Bref
résumé de l'Histoire du Timor Oriental - Chronologie
(d'après Reuters et AFP, 8/99)
Voici les grandes dates de l'histoire de cette ancienne colonie portugaise
où les actions répressives de l'armée indonésienne
ont fait 200.000 morts ou disparus, selon des organisations humanitaires
et religieuses.
1509 - Arrivée des
premiers navires de guerre portugais.
1642 - Le Portugal envahit
le Timor en force et y établit un comptoir de vente de bois de santal.
Simultanément, les Pays-Bas colonisent le reste de l'archipel.
1859 - Signature d'un traité
accordant la partie Est de l'île de Timor au Portugal et l'Ouest
aux Pays-Bas
1942 - Les forces japonaises
envahissent le Timor Oriental. De violents combats font plus de 60.000
morts parmi les Timorais Orientaux. Une activité réduite
de guérilla se poursuit mais les Japonais restent jusqu'en 1945.
1945 Le Timor Oriental revient
sous juridiction portugaise en tant que "province d'outremer".
1949 La
partie occidentale s'intègre à l'Indonésie après
le retrait des Hollandais. En revanche, l'Est demeure sous la domination
de Lisbonne.
1974 Le nouveau gouvernement
portugais issu d'un coup d'Etat militaire accepte l'indépendance
des colonies d'Asie et d'Afrique.
1975
- Août - L'administration portugaise se retire de Dili.
- Octobre - L'armée indonésienne opère déjà
au Timor Oriental. Elle tue cinq journalistes étrangers, provoquant
l'indignation de la communauté internationale.
- 28 novembre : Après une brève guerre civile, le Front
révolutionnaire pour l'indépendance du Timor (le parti Fretilin)
proclame l'indépendance du Timor Oriental, après s'être
emparé de la capitale Dili et de la majeure partie du territoire.
- 5 Décembre - L'Indonésie envahit le Timor oriental,
juste après une visite à Djakarta du président américain
Gerald Ford. L'ONU condamne l'invasion et demande en vain à l'Indonésie
de retirer ses troupes. Début de la résistance armée.
1976
17 juillet 1976 : annexion du Timor oriental par Djakarta qui devient
la 27ème province indonésienne. Annexion jamais été
reconnue par l'ONU (Security Council: Resolution
384 (December 22nd 1975) and Resolution
389 (from 1976).
En plus de vingt ans, la répression et les famines ont fait
quelque 200 000 morts, selon les organisations humanitaires.
1977-79 L'armée procède
à la destruction systématique des villages et édifie
des camps de détention.
1978 - L'Australie devient le premier et seul pays important à
reconnaître l'intégration du Timor Oriental à l'Indonésie.
1987 Les Timorais créent
le Conseil national de la résistance maubère, sous la direction
de Xanana Gusmao.
1989 L'Indonésie déclare
le Timor Oriental province ouverte, levant la plupart des restrictions
aux déplacements
1991
12 novembre : une manifestation à Dili violemment réprimée
fait au moins 50 indépendantistes tués (officiel) et plus
de 200 morts et disparus, selon des organisations de droits de l'Homme.
Le massacre attire l'attention de la communauté internationale sur
le Timor.
1992
Le dirigeant indépendantiste Xanana Gusmao est arrêté
par des soldats indonésiens et condamné à vingt ans
de prison.
1993
21 mai : Gusmao est condamné à la réclusion criminelle
à perpétuité. Peine commuée ultérieurement
en vingt ans de détention.
1994
6 mai : Jakarta accepte le dialogue direct avec les indépendantistes.
1996
11 octobre : Le Prix Nobel de la Paix est attribué conjointement
à deux figures de la lutte pour l'autodétermination du Timor
oriental, l'évêque catholique de Dili, Mgr Carlos Felipe Ximenes
Belo, et le militant Jose Ramos-Horta, dirigeant en exil de la résistance.
1997
25 juin : le numéro "deux" de la résistance armée
est-timoraise, David Alex, meurt lors d'une opération de ratissage
de l'armée.
1998
Multiplication des manifestations en faveur d'un vote sur l'autodétermination
du Timor oriental.
- 21 mai : Chute du président indonésien Suharto dans
un contexte de crise économique aiguë, de manifestations contre
son régime et d'émeutes à Djakarta.Il est remplacé
par B.J. Habibie.
- 11 juillet: le président Jusuf Habibie propose de libérer
Xanana Gusmao, à condition que la communauté internationale
reconnaisse le Timor oriental comme une "partie intégrante" du territoire
indonésien, avec un statut spécial d'autonomie.
- 6 octobre : premiers entretiens à New York sous les auspices
de l'ONU entre le Portugal et l'Indonésie sur l'autonomie du territoire.
1999
Janvier - Habibie change brusquement de politique et dit que
l'Indonésie autorisera le Timor Oriental à faire sécession
si les Timorais Orientaux rejettent une offre d'autonomie au sein de l'Indonésie.
Peu après, les milices pro-indonésiennes soutenues par
les militaires indonésiens déclenchent une vague de terreur
qui se poursuit jusqu'au référendum.
Février - Xanana Gusmao est transféré de
prison en résidence surveillée à Djakarta.
11 mars : L'Indonésie et le Portugal conviennent
d'une "consultation directe" de la population du Timor Oriental qui choisira
entre l'autonomie et l'indépendance.
Avril - Des dizaines de personnes sont tuées dans des
attaques des milices pro-indonésiennes et de l'armée. Gusmao
ordonne à la population timoraise de reprendre la guerre contre
l'Indonésie et les milices pro-indonésiennes. Il nuancera
plus tard ses propos.
- 21 avril : signature par les différentes forces en présence
d'un accord devant mettre fin à la violence.
- 27 avril : le président Habibie annonce que la consultation
aura lieu le 8 août. Le vote sera reporté à deux reprises.
- 5 mai : signature d'un accord entre l'Indonésie et le
Portugal sous l'égide de l'ONU permettant aux
Est-Timorais de choisir entre l'autonomie au sein de l'Indonésie
et l'indépendance.
Juin - Le Conseil de sécurité de l'Onu établit
officiellement une mission au Timor Oriental, avec des conseillers militaires
et de police, pour préparer la consultation. L'Onu déplore
a plusieurs reprises les attaques des milices pro-indonésiennes.
L'Indonésie reste responsable de la loi et de l'ordre.
Juillet - Début du recensement électoral. Plus
de 400.000 personnes s'inscrivent en vingt jours.
- 28 juillet : l'ONU repousse le scrutin au 30 août.
Août - Début de la campagne référendaire.
La date du scrutin est fixée au 30 août après avoir
été reportée à deux reprises en raison des
violences.
- 14 août : début de la campagne pour le vote d'autodétermination,
marquée par une vague de violences.
- 26 août : le président Habibie décide de libérer
à la mi-septembre Xanana Gusmao.
- 30 août : référendum organisé sous l'égide
des Nations unies au Timor oriental.
1er septembre : trois membres de la mission des Nations unies pour
le Timor oriental (Unamet) sont tués lorsque des miliciens
anti-indépendantistes assiègent le QG onusien à Dili.
- 2 septembre: Djakarta indique que l'armée a reçu l'ordre
d'aider la police à rétablir le calme. Deux employés
locaux de l'Unamet sont tués dans le district de Maliana (Sud-Ouest).
- 3 septembre: l'ONU retire son personnel de Maliana en raison de l'insécurité
que font régner les miliciens.
4 septembre: proclamation des résultats. 78,5 % des Est-Timorais
ont voté en faveur de l'indépendance. Un résultat
aussitôt «respecté et accepté» par le président
indonésien. Xanana Gusmao, le dirigeant est-timorais indépendantiste,
demande au Conseil de sécurité de l'ONU d'envoyer d'urgence
une force internationale de maintien de la paix «pour éviter
un second génocide».
- 5 septembre: regain de violences à Dili, capitale abandonnée
par les forces de l'ordre indonésiennes aux milices anti-indépendantistes.
La population est triée puis chargée dans des camions militaires,
sous la menace des fusils.
- 6 septembre: à Dili, les miliciens attaquent le siège
du CICR, ainsi que la résidence de Mgr Carlos Felipe Belo,
évêque de Dili et prix Nobel de la paix, où se sont
réfugiées
5 000 personnes.
- 7 septembre: les autorités indonésiennes décrètent
la loi martiale et annoncent le déploiement des navires de la marine
et des avions de transport de l'armée pour «aider à
évacuer les
réfugiés». Xanana Gusmao est libéré.
- 10 septembre: l'essentiel du personnel de l'Unamet est évacué
vers l'Australie.Quelque 200 000 Timorais, sur une population totale de
800 000 personnes, ont été déplacés de force,
le nombre de victimes se compte par centaines.Djakarta refuse l'envoi d'une
force internationale.
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