Corée du Nord - actualités  archives 99 | archives 2000
L'actualité de la Corée du Nord par  l'AFP | Presse internationale (Yahoo)
La famine en Corée : Libération | Presse internationale
Les principaux événements entre les deux Corées (AFP, 13/6/2000)
Social et culture | Politique intérieure | Défense | Economie, Industries et R&D | Relations internationales
Social, culture
 

 

Politique intérieure

 Les "recommandations" de l'ONU à Pyongyang (Le Monde, 4/8/2001)
A la suite de l'examen du rapport sur la situation des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) qui lui a été soumis, début juillet, pour la première fois en quatorze ans, par le régime de Pyongyang, le Comité des droits de l'homme des Nations unies a rappelé aux dirigeants nord-coréens que, "capitalistes ou socialistes" , tous les pays étaient tenus de les respecter. Pyongyang, qui nie l'existence de camps de travail et qui qualifie d'"humiliantes" les demandes des organisations humanitaires pour savoir qui, en Corée du Nord, bénéficie de l'aide internationale, affirme que la RPDC ne connaît "ni oppression ni exploitation". Le Comité pour les droits de l'homme des Nations unies, peu convaincu, a dressé une liste de "recommandations" à Pyongyang dénonçant l'usage de la peine de mort, l'absence de liberté de mouvement, les jugements sommaires, le trafic de femmes à la frontière sino-nord-coréenne et la torture.

Défense
 

 

Economie, Industrie, R&D

Augmentation de la population nord-coréenne malgré la disette (AP, 27/1/02)
Malgré une disette persistante, la population de la Corée du Nord a augmenté de 1,9% entre 1999 et 2001, passant à 22,3 millions d'habitants, selon une estimation du Programme alimentaire mondial (PAM) rendue publique dimanche à Séoul en Corée du Sud. 
C'est la première fois que la population de la République populaire démocratique de Corée augmente dans la période récente. La famine et des maladies liées à la malnutrition ont fait un nombre indéterminé dans ce pays au milieu des années 90. Le chiffre de deux millions de morts a été avancé. 
Le PAM fonde son estimation sur les informations fournies par Pyongyang. 
Les Nations unies estiment que la Corée du Nord risque de devoir affronter une nouvelle année de disette en 2002 en raison de la persistance d'un déficit alimentaire estimé à 1,47 million de tonnes de vivres. 
     Sur Internet : 
     - ONU (questions humanitaires) : www.reliefweb.int 
     - PAM : www.wfp.org 

Relations internationales

En Chine, les "migrants de la faim" nord-coréens sont traités comme des criminels (Le Monde, 4/8/2001)
Jusqu'à présent, les réfugiés fuyant la famine en Corée du Nord et passés en Chine en traversant les fleuves Yalu ou Tumen, qui séparent les deux pays, n'étaient pas désignés comme tels dans les documents de la police chinoise : c'était des "immigrants illégaux"dont la nationalité n'était pas précisée. Désormais, sur les murs des villes de la région frontalière de Yanbian, sont apparues des affiches appelant la population à coopérer à la campagne nationale d'éradication de la criminalité dont certaines désignent, parmi les criminels, les "migrants de la faim" nord-coréens : "Si vous cachez un Coréen du Nord, vous serez puni", pouvait-on lire, début juillet, sur des affiches à Longjing (ville située entre Yanji, la capitale régionale, et la frontière), rapporte un volontaire de Médecins sans frontières (MSF) qui revient de la région.

CHASSE AUX RÉFUGIÉS
"Chaque policier a le devoir d'attraper au moins un Nord-Coréen : si ce n'est pas le cas, il perd ses primes", poursuit-il. Les policiers locaux, qui fermaient souvent les yeux sur les réfugiés, étant parfois eux-mêmes d'origine coréenne (Yanbian compte une forte minorité ethnique d'habitants ayant fui la péninsule pendant l'occupation japonaise, de 1910 à 1945), ne peuvent plus faire preuve de la même indulgence : depuis l'incident de la famille nord-coréenne qui s'est réfugiée, fin juin, au siège du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Pékin, avant d'être finalement autorisée à gagner la Corée du Sud, ce sont les autorités centrales, courroucées par cette embarrassante affaire, qui ont pris la situation en main à Yanbian, précise le volontaire de MSF.
Largement ignoré de la communauté internationale comme du HCR, qui se retranche derrière la souveraineté de l'Etat chinois - pour lequel les migrants de la faim ne sont que des "immigrants illégaux", passibles comme tels de rapatriement - pour ne rien faire, le sort tragique de ces réfugiés nord-coréens (plusieurs dizaines de milliers chaque année) en quête de nourriture a empiré au cours des dernières semaines.
Médecins sans frontières vient d'exprimer sa " grave préoccupation concernant ces rapatriements forcés et l'impossibilité pour les organisations humanitaires d'avoir accès à des populations qui ont besoin d'assistance et de protection".

Selon des témoignages concordants, les réfugiés rapatriés sont passibles d'une peine allant du simple interrogatoire à de la prison, voire une exécution selon leurs antécédents. Les peines les plus sévères frappent ceux qui ont été en contact en Chine avec des Coréens du Sud et des chrétiens.

Selon des témoignages recueillis par MSF dans une ville frontière chinoise, une cinquantaine de migrants de la faim sont rapatriés chaque jour, " entassés dans des camions comme du bétail". Certains sont battus sévèrement, raconte un chauffeur de taxi de Tumen, autre ville frontière. Les contrôles d'identité sur les routes ou dans les rues ainsi que les perquisitions à domicile se sont multipliés.

Dans ce climat de chasse aux réfugiés, les organisations humanitaires - essentiellement sud-coréennes ou américano-coréennes, et en majorité chrétiennes - qui travaillent le long de la frontière ont de plus en plus de difficultés à venir en aide aux réfugiés. Les chancelleries étrangères à Pékin restent d'une extrême prudence. La Corée du Sud connaît l'ampleur du problème mais veut éviter un afflux de réfugiés chez elle et maintenir le dialogue avec la Chine ; l'Union européenne, qui vient de reconnaître le régime de Pyongyang, est divisée et se contente de ressasser la rhétorique des droits de l'homme sans agir. Quant aux Américains, ils ont d'autres fers au feu avec Pyongyang.

LE PRIX DE LA FUITE
Il y a quelque temps, on pouvait se trouver devant un dilemme : des pressions internationales sur la Chine risquaient de cabrer Pékin et de compromettre l'assistance discrète fournie par les organisations humanitaires du côté chinois de la frontière. Pour aider les dizaines de milliers de réfugiés, il valait mieux fermer les yeux sur le drame de ceux qui étaient rapatriés.
Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. De part et d'autre de la frontière sino-nord-coréenne, c'est la répression : les Chinois, qui minimisent le nombre des réfugiés et le sort qui les attend, rapatrient à tour de bras ; les Coréens du Nord font payer à leurs "traîtres" le prix de leur fuite, et les organisations humanitaires sont quasiment paralysées par l'action policière : les plus petits réseaux, en particulier, sont écrasés d'amendes lorsqu'ils sont pris en "flagrant délit" d'assistance aux migrants de la faim. Un faisceau de facteurs qui rendent encore plus précaire le sort de ceux qui, en dépit de la répression, continuent à passer en Chine la faim au ventre.

La longue équipée ferroviaire, à la manière stalinienne, de Kim Jong-il à travers la Sibérie (Le Monde, 4/8/2001)
Le chef de la Corée du Nord, Kim Jong-il, est arrivé vendredi 3  août à Moscou, au terme d'un périple ferroviaire de neuf jours depuis son pays à travers la Sibérie. Fidèle à son style de gouvernement ancré dans les anciennes manières du bloc soviétique, il n'est pratiquement pas descendu de son train blindé spécial, sinon pour visiter une usine de chars à Omsk. Il cherche à obtenir une aide économique pour son pays.

Après un périple de neuf jours en train à travers la Russie, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il est arrivé vendredi 3 août à Moscou, où il devait avoir, samedi, ses premiers entretiens avec le président Vladimir Poutine. L'assistance économique de la Russie à un régime qui fut longtemps soutenu par l'URSS ainsi que la fourniture d'armements seront les principaux thèmes des entretiens.
Le "Cher Leader" est logé au Kremlin, loin de son ambassade, où ont lieu des manifestations de défenseurs des droits de l'homme. Pas plus la durée de son séjour que les détails de sa visite n'ont été annoncés. Il doit se rendre à Saint-Pétersbourg dimanche.
L'arrivée de Kim Jong-il à Moscou n'a pas été présentée à la télévision, et la presse occidentale a été bannie des événements auxquels participera le dirigeant nord-coréen, à la demande expresse de Pyongyang. Quant aux journalistes russes accrédités, ils sont tenus à distance par les services de sécurité. Comme l'a relevé un opposant russe, Sergueï Ivanenko, cité par l'AFP, ce voyage en train blindé, entouré du plus grand secret et protégé par un dispositif de sécurité impressionnant, "a quelque chose des vieux films sur Staline".
Au cours de son périple, Kim Jong-il n'est pratiquement pas descendu de son train de 21 wagons gris-vert, spécialement construit au Japon, dans lequel il voyage en compagnie d'une suite de 150 officiels et membres des services de sécurité.
A l'exception d'une escale à Omsk, où il est resté deux jours et a visité une usine de chars T-80 et une fabrique de charcuterie, et d'une autre, plus brève, pour qu'il puisse tremper la main dans l'eau du lac Baïkal, Kim Jong-il n'a fait aucune apparition. Pas même pour saluer, à Novossibirsk, la veuve d'un paysan qui aurait sauvé la vie de son père Kim Il-sung, il y a quarante-huit ans : la pauvre femme, qui attendait sous la pluie, n'a pas été invitée à bord. Elle a reçu simplement une valise de cadeaux d'un membre du protocole.
Entourée d'une manie du secret d'un autre âge, la visite de Kim Jong-il à Moscou a néanmoins une visée évidente : obtenir de la Russie une assistance économique dont la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a un impérieux besoin. Il paraît peu vraisemblable que Moscou accepte de vendre des armes à la RPDC, qui serait d'ailleurs bien en peine de les payer : elle n'a pas de devises et doit déjà 5,5 milliards de dollars à la Russie. Ce n'est pas la fourniture d'une main-d'œuvre corvéable à merci, qui travaille dans des camps d'exploitation forestière en Sibérie orientale, qui va réduire rapidement cette dette. Le travail fourni est évalué à 50 millions de dollars par an. A ce rythme, il faudra des décennies pour rembourser les 5,5 milliards...
La Russie pourrait en revanche construire une centrale nucléaire, non loin de la frontière nord-coréenne, destinée à lui fournir de l'énergie. Toute la question est de savoir ce que Pyongyang peut donner en échange. Ce que Moscou attend d'un renforcement des liens avec Pyongyang semble plus clair : un levier dans le jeu géostratégique en Asie du Nord-Est.
 


 
Les principaux événements entre les deux Corées (AFP, 13/6/2000)
chronologie des principaux événements intervenus entre les deux Corées depuis la division de la péninsule en 1945:

Août 1945: La péninsule coréenne est divisée entre le Nord communiste et le Sud capitaliste à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
 Août 1948: Syngman Rhee est nommé premier président de la république de Corée du Sud, soutenue par les Etats-Unis.
 Sept 1948: La République populaire et démocratique de Corée, la Corée du Nord, soutenue par l'Union soviétique, est officiellement fondée avec Kim Il-Sung à sa tête.
 Juin 1950: Les troupes nord-coréennes envahissent le Sud, déclenchant la guerre de Corée.
 Juil 1953: La Corée du Nord signe un cessez-le-feu avec les Etats-Unis, qui met fin techniquement à la guerre de Corée. Celle-ci a fait quelque trois millions de morts ou de disparus. Aucun traité de paix n'est signé.
 Jan 1968: Un commando de 31 Nord-Coréens gagne Séoul dans une tentative -- ratée -- d'assassiner le président Park Chung-Hee.
 Juil 1972: Les deux Corées annoncent un accord pour parvenir à la réunification par le biais d'un processus pacifique.
 1973-1975: Les deux Corées tiennent 10 sessions de négociations au niveau ministèriel au village frontière de Panmunjom.
 Oct 1983: Quatre ministre sud-coréens meurent dans un attentat à la bombe, attribuée à la Corée du Nord, à l'occasion d'une visite en Birmanie.
 Mai 1985: Deux envoyés nord-coréens se rendent à Séoul pour y rencontrer le président Chun Doo-Hwan.
 Sept 1985: Des familles divisées depuis la guerre de Corée se rendent à Séoul et à Pyongyang.
 Nov 1987: Attentat à la bombe nord-coréen contre un avion sud-coréen au-dessus de la Birmanie.
 Sept 1990: Les Premiers ministres des deux Corées se rencontrent pour la première fois à Séoul.
 Juin 1993: La Corée du Nord mène des essais de missiles au-dessus de la mer du Japon.
 Juil 1994: Mort de Kim Il-Sung avant la tenue prévue d'un sommet inter-coréen.
 Oct 1994: La Corée du Nord signe un accord à Genève avec les Etats-Unis dans lequel Pyongyang accepte de gêler son programme nucléaire.
 Sept 1996: Un sous-marin nord-coréen pénêtre les eaux sud-coréennes. 22 Nord-Coréens sont tués.
 Déc 1997: Premiers pourparlers de paix à Genève.
 Juin 1998: Le groupe sud-coréen Hyundai et la Corée du Nord se mettent d'accord pour un projet touristique commun sur le mont Kumgang.
 Août 1998: La Corée du Nord procède aux essais d'un missile balistique à longue portée, Taepo-dong 1, qui survole le Japon, provoquant l'inquiétude de la communauté internationale.
 Juin 1999: Bataille navale entre navires nord-coréens et sud-coréens.
 Avr 2000: Annonce de la tenue d'un sommet inter-coréen
 13 juin 2000: Premier sommet historique entre les leaders des deux Corées à Pyongyang.

 

Mise à jour : janvier 2002
Retour à la page d'accueil de Sources d'Asie