Chine Hong Kong   |   Taiwan
 Commémoration  : cinquantième anniversaire de la RPC, le 1er octobre 1999
L'actualité de la Chine en ligne avec l'AFP | Les Finances
Archives : 1998 | janvier 99 | février 99

Bogue de l'an 2000: la Chine s'efforce de protéger les ordinateurs de l'aviation civile (AP, 30/3/99)
La Chine s'est fixée jusqu'au 30 juin prochain pour protéger du bogue de l'an 2000 tous les ordinateurs de l'aviation civile, rapporte mardi le quotidien officiel en langue anglaise China Daily. Après une série de catastrophes aériennes au milieu des années 90, la Chine a amélioré de façon notable son système de couverture radar, cependant insuffisant selon les experts étrangers pour faire face à la forte croissance du trafic. 

Fin de la partie officielle de la tournée européenne de Jiang Zemin (AFP, 29/3/99)
 Le président chinois Jiang Zemin a terminé lundi à Vienne la partie officielle de sa tournée de dix jours en Europe, qui s'est déroulée sur fond de crise au Kosovo et de manifestations pour le respect des droits de l'Homme en Chine.Le président chinois était arrivé samedi soir à Vienne, après des visites en Italie et en Suisse. M. Jiang, a rencontré lundi des représentants des milieux économiques et le président du parlement autrichien, Heinz Fischer. Il a eu dimanche des entretiens avec le président autrichien Thomas Klestil et le chancelier Viktor Klima.Le président chinois, qui est accompagné d'une délégation de 80 membres, doit se rendre lundi à Salzbourg, où il passera la journée de mardi à faire du tourisme dans la ville de Mozart. Il quittera mardi Salzbourg pour Pékin.La tournée européenne de Jiang Zemin a débuté le 20 mars à Venise, d'où il s'était rendu à Rome pour des entretiens en vue de renforcer les relations économiques et politiques entre l'Italie et la Chine. Dans les trois pays --Italie, Suisse et Autriche-- où il s'est rendu, Jiang Zemin a été accueilli par des manifestants protestant contre les atteintes aux droits de l'Homme en Chine. Par ses interlocuteurs politiques à Rome, à Berne, aussi bien qu'à Vienne, il a été confronté à des questions allant du Tibet à la liberté religieuse en Chine. "Dans la plupart des pays le président Jiang a été bien accueilli. Mais parfois il y avait des éléments qui dérangeaient l'harmonie et qui se manifestaient même bruyamment", a admis le porte-parole chinois Zhu Bangzao. En Italie, une petite manifestation avait eu lieu pendant que le président italien Oscar Luigi Scalfaro et le premier ministre Massimo D'Alema s'entretenaient avec Jiang Zemin des droits de l'Homme. A Vienne, une cinquantaine de personnes ont manifesté contre la Chine tandis que M. Jiang était reçu par le président Thomas Klestil à la Hofburg, siège de la présidence. L'incident le plus sérieux s'est produit en Suisse où une manifestation a amené le président chinois à renoncer à une cérémonie d'accueil officiel à Berne. M. Jiang a alors déclaré ouvertement aux dirigeants suisses que leur pays "a perdu un ami". Le porte-parole de la délégation chinoise avait qualifié d'"inacceptable" cet incident, mais ajouté qu'il n'aurait pas de conséquences pour les relations sino-helvétiques. La visite s'est aussi déroulée sur fond de crise au Kosovo. L'OTAN a lancé ses raids alors que Jiang Zemin séjournait en Italie. La Chine était fermement opposée à une intervention militaire de l'OTAN en Yougoslavie.A Vienne, le porte-parole chinois a répété la position de Pékin selon qui "cette action militaire contre un Etat souverain (...) passe outre le Conseil de sécurité de l'ONU. Il s'agit d'une attaque contre (...) les principes habituellement valables pour les relations internationales".De nouvelles manifestations pour les droits de l'Homme étaient prévues lundi à Vienne, avant le départ de M. Jiang pour Salzbourg. A l'issue de ses entretiens avec le président Klestil, M. Jiang avait déclaré que "dans la question des droits de l'Homme il y a beaucoup de commun entre la Chine et les pays occidentaux, mais en même temps il y a beaucoup de divergences de vue". "La raison en est un fond historique et culturel différent ainsi que des niveaux de développement économique différent et plusieurs autres facteurs", a-t-il ajouté.

Pékin et Washington très proches d'un accord sur le dossier OMC (AFP, 29/3/99)
Pékin et Washington ont mis les bouchées doubles lundi pour tenter de parvenir à un accord sur l'adhésion de Pékin à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) avant la visite aux Etats-Unis du premier ministre chinois Zhu Rongji le mois prochain. "Nous arrivons à la phase finale des négociations, nous avons fait de gros progrès" a déclaré le secrétaire américain au commerce William Daley lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de sa première journée d'entretiens à Pékin. Alors que les signaux d'une avancée sensible sur ce dossier vieux de près de 13 ans se sont multipliés tout au long de la journée,
on apprenait l'arrivée de la représentante américaine pour le commerce Charlene Barshefsky pour une visite impromptue de 24
heures à Pékin. L'arrivée de Mme Barshefsky, qui était déjà venue à Pékin au début du mois, ont relancé les spéculations sur l'imminence d'un accord. Les discussions sont arrivées "à un stade suffisamment sérieux pour faire revenir (Mme Barshefsky), a confirmé M. Daley, venu lui aussi à Pékin pour tenter d'obtenir une plus grande ouverture du marché chinois.
Il a noté que Mme Barshefsky venait pour "tenter de clore le dossier" OMC tout en reconnaissant dans le même temps la
persistance de "divergences sérieuses" entre Pékin et Washington. La Chine tente d'adhérer à l'OMC en tant que pays en développement, un statut que lui refusaient jusqu'à présent les Etats-Unis, qui exigeaient au préalable que Pékin ouvre davantage son marché intérieur aux produits étrangers. Washington a enregistré l'an dernier un déficit commercial record de 57 milliards de dollars avec la Chine. Mais les choses ont commencé à bouger ces dernières semaines lorsque plusieurs hauts responsables dont M. Zhu, qui  effectuera une visite officielle aux Etats-Unis à partir du 6 avril prochain, ont fait savoir que la Chine était prête à faire "les plus grandes concessions" pour adhérer à l'OMC. Selon des sources proches des discussions, Pékin serait prêt à accepter des mesures significatives d'ouverture de son marché, notamment dans le secteur des télécommunications, des services financiers et des produits agricoles. Mme Ma Xiuhong, ministre assistant du MOFTEC (ministère chinois du commerce extérieur), a reconnu lundi que des "progrès importants" avaient été réalisés tout en promettant une série de mesures destinées à ouvrir le marché chinois aux sociétés étrangères. Mme Ma qui prenait la parole lors d'une conférence de presse, a notamment évoqué l'ouverture du secteur de la distribution aux investisseurs étrangers "à la fois en termes géographiques et en termes numériques". Elle a également annoncé une meilleure application des lois sur les investissements étrangers ainsi que la fin du monopole des télécommunications, sans fournir d'autre précision à ce sujet. Après avoir atteint des niveaux records au milieu des années 90, les investissements étrangers ont commencé à diminuer, n'atteignant plus que 45,5 milliards de dollars l'an dernier selon les statistiques officielles mais guère plus de 30 milliards selon d'autres sources chinoises.
Arrivé dimanche pour une visite de quatre jours, M. Daley s'est pour sa part entretenu successivement lundi avec la conseillère
d'Etat Wu Yi et M. Zhu Rongji avec pour objectif de faire le point sur l'ensemble des problèmes commerciaux bilatéraux, en
particulier l'énorme excédent commercial chinois qui a continué à augmenter au cours des deux premiers mois de cette année.
Accompagné d'une importante délégation commerciale de 18 personnes, M. Daley a assisté lundi matin à la signature d'une série d'accords portant notamment sur des projets énergétiques ainsi que sur la protection de l'environnement.
 

Pékin exige l'arrêt immédiat des raids de l'OTAN sur la Yougoslavie (AFP, 25/3/99)
La Chine a exigé jeudi l'arrêt immédiat des frappes aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie, tout en accusant les Etats-Unis d'utiliser le Kosovo comme prétexte pour développer leur sphère d'influence face à une Russie en déclin. "Il est impératif que les forces de l'OTAN, conduites par les Etats-Unis, cessent immédiatement leurs frappes aériennes et réduisent la tension afin de permettre à la crise du Kosovo de trouver une solution politique", a déclaré jeudi le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères Sun Yuxi. Il a également indiqué que la Chine et la Russie avaient "des positions similaires" sur l'intervention de l'OTAN au Kosovo et qu'elles maintenaient un contact étroit sur la question. Les dirigeants chinois ont réagi avec une rapidité exceptionnelle pour condamner l'intervention de l'OTAN, qu'il s'agisse du président Jiang Zemin en visite à Milan ou du ministre des Affaires étrangères Tang Jiaxuan, en visite à Oslo. Tous deux ont jugé l'intervention de l'OTAN "inacceptable" et réclamé un arrêt immédiat des raids aériens lancés mercredi soir contre la Yougoslavie. M. Tang a également mis en garde l'OTAN contre les "conséquences sérieuses" de ces opérations. Pékin a ainsi emboîté le pas à Moscou, alors que la quasi totalité des pays occidentaux ont soutenu l'action de l'OTAN. Mais à la différence de Moscou, qui a gelé mercredi la coopération militaire de la Russie avec l'OTAN, et s'est réservé le droit de prendre des "mesures militaires" en cas d'extension du conflit, Pékin qui n'est pas en mesure d'influer le cours des choses, devrait se contenter de critiques verbales. Depuis plusieurs jours, la Chine n'a cessé de répéter son opposition à toute intervention en Yougoslavie qui n'aurait pas reçu l'aval du Conseil de Sécurité de l'ONU dont elle fait partie. "Seul le Conseil de sécurité est en mesure de déterminer si une situation menace la paix et la sécurité internationale et décider de prendre les mesures appropriées" a lancé l'ambassadeur de la Chine à l'ONU Qin Huasun. La Chine estime pour l'essentiel qu'une décision court-circuitant l'ONU ne peut que réduire l'influence de l'organisation internationale tout en accroissant l'influence des Etats-Unis et de l'OTAN, la seule grande alliance militaire ayant survécu à la fin de la guerre froide.
"L'OTAN souhaitait vivement intervenir (en Yougoslavie) afin de montrer sa force et d'éliminer l'influence de la Russie", écrit l'agence officielle Chine Nouvelle dans un commentaire qui reproche également à l'OTAN d'avoir trouvé dans l'affaire du Kosovo une nouvelle facon de justifier son existence après la fin de la guerre froide.  "L'OTAN a décidé d'attaquer un pays souverain sans autorisation de l'ONU, c'est un événement sans précédent en même temps qu'une invasion pure et simple", écrit Le Quotidien du Peuple, l'organe du parti communiste chinois. Parmi les autres craintes de Pékin, exprimées par la presse officielle, figure également celle d'un encouragement donné par l'intervention de l'OTAN au mouvement séparatiste du Kosovo ainsi qu'aux divers mouvements séparatistes à travers le monde. La Chine connaît elle-même une agitation séparatiste à l'intérieur de ses frontières, au Xinjiang et au Tibet, tandis qu'elle continue à revendiquer la souveraineté sur Taïwan, la province rebelle où le Kuomintang s'est réfugié en 1949 et qui a toujours entretenu des contacts étroits avec Washington.

Italie-Chine
 M. Jiang défend sa politique de droits de l'Homme, veut séduire les investisseurs
 MILAN (Italie), 24 mars (AFP) - Le président chinois Jiang Zemin a attendu le dernier jour de sa visite en Italie mercredi pour évoquer la question des droits de l'Homme en demandant aux Occidentaux de tenir compte de la réalité locale, mais s'est surtout attaché à conquérir les investisseurs italiens.   M. Jiang a affirmé, au cours d'une cérémonie à la mairie de Milan
(nord), que la Chine "respecte les principes universels reconnus par la communauté internationale" et "est sur la voie d'une amélioration de son système légal". Mais il a demandé de "respecter et s'adapter à la réalité dans laquelle" vivent les Chinois.
   Les deux premiers jours du voyage de M. Jiang avaient été assombris lundi et mardi par des manifestations à Rome auxquelles avait participé le dissident chinois Wei Jinsheng. Pratiquement tous les hauts responsables rencontrés par M. Jiang à Rome, y compris le chef du gouvernement Massimo D'Alema et le président Oscar Luigi Scalfaro, avaient soulevé la question des droits de l'Homme.   Après sa mise au point, le président chinois s'est consacré mercredi au véritable objet de sa visite à Milan: une rencontre avec la crème des industriels de Lombardie (région de Milan).   Il a invité ces entrepreneurs à investir davantage en Chine, en estimant qu'"il y a encore une grande distance entre le niveau de coopération actuel et le potentiel dont nous disposons".   Selon un diplomate italien de haut rang, le voyage du président chinois en Europe a pour principal objectif de renforcer les liens économiques et politiques de Pékin avec ce continent, "à un moment où les relations avec les Etats-Unis sont problématiques".   La Chine compte sur l'Italie et sur l'Europe pour compenser en partie la chute de ses exportations vers l'Asie. L'Italie est le troisième partenaire européen de Pékin, derrière l'Allemagne et la France avec des échanges de 6,7 milliards de dollars l'an dernier. Pékin a aussi besoin du soutien européen pour sa candidature à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).   Le président chinois a donné des assurances sur la stabilité de l'économie et de la monnaie nationale, le yuan, et confirmé l'objectif d'une croissance de 7% cette année (après 7,8% l'an passé).   Les entrepreneurs italiens se sont montrés favorables à un renforcement des liens entre les deux pays. Mais le président de l'association des industriels de Lombardie, Assolombarda, Benito Benedini, a souligné qu'"il existe des obstacles aux investissements italiens" (bureaucratiques, en matière de brevets et de soutien de la part des banques chinoises) et souhaité qu'ils soient "rapidement levés".   A Milan, le président chinois a joint l'utile à l'agréable. Après avoir assisté mardi à un concert du célèbre violoniste Mstislav Rostropovich au théâtre de la Scala, il a visité mercredi matin la cathédrale de la ville. Il a aussi pu admirer le tableau de Leonard de Vinci "la Cène" et visité deux usines.   Il devait dans la soirée rencontrer le président de la région Lombardie Roberto Formigoni, avant de quitter l'Italie jeudi matin pour la Suisse. Sa tournée européenne se poursuivra à partir de samedi en Autriche. Il rentrera mardi à Pékin. 

USA-Corée-Chine
 Mission commerciale en Chine: M. Daley espère des contrats
   WASHINGTON, 24 mars (AFP) - Le secrétaire américain au Commerce, William Daley a exprimé mardi l'espoir de voir la conclusion de contrats, surtout dans les travaux publics, lors de sa prochaine mission commerciale en Chine, durant laquelle il entend aussi plaider en faveur des droits de l'Homme.   Il a également dit, lors d'une conférence de presse, qu'il
soulèverait lors de cette visite la dernière affaire d'espionnage nucléaire chinois aux Etats-Unis. "C'est très grave et nous en
parlerons", a-t-il lancé.   M. Daley doit conduire une mission de commerce composée de 18 responsables de grandes entreprises comme le pétrolier ARCO, Corning, Gulfstream Aerospace, Raytheon et Westinghouse du 28 mars au 4 avril. Le
groupe se rendra à Pékin, à Shanghaï et Guangzhou, près de Hong Kong.   Notant que le marché chinois des travaux publics se montait potentiellement à 1.000 milliards de dollars, M. Daley a dit qu'il "espérait la signature de quelques contrats" dans ce secteur lors de sa mission.   Mais il a déploré des problèmes d'accès au marché chinois dans les secteurs de l'énergie et les télécommunications. "Ils ont pris des mesures pour fermer davantage ces marchés, non pas pour les ouvrir", a-t-il dit.
   Sur la question des droits de l'Homme, M. Daley a estimé que la Chine ne pourrait pas parvenir aux objectifs économiques qu'elle s'est fixés sans une démocratisation de sa société.   Malgré les divergences avec la Chine et les récentes accusations
d'espionnage dans un laboratoire de recherche nucléaire américain, les Etats-Unis entendent poursuivre "une stratégie d'ouverture réaliste", a l'égard de Pékin, a lancé M. Daley, reprennant mot pour mot de récentes déclarations  du président Bill Clinton.   "L'objectif le plus fondamental de cette mission commerciale est d'accroître nos exportations avec la Chine", a martelé M. Daley.   Les exportations américaines en Chine sont tombées en janvier à leur niveau le plus bas depuis plus de deux ans, a-t-il relevé, ajoutant qu'avec un déficit commercial d'un milliard de dollars par semaine avec ce pays, "il est essentiel de faire pénétrer davantage de nos produits dans l'économie chinoise".   Avant de se rendre en Chine, M. Daley conduira une mission
commerciale en Corée du Sud les 26 et 27 mars.   Notant que la Corée "commençait à émerger de la crise qui a aussi
dévasté une grande partie de l'Asie", il a estimé qu'"il était temps que l'administration américaine aide les entreprises des Etats-Unis à revenir sur le marché coréen". Les exportations américaines dans ce pays ont baissé de plus de 30% en 1998.

Un économiste chinois met en garde contre une "crise dévastatrice"
   ROME, 21 mars (AFP) - Un économiste chinois, Yang Fan, a averti dimanche que "sans des réformes immédiates", la Chine connaîtrait "une crise dévastatrice", menaçant "l'Asie tout entière et l'Occident".   Dans une interview recueillie à Pékin par le quotidien italien Corriere della Sera, M. Fang, numéro deux du Département économique des Sciences sociales à Pékin, exprime sa crainte que "la situation actuelle de l'économie ne laisse pas le temps nécessaire (à Pékin) pour engager
des réformes".   "Nous n'avons pas une demande intérieure suffisante pour compenser la chute des exportations, et la croissance du secteur privé est bloquée par l"absence d'un véritable marché", explique M. Fang dans cette interview publiée alors que le président chinois Jiang Zemin se trouvait à Venise, à la veille du début de sa visite officielle en Italie.   "Nous devons construire la démocratie, mais sur des bases économiques et sociales", estime-t-il. Or, "il faudra au moins 10 ans pour accéder
au multipartisme", poursuit-il, en estimant que Pékin aurait dû lancer des réformes "avant d'être pris à la gorge".   "Nous pouvons encore soutenir le développement pendant un an ou deux, en gonflant le déficit public. Mais si l'Occident ne connaît pas une
forte reprise, nous devrons dévaluer le yuan, émettre de la monnaie, gonfler l'inflation. On assistera à une fuite vers l'extérieur des
capitaux chinois, et les investisseurs étrangers prendront le large. Les Chinois retireront leur épargne, les foules de chômeurs grossiront, la rage explosera dans les campagnes".    "Le risque est que le parti communiste chinois s'effondre, et que des
nationalistes prennent le pouvoir et tentent de ressouder la Chine avec une belle guerre contre Taïwan", ajoute-t-il.   "En somme, ce n'est pas seulement des dissidents que vous devez vous préoccuper", lance-t-il.

USA-Chine-nucléaire 
 Bill Clinton défend sa politique de dialogue avec la Chine
     WASHINGTON, 19 mars (AFP) - Le président Bill Clinton a défendu vendredi avec vigueur sa politique de dialogue avec la Chine malgré les remous provoqués par des accusations d'espionnage nucléaire, à deux semaines de la visite à Washington du Premier ministre chinois Zhu Rongji.   Il a aussi démenti que son gouvernement ait été trop lent à réagir aux informations sur des fuites possibles de secrets nucléaires américains vers la Chine, comme les dirigeants républicains du Congrès l'en accuse.
   "Je suis sûr que nous, à la Maison Blanche, avons fait ce qu'il fallait faire", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse
formelle, sa première depuis près d'un an, ajoutant que Washington faisait des efforts "énergiques" pour renforcer la sécurité dans les laboratoires nucléaires américains.    Les Chinois auraient obtenu, dans les années 1980, des données leur
permettant de se doter d'armes nucléaires à tête miniaturisée, dont la mise au point a coûté des milliards de dollars et des décennies d'efforts aux Etats-Unis.
   Un scientifique d'origine taïwanaise, Wen Ho Lee, travaillant au laboratoire de Los Alamos (Nouveau Mexique), a été limogé mais il n'a pas été inculpé pour l'instant.   "Je crois que la politique que j'ai suivie envers la Chine est la meilleure pour l'Amérique: s'opposer quand nous avons des désaccords graves et poursuivre nos intérêts communs quand cela profite aux
Etats-Unis", a-t-il dit.   "Je pense qu'il est prouvé que les Chinois aimeraient établir une relation constructive avec nous", a-t-il estimé. Il a reconnu cependant que la relation était pour l'instant "fondamentalement frustrante" et
que Washington "était sans illusions sur ses relations avec la Chine comme avec tout autre pays".
   Sans ce dialogue, a-t-il estimé, la Chine n'aurait par exemple "pas aidé autant" les Etats-Unis à contenir la Corée du Nord. Washington a conclu cette semaine, après plusieurs mois de négociations, un accord avec Pyongyang sur l'inspection d'un site en Corée du Nord soupçonné d'abriter des installations nucléaires.   M. Clinton a aussi rendu hommage à la décision de Pékin de ne pas dévaluer sa monnaie pour ne pas aggraver la crise financière en Asie.   En réponse à une question, il a rappelé en termes mesurés les désaccords avec Pékin sur les droits de l'Homme, citant l'absence de liberté politique et le Tibet.
   Il a affirmé que les accusations d'espionnage "n'avaient pas été établies avec certitude", tout en admettant que "la sécurité avait été trop laxiste" à Los Alamos.   Il a déclaré qu'aucune affaire d'espionnage nucléaire n'avait eu lieu, à sa connaissance, depuis son entrée en fonctions en janvier 1993."Personne ne m'a informé qu'il soupçonnait qu'une telle chose s'était
produite", a-t-il déclaré.   Cette affaire suscite depuis une quinzaine de jours une vaste polémique avec les Républicains. Ceux-ci accusent le gouvernement d'avoir tardé à réagir, une fois mis au courant en 1996, et ils entendent en tirer profit pour remettre en cause l'ensemble de la politique de Bill Clinton vis-à-vis de la Chine.   M. Clinton a chargé jeudi l'ancien sénateur républicain Warren Rudman qui préside un organe présidentiel très discret, le bureau consultatif pour les affaires de renseignement, de mener une enquête sur la sécurité dans les laboratoires nucléaires et de lui adresser un rapport dans les deux mois.   L'ambassade de Chine à Washington a catégoriquement démenti jeudi les allégations d'espionnage nucléaire.
   Mais le Pentagone a immédiatement rejeté les démentis chinois. "Nous pensons qu'il y a bien eu espionnage, que des secrets ont été transférés et que cela nous a nui", a déclaré son porte-parole Kenneth Bacon.

La politique étrangère chinoise obnubilée par Washington et Taïwan (AFP, 7/3/99)
Le chef de la diplomatie chinoise Tang Jiaxuan a fait dimanche un vaste tour d'horizon de la politique extérieure de la Chine, largement dominée par l'avenir de ses délicates relations avec Etats-Unis et la question de Taiwan. Au cours d'une conférence de plus d'une heure et quarante minutes, organisée en marge de la session annuelle du Parlement chinois, M. Tang a souligné qu'un "développement sans à-coups" des relations sino-américaines dépendait de l'attitude de Washington face à Taiwan qui, a-t-il dit, est "le problème le plus important et le plus sensible" dans les relations bilatérales. Tout en se montrant plutôt optimiste sur la visite que le premier ministre chinois Zhu Rongji s'apprête à effectuer le mois prochain à Washington, le chef de la diplomatie a néanmoins largement fustigé les "éléments anti-chinois" qui s'efforcent par tous les moyens de "troubler le développement" des relations entre Pékin et Washington. Il a ainsi formellement démenti des informations du grand quotidien New York Times affirmant que Pékin aurait obtenu dans les années 1980 des informations secrètes américaines qui lui auraient permis d'accélérer le développement de son programme d'armement nucléaire. "Ces informations sont irresponsables et sans fondement", a-t-il dit en estimant que des informations de ce type avaient pour but "d'empêcher les relations commerciales normales" entre Pékin et Washington, en particulier en ce qui concerne les exportations de technologies. Le contentieux sur les transferts de technologie a déjà suscité une vive passe d'armes entre les deux pays après l'annulation par Washington de la vente d'un satellite américain à la Chine, quelques jours à peine avant la visite du secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright à Pékin au début de la semaine. Sur la question des droits de l'homme en Chine qui a dominé la visite de Mme Albright, le chef de la diplomatie chinoise a insisté sur la nécessité d'une poursuite du dialogue "utile" repris en janvier dernier entre Pékin et Washington, après quatre années d'interruption. Mais il n'a pas exclu que les divergences existant sur le sujet conduisent Washington à soutenir à nouveau cette année un projet de résolution critiquant la Chine devant la prochaine commission des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. "Si le projet est présenté, il connaitra le même sort que les sept précédents" a-t-il prédit, en faisant allusion au rejet des projets de résolution présentés dans le passé par les pays occidentaux. Le chef de la diplomatie chinoise a par ailleurs souligné dimanche "la vive inquiétude" de Pékin face au projet américain de mise en place d'un système de missiles anti-missiles de théâtre d'opérations (TMD) avec la Corée du sud et le Japon, mais qui pourrait également inclure Taiwan. L'inclusion de Taiwan dans ce système "constituerait une atteinte à la souveraineté chinoise" a-t-il averti, en même temps qu'un "obstacle la réunification" entre Taiwan et le continent et se heurterait "à la vive opposition de la Chine". Sur un seul dossier, celui de l'adhésion de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), bloquée depuis 12 ans, M. Tang a semblé faire preuve d'un certain optimisme après les entretiens de la représentante américaine pour le Commerce, Charlene Barshefsky, mercredi et jeudi dernier à Pékin. "Il existe encore quelques divergences importantes, mais les deux pays vont s'efforcer de parvenir rapidement à un accord", a-t-il dit. Le chef de la diplomatie chinoise a enfin démenti toute "percée" dans les relations entre Pékin et le Vatican annoncée récemment par un quotidien taiwanais et annoncé que le président russe Elstine effectuerait une visite cette année à Pékin, à une date qui n'a pas encore été fixée.

Pékin soupçonné par les USA d'avoir volé des secrets nucléaires* (Reuters, 7/3/99)
Les autorités fédérales enquêtent pour déterminer si la Chine a dérobé des secrets nucléaires américains et s'en est servie pour améliorer son arsenal, ont révélé samedi des responsables américains. "Il y a une enquête en cours pour déterminer s'il y a eu une conduite criminelle et nous continuons d'évaluer les implications pour la sécurité nationale", a déclaré David Leavy, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche. Selon d'autres sources au sein de l'administration, des agents fédéraux ont interrogé cette semaine unn suspect qui pourrait avoir participé au vol de documents secrets au Laboratoire national de Los Alamos, au Nouveau-Mexique, avant de les transmettre à Pékin. Le président Bill Clinton a été informé pour la première fois en 1997 de ce que des informations importantes avaient peut-être été dérobées au milieu des années 1980 par des agents chinois. "Informés de ces allégations, en 1997, nous avons pris différentes mesures pour améliorer la sécurité de manière systématique et complète", a dit David Leavy. Bien "qu'il ne puisse être exclu" que d'autres actes d'espionnage soient intervenus plus récemment, "nous avons pris de nombreuses mesures ces deux dernières années pour y mettre fin", a dit un responsable. Le New York Times écrit samedi que la Chine s'est servie des secrets volés à Los Alamos pour mettre au point des ogives miniaturisées que l'on peut lancer sur des cibles multiples à partir d'un seul missile. 

Atteinte à la sécurité nationale 

* La Chine a démenti dimanche ces allégations, jugeant l'article du quotidien "très irresponsable" et sans fondement. 
* "J'ai remarqué que de tels articles sont récemment apparus, de temps à autres, aux Etats-Unis", a déclaré le chef de la diplomatie chinoise, Tang Jiaxuan. "Certaines personnes veulent empêcher les Etats-Unis de poursuivre les exportations de produits normaux de haute-technologie vers la Chine. Je crois que cela ne sera pas bénéfique aux intérêts des Etats-Unis." 
L'ancien traqueur d'espions Paul Redmond, célèbre pour avoir démasqué l'espion soviétique Aldrich Ames, a déclaré au New York
Times que le vol pourrait être lourd de conséquences. 
"C'est beaucoup plus grave pour la sécurité nationale qu'Aldrich Ames", a-t-il dit. 
L'espionnage n'a été détecté que lorsque la CIA a analysé les résultats d'essais nucléaires chinois et a relevé des similarités avec
l'ogive miniature américaine la plus sophistiquée, la W-88, écrit encore le journal. 
En 1996, un suspect sino-américain a été identifié au laboratoire d'armes du département américain de l'Energie à Los Alamos. Ce
n'est que cette année qu'il a été soumis au détecteur de mensonge, un test auquel il a échoué, selon un responsable. Il n'a pas été arrêté. 
Des détracteurs de Bill Clinton cités par la New York Times ont affirmé que l'enquête avait traîné parce que les soupçons pesant sur les Chinois étaient apparus à un moment délicat pour la Maison blanche. 
En effet, la Congrès enquêtait alors sur le rôle de fonds étrangers dans la campagne présidentielle de 1996 et Pékin a été
soupçonné d'avoir secrètement fait parvenir des fonds au Parti démocrate. 
Dans le même temps, l'administration Clinton s'efforçait de renforcer ses liens stratégique et commerciaux avec la Chine. 
Selon le New York Times, un rapport secret d'une commission de la Chambre des représentants enquêtant sur une affaire distincte de transfert de technologie sensible à la Chine évoque cette affaire d'espionnage et il conclut que le vol de documents secrets a porté atteinte à la sécurité nationale. 
A la demande de la commission, présidée par le représentant républicain Christopher Cox, la CIA et d'autres agences ont ouvert une enquête approfondie pour évaluer ces dégâts, ajoute le journal. 

Le ton monte entre Pékin et le Dalaï lama (AP, 7/3/99)
Quarante ans après l'écrasement par la Chine du soulèvement du Tibet, le ton monte entre Pékin et le Dalaï lama. La Chine accuse à nouveau le prix Nobel de la paix de fomenter des troubles et le chef spirituel tibétain accuse Pékin d'être devenu
hermétique à tout dialogue. A trois jours du 40ème anniversaire du 10 mars 1959, qui marqua l'échec de la révolte tibétaine et le départ en exil du Dalaï lama, l'agence Chine nouvelle l'accuse dimanche d'être la ``première source de perturbations sociales au Tibet'' et de ``travailler main dans la main avec les forces anti-chinoises dans le monde''. ``Ces quarante dernières années, le Dalaï lama a été trop loin dans ses tentatives de faire éclater la mère-patrie. Et ce qu'il a fait ne fait que prouver qu'il est le représentant de la clique politique qui persiste à chercher le séparatisme et l'indépendance du Tibet'', poursuit l'agence officielle, qualifiant le Dalaï lama d'''instrument des forces anti-chinoises internationales''. De son côté, celui qui reçut le prix Nobel de la paix en 1989 note dans les colonnes du ``China Times'' de Taïwan que tous les canaux de dialogue -formels et informels- entre Pékin et le gouvernement tibétain sont désormais gelés. Ces canaux, qui ``fonctionnaient plutôt bien, sont devenus inefficaces l'été dernier'', écrit le Dalaï lama. L'attitude de Pékin s'est durcie depuis la visite du président américain en Chine l'année dernière, ajoute-t-il: bien que le président Jiang Zemin soit ``relativement ouvert'' sur la question tibétaine, toute avancée est en ce moment bloquée par les durs du régime. La direction chinoise est de plus en plus inflexible, réprimant toute dissidence et tout désordre causé par les restructurations économiques, poursuit le chef tibétain. 

Pékin engage les USA à ne pas renforcer la protection de Taiwan (Reuters, 5/3/99)
Un haut responsable chinois a averti vendredi les Etats-Unis que toute tentative pour placer Taiwan sous la protection de leurs missiles ferait "déborder le vase" et aurait de graves conséquences. Pareille initiative aboutirait à un engagement militaire direct de Washington à Taiwan et encouragerait les milieux indépendantistes de l'île, a-t-il déclaré aux journalistes sous le couvert de l'anonymat. Les Etats-Unis étudient un projet de déploiement de missiles avec plusieurs pays d'Asie, notamment le Japon et la Corée du Sud. Certains membres du Congrès américain ont proposé d'étendre le dispositif à Taiwan. Washington a justifié le projet par la menace de missiles déployés par la Corée du Nord. Mais le responsable chinois a rejeté cet argument comme un prétexte à accroître les ventes d'armes américaines aux nationalistes taiwanais. 

Pékin prévoit un déficit budgétaire pour maintenir la croissance (Reuters, 6/3/99)
Le ministre des Finances, Xiang Huaicheng, a déclaré samedi à l'Assemblée populaire nationale qu'une forte augmentation du déficit budgétaire était nécessaire pour assurer à l'économie chinoise une croissance suffisante afin de faire face aux problèmes sociaux en progression. Il a annoncé que le déficit budgétaire augmenterait de 57% pour atteindre le record de 150,3 milliards de yuans (18,15 milliards de dollars), avec un objectif de croissance de 7,0%. "Si nous ne maintenons pas ces mesures, il sera difficile d'accroître la demande intérieure et la restructuration économique sera entravée", a dit Xiang au deuxième jour de la session annuelle de l'Assemblée populaire nationale. "Il sera difficile de maintenir une croissance constante de l'économie nationale et le problème du chômage deviendra important". Le taux de croissance a été de 7,8% l'an dernier - un peu moins que l'objectif de huit pour cent fixé par le gouvernement - grâce à des dépenses massives dans l'infrastructure. L'économie chinoise est en pleine restructuration et les pertes d'emplois ou la suppression de la gratuité du logement et des soins médicaux entraînent une montée de la grogne au sein d'une partie de la population.  En cette année d'anniversaires tels que celui de la fondation de la République populaire, en 1949, ou de l'écrasement du Printemps de Pékin, le 4 juin 1989 sur la place Tiananmen, il est essentiel pour les autorités de maintenir la croissance pour contenir cette grogne. 

Réforme du système bancaire 

La croissance des exportations s'est ralentie, tout comme les investissements étrangers, et la consommation intérieure stagne.  Xiang a reconnu que la crise asiatique, qui a débuté en juillet 1997, avait touché la Chine plus durement que prévu. De nombreuses devises asiatiques ont reculé face au dollar et leurs exportations sont maintenant plus compétitives que celles de la Chine dont le yuan est resté stable. Mais, ainsi que l'a réaffirmé vendredi le Premier ministre Zhu Rongji, Pékin s'est engagé à ne pas dévaluer sa monnaie, une mesure qui entraverait la reprise en Asie. Le budget prévoit pour cette année une augmentation des dépenses de 14,7%, à 738,9 milliards de yuans, pour une augmentation des recettes de 7,3%, à 588,6 milliards de yuans. Le déficit représentera 1,7% du Produit intérieur brut, en dessous de la cote d'alerte internationalement reconnue, a noté Xiang. Zeng Peiyan, responsable du plan, a reconnu qu'il sera difficile de parvenir à l'objectif de croissance de 7%. "Nous avons la capacité d'atteindre cet objectif, mais il nous faudra travailler très, très dur pour y parvenir", a-t-il dit. "Maintenir une croissance relativement forte contribuera à résoudre les conflits et les problèmes dans différentes secteurs et renforcera la confiance de notre peuple". Zeng a énuméré différents problèmes, notamment l'accroissement des pertes enregistrées par des entreprises nationales, la montée
du chômage et les mauvaises dettes de certaines banques. Il a souligné que la réforme du système bancaire serait une des tâches importantes de cette année et qu'un système bancaire sain pourrait aider les 300.000 entreprises nationales en difficulté. Il a ajouté que cette année serait aussi consacrée à des opérations de fusion pour assainir ces entreprises, tandis que d'autres seraient mises en faillite. En outre, les entreprises privées pourraient jouer un rôle plus important dans l'économie. 

Chine-Zhu Rongji vise une croissance de 7% pour 1999 (Reuters, 5/3/99)
Le Premier ministre chinois Zhu Rongji a annoncé vendredi, à l'ouverture de la session annuelle de l'Assemblée populaire nationale chinoise, qu'un important déficit budgétaire serait nécessaire pour atteindre un objectif de croissance de 7,0% cette année, contre 7,8% l'an dernier. Le président de l'Assemblée, Li Peng, a déclaré la session ouverte sous les applaudissements des 2.978 délégués réunis au Palais du peuple. Mais l'atmosphère était plus morne que l'an dernier, lorsque Zhu a été nommé Premier ministre, promettant une réforme de l'administration, des entreprises, du logement et des services sociaux. Au cours des onze prochains jours, l'Assemblée débattra de six amendements constitutionnels, dont une disposition visant à renforcer le rôle des entreprises privées, approuvera le budget et discutera d'autres questions telles que la criminalité et le développement économique. 
Tous les amendements ont été élaborés par le Parti communiste et il ne reste à l'Assemblée qu'à les approuver. La session annuelle de l'Assemblée réunit des représentants des 56 groupes ethniques du pays et des délégués des 32 provinces et régions. 
Bien que les votes soient acquis, les débats devraient être animés, en particulier dans les domaines non politiques du maintien de
l'ordre et de l'environnement où le bilan du gouvernement pourrait faire l'objet de critiques. L'an dernier, Zhu a promis de transformer en trois ans les entreprises nationales déficitaires, de diminuer de moitié le nombre de fonctionnaires, de privatiser le logement et de remettre de l'ordre dans le secteur financier. Mais ses réformes se sont heurtées à la bureaucratie et à l'inertie et le ralentissement de l'économie ne lui a guère donné les moyens d'amortir l'impact des réductions d'emplois dans le secteur public. 

Stabilité 

Dans son discours sur l'état de la nation, le Premier ministre a prôné vendredi une forte augmentation du déficit budgétaire pour
parvenir à une croissance de 7,0% cette année. En se rassemblant au Palais du Peuple, les délégués exprimaient leurs préoccupations sur différents sujets. Zhang Guoguang, un représentant de la province de Liaoning, dans le nord-ouest du pays, touchée par un taux de chômage élevé, se promettait d'attirer l'attention sur les possibilités offertes par le secteur des services. 
Un délégué de Shanghai, Chen Zuoyi, souligne que la croissance des exportations risque de ralentir si la Chine n'augmente pas sa
compétitivité et n'attire pas davantage d'investissements étrangers. Les mesures de sécurité étaient importantes devant le Palais du peuple, en bordure de la place Tiananmen. Depuis janvier, pas moins de sept attentats à la bombe ont été recensés en Chine, imputés par la police et les médias officiels à un malaise social grandissant. Zhu Rongji a déclaré dans son discours que les autorités ne devaient pas recourir à des méthodes "dictatoriales" contre le peuple. Elles doivent "régler les problèmes dès leur apparition et elles ne doivent certainement pas faire les choses d'une manière simpliste et brutale", a dit le chef du gouvernement chinois. Zhu a affirmé que la Chine devait accentuer sa lutte contre la criminalité pour assurer la stabilité. Il a mis l'accent sur la lutte contre les délits économiques, qui menacent le niveau de vie des citoyens ordinaires. La stabilité est le maître mot cette année en Chine, à l'approche du 10e anniversaire, le 4 juin, de la sanglante répression du "Printemps de Pékin" sur la place Tiananmen. Le Premier ministre chinois a aussi invité Taïwan à ouvrir des négociations politiques afin de parvenir à la réunification. 

Zhu Rongji garde le cap sur les réformes et met un bémol à la répression (AFP, 5/3/99)
Le Premier ministre chinois Zhu Rongji a réaffirmé vendredi la nécessité de réformer le secteur public au prix de millions de licenciements, tout en appelant les autorités à une certaine retenue face à la montée du mécontentement social. Dans son premier rapport annuel lu à l'ouverture de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP, parlement), M. Zhu a appelé les Chinois à "redoubler d'efforts" pour mener à bien la délicate réforme des entreprises publiques. En 1997, "le comité central du Parti communiste chinois a proposé qu'à l'horizon de trois ans la plupart des grandes et moyennes entreprises publiques déficitaires soient tirées d'affaire. L'année 1999 est cruciale pour parvenir à cet objectif", a-t-il lancé, tout en se disant "confiant" d'arriver à ses fins. "Nous devons résolument éliminer les petites entreprises technologiquement arriérées, qui gaspillent les ressources, produisent des biens de qualité inférieure et sont à l'origine d'une grave pollution", a-t-il dit, avant de menacer de révocation les patrons dont l'entreprise essuyerait deux années de pertes consécutives. La fermeture des entreprises non rentables s'est traduite l'an dernier par au moins 12 millions de licenciements et 11 millions de salariés devraient suivre le mouvement cette année, a-t-on annoncé en janvier de source officielle. Cette vague de licenciements a été à l'origine d'une montée du mécontentement social qui a fait craindre un ralentissement des réformes engagées par M. Zhu depuis son arrivée à la tête du gouvernement en mars 1998. Des manifestations de plus en plus nombreuses et violentes ont été signalées dans l'ensemble du pays, réunissant ici des ouvriers licenciés, là des paysans écrasés d'impôts, tous dénonçant la corruption des autorités. M. Zhu a cependant recommandé la prudence dans la gestion des troubles provoqués par ses réformes. Tout en réaffirmant que le maintien de la stabilité constituait une "priorité" pour la Chine, il s'est dit hostile à des "méthodes dictatoriales contre le peuple". M. Zhu a appelé à éliminer "les contradictions au sein du peuple avant qu'elles ne ne développent". "En aucun cas nous ne devons les aggraver en les traitant de manière simpliste ou brutale", a-t-il lancé aux 2.978 députés de l'ANP. Il a également appelé à garantir
un minimum vital aux salariés licenciés, au nom du "maintien de la stabilité sociale". Face à la montée de la grogne, les autorités ont fait preuve ces derniers mois d'une nervosité accrue, condamnant en décembre à de lourdes peines de prison plusieurs chefs de file de la dissidence qui avaient tenté de faire régulariser officiellement un "Parti démocrate chinois". Cet accès de répression s'est accompagné d'un discours du président Jiang Zemin recommandant de "tuer dans l'oeuf" toute "tentative de déstabilisation politique ou sociale". La mise au point de M. Zhu survient alors que la Chine s'apprête à marquer le 10ème anniversaire de l'écrasement du Printemps de Pékin, un mouvement largement nourri par le ressentiment populaire face à l'enrichissement des cadres communistes. M. Zhu a reconnu que beaucoup restait à faire pour éradiquer la corruption. "Nous devons faire davantage d'efforts pour mettre en place un gouvernement propre et honnête et punir la corruption", a-t-il admis. Face aux cadres du régime il a réaffirmé son ambition de dégraisser les effectifs en annonçant une baisse de moitié du nombre des fonctionnaires locaux, après avoir fait subir le même sort l'an dernier à ceux du gouvernement central. 

La fille de Mao Zedong revient sur la scène politique (reuters, 2/3/99)
Dans notre dépêche "La fille de Mao Zedong revient sur la scène politique", veuillez noter que Li Na n'est pas la fille unique de Mao. Elle est le seul enfant né du mariage de Mao et Jiang Qing. 
Une répétition corrigée suit. 
Li Na, fille unique du père du communisme chinois, Mao Zedong, et de Jiang Qing, effectue son retour sur la scène politique en intégrant la Conférence consultative politique du peuple (CPPCC), a annoncé le Quotidien du peuple mardi. Ce retour, estime un politologue chinois, est un moyen d'apaiser l'aile radicale du Parti communiste chinois, fidèle à Mao et opposée au libéralisme économique des autorités actuelles mais la présence de Li ne traduit pas une volonté de retour aux politiques de Mao. 
Agée de cinquante-huit ans, Li Na siègera aux côtés de riches et puissants entrepreneurs, politiciens et actrices chinois. La nouvelle composition de la Conférence consultative doit être entérinée mercredi par le Congrès national du peuple. Née à Yanaan, base révolutionnaire communiste dans la province du nord de Shaanxi en 1940, Li est nommée secrétaire du Parti communiste de Pinggu en 1965 après des études d'histoire dans la prestigieuse Université de Pékin. Elle occupe ensuite les fonctions de secrétaire adjointe du PCC à Pékin. Après la mort de son père en 1976 et l'arrestation de sa mère, elle vit dans des conditions difficiles. Après un divorce, elle épouse le garde du corps de l'ancien président Liu Shaoqi en 1985.

Madeleine Albright demande la libération des dissidents politiques en Chine (AP, 2/3/99)
Le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright a déclaré qu'elle avait exhorté les autorités chinoises à libérer des dissidents politiques et à ratifier des conventions sur les droits de l'homme, affirmant qu'une société plus libre est une société plus stable. ``Il est très important qu'il y ait un changement d'atmosphère et qu'un terme soit mis à la répression'' des dissidents, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat américain lors d'une conférence de presse mettant un terme à sa visite de trois jours en Chine. 

En Chine, Mme Albright distingue commerce et droits de l'Homme (AP, 1/3/99)
Les droits de l'Homme d'un côté, le commerce de l'autre: au premier jour de sa visite en Chine, Madeleine Albright a déploré lundi la répression des dissidents, tout en assurant que Washington ne sanctionneraient pas Pékin par une suspension des négociations sur son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC). ``Nous avons déterminé, il y a un certain temps, que ce n'était pas une bonne idée de lier les droits de l'homme et le commerce et que nous faisions davantage de progrès d'un côté comme de l'autre quand ils ne sont pas liés'', a fait valoir le secrétaire d'Etat américain lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue chinois Tang Jiaxuan. ``Je vais donc soulever la question des droits de l'homme, mais, dans le même temps, je ferai en sorte qu'il soit bien clair que, pour nous, des progrès (sur l'OMC) sont importants'', a ajouté Mme Albright. Le chef de la diplomatie américaine doit tenter de favoriser l'obtention d'un accord sur l'OMC avant la visite du Premier ministre
chinois Zhu Rongji à Washington en avril prochain. Washington souhaite que la Chine abaisse au préalable ses droits de douanes et lève plusieurs autres barrières commerciales. Le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine a en effet atteint l'an dernier un record de 57 milliards de dollars (336 milliards de FF/51,2 milliards d'euros). Le secrétaire d'Etat américain, qui devait rencontrer mardi le président Jiang Zemin, s'est aussi entretenue lundi avec M. Zhu. Selon le porte-parole du Département d'Etat, James Rubin, les discussions ont été ``laborieuses, dures, et il n'y a pas eu beaucoup de points d'accord.''  Mme Albright a ``clairement dit'' que la répression et les arrestations de dissidents ``ont suscité une réaction importante et intense aux Etats-Unis'' et qu'elle était ``profondément troublée par la détention, les procès, les punitions infligées à ces activistes politiques pacifiques'', a ajouté M. Rubin. Auparavant, le ministre chinois des Affaires étrangères avait imputé les critiques sur le bilan de son pays en matière de droits de l'Homme à ``une poignée d'éléments antichinois'' aux Etats-Unis.  Lors de sa conférence de presse avec Mme Albright, Tang Jiaxuan a laissé entendre que Pékin n'apprécierait pas que l'administration Clinton appuie l'adoption d'une résolution condamnant le bilan chinois en matière de droits de l'Homme, au printemps prochain à Genève. ``Nous avons toujours été opposés à la politisation de la question des droits de l'Homme'', a expliqué le chef de la diplomatie chinoise, avec un sourire poli. 
La visite de Madeleine Albright n'a pas incité les autorités chinoises à mettre un frein à leur politique de répression, qui a vu
plusieurs des fondateurs du Parti démocrate chinois (PDC) condamnés à des peines allant de 11 à 13 ans de prison.  A la veille de la venue du secrétaire d'Etat américain, la police chinoise a placé en détention un militant démocrate, averti plusieurs autres de ne pas quitter leur résidence et condamné un dernier à un an et demi de prison. Les dissidents chinois ont dû annuler une rencontre sur les droits de l'Homme qui devait commencer lundi, les organisateurs ayant été incarcérés et la police interdisant aux participants de s'y rendre, a fait savoir Zha Jianguo, membre du PDC interdit.

Pékin et Washington s'affrontent sur les droits de l'Homme (AFP, 1/3/99)
La Chine et les Etats-Unis se sont vivement opposés lundi sur la question des droits de l'Homme, lors de la première journée de la visite à Pékin du secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright."La Chine et les Etats-Unis ne pourront pas avoir une relation complète tant que nous aurons des désaccords aussi importants sur les droits de l'Homme", a déclaré le porte-parole du Département d'Etat James Rubin à l'issue de plus de trois heures d'entretiens entre Mme Albright et son homologue chinois Tang Jiaxuan. Il a reconnu que les échanges de vues sur les droits de l'Homme avaient largement dominé la rencontre et avaient été "vigoureux et acharnés". Mme Albright a entamé dimanche soir à Pékin une visite délicate, largement dominée par les droits de l'Homme, alors que le Premier ministre chinois Zhu Rongji doit se rendre à Washington en avril prochain pour faire le point de l'évolution des relations sino-américaines depuis la visite historique du président américain Bill Clinton en Chine en juin dernier. Washington n'a pas cessé de faire monter les enchères la semaine dernière, notamment sur le problème des droits de l'Homme,
avec la publication vendredi du rapport du Département d'Etat critiquant vivement la Chine, deux jours après l'adoption d'une
résolution sur le même sujet par le Sénat américain.  Pékin a donné le ton des discussions lundi, en rejetant les critiques américaines comme "une ingérence" dans ses affaires intérieures et en accusant une "poignée d'éléments" anti-chinois de vouloir entraver le devéloppement des relations sino-américaines. "Nous sommes opposés à toute ingérence délibérée dans les affaires intérieures des autres pays par le biais de la question des droits de l'homme", a averti le ministre chinois des affaires étrangères M. Tang Jiaxuan devant les journalistes, juste avant le début de ses entretiens avec Mme Albright. L'agence officielle chinoise Chine Nouvelle a pour sa part conseillé à Washington de balayer devant sa porte, en diffusant un long réquisitoire sur la situation des droits de l'Homme aux Etats-Unis. Dans ce document en 28 feuillets, Chine nouvelle a critiqué pêle-mêle la grande pauvreté, la discrimination raciale, la peine de mort pour les délinquants juvéniles, voire l'abstentionnisme ou le manque de liberté de la presse américaine, "inféodée aux multinationales". Outre les droits de l'Homme, Mme Albright a également discuté lundi à Pékin de l'entrée de la Chine dans l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), en soulignant que Washington espérait voir rapidement "des progrès" sur cette question. M. Tang a pour sa part réaffirmé l'opposition chinoise au projet américain de mise en place d'un système de missiles anti-missiles de théâtre d'opérations (TMD) avec la Corée du sud et le Japon, incluant éventuellement Taiwan, en soulignant qu'une telle inclusion reviendrait à empêcher la réunification chinoise. Mme Albright lui a répondu qu'aucune décision n'avait encore été prise et que Pékin serait bien inspiré de "réduire la menace" que ses propres missiles font peser sur Taiwan, a rapporté M. Rubin. Le porte-parole chinois Zhu Bangzao a réagi avec une rapidité exceptionnelle à cette déclaration, se disant selon l'agence Chine nouvelle "indigné" par la "soi-disant" menace chinoise, faisant référence à un récent rapport du Pentagone. Dans ce rapport soumis au Congrès le Pentagone affirmait que Pékin aurait un avantage écrasant en 2005 en matière de missiles balistiques et de croisière face à Taïwan. De nombreux autres dossiers internationaux ont également été passés en revue parmi lesquels la question coréenne, mais également le problème de la Macédoine, après le veto chinois sur la prolongation du mandat de la FORDEPRENU. Après un diner lundi soir avec le vice-Premier ministre chinois Qian Qichen, Mme Albright devait encore rencontrer le numéro un chinois Jiang Zemin mardi matin avant de quitter Pékin pour la Thaïlande.
 

Mise à jour : mars 1999