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 Commémoration  : cinquantième anniversaire de la RPC, le 1er octobre 1999
L'actualité de la Chine en ligne avec l'AFP | Les Finances
Archives : 1998 | janvier 99
L'annulation de la vente d'un satellite américain, "coup dur" pour la Chine (AFP, 24/2/99)   
  L'annulation de la vente d'un satellite américain à la Chine constitue "un coup dur" pour l'industrie spatiale chinoise qui compte sur le marché international pour acquérir un savoir-faire et des devises, estimaient mercredi à Pékin les experts occidentaux. 
   "C'est un coup dur pour la Chine. Les Chinois ont fait beaucoup d'efforts pour coopérer avec les Etats-Unis dans le domaine spatial et comptent sur les satellites américains pour accroître leur part du marché mondial du lancement de satellites", a commenté un spécialiste européen. 
   Le gouvernement américain a confirmé mardi avoir rejeté le contrat de vente à la Chine d'un satellite de communications fabriqué par Hughes Electronics  pour 450 millions de dollars. 
   Le porte-parole de la Maison Blanche Joe Lockhart, a expliqué que la vente avait été rejetée sur la base de critères de sécurité nationale et parce que des représentants de l'armée chinoise participaient au consortium d'achat basé à Singapour, Asia Pacific Mobile Telecommunications (APMT) Satellite Pte. Ltd. 
   Selon des responsables du Pentagone cités par le New York Times, la technologie nécessaire à la mise en orbite du satellite risquait d'aider les militaires chinois à renforcer la précision de leurs missiles balistiques intercontinentaux. 
   Le satellite, destiné à fournir des liaisons par téléphone mobile sur une grande partie de l'Asie, devait être vendu au consortium qui comprend six firmes chinoises, dont certaines ont des liens avec des militaires de haut rang de l'armée chinoise. 
   Alors que le gouvernement chinois n'avait pas officiellement réagi à la décision de Washington, le China Daily publiait un article de "une" vantant la fiabilité des lanceurs chinois. 
   La Chine, qui a commencé à la fin des années 1980 à lancer des satellites commerciaux, a à ce jour placé sur orbite 23 satellites étrangers, la plupart de fabrication américaine, souligne le quotidien officiel de langue anglaise. 
   L'industrie spatiale chinoise, qui détient aujourd'hui près de 9% du marché mondial du lancement de satellites, risque de perdre des milliards de dollars de contrats si les Etats-Unis devaient interrompre leur coopération avec Pékin. 
   Parallèlement, les fabricants américains de satellites, Hughes Electronics, Lockheed Martin et Loral Space Communications, s'exposent à perdre beaucoup d'argent en cas de fermeture du marché chinois, au profit des Européens. 
   La Chine étant très engagée dans l'ensemble des projets de satellite en Asie, les Américains pourraient aussi se voir exclus des programmes en discussion dans la région, a estimé à New York un expert de la société SG Cowen, Cai von Rumohr. 
   "Il est très difficile de déterminer selon quels critères une technologie spatiale peut avoir des applications militaires", a commenté un analyste européen. "Les systèmes de guidage de satellites peuvent évidemment être utilisés pour des missiles, mais les Chinois ont déjà eu accès à ce genre de technologie lors de lancements précédents", a-t-il ajouté. 
   La demande chinoise de satellites pourrait représenter 10% du marché mondial en 2007. La Chine n'a pour le moment que la capacité de produire des pièces détachées, mais prévoit de fabriquer entre 4 et 6 satellites par an à partir de 1999, avait annoncé en novembre dernier un haut responsable du secteur. 

Pékin met son veto à la force de l'ONU en Macédoine (AFP, 25/2/99)
La Chine a mis jeudi son veto à la reconduction d'une force des Nations Unies en Macédoine bien que de nombreux pays aient averti que cette décision risquait d'accroître la déstabilisation des Balkans. Pékin a mis son veto à un projet de résolution prolongeant de six mois le mandat de la Force de prévention de l'ONU (FORDEPRENU) pour punir Skopje d'avoir établi des liens diplomatiques avec Taïwan. Lors d'une séance formelle du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie s'est abstenue et les treize autres membres ont voté en faveur de l'extension du mandat. Il s'agit seulement de la quatrième fois que Pékin utilise son droit de veto depuis 1971, date à laquelle le régime communiste a remplacé Taïwan au siège de la Chine à l'ONU. Cette décision signifie que les 1.050 hommes de la force, dont 360 Américains, doivent plier bagage à partir de dimanche, à l'expiration de l'actuel mandat. Le représentant américain à l'ONU, Peter Burleigh, a déclaré qu'"en ce moment le rôle de la FORDEPRENU est indispensable". Il a ajouté que les Etats-Unis voulaient en conséquence étudier immédiatement avec leurs partenaires du Conseil le moyen de "continuer à répondre à ce besoin, sans interruption". La principale mission de cette force était d'empêcher le conflit dans l'ex-Yougoslavie de déborder en Macédoine. La FORDEPRENU est présente depuis 1995 dans ce pays où elle a succédé à une précédente force de l'ONU déployée en 1992.
Aujourd'hui, elle avait surtout pour rôle d'éviter que le conflit dans la province serbe séparatiste du Kosovo ne s'étende à la Macédoine, voisine à la fois de l'Albanie et du Kosovo, et qui compte dans sa population quelque 30% d'Albanais de souche. Un des scénarios évoqués par les diplomates pour éviter le départ de la force serait de la faire passer -- au moins partiellement -- sous le drapeau de l'OTAN ou de l'Organisation pour la sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, envisage cette possibilité en déclarant que la Macédoine et ses voisins devraient peut-être adopter une "nouvelle approche" en "consultation avec les organisations régionales". Au nom des Européens, l'ambassadeur d'Allemagne Dieter Kastrup, a lui aussi affirmé qu'"il existe un danger réel que la crise du Kosovo déborde sur les pays voisins" alors que les belligérants n'ont pas encore fait la paix. Il a dit espérer qu'un "arrangement pourra être trouvé dans les prochains jours". Le représentant de la Macédoine, Naste Calovski, a plaidé pour le maintien de l'ONU en raison du conflit au Kosovo. "La possibilité d'une nouvelle guerre sanglante dans les Balkans doit être prise au sérieux", a-t-il dit en soulignant que "l'ONU ne devait pas abandonner la région". Quant à l'ambassadeur du Canada, Robert Fowler, qui préside le Conseil, il a affirmé que la décision de Pékin "qui semble dictée par des considérations bilatérales qui n'ont rien à voir avec la FORDEPRENU, représente une utilisation malheureuse et inappropriée du droit de veto". 
Celui-ci est l'apanage des seuls membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie). Selon les diplomates, le veto de Pékin était dicté à la fois par son opposition de principe à la force de l'ONU et par sa volonté de protester contre l'établissement le 27 janvier de liens diplomatiques entre Skopje et Taïwan. L'ambassadeur de Chine, Qin Huasun, a simplement assuré qu'il "n'y a pas de nécessité de prolonger le mandat" de la force de l'ONU et que les ressources qui lui sont attribuées seraient mieux utilisées à régler les conflits en Afrique.

Des enquêteurs retrouvent une boîte noire du Tupolev-154 qui s'est écrasé mardi en Chine (AP, 26/2/99)
Des enquêteurs ont retrouvé une des deux boîtes noires du Tupolev-154 qui s'est écrasé et a explosé mardi dans le sud-est de la Chine. Les 61 passagers et membres d'équipage ont été tués dans la catastrophe aérienne. Le journal officiel Liberation Daily a annoncé vendredi qu'une boîte noire, contenant un enregistrement de vol, avait été retrouvée jeudi, et qu'elle pourrait fournir des indices sur la raison de l'accident. Le Tupolev-154 de la compagnie China Southwest Airlines, qui effectuait un vol intérieur, s'est écrasé dans un champ non loin de la ville de Rui'an, alors qu'il approchait de sa destination, Wenzhou, une ville située à 1.300km au sud-ouest de Pékin et à 400km au sud de Shanghaï, dans la province côtière de Zhejiang. Rui'an et Wenzhou sont distantes d'une trentaine de kilomètres. La dernière catastrophe aérienne en Chine remontait à mai 1997: un Boeing-737 s'était écrasé à l'atterrissage à l'aéroport de Shenzhen, dans le sud du pays, faisant 35 morts. 

L'annulation de la vente d'un satellite américain, "coup dur" pour la Chine (AFP, 24/2/99)
L'annulation de la vente d'un satellite américain à la Chine constitue "un coup dur" pour l'industrie spatiale chinoise qui compte sur le marché international pour acquérir un savoir-faire et des devises, estimaient mercredi à Pékin les experts occidentaux.
"C'est un coup dur pour la Chine. Les Chinois ont fait beaucoup d'efforts pour coopérer avec les Etats-Unis dans le domaine spatial
et comptent sur les satellites américains pour accroître leur part du marché mondial du lancement de satellites", a commenté un
spécialiste européen. Le gouvernement américain a confirmé mardi avoir rejeté le contrat de vente à la Chine d'un satellite de communications fabriqué par Hughes Electronics pour 450 millions de dollars. Le porte-parole de la Maison Blanche Joe Lockhart, a expliqué que la vente avait été rejetée sur la base de critères de sécurité nationale et parce que des représentants de l'armée chinoise participaient au consortium d'achat basé à Singapour, Asia Pacific Mobile Telecommunications (APMT) Satellite Pte. Ltd.
Selon des responsables du Pentagone cités par le New York Times, la technologie nécessaire à la mise en orbite du satellite
risquait d'aider les militaires chinois à renforcer la précision de leurs missiles balistiques intercontinentaux. Le satellite, destiné à fournir des liaisons par téléphone mobile sur une grande partie de l'Asie, devait être vendu au consortium qui comprend six firmes chinoises, dont certaines ont des liens avec des militaires de haut rang de l'armée chinoise. Alors que le gouvernement chinois n'avait pas officiellement réagi à la décision de Washington, le China Daily publiait un article de "une" vantant la fiabilité des lanceurs chinois. La Chine, qui a commencé à la fin des années 1980 à lancer des satellites commerciaux, a à ce jour placé sur orbite 23 satellites étrangers, la plupart de fabrication américaine, souligne le quotidien officiel de langue anglaise. L'industrie spatiale chinoise, qui détient aujourd'hui près de 9% du marché mondial du lancement de satellites, risque de perdre des milliards de dollars de contrats si les Etats-Unis devaient interrompre leur coopération avec Pékin. Parallèlement, les fabricants américains de satellites, Hughes Electronics, Lockheed Martin et Loral Space Communications, s'exposent à perdre beaucoup d'argent en cas de fermeture du marché chinois, au profit des Européens.
La Chine étant très engagée dans l'ensemble des projets de satellite en Asie, les Américains pourraient aussi se voir exclus des
programmes en discussion dans la région, a estimé à New York un expert de la société SG Cowen, Cai von Rumohr.
"Il est très difficile de déterminer selon quels critères une technologie spatiale peut avoir des applications militaires", a commenté un analyste européen. "Les systèmes de guidage de satellites peuvent évidemment être utilisés pour des missiles, mais les Chinois ont déjà eu accès à ce genre de technologie lors de lancements précédents", a-t-il ajouté.La demande chinoise de satellites pourrait représenter 10% du marché mondial en 2007. La Chine n'a pour le moment que la capacité de produire des pièces détachées, mais prévoit de fabriquer entre 4 et 6 satellites par an à partir de 1999, avait annoncé en novembre dernier un haut responsable du secteur.

Zhu Rongji va tenter à Moscou de raviver des échanges commerciaux en panne (AFP, 22/2/99)
Le Premier ministre chinois Zhu Rongji, attendu mercredi à Moscou pour sa première visite officielle en Russie, va s'efforcer de ressusciter des échanges commerciaux en panne, en dépit de la volonté affichée des deux côtés, estime-t-on à Pékin dans les milieux diplomatiques.  Alors que les deux pays affirmaient encore l'an dernier vouloir porter leurs échanges bilatéraux à 20 milliards de dollars (17,8 mds EUR) en l'an 2000, le commerce sino-russe a reculé de 10,5% en 1998 à 5,48 mds USD (4,9 mds EUR), retrouvant son niveau de 1995. La Russie n'arrive qu'au huitième rang des partenaires commerciaux de la Chine. "La crise financière internationale a pénalisé les échanges entre les deux pays, particulièrement les exportations chinoises, en raison de la chute du rouble en août dernier", commente un expert occidental en poste à Pékin. "L'objectif des 20 milliards de dollars est complètement abandonné". La chute de l'activité est nettement perceptible au "marché russe" du centre de Pékin où venaient traditionnellement s'approvisionner des milliers de petits commerçants russes important eux-mêmes des produits chinois. Ce "commerce gris", non comptabilisé dans les échanges bilatéraux, représentait environ 3 milliards de dollars par an avant la
dévaluation, estime l'expert.  Pékin exige désormais, selon lui, que Moscou fasse l'essentiel de l'effort pour accroître le commerce bilatéral, les importations de la Chine atteignant traditionnellement le double de ses exportations. Les relations économiques et commerciales "ne sont pas à la hauteur du partenariat stratégique entre la Chine et la Russie et ne correspondent pas à leur envergure économique", déplorait au début du mois le ministre chinois du Commerce extérieur, Shi Guangsheng. La Chine demande régulièrement à la Russie d'accroître ses transferts de technologie. Selon l'agence Chine nouvelle, le Premier ministre russe, Evgueni Primakov, s'est dit prêt le mois dernier à "fournir à la Chine les technologies les plus avancées à des prix
inférieurs aux prix mondiaux". M. Primakov a également évoqué les "brillantes perspectives des grands projets d'oléoduc et de gazoduc" entre les deux pays, indiquait l'agence officielle.  Pékin et Moscou étudient depuis plusieurs années un projet d'acheminement de gaz naturel, pétrole et électricité entre la région d'Irkoutsk (Sibérie) et le nord-est de la Chine. Mais la baisse du prix des hydrocarbures a rendu ce projet moins intéressant, souligne l'expert occidental. La participation espérée de la Corée du Sud et du Japon a en outre été rendue plus difficile par la grave crise économique subie par ces deux pays, estime-t-il. "L'idée de départ était que ces grands contrats devaient entraîner l'ensemble du commerce sino-russe", ajoute l'expert. "Mais les
responsables russes se plaignent que les Chinois traînent les pieds et ne sont pas demandeurs de ce type de projet". Dans le secteur nucléaire, la Chine a engagé l'an dernier avec la Russie la construction d'une centrale à Lianyungang, dans la province du Jiangsu (est), évaluée à 3,5 milliards de dollars (3,1 mds EUR). "Vu la taille de ce projet, aucun contrat similaire n'est à attendre", estime l'expert. La Chine, qui chercher à moderniser son armée, devrait en revanche poursuivre ses achats d'armements russes, qui ont représenté 6 milliards de dollars entre 1991 et 1997. La Chine pourrait acheter cette année au moins 20 avions de combat Sukhoi 30MK et s'intéresse aussi aux sous-marins. Après trois décennies de brouille sino-soviétique, les relations diplomatiques se sont considérablement réchauffées depuis la visite de Mikhaïl Gorbatchev à Pékin en mai 1989. Les deux pays, qui rejettent un monde "unipolaire" dominé par les Etats-Unis, se sont retrouvés ces derniers mois sur la même ligne face à Washington à propos de dossiers comme l'Irak ou le Kosovo.  Pékin n'en a pas moins adressé une fin de non-recevoir à l'idée russe d'un "triangle stratégique" avec l'Inde, lancée fin décembre à New Delhi par M. Primakov. "M. Primakov aurait peut-être dû en parler avant aux Chinois", ironise l'expert occidental.

Pékin opposé à des frappes aériennes en Yougoslavie (AP, 21/2/99)
La Chine s'oppose à toute action militaire de l'OTAN en Yougoslavie en cas d'échec des pourparlers de paix sur le Kosovo, a annoncé dimanche un porte-parole des Affaires étrangères. La Chine, qui s'est toujours opposée à des frappes aériennes, estimant que la guerre au Kosovo est une affaire intérieure yougoslave, veut une solution pacifique ``sur la base du respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la Yougoslavie'', selon l'agence Chine Nouvelle qui rapporte les propos de la porte-parole Zhang Qiyue. 

Deux ans après sa mort, Deng Xiaoping reste la référence du régime chinois (AFP, 18/2/99)
Deux ans après sa mort, le 19 février 1997, Deng Xiaoping reste la référence obligée du communisme chinois, qui voit dans l'ordonnateur de la répression de Tiananmen le meilleur garant de la stabilité politique du pays. "Deng est devenu un paratonnerre qu'on utilise faute d'autre chose", commente un diplomate occidental en poste à Pékin, selon qui les dirigeants actuels  instrumentalisent" le défunt patriarche afin de légitimer leur pouvoir."Le régime lui fait assumer toute l'histoire récente du pays, y compris Tiananmen", observe-t-il. Coïncidence du calendrier, l'anniversaire de la mort de Deng tombe cette année en plein dans la semaine du nouvel an chinois, qui voit l'administration et les médias tomber en léthargie. La presse n'a ainsi signalé aucune commémoration officielle particulière de la mort de Deng. Mais suprême enracinement, la "Théorie Deng Xiaoping" doit faire son entrée le mois prochain dans la constitution, lors du vote d'un amendement par l'Assemblée nationale populaire (ANP, le parlement chinois). La principale réalisation économique de Deng, la réhabilitation de l'entreprise privée, doit également être reconnue par la loi fondamentale. Le "Petit Timonier" s'est éteint à l'âge de 92 ans en laissant au monde deux images contradictoires de ses années à la tête de la Chine entre son retour aux affaires en 1977 et son retrait progressif dans les années 1990: celle d'un réformateur qui a permis au cinquième de l'humanité d'accomplir un décollage économique sans précédent; et celle d'un dictateur sans scrupules qui a appelé l'armée pour écraser des manifestants assoiffés de démocratie. Honorer la mémoire de Deng permet aux dirigeants actuels de récupérer ces deux images, justifiant leur maintien au pouvoir par les succès économiques et la stabilité politique des 20 dernières années. Alors qu'approche le dixième anniversaire du massacre du 4 juin 1989, l'équipe mise en place par Deng au beau milieu de la répression reste au pouvoir, moins décidée que jamais à tolérer la contestation. Le président Jiang Zemin, nommé moins de trois semaines après l'écrasement du Printemps de Pékin à la tête du Parti communiste chinois (PCC), a ainsi promis à la fin de l'an dernier de "tuer dans l'oeuf" les facteurs de déstabilisation économique et sociale, alors même que trois dirigeants de l'opposition clandestine étaient condamnés à de lourdes peines de prison. Depuis la mort de Deng, la Chine s'est retrouvée confrontée à la crise financière asiatique qui a ralenti son économie au moment même où elle lançait une douloureuse restructuration des entreprises d'Etat, qui se traduit par des millions de licenciements. Cette politique, prolongement des réformes de Deng, a provoqué une montée du mécontentement social, notamment en province, d'où parviennent régulièrement des échos de manifestations parfois violentes de paysans écrasés d'impôts ou d'ouvriers licenciés,dénonçant tous la corruption des cadres du PCC. Dans ce contexte, les réformes de Deng apparaissent comme "un outil de mobilisation" pour le pouvoir, observe le diplomate. A la fin de l'an dernier, le régime a solennellement célébré le vingtième anniversaire du lancement des réformes, en commémorant une réunion cruciale du comité central du PCC de décembre 1978. Dans un discours fleuve, Jiang Zemin a réaffirmé la nécessité de réformer l'économie, tout en évitant de trop fréquentes références à Deng Xiaoping. "Il s'agissait de montrer que Deng lui avait ouvert la voie, mais sans virer au culte de la personnalité, car Jiang Zemin veut lui aussi rester dans l'histoire", commente le diplomate. Selon lui, d'autres "outils de mobilisation", comme la lutte contre les inondations, se sont avérés encore plus efficaces pour la propagande officielle, estime-t-il.

La Chine célèbre l'avènement de l'année du lapin (Ap, 16/2/99)
L'avènement de l'année du Lapin, censée apporter paix, prospérité et chance, a été fêté mardi en Chine et par les communautés chinoises du monde entier. Défilés de dragons et explosions de feu d'artifices ont salué comme le veut la tradition le Nouvel an lunaire avec l'espoir qu'il ammènera la fin des troubles économiques et financiers qui rongent l'Asie. Le Premier ministre chinois Zhu Rongji a déclaré qu'il s'attendait à ce que les difficultés de Hong Kong, qui a connu la forte récession depuis plusieurs décennies, s'apaisent et que le reste de la nation demeure stable alors qu'approche le 50e anniversaire de la création de la République populaire de Chine. ``En des circonstances compliquées, à la fois à l'intérieur et à l'étranger, la grande mère-patrie reste prospère'', a-t-il déclaré dans un discours. La télévision et la presse d'Etat ont préféré ne faire écho qu'aux réjouissances engendrées par la plus grande fête de la nation en insistant sur l'optimisme et l'allégresse. La Chine rurale a tremblé sous les assourdissantes détonations de feu d'artifices et de pétards, destinées traditionnellement à effrayer le mal. A Shanghaï, la plus grande métropole chinoise, les employés du nettoyage balayaient les rues jonchées de déchets après une nuit de feu d'artifices, allumés malgré l'interdiction officielle, qui ont illuminé chaque rue tandis que des pétards étaient lancés du haut des immeubles. Pékin, où les feux d'artifices étaient aussi interdits, a vibré toute la nuit et la matinée au gré des explosions. Pour le Festival du printemps, les fleurs ornaient chaque foyer pour accueillir cette saison, même dans le nord du pays, où seul le calendrier atteste de son arrivée. Des millions de Chinois ont profité de la semaine de congé ordonnée par le gouvernement pour se rendre dans leurs régions natales et célébrer en famille le Nouvel an. D'autres ont rompu avec la tradition pour faire du tourisme. Mais les festivités n'ont pas forcément donné lieu à une orgie de dépenses. Selon une étude menée dans le port de Tianjin (nord), une personne sur quatre estime que la fête a perdu son parfum d'extravagance, maintenant que nombre de gens peuvent apprécier la
bonne chère et s'acheter de nouveaux vêtements toute l'année, selon l'agence Chine nouvelle. Mais les difficultés financières et l'inquiétude face au chômage étaient une raison supplémentaire de restreindre ses dépenses cette année. Des dizaines de millions d'ouvriers ont été licenciés des usines publiques. Les agriculteurs ploient sous le poids des taxes, tandis que leurs revenus augmentent faiblement. Selon les médias officiels, même à Pékin, dont la population est relativement plus aisée, les dépenses du nouvel an étaient en baisse. Les magasins offraient des promotions, tandis que la loterie nationale jouait sur le traditionnel voeu et salut du Nouvel An : ``prospérez''. Un terme à prendre dans tous les sens. Selon certains gynécologues, la natalité devrait connaître un nouvel essor en 1999, de nombreux couples ayant choisi de ne pas concevoir d'enfants l'an dernier. La tradition veut que les enfants nés pendant une année du Tigre connaissent une vie difficile et imprévisible. 

Du riz cosmique pour remplir les caddies chinois (Reuter, 21/2/99)
Toujours à la recherche de moyens novateurs pour nourrir ses 1,2 milliard d'habitants, la Chine s'est mise à conditionner des graines de riz et de blé dans l'espace afin d'améliorer le rendement de ses récoltes. Au cours des onze dernières années, Pékin a lancé à sept reprises dans les strates supérieures de l'atmosphère des satellites ou des ballons remplis de graines, afin d'exposer ces dernières à de fortes radiations solaires, a rapporté tard samedi l'agence Chine nouvelle. Le résultat a été une augmentation d'au moin 10% de la productivité des graines irradiées, une fois plantées sur terre, par rapport aux graines normales. "Les graines soumises à des radiations à une altitude de 20 à 400 km et à d'autres formes de traitements spéciaux offrent des rendements fortement améliorés", dit l'agence, citant Li Jinguo, un généticien de l'Académie chinoise des sciences. Les graines ainsi conditionnées ont été plantées sur 70.000 hectares dans la province de Heilongjiang, dans le nord-est de la Chine, dans celles de Jiangxi et de Shandong, dans l'est, et celle de Hunan, dans le centre, poursuit Chine nouvelle. 

La population a augmenté de 11,8 millions de personnes en Chine en 1998 (AP, 15/2/99)
La population chinoise a augmenté de 11,8 millions de personnes en 1998, et ce malgré une sévère campagne de la limitation des naissances, ce qui porte le nombre d'habitants à 1,25 milliard d'habitants.  Le gouvernement a enregistré 19,9 millions de naissances et 8,1 millions de décès, selon l'agence Xinhua, la population officielle passant à 1.248.100.000 personnes. Depuis des années le gouvernement essaie de maintenir le taux de natalité sous la barre des 1% par an. En 1998, le taux de natalité a atteint 1,63%, pour une mortalité de 0,6%, précise l'agence Xinhua. Les autorités chinoises ont décidé de limiter les naissances à un enfant par couple. Les contrevenants se voient infliger une amende et peuvent également perdre leur emploi ou leur logement s'ils sont fournis par l'Etat. Mais ces mesures ont tendance à perdre leur effet dissuasif à mesure que les revenus augmentent, ce qui rend les amendes plus abordables ou encore avec le développement des emplois et des logements privés qui permettent à davantage de couples d'échapper au contrôle du gouvernement. 

Le pape Jean Paul II pourrait se rendre à Hong Kong (AP, 12/2/99)
Jean Paul II, qui avait récemment exprimé son regret de ne pas être encore allé en Russie et en Chine, pourrait se rendre à Hong Kong cette année afin d'annoncer les conclusions d'un synode consacré à l'Asie, a affirmé un évêque chinois dans un entretien au mensuel catholique italien ``30 Giorni''.  Selon Mgr Joseph Xu Zhixuan, les évêques chinois ``font leur possible pour que le pape puisse célébrer la fin du synode asiatique à Hong Kong''.  Les reponsables du Vatican n'ont jamais fait mystère de leur intérêt dans l'amélioration de leurs relations avec la Chine.  ``Si cela était possible, si les autorités chinoises le permettent, la nonciature (ambassade), pas demain mais ce soir, peut revenir à Pékin'', a déclaré devant des journalistes le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat du Vatican, jeudi soir lors d'une réception.  Bien qu'au Vatican on souligne qu'un voyage en Asie cette année est quasiment certain, une visite à Hong Kong ne figure pas pour l'instant au calendrier. A Rome, au printemps dernier, des évêques d'Asie avaient proposé que l'ancienne colonie britannique soit choisie parmi les étapes papales sur le continent. Le Vietnam, qui a officiellement invité le souverain pontife, et les Philippines, principal bastion catholique en Asie, sont également à l'étude. 

Le dalaï lama demande à ses compatriotes de ne pas résister aux pressions de Pékin (AP, 8/2/99)
Le dalaï lama demande aux Tibétains de céder aux pressions des autorités chinoises lorsqu'elles demandent de le renier plutôt que d'encourir des mauvais traitements pour leur dévotion à son égard. Le porte-parole du chef spirituel des bouddhistes tibétains a déclaré lundi à Dharamsala dans le nord de l'Inde, lieu d'exil du dalaï lama, que celui-ci avait donné un conseil en ce sens au millier de réfugiés qu'il a rencontrés ces trois derniers mois. Le dalai lama a souligné que toute personne censée devinait que les dénonciations exigées d'eux étaient obtenues par la contraite. Pour tenter d'éradiquer le soutien dont bénéficie encore le dalaï lama dans son pays après quatre décennies d'exil, les autorités de Pékin soumettent les monastères à des campagnes d'''éducation patriotique'' au cours desquelles les moines sont contraints de dénoncer le séparatisme de leur chef spirituel. 

La Chine met son aviation au régime pour au moins un an (AFP, 8/2/99)
La Chine, qui a multiplié les commandes d'Airbus et de Boeing ces dernières années, a annoncé lundi un moratoire d'un an au moins sur les achats de nouveaux appareils, mais les spécialistes continuent à compter sur une reprise des achats chinois vers 2002. Wang Zhi, un haut responsable de l'Administration chinoise de l'aviation civile (CAAC), a déclaré que la Chine ne commanderait aucun avion commercial cette année mais prendrait comme prévu livraison des 43 appareils déjà commandés à l'étranger (21 Boeing, 2 McDonnell Douglas et 20 Airbus). Cité par le quotidien officiel China Daily, M. Wang a ajouté que Pékin avait demandé à ses fournisseurs de différer leurs livraisons prévues en 2000 et 2001, une décision qui affecterait la cinquantaine d'appareils qu'Airbus et Boeing doivent livrer au cours de ces deux années. Des responsables d'Airbus à Pékin ont confirmé à l'AFP avoir été approchés par la CAAC afin de différer leurs livraisons, mais ajouté qu'aucune décision définitive n'avait encore été prise. Du côté de Boeing, on indiquait n'avoir reçu aucune notification officielle de la CAAC. Airbus a 9 livraisons prévues en 2000, 8 en 2001 et 3 en 2002. Ces livraisons découlent des commandes annoncées lors de la visite à Paris en 1996 du Premier ministre chinois de l'époque, Li Peng, et du président français Jacques Chirac à Pékin en 1997, qui portaient sur une soixantaine d'avions.
"La décision de la CAAC n'est pas une surprise. L'aéronautique est un secteur cyclique", a déclaré le responsable d'Airbus, assurant que le consortium avait investi "stratégiquement" 80 millions de dollars en Chine en comptant "sur le long terme". 
Boeing de son côté a encore une trentaine d'appareils à livrer à la Chine au-delà de 1999, a indiqué un responsable du groupe
américain à Pékin. La firme de Seattle a au total reçu commande de 57 appareils en moins de deux ans, dont 27 (17 confirmés et
10 nouvelles commandes) lors de la visite en Chine du président Bill Clinton en juin dernier.
L'accumulation des commandes à caractère "politique" a laissé le secteur aérien chinois en proie aux surcapacités. Du fait de
l'impact de la crise asiatique sur l'économie chinoise, la croissance du nombre de passagers transportés est tombée à 6,3% l'an
dernier, contre 7,5% en 1997 et 12% en 1996.
Les experts de l'aéronautique qualifiaient ces dernières années le secteur aérien chinois de "plus dynamique de la planète", avec
une croissance annuelle moyenne de 10% espérée au moins jusqu'en 2010.
"La Chine a fait le plein des commandes tant auprès d'Airbus que de Boeing. On ne s'attend pas à une reprise des achats avant
2002", a observé un spécialiste du secteur. "A plus long terme, la Chine devra forcément relancer ses commandes afin de remplacer ses anciens appareils de fabrication russe et ses Boeing-737", a-t-il estimé.
La Chine a investi massivement ces dernières années dans l'amélioration de la sécurité et la construction d'aéroports, notamment à Pékin, Shanghai et Canton. Mais la concurrence effrénée à laquelle se livrent les compagnies intérieures a conduit à une guerre des prix et à de lourdes pertes financières pour le secteur. "Les revers de l'an dernier ont servi de leçon à l'aviation chinoise", a reconnu M. Wang dans le China Daily, tout en annonçant un certain nombre de mesures destinées à réduire les capacités de transport aérien: certaines lignes seront "réajustées" afin d'optimiser le remplissage des appareils, les avions ayant atteint l'âge limite seront retirés du service sans être réparés et les contrats de crédit-bail ne seront pas renouvelés. "Si des étrangers veulent acheter des appareils à des compagnies chinoises, ceux-ci seront vendus", a ajouté M. Wang, qui est chargé des restructurations à la CAAC. Les compagnies chinoises seront également invitées à céder leurs avions à l'étranger en crédit-bail.  D'autres avions en fin de vie seront modifiés en cargos, un premier MD-11 devant subir cette transformation en août.

Pékin maintient la pression sur le Xinjiang (AP, 4/2/99)
Deux ans après de graves émeutes, la tension reste vive au Xinjiang, province du nord-ouest de la Chine à majorité musulmane. Pékin poursuit ses efforts pour tenter d'étouffer les velléités d'indépendance des Ouïgours, l'ethnie majoritaire. Les 5 et 6 février 1997, des soulèvements ont lieu à Yining, près de la frontière avec le Kazakhstan: des centaines de musulmans ouïgours défilent aux cris de ``Dieu est grand!'' et d'''indépendance pour le Xinjiang!''. Les forces de l'ordre chinoises tirent sur la foule, faisant une centaine de morts, selon des sources ouïgoures.  Depuis, le climat reste tendu entre les musulmans et les Han, ethnie majoritaire en Chine. Les violences séparatistes tout comme les exécutions judiciaires d'Ouïgours sont courantes. En outre, la politique de colonisation menée par Pékin pour ``siniser'' la province et l'écart grandissant des revenus en défaveur des Ouïgours, attise les rancoeurs. ``Nous ne sommes plus chez nous, nous sommes une minorité'', affirme un musulman de Yining désirant garder l'anonymat. ``Les Chinois et les Ouïgours ne pourront jamais vivre ensemble.'' Pékin considère le Xinjiang comme une menace majeure pour la stabilité intérieure de la Chine, qui risque d'entraîner d'autres troubles ethniques dans le pays. Répondant aux consignes de fermeté du président Jiang Zemin, les dirigeants locaux du Parti communiste chinois ont décrété l'an dernier un ``haut état d'alerte'' contre les séparatistes et leurs soutiens étrangers. Les autorités concentrent leurs efforts sur les frontières du Xinjiang avec les pays voisins. Le but est de démanteler le trafic de drogue et d'armes dont profitent les militants musulmans et de développer le commerce avec l'Asie centrale.  Les habitants de la zone frontalière avec le Kazakhstan se plaignent déjà de la sévérité des contrôles sur les déplacements. Les autorités veulent aller plus loin et envisagent de sédentariser de force les dernières populations nomades vivant dans les vastes steppes traversant la frontière. Malgré tout, le mouvement séparatiste ouïgour qui s'appuie sur la fierté ethnique et un islam revigoré, est loin d'être abattu. De violents incidents ont opposé en avril, juin et juillet derniers des indépendantistes présumés à des policiers chinois. Le Parti communiste local affirme que certains des suspects arrêtés ont été entraînés par des groupes étrangers pour ``commettre des actes terroristes violents'' au Xinjiang. Selon lui, le recrutement desdits terroristes a eu lieu lors d'un pèlerinage à la Mecque. Les Ouïgours comptent sur l'appui d'une diaspora qui s'étend de l'Asie centrale à la Turquie et de groupes de pression en Europe et aux Etats-Unis. Selon les observateurs, ils utilisent l'argent du trafic de drogue pour acheter des armes au Pakistan et enAfghanistan. 

Les investisseurs étrangers rechignent à prêter à la Chine (AFP, 1/2/99)
Les investisseurs étrangers, échaudés par le naufrage de la Guangdong International Trust and Investment Corporation (GITIC), la deuxième société d'investissement chinoise, rechignent à avancer de nouveaux fonds à la Chine, selon des informations publiées lundi. L'équivalent de la GITIC dans la riche province du Fujian (sud-ouest), la Fujian International Trust and Investment Corporation (FITIC), s'est vue refuser une ligne de crédit de 90 millions d'euros auprès des banques étrangères, a rapporté le Financial Times. 
"Cela met notre trésorerie dans une situation relativement difficile", a déclaré au quotidien britannique le vice-président du groupe, Xin Shimin. Les créanciers étrangers pensent que "la faillite de la GITIC annonce le début d'une crise financière chinoise", a ajouté M. Xin. "Ils se disent que toutes les sociétés d'investissement vont faire faillite. Mais la GITIC était un cas particulier. Nous sommes un cas normal. La FITIC ne sera pas fermée", a-t-il assuré. Début janvier, la GITIC, le groupe chargé de la gestion des investissements étrangers au Guangdong (sud), la province la plus riche du pays, a semé l'inquiétude dans les milieux financiers internationaux.Les responsables de la société ont indiqué que seuls les 25.000 créanciers individuels chinois seraient remboursés entièrement, laissant dans le vague la question du remboursement des créanciers étrangers. La faillite de la GITIC, qui laisse un écart de 14,67 mds yuans (1,5 md euros) entre son actif et un passif de 3,8 mds d'euros, était la première à frapper une institution financière chinoise depuis la fondation de la République populaire en 1949. Par ailleurs, un membre du conseil de la Commerzbank, Juergen Lemmer, a déclaré que la troisième banque allemande ne renouvellerait pas ses prêts arrivés à échéance en Chine. "Je ne pense pas que les Chinois aient entièrement pris en compte l'effet que l'abandon de la GITIC aurait sur les investisseurs et les créanciers étrangers", a déclaré M. Lemmer au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Aucune banque ne va donner d'argent à un emprunteur chinois pour le moment, surtout s'il est adossé à l'Etat", a-t-il ajouté. Le gouverneur de la banque centrale chinoise, Dai Xianglong, a confirmé la semaine dernière que les autorités allaient restructurer les 239 dernières sociétés d'investissement du pays, précisant que leur dette auprès de l'étranger s'élevait à 7 mds d'euros (hors GITIC). Au début de la décennie, le nombre de ces sociétés atteignait pratiquement le millier, chaque province ou ville importante ayant trouvé dans ces structures un moyen commode de canaliser les investissements étrangers. La plupart ont accumulé un endettement considérable à la suite d'investissements injustifiés entachés de corruption et de clientélisme, notamment dans l'immobilier.

Pékin suffoque sous la pollution (AFP, 31/1/99)
Malgré les cris d'alarme officiels et les mesures draconiennes annoncées, les 13 millions de Pékinois suffoquent dans une capitale devenue en l'espace de quelques années l'une des villes les plus polluées du monde. Le bilan est accablant : 265 jours de smog enregistrés l'an dernier selon la presse officielle chinoise, soit pour les Pékinois, la certitude de se réveiller deux jours sur trois dans une brume tenace, sans grand espoir de voir le soleil le reste de la journée. Réaction chimique provoquée par les rayons ultraviolets du soleil, les gaz d'échappement et les fumées industrielles, le smog était encore quasiment inconnu au début des années 1980. Mais une croissance à deux chiffres pendant plusieurs années et un développement extraordinaire de la circulation automobile à Pékin ont eu rapidement raison de la situation privilégiée que connaissaient jadis les Pékinois, habitués à des hivers
particulièrement ensoleillés. "Les gens se plaignent de ce qu'il n'y ait plus de ciel bleu au-dessus de Pékin", reconnaissait il y a quelques jours le vice-directeur général de l'administration nationale de la protection de l'environnement, M. Wang Xinfang, cité par le quotidien China Daily, tout en désignant clairement les coupables : 18 millions de tonnes de charbon brûlés chaque année par les Pékinois essentiellement pour se chauffer et 1,4 million de voitures, responsables de 80% des émissions de plomb, 63% des émissions de monoxyde de carbone et 37% de l'oxyde d'azote circulant dans l'air de Pékin. "En termes de normes anti-pollution, les voitures qui roulent actuellement dans les rues de Pékin sont comparables à celles qui circulaient aux Etats-Unis et en Europe dans les années 70", commente un constructeur automobile occidental. Des décisions spectaculaires ont pourtant été prises : interdiction de l'essence au plomb dans le centre de Pékin depuis l'an dernier et normes anti-pollution de plus en plus strictes pour les voitures particulières, obligation pour les concessionnaires de vendre exclusivement des voitures à injection depuis le premier janvier de cette année, mesures destinées à encourager les Pékinois à utiliser le gaz naturel plutot que le charbon pour se chauffer. Mais lors d'un contrôle inopiné effectué le 2 janvier, 80 des 124 véhicules contrôlés par le maire adjoint de la ville Wang Guangtao ne respectaient pas les nouvelles normes anti-pollution entrées en vigueur la veille. Malgré les fortes amendes, voire même les retraits de permis, annoncés à grand renfort de publicité, les véhicules polluants restent légion à Pékin, où le mauvais exemple semble être donné par les camions et les transports en commun, particulièrement vétustes et qui fonctionnent pratiquement tous au diesel. "Nous allons devoir faire un sérieux effort dans le domaine de la lutte contre la pollution si nous voulons obtenir les Jeux Olympiques de 2008", commentait pour sa part récemment un haut responsable chinois. L'impact de la pollution sur la santé n'est en revanche que très exceptionnellement évoqué par les officiels, même si les Pékinois se plaignent d'une recrudescence de maladies respiratoires, notamment parmi les enfants. "C'est vrai, le plomb émis par les gaz d'échappement des voitures produit diverses maladies", concède le Pr Chen Bowen, spécialisé dans la prévention des maladies enfantines, tout en relevant que des concentrations nocives de plomb se trouvent également dans les peintures et les jouets. Selon un responsable du bureau de la santé de la municipalité, il n'existe à ce jour aucun document officiel sur les conséquences
néfastes de la pollution atmosphérique sur la santé des Pékinois. Pékin est toutefois loin d'être un cas isolé en Chine. Elle fait partie des 10 villes les plus polluées du monde et dont neuf sont chinoises, selon l'Institut World Resources basé à Washington qui vient de diffuser un rapport accablant sur le sujet. "Ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle, mais cela poussera peut-être enfin Pékin à se préoccuper sérieusement du problème", commente pour sa part Mme Zhao Yue, vice-directrice du bureau chargé de la surveillance de l'air à Pékin.

Pékin inquiet devant la montée du mécontement dans les campagnes (AFP, 1/2/99)
 Les autorités chinoises, confrontées à une recrudescence d'incidents violents ces dernières semaines, ont reconnu lundi leur inquiétude devant une montée du mécontentement dans les campagnes tout en annonçant quelques mesures destinées à le conjurer. Lors d'une récente tournée d'inspection de la province du Sichuan (sud-ouest), le vice-Premier ministre Wen Jiabao, dont les propos sont rapportés par le Quotidien des Paysans, a reconnu que le "maintien de la stabilité dans les campagnes" constituait une "tâche très lourde" qui joue un "rôle très important" pour le pays et l'avenir des réformes. M. Wen a notamment appelé les cadres locaux à donner la "priorité" à la vie quotidienne des paysans et à "traiter de manière correcte tous les conflits" dans les zones rurales. Il leur a également demandé d'appliquer strictement la politique du gouvernement central visant à prolonger tous les baux ruraux d'une durée de 30 ans et rappelé que les taxes locales ne devaient pas dépasser 5% du total des revenus nets des paysans. Le problème des impôts trop élevés et la corruption des cadres locaux figurent au premier rang des revendications des paysans, qui se sont notamment exprimées le 8 janvier lors d'affrontements violents entre 5.000 villageois et un millier de policiers, dans le district de Ningxiang (province centrale du Hunan). Un responsable local a confirmé lundi que neuf "meneurs" de ces émeutes, qui avaient fait un mort et une centaine de blessés, avaient été arrêtés mercredi. Ils risquent de cinq à dix ans de prison, selon une organisation de défense des droits de l'homme basée à Hong Kong. Les autorités sont surtout confrontées au mécontentement populaire à l'égard de la corruption endémique et des abus de pouvoir des cadres du régime dans les campagnes.Le Hunan, province natale de Mao Tsé-toung qui a enregistré plusieurs attentats et manifestations ces dernières semaines, a pris une décision inédite ce week-end en menaçant de sanctions les personnes "intervenant ou tentant d'intervenir auprès de la justice" pour réclamer la clémence en faveur de cadres corrompus. Selon le Quotidien de la Jeunesse de Chine de lundi, cette décision a été prise après des interventions "destinées à empêcher l'application de la loi" lors de trois procès pour corruption. Malgré la condamnation spectaculaire de plusieurs hauts responsables, dont l'ancien maire de Pékin Chen Xitong, la lutte contre la corruption continue à se heurter à de nombreuses résistances et interventions. "Les gens du peuple sont mécontents", a reconnu le journal, tandis que le Quotidien des Paysans faisait état lundi de blâmes distribués à six cadres locaux qui avaient escroqué des sinistrés des inondations de l'été dernier dans la province centrale du Hubei en falsifiant leurs sceaux.
 

Mise à jour : février 1999