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 Commémoration  : cinquantième anniversaire de la RPC, le 1er octobre 1999
L'actualité de la Chine en ligne avec l'AFP | Les Finances
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Chine-USA-espionnage:  Pékin estime que le rapport Cox est empreint de préjugés racistes
   PEKIN, 31 mai (AFP) - La Chine a estimé lundi que le rapport du Congrès américain l'accusant d'avoir pillé des secrets nucléaires était empreint de "préjugés racistes" à l'encontre des savants chinois, que les Etats-Unis jugeraient incapables de mettre au point un armement nucléaire.   Le rapport du représentant républicain Christopher Cox "calomnie la Nation chinoise et relève typiquement du préjugé raciste", a déclaré le directeur (ministre) du bureau d'information du Conseil d'Etat (gouvernement), Zhao Qizheng.   "La Chine est un grand pays doté d'une longue histoire et d'une vieille civilisation", a-t-il lancé au cours d'une conférence de presse."La Nation chinoise est industrieuse et ingénieuse. La Chine n'a jamais fondé le développement technologique de sa défense nationale sophistiquée sur le 'vol' de technologies, elle ne le fait pas et ne le fera jamais", a ajouté M. Zhao.   Pékin avait déjà démenti mercredi les conclusions du rapport Cox, qui avait affirmé la veille que la Chine avait espionné systématiquement depuis les années 1970 l'arsenal nucléaire des Etats-Unis, obtenant des informations sur la plupart des bombes atomiques américaines, dont la bombe à neutrons.   Un savant d'origine taïwanaise travaillant au laboratoire de Los Alamos (Nouveau-Mexique) a été licencié récemment, en raison de soupçons sur la fourniture à la Chine d'informations secrètes. Mais aucune poursuite n'a pour l'instant été engagée à son encontre par les autorités américaines.   Selon M. Zhao, le rapport "s'efforce de minimiser et de nier la capacité d'innovation du peuple chinois en matière de développement de technologies sophistiquées pour la défense nationale".   Le ministre a ajouté que de nombreuses informations sur l'armement nucléaire américain étaient aisément accessibles.   "Ces dernières, les données concernant différents types de têtes nucléaires peuvent être aisément trouvées sur l'internet", a-t-il déclaré, avant de convier l'assistance à une démonstration sur grand écran.   Les journalistes ont ainsi eu accès à un site donnant "la liste complète des armes nucléaires américaines", avec photos et graphiques à l'appui, y compris de W-88, la plus récente des têtes de missile nucléaire que le rapport Cox accuse les Chinois d'avoir copiée.
   Selon la logique du rapport Cox "toute réalisation scientifique et technologique des autres pays proviendrait de technologies 'volées' aux Etats-Unis", a accusé le ministre chinois.   M. Zhao a souligné que la publication du rapport Cox était survenue
moins de trois semaines après le bombardement par l'OTAN de l'ambassade de Chine à Belgrade, ce qui vise selon lui à "détourner l'attention de l'opinion publique" de cet acte "d'hégémonie".

Nucléaire: Pékin demande à la France plus de transferts de technologie
   PEKIN, 28 mai (AFP) - La Chine demande aux entreprises françaises d'accélérer leurs transferts de technologie si elles souhaitent remporter de nouveaux contrats dans le secteur nucléaire, a indiqué un haut responsable du gouvernement chinois cité vendredi par la presse officielle.   "La coopération franco-chinoise (dans l'énergie nucléaire) a été bonne jusqu'à présent, mais la France doit accélérer ses transferts de technologie", a estimé Xu Yuming, un haut responsable de la Commission d'Etat aux sciences, technologies et industries de défense nationale, lors d'un séminaire réunissant 200 experts nucléaires des deux pays à
Pékin.   Selon le China Daily, qui a rapporté ces propos, M. Xu a ajouté que la question des transferts de technologie serait l'un des "principaux critères de sélection" du gouvernement chinois lors du choix de partenaires étrangers pour la construction de centrales.    La France est depuis 1984 le principal partenaire de la Chine dans le secteur nucléaire, les entreprises Framatome, Alstom et Electricité de France ayant été choisies pour la construction de deux centrales à Daya Bay et Ling'ao dans la province du Guangdong (sud), aux portes de Hong Kong.   Citant "des experts", le quotidien de langue anglaise affirme que la
technologie utilisée à Daya Bay est "obsolète" et que la concurrence des Etats-Unis et du Japon va obliger la France à introduire des technologies plus modernes en Chine et à former davantage d'ingénieurschinois. 

Chine-anniversaire : Le Printemps de Pékin, six semaines de manifestations sans précédent
(DOSSIER - CHRONOLOGIE)
   PEKIN, 28 mai (AFP) - Le mouvement démocrate du printemps 1989 à Pékin, le plus grave défi lancé au régime communiste en 40 ans de pouvoir, s'est soldé par des centaines, voire des milliers de morts, au terme de six semaines de manifestations sur la place Tiananmen:
   - 15 avril: décès de l'ancien secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) Hu Yaobang, écarté deux ans plus tôt pour laxisme envers les étudiants démocrates. L'agitation s'empare immédiatement des universités.
   - 17 avril: une première manifestation rassemblant 700 personnes aboutit place Tiananmen.
   - 22 avril: 200.000 personnes se rassemblent sur la place pour les funérailles de Hu Yaobang.
   - 26 avril: le Quotidien du Peuple dénonce un "complot" contre le régime.
  - 27 avril: un défilé monstre enfonce les barrages policiers entre le quartier des universités et Tiananmen, distante de 15 km.
  - 13 mai: début de l'occupation continue de Tiananmen par des centaines d'étudiants en grève de la faim.
   - 15 mai: visite historique, très perturbée, du numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev.
   - 17 mai: le mouvement culmine avec le rassemblement d'un million de personnes.
   - 18 mai: échec d'une tentative de dialogue entre le Premier ministre Li Peng et les dirigeants étudiants.
   - 19 mai: dernière apparition publique de Zhao Ziyang, qui tente sur Tiananmen de convaincre les manifestants de quitter les lieux.
   - 20 mai: Li Peng proclame la loi martiale. L'armée se heurte aux barrages humains bloquant les accès à Tiananmen.
   - 26 mai: mise à l'écart de Zhao Ziyang, placé en résidence surveillée pour s'être opposé à la loi martiale.
   - nuit du 3 au 4 juin: l'armée ouvre le feu sur les manifestants, alors que s'engagent des combats de rues à Pékin et une répression de plusieurs mois dans l'ensemble du pays, qui se traduit par des exécutions sommaires et 15.000 arrestations.
   - 9 juin: Deng Xiaoping félicite les militaires.
   - 24 juin: un plénum du comité central du PCC entérine la purge de Zhao Ziyang et son remplacement par Jiang Zemin, numéro un du parti à Shanghai.
   - 30 juin: le maire de Pékin, Chen Xitong, affirme que "plusieurs dizaines" de policiers et de soldats ont été tués et 6.000 blessés durant la crise, qui s'est également soldée par 200 morts parmi les civils (dont 36 étudiants) et 3.000 blessés. Des sources indépendantes évoquent le chiffre de 1.000 à 3.000 morts.

Chine-OMC-USA:Pékin réaffirme sa volonté d'adhérer à l'OMC malgré la tension avec les USA
   PEKIN, 27 mai (AFP) - La Chine a réaffirmé jeudi sa volonté d'adhérer à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), tout en reconnaissant que les discussions risquaient de durer plus longtemps que prévu à la suite du regain de tension avec les Etats-Unis.   "Même si les discussions se prolongent, notre économie continuera à se développer", a déclaré le porte parole du ministère chinois des affaires étrangères Zhu Bangzao, en réponse à l'appel lancé mercredi par plusieurs parlementaires américains en vue d'un gel des négociations sino-américaines sur l'OMC.   Il a rappelé que la position de la Chine, qui espère adhérer à l'OMC d'ici à la fin de l'année, n'avait pas changé. "La Chine, en tant que pays en développement, ne peut accepter que des obligations compatibles avec sa puissance nationale actuelle" a-t-il dit, avant de répéter la position exprimée par plusieurs dirigeants chinois ces derniers jours selon laquelle la Chine ne sacrifiera pas ses "intérêts fondamentaux" pour entrer à l'OMC.
   Après avoir fait des concessions majeures lors de discussions sino-américaines tenues en mars-avril dernier, la Chine, qui tente
depuis 13 ans d'adhérer à l'OMC, attendait un geste de Washington pour relancer les négociations.   Les deux pays s'étaient notamment engagés à parvenir à un accord d'ici à la fin de l'année lors de la visite du premier ministre chinois Zhu Rongji aux Etats-Unis le mois dernier.   Mais l'indignation suscitée à Pékin par le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade au début du mois et le tollé anti-chinois aux Etats-Unis engendré par les dernières accusations d'espionnage nucléaire portées contre Pékin par le Congrès américain paraissent avoir singulièrement compromis les chances d'une reprise rapide des discussions sino-américaines.   M. Zhu a précisé à cet égard que la Chine avait demandé de prendre clairement position contre le rapport du Congrès sur l'espionnage "et d'effacer le très mauvais impact que ce rapport risque d'avoir sur les relations sino-américaines en ce qui concerne la question de l'OMC".   Lors d'une visite à Paris mercredi, la Représentante américaine pour le Commerce, Charlene Barshefsky, avait pour sa part indiqué que les Etats-Unis continuaient à espérer une adhésion de la Chine à l'OMC.

Chine-manifestations: La Chine a évité 72.000 manifestations et "conflits armés" en 98 (officiel)
   PEKIN, 27 mai 99 (AFP) - La Chine a évité l'an dernier 72.000 manifestations et "conflits armés" grâce à l'intervention de ses
médiateurs, a révélé le ministre chinois de la Justice cité jeudi par l'agence Chine nouvelle, donnant une idée de l'ampleur du mécontentement social dans le pays.   Les "médiateurs du peuple" chargés de résoudre les différends "ont arrêté 36.000 conflits armés entre plusieurs groupes et empêché 36.000 autres groupes de plaignants de descendre dans la rue", a indiqué le
ministre, Gao Changli.   M. Gao a cependant reconnu que "beaucoup reste à faire pour juguler le nombre croissant de conflits découlant des charges exorbitantes imposées aux paysans, des licenciements dans les entreprises d'Etat déficitaires et des malversations lors du relogement des habitants en zone urbaine".   Lors d'une conférence nationale, le ministre a reconnu que  "la Chine est confrontée à de nombreuses difficultés à ce moment crucial des réformes", a-t-il reconnu, appelant le million de "comités de médiation" du pays à "résoudre les conflits par tous les moyens avant qu'ils ne deviennent trop aigus".   La Chine est confrontée à une montée du mécontentement social depuis la relance de la réforme du secteur public en septembre 1997, qui se
traduit par des millions de licenciements. Des manifestations rassemblant des milliers de salariés licenciés ou non payés ont été
signalées dans l'ensemble du pays.    Le projet gigantesque de barrage hydro-électrique des Trois Gorges du Yangtsé, qui doit provoquer à terme le déplacement de 1,3 million de personnes, a également donné lieu à des protestations.

Le rapport Cox va renforcer les conservateurs en Chine et aux Etats-Unis
    WASHINGTON, 26 mai (AFP) - Un rapport du Congrès accusant la Chine d'importantes activités d'espionnage aux Etats-Unis va renforcer les ultra-conservateurs des deux pays en leur donnant des arguments pour dépeindre l'autre partie comme une menace, selon des spécialistes des relations sino-américaines aux Etats-Unis.   "Les meilleurs amis des conservateurs de chacune des capitales sont les conservateurs de l'autre", résume mercredi David Lampton, directeur des études chinoises à l'Ecole des hautes études internationales de l'université Johns Hopkins à Washington.   "Les fondamentalistes des deux côtés s'animent mutuellement et c'est de toute évidence ce qui est en train de se passer", a-t-il déclaré.   Le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade le 7 mai avait déjà porté un coup aux relations sino-américaines et déclenché une vague
d'anti-américanisme en Chine.   Pékin avait tout d'abord omis de dire que le président américain Bill Clinton avait présenté des excuses. L'ambassade des Etats-Unis à Pékin avait été sérieusement endommagée après plusieurs jours de manifestations en partie orchestrées par le gouvernement.   A Washington, les analystes s'étaient alors demandé comment des relations qui semblaient s'améliorer il y a seulement un an avaient pu se détériorer à ce point si rapidement.   "Les durs à Pékin ont saisi la balle au bond", voyant dans la situation la preuve d'une volonté américaine d'affaiblir la Chine, explique un spécialiste de la Chine au centre de recherche Carnegie Endowment for International Peace à Washington.   "Les durs de là-bas veulent maintenir la Chine hors de l'Organisation mondiale du Commerce et la voir revenir à l'ère pré-réformes et ils sont aidés en cela par les durs de Washington qui veulent isoler la Chine et créer une nouvelle guerre froide", affirme-t-il.   Puis a été publié mardi le rapport Cox du nom du représentant républicain Christopher Cox. Selon ce rapport, la Chine a espionné systématiquement depuis les années 1970 l'arsenal nucléaire des Etats-Unis, obtenant des informations sur la plupart des bombes atomiques américaines, dont la bombe à neutrons.   La Chine a qualifié "d'absurdes" mercredi les accusations d'espionnage. "Ces accusations outrées et sensationnelles sont totalement absurdes, sans fondement et lourdes d'arrière-pensées", a estimé le ministère chinois des Affaires étrangères, au lendemain de la publication du rapport Cox.   Un porte-parole avait auparavant accusé Washington de vouloir détourner l'attention du bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade.   Bien que le rapport Cox ait été adopté à l'unanimité par une commission composée de démocrates et de républicains, il a rapidement suscité des attaques contre l'administration Clinton par des républicains ayant en vue les élections de novembre 2000.   Le dirigeant de la majorité républicaine à la Chambre des représentants Dick Armey à ainsi appeler le conseiller de Bill Clinton pour la sécurité nationale, Sandy Berger, à démissionner.   En outre, certains experts craignent de nouveaux contrôles sur les exportations américaines.   Quant à l'opinion publique, elle semble aussi voir en Pékin une menace. Selon un récent sondage de Newsweek, 57% des Américains voient
en Pékin une menace majeure.

Chine-Xinjiang:Dix séparatistes musulmans exécutés au Xinjiang
   PEKIN, 19 mai 99 (AFP) - Dix séparatistes musulmans ont été exécutés dans la région autonome du Xinjiang (nord-ouest), a rapporté un quotidien local reçu mercredi à Pékin.   Les 10 condamnés, appartenant à l'ethnie ouïgoure, majoritaire au
Xinjiang, ont été exécutés le 12 mai, a indiqué le Quotidien du Xinjiang, daté du même jour. Le journal n'a pas précisé où les
exécutions avaient eu lieu ni quel tribunal avait prononcé les condamnations.   Selon le quotidien, les condamnés ont été reconnus coupables "d'activités criminelles visant à diviser le pays", dont des meurtres et des pillages, ainsi que du trafic d'armes et de munitions, portant au total sur huit affaires criminelles.  Le journal cite les noms de quatre "meneurs" : Abdelrahmane Kaïm,
Abdelaziz Kazim, Wafar Saït et Wamar Kurban. Ce dernier a également été reconnu coupable d'un attentat à la bombe, indique le journal sans plus de précisions.   Le Xinjiang est depuis plusieurs années en proie à de fortes tensions entre la majorité ouïgoure de confession musulmane et les Hans (Chinois de souche) qui ne représentent que 38% de la population. Les indépendantistes ouïgours ont été mis en cause dans plusieurs attentats à la bombe commis au Xinjiang, mais aussi dans le reste de la Chine.

OMC : Pékin appelle les Etats-Unis et l'Europe à tenir leur parole
   PEKIN, 20 mai 99 (AFP) - La Chine a appelé jeudi les pays occidentaux à tenir leur parole sur son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) d'ici à la fin de l'année.   "La Chine a noté que (...) le Canada, les Etats-Unis et l'Europe ont
publié des déclarations soutenant l'entrée de la Chine dans l'OMC d'ici à la fin de l'année, mais ce qui est le plus important c'est qu'ils tiennent parole" a déclaré le porte parole du ministère chinois des affaires étrangères Zhu Bangzao,  tout en soulignant que l'entrée de Pékin dans l'OMC n'était pas seulement dans l'intérêt de la Chine, mais également dans celui de l'ensemble du système commercial mondial.   M. Zhu a également repris l'idée selon laquelle la Chine ne sacrifiera pas ses intérêts fondamentaux pour entrée à l'OMC, déjà développée par plusieurs hauts responsables chinois au cours des derniers jours.   "La Chine n'entrera pas à l'OMC au détriment de ses intérêts fondamentaux (...) La Chine a également un prix maximum, un plafond pour les concessions (qu'elle peut faire)" a-t-il dit.   Les négociations sino-américaines qui ont fait des progrès majeurs au cours des derniers mois, ont été suspendues depuis le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade le 7 mai dernier. Mais alors que la Représentante américaine pour le Commerce, Charlene Barshefsky a déclaré mercredi que les négociations allaient "bientot" reprendre, un porte parole du ministère chinois du commerce extérieur et de la cooperation économique (MOFTEC) a déclaré jeudi qu'aucune invitation n'avait été adressée à la partie américaine.   Le 17 mai, le ministre du MOFTEC Shi Guangsheng, cité par l'agence Chine nouvelle avait déjà averti que la Chine était arrivée à la limite de ses concessions pour accéder l'OMC et  dans les négociations avec les grandes puissances commerciales.    "Il y a des limites à ce que la Chine peut offrir. Nous n'irons jamais au-delà de cette limite en prenant des engagements", avait-il déclaré.

Chine-USA-espionnage : Pékin dément les dernières allégations d'espionnage nucléaire
   PEKIN, 20 mai 99 (AFP) - La Chine a démenti jeudi les nouvelles allégations d'espionnage portées contre elle dans un rapport
confidentiel du Congrès qui a fait l'objet de fuites dans la presse américaine samedi dernier, affirmant que celles-ci étaient "inventées de toutes pièces".    "Certaines personnes aux Etats-Unis ont lancé des accusations infondées (après le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade par l'OTAN) en intensifiant leur campagne mensongère sur le vol de
technologie nucléaire ou les contributions politiques", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères Zhu Bangzao au cours d'un point de presse.   M. Zhu a ajouté que leur "but véritable" était de susciter un climat anit-chinois aux Etats-Unis afin de "détourner l'attention des gens du bombardement de l'ambassade de Chine" .   Ce bombardement qui a fait trois morts et 20 blessés le 7 mai dernier a suscité une vague de manifestations anti-OTAN en Chine durant lesquelles les manifestants ont endommagé l'ambassade des Etats-Unis à Pékin et mis le feu au consulat américain à Chengdu (sud-ouest).   Une semaine après ces manifestations, plusieurs médias américains ont fait état le week-end dernier des conclusions d'un rapport, non encore
publié, d'une commission de la Chambre des représentants, présidée par le républicain Christopher Cox, sur les transferts de technologie à la Chine.   Selon ces fuites, la Chine aurait obtenu plus d'informations sensibles sur des armes nucléaires américaines que les responsables à Washington ne le pensaient jusqu'à présent. Pékin aurait notamment obtenu des informations sur sept armes de l'arsenal nucléaire américain, dont l'ogive W-88 du missile Trident destiné aux sous-marins, sur le missile M-87 et le missile de longue portée Minuteman.   Une grande partie de ces informations auraient été recueillies par les services d'espionnage chinois pendant les années 1980 et d'autres l'auraient été au cours de la présidence de Bill Clinton, selon la
chaine de télévision américaine CNN.

USA-Chine-espionnage:Relations commerciales avec la Chine : mise en garde de Trent Lott
   WASHINGTON, 20 mai 99 (AFP) - Un rapport parlementaire sur des activités présumées d'espionnage de la Chine révélera des "mégatonnes"d'informations qui ont nui à la sécurité nationale des Etats-Unis, a affirmé jeudi le leader de la majorité républicaine au Sénat, Trent Lott.   Et Washington ne pourra ignorer ces accusations dans les discussions à venir sur l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), a-t-il averti.   Une commission spéciale de la Chambre des représentants, présidée par le républicain Christopher Cox, enquête sur ces activités présumées d'espionnage et rendra ses conclusions publiques mardi prochain, selon un porte-parole parlementaire.   Le document révélera des activités d'espionnage qui ont causé des
dommages à la sécurité nationale américaine qu'il faut presque "mesurer en mégatonnes", a affirmé Trent Lott, en qualifiant la politique du président Bill Clinton envers la Chine d'"échec colossal".   M. Lott a d'ores et déjà averti qu'il faudra en tenir compte dans les négociations commerciales avec la Chine, qu'il a accusé d'activités de "dumping" sur les marchés américains, de transferts technologiques inappropriés et de violations de droits de l'homme.   "Je ne pense pas que nous pouvons avoir confiance dans les Chinois en ce qui concerne le respect des engagements en matière commerciale", a affirmé M. Lott. "Nous devrions exiger un bon accord pour nous, et plus important, qu'il soit appliqué".   La Chine a démenti jeudi les nouvelles allégations d'espionnage portées contre elle dans ce rapport confidentiel du Congrès.   Selon des fuites à la presse, la Chine aurait obtenu plus d'informations sensibles sur des armes nucléaires américaines que les responsables à Washington ne le pensaient jusqu'à présent.   Les négociations sino-américaines sur l'accession de la Chine à l'OMC vont bientôt reprendre, avait indiqué mercredi la Représentante américaine pour le Commerce, Charlene Barshefsky.

OMC-Chine-brevets : Propriété intellectuelle: La Chine progresse
    TOKYO, 20 mai 99 (AFP) - Partie de très bas, la Chine progresse dans la protection de la propriété intellectuelle mais son entrée éventuelle à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) devrait être conditionnée à de nouveaux efforts, selon des experts de grands pays industrialisés.   Ces experts participent à Tokyo à la première réunion informelle des directeurs des offices des brevets des principaux pays industrialisés.   Cette réunion, présidée par Takeshi Isayama, commissaire de l'Office
des brevets du Japon, a rassemblé mercredi et jeudi les représentants du pays du G7 (à l'exception notable de l'Italie), de la Commission Européenne et de l'Office européen des brevets.   Parmi les thèmes évoqués figuraient "l'amélioration de la protection
des marques célèbres" ainsi que "l'impact de l'augmentation préoccupante de la contrefaçon".   "La réalité de ce que j'ai pu observer récemment en Chine, indiquait M. Isayama lors de la conférence de presse clôturant la réunion, c'est
que l'enthousiasme en faveur de la protection de la propriété ntellectuelle va croissant".   "D'autre part, ajoutait-il, il y a eu une augmentation phénoménale de la contrefaçon et de la piraterie made in China". Mais, "ce n'est pas parce que la Chine enregistre un grand nombre de cas de violations (des droits de propriété intellectuelle) qu'on doit en déduire qu'elle ne s'attaque pas au problème de manière correcte".   Selon M. Isayama, les responsables chinois, à commencer par le Premier ministre Zhu Rongji, sont parfaitement conscients de l'enjeu."Ils craignent que la contribution que la Chine pourra faire dans l'avenir (à la croissance de l'économie et du commerce mondial) ne soit pas appréciée à sa juste valeur si cette question n'est pas réglée".   Selon le responsable japonais, "la Chine est confrontée à un problème que le Japon a connu dans le passé: l'image d'un producteur de produits copiés à bas prix". "C'est une expérience que le Japon peut partager avec la Chine".    Pour Daniel Hangard, directeur général de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI-France), il est vrai que la Chine a effectué de réels progrès.
    "La Chine vient de très loin", a-t-il dit à l'AFP. S'agissant du dossier OMC, selon les secteurs industriels et les pays, "on trouve des gens pour penser que ces progrès doivent être encouragés par une entrée, et d'autres pour affirmer que les Chinois trichent et tiennent un double langage".    Il estime que l'accord pourrait se faire sur une entrée à l'OMC liée à un engagement de la Chine de continuer à améliorer la situation. "Il faut atteindre un certain niveau de développement pour comprendre que le progrès par l'innovation est préférable au progrès par la copie". C'est ce que les pays les plus avancés ont assimilé depuis plus ou moins longtemps, "mais nous sommes l'exception".   D'autre part, c'est souvent lorsque ses produits commencent eux-mêmes
à être copiés qu'un pays délinquant rejoint le camp des défenseurs de la propriété industrielle. Ce fut le cas du Japon dans les années 80, de la Corée du Sud plus récemment, et, selon M. Hangard, la Chine découvre à son tour que ses industriels peuvent être piratés... par les Vietnamiens.   Au crédit des autorités chinoises, il cite la création d'un office des brevets digne de ce nom. Par contre, ajoute-t-il, "il y a encore des problèmes sérieux sur les copyrights et la protection des marques".   En dépit de la détermination réelle des autorités centrales chinoises, il faut prendre la mesure des intérêts en cause, rappellent les experts des pays industrialisés. Il y a l'emploi de centaines de milliers, voire de millions de gens, le rôle de l'armée dont les "affaires" ne sont pas toujours très regardantes sur la propriété intellectuelle, la corruption qui s'alimente de la contrefaçon et finalement la taille même du pays, qui limite l'efficacité des contrôles.

Cinquante dissidents demandent à commémorer la répression de Tiananmen
   PEKIN, 19 mai 99  (AFP) - Cinquante dissidents chinois ont déposé mercredi une demande de rassemblement pour commémorer le dixième anniversaire de la répression des manifestations de la place Tiananmen en faveur de la démocratie, a-t-on appris de source proche de l'opposition.   La demande a été déposée par quatre membres du Parti démocrate chinois (PDC - interdit) auprès de la police de Hangzhou (est), a indiqué depuis Hong Kong le Centre d'information sur les droits de l'homme et le mouvement démocrate en Chine.   Les cinquante signataires souhaitent se rassembler dans un parc de la ville le 3 juin, veille de l'anniversaire de la répression du "Printemps de Pékin" par l'armée chinoise, a précisé l'organisation dans un communiqué.   La police a fait remplir aux quatre délégués, dont un dénommé Wang Rongqing, des formulaires de demande de rassemblement, sans indiquer si
la permission serait accordée.   Les chances d'organiser le rassemblement semblaient extrêmement faibles, les autorités ayant réaffirmé leur intention de maintenir à tout prix "la stabilité" du pays à l'approche de l'anniversaire de Tiananmen.   Le PDC a lancé en juin 1998 un défi sans précédent au régime chinois en déposant une demande de reconnaissance officielle auprès des
autorités de Hangzhou. Le fondateur du parti, Wang Youcai, a été depuis condamné à 11 ans de prison pour atteinte à la sécurité de l'Etat.   Comme chaque année à l'approche du 4 juin, plusieurs dissidents ont été interpellés ces dernières semaines dans l'ensemble du pays.   Selon le Centre d'information de Hong Kong, un ancien dirigeant des étudiants de 1989, Jiang Qisheng a ainsi été emmené de son domicile dans la nuit de mardi à mercredi par une dizaine de policiers qui ont fouillé son appartement pendant deux heures. Il n'avait toujours pas été relâché mercredi en milieu d'après-midi.   En revanche, trois des quatre dissidents interpellés le 11 mai à Pékin lors des manifestations contre le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade par l'OTAN ont été relâchés, selon la même source. Cao Jiahe, Gao Wei et Yu Zhenbin avaient été interpellés alors qu'ils s'apprêtaient à distribuer des tracts demandant des réparations au régime pour la répression de 1989.   On reste cependant sans nouvelles de Lu Guangwen, le quatrième opposant interpellé lors de ces manifestations organisées avec l'aval du pouvoir, selon le Centre d'information.   Le gouvernement chinois a indiqué qu'il soutenait les manifestations parfois violentes qui se sont déroulées devant les représentations américaines et britanniques en Chine après le bombardement du 7 mai à Belgrade.   Mardi, le Free China Movement, qui rassemble des opposants chinois à New York, a accusé le régime communiste d'avoir "cyniquement utilisé les
manifestations contre l'OTAN pour déclencher une dangereuse vague nationaliste en Chine".

L'ancien chef du parti Zhao Ziyang reste un paria dix ans après
   PEKIN, 19 mai 99(AFP) - Dix ans jour par jour après sa dernière apparition publique, Zhao Ziyang, l'ancien chef du parti communiste chinois déchu après la répression sur la place Tiananmen en 1989, est toujours un paria du régime tandis que son nom reste largement tabou dans la presse officielle.   "Vos intentions sont bonnes, vous voulez améliorer le pays" déclarait
celui qui fut considéré un temps comme le dauphin du patriarche Deng Xiaoping, le 19 mai 1989, les larmes aux yeux, aux étudiants qui faisaient la grève de la faim sur la place Tiananmen, s'excusant d'être "venu trop tard".   Quelques heures plus tard, le Premier ministre Li Peng décrétait la loi martiale à Pékin, prélude à la répression du mouvement démocratique du second "Printemps de Pékin" qui allait faire officiellement plusieurs centaines de morts durant la nuit du 3 au 4 juin.   Trois semaines plus tard, Zhao, accusé d'avoir soutenu le mouvement, était pour sa part officiellement remercié et remplacé par Jiang Zemin.
   Aujourd'hui âgé de 79 ans, l'ancien secrétaire général du parti vit toujours à Pékin où il n'occupe plus aucune fonction politique.
   Après avoir au cours des premières années bénéficié d'un traitement relativement clément qui lui permettait notamment de se déplacer en Chine ou de jouer au golf, l'un de ses sports favoris, Zhao Ziyang passe pour avoir fait l'objet d'un durcissement de ses conditions après le XVème Congrès du PCC de septembre 1997.   Selon des sources dissidentes chinoises, le renforcement de la
surveillance serait lié à l'envoi par M. Zhao d'une lettre ouverte au PCC dans laquelle il aurait réclamé la révision du jugement officiel sur Tiananmen qualifiant les manifestations pro-démocratiques de 1989 de "rébellion contre-révolutionnaire".   "Depuis septembre 1997, il ne peut ni voir ses amis, ni quitter Pékin, ni même faire une promenade sans autorisation (...) il est
toujours privé de ses droits les plus élémentaires" révélait en mars dernier le centre d'Information sur les droits de l'homme et le
mouvement démocratique en Chine, citant des membres de sa famille.   Mais malgré cette surveillance renforcée, sa santé et son moral seraient, à en croitre le centre, "excellents".   Après des années de silence officiel, son nom a refait très timidement surface en décembre dernier lors du 20ème anniversaire du lancement des réformes de Deng, dont il a été l'un des principaux partisans.   Rendant compte de ces réformes lors d'une émission, la télévision centrale chinoise avait brièvement fait allusion au fait que Zhao avait dirigé le parti communiste chinois, avant de souligner aussitôt qu'il "avait commis des erreurs par la suite".   Partisan convaincu des réformes, il avait accédé à la tête du  gouvernement chinois en 1980 après avoir avoir remis sur pied l'économie
du Sichuan, la province la plus peuplée de Chine, grâce à de nouvelles méthodes de gestion qui devaient servir d'exemple au reste de la Chine.   Il avait ensuite accédé à la tête du PCC en janvier 1987, succédant à Hu Yaobang, lui même évincé pour avoir manqué de poigne face à l'agitation étudiante de l'hiver 1986-87.   "Zhao a été le seul secrétaire général du parti à préconiser que les toutes les questions importantes soient réglées par des méthodes démocratiques et légales, mais malheureusement ses idées n'ont pas été suivies" se souvient son ancien secrétaire Bao Tong, qui vit à Pékin après avoir effectué sept ans de détention pour propagande contre-révolutionnaire et divulgation de secrets d'Etat.   "Zhao était comme une chaude brise de printemps, il écoutait les opinions des autres et les encourageait à s'exprimer (...) Il était prudent sur les questions importantes mais en même temps très ferme, cela n'a pas été facile pour lui" conclut Bao Tong.

Kosovo-Chine-OTAN : Les Occidentaux ont voulu déstabiliser la Chine, selon le Quotidien du Peuple
   PEKIN, 19 mai 99 (AFP) - Les pays occidentaux ont délibérément tenté de mettre fin à la "stabilité" politique qui prévaut en Chine depuis l'écrasement du Printemps de Pékin en juin 1989 en bombardant l'ambassade de Chine à Belgrade, accuse mercredi le Quotidien du Peuple.   "Nous avons maintenu la stabilité et le développement et accompli des réalisations que les forces ennemies en Occident ne pouvaient plus tolérer", écrit l'organe du Parti communiste chinois (PCC) dans son éditorial consacré au bombardement du 7 mai.   "C'est pourquoi ils tentent de nous inquiéter pour pouvoir agir contre nous par la menace en période de troubles", ajoute le journal,dont l'éditorial est repris par l'ensemble de la presse nationale.    Selon le quotidien, les Occidentaux "sont porteurs d'intentions encore plus mauvaises" que le bombardement de l'ambassade de Chine par l'OTAN.   Le journal, faisant écho à la ligne définie la semaine dernière par le président Jiang Zemin, estime que "la condamnation la plus énergique que peut apporter le peuple chinois (à la destruction de l'ambassade) consiste à maintenir l'unité et la stabilité du pays".   Le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade, qui a fait trois morts et six blessés graves, a donné lieu à trois jours de manifestations violentes contre les représentations américaines et britanniques en Chine. Les médias ont pendant cette période passé sous
silence les excuses des dirigeants de l'OTAN ainsi que la thèse de l'"erreur" invoquée par l'Alliance atlantique.   Les autorités chinoises ont fait preuve d'une nervosité accrue ces derniers mois à l'égard de la contestation politique et sociale, à l'approche du dixième anniversaire de la répression de Tiananmen, le 4 juin. Le pouvoir répète depuis dix ans que cette répression, qui a coûté
la vie à des centaines de manifestants, était nécessaire pour maintenir la stabilité du pays, condition de son développement économique.

France-Chine-métro:Alstom signe le contrat de la 3e ligne du métro de Shanghaï
   PARIS, 18 mai 99(AFP) - Le groupe français Alstom a signé un contrat, qui avait déjà fait l'objet d'une lettre d'intention, portant sur l'équipement de la troisième ligne du métro de Shanghaï d'une valeur de 203 millions d'euros (1,33 md de F), a-t-il annoncé mardi.   Le contrat porte sur la livraison de 28 rames de six voitures. Une entente avait été signée en septembre entre Alstom et la société Shanghai Mass Transit Pearl Line Development Corporation.   Le protocole de financement a été signé mardi à Paris par le ministre de l'Economie et des Finances Dominique Strauss-Kahn et l'ambassadeur de Chine en France M. Wu. Il porte sur 1,08 md de F, dont 648 MF sur la base d'un prêt d'Etat à des conditions tout à fait avantageuses, et 432 MF de crédit bancaire garanti par la Coface.   Alstom fournira les voitures, la signalisation, les télécommunications, l'alimentation en énergie, la caténaire, la
billetterie et les équipements de maintenance et de station. Le génie civil et les équipements fixes seront assurés par les Chinois.
   La nouvelle ligne reliera les quartiers sud-est aux quartiers nord de Shanghaï. Longue de 24,9 km, elle aura une capacité de 356 passagers assis (et 2.140 debout) et circulera à une vitesse de 80 km/h. Elle devrait entrer en service courant 2000.   Les deux premières lignes du métro de Shanghaï avaient été attribuées en 1989 aux allemands Siemens et AD-Tranz, consortium qui était
également le principal concurrent d'Alstom pour la troisième ligne de métro.   La victoire d'Alstom efface le revers essuyé par le groupe français à Canton au début de la décennie, lorsque la France avait été exclue de la construction du métro de la grande ville du sud en représailles aux ventes de Mirage à Taïwan.

La Chine a l'impression d'être devenue le bouc émissaire des Etats-Unis (AFP, 17/5/99)
Dix jours après le bombardement de son ambassade à Belgrade par l'OTAN, la Chine s'efforçait lundi de faire face à un regain d'allégations d'espionnage portées contre elle par Washington durant le week-end, avec l'impression d'être devenue le bouc émissaire des Etats-Unis. "Il n'existe aucune preuve (des allégations d'espionnage)... il s'agit d'un effort pour obtenir la démission de Bill Clinton", a commenté le professeur Jia Qingguo, un spécialiste des relations sino-américaines de l'Université de Pékin, interrogé par l'AFP. "Il y a beaucoup de fumée mais pas de feu", a renchéri un expert occidental des questions nucléaires à Pékin, en jugeant lui-aussi qu'il s'agit avant tout d'un problème intérieur américain.
"Tout le monde espionne tout le monde aujourd'hui, et dire le contraire serait nier l'évidence, mais critiquer systématiquement les Chinois est très à la mode parmi les opposants au président Clinton. Autrefois c'étaient les Russes, mais aujourd'hui les Chinois sont les seuls méchants qui restent", note-t-il, tout en relevant que le seul "espion" découvert à ce jour par Washington, Wen Ho Lee, un scientifique d'origine taïwanaise, a seulement été démis de ses fonctions au laboratoire de Los Alamos (Nouveau Mexique). Les allégations d'espionnage nucléaire de la Chine aux Etats-Unis ont rebondi durant le week-end avec l'utilisation par plusieurs médias américains de fuites d'un rapport confidentiel du Congrès affirmant que le programme d'armes nucléaires chinois avait largement profité du vol de technologies américaines. L'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis Li Zhaoxing a dès dimanche rejeté ces allégations. "C'est une fabrication intentionnelle et délibérée d'histoires, une insulte aux Chinois", a-t-il affirmé sur NBC. Son démenti, tout comme les nouvelles allégations d'espionnage, ont en revanche été totalement passés sous silence lundi par la presse officielle chinoise. Selon les fuites parues dans la presse américaine, la Chine aurait obtenu des informations sur sept armes de l'arsenal nucléaire américain, dont l'ogive W-88 du missile Trident destiné aux sous-marins, le missile M-87 et le missile de longue portée Minuteman. Pékin aurait réuni ces informations, pour la plupart pendant les années 80, en espionnant notamment cinq grands laboratoires nucléaires américains. La Chine aurait également obtenu notamment des informations sur des systèmes de guidage et de propulsion de missiles, selon CNN. Ces dernières allégations surgissent une semaine après des manifestations monstres organisées à travers la Chine pour protester contre le bombardement de l'ambassade chinoise à Belgrade par l'OTAN qui a fait trois morts et 20 blessés. Ces manifestations ont encore fait monter d'un cran la tension entre Pékin et Washington. Les relations bilatérales buttaient déjà sur une série de contentieux allant de l'énorme excédent commercial chinois à la situation des droits de l'homme en Chine, en passant par Taïwan ou les ventes américaines de matériel de haute technologie à la Chine. Le différend sur l'espionnage nucléaire est pour sa part apparu en mars dernier, un mois avant une visite du Premier ministre chinois Zhu Rongji à Washington durant laquelle les deux pays ont échoué de peu à conclure un accord sur l'entrée de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Bien que le gouvernement chinois ait dès mardi dernier fait savoir qu'il souhaitait poursuivre les discussions sur l'OMC, malgré le bombardement de son ambassade à Belgrade, aucune date n'a été fixée pour la reprise de ces négociations, en principe prévue pour cette semaine à Pékin. "La politique intérieure américaine est la principale raison des nombreuses difficultés surgies dans les relations (sino-américaines)", a estimé M. Jia Qingguo, qui a invité les politiciens américains à faire preuve d'une attitude "plus responsable" en la matière.

Le bombardement de Belgrade donne lieu à un raidissement politique à Pékin (AFP, 17/5/99)
Le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade donne lieu à un raidissement politique à Pékin, où les autorités tentent de rester en phase avec le ressentiment populaire contre l'OTAN, tout en maintenant le cap sur l'ouverture et les réformes. Alors que les manifestations devant l'ambassade des Etats-Unis à Pékin ont pris fin mardi dernier, des millions de Chinois doivent depuis participer, au sein de leur université ou de leur entreprise, à des "réunions" pour "étudier" les dernières déclarations des
autorités."Les cadres et les masses de toutes les provinces continuent à étudier le discours du président Jiang Zemin", titre lundi le Quotidien de Pékin.Le numéro un chinois, tout en dénonçant les ambitions "hégémoniques" des Etats-Unis et en apportant son soutien aux "justes actions" des manifestants contre "l'atrocité perpétrée par l'OTAN", a appelé jeudi ses compatriotes à se remettre au travail. Il a également plaidé pour la poursuite de la coopération avec le reste du monde au nom du développement économique. Le discours, prononcé dans le cadre solennel du Palais du Peuple, a été salué par la direction communiste au grand complet, écoutant debout "L'Internationale". Depuis, la "ligne" a été imposée dans tout le pays par les différents échelons du Parti communiste chinois (PCC) lors de réunions réminiscentes de la "Révolution culturelle" où chacun lève le poing en criant "A bas l'impérialisme américain". La télévision nationale a longuement diffusé les commentaires des "forces vives du pays" approuvant sans réserve le point de vue présidentiel. Même les ouvriers occupés à la réfection de la place Tiananmen, au coeur de Pékin, ont été montrés en pleine lecture du discours de M. Jiang. Parallèlement, la langue de bois fait un retour en force. L'OTAN est forcément "sous direction américaine", la destruction de l'ambassade systématiquement "barbare" et ses trois victimes "des martyrs" à "donner en exemple à la jeunesse". "Les autorités tentent de canaliser la réaction populaire en maintenant les étudiants sur les campus, plutôt que de les laisser jeter des pierres contre l'ambassade des Etats-Unis", commente un diplomate asiatique, qui souligne que les autorités craignent d'être débordées en cas de manifestation. Le bombardement de Belgrade s'est produit un mois avant le 10ème anniversaire de la répression des manifestations de Tiananmen en faveur de la démocratie, et deux semaines après le rassemblement silencieux de 10.000 adeptes d'une secte devant le siège du régime chinois, qui a pris le régime au dépourvu. Les médias diffusent largement la nécessité de maintenir le calme. "En tant qu'étudiants, nous ne pouvons faire grand chose d'autre qu'étudier d'arrache-pied, afin de préparer l'avenir", déclare le dirigeant d'un "syndicat" étudiant au journal China Daily."Nous allons nous efforcer de contribuer à la stabilité de la société afin de réduire au minimum les effets (du bombardement) sur notre pays". Pour Jean-Pierre Cabestan, directeur du Centre d'études français sur la Chine contemporaine à Hong Kong, "les autorités ont utilisé le bombardement de Belgrade pour remettre à l'honneur un discours nationaliste qui sert de ciment face à l'adversité". "A un mois de l'anniversaire de Tiananmen, il était difficile de résister à la tentation", estime-t-il. Mais le pouvoir ne peut empêcher "que se poursuive en toile de fond la perte de contrôle progressive de l'Etat et du parti sur la société chinoise", ajoute M. Cabestan. De l'avis des experts, le raidissement pourrait se prolonger au moins jusqu'à l'anniversaire de la répression de Tiananmen, le 4 juin, voire jusqu'aux célébrations du cinquantième anniversaire du régime, le 1er octobre. "A plus long terme, le pragmatisme l'emportera. La Chine ne prendra pas le risque d'une rupture avec les Occidentaux si cela va à l'encontre de ses intérêts", prévoit le diplomate. 

Les révélations d'espionnage nucléaire de la Chine aux Etats-Unis rebondissent (AFP, 16/5/99)
Les regrets américains après le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade ont été estompés dimanche par de nouvelles révélations d'espionnage chinois visant les Etats-Unis, concernant des armes nucléaires.Ces accusations, contenues dans un rapport confidentiel du Congrès qui a fait l'objet de fuites dans la presse, ont été cependant rejetées dimanche par l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis Li Zhaoxing."C'est une fabrication intentionnelle et délibérée d'histoires, une insulte aux Chinois", a-t-il affirmé sur NBC. "Je peux vous assurer que nous n'avons jamais volé ce que vous appelez de la haute technologie aux Etats-Unis".Mais le Représentant républicain Christopher Cox, à la tête de la commission ayant rédigé le rapport de quelque 700 pages a indiqué qu'il n'y avait "aucun doute" que le programme d'armes nucléaires chinois avait profité du vol de technologies américaines. M. Cox a refusé de parler du contenu du rapport et a accusé la Maison Blanche d'être à l'origine des fuites. "Je suis bien convaincu que nous pourrons le diffuser très prochainement", a-t-il dit sur ABC. Selon les fuites parues dans la presse, la Chine a obtenu des informations sur sept armes de l'arsenal nucléaire américain, dont l'ogive W-88 du missile Trident destiné aux sous-marins, sur le missile M-87 et le missile de longue portée Minuteman. Pékin aurait collecté ces informations en espionnant notamment cinq grands laboratoires nucléaires américains. Une grande partie de ces informations auraient été recueillies par les services d'espionnage chinois pendant les années 1980 et d'autres l'auraient été au cours de la présidence de Bill Clinton. La chaîne de télévision ABC a également affirmé dimanche que cet espionnage "continuait" et précisé que la Chine avait utilisé de la technologie volée concernant la bombe à neutrons, pour une série de tests effectués dans les années 80. La Chine aurait également obtenu notamment des informations sur des systèmes de guidage et de propulsion de missiles, selon
CNN. Le rapport du Congrès conclut qu'il est difficile de déterminer quelles informations ont été obtenues par espionnage et lesquelles ont été glanées en travaillant avec la Russie ou bien dans des documents américains. Déjà en avril, sept agences de renseignement américaines avaient accusé la Chine d'avoir volé des secrets nucléaires américains dont des informations concernant l'ogive nucléaire la plus avancée, dans un rapport remis au Congrès et à la Maison Blanche. Le New York Times, citant des responsables du renseignement américain a par ailleurs rapporté vendredi que la Chine se préparait à déployer des missiles équipés d'une ogive conçue grâce à des technologies sensibles volées aux Etats-Unis. Pékin devrait déployer en 2002 ou 2003 ces missiles Dong Feng-31 comportant une petite ogive similaire à celle de l'ogive américaine W-70, ou bombe à neutrons, selon le quotidien. Ces révélations font suite à de récentes allégations d'espionnage au profit de la Chine mettant en cause un chercheur d'un laboratoire américain. En mars, un scientifique américain d'origine taïwanaise, accusé d'avoir transmis des informations à la Chine, avait été démis de ses fonctions au laboratoire de Los Alamos (Nouveau Mexique).

Pékin et Moscou resserrent les rangs mais pas d'alliance en perspective (AFP, 13/5/99)
Les bombardements de l'OTAN en Yougoslavie ont pu attiser les sentiments anti-américains en Chine et en Russie mais il est peu probable qu'un axe Pékin-Moscou se constitue pour contrer la domination américaine sur la scène internationale, selon des experts. La Chine et la Russie avaient déjà commencé à coordonner leur opposition aux Etats-Unis sur des questions précises d'intérêt commun avant que n'éclate le conflit au Kosovo, font remarquer universitaires et diplomates. Si la crise dans les Balkans a peut-être accéléré un rapprochement entre Moscou et Pékin, les ambitions plus larges des deux capitales divergent trop et leurs relations sont trop teintées de méfiance pour que ces événements conduisent à une alliance durable entre les deux pays. "Ce qui est troublant, c'est que les Américains et l'OTAN ont réussi à se mettre à dos en même temps la Chine et la Russie",
commentait cette semaine James Lilley, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Pékin, après le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade. Moscou et Pékin pourraient coordonner plus encore leurs actions au sein des Nations unies et d'autres forums internationaux en vue de mettre fin à la campagne de l'Organisation du traité de l'Atlantique-Nord (OTAN) en Yougoslavie, estiment M. Lilley et d'autres experts. Les deux pays tenteront par ailleurs d'obtenir des concessions des Etats-Unis sur d'autres questions, ajoutent-ils. Mais leurs tentatives d'adopter une politique commune dans certains domaines, telles que la déclaration sino-russe sur le projet de défense anti-missiles américain le mois dernier, ne sont qu'une "sorte de gentil petit flirt", estime M. Lilley. "Ils peuvent se retrouver dans le même lit mais ils ne feront pas les mêmes rêves", plaisante-t-il. D'autres notent que, lorsque l'émissaire russe sur le Kosovo, Viktor Tchernomyrdine, s'est rendu cette semaine à Pékin, ce n'est pas pour proposer un nouveau plan de règlement du conflit mais pour tenter de convaincre la Chine de soutenir les principes déjà établis par le Groupe des Huit, qui comprend les sept pays les plus industrialisés et la Russie. Le G8 est une des rares organisations où la Russie est accueillie à la même table que les démocraties les plus puissantes et Moscou souhaite préserver ce statut, soulignent-ils. Cette alliance existait déjà à l'état embryonnaire avant le lancement de la campagne de l'OTAN en mars, estiment des spécialistes de la Chine. "Ce qu'ont fait les Etats-Unis et l'OTAN ces dernières années, c'est de pousser ces deux pays à se rapprocher et le Kosovo n'en est que le dernier exemple", estime Wang Jianwei, professeur à l'Université du Wisconsin et spécialiste de la politique extérieure de la Chine. L'élargissement de l'OTAN malgré l'opposition de la Russie et le renforcement de l'alliance de sécurité des Etats-Unis avec le Japon sont d'autres exemples. La doctrine d'Evgueni Primakov, démis mercredi de ses fonctions de Premier ministre, prônant un "triangle stratégique" Chine-Russie-Inde "jouit d'un soutien significatif à travers tout l'éventail politique russe", affirme dans la revue Foreign Affairs Samuel Huntington, professeur à l'Université de Harvard .
Tous les experts du domaine s'accordent pour reconnaître qu'une myriade de facteurs culturels, historiques et idéologiques
plaident contre l'apparition d'un véritable pôle russo-chinois capable de contrer les objectifs américains. Mais ces facteurs, selon certains, sont en train d'être éclipsés par de nouvelles réalités issues de l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. "Ce sera un pacte relâché mais qui placera constamment ces pays du côté opposé des Etats-Unis sur les questions de sécurité",
prédit Gary Dempsey du Cato Institute, un groupe de réflexion en politique étrangère basé à Washington.

La Chine lance deux satellites civils avec le lanceur Longue Marche 4B
PEKIN, 10 mai (AFP) - La Chine a lancé avec succès lundi deux satellites civils grâce à son lanceur Longue Marche 4B à partir de la base de Taiyuan (nord), a annoncé l'agence Chine nouvelle.   L'agence de presse a précisé que les deux satellites, le satellite météo Fengyun 1 et le satellite scientifique "Experiment 2", les premiers satellités chinois à être lancés cette année, l'avaient été grâce à la fusée Longue Marche 4B, une version améliorée de la fusée Longue Marche 4. LM 4B mesure 44,1 m de long et peut mettre sur orbite des satellites de 1.500 kg, précise Chine nouvelle. La Chine qui s'est emparée de 9% du marché mondial du lancement de satellites commerciaux, a procédé à six lancements l'an dernier. Le dernier en date remonte au 19 décembre lorsque deux satellites du réseau Iridium avaient été mis sur orbite par une fusée Longue Marche 2C. Elle devrait à nouveau procéder à six lancements de satellites cette année avec différents modèles de fusée Longue Marche.  La Chine s'est lancée sur le marché des lanceurs de satellites dans les années 1970 et se présente comme une alternative bon marché aux
fusées américaine Atlas et européenne Ariane. Elle a des commandes portant sur 15 lancements de satellites commerciaux d'ici à 2006.   Elle a utilisé jusqu'à présent diverses fusées de la famille Longue Marche, en particulier le lanceur Longue Marche 2C et se prépare à développer deux nouveaux types de lanceurs, LM 1D et LM 3C, selon des responsables de l'industrie spatiale chinoise.

Allemagne-Chine-OTAN : Visite réduite pour Gerhard Schroeder en Chine
    BONN, 10 mai (AFP) - La visite officielle que le chancelier allemand Gerhard Schroeder doit effectuer du 11 au 15 mai en Chine a été réduite à une simple visite de travail, après le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade, a indiqué lundi le secrétaire d'Etat à la Chancellerie Michael Steiner.   Dans un entretien à la télévision publique ARD, M. Steiner a souligné que cette visite se faisait "sur fond de crise au Kosovo" et que le programme devrait en "être "réorganisé", précisant que le chancelier ne serait pas, comme initialement prévu, accompagné d'une importante délégation économique.   "La partie chinoise a clairement indiqué qu'au vu des circonstances, le voyage d'une délégation économique serait inappropriée", a expliqué M. Steiner.   Une visite de M. Schroeder à Shangaï, prévue dans le programme initial, a également été annulée, a-t-il précisé. Evoquant le bombardement de l'ambassade de Chine, M. Steiner a assuré que le gouvernement allemand tenterait de convaincre les autorités chinoises que cet "épouvantable accident" n'avait rien d'intentionnel.   Le secrétaire d'Etat a également ajouté que rien n'indiquait à sa connaissance, que la Chine opposerait un veto à une éventuelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. "Il est dans l'intérêt de la Chine que l'on parvienne à une position commune au sein du Conseil de sécurité", a-t-il ajouté.   M. Schroeder sera le premier dirigeant occidental à faire le voyage de Pékin depuis le bombardement "par erreur" par des missiles de l'OTAN de l'ambassade de Chine à Belgrade, et même depuis le début des frappes en Yougoslavie, dont la Chine exige l'arrêt au nom du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain.   Selon le programme initial, M. Schroeder devait se rendre mercredi en Chine pour une visite de quatre jours, au cours de laquelle il doit diriger pour l'Union européenne le 2ème sommet Chine-UE prévu le 13 mai à Pékin.

La Chine suspend ses relations militaires avec les Etats-Unis (AP, 10/5/99)
 La Chine a suspendu lundi ses relations militaires avec les Etats-Unis suite au bombardement de son ambassade en Yougoslavie. Dans le même temps, des étudiants en colère ont à nouveau manifesté devant les ambassades américaine et
britannique à Pékin. L'agence de presse Chine Nouvelle a précisé que les consultations avec les Etats-Unis sur les droits de l'homme, le contrôle des armements, la sécurité internationale et la prolifération des armes ont aussi été reportés. Cette décision a été annoncée par le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhu Bangzao, selon Chine Nouvelle. Il n'a pas précisé quand ces relations pourraient être rétablies. Cette mesure intervient alors que de nombreuses manifestations contre l'OTAN et les Etats-Unis ont lieu à Pékin et dans d'autres villes chinoises depuis le bombardement samedi de l'ambassade de Chine à Belgrade. Les relations militaires, que les Etats-Unis avaient rompu après que l'armée chinoise eut réprimé des manifestations sur la place Tiananmen en 1989, avaient été rétablies il y a seulement quelques années. Par ailleurs, un haut responsable américain a annulé une visite prévue ce lundi à Pékin. Le secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires de l'Asie de l'est Stanley Roth devait arriver de Corée du Sud pour une journée de discussions, mais il a décidé de ne pas venir, a annoncé dimanche un porte-parole de l'ambassade américaine. Pour protester contre le bombardement par l'OTAN de l'ambassade de Chine en Yougoslavie, des étudiants ont à nouveau manifesté lundi matin devant les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne à Pékin, bloquant des diplomates américains dans l'enceinte de leurs représentations pour une troisième journée consécutive. L'ambassadeur des Etats-Unis James Sasser et d'autres officiels américains restaient immobilisés dans l'enceinte de leur ambassade gardée par des centaines de policiers. Mais certains diplomates américains ont quitté un immeuble de bureaux pendant une accalmie lundi matin, et ils ont pu regagner leurs maisons à Pékin. Après avoir évacué dans la matinée les rues proches de l'ambassade des Etats-Unis, la police a laissé des groupes de 100 à 200 manifestants revenir sur les lieux à la mi-journée, ne laissant passer que les étudiants. Un groupe d'une centaine d'étudiants de l'Université de sciences politiques et de droit de Pékin a ainsi défilé devant l'ambassade, jetant des pierres et scandant qu'''une dette de sang doit être payée dans le sang''. ``Le peuple chinois est entré en fureur'' après l'attaque sur l'ambassade à Belgrade, annonce lundi dans un éditorial ``Le Quotidien du Peuple'', le principal organe du Parti communiste chinois, montrant que le gouvernement a refusé d'accepter l'explication de l'OTAN et des Etats-Unis selon laquelle le bombardement était accidentel. ``Si quelqu'un pense pouvoir intimider les Chinois par l'utilisation de la force, il se trompe complètement'', ajoute l'éditorial.

L'erreur de l'Otan compromet les pourparlers Chine-OMC (AP, 10/5/99)
 Le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade par des avions de l'Otan risque d'embourber l'un des rares terrains d'entente entre la Chine et les Etats-Unis: les négociations d'adhésion de Pékin à l'Organisation mondiale du commerce
(OMC). Le gouvernement chinois, qui soutient les manifestations d'hostilité envers les Etats-Unis et l'Otan, a annoncé lundi la suspension du dialogue sino-américain sur le contrôle des armements et les droits de l'Homme. Pour l'heure, aucune décision officielle n'a été prise concernant le dossier de l'OMC. Mais l'ambiance détendue qui présidait à la visite américaine du Premier ministre, Zhu Rongji, le mois dernier semble désormais révolue. Le ministre du Commerce extérieur, Shi Guangsheng, a indiqué lundi à l'agence Chine nouvelle que son ministère était "décidé à soutenir par des actions concrètes la position du gouvernement". Un porte-parole du ministère, qui mène les négociations en cours depuis treize ans sur l'adhésion de la Chine au système organisant le commerce international, a refusé de se prononcer sur les conséquences du bombardement de l'ambassade sur les pourparlers. Quoi qu'il en soit, les Etats-Unis, qui devaient envoyer une délégation commerciale à Pékin le 16 mai, ont suspendu les déplacements officiels vers la Chine et recommandé à leurs ressortissants de différer leurs éventuels projets de voyage. Les représentations diplomatiques américaines, à commencer par l'ambassade à Pékin, et les intérêts économiques des Etats-Unis ont été la cible de la colère des Chinois, qui manifestent violemment depuis samedi pour dénoncer le bombardement meurtrier de l'ambassade de Chine à Belgrade par des avions de l'Otan. Contacté par téléphone par Reuters, l'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin, James Sasser, estime toutefois qu'il est trop tôt pour évaluer l'impact de l'"erreur tragique" sur le dossier de l'OMC. "Il s'agit de questions qu'il faudra voir plus tard", déclare-t-il. "Nous sommes tous à l'heure actuelle dans un état de choc émotionnel mais, avec le temps, une partie de ces passions seront évacuées et, selon moi, nous réaliserons alors qu'il existe encore une énorme communauté d'intérêts entre la Chine et les Etats-Unis", explique l'ambassadeur.

10/05/99 CHINA: ANALYSIS - DANGEROUS DIRECTIONS FOR CHINESE REFORM ? THE NEW YORK TIMES
Through their extended campaign to portray the United States and NATO as evil aggressors in Yugoslavia, and now their endorsement of mass demonstrations involving the unimpeded stoning of the American Embassy here, China's leaders may have unleashed forces that will come back to haunt them.The extent to which the government has shaped, or been forced to concede to, public passions on the Yugoslavia bombing and NATO's attack on the Chinese Embassy in Belgrade is unclear. But one result of Beijing's policies was obvious in the chants and slogans of this weekend's protests: a revival of nationalistic and anti-American sentiment, which could lead in directions that are dangerous and unpredictable for the reformist regime led by President Jiang Zemin. If these unpent emotions solidify, the effects on Chinese politics and foreign policy will be profound, possibly lending new power to conservative forces in the Communist Party.Demonstrators have sung the national anthem and shouted for China's pride and against "American imperialism." Such attitudes seem to lurk permanently in the Chinese psyche, right alongside the affection for American culture that seemed so prominent last year when many students - a prominent faction of the current anti-American protests - hailed President Clinton as a hero.Left to fester, that emotional nationalism could spin in unpredictable and dangerous directions, quite possibly turning against Jiang and Prime Minister Zhu Rongji and their policies of closer ties with the West and more market economics.
"Chinese nationalism is a very emotional and explosive sentiment that, once aroused, can lead to all sorts of unexpected consequences," said Xiao Gongqin, a historian at Shanghai University.
The current outburst of nationalistic excess, Xiao said, may be simply a shallow and largely passing response to an extraordinary event. But if it grows, he said, "it could encourage China to attempt to return to the past, and it will put Jiang Zemin and Zhu Rongji under great pressure." The hand of hard-liners, who are less inclined to develop close ties to the United States or make concessions on, say, foreign access to Chinese markets, could be strengthened. The relative power of a figure like Li Peng, who now heads the national parliament, might grow, and military chiefs who want a stronger response to NATO bombing in Yugoslavia might have a greater voice. The patriotism expressed this weekend was seldom linked to direct support for the current leaders, who many protesters complained have been ineffectual in doing anything about the NATO crimes they so vociferously condemn.
Some of the cheers in front of the American Embassy on Sunday morning came when a man paraded a large photograph of Mao Tse-tung, the leader who brought on the mass turmoil and suffering of the Cultural Revolution and whose legacy has been
largely dismantled since his death in 1976.
"Long Live Mao," scores of people chanted, students and older white-collar workers alike, seeming to revel in a slogan seldom heard in the last 20 years of economic reforms. In truth, few of them would really want to return to the rigid ideology and personal oppressions of Mao's heyday.Tang Zhenlei, a 30-year-old teacher, explained why he had shouted with the others: "When Chairman Mao was the leader, he would have stood up to America and taken stronger measures," he said. "But now our leaders have been too soft, they're happy to accept an apology from NATO and leave it at that."
"Chairman Mao was willing to stand alone to defend China's dignity," Tang said. For the current leaders, this was supposed to be the year of no demonstrations, a year of sensitive dates like next month's 10th anniversary of the crushing of the democracy movement in Tiananmen Square. And a stable China was supposed to broaden its ties with the West and deepen its progress toward a modern market economy.Instead, last month more than 10,000 members of a spiritual movement held a surprise demonstration on the edge of Zhongnanhai, the inviolable leadership compound in Beijing, and the police saw little choice but to let it proceed.Then this weekend, after the shock of the embassy attack in Belgrade, the leaders endorsed mass demonstrations around the American and British embassies. Given the anger over NATO's motives that inflammatory propaganda has helped
create here, officials may have felt they had little choice but to let people vent their feelings.
By the same token, they cannot be pleased to have watched the student marches spiral almost out of control on Saturday night, as roaming mobs heaved bricks at American Embassy buildings and cars and mockingly defied the riot police. At several points that night, groups of young men formed human wedges and tried to batter their way to the American Embassy through police lines. In a rare, direct speech to the people televised this evening, Vice President Hu Jintao gave official approval to the demonstrations, saying, in words that were sure to be quoted by democracy advocates: "The Chinese government firmly supports and protects, in accordance with the law, all legal protest activities." In a characteristically wooden manner, he also seemed to warn against excesses such as Saturday night's burning of the American Consulate in Chengdu. "We believe that the broad masses will, proceeding from the fundamental interests of the nation and taking the overall situation into account, carry out the activities in good order and in accordance with law."Some Chinese people think that the government intentionally stirred up public opinion over NATO's campaign in Yugoslavia to shift attention from domestic ills and the approaching June 4 anniversary of the crackdown on the 1989 Tiananmen Square demonstrations for democracy.In an interview Sunday, one person involved in the democracy movement said that by permitting the current large and raucous demonstrations, officials were courting trouble. He quoted a Chinese saying: "He who climbs on a tiger may have trouble getting off." Even as riot police began to assert more control over the streaming throngs of protesters, the government continued to stoke the flames of public passion, its media and "experts" insisting absolutely that the Belgrade attack had been intentional. A bitter editorial in the People's Daily, the Communist Party's prime mouthpiece, referred to the "criminal intent of the aggressors" in the embassy bombing and said that NATO now owed the Chinese people a "blood debt." It is not a far jump from those words to the more lurid slogans voiced by protesters, like "Bomb the White House" and "Blood for blood." But the newspaper's harsh words came from the same political leadership that had staked great status on building a "strategic partnership" with the United States. 

10/05/99 CHINA: US EMBASSIES, CONSULATES IN CHINA CLOSED FOR 2 DAY.
HONG KONG - The American embassy in Beijing and consulates across China will close today and tomorrow, US consulate officials here confirmed yesterday. Protesters have swamped the American embassy and consulates in China following
NATO's overnight Friday bombing of the Chinese embassy in Belgrade. Vice-President Hu Jintao said earlier in a televised statement China supported all legal protest activities against US-led NATO attacks on the Chinese embassy. China will protect foreign embassies and consulates as well as expatriates, he added.
(c) (1999) Business Day, Thailand. 
BUSINESS DAY (THAILAND) 10/05/1999 

08/05/99 UE/CHINE - LES NÉGOCIATIONS BILATÉRALES SUR L'ADHÉSION DE LA CHINE A L'OMC N'ONT PAS PROGRESSÉ, SELON SIR LEON BRITTAN. (Agence Europe) 
Les dernières négociations pour l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont achevées "sans progrès", a déclaré le vice-président de la Commission européenne, Sir Leon Brittan, après deux jours de discussions avec les autorités chinoises cette semaine à Pékin. Sir Leon a indiqué à la presse à Pékin que la Chine est revenue sur les offres présentées aux Etats-Unis il y a dix jours, y compris dans les secteurs des télécommunications et des services bancaires. Il a souligné la faible marge de manoeuvre du premier ministre Zhu face aux critiques de l'industrie et au sein du gouvernement. "Je ne m'attendais pas à des résultats magnifiques dès à présent. Je suis conscient des pressions sur le gouvernement chinois mais nous devons insister et avancer", a-t-il déclaré selon l'agence Reuter. Il considère toutefois comme "inconcevable" qu'un accord puisse être conclu avant le Sommet UE/Chine du 13 mai, parce qu'il "y a encore trop de terrain à couvrir d'ici là". Pour les demandes de l'UE, voir EUROPE des 4/5 mai, p. 13. Le ministre chinois du commerce a déclaré de son côté que la Chine ne peut "que faire des offres proportionnelles à sa force économique". 

08/05/99 CHINE: MANIFESTATION ANTI-US ET DRAPEAU AMÉRICAIN INCENDIÉ À PÉKIN.  (REUTERS-AFP) 
Des étudiants chinois ont mis le feu samedi à un drapeau américain devant l'ambassade des Etats-Unis à Pékin pour dénoncer le bombardement meurtrier de la représentation diplomatique chinoise à Belgrade. Plusieurs centaines de manifestants ont applaudi leur geste sous le regard des forces de police. Les manifestants, bloqués dans un premier temps par un cordon policier, ont été autorisés à s'approcher des grilles de l'ambassade. "A bas l'Amérique", "US go home", "Vous serez jugés comme criminels de guerre", criaient les manifestants, sous le regard des policiers, qui se tenaient en retrait. La population chinoise est très largement hostile aux frappes de l'OTAN, condamnées quotidiennement par les médias officiels, qui en revanche passent sous silence toute allusion au "nettoyage ethnique" dont sont accusés les forces serbes au Kosovo. La réaction de la population au bombardement meurtrier de l'ambassade de Chine dans la capitale yougoslave est à l'image des condamnations verbales des autorités chinoises. Pékin, qui a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies, a dénoncé un "acte barbare en violation de la Charte des Nations unies" et réclamé l'arrêt immédiat des bombardements de l'Otan contre la Yougoslavie.L'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin, James Sasser, a par ailleurs été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Selon l'agence de presse Chine nouvelle, l'explosion de trois missiles de l'Otan a fait trois morts, un disparu et plus de vingt blessés. (c) Agence Belga 1999. 

07/05/99 CHINE: LE VIRUS TCHERNOBYL A INFECTÉ 360.000 ORDINATEURS EN CHINE. PEKIN, 7 mai (Reuters) -
 Le virus informatique Tchernobyl a infecté 360.000 ordinateurs en Chine et causé 120 millions de dollars (un milliard de yuans) de pertes économiques, écrit vendredi le quotidien China Daily. Le journal souligne que le virus n'a pas touché les secteurs des banques, des assurances, des télécommunications et de l'aviation. Onze millions de PC environ sont installés en Chine et 2,1 millions de personnes utilisent le réseau Internet.

Nucléaire-An2000-bogue : Des experts français en Chine pour observer le passage à l'an 2000
   PARIS, 4 mai (AFP) - Des experts français d'EDF et de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) devraient se rendre en Chine à la centrale nucléaire de Daya Bay pour observer le passage à l'an 2000 avec sept heures d'avance, a indiqué mardi l'IPSN.   Les experts pourront constater sur place si les ordinateurs de cette centrale, construite par un consortium dont faisait partie EDF, sont l'objet de dysfonctionnements liés au bogue de l'an 2000 et peuvent poser des problèmes de sûreté.   "C'est vrai que sept heures, c'est un peu juste pour réagir en France. Mais s'il se passe quelque chose à Daya Bay, on pourra savoir où il faut regarder", relève le directeur-adjoint de l'IPSN, Daniel Quéniart.   Daya Bay est située près de Hong Kong, à laquelle elle fournit 70% de son électricité. Entrée en service en 1994, la centrale est dotée de deux réacteurs PWR de 900 MW chacun. Jusqu'en 1997, elle était dirigée par un Français venu d'EDF.
 

Mise à jour : mai 1999