ANNEXE III : CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS
 
 
 

Néolithique : Quelques cités lacustres

Epoque gréco-romaine : Le Cambodge est la " Chersonèse " des Anciens

I - IVe siècle : Le Fou-Nan, royaume situé au Sud de la péninsule indochinoise : économie basée sur la maîtrise de l'eau (assainissement des marécages). Indianisation du Ier au IVe siècle. Religion brahmanique.

V - VIIe siècle : Le Tchen-la, royaume situé au nord-est des lacs : économie basée sur la maîtrise de l'eau (irrigation par canaux et barrages)

VIIe - VIIIe siècle : Domination des Javanais.

IXe - XIVe siècle : Angkor. Unité du Fou-Nan et du Tchen-la.

Xe siècle : Angkor Thom (" la grande ville "), embellie au XIe.

XIIe siècle : Angkor Vat (" la grande pagode ").

Fin XIIe siècle : La plus grande expansion géographique, sous le règne de JayavarmanVII, le " Roi lépreux " (1183-1201). Introduction du bouddhisme du petit véhicule.

XIVe - XIXe siècle : Le Cambodge se déchire entre Thaïs et Vietnamiens.

1394 : Prise d'Angkor suivie d'une guerre de cent ans.

1431 : La capitale du royaume se déplace à Longvek, puis à Oudong (1593)

1841-1845 : Le Cambodge devient une province vietnamienne.

1845-1863 : Protectorat français

1863 : Le Roi Norodom accepte le protectorat

1884-1887 : Insurrection paysanne due aux lois de Charles Thomson, sous le gouvernement de Jules Ferry.

1907 : Le roi Sisowath récupère les provinces de Battambang, Siem Réap et Stung Treng annexées par le Siam.

1941 : Le prince Norodom Sihanouk monte sur le trône.

1953 : Indépendance du Cambodge.

1953-1970 : Fondation et royaume du Cambodge

1963 : Lois de nationalisation et rejet de l'aide américaine

1965 : Départ des Américains

18/3/1970 : Coup d'Etat du Général Lon Nol avec l'aide des Etats-Unis et destitution du Prince Norodom Sihanouk. Installation de la République khmère. Extension de la guerre du Vietnam au Cambodge : les pistes Hô Chi minh aboutissent au quartier général avancé des vietcongs et que les américains ont repéré dans la province kmère de Svay-Riêng.
Massacres de civils cambodgiens puis de vietnamiens (communauté estimé à un demi-million) par l'armée gouvernementale.

1971-1974 : Bombardements aériens américains (jusqu'en août 1973) sur les zones que l'armée de Lon Nol ne contrôle pas. Les Kmers rouges s'organisent et embrigadent les populations au fur et à mesure que ces populations passent sous leur contrôle.

1975 : 17/4 : Prise de Phnom Penh par les Khmers Rouges. Instauration du " Kampuchéa Démocratique ", dirigé par Pol Pot, Khieu Samphan, Ieng Sary, Ta Mok. Phnom Penh est vidée de ses habitants (2,5 millions de personnes sont déportés de force vers les campagnes du Nord et de l'Ouest du pays. Début des massacres dirigés par le gouvernement de l'Angkar (organisation centrale des Kmers rouges) sur un fonds de xénophobie.
    30/4 : fin de la guerre du Vietnam.
    10/6 : premier incident frontalier kméro-vietnamien. Le Vietnam devient l'ennemi, celui qui a occupé le pays des kmers krom aux siècles derniers. L'Angkar décide de refaire le Grand Cambodge, celui de l'empire kmer, en commençant par reprendre de force les territoires conquis par les vietnamiens deux siècles auparavant.

5/4/1976 : rentré au cambodge en 1975, Norodom Sihanouk démisionne de ses fonctions de chef de l'Etat. Proclamation du Kampuchéa démocratique.
 
1977 : 27/9 : révélation par Pol Pot de l'existence du Parti communiste kmer fondé en 1951.
    25/10 : message de soutien au régime de Pol Pot du Prince Sihanouk, prisonnier dans son palais à Phnom Penh.
    31/12 : après de violents accrochages frontaliers, rupture des relations diplomatiques avec Hanoï.

1978 : 8/2 : rejet par Phnom Penh d'un plan de paix de Hanoï, qui prévoit notamment le retrait des troupes à 5 kilomètres à l'intérieur de leur territoire.
    3/4 : appel à la révolte lancé par Hanoï aux soldats kmers.
    2/9 : annonce par Hanoï de la création d'un mouvement de résistance au Cambodge
    28/9 : réapparition du prince Sihanouk à Phnom Penh.
    3/11 : signature entre Moscou et Hanoï d'un traité d'amitié, de paix et de coopération.
    3/12 : création au vietnam du Front Uni de Salut National du Kampuchéa (FUNSK), rassemblant d'anciens Khmers Rouges réfugiés au Vietnam .
    25/12 : les troupes vietnamiennes envahissent le Cambodge.

7/1/1979 : Prise de Phnom Penh par les troupes vietnamiennes. Installation de la " République Populaire du Kampuchéa " (RPK) par le FUNSK.

22/6/1982 : La résistance khmère se met d'accord sur la formation d'un gouvernement de coalition du Kampuchéa Démocratique (GCKD), réunissant les Khmers Rouges, les partisans du Prince Sihanouk et le Nationalistes de Son Sann, pour combattre le régime installé par les Vietnamiens et exiger le retrait des troupes vietnamiennes du Cambodge.

2-4/12/1987 : Première rencontre entre le Prince Sihanouk et Hun Sen, le Premier Ministre du gouvernement de la RPK, en France.

1989 : 29 avril : l'Assemblée nationale de la RPK amende la Constitution. Le nom du régime devient " Etat du Cambodge " et le bouddhisme est proclamé religion d'Etat.

27 septembre : fin officielle du retrait de l'armée vietnamienne du Cambodge, annoncé au mois de janvier.

1991 : 23 octobre : Conférence de Paris sur le Cambodge, sous la coprésidence de la France et de l'Indonésie. Signature des "Accords de Paris" :
    Le Cambodge est placé sous la tutelle de " l'Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge " (APRONUC ou UNTAC, en anglais), qui a tous les pouvoirs nécessaires pour assurer la mise en œuvre de l'accord global (contrôle du cessez-le-feu, vérification du retrait des troupes étrangères du Cambodge, désarmement à 70% des forces militaires en présence, organisation d'élections libres, administration du pays dans la période de transition, avec un " Conseil National Suprême " (CNS) cambodgien).
    Formé à Tokyo les 4-5 juin 1990, le CNS comprenant 12 membres (6 de l'Etat du Cambodge et 6 de la résistance khmère) et présidé par le Prince Sihanouk est " l'organe unique et légitime, source d'autorité incarnant la souveraineté et l'unité nationale pendant toute la période de transition."

14 novembre : retour du Prince Sihanouk à Phnom Penh.

1992 : 9 janvier : Nomination du Japonais Yasushi Akashi, chef de l'APRONUC et du Général Australien John SANDERSON, commandant de la branche militaire de l'APRONUC.

29 février : par la résolution 745, le Conseil de Sécurité de l'ONU définit la composition de l'APRONUC : 15.900 militaires ; 3.500 policiers ; 1.500 administrateurs civils.

30 mars : début du rapatriement des quelques 370.000 réfugiés cambodgiens des camps de Thaïlande par le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (HCR).

13 juin : début officiel du désarmement de 70% des troupes de chaque faction et cantonnement des 30% restants dans les campements contrôlés par l'APRONUC. Le 10 juin, les Khmers avaient annoncé leur refus de prendre part à cette seconde phase du plan de paix.

22 juin : Conférence sur la reconstruction du Cambodge à Tokyo, réunissant une quinzaine de pays. Un Comité pour la reconstruction du Cambodge est mis en place. Le coût de la réhabilitation du pays est évalué entre 600 et 800 millions de $.

5 octobre : début des opérations d'inscription des électeurs et des partis politiques.

1993 : 8 mars : le Conseil de Sécurité des Nations Unies se prononce pour la tenue d'élections générales au Cambodge du 23 mai au 28 mai 1993.

30 mars : le HCR ferme officiellement le dernier camp de réfugiés Site2 en Thaïlande. Les 370.000 réfugiés ont été rapatriés à l'intérieur du Cambodge.

7 avril : visite du Secrétaire général des Nations Unies, M. BOUTROS-GHALI à Phnom Penh, qui marque le début de la campagne électorale. Au total, 20 partis politiques participent aux élections : le Parti du Peuple Cambodgien (PPC ou Prachéachon) au pouvoir ; le FUNCINPEC dirigé par le fils de Sihanouk, le prince Norodom Ranariddh ; le Parti Démocratique libéral Bouddhiste de M. Son Sann (PLDB), né d'une scission au sein du FNPLK (nationaliste) et un nébuleuse de 18 formations, dont une majorité est gérée par des Cambodgiens d'outre-mer

23-28 mai : 90% des 4,7 millions d'électeurs inscrits ont voté, dans plus de 1 500 bureaux de vote placés sous le contrôle et la protection de l'ONU. Election des 120 membres d'une Assemblée Constituante, qui sera chargée de rédiger une Constitution. Les Khmers Rouges refusent de participer à ces élections. Depuis le début de l'année, les troupes khmers rouges multiplient les attaques meurtrières contre les Casques Bleus et les pogroms contre les Vietnamiens du Cambodge.

10 juin : annonce des résultats officiels des élections :
    FUNCINPEC : 45,47% soit 58 sièges
    PPC : 38,22% soit 51 sièges
    PDLB : 3,81% soit 10 sièges
    Molinaka : 1 siège.

14 juin : première réunion de la nouvelle Assemblée Constituante à Phnom Penh. Le Prince Norodom Sihanouk retrouve ses prérogatives de Chef de l'Etat.

15 juin : Echec de la tentative de sécession des six provinces cambodgiennes limitrophes du Vietnam.

2 juillet : formation d'un gouvernement provisoire du Cambodge. MM. Ranariddh et Hun Sen sont coprésidents du gouvernement. La plupart des ministères sont cogérés par les membres du FUNCINPEC et du PPC.

24 septembre : intronisation du Prince Norodom Sihanouk, qui redevient Roi du Cambodge.

14 novembre : fin du retrait des Casques Bleus du Cambodge.

1994 : Janvier : Offensive d'envergure de la nouvelle Armée Royale du Cambodge contre les villes d'Anlong Veng (nord-ouest) et Pailin (ouest), adossées à la Thaïlande et tenues par la guérilla khmer rouge. Les forces gouvernementales ont tenu Anlong Veng pendant 15 jours en février avant de se replier. A Pailin, le quartier général des Khmers Rouges, les troupes gouvernementales se sont également retirées le 20 avril de la ville qu'ils ont occupée pendant un mois.

10-11mars : Seconde réunion du Comité international pour la reconstruction du Cambodge à Tokyo. Les 25 gouvernements et 10 organisations internationales présents ont promis une aide de 490 millions de dollars pour 1994 et de 271 millions de dollars pour 1995 et un budget supplémentaire de 15,8 millions de dollars destiné aux opérations de déminage au Cambodge.

8 avril : Retour du Roi Norodom Sihanouk à Phnom Penh, après sa convalescence à Pékin.

23 avril : Devant l'impasse de la situation sur le plan militaire, le Roi Norodom Sihanouk propose une table ronde réunissant toutes les factions cambodgiennes, du 2 mai au 7 mai à Phnom Penh. Toutes les parties ont tour à tour donné leur accord.

2 juillet : Tentative de coup d'état du prince Chakrapong et du général Sin Song à Phnom Penh. Le coup d'Etat avorte sans effusion de sang. Le prince Chakrapong s'exile en Malaisie et le général Sin Song est arrêté. Le gouvernement de coalition soupçonne des militaires thaïlandais d'avoir participé au coup d'Etat .

7 juillet : L'Assemblée nationale vote, à l'unanimité des 130 membres présents, une loi déclarant le groupe du Kampuchea Démocratique (les Khmers rouges) "hors la loi".

9 juillet : Nouvelle arrestation de Nguon Noun, pour les commentaires et les supputations formulées dans son journal à propos de la tentative de coup d'Etat du 2 juillet. Protestations du président de la commission des droits de l'homme de l'Assemblée nationale, de l'association khmère des journalistes, des ONG actives dans le domaine des droits humains et du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour les droits de l'homme au Cambodge, M. Michael Kirby.

10 juillet : Les Khmers rouges annoncent la création d'un gouvernement provisoire pour la solidarité nationale et le salut national du Kampuchea qui siègera dans la province de Preah Vihear (vraisemblablement à Trapeang Kul) : premier ministre : Khieu Samphan, vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères et ministre chargé des Traditions khmères, de la culture et de la littérature : Chan Youran, ministre des affaires rurales, de l'agriculture et de l'eau : Mak Ben, conseiller spécial du premier ministre pour les questions de santé et d'hygiène : Thiounn Thiœun, membres du cabinet : In Sopheap, So Bun Heng et Pech Cheang.

11 juillet : Par lettre, les ministres de l'intérieur et de l'information réclament la fermeture de plusieurs journaux qui menacent "l'ordre public et la sécurité nationale et s'opposent aux politiques du gouvernement". Cette lettre réinstaure de fait le délit d'opinion.

14 juillet : L'Assemblée nationale vote un amendement à la Constitution par lequel le chef de l'Etat par interim peut signer les lois en l'absence du Roi.

26 juillet : Les deux Premiers ministres demandent l'assistance militaire des Etats-Unis.

31 juillet : Début de très graves inondations dans les provinces de Kompong Speu et de Kandal : 40 000 familles sans abri, 94 000 ha de rizières détruits.

4 août : L'Assemblée nationale adopte un code des investissements.

26 août : loi sur l'immigration qui suscite l'inquiétude de Hanoi et les protestations des organisations de droits humains.

7 septembre : Assassinat de Nuong Chon, rédacteur en chef du journal La Voix de la Jeunesse Khmère, réputé pour dénoncer la corruption des politiciens de tous bords.

9 septembre : L'administrateur du bureau des droits de l'homme de l'ONU et sa fille de cinq ans sont victimes d'une agression. L'enfant est sérieusement blessée. Après enquête, il apparaît que cette agression est destinée à intimider le bureau des droits de l'homme jugé "trop curieux" par certains cercles gouvernementaux.

21 septembe : Suite à la demande du Secrétaire général de l'ONU de mettre la loi sur l'immigration en conformité avec le droit international, les Khmers rouges déclarent que les Nations Unies veulent légitimer la présence de 4 millions d'immigrants vietnamiens et ouvrir la porte à l'arrivée de nouveaux Vietnamiens.

24 septembre : La radio des Khmers rouges déclare que "l'Amérique est le Satan venu aider les communistes vietnamiens à exterminer la race cambodgienne".

29 septembre : Un sondage réalisé par l'association khmère des journalistes révèle que M. Sam Rainsy, ministre de l'économie et des finances, est l'homme politique le plus apprécié.

23 octobre : Le limogeage de Sam Rainsy (FUNCINPEC), ministre des finances et de l'économie provoque la démission du prince Norodom Sirivudh, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Ce remaniement, qui illustre les tensions au sein du FUNCINPEC, traduit le renforcement de l'influence du PPC au sein du gouvernement. Un Comité de Développement de l'Agriculture est créé et placé sous la présidence de Hun Sen.

28 octobre : Au procès des auteurs de la tentative de coup d'Etat du 2 juillet, le prince Chakrapong et le général Sin Song ont été condamnés, par contumace, à 20 ans de prison, l'ancien secrétaire d'Etat à l'Intérieur Sin Sen à 18 ans. Les 9 ressortissants thaïlandais impliqués dans cette tentatives ont été déclarés coupables et des peines de prison leur ont été infligées, mais avec sursis. Ils ont immédiatement été explusés vers Bangkok après la sentence.

4 novembre : Le gouvernement adopte un projet de loi sur la presse extrêmement répressif.

16 novembre : Création d'une autorité nationale chargée des questions frontalières.

28 novembre : L'Australie annonce qu'elle double le volume de son assistance militaire. Cette aide n'inclut pas de fournitures d'armes ou de munitions.

22 décembre : L'Assemblée nationale adopte une loi créant un conseil supérieur de la magistrature qui reste sous le contrôle du ministre de la justice (PPC) et dont tous les membres devraient appartenir au PPC. C'est l'échec de la tentative d'instaurer une justice indépendante pourtant prévue par la Constitution.

avril 1997 : Attentat meurtrier contre des manifestants du parti de la nation kmère (PNK) de Sam Rainsy en faveur de l'indépendance de la justice. Le ministre d'Etat cambodgien, Ung Phan, membre du Funcinpec royaliste, réclame le limogeage du premier ministre Ranariddh. Crises entres les deux premiers ministres.

juin 1997 : Exécution de Son Sen et dix membres de sa famille sur ordre de Pol Pot.
    Son Sen, ancien ministre de la défense de la période 1975-1979, responsable de l'exécution de plus de 10 000 prisonniers, était jugé comme trop favorable aux négociations avec des émissaires de Hun Sen. La Chine s'oppose à ce que Pol Pot soit traduit devant un tribunal international. Négociations entre le prince Ranariddh et les 2 à 3 000 rebelles de l'extrême-nord cambodgien de Khieu Samphan..
    5-6juillet 1997 : " Coup de force " du PPC (" coup d'Etat "selon Ranariddh)

8-10juillet 1997 : Affrontements dans Phnom Penh entre les forces du co-premier ministre
    Hun Sen et celles de son homologue déchu, le prince Ranariddh .
    Négociations entre Hun Sen et les dirigeants du Funcinpec d'une formation d'un nouveau gouvernement de coalition et convocation de l'Assemblée nationale.
    L'ASEAN reporte l'admissionen en son sein du Cambodge. 6 000 ressortissants étrangers ont quitté le pays depuis le début des troubles.
    Tous les pays (Etats-Unis, Japon, Allemagne) qui ont critiqué le " coup de force " de Hun Sen suspendent " temporairement " une partie substantielle de leur aide au Cambodge, qui constitue probablement la moitié du budget de l'Etat.
    Les kmers rouges de Ien sary (extrême ouest) refusent de prendre parti pour Ranariddh. Les seuls kmers rouges qui appuient le prince sont ceux comandés par Ta Mok à Anlong Veng (nord), où se trouvent Khieu Samphan et Pol Pot.

Fin 1998 : Elections législatives