Chine-USA-espionnage: Pékin estime que le rapport Cox
est empreint de préjugés racistes
PEKIN, 31 mai (AFP) - La Chine a estimé lundi que
le rapport du Congrès américain l'accusant d'avoir pillé
des secrets nucléaires était empreint de "préjugés
racistes" à l'encontre des savants chinois, que les Etats-Unis jugeraient
incapables de mettre au point un armement nucléaire.
Le rapport du représentant républicain Christopher Cox "calomnie
la Nation chinoise et relève typiquement du préjugé
raciste", a déclaré le directeur (ministre) du bureau d'information
du Conseil d'Etat (gouvernement), Zhao Qizheng. "La Chine est
un grand pays doté d'une longue histoire et d'une vieille civilisation",
a-t-il lancé au cours d'une conférence de presse."La Nation
chinoise est industrieuse et ingénieuse. La Chine n'a jamais fondé
le développement technologique de sa défense nationale sophistiquée
sur le 'vol' de technologies, elle ne le fait pas et ne le fera jamais",
a ajouté M. Zhao. Pékin avait déjà
démenti mercredi les conclusions du rapport Cox, qui avait affirmé
la veille que la Chine avait espionné systématiquement depuis
les années 1970 l'arsenal nucléaire des Etats-Unis, obtenant
des informations sur la plupart des bombes atomiques américaines,
dont la bombe à neutrons. Un savant d'origine taïwanaise
travaillant au laboratoire de Los Alamos (Nouveau-Mexique) a été
licencié récemment, en raison de soupçons sur la fourniture
à la Chine d'informations secrètes. Mais aucune poursuite
n'a pour l'instant été engagée à son encontre
par les autorités américaines. Selon M. Zhao,
le rapport "s'efforce de minimiser et de nier la capacité d'innovation
du peuple chinois en matière de développement de technologies
sophistiquées pour la défense nationale". Le
ministre a ajouté que de nombreuses informations sur l'armement
nucléaire américain étaient aisément accessibles.
"Ces dernières, les données concernant différents
types de têtes nucléaires peuvent être aisément
trouvées sur l'internet", a-t-il déclaré, avant de
convier l'assistance à une démonstration sur grand écran.
Les journalistes ont ainsi eu accès à un site donnant "la
liste complète des armes nucléaires américaines",
avec photos et graphiques à l'appui, y compris de W-88, la plus
récente des têtes de missile nucléaire que le rapport
Cox accuse les Chinois d'avoir copiée.
Selon la logique du rapport Cox "toute réalisation
scientifique et technologique des autres pays proviendrait de technologies
'volées' aux Etats-Unis", a accusé le ministre chinois.
M. Zhao a souligné que la publication du rapport Cox était
survenue
moins de trois semaines après le bombardement par l'OTAN de
l'ambassade de Chine à Belgrade, ce qui vise selon lui à
"détourner l'attention de l'opinion publique" de cet acte "d'hégémonie".
Nucléaire: Pékin demande à la France plus de
transferts de technologie
PEKIN, 28 mai (AFP) - La Chine demande aux entreprises
françaises d'accélérer leurs transferts de technologie
si elles souhaitent remporter de nouveaux contrats dans le secteur nucléaire,
a indiqué un haut responsable du gouvernement chinois cité
vendredi par la presse officielle. "La coopération franco-chinoise
(dans l'énergie nucléaire) a été bonne jusqu'à
présent, mais la France doit accélérer ses transferts
de technologie", a estimé Xu Yuming, un haut responsable de la Commission
d'Etat aux sciences, technologies et industries de défense nationale,
lors d'un séminaire réunissant 200 experts nucléaires
des deux pays à
Pékin. Selon le China Daily, qui a rapporté
ces propos, M. Xu a ajouté que la question des transferts de technologie
serait l'un des "principaux critères de sélection" du gouvernement
chinois lors du choix de partenaires étrangers pour la construction
de centrales. La France est depuis 1984 le principal
partenaire de la Chine dans le secteur nucléaire, les entreprises
Framatome, Alstom et Electricité de France ayant été
choisies pour la construction de deux centrales à Daya Bay et Ling'ao
dans la province du Guangdong (sud), aux portes de Hong Kong.
Citant "des experts", le quotidien de langue anglaise affirme que la
technologie utilisée à Daya Bay est "obsolète"
et que la concurrence des Etats-Unis et du Japon va obliger la France à
introduire des technologies plus modernes en Chine et à former davantage
d'ingénieurschinois.
Chine-anniversaire : Le Printemps de Pékin, six semaines de
manifestations sans précédent
(DOSSIER - CHRONOLOGIE)
PEKIN, 28 mai (AFP) - Le mouvement démocrate du
printemps 1989 à Pékin, le plus grave défi lancé
au régime communiste en 40 ans de pouvoir, s'est soldé par
des centaines, voire des milliers de morts, au terme de six semaines de
manifestations sur la place Tiananmen:
- 15 avril: décès de l'ancien secrétaire
général du Parti communiste chinois (PCC) Hu Yaobang, écarté
deux ans plus tôt pour laxisme envers les étudiants démocrates.
L'agitation s'empare immédiatement des universités.
- 17 avril: une première manifestation rassemblant
700 personnes aboutit place Tiananmen.
- 22 avril: 200.000 personnes se rassemblent sur la place
pour les funérailles de Hu Yaobang.
- 26 avril: le Quotidien du Peuple dénonce un "complot"
contre le régime.
- 27 avril: un défilé monstre enfonce les barrages
policiers entre le quartier des universités et Tiananmen, distante
de 15 km.
- 13 mai: début de l'occupation continue de Tiananmen
par des centaines d'étudiants en grève de la faim.
- 15 mai: visite historique, très perturbée,
du numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev.
- 17 mai: le mouvement culmine avec le rassemblement d'un
million de personnes.
- 18 mai: échec d'une tentative de dialogue entre
le Premier ministre Li Peng et les dirigeants étudiants.
- 19 mai: dernière apparition publique de Zhao
Ziyang, qui tente sur Tiananmen de convaincre les manifestants de quitter
les lieux.
- 20 mai: Li Peng proclame la loi martiale. L'armée
se heurte aux barrages humains bloquant les accès à Tiananmen.
- 26 mai: mise à l'écart de Zhao Ziyang,
placé en résidence surveillée pour s'être opposé
à la loi martiale.
- nuit du 3 au 4 juin: l'armée ouvre le feu sur
les manifestants, alors que s'engagent des combats de rues à Pékin
et une répression de plusieurs mois dans l'ensemble du pays, qui
se traduit par des exécutions sommaires et 15.000 arrestations.
- 9 juin: Deng Xiaoping félicite les militaires.
- 24 juin: un plénum du comité central du
PCC entérine la purge de Zhao Ziyang et son remplacement par Jiang
Zemin, numéro un du parti à Shanghai.
- 30 juin: le maire de Pékin, Chen Xitong, affirme
que "plusieurs dizaines" de policiers et de soldats ont été
tués et 6.000 blessés durant la crise, qui s'est également
soldée par 200 morts parmi les civils (dont 36 étudiants)
et 3.000 blessés. Des sources indépendantes évoquent
le chiffre de 1.000 à 3.000 morts.
Chine-OMC-USA:Pékin réaffirme sa volonté d'adhérer
à l'OMC malgré la tension avec les USA
PEKIN, 27 mai (AFP) - La Chine a réaffirmé
jeudi sa volonté d'adhérer à l'Organisation Mondiale
du Commerce (OMC), tout en reconnaissant que les discussions risquaient
de durer plus longtemps que prévu à la suite du regain de
tension avec les Etats-Unis. "Même si les discussions
se prolongent, notre économie continuera à se développer",
a déclaré le porte parole du ministère chinois des
affaires étrangères Zhu Bangzao, en réponse à
l'appel lancé mercredi par plusieurs parlementaires américains
en vue d'un gel des négociations sino-américaines sur l'OMC.
Il a rappelé que la position de la Chine, qui espère adhérer
à l'OMC d'ici à la fin de l'année, n'avait pas changé.
"La Chine, en tant que pays en développement, ne peut accepter que
des obligations compatibles avec sa puissance nationale actuelle" a-t-il
dit, avant de répéter la position exprimée par plusieurs
dirigeants chinois ces derniers jours selon laquelle la Chine ne sacrifiera
pas ses "intérêts fondamentaux" pour entrer à l'OMC.
Après avoir fait des concessions majeures lors
de discussions sino-américaines tenues en mars-avril dernier, la
Chine, qui tente
depuis 13 ans d'adhérer à l'OMC, attendait un geste de
Washington pour relancer les négociations. Les deux
pays s'étaient notamment engagés à parvenir à
un accord d'ici à la fin de l'année lors de la visite du
premier ministre chinois Zhu Rongji aux Etats-Unis le mois dernier.
Mais l'indignation suscitée à Pékin par le bombardement
de l'ambassade de Chine à Belgrade au début du mois et le
tollé anti-chinois aux Etats-Unis engendré par les dernières
accusations d'espionnage nucléaire portées contre Pékin
par le Congrès américain paraissent avoir singulièrement
compromis les chances d'une reprise rapide des discussions sino-américaines.
M. Zhu a précisé à cet égard que la Chine avait
demandé de prendre clairement position contre le rapport du Congrès
sur l'espionnage "et d'effacer le très mauvais impact que ce rapport
risque d'avoir sur les relations sino-américaines en ce qui concerne
la question de l'OMC". Lors d'une visite à Paris mercredi,
la Représentante américaine pour le Commerce, Charlene Barshefsky,
avait pour sa part indiqué que les Etats-Unis continuaient à
espérer une adhésion de la Chine à l'OMC.
Chine-manifestations: La Chine a évité 72.000 manifestations
et "conflits armés" en 98 (officiel)
PEKIN, 27 mai 99 (AFP) - La Chine a évité
l'an dernier 72.000 manifestations et "conflits armés" grâce
à l'intervention de ses
médiateurs, a révélé le ministre chinois
de la Justice cité jeudi par l'agence Chine nouvelle, donnant une
idée de l'ampleur du mécontentement social dans le pays.
Les "médiateurs du peuple" chargés de résoudre les
différends "ont arrêté 36.000 conflits armés
entre plusieurs groupes et empêché 36.000 autres groupes de
plaignants de descendre dans la rue", a indiqué le
ministre, Gao Changli. M. Gao a cependant reconnu que "beaucoup
reste à faire pour juguler le nombre croissant de conflits découlant
des charges exorbitantes imposées aux paysans, des licenciements
dans les entreprises d'Etat déficitaires et des malversations lors
du relogement des habitants en zone urbaine". Lors d'une conférence
nationale, le ministre a reconnu que "la Chine est confrontée
à de nombreuses difficultés à ce moment crucial des
réformes", a-t-il reconnu, appelant le million de "comités
de médiation" du pays à "résoudre les conflits par
tous les moyens avant qu'ils ne deviennent trop aigus". La
Chine est confrontée à une montée du mécontentement
social depuis la relance de la réforme du secteur public en septembre
1997, qui se
traduit par des millions de licenciements. Des manifestations rassemblant
des milliers de salariés licenciés ou non payés ont
été
signalées dans l'ensemble du pays. Le projet
gigantesque de barrage hydro-électrique des Trois Gorges du Yangtsé,
qui doit provoquer à terme le déplacement de 1,3 million
de personnes, a également donné lieu à des protestations.
Le rapport Cox va renforcer les conservateurs en Chine et aux Etats-Unis
WASHINGTON, 26 mai (AFP) - Un rapport du Congrès
accusant la Chine d'importantes activités d'espionnage aux Etats-Unis
va renforcer les ultra-conservateurs des deux pays en leur donnant des
arguments pour dépeindre l'autre partie comme une menace, selon
des spécialistes des relations sino-américaines aux Etats-Unis.
"Les meilleurs amis des conservateurs de chacune des capitales sont les
conservateurs de l'autre", résume mercredi David Lampton, directeur
des études chinoises à l'Ecole des hautes études internationales
de l'université Johns Hopkins à Washington. "Les
fondamentalistes des deux côtés s'animent mutuellement et
c'est de toute évidence ce qui est en train de se passer", a-t-il
déclaré. Le bombardement de l'ambassade de Chine
à Belgrade le 7 mai avait déjà porté un coup
aux relations sino-américaines et déclenché une vague
d'anti-américanisme en Chine. Pékin avait
tout d'abord omis de dire que le président américain Bill
Clinton avait présenté des excuses. L'ambassade des Etats-Unis
à Pékin avait été sérieusement endommagée
après plusieurs jours de manifestations en partie orchestrées
par le gouvernement. A Washington, les analystes s'étaient
alors demandé comment des relations qui semblaient s'améliorer
il y a seulement un an avaient pu se détériorer à
ce point si rapidement. "Les durs à Pékin ont
saisi la balle au bond", voyant dans la situation la preuve d'une volonté
américaine d'affaiblir la Chine, explique un spécialiste
de la Chine au centre de recherche Carnegie Endowment for International
Peace à Washington. "Les durs de là-bas veulent
maintenir la Chine hors de l'Organisation mondiale du Commerce et la voir
revenir à l'ère pré-réformes et ils sont aidés
en cela par les durs de Washington qui veulent isoler la Chine et créer
une nouvelle guerre froide", affirme-t-il. Puis a été
publié mardi le rapport Cox du nom du représentant républicain
Christopher Cox. Selon ce rapport, la Chine a espionné systématiquement
depuis les années 1970 l'arsenal nucléaire des Etats-Unis,
obtenant des informations sur la plupart des bombes atomiques américaines,
dont la bombe à neutrons. La Chine a qualifié
"d'absurdes" mercredi les accusations d'espionnage. "Ces accusations outrées
et sensationnelles sont totalement absurdes, sans fondement et lourdes
d'arrière-pensées", a estimé le ministère chinois
des Affaires étrangères, au lendemain de la publication du
rapport Cox. Un porte-parole avait auparavant accusé
Washington de vouloir détourner l'attention du bombardement de l'ambassade
de Chine à Belgrade. Bien que le rapport Cox ait été
adopté à l'unanimité par une commission composée
de démocrates et de républicains, il a rapidement suscité
des attaques contre l'administration Clinton par des républicains
ayant en vue les élections de novembre 2000. Le dirigeant
de la majorité républicaine à la Chambre des représentants
Dick Armey à ainsi appeler le conseiller de Bill Clinton pour la
sécurité nationale, Sandy Berger, à démissionner.
En outre, certains experts craignent de nouveaux contrôles sur les
exportations américaines. Quant à l'opinion publique,
elle semble aussi voir en Pékin une menace. Selon un récent
sondage de Newsweek, 57% des Américains voient
en Pékin une menace majeure.
Chine-Xinjiang:Dix séparatistes musulmans exécutés
au Xinjiang
PEKIN, 19 mai 99 (AFP) - Dix séparatistes musulmans
ont été exécutés dans la région autonome
du Xinjiang (nord-ouest), a rapporté un quotidien local reçu
mercredi à Pékin. Les 10 condamnés, appartenant
à l'ethnie ouïgoure, majoritaire au
Xinjiang, ont été exécutés le 12 mai, a
indiqué le Quotidien du Xinjiang, daté du même jour.
Le journal n'a pas précisé où les
exécutions avaient eu lieu ni quel tribunal avait prononcé
les condamnations. Selon le quotidien, les condamnés
ont été reconnus coupables "d'activités criminelles
visant à diviser le pays", dont des meurtres et des pillages, ainsi
que du trafic d'armes et de munitions, portant au total sur huit affaires
criminelles. Le journal cite les noms de quatre "meneurs" : Abdelrahmane
Kaïm,
Abdelaziz Kazim, Wafar Saït et Wamar Kurban. Ce dernier a également
été reconnu coupable d'un attentat à la bombe, indique
le journal sans plus de précisions. Le Xinjiang est
depuis plusieurs années en proie à de fortes tensions entre
la majorité ouïgoure de confession musulmane et les Hans (Chinois
de souche) qui ne représentent que 38% de la population. Les indépendantistes
ouïgours ont été mis en cause dans plusieurs attentats
à la bombe commis au Xinjiang, mais aussi dans le reste de la Chine.
OMC : Pékin appelle les Etats-Unis et l'Europe à tenir
leur parole
PEKIN, 20 mai 99 (AFP) - La Chine a appelé jeudi
les pays occidentaux à tenir leur parole sur son adhésion
à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) d'ici à la fin
de l'année. "La Chine a noté que (...) le Canada,
les Etats-Unis et l'Europe ont
publié des déclarations soutenant l'entrée de
la Chine dans l'OMC d'ici à la fin de l'année, mais ce qui
est le plus important c'est qu'ils tiennent parole" a déclaré
le porte parole du ministère chinois des affaires étrangères
Zhu Bangzao, tout en soulignant que l'entrée de Pékin
dans l'OMC n'était pas seulement dans l'intérêt de
la Chine, mais également dans celui de l'ensemble du système
commercial mondial. M. Zhu a également repris l'idée
selon laquelle la Chine ne sacrifiera pas ses intérêts fondamentaux
pour entrée à l'OMC, déjà développée
par plusieurs hauts responsables chinois au cours des derniers jours.
"La Chine n'entrera pas à l'OMC au détriment de ses intérêts
fondamentaux (...) La Chine a également un prix maximum, un plafond
pour les concessions (qu'elle peut faire)" a-t-il dit. Les
négociations sino-américaines qui ont fait des progrès
majeurs au cours des derniers mois, ont été suspendues depuis
le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade le 7 mai dernier.
Mais alors que la Représentante américaine pour le Commerce,
Charlene Barshefsky a déclaré mercredi que les négociations
allaient "bientot" reprendre, un porte parole du ministère chinois
du commerce extérieur et de la cooperation économique (MOFTEC)
a déclaré jeudi qu'aucune invitation n'avait été
adressée à la partie américaine. Le 17
mai, le ministre du MOFTEC Shi Guangsheng, cité par l'agence Chine
nouvelle avait déjà averti que la Chine était arrivée
à la limite de ses concessions pour accéder l'OMC et
dans les négociations avec les grandes puissances commerciales.
"Il y a des limites à ce que la Chine peut offrir. Nous n'irons
jamais au-delà de cette limite en prenant des engagements", avait-il
déclaré.
Chine-USA-espionnage : Pékin dément les dernières
allégations d'espionnage nucléaire
PEKIN, 20 mai 99 (AFP) - La Chine a démenti jeudi
les nouvelles allégations d'espionnage portées contre elle
dans un rapport
confidentiel du Congrès qui a fait l'objet de fuites dans la
presse américaine samedi dernier, affirmant que celles-ci étaient
"inventées de toutes pièces". "Certaines
personnes aux Etats-Unis ont lancé des accusations infondées
(après le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade
par l'OTAN) en intensifiant leur campagne mensongère sur le vol
de
technologie nucléaire ou les contributions politiques", a déclaré
le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères
Zhu Bangzao au cours d'un point de presse. M. Zhu a ajouté
que leur "but véritable" était de susciter un climat anit-chinois
aux Etats-Unis afin de "détourner l'attention des gens du bombardement
de l'ambassade de Chine" . Ce bombardement qui a fait trois
morts et 20 blessés le 7 mai dernier a suscité une vague
de manifestations anti-OTAN en Chine durant lesquelles les manifestants
ont endommagé l'ambassade des Etats-Unis à Pékin et
mis le feu au consulat américain à Chengdu (sud-ouest).
Une semaine après ces manifestations, plusieurs médias américains
ont fait état le week-end dernier des conclusions d'un rapport,
non encore
publié, d'une commission de la Chambre des représentants,
présidée par le républicain Christopher Cox, sur les
transferts de technologie à la Chine. Selon ces fuites,
la Chine aurait obtenu plus d'informations sensibles sur des armes nucléaires
américaines que les responsables à Washington ne le pensaient
jusqu'à présent. Pékin aurait notamment obtenu des
informations sur sept armes de l'arsenal nucléaire américain,
dont l'ogive W-88 du missile Trident destiné aux sous-marins, sur
le missile M-87 et le missile de longue portée Minuteman.
Une grande partie de ces informations auraient été recueillies
par les services d'espionnage chinois pendant les années 1980 et
d'autres l'auraient été au cours de la présidence
de Bill Clinton, selon la
chaine de télévision américaine CNN.
USA-Chine-espionnage:Relations commerciales avec la Chine : mise
en garde de Trent Lott
WASHINGTON, 20 mai 99 (AFP) - Un rapport parlementaire
sur des activités présumées d'espionnage de la Chine
révélera des "mégatonnes"d'informations qui ont nui
à la sécurité nationale des Etats-Unis, a affirmé
jeudi le leader de la majorité républicaine au Sénat,
Trent Lott. Et Washington ne pourra ignorer ces accusations
dans les discussions à venir sur l'adhésion de la Chine à
l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), a-t-il averti. Une
commission spéciale de la Chambre des représentants, présidée
par le républicain Christopher Cox, enquête sur ces activités
présumées d'espionnage et rendra ses conclusions publiques
mardi prochain, selon un porte-parole parlementaire. Le document
révélera des activités d'espionnage qui ont causé
des
dommages à la sécurité nationale américaine
qu'il faut presque "mesurer en mégatonnes", a affirmé Trent
Lott, en qualifiant la politique du président Bill Clinton envers
la Chine d'"échec colossal". M. Lott a d'ores et déjà
averti qu'il faudra en tenir compte dans les négociations commerciales
avec la Chine, qu'il a accusé d'activités de "dumping" sur
les marchés américains, de transferts technologiques inappropriés
et de violations de droits de l'homme. "Je ne pense pas que
nous pouvons avoir confiance dans les Chinois en ce qui concerne le respect
des engagements en matière commerciale", a affirmé M. Lott.
"Nous devrions exiger un bon accord pour nous, et plus important, qu'il
soit appliqué". La Chine a démenti jeudi les
nouvelles allégations d'espionnage portées contre elle dans
ce rapport confidentiel du Congrès. Selon des fuites
à la presse, la Chine aurait obtenu plus d'informations sensibles
sur des armes nucléaires américaines que les responsables
à Washington ne le pensaient jusqu'à présent.
Les négociations sino-américaines sur l'accession de la Chine
à l'OMC vont bientôt reprendre, avait indiqué mercredi
la Représentante américaine pour le Commerce, Charlene Barshefsky.
OMC-Chine-brevets : Propriété intellectuelle:
La Chine progresse
TOKYO, 20 mai 99 (AFP) - Partie de très bas,
la Chine progresse dans la protection de la propriété intellectuelle
mais son entrée éventuelle à l'Organisation Mondiale
du Commerce (OMC) devrait être conditionnée à de nouveaux
efforts, selon des experts de grands pays industrialisés.
Ces experts participent à Tokyo à la première réunion
informelle des directeurs des offices des brevets des principaux pays industrialisés.
Cette réunion, présidée par Takeshi Isayama, commissaire
de l'Office
des brevets du Japon, a rassemblé mercredi et jeudi les représentants
du pays du G7 (à l'exception notable de l'Italie), de la Commission
Européenne et de l'Office européen des brevets.
Parmi les thèmes évoqués figuraient "l'amélioration
de la protection
des marques célèbres" ainsi que "l'impact de l'augmentation
préoccupante de la contrefaçon". "La réalité
de ce que j'ai pu observer récemment en Chine, indiquait M. Isayama
lors de la conférence de presse clôturant la réunion,
c'est
que l'enthousiasme en faveur de la protection de la propriété
ntellectuelle va croissant". "D'autre part, ajoutait-il, il
y a eu une augmentation phénoménale de la contrefaçon
et de la piraterie made in China". Mais, "ce n'est pas parce que la Chine
enregistre un grand nombre de cas de violations (des droits de propriété
intellectuelle) qu'on doit en déduire qu'elle ne s'attaque pas au
problème de manière correcte". Selon M. Isayama,
les responsables chinois, à commencer par le Premier ministre Zhu
Rongji, sont parfaitement conscients de l'enjeu."Ils craignent que la contribution
que la Chine pourra faire dans l'avenir (à la croissance de l'économie
et du commerce mondial) ne soit pas appréciée à sa
juste valeur si cette question n'est pas réglée".
Selon le responsable japonais, "la Chine est confrontée à
un problème que le Japon a connu dans le passé: l'image d'un
producteur de produits copiés à bas prix". "C'est une expérience
que le Japon peut partager avec la Chine". Pour Daniel
Hangard, directeur général de l'Institut national de la propriété
intellectuelle (INPI-France), il est vrai que la Chine a effectué
de réels progrès.
"La Chine vient de très loin", a-t-il dit
à l'AFP. S'agissant du dossier OMC, selon les secteurs industriels
et les pays, "on trouve des gens pour penser que ces progrès doivent
être encouragés par une entrée, et d'autres pour affirmer
que les Chinois trichent et tiennent un double langage".
Il estime que l'accord pourrait se faire sur une entrée à
l'OMC liée à un engagement de la Chine de continuer à
améliorer la situation. "Il faut atteindre un certain niveau de
développement pour comprendre que le progrès par l'innovation
est préférable au progrès par la copie". C'est ce
que les pays les plus avancés ont assimilé depuis plus ou
moins longtemps, "mais nous sommes l'exception". D'autre part,
c'est souvent lorsque ses produits commencent eux-mêmes
à être copiés qu'un pays délinquant rejoint
le camp des défenseurs de la propriété industrielle.
Ce fut le cas du Japon dans les années 80, de la Corée du
Sud plus récemment, et, selon M. Hangard, la Chine découvre
à son tour que ses industriels peuvent être piratés...
par les Vietnamiens. Au crédit des autorités
chinoises, il cite la création d'un office des brevets digne de
ce nom. Par contre, ajoute-t-il, "il y a encore des problèmes sérieux
sur les copyrights et la protection des marques". En dépit
de la détermination réelle des autorités centrales
chinoises, il faut prendre la mesure des intérêts en cause,
rappellent les experts des pays industrialisés. Il y a l'emploi
de centaines de milliers, voire de millions de gens, le rôle de l'armée
dont les "affaires" ne sont pas toujours très regardantes sur la
propriété intellectuelle, la corruption qui s'alimente de
la contrefaçon et finalement la taille même du pays, qui limite
l'efficacité des contrôles.
Cinquante dissidents demandent à commémorer la répression
de Tiananmen
PEKIN, 19 mai 99 (AFP) - Cinquante dissidents chinois
ont déposé mercredi une demande de rassemblement pour commémorer
le dixième anniversaire de la répression des manifestations
de la place Tiananmen en faveur de la démocratie, a-t-on appris
de source proche de l'opposition. La demande a été
déposée par quatre membres du Parti démocrate chinois
(PDC - interdit) auprès de la police de Hangzhou (est), a indiqué
depuis Hong Kong le Centre d'information sur les droits de l'homme et le
mouvement démocrate en Chine. Les cinquante signataires
souhaitent se rassembler dans un parc de la ville le 3 juin, veille de
l'anniversaire de la répression du "Printemps de Pékin" par
l'armée chinoise, a précisé l'organisation dans un
communiqué. La police a fait remplir aux quatre délégués,
dont un dénommé Wang Rongqing, des formulaires de demande
de rassemblement, sans indiquer si
la permission serait accordée. Les chances d'organiser
le rassemblement semblaient extrêmement faibles, les autorités
ayant réaffirmé leur intention de maintenir à tout
prix "la stabilité" du pays à l'approche de l'anniversaire
de Tiananmen. Le PDC a lancé en juin 1998 un défi
sans précédent au régime chinois en déposant
une demande de reconnaissance officielle auprès des
autorités de Hangzhou. Le fondateur du parti, Wang Youcai, a
été depuis condamné à 11 ans de prison pour
atteinte à la sécurité de l'Etat. Comme
chaque année à l'approche du 4 juin, plusieurs dissidents
ont été interpellés ces dernières semaines
dans l'ensemble du pays. Selon le Centre d'information de Hong
Kong, un ancien dirigeant des étudiants de 1989, Jiang Qisheng a
ainsi été emmené de son domicile dans la nuit de mardi
à mercredi par une dizaine de policiers qui ont fouillé son
appartement pendant deux heures. Il n'avait toujours pas été
relâché mercredi en milieu d'après-midi.
En revanche, trois des quatre dissidents interpellés le 11 mai à
Pékin lors des manifestations contre le bombardement de l'ambassade
de Chine à Belgrade par l'OTAN ont été relâchés,
selon la même source. Cao Jiahe, Gao Wei et Yu Zhenbin avaient été
interpellés alors qu'ils s'apprêtaient à distribuer
des tracts demandant des réparations au régime pour la répression
de 1989. On reste cependant sans nouvelles de Lu Guangwen,
le quatrième opposant interpellé lors de ces manifestations
organisées avec l'aval du pouvoir, selon le Centre d'information.
Le gouvernement chinois a indiqué qu'il soutenait les manifestations
parfois violentes qui se sont déroulées devant les représentations
américaines et britanniques en Chine après le bombardement
du 7 mai à Belgrade. Mardi, le Free China Movement,
qui rassemble des opposants chinois à New York, a accusé
le régime communiste d'avoir "cyniquement utilisé les
manifestations contre l'OTAN pour déclencher une dangereuse
vague nationaliste en Chine".
L'ancien chef du parti Zhao Ziyang reste un paria dix ans après
PEKIN, 19 mai 99(AFP) - Dix ans jour par jour après
sa dernière apparition publique, Zhao Ziyang, l'ancien chef du parti
communiste chinois déchu après la répression sur la
place Tiananmen en 1989, est toujours un paria du régime tandis
que son nom reste largement tabou dans la presse officielle.
"Vos intentions sont bonnes, vous voulez améliorer le pays" déclarait
celui qui fut considéré un temps comme le dauphin du
patriarche Deng Xiaoping, le 19 mai 1989, les larmes aux yeux, aux étudiants
qui faisaient la grève de la faim sur la place Tiananmen, s'excusant
d'être "venu trop tard". Quelques heures plus tard, le
Premier ministre Li Peng décrétait la loi martiale à
Pékin, prélude à la répression du mouvement
démocratique du second "Printemps de Pékin" qui allait faire
officiellement plusieurs centaines de morts durant la nuit du 3 au 4 juin.
Trois semaines plus tard, Zhao, accusé d'avoir soutenu le mouvement,
était pour sa part officiellement remercié et remplacé
par Jiang Zemin.
Aujourd'hui âgé de 79 ans, l'ancien secrétaire
général du parti vit toujours à Pékin où
il n'occupe plus aucune fonction politique.
Après avoir au cours des premières années
bénéficié d'un traitement relativement clément
qui lui permettait notamment de se déplacer en Chine ou de jouer
au golf, l'un de ses sports favoris, Zhao Ziyang passe pour avoir fait
l'objet d'un durcissement de ses conditions après le XVème
Congrès du PCC de septembre 1997. Selon des sources
dissidentes chinoises, le renforcement de la
surveillance serait lié à l'envoi par M. Zhao d'une lettre
ouverte au PCC dans laquelle il aurait réclamé la révision
du jugement officiel sur Tiananmen qualifiant les manifestations pro-démocratiques
de 1989 de "rébellion contre-révolutionnaire".
"Depuis septembre 1997, il ne peut ni voir ses amis, ni quitter Pékin,
ni même faire une promenade sans autorisation (...) il est
toujours privé de ses droits les plus élémentaires"
révélait en mars dernier le centre d'Information sur les
droits de l'homme et le
mouvement démocratique en Chine, citant des membres de sa famille.
Mais malgré cette surveillance renforcée, sa santé
et son moral seraient, à en croitre le centre, "excellents".
Après des années de silence officiel, son nom a refait très
timidement surface en décembre dernier lors du 20ème anniversaire
du lancement des réformes de Deng, dont il a été l'un
des principaux partisans. Rendant compte de ces réformes
lors d'une émission, la télévision centrale chinoise
avait brièvement fait allusion au fait que Zhao avait dirigé
le parti communiste chinois, avant de souligner aussitôt qu'il "avait
commis des erreurs par la suite". Partisan convaincu des réformes,
il avait accédé à la tête du gouvernement
chinois en 1980 après avoir avoir remis sur pied l'économie
du Sichuan, la province la plus peuplée de Chine, grâce
à de nouvelles méthodes de gestion qui devaient servir d'exemple
au reste de la Chine. Il avait ensuite accédé
à la tête du PCC en janvier 1987, succédant à
Hu Yaobang, lui même évincé pour avoir manqué
de poigne face à l'agitation étudiante de l'hiver 1986-87.
"Zhao a été le seul secrétaire général
du parti à préconiser que les toutes les questions importantes
soient réglées par des méthodes démocratiques
et légales, mais malheureusement ses idées n'ont pas été
suivies" se souvient son ancien secrétaire Bao Tong, qui vit à
Pékin après avoir effectué sept ans de détention
pour propagande contre-révolutionnaire et divulgation de secrets
d'Etat. "Zhao était comme une chaude brise de printemps,
il écoutait les opinions des autres et les encourageait à
s'exprimer (...) Il était prudent sur les questions importantes
mais en même temps très ferme, cela n'a pas été
facile pour lui" conclut Bao Tong.
Kosovo-Chine-OTAN : Les Occidentaux ont voulu déstabiliser
la Chine, selon le Quotidien du Peuple
PEKIN, 19 mai 99 (AFP) - Les pays occidentaux ont délibérément
tenté de mettre fin à la "stabilité" politique qui
prévaut en Chine depuis l'écrasement du Printemps de Pékin
en juin 1989 en bombardant l'ambassade de Chine à Belgrade, accuse
mercredi le Quotidien du Peuple. "Nous avons maintenu la stabilité
et le développement et accompli des réalisations que les
forces ennemies en Occident ne pouvaient plus tolérer", écrit
l'organe du Parti communiste chinois (PCC) dans son éditorial consacré
au bombardement du 7 mai. "C'est pourquoi ils tentent de nous
inquiéter pour pouvoir agir contre nous par la menace en période
de troubles", ajoute le journal,dont l'éditorial est repris par
l'ensemble de la presse nationale. Selon le quotidien,
les Occidentaux "sont porteurs d'intentions encore plus mauvaises" que
le bombardement de l'ambassade de Chine par l'OTAN. Le journal,
faisant écho à la ligne définie la semaine dernière
par le président Jiang Zemin, estime que "la condamnation la plus
énergique que peut apporter le peuple chinois (à la destruction
de l'ambassade) consiste à maintenir l'unité et la stabilité
du pays". Le bombardement de l'ambassade de Chine à
Belgrade, qui a fait trois morts et six blessés graves, a donné
lieu à trois jours de manifestations violentes contre les représentations
américaines et britanniques en Chine. Les médias ont pendant
cette période passé sous
silence les excuses des dirigeants de l'OTAN ainsi que la thèse
de l'"erreur" invoquée par l'Alliance atlantique. Les
autorités chinoises ont fait preuve d'une nervosité accrue
ces derniers mois à l'égard de la contestation politique
et sociale, à l'approche du dixième anniversaire de la répression
de Tiananmen, le 4 juin. Le pouvoir répète depuis dix ans
que cette répression, qui a coûté
la vie à des centaines de manifestants, était nécessaire
pour maintenir la stabilité du pays, condition de son développement
économique.
France-Chine-métro:Alstom signe le contrat de la 3e ligne
du métro de Shanghaï
PARIS, 18 mai 99(AFP) - Le groupe français Alstom
a signé un contrat, qui avait déjà fait l'objet d'une
lettre d'intention, portant sur l'équipement de la troisième
ligne du métro de Shanghaï d'une valeur de 203 millions d'euros
(1,33 md de F), a-t-il annoncé mardi. Le contrat porte
sur la livraison de 28 rames de six voitures. Une entente avait été
signée en septembre entre Alstom et la société Shanghai
Mass Transit Pearl Line Development Corporation. Le protocole
de financement a été signé mardi à Paris par
le ministre de l'Economie et des Finances Dominique Strauss-Kahn et l'ambassadeur
de Chine en France M. Wu. Il porte sur 1,08 md de F, dont 648 MF sur la
base d'un prêt d'Etat à des conditions tout à fait
avantageuses, et 432 MF de crédit bancaire garanti par la Coface.
Alstom fournira les voitures, la signalisation, les télécommunications,
l'alimentation en énergie, la caténaire, la
billetterie et les équipements de maintenance et de station.
Le génie civil et les équipements fixes seront assurés
par les Chinois.
La nouvelle ligne reliera les quartiers sud-est aux quartiers
nord de Shanghaï. Longue de 24,9 km, elle aura une capacité
de 356 passagers assis (et 2.140 debout) et circulera à une vitesse
de 80 km/h. Elle devrait entrer en service courant 2000. Les
deux premières lignes du métro de Shanghaï avaient été
attribuées en 1989 aux allemands Siemens et AD-Tranz, consortium
qui était
également le principal concurrent d'Alstom pour la troisième
ligne de métro. La victoire d'Alstom efface le revers
essuyé par le groupe français à Canton au début
de la décennie, lorsque la France avait été exclue
de la construction du métro de la grande ville du sud en représailles
aux ventes de Mirage à Taïwan.
La Chine a l'impression d'être devenue le bouc émissaire
des Etats-Unis (AFP, 17/5/99)
Dix jours après le bombardement de son ambassade à Belgrade
par l'OTAN, la Chine s'efforçait lundi de faire face à un
regain d'allégations d'espionnage portées contre elle par
Washington durant le week-end, avec l'impression d'être devenue le
bouc émissaire des Etats-Unis. "Il n'existe aucune preuve (des allégations
d'espionnage)... il s'agit d'un effort pour obtenir la démission
de Bill Clinton", a commenté le professeur Jia Qingguo, un spécialiste
des relations sino-américaines de l'Université de Pékin,
interrogé par l'AFP. "Il y a beaucoup de fumée mais pas de
feu", a renchéri un expert occidental des questions nucléaires
à Pékin, en jugeant lui-aussi qu'il s'agit avant tout d'un
problème intérieur américain.
"Tout le monde espionne tout le monde aujourd'hui, et dire le contraire
serait nier l'évidence, mais critiquer systématiquement les
Chinois est très à la mode parmi les opposants au président
Clinton. Autrefois c'étaient les Russes, mais aujourd'hui les Chinois
sont les seuls méchants qui restent", note-t-il, tout en relevant
que le seul "espion" découvert à ce jour par Washington,
Wen Ho Lee, un scientifique d'origine taïwanaise, a seulement été
démis de ses fonctions au laboratoire de Los Alamos (Nouveau Mexique).
Les allégations d'espionnage nucléaire de la Chine aux Etats-Unis
ont rebondi durant le week-end avec l'utilisation par plusieurs médias
américains de fuites d'un rapport confidentiel du Congrès
affirmant que le programme d'armes nucléaires chinois avait largement
profité du vol de technologies américaines. L'ambassadeur
de Chine aux Etats-Unis Li Zhaoxing a dès dimanche rejeté
ces allégations. "C'est une fabrication intentionnelle et délibérée
d'histoires, une insulte aux Chinois", a-t-il affirmé sur NBC. Son
démenti, tout comme les nouvelles allégations d'espionnage,
ont en revanche été totalement passés sous silence
lundi par la presse officielle chinoise. Selon les fuites parues dans la
presse américaine, la Chine aurait obtenu des informations sur sept
armes de l'arsenal nucléaire américain, dont l'ogive W-88
du missile Trident destiné aux sous-marins, le missile M-87 et le
missile de longue portée Minuteman. Pékin aurait réuni
ces informations, pour la plupart pendant les années 80, en espionnant
notamment cinq grands laboratoires nucléaires américains.
La Chine aurait également obtenu notamment des informations sur
des systèmes de guidage et de propulsion de missiles, selon CNN.
Ces dernières allégations surgissent une semaine après
des manifestations monstres organisées à travers la Chine
pour protester contre le bombardement de l'ambassade chinoise à
Belgrade par l'OTAN qui a fait trois morts et 20 blessés. Ces manifestations
ont encore fait monter d'un cran la tension entre Pékin et Washington.
Les relations bilatérales buttaient déjà sur une série
de contentieux allant de l'énorme excédent commercial chinois
à la situation des droits de l'homme en Chine, en passant par Taïwan
ou les ventes américaines de matériel de haute technologie
à la Chine. Le différend sur l'espionnage nucléaire
est pour sa part apparu en mars dernier, un mois avant une visite du Premier
ministre chinois Zhu Rongji à Washington durant laquelle les deux
pays ont échoué de peu à conclure un accord sur l'entrée
de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Bien que
le gouvernement chinois ait dès mardi dernier fait savoir qu'il
souhaitait poursuivre les discussions sur l'OMC, malgré le bombardement
de son ambassade à Belgrade, aucune date n'a été fixée
pour la reprise de ces négociations, en principe prévue pour
cette semaine à Pékin. "La politique intérieure américaine
est la principale raison des nombreuses difficultés surgies dans
les relations (sino-américaines)", a estimé M. Jia Qingguo,
qui a invité les politiciens américains à faire preuve
d'une attitude "plus responsable" en la matière.
Le bombardement de Belgrade donne lieu à un raidissement politique
à Pékin (AFP, 17/5/99)
Le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade donne lieu
à un raidissement politique à Pékin, où les
autorités tentent de rester en phase avec le ressentiment populaire
contre l'OTAN, tout en maintenant le cap sur l'ouverture et les réformes.
Alors que les manifestations devant l'ambassade des Etats-Unis à
Pékin ont pris fin mardi dernier, des millions de Chinois doivent
depuis participer, au sein de leur université ou de leur entreprise,
à des "réunions" pour "étudier" les dernières
déclarations des
autorités."Les cadres et les masses de toutes les provinces
continuent à étudier le discours du président Jiang
Zemin", titre lundi le Quotidien de Pékin.Le numéro un chinois,
tout en dénonçant les ambitions "hégémoniques"
des Etats-Unis et en apportant son soutien aux "justes actions" des manifestants
contre "l'atrocité perpétrée par l'OTAN", a appelé
jeudi ses compatriotes à se remettre au travail. Il a également
plaidé pour la poursuite de la coopération avec le reste
du monde au nom du développement économique. Le discours,
prononcé dans le cadre solennel du Palais du Peuple, a été
salué par la direction communiste au grand complet, écoutant
debout "L'Internationale". Depuis, la "ligne" a été imposée
dans tout le pays par les différents échelons du Parti communiste
chinois (PCC) lors de réunions réminiscentes de la "Révolution
culturelle" où chacun lève le poing en criant "A bas l'impérialisme
américain". La télévision nationale a longuement diffusé
les commentaires des "forces vives du pays" approuvant sans réserve
le point de vue présidentiel. Même les ouvriers occupés
à la réfection de la place Tiananmen, au coeur de Pékin,
ont été montrés en pleine lecture du discours de M.
Jiang. Parallèlement, la langue de bois fait un retour en force.
L'OTAN est forcément "sous direction américaine", la destruction
de l'ambassade systématiquement "barbare" et ses trois victimes
"des martyrs" à "donner en exemple à la jeunesse". "Les autorités
tentent de canaliser la réaction populaire en maintenant les étudiants
sur les campus, plutôt que de les laisser jeter des pierres contre
l'ambassade des Etats-Unis", commente un diplomate asiatique, qui souligne
que les autorités craignent d'être débordées
en cas de manifestation. Le bombardement de Belgrade s'est produit un mois
avant le 10ème anniversaire de la répression des manifestations
de Tiananmen en faveur de la démocratie, et deux semaines après
le rassemblement silencieux de 10.000 adeptes d'une secte devant le siège
du régime chinois, qui a pris le régime au dépourvu.
Les médias diffusent largement la nécessité de maintenir
le calme. "En tant qu'étudiants, nous ne pouvons faire grand chose
d'autre qu'étudier d'arrache-pied, afin de préparer l'avenir",
déclare le dirigeant d'un "syndicat" étudiant au journal
China Daily."Nous allons nous efforcer de contribuer à la stabilité
de la société afin de réduire au minimum les effets
(du bombardement) sur notre pays". Pour Jean-Pierre Cabestan, directeur
du Centre d'études français sur la Chine contemporaine à
Hong Kong, "les autorités ont utilisé le bombardement de
Belgrade pour remettre à l'honneur un discours nationaliste qui
sert de ciment face à l'adversité". "A un mois de l'anniversaire
de Tiananmen, il était difficile de résister à la
tentation", estime-t-il. Mais le pouvoir ne peut empêcher "que se
poursuive en toile de fond la perte de contrôle progressive de l'Etat
et du parti sur la société chinoise", ajoute M. Cabestan.
De l'avis des experts, le raidissement pourrait se prolonger au moins jusqu'à
l'anniversaire de la répression de Tiananmen, le 4 juin, voire jusqu'aux
célébrations du cinquantième anniversaire du régime,
le 1er octobre. "A plus long terme, le pragmatisme l'emportera. La Chine
ne prendra pas le risque d'une rupture avec les Occidentaux si cela va
à l'encontre de ses intérêts", prévoit le diplomate.
Les révélations d'espionnage nucléaire de la
Chine aux Etats-Unis rebondissent (AFP, 16/5/99)
Les regrets américains après le bombardement de l'ambassade
de Chine à Belgrade ont été estompés dimanche
par de nouvelles révélations d'espionnage chinois visant
les Etats-Unis, concernant des armes nucléaires.Ces accusations,
contenues dans un rapport confidentiel du Congrès qui a fait l'objet
de fuites dans la presse, ont été cependant rejetées
dimanche par l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis Li Zhaoxing."C'est une
fabrication intentionnelle et délibérée d'histoires,
une insulte aux Chinois", a-t-il affirmé sur NBC. "Je peux vous
assurer que nous n'avons jamais volé ce que vous appelez de la haute
technologie aux Etats-Unis".Mais le Représentant républicain
Christopher Cox, à la tête de la commission ayant rédigé
le rapport de quelque 700 pages a indiqué qu'il n'y avait "aucun
doute" que le programme d'armes nucléaires chinois avait profité
du vol de technologies américaines. M. Cox a refusé de parler
du contenu du rapport et a accusé la Maison Blanche d'être
à l'origine des fuites. "Je suis bien convaincu que nous pourrons
le diffuser très prochainement", a-t-il dit sur ABC. Selon les fuites
parues dans la presse, la Chine a obtenu des informations sur sept armes
de l'arsenal nucléaire américain, dont l'ogive W-88 du missile
Trident destiné aux sous-marins, sur le missile M-87 et le missile
de longue portée Minuteman. Pékin aurait collecté
ces informations en espionnant notamment cinq grands laboratoires nucléaires
américains. Une grande partie de ces informations auraient été
recueillies par les services d'espionnage chinois pendant les années
1980 et d'autres l'auraient été au cours de la présidence
de Bill Clinton. La chaîne de télévision ABC a également
affirmé dimanche que cet espionnage "continuait" et précisé
que la Chine avait utilisé de la technologie volée concernant
la bombe à neutrons, pour une série de tests effectués
dans les années 80. La Chine aurait également obtenu notamment
des informations sur des systèmes de guidage et de propulsion de
missiles, selon
CNN. Le rapport du Congrès conclut qu'il est difficile de déterminer
quelles informations ont été obtenues par espionnage et lesquelles
ont été glanées en travaillant avec la Russie ou bien
dans des documents américains. Déjà en avril, sept
agences de renseignement américaines avaient accusé la Chine
d'avoir volé des secrets nucléaires américains dont
des informations concernant l'ogive nucléaire la plus avancée,
dans un rapport remis au Congrès et à la Maison Blanche.
Le New York Times, citant des responsables du renseignement américain
a par ailleurs rapporté vendredi que la Chine se préparait
à déployer des missiles équipés d'une ogive
conçue grâce à des technologies sensibles volées
aux Etats-Unis. Pékin devrait déployer en 2002 ou 2003 ces
missiles Dong Feng-31 comportant une petite ogive similaire à celle
de l'ogive américaine W-70, ou bombe à neutrons, selon le
quotidien. Ces révélations font suite à de récentes
allégations d'espionnage au profit de la Chine mettant en cause
un chercheur d'un laboratoire américain. En mars, un scientifique
américain d'origine taïwanaise, accusé d'avoir transmis
des informations à la Chine, avait été démis
de ses fonctions au laboratoire de Los Alamos (Nouveau Mexique).
Pékin et Moscou resserrent les rangs mais pas d'alliance en
perspective (AFP, 13/5/99)
Les bombardements de l'OTAN en Yougoslavie ont pu attiser les sentiments
anti-américains en Chine et en Russie mais il est peu probable qu'un
axe Pékin-Moscou se constitue pour contrer la domination américaine
sur la scène internationale, selon des experts. La Chine et la Russie
avaient déjà commencé à coordonner leur opposition
aux Etats-Unis sur des questions précises d'intérêt
commun avant que n'éclate le conflit au Kosovo, font remarquer universitaires
et diplomates. Si la crise dans les Balkans a peut-être accéléré
un rapprochement entre Moscou et Pékin, les ambitions plus larges
des deux capitales divergent trop et leurs relations sont trop teintées
de méfiance pour que ces événements conduisent à
une alliance durable entre les deux pays. "Ce qui est troublant, c'est
que les Américains et l'OTAN ont réussi à se mettre
à dos en même temps la Chine et la Russie",
commentait cette semaine James Lilley, ancien ambassadeur des Etats-Unis
à Pékin, après le bombardement de l'ambassade de Chine
à Belgrade. Moscou et Pékin pourraient coordonner plus encore
leurs actions au sein des Nations unies et d'autres forums internationaux
en vue de mettre fin à la campagne de l'Organisation du traité
de l'Atlantique-Nord (OTAN) en Yougoslavie, estiment M. Lilley et d'autres
experts. Les deux pays tenteront par ailleurs d'obtenir des concessions
des Etats-Unis sur d'autres questions, ajoutent-ils. Mais leurs tentatives
d'adopter une politique commune dans certains domaines, telles que la déclaration
sino-russe sur le projet de défense anti-missiles américain
le mois dernier, ne sont qu'une "sorte de gentil petit flirt", estime M.
Lilley. "Ils peuvent se retrouver dans le même lit mais ils ne feront
pas les mêmes rêves", plaisante-t-il. D'autres notent que,
lorsque l'émissaire russe sur le Kosovo, Viktor Tchernomyrdine,
s'est rendu cette semaine à Pékin, ce n'est pas pour proposer
un nouveau plan de règlement du conflit mais pour tenter de convaincre
la Chine de soutenir les principes déjà établis par
le Groupe des Huit, qui comprend les sept pays les plus industrialisés
et la Russie. Le G8 est une des rares organisations où la Russie
est
accueillie à la même table que les démocraties les
plus puissantes et Moscou souhaite préserver ce statut, soulignent-ils.
Cette alliance existait déjà à l'état embryonnaire
avant le lancement de la campagne de l'OTAN en mars, estiment des spécialistes
de la Chine. "Ce qu'ont fait les Etats-Unis et l'OTAN ces dernières
années, c'est de pousser ces deux pays à se rapprocher et
le Kosovo n'en est que le dernier exemple", estime Wang Jianwei, professeur
à l'Université du Wisconsin et spécialiste de la politique
extérieure de la Chine. L'élargissement de l'OTAN malgré
l'opposition de la Russie et le renforcement de l'alliance de sécurité
des Etats-Unis avec le Japon sont d'autres exemples. La doctrine d'Evgueni
Primakov, démis mercredi de ses fonctions de Premier ministre, prônant
un "triangle stratégique" Chine-Russie-Inde "jouit d'un soutien
significatif à travers tout l'éventail politique russe",
affirme dans la revue Foreign Affairs Samuel Huntington, professeur à
l'Université de Harvard .
Tous les experts du domaine s'accordent pour reconnaître qu'une
myriade de facteurs culturels, historiques et idéologiques
plaident contre l'apparition d'un véritable pôle russo-chinois
capable de contrer les objectifs américains. Mais ces facteurs,
selon certains, sont en train d'être éclipsés par de
nouvelles réalités issues de l'effondrement de l'Union soviétique
en 1991. "Ce sera un pacte relâché mais qui placera constamment
ces pays du côté opposé des Etats-Unis sur les questions
de sécurité",
prédit Gary Dempsey du Cato Institute, un groupe de réflexion
en politique étrangère basé à Washington.
La Chine lance deux satellites civils avec le lanceur Longue Marche
4B
PEKIN, 10 mai (AFP) - La Chine a lancé avec succès lundi
deux satellites civils grâce à son lanceur Longue Marche 4B
à partir de la base de Taiyuan (nord), a annoncé l'agence
Chine nouvelle. L'agence de presse a précisé
que les deux satellites, le satellite météo Fengyun 1 et
le satellite scientifique "Experiment 2", les premiers satellités
chinois à être lancés cette année, l'avaient
été grâce à la fusée Longue Marche 4B,
une version améliorée de la fusée Longue Marche 4.
LM 4B mesure 44,1 m de long et peut mettre sur orbite des satellites de
1.500 kg, précise Chine nouvelle. La Chine qui s'est emparée
de 9% du marché mondial du lancement de satellites commerciaux,
a procédé à six lancements l'an dernier. Le dernier
en date remonte au 19 décembre lorsque deux satellites du réseau
Iridium avaient été mis sur orbite par une fusée Longue
Marche 2C. Elle devrait à nouveau procéder à six lancements
de satellites cette année avec différents modèles
de fusée Longue Marche. La Chine s'est lancée sur le
marché des lanceurs de satellites dans les années 1970 et
se présente comme une alternative bon marché aux
fusées américaine Atlas et européenne Ariane.
Elle a des commandes portant sur 15 lancements de satellites commerciaux
d'ici à 2006. Elle a utilisé jusqu'à présent
diverses fusées de la famille Longue Marche, en particulier le lanceur
Longue Marche 2C et se prépare à développer deux nouveaux
types de lanceurs, LM 1D et LM 3C, selon des responsables de l'industrie
spatiale chinoise.
Allemagne-Chine-OTAN : Visite réduite pour Gerhard Schroeder
en Chine
BONN, 10 mai (AFP) - La visite officielle
que le chancelier allemand Gerhard Schroeder doit effectuer du 11 au 15
mai en Chine a été réduite à une simple visite
de travail, après le bombardement de l'ambassade de Chine à
Belgrade, a indiqué lundi le secrétaire d'Etat à la
Chancellerie Michael Steiner. Dans un entretien à la
télévision publique ARD, M. Steiner a souligné que
cette visite se faisait "sur fond de crise au Kosovo" et que le programme
devrait en "être "réorganisé", précisant que
le chancelier ne serait pas, comme initialement prévu, accompagné
d'une importante délégation économique.
"La partie chinoise a clairement indiqué qu'au vu des circonstances,
le voyage d'une délégation économique serait inappropriée",
a expliqué M. Steiner. Une visite de M. Schroeder à
Shangaï, prévue dans le programme initial, a également
été annulée, a-t-il précisé. Evoquant
le bombardement de l'ambassade de Chine, M. Steiner a assuré que
le gouvernement allemand tenterait de convaincre les autorités chinoises
que cet "épouvantable accident" n'avait rien d'intentionnel.
Le secrétaire d'Etat a également ajouté que rien n'indiquait
à sa connaissance, que la Chine opposerait un veto à une
éventuelle résolution du Conseil de sécurité
des Nations unies. "Il est dans l'intérêt de la Chine que
l'on parvienne à une position commune au sein du Conseil de sécurité",
a-t-il ajouté. M. Schroeder sera le premier dirigeant
occidental à faire le voyage de Pékin depuis le bombardement
"par erreur" par des missiles de l'OTAN de l'ambassade de Chine à
Belgrade, et même depuis le début des frappes en Yougoslavie,
dont la Chine exige l'arrêt au nom du principe de non-ingérence
dans les affaires intérieures d'un Etat souverain. Selon
le programme initial, M. Schroeder devait se rendre mercredi en Chine pour
une visite de quatre jours, au cours de laquelle il doit diriger pour l'Union
européenne le 2ème sommet Chine-UE prévu le 13 mai
à Pékin.
La Chine suspend ses relations militaires avec les Etats-Unis (AP,
10/5/99)
La Chine a suspendu lundi ses relations militaires avec les Etats-Unis
suite au bombardement de son ambassade en Yougoslavie. Dans le même
temps, des étudiants en colère ont à nouveau manifesté
devant les ambassades américaine et
britannique à Pékin. L'agence de presse Chine Nouvelle
a précisé que les consultations avec les Etats-Unis sur les
droits de l'homme, le contrôle des armements, la sécurité
internationale et la prolifération des armes ont aussi été
reportés. Cette décision a été annoncée
par le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères
Zhu Bangzao, selon Chine Nouvelle. Il n'a pas précisé quand
ces relations pourraient être rétablies. Cette mesure intervient
alors que de nombreuses manifestations contre l'OTAN et les Etats-Unis
ont lieu à Pékin et dans d'autres villes chinoises depuis
le bombardement samedi de l'ambassade de Chine à Belgrade. Les relations
militaires, que les Etats-Unis avaient rompu après que l'armée
chinoise eut réprimé des manifestations sur la place Tiananmen
en 1989, avaient été rétablies il y a seulement quelques
années. Par ailleurs, un haut responsable américain a annulé
une visite prévue ce lundi à Pékin. Le secrétaire
d'Etat adjoint pour les affaires de l'Asie de l'est Stanley Roth devait
arriver de Corée du Sud pour une journée de discussions,
mais il a décidé de ne pas venir, a annoncé dimanche
un porte-parole de l'ambassade américaine. Pour protester contre
le bombardement par l'OTAN de l'ambassade de Chine en Yougoslavie, des
étudiants ont à nouveau manifesté lundi matin devant
les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne à Pékin,
bloquant des diplomates américains dans l'enceinte de leurs représentations
pour une troisième journée consécutive. L'ambassadeur
des Etats-Unis James Sasser et d'autres officiels américains restaient
immobilisés dans l'enceinte de leur ambassade gardée par
des centaines de policiers. Mais certains diplomates américains
ont quitté un immeuble de bureaux pendant une accalmie lundi matin,
et ils ont pu regagner leurs maisons à Pékin. Après
avoir évacué dans la matinée les rues proches de l'ambassade
des Etats-Unis, la police a laissé des groupes de 100 à 200
manifestants revenir sur les lieux à la mi-journée, ne laissant
passer que les étudiants. Un groupe d'une centaine d'étudiants
de l'Université de sciences politiques et de droit de Pékin
a ainsi défilé devant l'ambassade, jetant des pierres et
scandant qu'''une dette de sang doit être payée dans le sang''.
``Le peuple chinois est entré en fureur'' après l'attaque
sur l'ambassade à Belgrade, annonce lundi dans un éditorial
``Le Quotidien du Peuple'', le principal organe du Parti communiste chinois,
montrant que le gouvernement a refusé d'accepter l'explication de
l'OTAN et des Etats-Unis selon laquelle le bombardement était accidentel.
``Si quelqu'un pense pouvoir intimider les Chinois par l'utilisation de
la force, il se trompe complètement'', ajoute l'éditorial.
L'erreur de l'Otan compromet les pourparlers Chine-OMC (AP, 10/5/99)
Le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade par
des avions de l'Otan risque d'embourber l'un des rares terrains d'entente
entre la Chine et les Etats-Unis: les négociations d'adhésion
de Pékin à l'Organisation mondiale du commerce
(OMC). Le gouvernement chinois, qui soutient les manifestations d'hostilité
envers les Etats-Unis et l'Otan, a annoncé lundi la suspension du
dialogue sino-américain sur le contrôle des armements et les
droits de l'Homme. Pour l'heure, aucune décision officielle n'a
été prise concernant le dossier de l'OMC. Mais l'ambiance
détendue qui présidait à la visite américaine
du Premier ministre, Zhu Rongji, le mois dernier semble désormais
révolue. Le ministre du Commerce extérieur, Shi Guangsheng,
a indiqué lundi à l'agence Chine nouvelle que son ministère
était "décidé à soutenir par des actions concrètes
la position du gouvernement". Un porte-parole du ministère, qui
mène les négociations en cours depuis treize ans sur l'adhésion
de la Chine au système organisant le commerce international, a refusé
de se prononcer sur les conséquences du bombardement de l'ambassade
sur les pourparlers. Quoi qu'il en soit, les Etats-Unis, qui devaient envoyer
une délégation commerciale à Pékin le 16 mai,
ont suspendu les déplacements officiels vers la Chine et recommandé
à leurs ressortissants de différer leurs éventuels
projets de voyage. Les représentations diplomatiques américaines,
à commencer par l'ambassade à Pékin, et les intérêts
économiques des Etats-Unis ont été la cible de la
colère des Chinois, qui manifestent violemment depuis samedi pour
dénoncer le bombardement meurtrier de l'ambassade de Chine à
Belgrade par des avions de l'Otan. Contacté par téléphone
par Reuters, l'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin, James
Sasser, estime toutefois qu'il est trop tôt pour évaluer l'impact
de l'"erreur tragique" sur le dossier de l'OMC. "Il s'agit de questions
qu'il faudra voir plus tard", déclare-t-il. "Nous sommes tous à
l'heure actuelle dans un état de choc émotionnel mais, avec
le temps, une partie de ces passions seront évacuées et,
selon moi, nous réaliserons alors qu'il existe encore une énorme
communauté d'intérêts entre la Chine et les Etats-Unis",
explique l'ambassadeur.
10/05/99 CHINA: ANALYSIS - DANGEROUS DIRECTIONS FOR CHINESE REFORM
? THE NEW YORK TIMES
Through their extended campaign to portray the United States and NATO
as evil aggressors in Yugoslavia, and now their endorsement of mass demonstrations
involving the unimpeded stoning of the American Embassy here, China's leaders
may have unleashed forces that will come back to haunt them.The extent
to which the government has shaped, or been forced to concede to, public
passions on the Yugoslavia bombing and NATO's attack on the Chinese Embassy
in Belgrade is unclear. But one result of Beijing's policies was obvious
in the chants and slogans of this weekend's protests: a revival of nationalistic
and anti-American sentiment, which could lead in directions that are dangerous
and unpredictable for the reformist regime led by President Jiang Zemin.
If these unpent emotions solidify, the effects on Chinese politics and
foreign policy will be profound, possibly lending new power to conservative
forces in the Communist Party.Demonstrators have sung the national anthem
and shouted for China's pride and against "American imperialism." Such
attitudes seem to lurk permanently in the Chinese psyche, right alongside
the affection for American culture that seemed so prominent last year when
many students - a prominent faction of the current anti-American protests
- hailed President Clinton as a hero.Left to fester, that emotional nationalism
could spin in unpredictable and dangerous directions, quite possibly turning
against Jiang and Prime Minister Zhu Rongji and their policies of closer
ties with the West and more market economics.
"Chinese nationalism is a very emotional and explosive sentiment that,
once aroused, can lead to all sorts of unexpected consequences," said Xiao
Gongqin, a historian at Shanghai University.
The current outburst of nationalistic excess, Xiao said, may be simply
a shallow and largely passing response to an extraordinary event. But if
it grows, he said, "it could encourage China to attempt to return to the
past, and it will put Jiang Zemin and Zhu Rongji under great pressure."
The hand of hard-liners, who are less inclined to develop close ties to
the United States or make concessions on, say, foreign access to Chinese
markets, could be strengthened. The relative power of a figure like Li
Peng, who now heads the national parliament, might grow, and military chiefs
who want a stronger response to NATO bombing in Yugoslavia might have a
greater voice. The patriotism expressed this weekend was seldom linked
to direct support for the current leaders, who many protesters complained
have been ineffectual in doing anything about the NATO crimes they so vociferously
condemn.
Some of the cheers in front of the American Embassy on Sunday morning
came when a man paraded a large photograph of Mao Tse-tung, the leader
who brought on the mass turmoil and suffering of the Cultural Revolution
and whose legacy has been
largely dismantled since his death in 1976.
"Long Live Mao," scores of people chanted, students and older white-collar
workers alike, seeming to revel in a slogan seldom heard in the last 20
years of economic reforms. In truth, few of them would really want to return
to the rigid ideology and personal oppressions of Mao's heyday.Tang Zhenlei,
a 30-year-old teacher, explained why he had shouted with the others: "When
Chairman Mao was the leader, he would have stood up to America and taken
stronger measures," he said. "But now our leaders have been too soft, they're
happy to accept an apology from NATO and leave it at that."
"Chairman Mao was willing to stand alone to defend China's dignity,"
Tang said. For the current leaders, this was supposed to be the year of
no demonstrations, a year of sensitive dates like next month's 10th anniversary
of the crushing of the democracy movement in Tiananmen Square. And a stable
China was supposed to broaden its ties with the West and deepen its progress
toward a modern market economy.Instead, last month more than 10,000 members
of a spiritual movement held a surprise demonstration on the edge of Zhongnanhai,
the inviolable leadership compound in Beijing, and the police saw little
choice but to let it proceed.Then this weekend, after the shock of the
embassy attack in Belgrade, the leaders endorsed mass demonstrations around
the American and British embassies. Given the anger over NATO's motives
that inflammatory propaganda has helped
create here, officials may have felt they had little choice but to
let people vent their feelings.
By the same token, they cannot be pleased to have watched the student
marches spiral almost out of control on Saturday night, as roaming mobs
heaved bricks at American Embassy buildings and cars and mockingly defied
the riot police. At several points that night, groups of young men formed
human wedges and tried to batter their way to the American Embassy through
police lines. In a rare, direct speech to the people televised this evening,
Vice President Hu Jintao gave official approval to the demonstrations,
saying, in words that were sure to be quoted by democracy advocates: "The
Chinese government firmly supports and protects, in accordance with the
law, all legal protest activities." In a characteristically wooden manner,
he also seemed to warn against excesses such as Saturday night's burning
of the American Consulate in Chengdu. "We believe that the broad masses
will, proceeding from the fundamental interests of the nation and taking
the overall situation into account, carry out the activities in good order
and in accordance with law."Some Chinese people think that the government
intentionally stirred up public opinion over NATO's campaign in Yugoslavia
to shift attention from domestic ills and the approaching June 4 anniversary
of the crackdown on the 1989 Tiananmen Square demonstrations for democracy.In
an interview Sunday, one person involved in the democracy movement said
that by permitting the current large and raucous demonstrations, officials
were courting trouble. He quoted a Chinese saying: "He who climbs on a
tiger may have trouble getting off." Even as riot police began to assert
more control over the streaming throngs of protesters, the government continued
to stoke the flames of public passion, its media and "experts" insisting
absolutely that the Belgrade attack had been intentional. A bitter editorial
in the People's Daily, the Communist Party's prime mouthpiece, referred
to the "criminal intent of the aggressors" in the embassy bombing and said
that NATO now owed the Chinese people a "blood debt." It is not a far jump
from those words to the more lurid slogans voiced by protesters, like "Bomb
the White House" and "Blood for blood." But the newspaper's harsh words
came from the same political leadership that had staked great status on
building a "strategic partnership" with the United States.
10/05/99 CHINA: US EMBASSIES, CONSULATES IN CHINA CLOSED FOR 2 DAY.
HONG KONG - The American embassy in Beijing and consulates across China
will close today and tomorrow, US consulate officials here confirmed yesterday.
Protesters have swamped the American embassy and consulates in China following
NATO's overnight Friday bombing of the Chinese embassy in Belgrade.
Vice-President Hu Jintao said earlier in a televised statement China supported
all legal protest activities against US-led NATO attacks on the Chinese
embassy. China will protect foreign embassies and consulates as well as
expatriates, he added.
(c) (1999) Business Day, Thailand.
BUSINESS DAY (THAILAND) 10/05/1999
08/05/99 UE/CHINE - LES NÉGOCIATIONS BILATÉRALES SUR
L'ADHÉSION DE LA CHINE A L'OMC N'ONT PAS PROGRESSÉ, SELON
SIR LEON BRITTAN. (Agence Europe)
Les dernières négociations pour l'adhésion de
la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont achevées
"sans progrès", a déclaré le vice-président
de la Commission européenne, Sir Leon Brittan, après deux
jours de discussions avec les autorités chinoises cette semaine
à Pékin. Sir Leon a indiqué à la presse à
Pékin que la Chine est revenue sur les offres présentées
aux Etats-Unis il y a dix jours, y compris dans les secteurs des télécommunications
et des services bancaires. Il a souligné la faible marge de manoeuvre
du premier ministre Zhu face aux critiques de l'industrie et au sein du
gouvernement. "Je ne m'attendais pas à des résultats magnifiques
dès à présent. Je suis conscient des pressions sur
le gouvernement chinois mais nous devons insister et avancer", a-t-il déclaré
selon l'agence Reuter. Il considère toutefois comme "inconcevable"
qu'un accord puisse être conclu avant le Sommet UE/Chine du 13 mai,
parce qu'il "y a encore trop de terrain à couvrir d'ici là".
Pour les demandes de l'UE, voir EUROPE des 4/5 mai, p. 13. Le ministre
chinois du commerce a déclaré de son côté que
la Chine ne peut "que faire des offres proportionnelles à sa force
économique".
08/05/99 CHINE: MANIFESTATION ANTI-US ET DRAPEAU AMÉRICAIN
INCENDIÉ À PÉKIN. (REUTERS-AFP)
Des étudiants chinois ont mis le feu samedi à un drapeau
américain devant l'ambassade des Etats-Unis à Pékin
pour dénoncer le bombardement meurtrier de la représentation
diplomatique chinoise à Belgrade. Plusieurs centaines de manifestants
ont applaudi leur geste sous le regard des forces de police. Les manifestants,
bloqués dans un premier temps par un cordon policier, ont été
autorisés à s'approcher des grilles de l'ambassade. "A bas
l'Amérique", "US go home", "Vous serez jugés comme criminels
de guerre", criaient les manifestants, sous le regard des policiers, qui
se tenaient en retrait. La population chinoise est très largement
hostile aux frappes de l'OTAN, condamnées quotidiennement par les
médias officiels, qui en revanche passent sous silence toute allusion
au "nettoyage ethnique" dont sont accusés les forces serbes au Kosovo.
La réaction de la population au bombardement meurtrier de l'ambassade
de Chine dans la capitale yougoslave est à l'image des condamnations
verbales des autorités chinoises. Pékin, qui a saisi le Conseil
de sécurité des Nations unies, a dénoncé un
"acte barbare en violation de la Charte des Nations unies" et réclamé
l'arrêt immédiat des bombardements de l'Otan contre la Yougoslavie.L'ambassadeur
des Etats-Unis à Pékin, James Sasser, a par ailleurs été
convoqué au ministère des Affaires étrangères.
Selon l'agence de presse Chine nouvelle, l'explosion de trois missiles
de l'Otan a fait trois morts, un disparu et plus de vingt blessés.
(c) Agence Belga 1999.
07/05/99 CHINE: LE VIRUS TCHERNOBYL A INFECTÉ 360.000 ORDINATEURS
EN CHINE. PEKIN, 7 mai (Reuters) -
Le virus informatique Tchernobyl a infecté 360.000 ordinateurs
en Chine et causé 120 millions de dollars (un milliard de yuans)
de pertes économiques, écrit vendredi le quotidien China
Daily. Le journal souligne que le virus n'a pas touché les secteurs
des banques, des assurances, des télécommunications et de
l'aviation. Onze millions de PC environ sont installés en Chine
et 2,1 millions de personnes utilisent le réseau Internet.
Nucléaire-An2000-bogue : Des experts français
en Chine pour observer le passage à l'an 2000
PARIS, 4 mai (AFP) - Des experts français d'EDF
et de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire
(IPSN) devraient se rendre en Chine à la centrale nucléaire
de Daya Bay pour observer le passage à l'an 2000 avec sept heures
d'avance, a indiqué mardi l'IPSN. Les experts pourront
constater sur place si les ordinateurs de cette centrale, construite par
un consortium dont faisait partie EDF, sont l'objet de dysfonctionnements
liés au bogue de l'an 2000 et peuvent poser des problèmes
de sûreté. "C'est vrai que sept heures, c'est
un peu juste pour réagir en France. Mais s'il se passe quelque chose
à Daya Bay, on pourra savoir où il faut regarder", relève
le directeur-adjoint de l'IPSN, Daniel Quéniart. Daya
Bay est située près de Hong Kong, à laquelle elle
fournit 70% de son électricité. Entrée en service
en 1994, la centrale est dotée de deux réacteurs PWR de 900
MW chacun. Jusqu'en 1997, elle était dirigée par un Français
venu d'EDF.
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