BIRMANIE (MYANMAR)  Actualités
 
Capitale : Rangoon Population : 48 millions d'habitants 
Langue officielle : birman Cartes : politique, relief
Nature de l'Etat : Union composée de 7 Etats et 7 divisions administratives
Nature du régime : dictature militaire à parti unique
Chef de l'Etat et Premier Ministre : Général Than Shwe

Ministre des Affaires Etrangères :U Win Aung

A la suite du coup d'état militaire de 1988, le conseil d'État pour le rétablissement de la loi et l'ordre (le SLORC, the State Law and Order Restoration Council) se met en place et rebaptise le pays sous le nom de Myanmar (le «pays merveilleux»). En 1989, le pays prend le nom d'Union de Myanmar. Depuis 1998,  le SLORC a été renommé the State Peace and Development Council (SPDC).

    

Dossier
Géographie
Aspects  linguistiques
 Société
Aspects historiques


 
Fiche signalétique 

Principaux indicateurs
Organisation politique
Economie
Relations commerciales Franco-Birmanes
Composition du gouvernement (gouvernement précédent)
Chronologie des visites


 

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Géographie
La Birmanie est un pays du Sud-Est asiatique situé dans la péninsule indochinoise. Elle est limitée au nord par la région autonome du Tibet (Chine), à l'est par la Chine, le Laos et la Thaïlande, au sud par la mer d'Andaman et le golfe du Siam, et à l'ouest par l’océan Indien, le golfe du Bengale, le Bangladesh et l'Inde. La Birmanie forme, en principe, une Union fédérale – d’où le nom de Union birmane – composée de sept États théoriquement peuplés de non-Birmans au nord (l’État arakan, l’État chin,  l’État kachin, l’État karen, l’État kayah, l’État shan et l’État môn) et de sept provinces ou «divisions» administratives habitées par des Birmans au sud (division de Rangoon, division de Irrawaddy, division de Mandalay, division de Sagaing, division de Tenasserim, division de Magway et division de Pegou).

Aspects  linguistiques
L’État birman englobe un nombre considérable d’ethnies : les Birmans (75 %), les Shans (11 %), les Arakans (6 %), les Karens (5 %), les Môns (3 %), les Kachins (2,5 %), les Chins, les Karennis (Kayahs), les Lahus, les Rohingyas, les Gurkhas, les Palaungs, les Méos (Hmongs), les Nagas, les Akhas, les Lisaws, les Kadus, les Was, les Mokens (ou Mawkens), etc. Le pays compte aussi 150 000 Chinois et 800 000 Indiens. Trois de ces ethnies font souvent parler d'elles parce qu’elle se révoltent contre l’ethnie majoritaire birmane : les Karens, les Kachins et les Shans. De plus, les Was vivant sur la frontière avec la Chine sont périodiquement en insurrection.
Les Birmans constituent le groupe ethnique le plus important, forment 75 % de la population et parlent le birman. L’alphabet du birman repose sur le sanskrit et le pali, les deux langues sacrées du bouddhisme. Les minorités de ce pays, pour leur part, représentent environ 23 % de la population totale, occupent les deux tiers du territoire et parlent une centaine de langues: le shan (11 %), l’arakan (6 %), le karen (5 %), le môn (3 %), le kachin (2,5 %), le chin, le karenni, le lahu, le rohingya, etc. La plupart de ces langues sont d’origine sino-tibétaine, mais certaines d’entre elles, comme le môn, appartiennent à la famille austro-asiatique. En plus du birman, l'anglais, le chinois et le thaï sont très  utilisés dans ce pays en tant que langues véhiculaires.

Politique linguistique
La Constitution de 1974 demeure  théoriquement en vigueur et suppose une politique linguistique de statut différencié à l’égard des minorités nationales. Comme il n’y a plus de Parlement, l’Exécutif militaire ne fonctionne qu’en birman. L’administration gouvernementale n’utilise que le birman et l’anglais. C’est d’ailleurs cette dernière langue qui sert de véhicule de communication avec les nombreuses ethnies du pays. L'école primaire est obligatoire et l'instruction se fait en birman, seuls le môn, le menton, le kayin et le kachin réussissent à être enseignés dans certaines écoles primaires des États ethniques. L'anglais est la seconde langue et moins de la moitié des enfants poursuivent des études secondaires.

Aspects historiques
L’histoire de la Birmanie a toujours été marquée par l’influence culturelle et religieuse de l’Inde mais aussi par des guerres et les répressions sanglantes. Le premier empire birman unifié fut fondé au XIe siècle par les Môns. Puis, au XIIIe siècle, le royaume môn tomba aux mains des armées mongoles. Une partie de la Birmanie subit ensuite la domination des Shans, ensuite à nouveau celle des Môns. Au début du XIXe siècle, les Britanniques déclenchèrent la première guerre anglo-birmane (1824-1826) qui leur laissa le contrôle d’une partie de la Birmanie. À l'issue d’une seconde guerre anglo-birmane (1852-1855), toute la Birmanie fut annexée et proclamée en 1886 comme province de l'empire des Indes. Les Britanniques se sont mis à coloniser le pays en imposant militairement la loi et l’ordre, en supprimant la religion et les langues des populations autochtones pour favoriser exclusivement la langue anglaise. Les habitants du pays réagirent très mal  et la résistance s’organisa et, après un demi-siècle de  colonisation, des mouvements nationalistes surgirent partout dans le pays à un  point tel que, lors de la Deuxième Guerre mondiale, les Britanniques perdirent rapidement le contrôle de la Birmanie au profit des Japonais. Finalement, au lendemain de la guerre, la Birmanie proclama son indépendance, le 4 janvier 1948, et refusa de faire partie du Commonwealth.

Après l’indépendance, l’Union birmane connut une relative prospérité, troublée seulement par les incessantes exigences des Karens et des Shans. En 1962, le général Ne Win s'empara du pouvoir à la suite d’un coup d’État et instaura un régime centralisateur fort ; la Constitution adoptée en 1948 fut abolie en mars 1962. La politique du parti au pouvoir, qui s’était engagé dans la «voie birmane du socialisme», entraîna une catastrophe économique sans précédent et fut accompagnée d'une diminution draconienne des libertés personnelles. Les principaux secteurs de l'économie furent étatisés.

À partir de 1974, une nouvelle Constitution régit le pays en tant que république socialiste, jusqu'au coup d'État militaire de septembre 1988. Ainsi, cette constitution n’est plus appliquée aujourd’hui, mais elle n’a jamais été abrogée et remplacée par une autre. Depuis 1996, le SLORC poursuit sa convention nationale pour rédiger une nouvelle constitution visant à donner un rôle politique permanent et majeur aux militaires qui gouvernent la Birmanie et, semble-t-il, à offrir une autonomie assez grande aux fortes minorités ethniques de l'Union birmane pour que celles-ci ne rompent pas les cessez-le-feu provisoires passés avec l'armée ces dernières années.
La nouvelle Constitution de 1974 transféra le pouvoir du parti unique du Conseil révolutionnaire militaire à une Assemblée du peuple dirigée par le général Ne Win et d'autres anciens dirigeants militaires. En 1988, un nouveau coup d'État militaire se produisit et la loi martiale fut instaurée à la suite de répressions sanglantes. Dès ce moment, le conseil d'État pour le rétablissement de la loi et l'ordre (le SLORC) se met en place et rebaptise le pays sous le nom de Myanmar (le «pays merveilleux»).  En 1989, le pays prend le nom d'Union de Myanmar.

Les élections législatives de mai 1990 virent la victoire écrasante du parti d'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie, dirigé par Mme Aung San Suu Kyi (fille de Aung San, l’un des héros de l’Indépendance), mais le SLORC refusa la tenue de la convention de l'Assemblée du peuple et poursuivit sa politique de répression et de nettoyage ethnique.

Depuis que les militaires exercent les pleins pouvoirs en Birmanie, le général en chef des Forces armées (la Tatmadaw) exerce l'autorité législative et exécutive avec l'aide d'une Assemblée constituante de 485 membres en principe élus. Le tribunal le plus important est le Conseil des juges du peuple puisque tous les tribunaux civils ont été suspendus. La junte au pouvoir muselle les médias, emprisonne les journalistes étrangers et interdit toute forme d'expression dissidente. Madame Aung San Suu Kyi, dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie et prix Nobel de la Paix en 1991, est toujours assignée à résidence après avoir été emprisonnée. Les militaires du SLORC répriment dans le sang (10 000 morts en 1988, des milliers depuis) les manifestations en faveur de la démocratie. La communauté internationale reconnaît la violation des droits de l'homme en Birmanie et prend des sanctions économiques à son encontre.
Pour la presse internationale, la Birmanie est maintenant dirigée par une véritable narcodictature. La Birmanie est devenue le premier pays producteur d'opium et d'héroïne du monde, et fournit la moitié de la production mondiale d’héroïne. La plupart des régions de production du pavot sont situées dans des zones contrôlées par l'armée nationale ou par les milices qui ont signé des accords avec Rangoon. La Chine est devenue un pays de transit qui a détrôné la Thaïlande et le gouvernement de Pékin renouvelle régulièrement des ventes d'armes à la Birmanie. Les revenus de ce trafic permet au  SLORC d’augmenter les effectifs de l’armée – 45 % du budget de l’État est consacré à l’armée – et de contrôler, par exemple, l’État shan pour réaliser ses grands projets hydro-électriques.
Amnesty International montre souvent du doigt la Birmanie: violation du droit d'expression, trafic d’héroïne érigé en système politique, tortures en tout genre des personnes incarcérées, souvent sans procès, génocide et nettoyage ethnique.

Economie


Principaux indicateurs

Sources/Bibliographie
L'aménagement  linguistique dans le monde (Rédacteur: Jacques Leclerc) : site de l'Université de Laval

ALL BURMA FEDERATION OF STUDENTS' UNIONS. "An overview of the current education situation in Burma prepared by the all Burma Federation of students’ Union" dans Education in Burma, 2 Ko, 27 mars 1998, http://www.burma.net/education/overview.htm

BOUCAUD, André et Louis BOUCAUD. "Reconnaissance régionale pour la junte birmane" dans Le Monde diplomatique, Paris, JUIN 1997, p. 10.

BOUCAUD, André et Louis BOUCAUD. "Ralliement du " roi de l'Opium " et des investisseurs: victoire totale des généraux birmans" dans Le Monde diplomatique, Paris, mai 1996, p. 24. 

GASSI, Renaldo. "Le viol permanent du peuple birman", dans Le Monde diplomatique, Paris, décembre 1995.

KANCHUN. Ethnic Composition, 1998, http://azumi.shinshu-u.ac.jp/~kanchun/EthnicComp.html

REPORTERS SANS FRONTIÈRES. "Birmanie" dans Zone Asie, s.l., 5 mai 1997, 13 Ko, 
http://www.calvacom.fr/rsf/RSF_VF/Rapp_VF/Asie_VF/BIR.html

YACOUB, Joseph. "Asie du Sud-Est" dans Les minorités dans le monde, Paris, Desclée de Brouwer, 1998, p. 557-591.

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Mise à jour : novembre 1999      Retour à la page d'accueil