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DONNEES ECONOMIQUES | |
DE L'ECONOMIE GUIDEE AU NOUVEL ORDRE | |
LES SECTEURS ECONOMIQUES | |
L'AIDE INTERNATIONALE | |
LA COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE | |
LES RELATIONS COMMERCIALES AVEC LA FRANCE |
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Note 2: Jane's Information Group (1996). Le taux de "sous-emploi" est de 44%.)
L'économie indonésienne a prospéré
sous le Nouvel Ordre du Président Soeharto, après
son arrivée au pouvoir en 1966. En 1965, l'économie indonésienne
n'avait pratiquement pas d'industrie. À travers des programmes agricoles,
le gouvernement indonésien a su apporter à des millions de
paysans les bénéfices de la technologie agricole moderne.
L'Indonésie est parfois considérée comme un modèle
par ses voisins, dans la mesure où le gouvernement de Jakarta a
su régler deux énormes problèmes économiques
intérieurs: la révolution verte et la libéralisation
d'un système entièrement contrôlé par l'État.
Mais ce "nouveau dragon" a révélé ses faiblesses lors
de la crise économique qui a secoué la région. La
rupiah
a perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport au dollar en
moins d'un an.
Le manque de transparence du gouvernement indonésien a également
joué un rôle important dans l'effondrement de la roupie (dont
le taux par rapport au dollar est passé de 2400 à plus de
10000 en quelques mois en 1998) en sous-estimant le montant de l'endettement
du secteur privé et sa part à court terme tandis que 'absence
de contrôle des changes facilitait une recrudescence de l'endettement
des entreprises indonésiennes.
L'Indonésie a été contrainte de solliciter une aide internationale auprès de la Banque Mondiale, du Fond Monétaire International, de la Banque de Développement Asiatique, ainsi qu'auprès de quelques pays. Le gouvernement indonésien doit entreprendre de profondes réformes économiques, en particulier dans les secteurs de la banque et des finances, et retrouver la confiance des investisseurs étrangers sur le marché international.
Ainsi, les trois plans de sauvetage (octobre 1997, janvier et avril 1998) n'ont-ils pas été appliqués et de nouvelles négociations sont en cours. La crise n'est pas terminée et il est encore trop tôt pour évaluers ses conséquences. Cependant , on peut prévoir une récession importante en 1998, certaines estimations évoquant une inflation de l'ordre de 80%, un taux de croissance négatif de 3 à 4 % et un chômage qui pourrait toucher plus de 15 % de la population active.
Comparaison avec les pays de l'A.S.E.A.N. (1995)
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** en U.S.$
Source: D.M.S. (1996).
Dans les premières années de l'indépendance, la politique économique se traduisait essentiellement comme un soutien aux pribumi à travers des crédits de la Banque Populaire nationale et l'attribution de certains marchés aux pribumi dont ils ont le monopole. Le premier plan quinquennal du pays (1956-1960) proposait des investissements du gouvernement dans l'infrastructure du secteur public mais ne présentait pratiquement pas de réglementation du secteur privé. Ce plan fut retiré en 1957 à la suite des importants développements économiques et politiques du pays. En effet, les travailleurs indonésiens avaient réclamé le départ des entreprises hollandaises. Le gouvernement nationalise les compagnies hollandaises, en 1957, et anglaises, en 1959. Et il a pris sous son contrôle un certain nombre d'entreprises dans les secteurs miniers, commerciaux, financiers et du service public.
En 1959, Soekarno inaugure par un plan de huit ans son Économie Guidée, qui veut multiplier par douze les dépenses pour les projets gouvernementaux par rapport au plan précédent. Le déficit inhérent à ces dépenses a conduit à une inflation qui a atteint 1.500% entre juin 1965 et juin 1966. Dans le même temps, la dette extérieure vis-à-vis de l'Occident et de l'U.R.S.S. n'a cessé d'augmenter. Par ailleurs, la campagne militaire pour récupérer l'Irian Jaya ainsi que la confrontation avec la Malaisie, entre 1963 et 1965, achèvent de ruiner l'économie indonésienne.
À son arrivée au pouvoir, Soeharto, entouré d'une équipe de conseillers économiques, propose un certain nombre de mesures d'urgence afin de remettre l'économie en route grâce à des subsides du F.M.I. Ces réformes recommandent un budget équilibré, bien qu'emprunts et aide étrangers soient compris dans les sources de revenus. Qui plus est, marquant la rupture avec l'Économie Guidée de Soekarno, fortement teintée de socialisme, le Nouvel Ordre de Soeharto propose un retour au développement du marché privé. Après être parvenu à endiguer l'inflation croissante et l'effondrement financier de l'ère Soekarno, le gouvernement de Soeharto, bénéficiant de l'augmentation des revenus pétroliers dans les années 1970, a cherché à développer les industries domestiques telles que celles de l'acier et du béton, en investissant davantage et en établissant des barrières commerciales afin de protéger les producteurs indonésiens de la compétition étrangère. Les différents plans quinquennaux (Repelita), depuis 1969, et les Grandes Lignes de la Politique du Gouvernement (G.B.H.N.) annoncent les objectifs économiques à atteindre. L'Agence Nationale au Plan (BA.P.PE.NAS.) et les Agences du Plan (Biro Perencanaan) jouent un rôle essentiel dans la mise au point de ces plans quinquennaux.
Budget de développement des cinq premiers plans quinquennaux*
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(1969 - 1974) |
(1974 - 1979) |
(1979 - 1984) |
(1984 - 1989) |
(1989 - 1994) |
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Le secteur public demeure encore très fort. En effet, le gouvernement estime que certains secteurs d'activité jugés "stratégiques" doivent être contrôlés par l'État. En plus de réglementer de nombreux aspects de l'activité économique, le gouvernement joue un rôle direct dans l'économie de l'archipel à travers le budget central du gouvernement. Au début de chaque année, le président soumet à la D.P.R. la proposition de budget annuel préparée par le Département des Finances pour l'année fiscale à venir. Ces propositions s'inscrivent dans les dépenses de l'état prévues dans le cadre des plans quinquennaux préparés par la Bappenas. Ces plans quinquennaux de développement décrivent les objectifs économiques principaux, comprenant les taux de croissance à atteindre dans les principaux secteurs économiques tels que l'agriculture, la mine et l'industrie et des objectifs plus détaillés pour des activités particulières. La Banque Centrale d'Indonésie (Bank Indonesia) est directement sous les ordres du gouvernement central à travers le Bureau Monétaire. Ce bureau est composé du ministre des finances, de plusieurs membres du cabinet et du gouverneur de la Bank Indonesia. La politique monétaire du Nouvel Ordre de Soeharto reflète la détermination du gouvernement à vouloir maintenir la stabilité des prix et un budget central équilibré afin d'éviter la forte inflation des décennies précédentes.
Le secteur privé est très vite devenu dominé par d'importantes corporations, qui sont souvent la propriété de Chinois, les cukong, généralement en partenariat avec des officiers vétérans ou des bureaucrates. Ces conglomérats, dont les deux plus importants sont le Groupe Astra et le Groupe Liem, aident le gouvernement dans les projets de modernisation à grande échelle. Le développement de ces conglomérats est lié à un échange de bons procédés avec le gouvernement; en effet, celui-ci leur accorde le monopole pour la production et l'importation des produits industriels essentiels, et les conglomérats investissent dans les grands projets gouvernementaux. Mais ce système de monopole fait croître le ressentiment de la population, dans la mesure où il profite uniquement à une minorité privilégiée, en l'occurence la minorité chinoise, et à la famille de Soeharto dont les enfants sont tous liés à un ou plusieurs de ces conglomérats.
Part du P.N.B. par secteur (1994)
Source: C.F.C.E. (1996).
Avec la chute des prix du pétrole en 1986, le mécontentement n'a cessé d'augmenter. Un certain nombre de petits industriels créent la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Indonésie (KA.D.IN.). Elle devient l'organe officiel de la contestation contre la politique de monopole et de restriction. Les salaires indonésiens, sont avec les vietnamiens, les plus faibles de l'A.S.E.A.N. Pourtant, l'Indonésie connaît depuis 1986 une expansion rapide et est parvenue, en diversifiant son économie, à réduire sa dépendance à l'égard du pétrole. En 1994, le gouvernement indonésien a lancé son sixième plan quinquennal (Repelita VI, 1994-1999) et son deuxième plan à long terme (PJP II, 1994-2019). Les objectifs principaux du sixième plan quinquennal sont de promouvoir la croissance économique, de corriger les inégalités sociales et les disparités régionales. Cependant, le gouvernement n'est toujours pas intervenu dans le débat qui oppose partisans d'un modèle de développement fondé sur de grands projets industriels et technologiques et ceux qui sont, au contraire, favorables aux petites et moyennes entreprises. En 1996, l'Indonésie est parvenue à redresser sa balance commerciale, grâce à la baisse du yen, à l'augmentation des cours du pétrole et à une réduction des importations de biens de consommation. Contrairement à ses voisins, la Malaisie et la Thaïlande, l'Indonésie ne peut pas se permettre d'importants déficits. En effet, son endettement correspond à plus de 60% du P.N.B. C'est la raison pour laquelle, l'Indonésie doit d'une part augmenter ses exportations, et d'autre part attirer davantage les investissements étrangers directs. D'autant que la dévaluation de la rupiah au mois de septembre 1997, plonge l'Indonésie dans une préoccupante crise économique. Et elle a dû solliciter une importante aide financière et technique auprès de plusieurs pays et d'organismes internationaux. Elle doit désormais entreprendre les réformes profondes de son économie qui lui permettront de retrouver la confiance des investisseurs étrangers.
L'AGRICULTURE | |
LES RESSOURCES NATURELLES | |
L'ENERGIE | |
L'INDUSTRIE |
Depuis les années 1970, la part de l'agriculture dans le P.N.B. n'a cessé de diminuer. Le secteur agricole reste cependant vital en Indonésie. Au recensement de 1980, 78% de la population vivaient en zone rurale et une importante part de leurs revenus provient des activités agricoles. Et même si ce pourcentage a tendance à diminuer, pour un pays à l'échelle de l'Indonésie, l'urbanisation demeure assez lente. En revanche, la part de l'agriculture dans le P.N.B. a chuté de 56% en 1967 à 18,9% en 1992, alors que la population active agricole était encore de 41 millions d'actifs (55% de la population active totale). La part de vente des produits agricoles dans les recettes d'exportation est passée de 49,6% à 21,8%, entre 1967 et 1994. Paradoxalement, dans le même laps de temps, la surface cultivée et le rendement n'ont cessé de croître.
Les entreprises agricoles sont surtout des coopératives, des plantations d'État et de petites plantations familiales. Ces dernières représentent 87% des exploitations agricoles. Elles ne peuvent donner naissance à une industrie agro-alimentaire tournée vers l'exportation. En revanche, l'État indonésien tente de privatiser ou de créer des joint-ventures entre les plantations d'État et des entreprises privées. Cependant, la tutelle politique et financière du ministère des coopératives est peu propice à un développement dynamique de ces entreprises. Les grandes plantations privées, véritables entreprises capitalistes, sont encore très rares. C'est la raison pour laquelle l'Indonésie ne parvient pas à développer une puissante industrie agro-alimentaire.
Environ 20 millions d'hectares sont cultivés, ce qui représente 10% de la superficie totale du pays, auxquels il convient d'ajouter 40 millions d'hectares de terres cultivables, principalement à Sumatra et au Kalimantan. En 1988, les cultures alimentaires représentaient 62% de la production agricole totale, les cultures d'arbres 16%, le bétail 10%, la pêche et les forêts 12% chacune.
La principale culture est celle du riz. Sa production était de 29 millions de tonnes en 1989. Le gouvernement est très impliqué dans l'économie rizicole. Le riz est la nourriture de base de la plupart des foyers, tant à la campagne qu'en ville. En lançant la Révolution Verte qui consistait dans le développement des technologies de riziculture, le Nouvel Ordre est parvenu à faire passer l'Indonésie de pays importateur de riz dans les années 1970 à un pays autosuffisant au milieu des années 1980. L'Indonésie est le troisième producteur mondial de riz, après la Chine et l'Inde. La production rizicole a doublé en vingt-cinq ans, pour atteindre 26,4 millions de tonnes en 1994. Néanmoins, l'autosuffisance rizicole de l'Indonésie est remise en question, car la tendance à la baisse de la production se confirme. La surface cultivée a diminué, à l'image de Java, véritable grenier à riz du pays, à cause de l'urbanisation. Pour maintenir cette autosuffisance, l'Indonésie doit parvenir avant l'an 2000 à des récoltes de riz supérieures à 34 millions de tonnes. Et le gouvernement a lancé, à la fin de 1995, un grand programme de mise en valeurs de 1,3 millions d'hectares de terres marécageuses dans le centre de Kalimantan. Le coût de ce programme, dont la réalisation ne pourra aboutir avant une dizaine d'années, est estimé à 218 millions d'U.S.$. L'Indonésie est membre de la Commission Internationale des pays producteurs de Riz (I.R.C.).
Les autres cultures commerciales sont celles du maïs, du manioc, de la patate douce, de la cacahuète, du soja, du caoutchouc, de l'huile de palme, de la noix de coco et du café. L'Indonésie est le deuxième producteur mondial d'hévéa, après la Thaïlande, avec 1,85 millions de tonnes en 1994. Mais cette culture connaît une crise mondiale que tente d'enrayer l'Association des Pays Producteurs de Caoutchouc Naturel (A.N.P.R.C.), dont l'Indonésie est un des sept membres. Elle est aussi membre de l'Organisation Internationale des pays producteurs de Caoutchouc Naturel (I.N.R.O.) et du Groupe International d'Études des pays producteurs de Caoutchouc (I.R.S.G.). L'Indonésie est le deuxième producteur mondial d'huile de palme, après la Malaisie, avec 4,3 millions de tonnes en 1994. Elle est le troisième producteur mondial de coprah, après les Philippines et la Malaisie, avec 2,33 millions de tonnes en 1991. Elle est le troisième producteur mondial de café, après le Brésil et la Colombie, avec 500.000 tonnes en 1994, soit plus de 10% de la production mondiale. Avec 2,43 millions de tonnes en 1995, l'Indonésie reste un pays importateur de canne à sucre. L'autosuffisance pourrait être atteinte en 1999, si tant est que les efforts actuels sont maintenus. Elle est le quatrième producteur mondial de cacao, après la Côte d'Ivoire, le Brésil et le Ghana, avec 250.000 tonnes en 1994. Elle est membre de l'Organisation Internationale des pays producteurs de Cacao (I.C.C.O.). Enfin, elle est le quatrième producteur mondial de thé, après la Chine, Sri Lanka et le Kenya, avec 155.000 tonnes, soit plus de 10% de la production mondiale. Elle est membre de l'Association Internationale de Promotion des pays producteurs de Thé (I.T.P.A.). L'Indonésie est aussi membre de la Communauté des pays d'Asie et du Pacifique producteurs de Noix de coco (A.P.C.C.) et de la Communauté Internationale des pays producteurs de Poivre (I.P.C.).
L'élevage reste une activité négligée
et marginale en Indonésie. La déforestation est très
importante, même si l'Indonésie possède 110 millions
d'hectares de forêts. Le gouvernement indonésien tente de
contrôler cette déforestation inquiétante en sanctionnant
les sociétés possédant des concessions forestières.
Il a par ailleurs lancé un programme de reforestation (Reboisasi).
L'industrie du bois (bois tropical, grume, contre-plaqué) occupe
3,5 millions de personnes. Elle est le premier poste excédentaire
du commerce extérieur. Les exportations de contre-plaqué
rapportent 16% des devises de l'Indonésie. Mais ce secteur traverse
une crise très préoccupante, à cause de l'importante
concurrence qui s'est développée et de la politique fédératrice
de l'Association Indonésienne des Producteurs de Contre-plaqué
(APKINDO), qui possède une licence d'exportation exclusive sur les
ventes de bois tropicaux, fixe les quotas de ventes et recueille les taxes
d'exportation. L'Indonésie est membre de l'Association des Producteurs
de Bois d'Asie du Sud-Est (S.E.A.L.P.A.).
2.2. Les ressources naturelles
Si les principales ressources naturelles de l'Indonésie sont le pétrole brut et le gaz naturel, le sous-sol indonésien possède néanmoins d'importantes réserves d'étain, de nickel, de cuivre, d'or et de bauxite. La production minière apporte une contribution substantielle au P.N.B. de l'Indonésie, mais à cause des investissements très importants que nécessite l'exploitation des gisements, les mines sont en général données en concession à de grandes entreprises minières d'origine étrangère.
L'Indonésie est un des quatre principaux producteurs d'étain, derrière le Brésil et à un niveau équivalent de celui de la Malaisie et de la Chine, avec 34.000 tonnes. Mais l'arrivée sur le marché de nouveaux pays producteurs d'étain, ainsi que les mutations technologiques dans les industries consommatrices d'étain, peu à peu remplacé par des matériaux composites, devraient affaiblir cette production. Les sept pays de l'Association des Pays Producteurs d'Étain (A.T.P.C.), dont l'Indonésie est membre, ne parviennent pas à enrayer cette baisse des prix qui ont été divisés par trois entre 1986 et 1990. L'Indonésie est aussi membre du Conseil International des pays producteurs d'Étain (I.T.C.) et du Centre de Recherche et de Développement sur l'Étain en Asie du Sud-Est (S.E.A.T.R.D.C.). La production d'étain est concentrée essentiellement dans les zones offshore du littoral des îles de Singkep au sud de Singapour, de Bangka et Belitung, au sud-est de Sumatra. De nouvelles explorations ont été entreprises sur Sumatra et au large de Bangka. L'entreprise gouvernementale P.T. Timah contrôle la majorité de l'exploitation des gisements d'étain. Les réserves ont été estimées à 740 millions de tonnes. L'essentiel de la production est destinée à l'exportation, 50% vers l'Asie, 20% vers les États-Unis, 25% vers l'Europe et 5% pour les marchés nationaux.
L'Indonésie est un des cinq plus gros producteurs de nickel dans le monde. Les réserves indonésiennes de nickel représentent 12% des réserves mondiales. Les principaux gisements se trouvent à Polama, au sud-est de Sulawesi, à Saroako sur les bords du lac Matana au centre de l'île, sur l'île de Waigeo, dans l'archipel Raja Empat, et sur l'île de Gebe, à l'ouest de l'Irian Jaya. Ce minerai est à faible teneur. Une entreprise gouvernementale et une entreprise nippo-canadienne contrôlent la plus grande partie de l'exploitation des gisements de nickel. Une usine de ferro-nickel a été construite à Tambea au sud-est de Sulawesi par l'entreprise japonaise Mitsubishi.
Une des plus grandes mines de cuivre au monde se trouve au pied du Mont Grasberg, sur l'Irian Jaya. Les réserves sont estimées à 467 millions de tonnes et le minerai a une très forte teneur. Par ailleurs, un autre gisement important, estimé à 600 millions de tonnes, mais dont le minerai est quatre fois moins riche, a été découvert à Batu Hijau dans la partie occidentale de Sumbawa. La mine du Mont Grasberg est exploitée depuis plus de vingt-cinq ans par la Compagnie Freeport Mac Moran Copper & Gold Inc.
Les gisements de bauxite sont situées essentiellement sur l'île de Bintau, dans l'archipel Riau, au sud de Singapour. Les réserves sont estimées à 100 millions de tonnes, mais le minerai a une faible teneur, ce qui rend son exploitation peu intéressante. Le bauxite est directement exporté vers le Japon.
Les réserves d'or et d'argent sont situées au pied du Mont Grasberg, près de Tembagapura, dans l'Irian Jaya, qui est la plus grande mine d'or du monde, à Wabu, à 40 km du Mont Grasberg, sur l'île de Wetar, au nord du Timor, à Minahasa, près de Manado sur l'île de Sulawesi, à Batu Hijan, dans la partie occidentale de Sumbawa, au Mont Muro au centre du Kalimantan et dans la partie orientale du Kalimantan. Les réserves sont de l'ordre de 5.000 tonnes d'or. En 1995, la production annuelle était de 52,6 tonnes d'or, mais elle devrait atteindre les 100 tonnes annuelles en 1998 ou 1999, ce qui ferait de l'Indonésie le deuxième producteur mondial d'or, après la Chine. C'est la Compagnie Freeport Mac Moran Copper & Gold Inc. qui exploite la mine du Mont Grasberg, dont les réserves sont estimées à 80 millions d'once d'or, soit, au rythme actuel d'exploitation, cinquante ans. La Kelian Equatorial, filiale du groupe australien C.R.A., exploite la mine du Mont Muro. La société canadienne Bre-X exploite, quant à elle, la mine située sur la partie orientale du Kalimantan, découverte en janvier 1996 et qui serait une des quatre plus grandes mines du monde.
Les Monts Schwanner, au centre du Kalimantan, cachent d'importants gisements d'uranium, de titane, de platine, de zinc et de plomb. Mais aucune exploitation commerciale n'est envisagée dans un avenir proche, à cause des faibles cours mondiaux et de l'isolement de ces sites.
Au sud et à l'ouest du Kalimantan, dans la
région du lac Riam Kanan, près de Banjarmasin, se trouvent
des mines de diamants. Sur l'île de Java, l'un près de Yogjakarta
et l'autre près de Karangungal, se trouvent des centres d'exploitation
du manganèse. Il existe plusieurs centres d'extraction de soufre
sur l'île de Java, dont le principal est celui de Telaga Bodas. L'île
de Buton est un des plus grands centres mondiaux d'extraction d'asphalte.
Enfin, il y a d'importantes réserves de phosphates à Ciamis,
sur l'île de Java. Leur exploitation pourrait assurer l'autosuffisance
à l'Indonésie.
2.3. L'énergie
LE PETROLE | |
LE GAZ NATUREL | |
LES AUTRES SOURCES D'ENERGIE |
L'industrie pétrolière de l'Indonésie est une des plus vieilles au monde. Le premier gisement pétrolier exploitable en quantités commerciales fut découvert au nord de Sumatra en 1883. En 1890 est créée la Compagnie Royale Hollandaise pour l'Exploration des gisements Pétroliers dans les Indes Néerlandaises (Koninklijke Nederlandsche Maatschappij tot Exploitatie van Petroleum-bronnen in Nederlandsch-Indie), fusionnée en 1907 avec la Compagnie de Transport et de Commerce Shell, d'origine britannique, pour former la compagnie Royale Hollandaise Shell. Shell va dominer l'exploration pétrolière de l'ère coloniale pendant plus de trente ans. Elle procède à des explorations et des exploitations de gisements à Sumatra, Java, Bornéo. La production pétrolière indonésienne représentait alors 4% de la production mondiale. Les plus importants gisements, ceux de Duri et Minas dans le bassin central de Sumatra, furent découverts juste avant la Seconde Guerre Mondiale. Après l'indépendance, les compagnies gouvernementales fusionnent, en 1968, pour former la Compagnie Nationale d'Exploitation du Pétrole, du Gaz Naturel et des Mines (PER.TA.MI.NA.).
Les réserves pétrolières potentielles de l'Indonésie sont estimées à 13,35 milliards de tonnes d'équivalent pétrole, ce qui représente 48,4 milliards de barils. Il existe soixante bassins pétroliers connus dans l'archipel, situés surtout le long de la côte orientale de Sumatra, au nord de Java, à l'est du Kalimantan et dans la partie occidentale de l'Irian Jaya. La moitié de ces bassins sédimentaires se trouvent sous 200 mètres d'eau. Seuls trente-six ont été explorés, parmi lesquels quatorze sont exploités.
Au rythme actuel d'exploitation - 84 millions de tonnes par an - le pays ne possède que vingt ans de réserves en pétrole et pourrait devenir importateur d'ici 2010. Non seulement l'Indonésie doit découvrir de nouveaux champs de pétrole pour augmenter sa production annuelle et répondre ainsi aux besoins intérieurs, mais elle doit chercher aussi à diversifier ses sources d'énergie.
Vingt-trois compagnies pétrolières étrangères, la plupart américaines, produisent 93% du pétrole dans l'archipel, la principale étant la compagnie américaine Caltex qui en produit à elle seule 40% sur le gisement de Duri dans Sumatra. Depuis 1990, la société nationale indonésienne Pertamina, a conclu près de 90 contrats d'exploration impliquant un partage de production avec des sociétés étrangères, 21 joint-ventures et 3 contrats d'assistance technique. Une douzaine de raffineries ont été construites.
70% environ de la production pétrolière
est destinée à l'exportation. Les principaux pays exportateurs
de pétrole brut sont le Japon (45,3%), les États-Unis (12%),
Singapour (8%), l'Australie (4,6%) et les Philippines (0,7%). Mais entre
1990 et 1994, les exportations de pétrole brut de l'Indonésie
ont baissé de 21%, passant de 6,2 à 4,9 millions d'U.S.$.
Les sociétés étrangères assurent 95% de la production du gaz naturel indonésien. La production annuelle est de 24 millions de tonnes. La compagnie nationale Pertamina a installé douze trains de liquéfaction du gaz à Arun et à Bontang. La consommation domestique et la demande à l'exportation croissantes ont incité le gouvernement à développer l'exploitation du principal champ de gaz naturel de Natuna, autour des îles éponymes en Mer de Chine du Sud. Mais cette exploitation, dont la production annuelle est estimée à 15 millions de tonnes, nécessite des investissements très importants. C'est la compagnie américaine Exxon qui va en assurer l'exploitation. L'éloignement du gisement des lieux de consommation suppose la construction d'un gazoduc sous-marin de 600 km, reliant Natuna à Batam et Singapour, et connecté aux trains de liquéfaction d'Arun, 800 km plus loin. La compagnie japonaise Nippon Steel, en sous-traitance avec Pertamina, doit construire un gazoduc de 360 km reliant le gisement de Kangean, près de l'île de Madura, et le centre industriel de Gresik, près de Surabaya. Pertamina se charge surtout de la production et de la commercialisation du gaz à usage domestique.
L'essentiel de la production de gaz naturel est destiné
à l'exportation pour une valeur de 3,7 milliards d'U.S.$. Les principaux
pays exportateurs sont le Japon (73,6%), la Corée du Sud (22,5%),
Taiwan (3,5%) et Singapour (0,4%).
Pour rattraper son retard dans le domaine de la production
d'électricité, l'Indonésie a entrepris la construction
de centrales électriques au charbon et au gaz, hydroélectriques,
géothermiques et nucléaires. La filiale néerlandaise
de la société américaine Mission Energy Co.,
en joint-venture avec General Electric, Mitsui et
Batu
Hitam Perkasa, va construire une centrale électrique au charbon
à Java Est, pour une somme de 2 milliards d'U.S.$. La construction
de nouveaux barrages pose de nombreux problèmes, presque insolubles.
Le plus important potentiel hydroélectrique du pays se trouve en
Irian Jaya, île très peu peuplée. Inversement, sur
Java, où les besoins sont les plus importants, du fait de la surpopulation
de l'île et de son urbanisation intensive, la construction de barrages
supplémentaires ne peut absolument pas être envisagée.
Actuellement, huit centrales géothermiques sont en service ou en
cours de construction. La première centrale nucléaire indonésienne
doit être construite à Ujung Watu, près du Mont Muria
sur l'Irian Jaya, pour un montant de 1,2 milliards d'U.S.$.
2.4. L'industrie
Après son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Soeharto a supervisé l'industrialisation rapide de l'économie indonésienne. La production industrielle est passée de 13% du P.N.B. en 1965 à 19,6% en 1994. Malgré sa croissance, le secteur industriel, n'emploie que 10% de la population active.
La politique commerciale protectionniste des années 1970 a permis de développer des industries lourdes telles que celles du raffinage pétrolier, de l'acier et du ciment. Ces secteurs industriels sont souvent dominés par des entreprises gouvernementales. En effet, ces secteurs étaient considérés comme "stratégiques" pour l'indépendance nationale et le secteur privé ne disposait pas des capitaux nécessaires au développement de grands projets industriels. Cependant, depuis 1985, l'État indonésien a assoupli les réglementations en vigueur et incité le secteur privé à prendre activement le relais du secteur public. Le secteur privé, essentiellement sino-indonésien, est parvenu à contrôler des pans entiers de l'économie, en s'associant en joint-venture avec des entreprises étrangères, mais l'État conserve un rôle dominant dans les secteurs clés de l'industrie lourde. Ainsi, le traitement du pétrole et du gaz naturel est entièrement contrôlé par des entreprises gouvernementales. Les investissements étrangers sont essentiels dans l'activité industrielle du pays. Le Japon est le principal investisseur, suivi de Hong Kong et de la Corée du Sud. La part des exportations des produits industriels de première transformation représente 58% des exportations totales du pays.
Longtemps protectionniste, la politique de l'Indonésie pour les produits de seconde transformation s'est ouverte depuis 1985 aux investissements étrangers. Et l'immobilier connaît un véritable boom depuis une dizaine d'années, en raison de l'importante croissance démographique. D'autant que l'Indonésie connaît un des taux d'urbanisation les plus rapides de la région, avec 5,4% par an. La population urbaine a doublé entre 1980 et 1994. Par ailleurs, le développement économique du pays n'a pas été suivi par un développement parallèle des infrastructures (routes, ports, aéroports, traitement des eaux, électricité, télécommunications, etc....) Le ministère indonésien du Plan a estimé que le programme de développement des infrastructures reviendrait à 52 milliards d'U.S.$ en cinq ans, investissement extrêmement important que le gouvernement de Jakarta ne peut financer qu'à hauteur de 20%. Il fait appel aux entreprises et investisseurs étrangers. Et la France a déjà signé d'importants contrats.
Les principaux donateurs de l'Indonésie sont le Japon, la Banque Mondiale et la Banque de Développement Asiatique (A.D.B.) qui contribuent pour 80% de l'aide internationale.
La récente crise financière qui a secoué l'Asie a révélé les faiblesses économiques de l'Indonésie. Sur la seule année 1997, la rupiah a perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport au dollar. Et depuis juillet, toutes les monnaies des pays d'Asie du Sud-Est ont chuté. La Thaïlande et l'Indonésie ont été contraintes de demander une aide d'urgence à la communauté internationale, y compris au Fond Monétaire International (I.M.F.). La Banque Mondiale, l'I.M.F. et la Banque de Développement Asiatique (A.D.B.) ont entrepris, en octobre dernier, des pourparlers avec les autorités de Jakarta. L'I.M.F. va prêter 10 milliards d'U.S.$, mais exige que l'Indonésie entreprenne des réformes fiscales et bancaires, ainsi que des dérégulations dans le secteur agricole. D'ores et déjà, le gouvernement indonésien a fermé 16 compagnies bancaires (sur les 240 que compte le pays), dont certaines étaient liées à la famille Soeharto, ce qui est vu par l'I.M.F. comme un signe de bon augure. La Banque Mondiale, en principe, va accorder un prêt de 4,5 milliards d'U.S.$ sur les trois prochaines années, pour aider à la restructuration du secteur financier et aux réformes économiques à long-terme. De plus, elle va apporter un soutien technique pour aider aux réformes complexes du secteur bancaire. L'A.D.B. accorde un prêt de 3,5 milliards d'U.S.$ et l'ensemble des autres organismes internationaux 5 milliards d'U.S.$.
Par ailleurs, Brunei a offert une aide de 1,2 milliards d'U.S.$ à son voisin, la Malaisie, la Chine, Hong Kong et l'Australie ont prêté chacun 1 milliard d'U.S.$, les États-Unis 3 milliards d'U.S.$ et le Japon en a promis 5. Quant à Singapour, il a offert un prêt conditionnel de 5 milliards d'U.S.$, et plus si nécessaire. Au total, l'aide internationale apportée à l'Indonésie s'élève à 23 milliards d'U.S.$, auxquels s'ajoutent 18,2 milliards d'U.S.$ d'aides bilatérales.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette aide internationale massive apportée à l'Indonésie. Pour l'I.M.F., il s'agissait, dans un premier temps, d'enrayer la crise économique qui ébranlait la région et déviter l'effet de contagion. Par ailleurs, l'I.M.F. espère que cette aide suffira à stabiliser et soutenir la rupiah. En contrepartie, l'I.M.F. a exigé la restructuration et l'ouverture de l'économie indonésienne, fondée sur le patronage, le monopole et les "faveurs" spéciales.
L'I.M.F. espère ralentir progressivement la croissance du P.N.B. de 8% en 1996/1997 à 3% en 1998/1999. Pendant la même période, les prix à la consommation passeraient de 6 à 10%. Pour le gouvernement indonésien, le principal objectif est de maintenir le taux d'inflation en-dessous de 10% - mais certains analystes financiers prévoient que celui-ci atteindra 12 à 14%, à cause de l'augmentation des prix à l'importation. Enfin, l'I.M.F. voudrait réduire le déficit courant à moins de 3% du P.N.B. en trois ans, ce qui risque d'être d'autant plus difficile que la croissance va être ralentie.
Après la crise pétrolière de 1973-1974 et la très forte augmentation des cours mondiaux, le commerce extérieur de l'Indonésie était essentiellement dominé par les exportations de pétrole et de gaz naturel. Mais les échanges commerciaux pour les produits non-hydrocarbures enregistraient dans le même temps un déficit, comblé par les bénéfices enregistrés par les exportations d'hydrocarbures. En 1993 et 1994, les exportations de produits non-hydrocarbures enregistrent des bénéfices de, respectivement, 920 et 740 millions d'U.S.$, pour la première fois depuis vingt ans. L'Indonésie a pu ainsi maintenir sa balance commerciale, même si les bénéfices des exportations d'hydrocarbures ont sensiblement diminué. Pourtant, le taux de croissance des exportations de produits non-hydrocarbures n'a cessé de décroître, passant de 27,7% en 1990 à 12,1% en 1994. Dans le même temps, le taux de croissance des importations de produits non-hydrocarbures est passé de 3,9% à 13,2%. Les prédictions des spécialistes de l'économie pour la balance commerciale de l'Indonésie sont pessimistes. Le commerce extérieur de l'Indonésie est essentiellement axé sur trois pays, le Japon, les États-Unis et Singapour, qui représentent 52% des exportations et 43% des importations. Néanmoins, l'Indonésie se tourne vers de nouveaux marchés, développe et diversifie ses relations commerciales internationales.
La politique économique de l'Indonésie reposant pour beaucoup sur les exportations, le gouvernement de Jakarta a oeuvré très largement, au sein de l'A.S.E.A.N., pour la création d'une Zone de Libre-Échange de l'A.S.E.A.N. (A.F.T.A.), qui devrait être opérationnelle d'ici 2000, après que l'Indonésie en a fait accélérer le processus.
Par ailleurs, l'Indonésie a été aussi le promoteur du développement du forum de la Conférence Économique de la région Asie-Pacifique (A.P.E.C.), fondée en 1989. Jakarta a su convaincre ses partenaires de l'A.S.E.A.N., plus circonspects à l'égard de l'A.P.E.C., de la nécessité d'un élargissement du cadre économique régional au Japon, aux États-Unis et à la Chine, qui sont trois des principaux "clients" de l'Indonésie. Assurant la présidence de l'A.P.E.C., l'Indonésie accueille son deuxième sommet en 1994, auquel participent 17 chefs d'État et de gouvernement de pays développés ou de nouveaux pays industriels. Parce que sa stratégie de croissance économique repose avant tout sur le commerce international, l'Indonésie souhaite parvenir d'ici 2020 à une libéralisation des échanges et à une coopération économique en ouvrant totalement le marché dans la région Asie-Pacifique.
Pays exportateurs (1995)
Pays importateurs (1995)
Source: C.F.C.E. (1996). (N.B.: "Amérique"
signifie Continent américain - Nord et Sud - moins les États-Unis;
"Australie" signifie Australie et Océanie; "Union Européenne"
signifie Union Européenne moins France; "C.E.I." signifie C.E.I.
et anciennes Républiques Soviétiques.)
Enfin, dans le cadre de l'A.S.E.A.N., l'Indonésie est engagée dans trois "zones de croissance": le SI.JO.RI. (ou I.M.S.-G.T.) qui regroupe Singapour, la province malaise de Johor et la province indonésienne de Riau, l'I.M.T.-G.T. qui réunit Indonésie, Malaisie et Thaïlande, et le B.I.M.P.-E.A.G.A. qui regroupe Brunei, Indonésie, Malaisie et Philippines. Ce sont des zones économiques sub-régionales, qui cherchent à encourager l'augmentation des échanges et des investissements étrangers.
Force est de reconnaître que les engagements industriels et commerciaux français dans l'archipel sont modestes, malgré les formidables marchés dans les secteurs de l'électricité, des télécommunications, des hydrocarbures, de l'aéronautique ou encore de l'agro-alimentaire. Mais il est vrai que, historiquement, les relations franco-indonésiennes sont assez froides. Néanmoins, depuis un an, un certain nombre d'entreprises françaises sont parvenues à signer d'importants contrats en Indonésie. C'est le cas de Thomson, de la Lyonnaise des Eaux qui se partage le traitement des eaux à Jakarta avec Thames Water, de Total et E.D.F. pour une centrale, d'Alcatel pour un réseau multimedia. Par ailleurs, le 10 novembre 1997, la fusée Ariane a mis sur orbite un satellite indonésien (Cakrawatra-1).
La France exporte surtout du matériel électrique, des produits agro-alimentaires, des demi-produits (métaux, chimie....), du matériel électronique et des biens d'équipement professionnel. Après deux années de léger déficit dans la balance commerciale entre les deux pays, la France affiche à nouveau un solde positif de 636 millions de francs, en 1995. Néanmoins, la France est encore trop peu présente dans l'archipel. Il est vrai que son absence du secteur industriel indonésien empêche sa véritable intégration à la vie économique du pays.
En 1995, l'Indonésie était le 39e client de la France et son 35e fournisseur. Elle exporte surtout des chaussures et des vêtements, des produits agricoles (cacao, café, fruits, caoutchouc) et des produits liés à l'industrie du bois.
Les échanges commerciaux entre la France et l'Indonésie passent de 11,6 MdF en 1996 à 14,6 Mdf en 1997. la crise actuelle et la réévalution complète à laquelle les nouvelles autorités indonésiennes se sont engagées à procéder ne sera pas sans affecter les possibilités de développement de certains projets.