Le nouveau Majlis iranien: le poids
des familles (AFP, 23/2/2000)
Khatami, Nouri, Khamenei, Kadivar, Rafsandjani:
les frères, les épouses, les filles de
personnalités célèbres
ont joué un rôle considérable dans le scrutin législatif,
essentiellement dans le camp des réformateurs, au
point que des accusations de "népotisme"
ont été lancées par leurs adversaires.
"Mohamad-Reza Khatami a pris de l'assurance,
il a acquis de l'expérience. Mais c'est sur son nom, d'abord sur
son nom, qu'il a été élu", relève l'analyste
Iradj Rachti, en commentant l'élection du frère cadet du
président Mohammad Khatami.
Mohammad-Reza Khatami, médecin
urologue de 40 ans, quasi-plébisicité à Téhéran,
et dirigeant du Front de la Participation (FP,
réformateur), est le grand vainqueur
du scrutin de vendredi dernier.
Néophyte en politique, le frère
du président s'est forgé une personnalité au fil de
la campagne, et s'est imposé comme le chef de la
nouvelle majorité parlementaire.
Il est improbable toutefois qu'il soit élu président du Majlis,
selon son entourage, l'hypothèse n'étant toutefois pas exclue.
L'influence des grandes familles dans
les élections relève d'une "coutume orientale" de "filiation
en politique", que l'on observe aussi en Inde et dans le monde arabe, affirme
Iradj Rachti.
Ali-Reza Nouri, 36 ans, médecin
spécialiste des questions vasculaires, autre grand vainqueur de
Téhéran, confirme cette assertion. Il explique à l'AFP
qu'il a décidé de se lancer dans la campagne quand il a appris
que son frère aîné, l'ancien ministre de l'Intérieur
Abdollah Nouri, le plus populaire des réformateurs, favori pour
la présidence du Majlis, était interdit d'élection,
car emprisonné pour "propagande anti-islamique". "Quand Abdollah
a été emprisonné, je me suis dit :+il faut y aller+.
Et Abdollah m'a compris et soutenu. Bien sûr, je ne le remplace pas,
j'ai mes propres idées. Mais je veux aussi l'aider dans son combat",
ajoute-t-il.
Deux autres des grands élus de
Téhéran ont aussi des noms célèbres: Hadi Khamenei,
un féru de politique, n'est autre que le frère
cadet du Guide de la République,
l'ayatollah Ali Khamenei, principale référence des conservateurs.
Quant à Mme Jamileh Kadivar, 36
ans, la première élue de Téhéran, elle est
l'épouse du ministre de la Culture et de l'Orientation
islamique Ataollah Mohadjerani, mais aussi
la soeur de Mohsen Kadivar, également emprisonné pour avoir
"offensé" l'Islam.
Mme Kadivar est la "femme qui monte",
alors que Faezeh Hachémi, 37 ans, fille de l'ancien président
Ali Akbar
Hachémi-Rafsandjani, vient de connaître
un échec cuisant. Ancienne figure du féminisme en politique,
militante et sportive notoire,
cette dernière, ayant porté
les couleurs du parti modéré Kargozaran, est éliminée
du second tour. Son père est lui-même en situation très
délicate, même si les résultats définitifs officiels,
jeudi, pourraient annoncer son élection "in extremis".
Une autre fille de religieux célèbre
Vahideh Taleghani, fille d'un des dirigeants historiques de la révolution
islamique, est élue sous
les couleurs des réformateurs.
Cette multiplication de candidats, élus
en partie "sur leurs noms" selon leurs adversaires, a suscité des
commentaires de la presse conservatrice."Certains partis" ont établi
leur liste "en s'appuyant sur la confiance des gens en une personnalité
très importante", écrivait mardi le quotidien Tehran Times
en allusion au président Khatami."Etait-il juste d'institutionnaliser
le népotisme et le copinage?", s'interrogeait avec indignation le
quotidien."Plus triste encore, un parti a présenté une femme
du nom de Khatami dans une grande ville, répandant la rumeur qu'elle
était parente du président Khatami pour assurer sa victoire
aux élections", déplorait Tehran Times.
Mme Fatemeh Khatami, une homonyme du chef
de l'Etat, a été élue au premier tour à Machhad.
Un rapport de la CIA sur le nucléaire
en Iran jette la confusion (REUTERS, 26/1/2000)
Il n'est pas exclu que l'Iran dispose
de capacités nucléaires militaires, a indiqué la CIA
dans un rapport destiné à l'administration présidentielle,
auquel le New York Times a été le premier à avoir
accès. L'agence centrale de renseignement américaine précise
qu'elle ne peut suivre avec certitude les démarches entreprises
par l'Iran en vue d'acquérir la technologie nucléaire via
le marché noir international. Contacté par Reuters, un haut
responsable américain du contrôle des armements a confirmé
que la CIA avait adressé à l'administration Clinton un nouveau
rapport sur l'Iran, tout en soulignant les lacunes de cette synthèse.
"Ils ne peuvent fournir d'assurances négatives concernant l'Iran,
mais ils n'ont aucune information nouvelle. Je ne sais pas vraiment où
cela nous mène", dit-il. Pour lui, la CIA chercherait à "assurer
ses arrières" dans le cas où elle serait plus tard accusée
d'avoir sous-estimé la menace nucléaire iranienne. Clifford
Beal, rédacteur en chef du Jane's Defence Weekly, publication qui
fait autorité dans le domaine de l'armement, estime que ce rapport
traduit non seulement une forme de prudence bureaucratique mais aussi la
nécessité de se préparer au pire. "Les Etats-Unis
manquaient de moyens humains de renseignement en Iran et il était
difficile pour la CIA de traquer ce qui a franchi les frontières
perméables avec d'anciens Etats soviétiques d'Asie centrale",
explique-t-il.
Contexte sensible
Les fuites du rapport de la CIA interviennent
dans un contexte politique particulièrement sensible tant aux Etats-Unis
qu'en Iran.
Washington, en pleine pré-campagne
présidentielle, débat d'un projet de déploiement de
missiles antimissiles destiné à faire face à la menace
nucléaire réelle ou présumée d'Etats tiers.
Le président Bill Clinton doit se prononcer en juin prochain sur
la poursuite du National Missile Defence Project. Si la menace nord-coréenne
est la plus fréquemment utilisée dans ce débat, républicains
et démocrates brandissent également la menace iranienne pour
appuyer le projet en dépit des protestations russes, chinoises et
européennes. Le rapport de la CIA pourrait aussi servir aux parlementaires
hostiles à tout allègement des sanctions économiques
imposées à l'Iran. Les conclusions du renseignement US ne
devraient pas non plus passer inaperçues à Téhéran,
à moins d'un mois des élections législatives dont
les réformateurs proches du président Mohamad Khatami attendent
un rééquilibrage du rapport de force avec les conservateurs.
L'Iran, qui a signé en 1970 le Traité de non-prolifération
nucléaire (TNP), dément développer un programme nucléaire
militaire et, de sources iraniennes autorisées, on accuse Washington
de vouloir détourner l'attention de l'arsenal nucléaire israélien
en évoquant une menace iranienne. "Le débat sur le programme
nucléaire iranien est extrêmement vague. Il y a peu de faits
et beaucoup de suspicions", note Gilles Andréani, ancien responsable
français du contrôle des armements aujourd'hui à l'Institut
international des études stratégiques. Le chercheur en veut
pour exemple l'affaire de Bouchehr. Les autorités iraniennes ont
entamé avec le soutien de l'Allemagne la construction d'un réacteur
à eau sous pression dans cette province du sud de l'Iran avant la
révolution islamique de 1979. Bombardé par l'Irak, le chantier
a repris et nombre d'experts s'interrogent sur la finalité de ce
projet. Or, affirme Gilles Andréani, aucun pays n'a jamais pu développer
une arme nucléaire à partir de ce type de réacteur.
LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE EN PANNE
DE PROJET ( Le Monde diplomatique, 19 juillet 1999)
Provocations pré-électorales
en Iran (http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/iran/)
La République
islamique d'Iran est entrée dans une phase décisive de son
histoire. L'aile cléricale du régime a déclenché
les
hostilités
pour assurer la pérennité de son pouvoir face au mouvement
populaire qui le menace. Il s'agit de préparer les
élections
législatives, prévues en février 2000, que les
réformistes étaient certains de gagner après leur
victoire aux
élections
présidentielle (mai 1997) et municipales (mars 1999).
Les conservateurs
cherchaient un prétexte. Ils l'ont trouvé quand les étudiants
de Téhéran ont conduit, le 8 juillet, une
manifestation
pacifique en faveur des libertés. La veille, en effet, le
majliss (Parlement), dominé par les conservateurs, avait
adopté
une loi destinée à bâillonner la presse, principal
espace de liberté pour les réformateurs. Le quotidien Salaam,
l'un des
fleurons du mouvement
contestataire, avait été aussitôt interdit. Les autorités
cléricales lui reprochèrent d'avoir publié, le
8 juillet, un
texte confidentiel du ministère des renseignements prônant
l'adoption d'une législation répressive contre les médias
libéraux.
Pis, ce même texte - rédigé par un haut responsable
des renseignements, Saeed Emami, qui se serait « suicidé »
il y a quelques semaines - recommandait l'élimination
physique de plusieurs intellectuels de l'opposition. Et ceux-ci avaient
effectivement
été assassinés en octobre 1998. Ainsi mis en cause,
les dirigeants cléricaux de la République, qui avaient réussi
à étouffer l'enquête, ont décidé de donner
un coup d'arrêt à la libéralisation du régime
entreprise depuis l'élection à la
présidence
de la République de M. Mohammed Khatami.
On s'est étonné
à l'étranger que ce dernier ait condamné les
manifestations d'étudiants qui, pourtant, appartenaient à
son
propre camp.
En réalité, le président ne pouvait faire autrement.
Il s'était vite rendu compte que le mouvement estudiantin s'était
fait piéger par des agents provocateurs infiltrés en son
sein. Certains envoyés du pouvoir clérical lançaient
des slogans appelant à la « violence révolutionnaire
», tandis que d'autres passaient à l'action en incendiant
et pillant magasins et divers bâtiments. L'union des étudiants
réformistes s'est alors publiquement dissociée des provocateurs,
mais il était déjà trop tard. Les
attaques armées
des nervis du régime contre les étudiants retranchés
au sein de l'université - provoquant la mort de
plusieurs d'entre
eux - et la colère qu'elles suscitèrent ouvrirent la voie
à une répression généralisée comportant
l'arrestation de
centaines de
personnes.
Le président
Khatami avait une autre raison impérieuse de condamner les manifestants
: comme il le laissa entendre, il risquait d'être destitué.
Il est plus que probable que l'ayatollah Khamenei, le « guide
suprême » de la République, investi de droits «
divins », l'a soumis à un chantage en exigeant qu'il
dénonce le mouvement estudiantin, afin qu'il se discrédite
à leurs yeux. La manoeuvre n'a, semble-t-il, pas réussi.
La popularité de M. Khatami, dit-on à Téhéran,
demeure intacte.
La lutte pour
le pouvoir se poursuivra sous diverses formes. La première
cible des ultras du régime est la liberté de la presse. En
réduisant au silence les réformistes, ils espèrent
pouvoir « gagner » les élections législatives
de février prochain. La partie n'est pas pour autant gagnée.
IRAN: STUDENT UNREST A CALL TO REMOVE
'STRAIT JACKET' OF REGIME (Foreign Media reaction, US Information Agency,
July 16, 1999)
Initially expecting the worst out of this
week's clash between Iranian student protesters who had experienced their
"first taste of
freedom" and the conservative keepers
of the 20-year old revolutionary flame, as the chaos simmered down, foreign
observers saw
the uprising not so much as a rejection
of the Islamic state, but rather as a protest against the slow progress
of reform and the
unfulfilled expectations President Khatami
had raised. The initial perception of the "genie being out of the bottle"
and predictions of a wider civil unrest or, as a London daily feared, a
"bloody repression" by the hardline conservatives, gave way to more sober,
even
positive assessments, particularly in
the European media. Most agreed with the view from South Korea that the
protests were a
reaffirmation of the people's "aspirations
for 'democratic change'" and that despite the reassertion of clerical power
which managed to quell the crisis, a "line has been crossed," and a "historic
shift" had taken place. A few media voices, namely in the Middle East and
Thailand, hinted that the U.S. might have been behind the uprising, while
the majority of analysts in Europe understood the reason for the U.S.'
initial "silence."
MIDDLE EAST: The main word from
the Iranian press, while limited to radio broadcasts by the Islamic regime,
in essence declared
victory that the massive turnout by the
"martyr-nurturing" people against the "saboteurs and chaos mongers" demonstrated
to
"ill-wishers" and enemies alike that the
nation "loves" and "wants" Islam. Meanwhile, analysts in Iran's neighborhood--
Egypt,
Jordan, Lebanon, Bahrain, Kuwait and Algeria--viewed
the unrest as a result of "accumulated bitter conflict" and a long and
bitter
struggle between the radicals, who wanted
to "move the revolution to a mature stage," and the religious authorities
representing the
traditional powers. Too soon to assess
the full implications of the uprising or decide if it meant a "turning
point" for Iran, most
considered the event "significant" or
a "current of reform" and, in the words of a Jordanian paper, a sign that
Iran was at "the
threshold of a new stage."
EUROPE: Observers, while taking
a "wait and see attitude," pondered the significance of the week's turmoil
for Iran's future, drawing parallels to other historic watersheds. Pundits
in Britain, Germany and Poland compared Mr. Khatami to an "Islamic Gorbachov"
and the incident to an "Islamic Perestroika," while writers in Spain saw
shades of Tiananman Square. Sympathetic to Mr. Khatami's reform program,
but recognizing he has not quite "lived up to the expectations," most expressed
hope that the forces of reform would prevail in Iran. The Italian press
called attention to the U.S.' first adopting a "diplomacy of silence" regarding
events in Tehran, while a paper in Denmark advised the U.S. to end its
"policy of isolation and sanctions." A Russian analyst pointedly observed
"the opposition has no leader," while Turkish papers claimed that though
not "Turkish-style secular system," Iran was "at the point of no return."
ELSEWHERE: The view from East and
South Asia as well as a handful of countries in Latin America indicating
that the unrest had
produced a "snowball" effect and there
was "no turning back," was contradicted by Montreal's liberal Le Devoir
which held that the
crisis might modify the power structure
but will not change the regime itself."
This survey was based on 62 reports from
29 countries, July 9-16. EDITORS: Irene Marr, Katherine Starr
Russie-Iran-Pakistan : Rencontres entre
M. Ivanov et ses homologues iranien et pakistanais (AFP, 20/4/99)
Le ministre russe des Affaires
étrangères Igor Ivanov a eu mardi des entretiens avec ses
homologues iranien Kamal Kharazi et pakistanais Sartaj Aziz en marge d'une
réunion du groupe de contact sur la Bosnie et le Kosovo de l'Organisation
de la
conférence islamique (OCI), a rapporté
Itar-Tass. MM. Ivanov et Kharazi ont évoqué la situation
au Kosovo, et ont souligné la nécessité d'efforts
internationaux pour empêcher un élargissement du conflit et
pour oeuvrer en faveur d'un règlement pacifique, indique le communiqué
du ministère russe des Affaires étrangères cité
par Itar-Tass.Le chef de la diplomatie russe et son homologue iranien ont
également évoqué des questions bilatérales,
indique encore le communiqué. M. Ivanov a également rencontré
son homologue pakistanais Sartaj Aziz, alors que le Premier ministre de
ce pays, Nawaz Sharif, se trouve à Moscou en visite officielle.
Outre le Kosovo, ces entretiens ont porté sur la stabilité
et la sécurité en Asie, et sur les voies d'un règlement
pacifique du conflit en Afghanistan, a rapporté Itar-Tass. Le groupe
de contact pour la Bosnie et le Kosovo de l'OCI s'est réuni mardi
à Moscou en présence du ministre russe des Affaires étrangères.
Celui-ci a affirmé à l'issue de la réunion que la
Russie et l'Organisation de la conférence islamique (OCI) avaient
des positions "identiques" sur le conflit du Kosovo, excluant un règlement
par les armes, tout en reconnaissant des "divergences" sur les priorités.
Elf signent un contrat pétrolier avec l'Iran (AFP, 4/4/99)
Les compagnies pétrolières française Elf Aquitaine
et canadienne Bow Valley ont signé dimanche soir à Téhéran
un contrat de 300 millions de dollars avec l'Iran pour un gisement pétrolier
dans le Golfe persique, a constaté l'AFP.L'accord constitue un nouveau
défi pour la loi d'Amato américaine qui menace de sanctions
toute entreprise étrangère investissant dans le secteur des
hydrocarbures iraniens au delà d'un seuil de 20 millions de dollars.
Ce contrat, qui porte sur le développement et la mise en exploitation
du site offshore de Balal, a été signé par des représentants
des deux entreprises ainsi que le ministre iranien du Pétrole, M.
Bijan Zangheneh.Elf et Bow Valley sont associés à respectivement
85% et 15% dans cette affaire.Cet accord se fait suivant la formule du
"buy-back", par laquelle le consortium franco-canadien sera remboursé
et rémunéré sur une partie de la production pendant
une durée prévue de six ans.Le champ de Balal, situé
par 70 mètres de fond à 100 km au sud-ouest de l'île
de Lavan, possède des réserves récupérables
estimées à 100 millions de barils de bonne qualité,
selon un communiqué publié à l'issue de la cérémonie
de signature. La première production de pétrole est prévue
courant 2001, avec un débit de l'ordre de 40.000 barils par jour,
ajoute le communiqué. Ce contrat "s'intègre dans le plan
de développement des champs pétroliers de la NIOC", la compagnie
nationale pétrolière iranienne, et "reflète la stratégie
de croissance de l'activité d'Elf et Bow Valley au Moyen-Orient",
ajoute le communiqué. Le partenariat avec Elf Aquitaine doit permettre
à ce projet, initié par Bow Valley mais qui a depuis subi
plusieurs contretemps, de démarrer réellement. Ce contrat
avait en effet initialement été attribué en 1996 à
Bow Valley et à l'Indonésien Bakrie, mais ce dernier s'était
retiré au plus fort de la crise économique asiatique, pour
être remplacé en février dernier par la compagnie britannique
Premier Oil.La mauvaise situation financière de Premier Oil a toutefois
amené la firme à se retirer la semaine dernière, pour
être finalement remplacée par Elf Aquitaine, a-t-on indiqué
dans les milieux pétroliers en Iran.Le contrat de Balal permet à
la France de conforter sa position de tête dans la coopération
pétrolière avec l'Iran, après le contrat signé
en mars avec Elf associé à l'italien Eni-Agip, portant sur
un investissement de 540 millions de dollars sur le site de Doroud, également
dans le Golfe persique. Le deuxième groupe pétrolier français,
Total, a quant à lui déjà signé deux contrats
avec l'Iran, en 1995 et 1997, pour l'exploitation des sites de Sirri et
Pars-sud dans le Golfe Persique. La loi américaine dite "d'Amato"
vise à dissuader les investissements dans ce secteur vital de l'économie
de l'Iran, pays accusé par les Etats-Unis de soutenir le terrorisme
international, de s'opposer au processus de paix au Moyen-Orient et de
chercher à se doter d'armes de destruction massive. Washington n'a
toutefois jusqu'à présent pris aucune mesure de rétorsion
en fonction de cette loi adoptée en 1996, vivement critiquée
par la communauté internationale et notamment les Européens.
L'Iran a engagé depuis trois ans un programme d'ouverture aux firmes
étrangères de son industrie pétrolière et gazière,
totalement nationalisée, afin de rénover son outil industriel
et d'exploiter de nouveaux sites.Téhéran a d'ores et déjà
présenté une quarantaine de projets ouverts aux firmes étrangères
selon la formule du "buy-back".L'Iran, deuxième producteur de brut
au sein de l'OPEP, dépend à plus de 80% du pétrole
pour ses revenus en devises.
UE/IRAN: LE PRÉSIDENT KHATAMI AVEC M.DINI À L'INSTITUT
UNIVERSITAIRE EUROPÉEN DE FLORENCE
Florence, Mercredi 10 mars 1999 (Agence Europe) - Le président
de l'Iran M. Khatami, à l'occasion de sa visite en Italie (la première
visite officielle d'un chef d'Etat iranien dans un pays de l'Union européenne
depuis la révolution islamique de 1979), prononcera le 10 mars un
discours à l'Institut universitaire européen de Florence.
Le président Khatami, qui sera accompagné du ministre italien
des Affaires étrangères Lamberto Dini, veut adresser son
discours à l'Europe dans son ensemble et, en particulier, aux intellectuels
européens. M. Khatami a proposé il y a quelques mois l'ouverture
d'un dialogue intense entre cultures et civilisations différentes
mais appelées à vivre ensemble et à se compléter
réciproquement.
Accord pétrolier entre l'Iran et les pétroliers Elf
Aquitaine et Agip (AP, 1/3/99)
Les compagnies pétrolières française Elf Aquitaine
et italienne Agip ont signé lundi un accord d'exploitation d'un
montant de 540 millions de dollars (3,13 milliards de FF, 477 millions
d'euros) avec l'Iran, annonce le consortium européen dans un communiqué.
Cet accord avec la compagnie nationale Iranian Oil concerne l'exploitation
du champ pétrolier et gazier offshore de Dorood. Il devrait accroître
la capacité de production iranienne, actuellement de 4 millions
de b/j, de plus de 100.000 b/j. Cet accord, qui intervient en violation
de l'embargo américain sur l'Iran et la Libye, fait suite à
celui signé en 1997 par l'alliance Total-Gazprom-Petronas. Dans
ce cas, Washington avait renoncé à imposer des sanctions.
Elf, Eni - Contrat pour la relance d'un gisement en Iran (Reuter,
1/3/99))
Le groupe français Elf annonce lundi qu'un consortium
l'associant à l'italien Eni vient de signer un contrat de près
d'un milliard de dollars pour relancer le gisement de Dorood, en Iran.
"Elf Petroleum Iran, opérateur (55%), filiale d'Elf Aquitaine, en
association avec Agip Dorood BV (45%), filiale d'Eni, est chargé
des travaux de redéveloppement qui devraient permettre de porter
les réserves de 600 millions de barils à 1,5 milliard de
barils", précise-t-il dans un communiqué. "Le coût
total du projet est estimé à 998 millions de dollars, incluant
les investissements de 540 millions de dollars, les charges financières
et la rémunération du consortium", ajoute le groupe pétrolier
français. Il rappelle que le contrat est de type "buy back", qui
consiste à rembourser et rémunérer le consortium en
huile produite par le champ développé pendant une durée
prévue de 10 ans.
Iran: les durs du régime n'obtiendraient pas un seul siège
à Téhéran, selon les premiers résultats (AP,
1/3/99)
Les tenants de la ligne dure du régime de Téhéran
n'ont pas réussi à remporter un seul siège dans la
capitale, une circonscription clé, selon les résultats préliminaires
des élections municipales en Iran, les premières depuis la
Révolution islamique de 1979. Les fidèles du président
modéré Mohammad Khatami ont gagné 12 des 15 sièges
en jeu à Téhéran lors du scrutin de vendredi, tandis
que les trois sièges restant sont allés aux indépendants,
selon les résultats préliminaires publiés lundi. Téhéran,
centre intellectuel, politique et commercial du pays, apparaît comme
le point central du combat que se livrent durs et modérés
au sein du
gouvernement islamique. Dimanche soir, près de 10 millions de
bulletins avaient été dépouillés, soit 40%
des suffrages, selon la radio de Téhéran citant le ministère
iranien de l'Intérieur. Les résultats définitifs ne
devaient pas être connus avant vendredi, en particulier dans les
grandes agglomérations comme Téhéran. Dans certaines
villes, le taux de participation a été si fort que certains
bureaux de vote sont tombés à court de bulletin et que les
heures d'ouverture ont dû être prolongées. Les femmes,
qui représentent 5.000 des 330.000 candidats, étaient en
tête dans au moins 20 villes, selon ces résultats. Presque
toutes sont des partisans du président Khatami qui a encouragé
les femmes à jouer un rôle plus important dans la vie publique.
Les près de 40 millions d'électeurs iraniens étaient
appelés à pourvoir plus de 200.000 sièges aux conseils
municipaux des villes et des villages.
Kharazi: nous voulons éliminer les tensions entre l'Iran et
le reste du monde (AFP, 23/2/99)
Le ministre iranien des Affaires étrangères
Kamal Khazari a affirmé que Téhéran, voulait "éliminer
les tensions entre l'Iran et le reste du monde", dans une interview publiée
mardi par le journal madrilène El Pais. Toutefois,
Téhéran n'est pas pressé "d'arriver à un accord"
avec les Etats-Unis. "Avant tout, ils devront prouver qu'ils sont sincères
et qu'ils ont changé leur politique", a-t-il averti. "Certains comportements
ne sont pas acceptables, notamment l'ingérence dans les affaires
intérieures de l'Iran", a-t-il insisté.
En revanche, au Moyen-Orient, "nous avons développé les relations
avec nos voisins, par exemple avec les pays arabes du Golfe Persique",
a-t-il expliqué. "Notre relation avec l'Europe est bien meilleure"
qu'auparavant, a ajouté le chef de la diplomatie iranienne.
"Avec certains pays, comme la France, l'Italie et l'Espagne", le rapprochement
est "beaucoup plus avancé qu'avec d'autres. Nous tentons aussi d'améliorer
nos relations avec l'Asie et l'Amérique latine", a-t-il souligné.
Evoquant la visite en mars du président iranien Mohammad Khatami
en Italie, la première en Europe, Kamal Kharazi estime qu'elle marquera
un "point de non retour dans le dialogue entre cultures, religions et civilisations".
"La rencontre entre le président Khatami et le Pape va être
très importante pour les musulmans et les catholiques. Ce sera symbolique",
a-t-il assuré.
Elections municipales: l'Iran à trois semaines d'un test démocratique
(AFP,
3/2/99)
L'Iran se prépare pour les premières élections
municipales depuis la révolution de 1979, qui s'annoncent comme
une bataille politique féroce mais aussi un test démocratique
pour la république islamique. Ce scrutin, prévu vendredi
26 février, est actuellement au centre d'une vive polémique
entre les ténors des deux principales factions du régime,
les réformateurs et les conservateurs.Pour les proches du président
réformateur Mohammad Khatami, partisans du renforcement de la société
civile, cette élection doit être politiquement ouverte afin
de créer une réelle mobilisation populaire. Mais pour leurs
adversaires conservateurs, qui dominent la plupart des organes de contrôle
électoral, ce scrutin doit donner la priorité aux candidats
les plus fidèles au régime. Ces divergences ont débouché
ces derniers jours sur une véritable polémique ayant nécessité
une intervention personnelle de M. Khatami et du président conservateur
du parlement, Ali Akbar Nategh-Nouri, pour nommer une "commission de réconciliation".
La querelle est née après le rejet d'un nombre important
de candidats, la plupart proches du chef de l'Etat, par les organismes
de surveillance électorale, dominés par les conservateurs.
Le ministre de l'Intérieur Abdolvahed Moussavi-Lari, un proche de
M. Khatami, est lui-même monté au créneau pour protester
contre ces éliminations jugées arbitraires. Pour ce scrutin,
le ministère de l'Intérieur a mis en place des "Conseils
exécutifs" chargés d'examiner les dossiers de candidature
et
d'organiser le vote, mais les décisions de ces instances doivent
être avalisées par des "Conseils de supervision" désignés
par le
Parlement à dominante conservatrice. Les conservateurs rejettent
les accusations du ministre comme "infondées", et ont dénoncé
une campagne de politisation du scrutin municipal par le ministère
de l'Intérieur. La gauche radicale et les modérés,
dont l'alliance avait permis la victoire du président Khatami en
mai 1997, veulent faire de ce scrutin une nouvelle manifestation populaire
en faveur du changement et des réformes structurelles.Mardi, au
deuxième jour des célébrations du 20ème anniversaire
de la révolution islamique, M. Khatami a appelé la jeunesse
à participer activement aux prochaines élections municipales.
Dans un discours très applaudi devant plus 12.000 jeunes, M. Khatami
a qualifié de "complot" les "efforts visant à isoler la jeunesse"
de la vie politique du pays. Les conservateurs veulent se servir de ce
scrutin pour renforcer leurs relais locaux, qu'il s'agisse du clergé
traditionnaliste ou des réseaux commerciaux du bazar. La préparation
de ces élections a aggravé une nouvelle fois les divergences
au sein du régime, en l'exposant à un sérieux test
de démocratie vingt ans après la révolution islamique.
Depuis la mort de l'imam Khomeiny, en juin 1989, la pré-sélection
des candidats suscite à chaque élection de vives polémiques
à l'intérieur du pays. L'objectif d'un million de candidats
pour les prochaines municipales évoqué par le gouvernement
est loin d'être atteint. Le nombre des candidatures recueillies est
finalement de près de 330.000, dont 5.000 femmes, pour 200.000 sièges
à pourvoir de conseillers
municipaux.Les élections municipales sont prévues dans
la constitution iranienne adoptée en 1980, mais aucun scrutin n'a
encore été organisé.
Le chef de la diplomatie iranienne à Paris pour préparer
la visite du président Khatami (AP, 3/2/99)
Le chef de la diplomatie iranienne s'est entretenu mercredi à
Paris avec son homologue français Hubert Védrine afin de
préparer la prochaine venue en France du président Mohammad
Khatami, prévue au printemps. Les discussions avec Kamal Kharrazi
ont porté sur tous les sujets: elles se sont avérées
fructueuses, mais ne sont ``pas encore terminées'', a précisé
M. Védrine au cours d'une conférence de presse conjointe.
La date exacte de la visite historique du présidnet iranien, qui
doit se coupler avec un déplacement en Italie au mois de mars, n'a
notamment toujours pas été fixée. M. Kharrazi a ensuite
rencontré le président Jacques Chirac pendant 45 minutes.
A l'issue de cet entretien, il a salué le rôle ``précurseur''
de la France dans la compréhension des affaires iraniennes. Il a
précisé que l'Iran ``faisait de son mieux pour développer
ses relations'' avec l'Occident, et ajouté que ses compatriotes
soutenaient dans leur grande majorité cette nouvelle politique d'ouverture
vers le monde. Le ministre iranien s'est aussi entretenu avec Christian
Poncelet, président du Sénat, et avec le grand argentier
français Dominique Strauss-Kahn. A cet effet, M. Kharrazi a annoncé
que des contrats, dont la nature n'a pas été précisée,
seraient signés avant même la venue de M. Khatami. Dès
mercredi, Paris et Téhéran ont annoncé un accord portant
sur la coopération culturelle, scientifique et technique. Ce sera
la première fois que le président Khatami, religieux modéré
élu en 1997, se rend en Europe, pour une offensive de charme
visant à renforcer les liens entre un Iran devenu plus pragmatique
et les Quinze. Kamal Kharrazi a par ailleurs affirmé que son pays
avait le désir de devenir une puissance nucléaire uniquement
à des fins pacifiques. ``Toute coopération avec d'autres
pays est en faveur de cet objectif'', a-t-il dit. Par sa voix, l'Iran,
qui assure actuellement la présidence tournante de l'Organisation
de la conférence islamique, a enfin exprimé le souhait de
cette dernière de jouer un rôle dans le règlement de
la crise au Kosovo. La visite d'Hubert Védrine à Téhéran
en août dernier, premier déplacement de haut niveau d'un responsable
français depuis sept ans,
avait permis d'améliorer des relations difficiles depuis le
début de la révolution islamique, voilà vingt ans.
Téhéran adopte un nouveau budget pour déjouer
les "complots" américains (AFP, 31/1/99)
Le parlement iranien, dominé par les conservateurs, a
adopté samedi soir un budget destiné à contrer les
"complots et les ingérences" des Etats-Unis contre l'Iran, a annoncé
dimanche Radio-Téhéran.Ce budget, dont le montant n'a pas
été rendu public, sera dépensé "pour déjouer
les complots, les ingérences ainsi que lutter contre l'invasion
culturelle des Etats-Unis contre la révolution islamique", a ajouté
la radio. Les députés qui siégeaient tard samedi au
parlement en raison des débats budgétaires en cours, ont
crié "A bas l'Amérique" à l'issue de leur vote en
faveur de budget. Ce budget doit servir aussi à "informer l'opinion
publique internationale et iranienne des agressions américaines"
(dans le monde) et "des violations de la Charte de l'ONU ainsi que de la
Déclaration d'Alger". Les accords d'Alger connus sous le nom de
"Déclaration d'Alger", du 19 janvier 1981, visent à régler
les différends financiers entre les deux pays consécutifs
à l'affaire des otages de Téhéran. Ces accords avaient
permis la libération des 52 derniers otages retenus à l'ambassade
des Etats-Unis depuis novembre 1979. L'Iran avait déjà voté
au cours des trois dernières années des budgets similaires
en réponse à la décision américaine, prise
en décembre 1995, d'allouer 20 millions de dollars aux services
secrets américains pour un programme d'action visant officiellement
à modérer le régime iranien et à pousser l'Iran
vers une forme plus démocratique de gouvernement. L'an dernier ce
budget iranien avait été de quelque 16 millions de dollars.
Ces budgets doivent également servir à financer d'éventuelles
actions contre les Etats-Unis devant la justice internationale.
L'adoption du budget de cette année intervient alors que l'Iran
se prépare à célébrer à partir de lundi
le 20è anniversaire de sa
révolution. Les Etats-Unis ont rompu les relations diplomatiques
avec l'Iran en avril 1980, lors de la prise en otage du personnel de l'ambassade
américaine à Téhéran, et ont placé l'Iran
sous embargo économique et politique total. Les relations avec les
Etats-Unis sont encore au centre d'un débat politique en Iran entre
les différentes factions du régime. Ce débat a été
relancé notamment après l'intervention sans précédent
du président Mohammad Khatami sur la chaîne américaine
CNN le 8 janvier 1997, appelant à une relance des échanges
culturels et touristiques entre les deux pays. Depuis cette date, les dirigeants
iraniens, à commencer par le guide de la république islamique,
l'ayatollah Ali Khamenei, soulignent régulièrement que Téhéran
n'a aucune intention de normaliser ses relations avec les Etats-Unis.
Contrat iranien en vue pour Elf et ENI
(La
Tribune 22/10/1998)
Après Total, Elf, associé
à l'italien ENI, s'apprête à développer ses
activités en Iran. Elf et ENI ont confirmé, pour l'essentiel,
les informations du Wall Street Journal : les deux groupes pétroliers
sont sur le point de signer un contrat avec l'Iran pour développer
le gisement de Dorood, au large de l'île de Kharg dans le Golfe.
« La négociation est très avancée mais pas tout
à fait terminée », a-t-on indiqué chez
Elf. Le contrat devrait néanmoins pouvoir être signé,
sauf imprévu, d'ici à une quinzaine de jours. Elf serait
l'opérateur avec 55 % des parts et ENI 45 %, les deux compagnies
se partageant au prorata l'investissement - de l'ordre de 500 millions
de dollars (2,75 milliards de francs environ). Il s'agit d'augmenter
les réserves de Dorrod, en les portant de 600 millions à
1,5 milliard de barils. Le contrat se fait sous la forme dite buy
back, c'est-à-dire que les compagnies récupéreront
leurs parts sous forme de pétrole. Ce contrat iranien ne soulève
pas de difficultés : les entreprises européennes ne
sont pas concernées par la loi d'Amato (qui sanctionne les filiales
américaines des entreprises étrangères investissant
en Libye et en Iran dans les hydrocarbures).
Enquête en Afghanistan (L'Humanité,
23/9/98)
AMERICAINS et Iraniens se sont retrouvés
face à face lundi après-midi au siège de l'ONU, à
l'occasion d'une réunion dite '6+2' sur l'Afghanistan. Présidée
par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, elle
réunissait,
outre les Etats-Unis et la Russie, six
pays voisins de l'Afghanistan - Chine, Iran, Tadjikistan, Turkmenistan,
Ouzbékistan, Pakistan. Au dernier moment pourtant, le ministre iranien
des Affaires étrangères, Kamal Kharazzi, a renoncé
à y assister lui-même et a envoyé son vice-ministre,
Javad Zarif, dialoguer avec le secrétaire d'Etat Madeleine Albright.
Les huit pays présents ont demandé
aux taliban - non représentés à cette réunion,
car non reconnus, sauf par le Pakistan, l'Arabie Saoudite et les Emirats
- d'accepter une enquête de l'ONU sur les accusations de tueries
massives de civils par la milice intégriste. Ils ont également
demandé l'ouverture de négociations entre les parties au
conflit et appelé les taliban à respecter les droits de l'homme
et ceux de la femme. Ils ont approuvé la prochaine visite dans la
région de l'envoyé spécial de Kofi Annan, l'Algérien
Lakdar Brahimi. Avant cette réunion, le président iranien
Khatami avait eu un entretien avec le premier ministre pakistanais Nawaz
Sharif qui a promis d'user de son influence pour tenter d'obtenir la libération
d'Iraniens détenus par les taliban.
A Kaboul, le commandant Massoud a nié
hier avoir bombardé lundi un marché du nord de la capitale,
accusant les taliban d'avoir eux-mêmes commis ce crime afin d'en
accuser l'opposition.
Chute de Bamyan - Les succès
taliban inquiètent l'Iran (L'Humanité, 15/9/98)
LA défaite de la faction afghane
du Hezb-e-Wahdat (de l'ethnie Hazara chiite) dimanche à Bamyan laisse
le commandant Ahmed Shah Massoud et ses troupes seuls face aux taliban,
la milice intégriste qui en quatre ans a conquis les trois quarts
de l'Afghanistan.
Le Jamiat-e-Islami de Massoud ne contrôle
plus, de manière très précaire, que les provinces
de Takhar et du Badakshan, dans l'extrême nord-est du pays, ainsi
qu'un petit territoire situé entre l'Indu Kush et Kaboul, composé
des parties nord des provinces de Parwan, Kapisa et Laghman.
L'offensive contre Bamyan a commencé
comme souvent en Afghanistan par le ralliement de chefs de clans locaux
qui, contre monnaie sonnante et trébuchante - essentiellement fournie
par l'Arabie Saoudite - ont laissé la milice intégriste entrer
au coeur même du dispositif du parti Wahdat dans la province du Hazarajat
(centre du pays). S'ajoute à cela l'aide militaire - notamment en
encadrement - apportée aux intégristes afghans par le Pakistan.
Les combattants du Wahdat avaient déjà été
durement éprouvés lors de la prise de Mazar-e-Sharif par
les taliban au mois d'août. Ces derniers, selon de nombreux témoignages,
se sont alors livrés au massacre de milliers de Hazaras réfugiés
dans cette ville du Nord.
Une situation particulièrement
préoccupante, d'abord pour les femmes afghanes - à qui les
taliban nient la qualité d'êtres humains - mais aussi pour
la stabilité de la région, est en train de se développer.
Ce qu'a souligné hier le Guide de la république iranienne,
l'ayatollah Ali Khamenei, en déclarant que le risque de guerre était
une 'menace majeure'.
'Jusqu'à présent, j'ai empêché
le feu de ravager cette région, car il ne serait pas facile de l'éteindre',
a affirmé le numéro un iranien. Toutefois, 'tous doivent
savoir que la menace est majeure, qu'elle se répand et qu'elle est
très proche', a ajouté Ali Khamenei, qui est aussi le chef
suprême des forces armées iraniennes. Pour l'éviter,
'il faut faire pression sur l'armée pakistanaise pour qu'elle cesse
de s'ingérer en Afghanistan, et forcer les taliban, une tribu sauvage
et sans coeur, à revenir à la raison', a-t-il indiqué.
Il a précisé que l'aviation pakistanaise avait lâché
sur Bamyan des bombes à fragmentation. L'ayatollah Khamenei a également
déclaré attendre 'avec impatience' une décision du
gouvernement iranien sur la riposte à apporter aux taliban, après
l'assassinat de 9 diplomates et d'un journaliste iraniens début
août à Mazar-e-Sharif.
Iran: bruit de bottes à la frontière
afghane. Les manœuvres des forces iraniennes inquiètent Washington.
(Libération, 7/9/98)
Menaces d'intervention militaire
de Téhéran, qui se réserve le droit d'agir en «légitime
défense», manœuvres d'envergure à proximité
de la frontière afghane, accusations et insultes réciproques:
jamais les risques de conflit entre Téhéran et Kaboul n'ont
été aussi élevés, au point que Washington a
adressé une mise en garde contre «toute ingérence
étrangère en Afghanistan». Déjà tendue
depuis la prise de la capitale afghane par les taliban, en octobre 1996,
la situation s'est encore aggravée avec les révélations
d'Amnesty faisant état de massacres dans la communauté
hazara (lire ci-contre) et de l'exécution de dix diplomates et d'un
journaliste iraniens à Mazar-i-Shariff. «Les onze Iraniens
auraient été tués quand des taliban sont entrés
dans le consulat iranien de la ville. Des témoins disent que
leurs corps sont restés dans le consulat pendant deux jours avant
d'être enterrés dans une fosse commune dans l'école
de Sultan Razieh», a indiqué l'organisation. Les taliban
ont admis que les diplomates iraniens pourraient avoir été
tués «au cours des combats d'août», tout
en niant être responsables de leur décès.
Ce qui inquiète le département d'Etat, ce sont les manœuvres
de 70 000 hommes des forces terrestres et aériennes appartenant
aux pasdaran (gardiens de la révolution) et aux bassidji (milices
islamiques) à une cinquantaine de kilomètres de la
frontière. Survenant moins de un mois après la frappe américaine
en Afghanistan, l'injonction de Washington «de ne pas s'engager
dans des opérations qui pourraient aggraver le conflit» et
d'en «respecter les frontières» a été
rejetée par Téhéran. La radio d'Etat a accusé
les Etats-Unis de faire eux-mêmes «une guerre par procuration
au peuple afghan» en «équipant et en organisant
les taliban». Elle a ajouté que Washington donnait «des
conseils conciliants», alors que «des milliers d'innocents
sont enterrés vivants par les taliban et que l'on découvre
des fosses communes les unes après les autres dans le nord
du pays». L'Iran a toujours affirmé que les taliban étaient
manipulés par Washington dans le cadre d'une stratégie
américaine visant à l'isoler.
Téhéran est déjà
engagé dans le conflit, ses avions ravitaillant en vivres et en
armes depuis des mois l'Hazarajat, une région du centre tenue par
les milices chiites hazaras et que les taliban n'ont pas encore conquise.
Toutefois, une attaque terrestre de l'Afghanistan apparaît peu probable.
«Téhéran ne voudra pas donner l'impression d'engager
une guerre de religion, chiites contre sunnites», relève Kacem
Fazelli, ancien professeur de droit à Kaboul. Le numéro 1
iranien, Ali Khamenei, a assuré qu'«il n'y aurait pas de
confrontation militaire». Il semble, en revanche, que Téhéran
mobilise des volontaires pour créer une légion islamique
en accord avec l'Ouzbékistan et le Tadjikistan, qui feraient de
même. En plus, en concentrant des troupes sur la frontière,
il oblige les taliban à retirer une partie de leurs forces du Nord
pour les déployer dans l'Ouest, retardant les offensives
contre les derniers fiefs de l'opposition.
Des milliers de civils massacrés
à Mazar-i-Shariff . Les taliban auraient tué des Hazaras
lors de la prise de la ville, en août. «Les taliban prennent
soin de séparer les Hazaras des Ouzbeks, une façon
aussi d'accroître les dissensions au sein de l'opposition.»
Kacem Fazelli, un intellectuel afghan
C''est le premier massacre ethnique d'envergure
commis en Afghanistan. Selon Amnesty international et plusieurs organisations
humanitaires, les taliban ont exécuté «délibérément
et systématiquement» des milliers de civils appartenant
à l'ethnie hazara dans les trois jours qui ont suivi la prise, le
8 août, de Mazar-i-Shariff, la grande cité du Nord jusqu'alors
tenue par l'opposition. «Une de nos sources dans cette ville
a vu les taliban faire sortir les hommes des maisons et les abattre
les uns après les autres sur le seuil des portes», a indiqué
un responsable d'une ONG française qui a demandé à
ce que son organisation ne soit pas citée.
Exécution publique. Selon
Amnesty, qui a recueilli des témoignages de survivants et
des familles de victimes, la plupart des massacres ont cependant visé
des femmes, des enfants et des vieillards qui tentaient de fuir la ville.
Elle a fait aussi état de l'exécution publique de 70 hommes,
présentée comme un sacrifice traditionnel d'animaux, près
d'Heraton, ville frontalière avec l'Ouzbékistan.
A Mazar, toujours selon les mêmes témoignages, des hommes
et des jeunes garçons âgés de moins de 12 ans ont été
dirigés vers des prisons, tandis que des jeunes filles étaient
enlevées pour servir d'«épouses» aux taliban,
une pratique que légitime la charia (la loi islamique).
Confession chiite. Visiblement,
les persécutions épargnent les autres ethnies.
«Les taliban prennent soin de séparer les Hazaras des Ouzbeks,
une façon aussi d'accroître les dissensions au sein de l'opposition»,
précise Kacem Fazelli, un intellectuel afghan réfugié
à Paris. Les Hazaras - qui forment environ 20 % de la population
afghane - représentent une des trois composantes de l'opposition.
S'ils sont particulièrement visés par les taliban, c'est
d'abord parce qu'ils sont de confession chiite et, dès lors, considérés
comme des hérétiques.
Les autres composantes, les Ouzbeks
rassemblés derrière le général Dostom
(aujourd'hui, en déroute) et les Tadjiks fidèles au commandant
Massoud (lequel tient toujours la vallée du Panjshir)
sont sunnites comme les taliban. Le massacre des Hazaras - ethnie
traditionnellement méprisée et misérable, largement
présente à Kaboul et qui tient encore l'Hazarajat (massif
montagneux du centre) - est donc à la fois de nature ethnique et
religieuse.
Fosses communes. S'y ajoute
une politique de représailles des vainqueurs à leur encontre,
le Wahdat (mouvement armé qui représente l'ethnie hazara)
ayant commis des massacres contre les taliban. Lors d'une offensive antérieure
sur Mazar, en mai 1997, ces derniers avaient subi une débâcle
complète, abandonnant derrière eux des milliers des
leurs, blessés, tués ou faits prisonniers. Quelques mois
plus tard, des fosses communes contenant des centaines de taliban avaient
été découvertes à proximité de la ville.
Dernière circonstance aggravante: les Hazaras sont soutenus militairement
par l'Iran, Etat qui a toujours été leur protecteur.
Le
«Petit Satan» à nouveau en odeur de sainteté
à Téhéran (Libération,
24/08/98)
Les droits de l'homme restent
un point de friction dans les nouvelles relations franco-iraniennes.
Hubert Védrine est lui aussi
venu à Téhéran, ce week-end, pour tenter de
deviner l'avenir, celui de l'Iran, près de vingt ans après
la révolution islamique, dix-huit mois après l'élection
d'un président «réformateur», Mohammed
Khatami. Son verdict, alors que se déroule une intense lutte de
clans au sein du pouvoir: la France est décidée à
jouer, prudemment mais sûrement, la carte de ce nouvel Iran encore
incertain qui se dessine.
Védrine
vient renouer le dialogue en Iran (Libération,
22-23/08/98)
La visite apparaît comme un
soutien au président Khatami.
«Pourquoi devrions-nous laisser
la place vide jusqu'au moment où les Américains se décideront
à y aller?» Des diplomates français. Le calendrier
fait bien leschoses: quel meilleur poste d'observation des retombées
des bombardements américains en Afghanistan et au Soudan que la
capitale iranienne, Téhéran, où est arrivé
hier soir le chef de la diplomatie française, Hubert Védrine?
Hubert
Védrine va tester à Téhéran la volonté
d'ouverture de l'Iran
(La Tribune, 21/08/98)
Le ministre des Affaires étrangères
débute aujourd'hui une visite officielle de deux jours à
Téhéran. Paris souhaite jauger l'action du président
réformateur Khatami tout en se préparant à l'ouverture
économique iranienne.
TEXT:
FOLEY STATEMENT ON REPORTS OF MISSING IRANIAN DIPLOMATS (United
States Information Agency, 19 August 1998)
Washington -- Deputy State Department
Spokesman James Foley said August 19 that "the United States is aware of
reports that several Iranians, including diplomatic staff of the Iranian
consulate in Mazar-i~-Sharif,
have been missing since the Taliban captured
that city.
Presse : Premier quotidien féminin
en Iran (La Tribune, 10/08/98)
Samedi, pour la première
fois, est paru en Iran Zan (femme). Il s'agit d'un quotidien féminin
qui « veut jeter un regard féminin sur les problèmes
des femmes, tenter de les familiariser avec leurs droits sociaux et combler
des lacunes », écrit, dans un éditorial, la député
modérée Faezeh Hachemi, fille de l'ancien président
Ali Akbar Hachemi Rafsandjani. Il existe déjà deux publications
destinées aux femmes en Iran, un hebdomadaire et un mensuel
traitant plus particulièrement des questions féminines.
L'Iran
dénonce le génocide en Afghanistan (Libération,
10/08/98)
Téhéran déplore
les meurtres commis par les taliban au nom de l'islam.
La milice afghane des taliban est
accusée par l'Iran «d'être à la solde des
Etats-Unis, d'être militairement
soutenue par le Pakistan et
financièrement par l'Arabie Saoudite».
Le président iranien Khatami
présente un plan d'assainissement
(La
Tribune, 03/08/98)
LE PRÉSIDENT
IRANIEN Mohammad Khatami a présenté hier un plan d'assainissement
destiné à « maîtriser la crise actuelle »
de l'économie iranienne, a annoncé Radio-Téhéran.
Le chef de l'Etat a souligné la nécessité de «
poursuivre les privatisations, garantir les investissements étrangers
et rendre transparente la situation monétaire ». « La
suppression des monopoles, la réduction du rôle de l'Etat
et de la bureaucratie en vue de favoriser les investissements »
figurent parmi les principaux axes du plan d'assainissement de Mohammad
Khatami. Le plan souligne également
la nécessité « de développer les exportations
non pétrolières, de réformer le système fiscal
et de surveiller les prix à la consommation ».
Pétrole + Iran et Turkménistan
opposés au partage de la Caspienne (La
Tribune, 9/07/98)
L'Iran et le Turkménistan ont dénoncé
hier les décisions prises par la Russie et le Kazakhstan concernant
la mer Caspienne. Les deux pays demandent l'élaboration d'un
consensus entre les cinq Etats riverains alors que Moscou et les
autorités kazakhes ont conclu un accord sur l'exploitation du pétrole
dans le nord de cette mer fermée. Un communiqué conjoint
signé à l'issue d'une visite à Téhéran
du président turkmène Saparmourad Niazov « souligne
le caractère immuable du principe du consensus par les cinq Etats
riverains pour toute prise de décision relative au statut
légal de la Caspienne ».
L'Iran proposera 20 contrats d'énergie
(La Tribune, 25/5/98)
Profitant de l'assouplissement
de l'embargo américain concernant les investissements sur son territoire,
l'Iran devrait prochainement ouvrir aux sociétés internationales
une vingtaine de contrats pétroliers et gaziers. Selon le journal
iranien Kayhan, la National Iranian Oil Company (Nioc) doit présenter
à Londres du 1er au 3 juillet différents projets auxquels
les sociétés internationales sont invitées à
concourir. La Nioc a précisé que les firmes américaines
ne seraient frappées d'aucune discrimination dès lors qu'elles
disposaient d'une expertise technique et d'une surface financière
leur permettant de suivre les projets. Parmi ces derniers, le plus stratégique
pour l'Iran est sans doute la réalisation d'un oléoduc
d'une longueur de près de 400 km d'un montant de l'ordre de 400
millions de dollars permettant de faire transiter quotidiennement
380.000 barils de pétrole entre le port de Neka sur la mer Caspienne
et Téhéran. L'Iran espère ainsi devenir un interlocuteur
privilégié pour les Etats d'Asie centrale toujours à
la recherche d'une voie de transit pour leur brut. Les contrats proposés
par Téhéran sont de type buy-back, c'est-à-dire que
les contractants se rémunèrent sur les productions ou sur
les transferts réalisés grâce à leurs
investissements.
Feu
vert américain pour Total en Iran (La Tribune, 19/5/98)
Washington infléchit sa position
sur les sanctions commerciales.
Europe et Etats-Unis trouvent un
terrain d'entente à propos de Cuba.
Le sommet euro-américain de Londres
a permis de réduire hier le contentieux commercial transatlantique.
Washington suspend les sanctions
planant sur le contrat gazier de Total en Iran. Cette dérogation
à la loi D'Amato devrait faire jurisprudence. Les Etats-Unis
envisagent de limiter la portée de la loi Helms-Burton prohibant
les relations avec Cuba. Enfin, le partenariat économique
transatlantique conclu hier ne contrevient plus au principe du multilatéralisme.
Total satisfait du compromis
(La Tribune, 19/5/98)
Total s'est félicité
du compromis euro-américain dégagé hier sur les lois
D'Amato et Helms-Burton, qualifié de « politique » mais
qui « va dans le bon sens » selon le pétrolier
français. Total avait signé fin septembre 1997 un contrat
d'exploitation gazière avec l'Iran, au sein d'un consortium
dans lequel le russe Gazprom et le malais Petronas étaient présents
à hauteur de 60 %. Les trois sociétés avaient prévu
d'y investir 2 milliards de dollars.
Ruée des Européens en
Iran (La Tribune, 19/5/98)
En moins de deux semaines, six
délégations économiques et politiques européennes
se sont rendues à Téhéran : une délégation
française d'une quarantaine de membres présidée par
François Perigot (directeur du CNPF international), il y a dix jours
; des délégations italiennes, belges, néerlandaises
et allemandes, la semaine dernière ; cette semaine, c'est une délégation
économique britannique qui arrive à Téhéran,
alors que le groupe pétrolier British Petroleum vient d'annoncer
la réouverture de ses bureaux en Iran après dix-neuf années
d'absence. Enfin, demain à Bruxelles, la troïka européenne
reprend le dialogue politique interrompu depuis un an.
« Nous ne pouvons pas ne
pas être présents, », soutient François Perigot.
L'industrialisation rapide de l'Iran crée des besoins importants
tandis que les produits iraniens n'ont souvent pas la qualité qui
leur permettrait d'accéder au marché européen. Pour
les Iraniens, le « retour » des Européens est
une aubaine. En effet, la chute des prix du pétrole au cours des
six derniers mois handicape lourdement l'économie du pays.
Le gouvernement a même annoncé qu'il allait présenter
un nouveau budget calculé sur un baril à 12 dollars, contre
16 dollars pour le budget approuvé en février dernier
(l'année iranienne commence le 21 mars). Avec un baril à
12 dollars, le manque à gagner annuel est de 4 milliards de
dollars par an. Néanmoins, pour un banquier français, «
cette situation n'est pas très inquiétante. Nos interlocuteurs
en sont conscients et ont pris les mesures nécessaires pour y faire
face ». Toujours est-il que, depuis la reprise de la couverture
financière par la Coface, les banques françaises ont accordé
un total de 3 milliards de dollars de crédits et de facilités
financières à l'Iran. L'Italie vient pour sa part d'octroyer
un milliard à Téhéran.
Déjà encouragé
par le ton modéré et la politique d'ouverture du président
iranien, les Européens sont alléchés par l'annonce
de l'ouverture aux investisseurs étrangers du secteur pétrolier
et gazier mais aussi de l'industrie pétrochimique. Il y a trois
semaines, la société anglo-hollandaise Shell a annoncé
son intérêt pour le développement du gisement gazier
de Pars Sud ainsi que la construction d'un gazoduc vers le Pakistan.
Le coût des deux projets est estimé à 5,5 milliards
de dollars. Les Européens craignent également le retour à
terme
des Américains en Iran.
La décision de l'administration américaine de ne pas imposer
de sanctions à la société Total (voir ci-contre) ne
peut que les inciter à accélérer leurs implantations.
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