|
La diplomatie thaïlandaise en
Europe pour parler OMC, Birmanie et commerce (AFP, 7/2/99)
Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères Surin Pitsuwan commence lundi à Bruxelles une tournée européenne afin, en particulier, de plaider la cause du candidat thaïlandais à la direction générale de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et ranimer le dialogue entre l'ASEAN et l'Union européenne bloqué par le contentieux birman. L'énergique chef de la diplomatie thaïlandaise, âgé de 49 ans, se rend en Belgique (8-10 février) puis en Autriche (10-12) et en France (12-13). L'une des priorités de son agenda bien rempli est d'obtenir le soutien des Quinze à la candidature de son collègue et vice-Premier ministre Supachai Panitchpakdi à la tête de l'OMC. M. Supachai, qui est aussi ministre du Commerce, est le favori pour succéder à l'Italien Renato Ruggiero, dont le mandat s'achève le 1er mai. Mais il a encore besoin pour l'emporter de l'appui des Etats-Unis et de l'Union européenne, divisée sur le choix. La France et ses soeurs latines penche plutôt du côté du postulant marocain Hassan Abouyoub, représentant de Rabat pour les négociations commerciales. La plupart des pays asiatiques, dont le Japon, se sont prononcés en faveur de M. Supachai, ainsi que notamment l'Australie et plusieurs capitales sud-américaines. Toutefois, seulement 91 délégations se sont prononcées sur un total de 134 pays membres et la succession de M. Ruggiero reste très ouverte, selon les milieux commerciaux à Genève. "Nous ne renoncerons pas à la moindre chance d'expliquer pourquoi ils (les pays européens) doivent soutenir le candidat thaïlandais", a expliqué M. Surin avant son départ. La désignation finale du nouveau directeur-général de l'OMC, en principe par consensus, est attendue d'ici le mois prochain. Autre dossier prioritaire pour M. Surin, la reprise du dialogue entre l'Association des Nations du Sud-Est Asiatique (ASEAN) et l'UE, au point mort depuis plus d'un an en raison des critiques européennes sur la situation des droits de l'Homme en Birmanie. Une rencontre récemment prévue à Bangkok entre représentants de l'UE et de l'ASEAN a été reportée sine die à cause de l'opposition des Quinze à la présence d'un délégué birman. Les ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN et de l'UE devraient se rencontrer en principe le 30 mars à Berlin, en marge d'une réunion du Forum Asie-Europe (ASEM), mais de sérieux doutes subsistent sur la réunion et les chances d'un dialogue. L'UE interdit l'entrée de son territoire aux membres de la junte birmane et a bloqué tout contact ministériel, ce qui empêcherait le nouveau chef de la diplomatie birmane, Win Aung, de se rendre en Allemagne le mois prochain.De son côté, l'ASEAN considère que les discussions doivent se dérouler "de bloc à bloc", c'est-à-dire avec tous les pays membres du groupe régional. Rangoon a intégré l'ASEAN (Birmanie, Brunei, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) en juillet 1997. La junte birmane a averti qu'un ajournement de la rencontre "augurerait mal des relations entre l'ASEAN et l'UE en général". Elle vient apparemment de faire une concession pour être admise à Berlin en se déclarant disposée à aborder tous les problèmes, y compris les droits de l'Homme, avec les Quinze. "Nous ne décourageons pas. Nous continuons de parler avec l'UE, il est possible de débloquer l'impasse", assurait récemment M. Surin. Quant à l'UE, elle espère que des "modalités mutuellement satisfaisantes" pourront être trouvées pour que la réunion ASEAN-UE de Berlin se déroule comme prévu, a indiqué à l'AFP une source européenne à Bangkok. Cependant, elle "reste extrêmement préoccupée par la situation politique en Birmanie et en particulier par le manque de tout progrès sur les droits de l'Homme", a souligné la source. Enfin, M. Surin discutera avec ses hôtes de la révision du système dit de préférences généralisées (SPG), un privilège commercial accordé par l'UE aux pays en développement qui a été récemment révoqué pour certains produits agricoles thaïlandais (fleurs, crevettes). Déclaration des douze(Bruxelles,
09.06.1992)
|