turcophones musulmans) et des Russes, s'apprête à reconduire dimanche pour un nouveau mandat le président Noursoultan Nazarbaïev qui dirige le pays d'une main de fer depuis sept ans. L'ancienne capitale Almaty, au pied des monts Zaliïski Alataou, dans le sud du pays, comme la nouvelle, Astana, dans le Nord, et quelques agglomérations ont pourtant bénéficié de l'ouverture au capitalisme, avec notamment 7 milliards de dollars
d'investissements étrangers entre 1993 et 1997. L'hôtel "Kazakhstan" d'Almaty, bien connu de la nomenklatura soviétique, s'est occidentalisé, dans la rue Kommunistitcheski, des édifices luxueux sont apparus et de jeunes hommes d'affaires aux dents longues roulent en Mercedes avec chauffeur. Plusieurs ports de la mer Caspienne ont également bénéficié d'une manne financière, près des vastes champs pétrolifères de
l'Ouest. Mais dans le reste du pays, les petites villes et les campagnes, la situation est catastrophique. Selon un rapport des Nations unies, 43% de la population du Kazakhstan vivent en dessous du seuil de pauvreté et le taux de natalité est tombé de 21,5 à 14,7 pour mille. Des milliers d'entreprises ont fermé, selon Iskander Beisembetov, directeur de l'Institut de recherche économique auprès de l'Agence pour la planification économique et les réformes. Aucun chiffre officiel n'est cependant disponible. Dans les villages où les sovkhozes (fermes collectives) ont presque disparu, la terre a été divisée en parcelles que les paysans ont théoriquement le droit de cultiver, mais ils n'ont pas d'argent pour acheter des tracteurs ou d'autre matériel agricole, souligne une directrice d'école kazakhe, Oumit Baïbarakova, dans le village de Djambyl (35 km d'Almaty). Les paysans ne sont pas non plus en mesure de nourrir leur bétail, selon M. Beisembetov. Le chômage, qui s'accroît, frappe en particulier les jeunes villageois l'hiver. L'été, ils font un peu de commerce aux abords des villes, selon Mme Baïbarakova.
Au cours de la campagne électorale, le président Nazarbaïev, qui multiplie les contacts avec les dirigeants et hommes d'affaires
occidentaux, a appelé au développement de petites et moyennes entreprises. Face à ses détracteurs, il a évoqué le faible taux
d'inflation: 2%. Mais alors que la chute du prix du pétrole et des métaux réduit les ressources financières, les répercussions de la crise russe commencent à se faire sentir. Le grand voisin ne pouvant plus écouler ses marchandises, devenues trop chères pour la population russe, celles-ci affluent dans le nord du Kazakhstan, causant une concurrence néfaste aux produits locaux.
Après la dévaluation du rouble l'été dernier puis celle de la hryvnia ukrainienne, la tengue kazakhe pourrait subir le même sort après les élections, selon l'opposition.

L'Asie centrale menacée (AFP, 16/12/98)
 Les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale voient arriver 1999 d'un oeil inquiet, prises en étau entre la récession asiatique et le chaos économique russe, après une année déjà difficile pour leurs économies. Au fil de l'affaiblissement de leurs principaux partenaires commerciaux au nord, au sud et à l'est et de l'effondrement des cours mondiaux des matières premières, les cinq républiques ont vu chuter leurs revenus à l'exportation et peu d'experts prédisent une amélioration pour 1999.  Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, qui s'est quasiment assuré un second mandat présidentiel en annonçant subitement des élections anticipées pour le 10 janvier prochain, a catégoriquement exclu que son pays puisse s'enfoncer dans la crise. Mais les économistes sont extrêmement sceptiques quant aux chances du Kazakhstan de résister davantage aux lames de fond venues de Russie et d'Asie. Selon eux, M. Nazarbaïev doit se préparer à une rude année 1999. Lajos Bokros, le directeur d'un programme d'assistance de la Banque mondiale, a récemment estimé que les pays d'Asie centrale allaient devoir apprendre à vivre sans l'aide de leur grand voisin russe qui n'est pas prêt de sortir de la crise.
"Personne ne peut se contenter de rester calme et de dire +pas de problème, nous ne sommes pas touchés+", a-t-il déclaré lors d'une conférence régionale à Almaty.Les républiques d'Asie centrale dont la croissance économique souffrira le plus en 1999 sont celles qui commerçaient le plus avec la Russie, prévoit Martin Raiser, un expert de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Le Kazakhstan est le plus concerné, et essaie d'ores et déjà de trouver de nouveaux marchés pour les deux tiers de ses exportations absorbés jusqu'à présent par la Russie, estime Ierjan Outembaïev, le chef de l'agence gouvernementale pour les prévisions et les réformes.Un autre phénomène est plus difficile à maîtriser : la panique qui pousse la population à retirer son argent des banques pour acheter des devises fortes. Le Kirghizstan, l'un des pays les plus avancés sur la voie des réformes économiques, a été le plus affecté par ce dernier problème, et a vu sa monnaie, le som, chuter d'un tiers en novembre.Emil Abdoumanapov, le vice-directeur de la banque centrale du Kirghizstan, s'attend à ce que la situation économique dans ce pays de 4,6 millions d'habitants se détériore en 1999.L'économie de l'Ouzbekistan est moins vulnérable à la crise russe. Mais la chute des prix mondiaux des produits agricoles et la crise asiatique -- l'un des plus gros investisseurs dans ce pays est le constructeur automobile sud-coréen Daewoo -- touchent durement le pays, indique Nichanbaï Sirajiddinov, le coordinateur de Centre d'analyse économique de Tachkent. L'Ouzbekistan et le Turkmenistan poursuivent des programmes économiques qui sont sévèrement critiqués par les partisans de l'économie de marché. Les deux pays, de même que le Kazakhstan et le Kirghizstan, sont dirigés d'une main de fer par d'anciens dirigeants soviétiques qui remportent toujours les élections avec des scores anormalement élevés. Quant au Tadjikistan, la plus pauvre des anciennes républiques soviétiques dans la région, son économie a été ravagée par une guerre civile de 5 ans.Marek Dabrowski, du Centre de recherche économique et sociale de Varsovie, prédit que l'Ouzbekistan sera le prochain foyer de crise économique dans la région en raison du contrôle administratif de sa monnaie et de son incapacité à lutter contre les effets de la crise mondiale. En dernier recours, les experts occidentaux espèrent que l'effondrement de la Russie et celui des "tigres" asiatiques inciteront les pays d'Asie centrale à mettre en oeuvre des politiques de stabilisation."La question est de savoir si ces chocs auront pour effet de ralentir ou de stimuler les réformes de marché en Asie centrale", conclut M. Raiser.

Le poids de la dette en Russie (AP, 14/1/99)
Voici quelques données sur les dettes qui accablent la Russie: 
DETTE EXTERIEURE: la dette extérieure russe avoisine les 150 milliards de dollars (855 milliards de FF/130 milliards d'euros), dont les deux tiers sont imputables à l'héritage soviétique. Le Kremlin essaie tant bien que mal d'honorer la dette russe, mais il semble impossible qu'il puisse rembourser la dette soviétique 
PAIEMENT: pour l'exercice 1999, Moscou doit rembourser 17,5 milliards de dollars (100 milliards de FF/15,2 milliards d'euros). Mais le gouvernement a indiqué qu'il ne pourrait en payer que 9,5 milliards, avant d'annoncer mardi qu'il ne pourra payer que 4,6 milliards. Le reste devra être rééchelonné ou abandonné 
PRETS: Le Fonds monétaire international (FMI) a mis au point en juin dernier un plan d'aide de 22,6 milliards (129 milliards de FF/
19,6 milliards d'euros). Mais seuls 4,8 milliards ont été distribués avant la crise économique d'août. Moscou réclame le reste de
l'argent, qui a été gelé. Le FMI ne débloquera rien tant la Russie n'aura pas mis sur pied un plan de redressement économique viable
NEGOCIATIONS: cette année, la Russie va participer à des négociations quasi-permanentes avec ses créditeurs, dont le FMI, la
Banque mondiale, le Club de Londres (banques commerciales), le Club de Paris (pays créditeurs). Des discussions sont déjà
prévues fin janvier. 


 

L'Ouzbékistan (AFP, 7/1/2000)

TACHKENT, 7 jan (AFP) - Avec 24,3 millions d'habitants, l'Ouzbékistan, où se déroule dimanche 9 janvier une
élection présidentielle, est la plus peuplée des républiques d'Asie centrale de l'ex-URSS.

- SITUATION GEOGRAPHIQUE: 447.400 km2. Situé entre l'Amou-Darya et le Syr-Darya, deux fleuves qui se jettent dans la mer
d'Aral. Bordé au sud par l'Afghanistan, à l'est par le Tadjikistan et le Kirghizstan, à l'ouest par le Turkménistan et, sur sa frontière
septentrionale, par le Kazakhstan.

Les déserts (Kyzylkoum, plateau d'Oustiourt) recouvrent 70% du territoire, le reste étant constitué de steppes et de champs de
coton.

- POPULATION: 24,3 millions: Ouzbeks (75 %), Russes (7%), Tadjiks, Kazakhs et Tatars.

- CAPITALE: Tachkent (2,5 millions d'habitants), 15% de Russes.

- HISTOIRE: Cette région d'Asie centrale a subi de nombreuses invasions, dont celle des Mongols aux 13ème et 14ème siècles.
Plusieurs Etats féodaux musulmans ont ensuite été édifiés autour de cités prestigieuses comme Boukhara et Samarkande, capitale
de l'empire le plus vaste que la terre ait connu, taillé à coups de sabre de la Chine à l'Irak par Tamerlan.

L'Ouzbékistan a été annexé au 19ème siècle par la Russie.

Devenue République fédérée de l'URSS en 1924, l'Ouzbékistan a déclaré son indépendance le 31 août 1991.

- POLITIQUE: Le pays est dirigé d'une main de fer par Islam Karimov, ancien dirigeant du PC ouzbek, et élu à la présidence de la
république au suffrage universel, en décembre 1991.

- ECONOMIE:

MONNAIE: le soum ouzbek.

PNB: 870 dollars par habitant.

L'agriculture et notamment le coton (1,2 million de tonnes en 1998, en baisse sensible depuis quelques années) représentent plus
du tiers des exportations du pays qui ont atteint près de 3 milliards de dollars en 1998.

L'Ouzbekistan dispose de plus de 2 milliards de m3 de réserves de gaz, de 2 milliards de tonnes de réserves de charbon et de plus
de 350 millions de tonnes de réserves de pétrole. Elle exporte également d'importantes quantités d'or.

FORCES ARMEES: 80.000 hommes (IISS).
 


Les grandes dates de l'Ouzbekistan depuis son indépendance en 1991

TACHKENT, 7 jan (AFP) - L'Ouzbékistan, république d'Asie centrale, qui élit dimanche son président, est dirigée
d'une main de fer par Islam Karimov, ancien responsable communiste devenu chef de l'Etat après avoir mené son
pays à l'indépendance en 1991.

--1991--

- 31 août: L'Ouzbékistan est la neuvième république soviétique à proclamer son indépendance.

- 14 septembre: Le parti communiste ouzbek, dirigé par Islam Karimov, devient le Parti démocratique du peuple. Le 1er novembre,
Karimov est élu chef de ce nouveau parti.

- 29 décembre: Elections présidentielles et référendum sur l'indépendance: Karimov est élu président au suffrage universel (86 % des
suffrages). 98,2% des électeurs se prononcent pour l'indépendance.

--1992--

- 4 janvier: Le parlement ouzbek ratifie le protocole créant la Communauté des Etats indépendants (CEI, républiques de l'ex-URSS
moins les pays baltes).

- 18/19 janvier: Plusieurs milliers d'étudiants manifestent contre la hausse des prix, réclamant la démission d'Islam Karimov. Six
d'entre eux sont tués lors d'affrontements avec la police.

- 18 mai: Signature à Tachkent d'un traité de sécurité collective entre l'Ouzbékistan, la Russie et quatre autres pays de la CEI.

- 8 juin: La plus grande statue de Lénine en Asie centrale, qui se trouvait à Tachkent, est déboulonnée.

8 décembre: Adoption de la première Constitution de l'Ouzbekistan indépendant.

Fin 1992: Islam Karimov place le pays sous haute surveillance, resserrant son étau sur l'opposition et la presse.

-- 1993--

- 3 septembre: L'Ouzbékistan décide l'abandon de l'alphabet cyrillique et l'adoption de l'alphabet latin, sous la forme utilisée en
Turquie, plaçant résolument le pays dans la sphère turcophone.

-- 1994--

- 25-27 avril: Le président français François Mitterrand est le premier chef d'Etat occidental à se rendre en Ouzbékistan.

- 13 juillet: L'Ouzbékistan adhère au Partenariat pour la paix de l'OTAN.

- 3 novembre: Ouverture du procès pour "complot contre l'Etat" de sept opposants du parti interdit Erk. Le 31 mars 1995, la Cour
suprême les condamne à des peines allant jusqu'à douze ans de prison.

- 25 décembre et 25 mars 1995: Elections législatives remportées par les néo-communistes, en l'absence de candidats de
l'opposition.

-- 1995 --

- 26 mars: Le mandat du président Karimov est prolongé jusqu'à l'an 2000 par référendum.

-- 1996 --

- 25 juin: Le président Karimov est reçu pour la première fois à la Maison Blanche par le président Bill Clinton.

- 21 juin: Signature entre l'Union européenne et l'Ouzbékistan, d'un accord de partenariat et de coopération.

-- 1997 --

- 9 janvier: Adoption d'une loi stipulant que les citoyens créant des partis politiques nationalistes et religieux, ou adhérant à des
mouvements clandestins déjà existants, seront arrêtés.

- Décembre: Assassinat de quatre policiers à Namangan, chef-lieu de la vallée de Ferghana (est). Le pouvoir lance une campagne
de répression massive contre les Wahhabites (fondamentalistes musulmans).

--1999--

- 16 février: Six explosions dans le centre de Tachkent font 16 morts et 128 blessés. En juin, la Cour suprême condamne à mort six
des 22 islamistes jugés pour ces attentats et pour une série de meurtres perpétrés entre 1992 et 1997 dans la vallée de Ferghana.

- 2 avril: L'Ouzbékistan quitte le pacte de sécurité collective de la CEI.

- 5 déc: Elections législatives où l'opposition au président Karimov est marginalisée. Victoire des candidats représentant le
gouvernement.
 


Le Tadjikistan(AFP, 4/11/99)
Le Tadjikistan, ancienne république soviétique d'Asie centrale, où se déroule samedi une élection présidentielle, est dirigé depuis 1992 par le président Emomali Rakhmonov. Le Tadjikistan est indépendant depuis 1991.

SITUATION GEOGRAPHIQUE: 143.100 km2. Bordé par la Chine à l'est, le Kirghizstan au nord, l'Ouzbékistan à l'ouest et
l'Afghanistan au sud. Pays de hautes montagnes.

POPULATION: Environ 5,5 millions d'habitants (62% de Tadjiks, 23,5% d'Ouzbeks). Les Russes, 560.000 en 1989, ont fui
massivement pendant la guerre civile.

CAPITALE: Douchanbé.

LANGUE: Le tadjik, proche du persan, langue officielle depuis 1989.

RELIGION: Majorité de musulmans sunnites, minorités ismaélienne, orthodoxe et juive.

HISTORIQUE: République soviétique depuis 1929, le Tadjikistan accède à l'indépendance en septembre 1991.

En décembre 1992, les pro-communistes menés par Emomali Rakhmonov renversent le gouvernement islamo-démocrate au prix
d'une guerre civile qui fait plus de 50.000 morts.

Signature, le 27 juin 1997, d'un accord de paix entre le pouvoir et l'opposition islamiste armée, qui accorde aux islamistes le contrôle
d'un tiers des postes gouvernementaux et l'intégration des moudjahidine dans l'armée.

INSTITUTIONS: Emomali Rakhmonov est élu président en novembre 1994.

Le 26 septembre dernier, les électeurs se sont prononcés par referendum pour une Constitution plus démocratique: les
amendements prévoient une prolongation du mandat présidentiel à 7 ans, non renouvelable (contre 5 ans renouvelables
précédemment), et la création d'un parlement bi-caméral.

ECONOMIE: la guerre civile a ruiné le pays. Le PNB par habitant, 330 dollars, est le plus bas de toutes les ex-républiques
soviétiques. Secteur agricole dominant (mais seulement sur 31% du territoire, à cause du relief montagneux) et importants
gisements d'or, d'aluminium et de fer. L'une des grandes richesses potentielles est l'énergie hydro-électrique.

FORCES ARMEES: entre 7 et 9.000 hommes selon l'Institut international des études stratégique (IISS). Quelque 14.500
garde-frontières russes.

L'opposition islamiste dispose de 5.000 hommes.

Une force d'interposition russe d'environ 6.500 hommes a été déployée après les accords de paix de 1997.
 

Les grandes dates du Tadjikistan (AFP, 4/11/99)
Le Tadjikistan, république d'Asie centrale, où se déroule samedi une élection présidentielle, est indépendant depuis 1991.

- 1991 - 

- 9 septembre: Le Tadjikistan proclame son indépendance. Au mois de novembre, Rakhmon Nabiev, ancien dirigeant communiste
écarté du pouvoir, est élu président de la République. En décembre, le pays adhère à la CEI (Communauté des Etats indépendants).

- 1992 -

Une guerre civile oppose deux régions du sud du pays, celle de Kouliab, bastion des anciens apparatchiks communistes, et
Kourgan-Tioubé, à l'époque fief pro-islamiste.

En septembre, le président Nabiev doit démissionner sous la pression d'une coalition islamo-démocrate. Les communistes, menés
par Emomali Rakhmonov, renversent le nouveau gouvernement en décembre. Le conflit fait plusieurs milliers de morts.

- 1993 -

L'opposition islamiste dont l'état-major est dirigé par Saïd Abdoullah Nouri, mène des opérations de guérilla contre le pouvoir
néo-communiste soutenu par la Russie, qui a déployé 17.000 hommes le long de la frontière tadjiko-afghane au sein d'une force de
la CEI.

- 1994 -

- 17 septembre: Signature sous l'égide de l'ONU, d'un accord prévoyant le déploiement d'observateurs internationaux, suivi de
l'instauration d'un cessez-le-feu. Il sera régulièrement rompu par des affrontements entre les forces et les garde-frontière de la CEI.

- 6 novembre: Election au suffrage universel d'Emomali Rakhmonov. Adoption de la première Constitution de la république
indépendante du Tadjikistan.

- 1996 -

- 23 décembre: Alors que l'opposition islamiste a multiplié les gains territoriaux, le président Rakhmonov et Saïd Abdoullah Nouri
signent deux accords cadre visant à mettre fin à la guerre civile.

- 1997 -

- 27 juin : Signature à Moscou d'un accord de paix, qui prévoit notamment d'accorder 30% des postes gouvernementaux à
l'opposition islamiste, une loi d'amnistie, la création d'une "commission de réconciliation nationale" et l'intégration des unités de
l'opposition dans l'armée nationale.

- 13 août: Coup de force manqué du colonel Makhmoud Khoudoïberdiev, l'homme fort de la région de Kourgan-Tioubé (sud) jusque-là
loyal au président Rakhmonov, qui s'est opposé à l'accord de paix.

- 12 sept: Le président Rakhmonov et Saïd Abdoullah Nouri, revenu à Douchanbé après cinq ans d'exil, scellent leur réconciliation.

- 1998 -

- 4-9 nov: Soulèvement dans le nord du pays d'un millier de Tadjiks armés fidèles à Makhmoud Khoudoïberdiev, qui exigent
notamment la mise en place d'un gouvernement provisoire, et l'organisation d'élections "démocratiques": 209 rebelles tués, 104
morts parmi les civils et militaires, selon Douchanbé.

- 1999-

- 26 septembre: Les électeurs se prononcent par référendum pour une Constitution plus démocratique.

- 6 novembre: Le président Rakhmonov est réélu avec 96,99% des voix.

- 10 décembre: Le parlement adopte une loi "sur les élections", qui modifie le système politique en créant une chambre haute du
parlement et détermine les conditions de déroulement des élections.

- 2000-

- 27 février: Elections législatives à la chambre basse, marquées par la participation de l'opposition, pour la première fois depuis la
fin de la guerre civile (1992-1997).
 


 
Oussama ben Laden, brebis galeuse d'une famille proche du régime saoudien (AFP, 12/9/2001)
Ben Laden, l'ennemi numéro un
Le milliardaire d'origine saoudienne Oussama ben Laden, soupçonné d'implication dans les attentats mardi aux Etats-Unis, est issu d'une riche famille qui entretient des rapports étroits avec la famille royale.
 Son père, Mohamed ben Laden --originaire du Hadramout au Yémen--, a fait fortune dans le bâtiment grâce à la Ben Laden Construction Group, qu'il a créée dans les années 1950 à Djeddah, sur la mer Rouge.
 La compagnie, une des plus importantes du royaume avec des avoirs estimés à plus de cinq milliards de dollars, s'est enrichie grâce à d'importants projets d'agrandissement des Lieux saints de l'Islam de La Mecque et Médine (ouest), que lui avait confiés le palais royal.
 A sa mort en 1968, Mohamed Ben Laden avait laissé une fortune de plusieurs millions de dollars, que son fils aîné Salem a supervisée jusqu'à sa mort en 1988 dans le crash de son jet privé au Texas (Etats-Unis).
 Mohamed ben Laden avait laissé 54 filles et garçons, issus de différents mariages. Treize de ses fils siègent au Conseil d'administation du groupe, dont les plus en vue sont Baker, Hassan, Islam et Yéhia. Oussama serait le seul garçon né d'une mère saoudienne.
 A la mort de Salem, Baker, le cadet de la famille, a succédé à la tête du groupe, dont les activités dépassent aujourd'hui les frontières de l'Arabie saoudite pour couvrir plusieurs pays arabes, employant des dizaines de milliers de personnes.
 Oussama, 44 ans, le troisième fils de la famille dont la fortune s'éleverait à quelque 300 millions de dollars, se lie dès 1973 à des groupes islamistes.
 Il se précipite en Afghanistan après l'invasion soviétique de 1979 et équipe, arme et finance le voyage des volontaires des pays arabes --"des milliers", dira-t-il.
 Selon les milieux proches de sa famille, il supervisait aussi des fonds que l'Arabie saoudite accordait aux combattants arabes anti-soviétiques en Afghanistan.
 Il regagne l'Arabie en 1992, mais son passeport saoudien lui est retiré par Ryad qui l'accuse de soutenir des groupes islamistes en Egypte et en Algérie.
 Dès que l'interdiction est levée, il s'installe au Soudan. Mais les services de renseignements américains le soupçonnent de financer des camps d'entraînement terroristes. L'Arabie saoudite lui retire sa nationalité en 1994, le Caire, Alger et le Yémen l'accusant de continuer à financer les extrémistes chez eux.
 Depuis, sa famille l'a totalement renié, confortant ses bonnes relations avec les Al-Saoud.
 Les activités d'Oussama, présenté par les Etats-Unis comme le financier du terrorisme islamiste, n'ont en rien affecté les affaires des ben Laden. En janvier des membres de sa famille, dont sa mère, avaient assisté à son mariage dans son fief afghan.
 Signe de cette confiance, le groupe ben Laden a construit en 1998 pour quelque 4.300 militaires américains basés en Arabie saoudite, un complexe d'un coût de 150 millions de dollars, à Kharj, au sud de Ryad.
 Oussama ben Laden s'était pourtant félicité de l'attentat contre des installations militaires américaines en Arabie saoudite, en 1996, une attaque qui avait entraîné la mort de 19 Américains, et l'abandon de la base Prince Sultan de Dahran pour des raisons de sécurité.
 Plus récemment, le prince Charles de Grande Bretagne, en visite en février en Arabie saoudite, a rencontré Baker ben Laden lors d'une réception.
 "Nous n'avons aucun rapport avec lui", a déclaré mercredi à l'AFP un membre de la famille d'Oussama ben Laden parlant sous couvert d'anonymat. 
Ryad et Kaboul ont réduit en 1998 à un niveau de chargé d'affaires leur représentation diplomatique dans les deux pays, à l'initiative de l'Arabie saoudite qui entendait ainsi protester contre le refus de la milice fondamentaliste d'extrader ben Laden.

Un ancien du réseau Ben Laden témoigne  (Courrier International, 7/2/2001, Numéro 535)
Le procès de quatre complices présumés d'Oussama Ben Laden, impliqués dans les attentats de 1998 contre les ambassades de Nairobi et Dar es-Salaam, s'est ouvert à New York. Un premier témoin-mystère, ancien membre du réseau Ben Laden, a détaillé à la barre l'organisation de ce groupe terroriste international.

Monsieur CS-1 (confidential source) a enfin un nom. Ce témoin secret, ancien membre du réseau Ben Laden, s'appelle Jamal Ahmed al-Fadl. Son identité a été limitée à ce nom de code jusqu'à mardi. Question de sécurité. Il est le premier témoin appelé à la barre dans le procès de quatre complices présumés de Ben Laden, impliqués dans les attentats de 1998 contre les ambassades de Nairobi (Kenya) et Dar es-Salaam (Tanzanie).

Cet homme prétend avoir pris la fuite après avoir volé de l'argent à Ben Laden, ce milliardiaire saoudien accusé d'être l'un des principal bailleur de fond du terrorisme international et actuellement réfugié en Afghanistan. Jamal Ahmed al-Fadl aurait ensuite demandé protection au gouvernement américain en échange de sa coopération. Soudanien, il est né à Rufa'a en 1963, ville située au sud de Khartoum. «Il est venu en 1986, grâce à un visa d'étudiant, vivre aux Etats-Unis, où il passera deux ans, raconte le quotidien «The New York Times». Il est ensuite parti en Afghanistan pour se battre contre l'Union soviétique. Puis il travaillera avec Ben Laden jusqu'en 1996.» Jamal Ahmed al-Fadl n'aurait donc pas participé aux attentats de 1998, qui avaient fait 224 victimes, dont 12 Américains.

«M. Al Fadl a expliqué qu'il aidait Ben Laden à gérer son personnel. Cela lui a donné accès à la liste des membres du groupe terroriste, avec leur salaire et leur nom de code. Il a décrit l'ensemble du réseau financier, en citant des banques au Soudan, en Malaisie, en Grande-Bretagne, à Hongkong et à Dubaï.» «The Washington Post» ajoute que «cet ancien militant soudanais a décrit la structure politique de l'organisation terroriste, ses liens avec les révolutionnaires islamiques de Tchétchénie ou du Yémen, ainsi que ses achats de fermes au Soudan transformées en camps d'entraînement militaire».
Les déclarations d'Al Fadl servent de fondements à l'accusation pour montrer que le combat de Ben Laden vise les Etats-Unis et les autres cibles occidentales. A la barre, Al Fadl a cité une phrase que Ben Laden aurait prononcée fin 1993 : «Nous devons couper la tête du serpent et l'arrêter. Le serpent représente les Etats-Unis», explique «The Washington Post».

Al Fadl a précisé que «Ben Laden a déclaré la guerre aux Etats-Unis en 1991, après que les troupes américaines s'installèrent en Arabie Saoudite, lieu le plus saint de l'islam, pour expulser l'Irak du Koweït pendant la guerre du Golfe».

Ben Laden, l'ennemi numéro un (Le Figaro, 12/9/2001)

Cette fois, il n'y avait plus de doute. Oussama ben Laden n'était plus un mythe: sur cette vidéo distribuée en juin dernier dans tout le monde arabe, on le voit, l'œil sur le viseur d'un kalachnikov en train de lâcher des rafales. Grand, mince, enveloppé des voiles blancs des pèlerins de la Mecque, il abandonne son arme pour prendre la pose d'un prophète de l'Ancien Testament. Il demande à ses frères à travers le monde de se préparer à une guerre sainte contre les infidèles.

 Oussama naît en 1957 à Djedda, la capitale de l'Arabie Saoudite. Il est le dix-septième enfant d'une fratrie de cinquante ou plus car son père avait, comme le permet le Coran, quatre épouses officielles et de multiples concubines. Son père Mohamed a fait de sa petite entreprise de maçonnerie une des plus grandes sociétés de travaux publics. Alors que les Bédouins s'arrachent à leur antique civilisation des sables pour découvrir la civilisation du béton, la firme Ben Laden construit des routes, des aéroports, des centres commerciaux, et, du coup, elle s'enrichit.

Tout ce que l'on sait de l'enfance d'Oussama, c'est qu'elle fut très pieuse. Alors, quand vient le temps de l'université, Oussama choisit celle de Djeddah plutôt que les établissements prestigieux d'Occident. Il cumule études d'ingénieur et recherches religieuses. Oussama tombe sous l'influence d'un professeur palestinien, cheikh Abdallah Azzam qui, scandalisé par la corruption de l'OLP, veut rendre à l'islam sa pureté en lançant un nouveau djihad contre les infidèles. En décembre 1979, l'invasion de l'Afghanistan par l'Armée rouge, représente une occasion inattendue de passer à l'acte.

 Après Jimmy Carter qui, enlisé dans l'affaire des otages américains, s'était contenté de décréter le boycott des JO de Moscou, Ronald Reagan, lui, choisit l'offensive. Il proclame que les Etats-Unis soutiendront de leurs dollars les mouvements islamistes prêts à se mobiliser dans une croisade contre «l'empire du mal». Oussama est au premier rang des enthousiastes.

Il commence par faire le tour des pays arabes pour recueillir des fonds destinés aux moujahidine puis, donnant l'exemple, il se rend lui-même en Afghanistan. Initialement pour construire des hôpitaux et des abris anti-hélicoptères dans les zones tenues par les insurgés. Mais, très vite, il prend les armes. Début 1989, il est blessé par des éclats de mortier quand le groupe qu'il commande attaque l'aéroport de Jalalabad.

 Quelques semaines plus tard, Mikhaïl Gorbatchev ordonne aux soldats soviétiques de rentrer au pays. Mais Oussama, loin de prendre sa retraite, conclut de la défaite de l'Armée rouge que la foi brûlante des islamistes peut aussi vaincre l'horrible Amérique. Cette alliée de l'ennemi sioniste, qui pille les richesses pétrolières des Arabes et opprime les vrais croyants.

 Au temps de la guerre contre les Russes, Oussama avait créé une ONG islamiste, le Maktab al-Khidamat, qui était chargé de recruter des volontaires à travers le monde pour, ensuite, les acheminer jusqu'en Afghanistan. Ce MAK, qui avait notamment des bureaux à New York et à Detroit, va continuer ses activités. Oussama met sa fortune et son réseau à la disposition de tous les croyants qui veulent courir aider les musulmans qui se battent au nom d'Allah: en Bosnie, en Tchétchénie, en Somalie, aux Philippines.

 En 1990, les Etats-Unis répondent à l'invasion du Koweït par Saddam Hussein en envoyant leurs troupes protéger l'Arabie Saoudite et ses puits de pétrole. Oussama est scandalisé. Il crie sa colère de voir la Terre sainte de l'Islam polluée par la présence massive des infidèles. Il s'exile au Soudan où le nouveau régime islamiste d'Hassan Tourabi partage ses idées. Sous la pression des Américains, le gouvernement de Djeddah lui retire sa nationalité saoudienne.

 Depuis, les attentats contre les Etats-Unis se succèdent: à New York et en Somalie en 1993, en Arabie Saoudite en 1995 et, en 1996, en 1998, contre les ambassades américaines en Afrique de l'Est. Partout la CIA affirme retrouver la signature d'Oussama. Et, en 1996, Oussama déclare formellement la guerre à l'Amérique. Dans une déclaration publiée le 28 août, il appelle la jeunesse d'Arabie Saoudite à chasser les Américains de son ancienne patrie:«Les murs de l'oppression et de l'humiliation ne pourront être détruits que sous une pluie de balles». Les Américains le serrent de près. Il quitte le Soudan pour l'Afghanistan. Sous la protection des taliban aussi fanatiques que lui, c'est là qu'il installe Al Qaeda, sa base. C'est de là qu'il compte abattre le «Grand Satan». 

Ben Laden, le suspect incontournable (Libération, 12/9/2001)
Ces attaques sont sans commune mesure avec celles imputées au milliardaire saoudien.

Parce qu'il a déclaré ouvertement la guerre aux Etats-Unis et menacé de les frapper partout dans le monde, parce qu'il est aussi l'homme le plus redouté des services secrets occidentaux et à la tête d'un réseau clandestin tentaculaire, Oussama ben Laden fait à l'évidence figure de suspect numéro un. 

Déjà considéré par Washington comme le cerveau des attentats du 7 août 1998 contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salaam, qui avaient fait 213 morts au Kenya et 11 en Tanzanie, ainsi que des milliers de blessés, le dissident islamiste réfugié en Afghanistan n'a cessé depuis de lancer l'anathème contre les Américains assimilés à ses yeux à des «terroristes». «Nous ne faisons pas de différence entre ceux qui portent l'uniforme militaire et les civils. Ils sont tous la cible d'une fatwa (édit religieux que tous les musulmans se doivent d'appliquer)», déclarait-il le 6 juin 1998, dans une de ses très rares interviews, à la chaîne américaine ABC. 

«Saint guerrier». En avril 1996, en février 1997, en février 1998, le leader islamiste d'origine saoudienne - il a été déchu de sa nationalité par Riyad en 1994 -, âgé de 47 ans, n'hésitait pas à appeler ouvertement les musulmans à tuer des ressortissants américains dans le monde entier. Depuis, «le saint guerrier» n'a pas varié et on lui prête la responsabilité de nombre des attentats qui se produisent ces dernières années dans le monde. D'après Emergency Response and Recherch Institute (Erri), un institut de recherche basé à Chicago, ben Laden pourrait avoir aussi financé ou «encouragé» l'attentat contre le World Trade Center, le 26 février 1996, et celui contre la base américaine de Dharan (en Arabie Saoudite), qui avait tué 19 militaires américains. Plus récemment, on le soupçonne d'être le commanditaire de l'attaque à l'explosif contre le destroyer américain USS Cole à Aden, au Yémen, qui a fait 17 tués parmi les marins américains le 12 octobre. 

Aux Etats-Unis, vingt-deux de ses partisans sont inculpés pour différents actes criminels, dont deux ont été condamnés à la prison à vie. Sa tête a été mise à prix par le FBI pour cinq millions de dollars. 

Mise en garde. La menace d'une attaque par Oussama ben Laden avait été brandie à l'occasion de la réunion du G8 de Gênes, du 20 au 22 juillet. Des mises en garde auraient même été adressées par les services de renseignements italien et allemand, ce qui avait entraîné un renforcement des mesures sécuritaires. Selon des sources proches de ces services, quatre grandes menaces avaient été identifiées: un tir de missile, une opération de sabotage sous-marine, l'usage d'un canot à moteur chargé d'explosifs ou une attaque en Deltaplane. «L'ombre de ben Laden plane partout où une crise majeure peut ébranler l'influence de l'Occident», écrit Roland Jacquard (1), expert en terrorisme, notamment auprès du Conseil de Sécurité de l'ONU. «Sa fraternité ne connaît pas de frontières et ses fidèles sont des idéalistes prêts à tous les sacrifices», ajoute-t-il. 

Reste que si le milliardaire saoudien dispose de fonds personnels considérables - estimés à 300 millions de dollars -, d'un réseau puissant et difficilement pénétrable - la Qaeda (la base en arabe) -, du soutien du régime des taliban afghans - Ben Laden est l'un des plus proches conseillers de leur chef, Mollah Omar - et d'un important arsenal, il demeure que les attentats commis hier sont sans commune mesure avec ceux qu'il a financés ou organisés jusqu'alors. 

Dès lors, des doutes persistent sur la piste ben Laden. Il manque au «saint guerrier» une structure d'Etat pour appuyer sa stratégie meurtrière contre les Etats-Unis. Les taliban n'ont pas jusqu'alors édifié d'Etat sur les territoires qu'ils contrôlent et ont bien du mal à bâtir un embryon de gouvernement. 

Quel Etat aurait pu alors s'entendre avec celui que l'on appelle aussi «le banquier de la guerre sainte» pour l'aider dans ses objectifs? «Le problème, souligne un diplomate occidental, c'est que des attentats d'une telle ampleur ne peuvent guère être revendiqués puisqu'ils vont entraîner aussitôt des représailles formidables sur ceux qui les ont perpétrés.».

(1) Au nom d'Oussama ben Laden. Editions Jean Piccolec. 30 euros.

La menace Ben Laden, selon « Newsweek » (Le Monde, 13/2/2001)
L'hebdomadaire américain fait sa couverture sur le réseau terroriste mondial qu'animerait le Saoudien Oussama Ben Laden depuis son refuge afghan. C'est « un danger croissant », affirme-t-il.
« NEWSWEEK » croit en la menace Ben Laden – et la craint. Du moins l'hebdomadaire américain écrit-il, dans sa dernière livraison, que le réseau islamiste du fuyard saoudien Oussama Ben Laden, aujourd'hui réfugié en Afghanistan, « s'étend » et « présente un danger croissant pour les Occidentaux ». Dans ce dossier, Newsweek cite fréquemment des sources venant des services de renseignements américains. Le journal rappelle que le directeur de la CIA, George Tenet, avait lancé la semaine dernière un cri d'alarme devant le Sénat : le réseau terroriste Ben Laden représente aujourd'hui, avait-il avancé, « la menace la plus immédiate et la plus sérieuse » pour la sécurité des Etats-Unis.

La formule est en contradiction avec ce que la Maison Blanche, afin de promouvoir son projet de bouclier antimissile, essaie actuellement de présenter comme le plus grave danger pour l'Amérique : la prolifération de la technologie des missiles balistiques et l'éventualité qu'un Etat-voyou se prenne à en lancer un sur les territoires des Etats-Unis ou sur des troupes américaines basées à l'étranger.

DES CELLULES SEMI-AUTONOMES

on seulement la menace Ben Laden « croît », poursuit l'hebdomadaire, mais encore elle ne cesse de se « rapprocher des Occidentaux ». Le réseau Ben Laden « peut frapper à n'importe quel moment », affirme le journal. L'hebdomadaire n'est guère plus précis sur les cibles ou les pays concernés.

« NEWSWEEK » croit en la menace Ben Laden – et la craint. Du moins l'hebdomadaire américain écrit-il, dans sa dernière livraison, que le réseau islamiste du fuyard saoudien Oussama Ben Laden, aujourd'hui réfugié en Afghanistan, « s'étend » et « présente un danger croissant pour les Occidentaux ». Dans ce dossier, Newsweek cite fréquemment des sources venant des services de renseignements américains. Le journal rappelle que le directeur de la CIA, George Tenet, avait lancé la semaine dernière un cri d'alarme devant le Sénat : le réseau terroriste Ben Laden représente aujourd'hui, avait-il avancé, « la menace la plus immédiate et la plus sérieuse » pour la sécurité des Etats-Unis.

La formule est en contradiction avec ce que la Maison Blanche, afin de promouvoir son projet de bouclier antimissile, essaie actuellement de présenter comme le plus grave danger pour l'Amérique : la prolifération de la technologie des missiles balistiques et l'éventualité qu'un Etat-voyou se prenne à en lancer un sur les territoires des Etats-Unis ou sur des troupes américaines basées à l'étranger.

DES CELLULES SEMI-AUTONOMES

on seulement la menace Ben Laden « croît », poursuit l'hebdomadaire, mais encore elle ne cesse de se « rapprocher des Occidentaux ». Le réseau Ben Laden « peut frapper à n'importe quel moment », affirme le journal. L'hebdomadaire n'est guère plus précis sur les cibles ou les pays concernés.

voir aussi :
ERRI Terrorist Group Profile - Usamah Bin Mohammad Bin Laden (Osama bin-Laden) - Portrait du terroriste saoudien
Med Intelligence - Terrorisme et antiterrorisme - Base documentaire sur le terrorisme
Hunting Bin Laden - Enquête de la chaîne PBS sur Oussama Ben Laden, son réseau terroriste international 
Medea - Ben Laden, Oussama - Par l'Institut européen de recherche sur la coopération méditerranéenne et euro-arabe. 
Note de documentation du département d'Etat sur Oussama Ben Laden - En français. Par le gouvernement américain. 

Mise à jour :  septembre 2001  Retour à la page d'accueil