Iran
L'actualité de l'Iran avec l'AFP

Articles
     En Iran, islam contre islam, par Eric Rouleau (Juin 1999).
          Un fondamentalisme sunnite en panne de projet politique, par Olivier Roy (Octobre 1998).
          Troisième mi-temps pour le football iranien, par Christian Bomberger (Avril 1998).
       La révolution iranienne à l'heure des réformes, par Azadeh Kian-Thiébaut (Janvier 1998).
          « Une guerre sans fin contre l'Irak », cahier spécial regroupant une centaine de documents, pour comprendre comment on est passé  de la guerre du Golfe à la guerre d'usure.

Sites Internet
Majlis. Le site du Parlement iranien.
       Les cahiers de l'Orient (revue d'études et de réflexionsur le monde Arabe et Islamique)
      Islamic Republic News Agency (IRNA). Les dépêches de l'agence de presse iranienne.
       Iran Press Service Cette autre agence de presse relate au jour le jour les événements.
          Reporters sans frontière. Chronique d'une série de censures, d'arrestations et de condamnations dans la presse iranienne en automne 1998 (en français).
       Amnesty International. Extrait du rapport 1998 de l'organisation de défense des droits humains.
 

Le nouveau Majlis iranien: le poids des familles (AFP, 23/2/2000)
Khatami, Nouri, Khamenei, Kadivar, Rafsandjani: les frères, les épouses, les filles de
personnalités célèbres ont joué un rôle considérable dans le scrutin législatif, essentiellement dans le camp des réformateurs, au
point que des accusations de "népotisme" ont été lancées par leurs adversaires.
"Mohamad-Reza Khatami a pris de l'assurance, il a acquis de l'expérience. Mais c'est sur son nom, d'abord sur son nom, qu'il a été élu", relève l'analyste Iradj Rachti, en commentant l'élection du frère cadet du président Mohammad Khatami.
Mohammad-Reza Khatami, médecin urologue de 40 ans, quasi-plébisicité à Téhéran, et dirigeant du Front de la Participation (FP,
réformateur), est le grand vainqueur du scrutin de vendredi dernier.
Néophyte en politique, le frère du président s'est forgé une personnalité au fil de la campagne, et s'est imposé comme le chef de la
nouvelle majorité parlementaire. Il est improbable toutefois qu'il soit élu président du Majlis, selon son entourage, l'hypothèse n'étant toutefois pas exclue.
L'influence des grandes familles dans les élections relève d'une "coutume orientale" de "filiation en politique", que l'on observe aussi en Inde et dans le monde arabe, affirme Iradj Rachti.
Ali-Reza Nouri, 36 ans, médecin spécialiste des questions vasculaires, autre grand vainqueur de Téhéran, confirme cette assertion. Il explique à l'AFP qu'il a décidé de se lancer dans la campagne quand il a appris que son frère aîné, l'ancien ministre de l'Intérieur Abdollah Nouri, le plus populaire des réformateurs, favori pour la présidence du Majlis, était interdit d'élection, car emprisonné pour "propagande anti-islamique". "Quand Abdollah a été emprisonné, je me suis dit :+il faut y aller+. Et Abdollah m'a compris et soutenu. Bien sûr, je ne le remplace pas, j'ai mes propres idées. Mais je veux aussi l'aider dans son combat", ajoute-t-il.
Deux autres des grands élus de Téhéran ont aussi des noms célèbres: Hadi Khamenei, un féru de politique, n'est autre que le frère
cadet du Guide de la République, l'ayatollah Ali Khamenei, principale référence des conservateurs.
Quant à Mme Jamileh Kadivar, 36 ans, la première élue de Téhéran, elle est l'épouse du ministre de la Culture et de l'Orientation
islamique Ataollah Mohadjerani, mais aussi la soeur de Mohsen Kadivar, également emprisonné pour avoir "offensé" l'Islam.
Mme Kadivar est la "femme qui monte", alors que Faezeh Hachémi, 37 ans, fille de l'ancien président Ali Akbar
Hachémi-Rafsandjani, vient de connaître un échec cuisant. Ancienne figure du féminisme en politique, militante et sportive notoire,
cette dernière, ayant porté les couleurs du parti modéré Kargozaran, est éliminée du second tour. Son père est lui-même en situation très délicate, même si les résultats définitifs officiels, jeudi, pourraient annoncer son élection "in extremis".
Une autre fille de religieux célèbre Vahideh Taleghani, fille d'un des dirigeants historiques de la révolution islamique, est élue sous
les couleurs des réformateurs.
Cette multiplication de candidats, élus en partie "sur leurs noms" selon leurs adversaires, a suscité des commentaires de la presse conservatrice."Certains partis" ont établi leur liste "en s'appuyant sur la confiance des gens en une personnalité très importante", écrivait mardi le quotidien Tehran Times en allusion au président Khatami."Etait-il juste d'institutionnaliser le népotisme et le copinage?", s'interrogeait avec indignation le quotidien."Plus triste encore, un parti a présenté une femme du nom de Khatami dans une grande ville, répandant la rumeur qu'elle était parente du président Khatami pour assurer sa victoire aux élections", déplorait Tehran Times.
Mme Fatemeh Khatami, une homonyme du chef de l'Etat, a été élue au premier tour à Machhad.

Un rapport de la CIA sur le nucléaire en Iran jette la confusion (REUTERS, 26/1/2000)
 Il n'est pas exclu que l'Iran dispose de capacités nucléaires militaires, a indiqué la CIA dans un rapport destiné à l'administration présidentielle, auquel le New York Times a été le premier à avoir accès. L'agence centrale de renseignement américaine précise qu'elle ne peut suivre avec certitude les démarches entreprises par l'Iran en vue d'acquérir la technologie nucléaire via le marché noir international. Contacté par Reuters, un haut responsable américain du contrôle des armements a confirmé que la CIA avait adressé à l'administration Clinton un nouveau rapport sur l'Iran, tout en soulignant les lacunes de cette synthèse. "Ils ne peuvent fournir d'assurances négatives concernant l'Iran, mais ils n'ont aucune information nouvelle. Je ne sais pas vraiment où cela nous mène", dit-il. Pour lui, la CIA chercherait à "assurer ses arrières" dans le cas où elle serait plus tard accusée d'avoir sous-estimé la menace nucléaire iranienne. Clifford Beal, rédacteur en chef du Jane's Defence Weekly, publication qui fait autorité dans le domaine de l'armement, estime que ce rapport traduit non seulement une forme de prudence bureaucratique mais aussi la nécessité de se préparer au pire. "Les Etats-Unis manquaient de moyens humains de renseignement en Iran et il était difficile pour la CIA de traquer ce qui a franchi les frontières perméables avec d'anciens Etats soviétiques d'Asie centrale", explique-t-il. 
Contexte sensible 
Les fuites du rapport de la CIA interviennent dans un contexte politique particulièrement sensible tant aux Etats-Unis qu'en Iran. 
Washington, en pleine pré-campagne présidentielle, débat d'un projet de déploiement de missiles antimissiles destiné à faire face à la menace nucléaire réelle ou présumée d'Etats tiers. Le président Bill Clinton doit se prononcer en juin prochain sur la poursuite du National Missile Defence Project. Si la menace nord-coréenne est la plus fréquemment utilisée dans ce débat, républicains et démocrates brandissent également la menace iranienne pour appuyer le projet en dépit des protestations russes, chinoises et européennes. Le rapport de la CIA pourrait aussi servir aux parlementaires hostiles à tout allègement des sanctions économiques imposées à l'Iran. Les conclusions du renseignement US ne devraient pas non plus passer inaperçues à Téhéran, à moins d'un mois des élections législatives dont les réformateurs proches du président Mohamad Khatami attendent un rééquilibrage du rapport de force avec les conservateurs. L'Iran, qui a signé en 1970 le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), dément développer un programme nucléaire militaire et, de sources iraniennes autorisées, on accuse Washington de vouloir détourner l'attention de l'arsenal nucléaire israélien en évoquant une menace iranienne. "Le débat sur le programme nucléaire iranien est extrêmement vague. Il y a peu de faits et beaucoup de suspicions", note Gilles Andréani, ancien responsable français du contrôle des armements aujourd'hui à l'Institut international des études stratégiques. Le chercheur en veut pour exemple l'affaire de Bouchehr. Les autorités iraniennes ont entamé avec le soutien de l'Allemagne la construction d'un réacteur à eau sous pression dans cette province du sud de l'Iran avant la révolution islamique de 1979. Bombardé par l'Irak, le chantier a repris et nombre d'experts s'interrogent sur la finalité de ce projet. Or, affirme Gilles Andréani, aucun pays n'a jamais pu développer une arme nucléaire à partir de ce type de réacteur. 

LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE EN PANNE DE PROJET ( Le Monde diplomatique, 19 juillet 1999)
Provocations pré-électorales en Iran  (http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/iran/)
     La République islamique d'Iran est entrée dans une phase décisive de son histoire. L'aile cléricale du régime a déclenché les
     hostilités pour assurer la pérennité de son pouvoir face au mouvement populaire qui le menace. Il s'agit de préparer les
     élections législatives, prévues en février 2000, que les  réformistes étaient certains de gagner après leur victoire aux
     élections présidentielle (mai 1997) et municipales (mars 1999).
     Les conservateurs cherchaient un prétexte. Ils l'ont trouvé quand les étudiants de Téhéran ont conduit, le 8 juillet, une
     manifestation pacifique en faveur des libertés.  La veille, en effet, le majliss (Parlement), dominé par les conservateurs, avait
     adopté une loi destinée à bâillonner la presse, principal espace de liberté pour les réformateurs. Le quotidien Salaam, l'un des
     fleurons du mouvement contestataire, avait été aussitôt interdit. Les autorités cléricales lui reprochèrent d'avoir publié, le
     8 juillet, un texte confidentiel du ministère des renseignements prônant l'adoption d'une législation répressive contre les médias
     libéraux. Pis, ce même texte - rédigé par un haut responsable des renseignements, Saeed Emami, qui se serait « suicidé » il   y a  quelques semaines - recommandait l'élimination physique de plusieurs intellectuels de l'opposition. Et ceux-ci avaient
     effectivement été assassinés en octobre 1998. Ainsi mis en cause, les dirigeants cléricaux de la République, qui avaient réussi à étouffer l'enquête, ont décidé de donner un coup d'arrêt à la libéralisation du régime entreprise depuis l'élection à la
     présidence de la République de M. Mohammed Khatami.
     On s'est étonné à l'étranger que ce dernier ait condamné les  manifestations d'étudiants qui, pourtant, appartenaient à son
     propre camp. En réalité, le président ne pouvait faire autrement.  Il s'était vite rendu compte que le mouvement estudiantin s'était  fait piéger par des agents provocateurs infiltrés en son sein. Certains envoyés du pouvoir clérical lançaient des slogans appelant à la « violence révolutionnaire », tandis que d'autres passaient à l'action en incendiant et pillant magasins et divers bâtiments. L'union des étudiants réformistes s'est alors publiquement dissociée des provocateurs, mais il était déjà trop tard. Les
     attaques armées des nervis du régime contre les étudiants retranchés au sein de l'université - provoquant la mort de
     plusieurs d'entre eux - et la colère qu'elles suscitèrent ouvrirent la voie à une répression généralisée comportant l'arrestation de
     centaines de personnes.
     Le président Khatami avait une autre raison impérieuse de condamner les manifestants : comme il le laissa entendre, il risquait d'être destitué. Il est plus que probable que l'ayatollah Khamenei, le  « guide suprême » de la République, investi de droits « divins »,  l'a soumis à un chantage en exigeant qu'il dénonce le mouvement estudiantin, afin qu'il se discrédite à leurs yeux. La manoeuvre n'a, semble-t-il, pas réussi. La popularité de M. Khatami, dit-on à  Téhéran, demeure intacte.
     La lutte pour le pouvoir se poursuivra sous diverses formes. La  première cible des ultras du régime est la liberté de la presse. En  réduisant au silence les réformistes, ils espèrent pouvoir « gagner » les élections législatives de février prochain. La partie n'est pas pour autant gagnée.

IRAN: STUDENT UNREST A CALL TO REMOVE 'STRAIT JACKET' OF REGIME (Foreign Media reaction, US Information Agency, July 16, 1999)
Initially expecting the worst out of this week's clash between Iranian student protesters who had experienced their "first taste of
freedom" and the conservative keepers of the 20-year old revolutionary flame, as the chaos simmered down, foreign observers saw
the uprising not so much as a rejection of the Islamic state, but rather as a protest against the slow progress of reform and the
unfulfilled expectations President Khatami had raised. The initial perception of the "genie being out of the bottle" and predictions of a wider civil unrest or, as a London daily feared, a "bloody repression" by the hardline conservatives, gave way to more sober, even
positive assessments, particularly in the European media. Most agreed with the view from South Korea that the protests were a
reaffirmation of the people's "aspirations for 'democratic change'" and that despite the reassertion of clerical power which managed to quell the crisis, a "line has been crossed," and a "historic shift" had taken place. A few media voices, namely in the Middle East and Thailand, hinted that the U.S. might have been behind the uprising, while the majority of analysts in Europe understood the reason for the U.S.' initial "silence."

MIDDLE EAST: The main word from the Iranian press, while limited to radio broadcasts by the Islamic regime, in essence declared
victory that the massive turnout by the "martyr-nurturing" people against the "saboteurs and chaos mongers" demonstrated to
"ill-wishers" and enemies alike that the nation "loves" and "wants" Islam. Meanwhile, analysts in Iran's neighborhood-- Egypt,
Jordan, Lebanon, Bahrain, Kuwait and Algeria--viewed the unrest as a result of "accumulated bitter conflict" and a long and bitter
struggle between the radicals, who wanted to "move the revolution to a mature stage," and the religious authorities representing the
traditional powers. Too soon to assess the full implications of the uprising or decide if it meant a "turning point" for Iran, most
considered the event "significant" or a "current of reform" and, in the words of a Jordanian paper, a sign that Iran was at "the
threshold of a new stage." 

EUROPE: Observers, while taking a "wait and see attitude," pondered the significance of the week's turmoil for Iran's future, drawing parallels to other historic watersheds. Pundits in Britain, Germany and Poland compared Mr. Khatami to an "Islamic Gorbachov" and the incident to an "Islamic Perestroika," while writers in Spain saw shades of Tiananman Square. Sympathetic to Mr. Khatami's reform program, but recognizing he has not quite "lived up to the expectations," most expressed hope that the forces of reform would prevail in Iran. The Italian press called attention to the U.S.' first adopting a "diplomacy of silence" regarding events in Tehran, while a paper in Denmark advised the U.S. to end its "policy of isolation and sanctions." A Russian analyst pointedly observed "the opposition has no leader," while Turkish papers claimed that though not "Turkish-style secular system," Iran was "at the point of no return." 

ELSEWHERE: The view from East and South Asia as well as a handful of countries in Latin America indicating that the unrest had
produced a "snowball" effect and there was "no turning back," was contradicted by Montreal's liberal Le Devoir which held that the
crisis might modify the power structure but will not change the regime itself." 

This survey was based on 62 reports from 29 countries, July 9-16. EDITORS: Irene Marr, Katherine Starr


Russie-Iran-Pakistan : Rencontres entre M. Ivanov et ses homologues iranien et pakistanais (AFP, 20/4/99)
 Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a eu mardi des entretiens avec ses homologues iranien Kamal Kharazi et pakistanais Sartaj Aziz en marge d'une réunion du groupe de contact sur la Bosnie et le Kosovo de l'Organisation de la
conférence islamique (OCI), a rapporté Itar-Tass. MM. Ivanov et Kharazi ont évoqué la situation au Kosovo, et ont souligné la nécessité d'efforts internationaux pour empêcher un élargissement du conflit et pour oeuvrer en faveur d'un règlement pacifique, indique le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères cité par Itar-Tass.Le chef de la diplomatie russe et son homologue iranien ont également évoqué des questions bilatérales, indique encore le communiqué. M. Ivanov a également rencontré son homologue pakistanais Sartaj Aziz, alors que le Premier ministre de ce pays, Nawaz Sharif, se trouve à Moscou en visite officielle. Outre le Kosovo, ces entretiens ont porté sur la stabilité et la sécurité en Asie, et sur les voies d'un règlement pacifique du conflit en Afghanistan, a rapporté Itar-Tass. Le groupe de contact pour la Bosnie et le Kosovo de l'OCI s'est réuni mardi à Moscou en présence du ministre russe des Affaires étrangères. Celui-ci a affirmé à l'issue de la réunion que la Russie et l'Organisation de la conférence islamique (OCI) avaient des positions "identiques" sur le conflit du Kosovo, excluant un règlement par les armes, tout en reconnaissant des "divergences" sur les priorités. 

Elf signent un contrat pétrolier avec l'Iran (AFP, 4/4/99)
Les compagnies pétrolières française Elf Aquitaine et canadienne Bow Valley ont signé dimanche soir à Téhéran un contrat de 300 millions de dollars avec l'Iran pour un gisement pétrolier dans le Golfe persique, a constaté l'AFP.L'accord constitue un nouveau défi pour la loi d'Amato américaine qui menace de sanctions toute entreprise étrangère investissant dans le secteur des hydrocarbures iraniens au delà d'un seuil de 20 millions de dollars. Ce contrat, qui porte sur le développement et la mise en exploitation du site offshore de Balal, a été signé par des représentants des deux entreprises ainsi que le ministre iranien du Pétrole, M. Bijan Zangheneh.Elf et Bow Valley sont associés à respectivement 85% et 15% dans cette affaire.Cet accord se fait suivant la formule du "buy-back", par laquelle le consortium franco-canadien sera remboursé et rémunéré sur une partie de la production pendant une durée prévue de six ans.Le champ de Balal, situé par 70 mètres de fond à 100 km au sud-ouest de l'île de Lavan, possède des réserves récupérables estimées à 100 millions de barils de bonne qualité, selon un communiqué publié à l'issue de la cérémonie de signature. La première production de pétrole est prévue courant 2001, avec un débit de l'ordre de 40.000 barils par jour, ajoute le communiqué. Ce contrat "s'intègre dans le plan de développement des champs pétroliers de la NIOC", la compagnie nationale pétrolière iranienne, et "reflète la stratégie de croissance de l'activité d'Elf et Bow Valley au Moyen-Orient", ajoute le communiqué. Le partenariat avec Elf Aquitaine doit permettre à ce projet, initié par Bow Valley mais qui a depuis subi plusieurs contretemps, de démarrer réellement. Ce contrat avait en effet initialement été attribué en 1996 à Bow Valley et à l'Indonésien Bakrie, mais ce dernier s'était retiré au plus fort de la crise économique asiatique, pour être remplacé en février dernier par la compagnie britannique Premier Oil.La mauvaise situation financière de Premier Oil a toutefois amené la firme à se retirer la semaine dernière, pour être finalement remplacée par Elf Aquitaine, a-t-on indiqué dans les milieux pétroliers en Iran.Le contrat de Balal permet à la France de conforter sa position de tête dans la coopération pétrolière avec l'Iran, après le contrat signé en mars avec Elf associé à l'italien Eni-Agip, portant sur un investissement de 540 millions de dollars sur le site de Doroud, également dans le Golfe persique. Le deuxième groupe pétrolier français, Total, a quant à lui déjà signé deux contrats avec l'Iran, en 1995 et 1997, pour l'exploitation des sites de Sirri et Pars-sud dans le Golfe Persique. La loi américaine dite "d'Amato" vise à dissuader les investissements dans ce secteur vital de l'économie de l'Iran, pays accusé par les Etats-Unis de soutenir le terrorisme international, de s'opposer au processus de paix au Moyen-Orient et de chercher à se doter d'armes de destruction massive. Washington n'a toutefois jusqu'à présent pris aucune mesure de rétorsion en fonction de cette loi adoptée en 1996, vivement critiquée par la communauté internationale et notamment les Européens. L'Iran a engagé depuis trois ans un programme d'ouverture aux firmes étrangères de son industrie pétrolière et gazière, totalement nationalisée, afin de rénover son outil industriel et d'exploiter de nouveaux sites.Téhéran a d'ores et déjà présenté une quarantaine de projets ouverts aux firmes étrangères selon la formule du "buy-back".L'Iran, deuxième producteur de brut au sein de l'OPEP, dépend à plus de 80% du pétrole pour ses revenus en devises.

UE/IRAN: LE PRÉSIDENT KHATAMI AVEC M.DINI À L'INSTITUT UNIVERSITAIRE EUROPÉEN DE FLORENCE
Florence, Mercredi 10 mars 1999 (Agence Europe) - Le président de l'Iran M. Khatami, à l'occasion de sa visite en Italie (la première visite officielle d'un chef d'Etat iranien dans un pays de l'Union européenne depuis la révolution islamique de 1979), prononcera le 10 mars un discours à l'Institut universitaire européen de Florence. Le président Khatami, qui sera accompagné du ministre italien des Affaires étrangères Lamberto Dini, veut adresser son discours à l'Europe dans son ensemble et, en particulier, aux intellectuels européens. M. Khatami a proposé il y a quelques mois l'ouverture d'un dialogue intense entre cultures et civilisations différentes mais appelées à vivre ensemble et à se compléter réciproquement.

Accord pétrolier entre l'Iran et les pétroliers Elf Aquitaine et Agip (AP, 1/3/99)
Les compagnies pétrolières française Elf Aquitaine et italienne Agip ont signé lundi un accord d'exploitation d'un montant de 540 millions de dollars (3,13 milliards de FF, 477 millions d'euros) avec l'Iran, annonce le consortium européen dans un communiqué. 
Cet accord avec la compagnie nationale Iranian Oil concerne l'exploitation du champ pétrolier et gazier offshore de Dorood. Il devrait accroître la capacité de production iranienne, actuellement de 4 millions de b/j, de plus de 100.000 b/j. Cet accord, qui intervient en violation de l'embargo américain sur l'Iran et la Libye, fait suite à celui signé en 1997 par l'alliance Total-Gazprom-Petronas. Dans ce cas, Washington avait renoncé à imposer des sanctions. 

Elf, Eni - Contrat pour la relance d'un gisement en Iran (Reuter, 1/3/99))
 Le groupe français Elf annonce lundi qu'un consortium l'associant à l'italien Eni vient de signer un contrat de près d'un milliard de dollars pour relancer le gisement de Dorood, en Iran. "Elf Petroleum Iran, opérateur (55%), filiale d'Elf Aquitaine, en association avec Agip Dorood BV (45%), filiale d'Eni, est chargé des travaux de redéveloppement qui devraient permettre de porter les réserves de 600 millions de barils à 1,5 milliard de barils", précise-t-il dans un communiqué. "Le coût total du projet est estimé à 998 millions de dollars, incluant les investissements de 540 millions de dollars, les charges financières et la rémunération du consortium", ajoute le groupe pétrolier français. Il rappelle que le contrat est de type "buy back", qui consiste à rembourser et rémunérer le consortium en huile produite par le champ développé pendant une durée prévue de 10 ans.

Iran: les durs du régime n'obtiendraient pas un seul siège à Téhéran, selon les premiers résultats (AP, 1/3/99)
Les tenants de la ligne dure du régime de Téhéran n'ont pas réussi à remporter un seul siège dans la capitale, une circonscription clé, selon les résultats préliminaires des élections municipales en Iran, les premières depuis la Révolution islamique de 1979. Les fidèles du président modéré Mohammad Khatami ont gagné 12 des 15 sièges en jeu à Téhéran lors du scrutin de vendredi, tandis que les trois sièges restant sont allés aux indépendants, selon les résultats préliminaires publiés lundi. Téhéran, centre intellectuel, politique et commercial du pays, apparaît comme le point central du combat que se livrent durs et modérés au sein du
gouvernement islamique. Dimanche soir, près de 10 millions de bulletins avaient été dépouillés, soit 40% des suffrages, selon la radio de Téhéran citant le ministère iranien de l'Intérieur. Les résultats définitifs ne devaient pas être connus avant vendredi, en particulier dans les grandes agglomérations comme Téhéran. Dans certaines villes, le taux de participation a été si fort que certains bureaux de vote sont tombés à court de bulletin et que les heures d'ouverture ont dû être prolongées. Les femmes, qui représentent 5.000 des 330.000 candidats, étaient en tête dans au moins 20 villes, selon ces résultats. Presque toutes sont des partisans du président Khatami qui a encouragé les femmes à jouer un rôle plus important dans la vie publique. Les près de 40 millions d'électeurs iraniens étaient appelés à pourvoir plus de 200.000 sièges aux conseils municipaux des villes et des villages. 

Kharazi: nous voulons éliminer les tensions entre l'Iran et le reste du monde (AFP, 23/2/99)
   Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Khazari a affirmé que Téhéran, voulait "éliminer les tensions entre l'Iran et le reste du monde", dans une interview publiée mardi par le journal madrilène El Pais.    Toutefois, Téhéran n'est pas pressé "d'arriver à un accord" avec les Etats-Unis. "Avant tout, ils devront prouver qu'ils sont sincères et qu'ils ont changé leur politique", a-t-il averti. "Certains comportements ne sont pas acceptables, notamment l'ingérence dans les affaires intérieures de l'Iran", a-t-il insisté.    En revanche, au Moyen-Orient, "nous avons développé les relations avec nos voisins, par exemple avec les pays arabes du Golfe Persique", a-t-il expliqué. "Notre relation avec l'Europe est bien meilleure" qu'auparavant, a ajouté le chef de la diplomatie iranienne.    "Avec certains pays, comme la France, l'Italie et l'Espagne", le rapprochement est "beaucoup plus avancé qu'avec d'autres. Nous tentons aussi d'améliorer nos relations avec l'Asie et l'Amérique latine", a-t-il souligné.    Evoquant la visite en mars du président iranien Mohammad Khatami en Italie, la première en Europe, Kamal Kharazi estime qu'elle marquera un "point de non retour dans le dialogue entre cultures, religions et civilisations".    "La rencontre entre le président Khatami et le Pape va être très importante pour les musulmans et les catholiques. Ce sera symbolique", a-t-il assuré. 

Elections municipales: l'Iran à trois semaines d'un test démocratique (AFP, 3/2/99)
 L'Iran se prépare pour les premières élections municipales depuis la révolution de 1979, qui s'annoncent comme une bataille politique féroce mais aussi un test démocratique pour la république islamique. Ce scrutin, prévu vendredi 26 février, est actuellement au centre d'une vive polémique entre les ténors des deux principales factions du régime, les réformateurs et les conservateurs.Pour les proches du président réformateur Mohammad Khatami, partisans du renforcement de la société civile, cette élection doit être politiquement ouverte afin de créer une réelle mobilisation populaire. Mais pour leurs adversaires conservateurs, qui dominent la plupart des organes de contrôle électoral, ce scrutin doit donner la priorité aux candidats les plus fidèles au régime. Ces divergences ont débouché ces derniers jours sur une véritable polémique ayant nécessité une intervention personnelle de M. Khatami et du président conservateur du parlement, Ali Akbar Nategh-Nouri, pour nommer une "commission de réconciliation". La querelle est née après le rejet d'un nombre important de candidats, la plupart proches du chef de l'Etat, par les organismes de surveillance électorale, dominés par les conservateurs. Le ministre de l'Intérieur Abdolvahed Moussavi-Lari, un proche de M. Khatami, est lui-même monté au créneau pour protester contre ces éliminations jugées arbitraires. Pour ce scrutin, le ministère de l'Intérieur a mis en place des "Conseils exécutifs" chargés d'examiner les dossiers de candidature et
d'organiser le vote, mais les décisions de ces instances doivent être avalisées par des "Conseils de supervision" désignés par le
Parlement à dominante conservatrice. Les conservateurs rejettent les accusations du ministre comme "infondées", et ont dénoncé une campagne de politisation du scrutin municipal par le ministère de l'Intérieur. La gauche radicale et les modérés, dont l'alliance avait permis la victoire du président Khatami en mai 1997, veulent faire de ce scrutin une nouvelle manifestation populaire en faveur du changement et des réformes structurelles.Mardi, au deuxième jour des célébrations du 20ème anniversaire de la révolution islamique, M. Khatami a appelé la jeunesse à participer activement aux prochaines élections municipales. Dans un discours très applaudi devant plus 12.000 jeunes, M. Khatami a qualifié de "complot" les "efforts visant à isoler la jeunesse" de la vie politique du pays. Les conservateurs veulent se servir de ce scrutin pour renforcer leurs relais locaux, qu'il s'agisse du clergé traditionnaliste ou des réseaux commerciaux du bazar. La préparation de ces élections a aggravé une nouvelle fois les divergences au sein du régime, en l'exposant à un sérieux test de démocratie vingt ans après la révolution islamique. Depuis la mort de l'imam Khomeiny, en juin 1989, la pré-sélection des candidats suscite à chaque élection de vives polémiques à l'intérieur du pays. L'objectif d'un million de candidats pour les prochaines municipales évoqué par le gouvernement est loin d'être atteint. Le nombre des candidatures recueillies est finalement de près de 330.000, dont 5.000 femmes, pour 200.000 sièges à pourvoir de conseillers
municipaux.Les élections municipales sont prévues dans la constitution iranienne adoptée en 1980, mais aucun scrutin n'a encore été organisé.

Le chef de la diplomatie iranienne à Paris pour préparer la visite du président Khatami (AP, 3/2/99)
Le chef de la diplomatie iranienne s'est entretenu mercredi à Paris avec son homologue français Hubert Védrine afin de préparer la prochaine venue en France du président Mohammad Khatami, prévue au printemps. Les discussions avec Kamal Kharrazi ont porté sur tous les sujets: elles se sont avérées fructueuses, mais ne sont ``pas encore terminées'', a précisé M. Védrine au cours d'une conférence de presse conjointe. La date exacte de la visite historique du présidnet iranien, qui doit se coupler avec un déplacement en Italie au mois de mars, n'a notamment toujours pas été fixée. M. Kharrazi a ensuite rencontré le président Jacques Chirac pendant 45 minutes. A l'issue de cet entretien, il a salué le rôle ``précurseur'' de la France dans la compréhension des affaires iraniennes. Il a précisé que l'Iran ``faisait de son mieux pour développer ses relations'' avec l'Occident, et ajouté que ses compatriotes soutenaient dans leur grande majorité cette nouvelle politique d'ouverture vers le monde. Le ministre iranien s'est aussi entretenu avec Christian Poncelet, président du Sénat, et avec le grand argentier français Dominique Strauss-Kahn. A cet effet, M. Kharrazi a annoncé que des contrats, dont la nature n'a pas été précisée, seraient signés avant même la venue de M. Khatami. Dès mercredi, Paris et Téhéran ont annoncé un accord portant sur la coopération culturelle, scientifique et technique. Ce sera la première fois que le président Khatami, religieux modéré élu en 1997, se rend en Europe, pour une offensive de charme
visant à renforcer les liens entre un Iran devenu plus pragmatique et les Quinze. Kamal Kharrazi a par ailleurs affirmé que son pays avait le désir de devenir une puissance nucléaire uniquement à des fins pacifiques. ``Toute coopération avec d'autres pays est en faveur de cet objectif'', a-t-il dit. Par sa voix, l'Iran, qui assure actuellement la présidence tournante de l'Organisation de la conférence islamique, a enfin exprimé le souhait de cette dernière de jouer un rôle dans le règlement de la crise au Kosovo. La visite d'Hubert Védrine à Téhéran en août dernier, premier déplacement de haut niveau d'un responsable français depuis sept ans,
avait permis d'améliorer des relations difficiles depuis le début de la révolution islamique, voilà vingt ans. 

Téhéran adopte un nouveau budget pour déjouer les "complots" américains (AFP, 31/1/99)
 Le parlement iranien, dominé par les conservateurs, a adopté samedi soir un budget destiné à contrer les "complots et les ingérences" des Etats-Unis contre l'Iran, a annoncé dimanche Radio-Téhéran.Ce budget, dont le montant n'a pas été rendu public, sera dépensé "pour déjouer les complots, les ingérences ainsi que lutter contre l'invasion culturelle des Etats-Unis contre la révolution islamique", a ajouté la radio. Les députés qui siégeaient tard samedi au parlement en raison des débats budgétaires en cours, ont crié "A bas l'Amérique" à l'issue de leur vote en faveur de budget. Ce budget doit servir aussi à "informer l'opinion publique internationale et iranienne des agressions américaines" (dans le monde) et "des violations de la Charte de l'ONU ainsi que de la Déclaration d'Alger". Les accords d'Alger connus sous le nom de "Déclaration d'Alger", du 19 janvier 1981, visent à régler les différends financiers entre les deux pays consécutifs à l'affaire des otages de Téhéran. Ces accords avaient permis la libération des 52 derniers otages retenus à l'ambassade des Etats-Unis depuis novembre 1979. L'Iran avait déjà voté au cours des trois dernières années des budgets similaires en réponse à la décision américaine, prise en décembre 1995, d'allouer 20 millions de dollars aux services secrets américains pour un programme d'action visant officiellement à modérer le régime iranien et à pousser l'Iran vers une forme plus démocratique de gouvernement. L'an dernier ce budget iranien avait été de quelque 16 millions de dollars.
Ces budgets doivent également servir à financer d'éventuelles actions contre les Etats-Unis devant la justice internationale.
L'adoption du budget de cette année intervient alors que l'Iran se prépare à célébrer à partir de lundi le 20è anniversaire de sa
révolution. Les Etats-Unis ont rompu les relations diplomatiques avec l'Iran en avril 1980, lors de la prise en otage du personnel de l'ambassade américaine à Téhéran, et ont placé l'Iran sous embargo économique et politique total. Les relations avec les Etats-Unis sont encore au centre d'un débat politique en Iran entre les différentes factions du régime. Ce débat a été relancé notamment après l'intervention sans précédent du président Mohammad Khatami sur la chaîne américaine CNN le 8 janvier 1997, appelant à une relance des échanges culturels et touristiques entre les deux pays. Depuis cette date, les dirigeants iraniens, à commencer par le guide de la république islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, soulignent régulièrement que Téhéran n'a aucune intention de normaliser ses relations avec les Etats-Unis.

Contrat iranien en vue pour Elf et ENI (La Tribune 22/10/1998) 
Après Total, Elf, associé à l'italien ENI, s'apprête à développer ses activités en Iran. Elf et ENI ont confirmé, pour l'essentiel, les  informations du Wall Street Journal : les deux groupes pétroliers sont sur le point de signer un contrat avec l'Iran pour développer le  gisement de Dorood, au large de l'île de Kharg dans le Golfe. « La négociation est très avancée mais pas tout à fait terminée », a-t-on  indiqué chez Elf. Le contrat devrait néanmoins pouvoir être signé, sauf imprévu, d'ici à une quinzaine de jours. Elf serait l'opérateur avec 55  % des parts et ENI 45 %, les deux compagnies se partageant au prorata l'investissement - de l'ordre de 500 millions de dollars (2,75 milliards  de francs environ). Il s'agit d'augmenter les réserves de Dorrod, en les portant de 600 millions à 1,5 milliard de barils. Le contrat se fait sous  la forme dite buy back, c'est-à-dire que les compagnies récupéreront leurs parts sous forme de pétrole. Ce contrat iranien ne soulève pas de  difficultés : les entreprises européennes ne sont pas concernées par la loi d'Amato (qui sanctionne les filiales américaines des entreprises  étrangères investissant en Libye et en Iran dans les hydrocarbures).

Enquête en Afghanistan (L'Humanité, 23/9/98) 
AMERICAINS et Iraniens se sont retrouvés face à face lundi après-midi au siège de l'ONU, à l'occasion d'une réunion dite '6+2' sur l'Afghanistan. Présidée par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, elle réunissait, 
outre les Etats-Unis et la Russie, six pays voisins de l'Afghanistan - Chine, Iran, Tadjikistan, Turkmenistan, Ouzbékistan, Pakistan. Au dernier moment pourtant, le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazzi, a renoncé à y assister lui-même et a envoyé son vice-ministre, Javad Zarif, dialoguer avec le secrétaire d'Etat Madeleine Albright.
Les huit pays présents ont demandé aux taliban - non représentés à cette réunion, car non reconnus, sauf par le Pakistan, l'Arabie Saoudite et les Emirats - d'accepter une enquête de l'ONU sur les accusations de tueries massives de civils par la milice intégriste. Ils ont également demandé l'ouverture de négociations entre les parties au conflit et appelé les taliban à respecter les droits de l'homme et ceux de la femme. Ils ont approuvé la prochaine visite dans la région de l'envoyé spécial de Kofi Annan, l'Algérien Lakdar Brahimi. Avant cette réunion, le président iranien Khatami avait eu un entretien avec le premier ministre pakistanais Nawaz Sharif qui a promis d'user de son influence pour tenter d'obtenir la libération d'Iraniens détenus par les taliban. 
A Kaboul, le commandant Massoud a nié hier avoir bombardé lundi un marché du nord de la capitale, accusant les taliban d'avoir eux-mêmes commis ce crime afin d'en accuser l'opposition. 

Chute de Bamyan - Les succès taliban  inquiètent l'Iran (L'Humanité, 15/9/98)
LA défaite de la faction afghane du Hezb-e-Wahdat (de l'ethnie Hazara chiite) dimanche à Bamyan laisse le commandant Ahmed Shah Massoud et ses troupes seuls face aux taliban, la milice intégriste qui en quatre ans a conquis les trois quarts de l'Afghanistan.
Le Jamiat-e-Islami de Massoud ne contrôle plus, de manière très précaire, que les provinces de Takhar et du Badakshan, dans l'extrême nord-est du pays, ainsi qu'un petit territoire situé entre l'Indu Kush et Kaboul, composé des parties nord des provinces de Parwan, Kapisa et Laghman.
L'offensive contre Bamyan a commencé comme souvent en Afghanistan par le ralliement de chefs de clans locaux qui, contre monnaie sonnante et trébuchante - essentiellement fournie par l'Arabie Saoudite - ont laissé la milice intégriste entrer au coeur même du dispositif du parti Wahdat dans la province du Hazarajat (centre du pays). S'ajoute à cela l'aide militaire - notamment en encadrement - apportée aux intégristes afghans par le Pakistan. Les combattants du Wahdat avaient déjà été durement éprouvés lors de la prise de Mazar-e-Sharif par les taliban au mois d'août. Ces derniers, selon de nombreux témoignages, se sont alors livrés au massacre de milliers de Hazaras réfugiés dans cette ville du Nord.
Une situation particulièrement préoccupante, d'abord pour les femmes afghanes - à qui les taliban nient la qualité d'êtres humains - mais aussi pour la stabilité de la région, est en train de se développer. Ce qu'a souligné hier le Guide de la république iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, en déclarant que le risque de guerre était une 'menace majeure'.
'Jusqu'à présent, j'ai empêché le feu de ravager cette région, car il ne serait pas facile de l'éteindre', a affirmé le numéro un iranien. Toutefois, 'tous doivent savoir que la menace est majeure, qu'elle se répand et qu'elle est très proche', a ajouté Ali Khamenei, qui est aussi le chef suprême des forces armées iraniennes. Pour l'éviter, 'il faut faire pression sur l'armée pakistanaise pour qu'elle cesse de s'ingérer en Afghanistan, et forcer les taliban, une tribu sauvage et sans coeur, à revenir à la raison', a-t-il indiqué. Il a précisé que l'aviation pakistanaise avait lâché sur Bamyan des bombes à fragmentation. L'ayatollah Khamenei a également déclaré attendre 'avec impatience' une décision du gouvernement iranien sur la riposte à apporter aux taliban, après l'assassinat de 9 diplomates et d'un journaliste iraniens début août à Mazar-e-Sharif. 

Iran: bruit de bottes à la frontière afghane.  Les manœuvres des forces iraniennes inquiètent Washington
(Libération, 7/9/98) 
 Menaces d'intervention militaire de Téhéran, qui se réserve le droit d'agir en «légitime défense», manœuvres d'envergure à  proximité de la frontière afghane, accusations et insultes réciproques: jamais les risques de conflit entre Téhéran et Kaboul n'ont été aussi élevés, au point que Washington a adressé une mise en garde contre «toute  ingérence étrangère en Afghanistan». Déjà tendue depuis la prise de la capitale afghane par les taliban, en octobre 1996, la situation s'est encore aggravée avec les révélations d'Amnesty  faisant état de massacres dans la communauté hazara (lire ci-contre) et de l'exécution de dix diplomates et d'un journaliste iraniens à Mazar-i-Shariff. «Les onze Iraniens auraient été tués quand des taliban sont entrés dans le  consulat iranien de la ville. Des témoins disent que leurs corps sont restés dans le consulat pendant deux jours avant d'être enterrés dans une fosse commune dans l'école de Sultan Razieh», a indiqué l'organisation. Les taliban  ont admis que les diplomates iraniens pourraient avoir été tués «au cours des  combats d'août», tout en niant être responsables de leur décès.   Ce qui inquiète le département d'Etat, ce sont les manœuvres de 70 000 hommes des forces terrestres et aériennes appartenant aux pasdaran (gardiens de la  révolution) et aux bassidji (milices islamiques) à une cinquantaine de  kilomètres de la frontière. Survenant moins de un mois après la frappe américaine en Afghanistan, l'injonction de Washington «de ne pas s'engager   dans des opérations qui pourraient aggraver le conflit» et d'en «respecter les  frontières» a été rejetée par Téhéran. La radio d'Etat a accusé les Etats-Unis de faire eux-mêmes «une guerre par procuration au peuple afghan» en  «équipant et en organisant les taliban». Elle a ajouté que Washington donnait «des conseils conciliants», alors que «des milliers d'innocents sont  enterrés vivants par les taliban et que l'on découvre des fosses communes les  unes après les autres dans le nord du pays». L'Iran a toujours affirmé que les taliban étaient manipulés par Washington dans le cadre d'une stratégie  américaine visant à l'isoler. 
 Téhéran est déjà engagé dans le conflit, ses avions ravitaillant en vivres et en armes depuis des mois l'Hazarajat, une région du centre tenue par les milices chiites hazaras et que les taliban n'ont pas encore conquise. Toutefois, une attaque terrestre de l'Afghanistan apparaît peu probable. «Téhéran ne voudra pas donner l'impression d'engager une guerre de religion, chiites contre sunnites», relève Kacem Fazelli, ancien professeur de droit à Kaboul. Le numéro 1 iranien, Ali Khamenei, a assuré qu'«il n'y aurait pas de   confrontation militaire». Il semble, en revanche, que Téhéran mobilise des volontaires pour créer une légion islamique en accord avec l'Ouzbékistan et le Tadjikistan, qui feraient de même. En plus, en concentrant des troupes sur la frontière, il oblige les taliban à retirer une partie de leurs forces du Nord pour   les déployer dans l'Ouest, retardant les offensives contre les derniers fiefs de  l'opposition. 

  Des milliers de civils massacrés à Mazar-i-Shariff . Les taliban auraient tué des Hazaras lors de la prise de la ville, en août.  «Les taliban prennent soin  de séparer les Hazaras des  Ouzbeks, une façon aussi  d'accroître les dissensions  au sein de l'opposition.»   Kacem Fazelli, un  intellectuel afghan 
C''est le premier massacre ethnique d'envergure commis en Afghanistan.  Selon Amnesty international et plusieurs organisations humanitaires, les  taliban ont exécuté «délibérément et systématiquement» des milliers de  civils appartenant à l'ethnie hazara dans les trois jours qui ont suivi la prise, le  8 août, de Mazar-i-Shariff, la grande cité du Nord jusqu'alors tenue par  l'opposition. «Une de nos sources dans cette ville a vu les taliban faire sortir  les hommes des maisons et les abattre les uns après les autres sur le seuil des portes», a indiqué un responsable d'une ONG française qui a demandé à ce que  son organisation ne soit pas citée. 
Exécution publique. Selon Amnesty, qui a recueilli des témoignages de  survivants et des familles de victimes, la plupart des massacres ont cependant visé des femmes, des enfants et des vieillards qui tentaient de fuir la ville. Elle a fait aussi état de l'exécution publique de 70 hommes, présentée comme un sacrifice traditionnel d'animaux, près d'Heraton, ville frontalière avec   l'Ouzbékistan. A Mazar, toujours selon les mêmes témoignages, des hommes et des jeunes garçons âgés de moins de 12 ans ont été dirigés vers des prisons, tandis que des jeunes filles étaient enlevées pour servir d'«épouses» aux  taliban, une pratique que légitime la charia (la loi islamique).
 Confession chiite. Visiblement, les persécutions épargnent les autres ethnies.   «Les taliban prennent soin de séparer les Hazaras des Ouzbeks, une façon aussi d'accroître les dissensions au sein de l'opposition», précise Kacem  Fazelli, un intellectuel afghan réfugié à Paris. Les Hazaras - qui forment environ 20 % de la population afghane - représentent une des trois composantes de l'opposition. S'ils sont particulièrement visés par les taliban, c'est d'abord parce qu'ils sont de confession chiite et, dès lors, considérés comme des hérétiques. 
  Les autres composantes, les Ouzbeks rassemblés derrière le général Dostom  (aujourd'hui, en déroute) et les Tadjiks fidèles au commandant Massoud   (lequel tient toujours la vallée du Panjshir) sont sunnites comme les taliban. Le  massacre des Hazaras - ethnie traditionnellement méprisée et misérable,  largement présente à Kaboul et qui tient encore l'Hazarajat (massif montagneux du centre) - est donc à la fois de nature ethnique et religieuse. 
 Fosses communes. S'y ajoute une politique de représailles des vainqueurs à leur encontre, le Wahdat (mouvement armé qui représente l'ethnie hazara) ayant commis des massacres contre les taliban. Lors d'une offensive antérieure sur Mazar, en mai 1997, ces derniers avaient subi une débâcle complète,  abandonnant derrière eux des milliers des leurs, blessés, tués ou faits prisonniers. Quelques mois plus tard, des fosses communes contenant des centaines de taliban avaient été découvertes à proximité de la ville. Dernière circonstance aggravante: les Hazaras sont soutenus militairement par l'Iran,  Etat qui a toujours été leur protecteur. 

Le «Petit Satan» à nouveau en odeur de sainteté à  Téhéran  (Libération, 24/08/98) 
 Les droits de l'homme restent un point de friction dans les nouvelles relations franco-iraniennes. 
 Hubert Védrine est lui aussi venu à Téhéran, ce week-end, pour  tenter de deviner l'avenir, celui de l'Iran, près de vingt ans après la révolution  islamique, dix-huit mois après l'élection d'un président «réformateur»,  Mohammed Khatami. Son verdict, alors que se déroule une intense lutte de clans au sein du pouvoir: la France est décidée à jouer, prudemment mais sûrement, la carte de ce nouvel Iran encore incertain qui se dessine. 

Védrine vient renouer le dialogue en Iran  (Libération, 22-23/08/98) 
 La visite apparaît comme un soutien au président Khatami. 
 «Pourquoi devrions-nous laisser la place vide jusqu'au moment où les Américains se décideront à y aller?» Des diplomates français. Le calendrier fait bien leschoses: quel meilleur  poste d'observation des retombées des bombardements américains en Afghanistan et au Soudan que la capitale iranienne,  Téhéran, où est arrivé hier soir le chef de la diplomatie  française, Hubert Védrine? 

Hubert Védrine va tester à Téhéran la volonté d'ouverture de l'Iran  (La Tribune, 21/08/98) 
Le ministre des Affaires étrangères débute aujourd'hui une visite officielle de deux jours à Téhéran. Paris souhaite jauger l'action du président réformateur Khatami tout en se préparant à l'ouverture économique iranienne. 

TEXT: FOLEY STATEMENT ON REPORTS OF MISSING IRANIAN DIPLOMATS (United States Information Agency, 19 August 1998) 
Washington -- Deputy State Department Spokesman James Foley said August 19 that "the United States is aware of reports that several Iranians, including diplomatic staff of the Iranian consulate in Mazar-i~-Sharif, 
have been missing since the Taliban captured that city. 

Presse : Premier quotidien féminin en Iran  (La Tribune, 10/08/98) 
 Samedi, pour la première fois, est paru en Iran Zan (femme). Il s'agit d'un quotidien féminin qui « veut jeter un regard féminin sur les  problèmes des femmes, tenter de les familiariser avec leurs droits sociaux et combler des lacunes », écrit, dans un éditorial, la député  modérée Faezeh Hachemi, fille de l'ancien président Ali Akbar Hachemi Rafsandjani. Il existe déjà deux publications destinées aux femmes  en Iran, un hebdomadaire et un mensuel traitant plus particulièrement des questions féminines. 

L'Iran dénonce le génocide en Afghanistan (Libération, 10/08/98) 
 Téhéran déplore les meurtres commis par les taliban au nom de l'islam. 
 La milice afghane des taliban est accusée par  l'Iran «d'être à la solde des  Etats-Unis,  d'être militairement 
 soutenue par le Pakistan  et financièrement par  l'Arabie Saoudite». 

Le président iranien Khatami présente un plan d'assainissement (La Tribune, 03/08/98) 
  LE PRÉSIDENT IRANIEN Mohammad Khatami a présenté hier un plan d'assainissement destiné à « maîtriser la crise actuelle » de  l'économie iranienne, a annoncé Radio-Téhéran. Le chef de l'Etat a souligné la nécessité de « poursuivre les privatisations, garantir les  investissements étrangers et rendre transparente la situation monétaire ». « La suppression des monopoles, la réduction du rôle de l'Etat et  de la bureaucratie en vue de favoriser les investissements » figurent parmi les principaux axes du plan d'assainissement de Mohammad 
  Khatami. Le plan souligne également la nécessité « de développer les exportations non pétrolières, de réformer le système fiscal et de  surveiller les prix à la consommation ». 

Pétrole + Iran et Turkménistan opposés au partage de la Caspienne (La Tribune, 9/07/98) 
L'Iran et le Turkménistan ont dénoncé hier les décisions prises par la Russie et le Kazakhstan concernant la mer  Caspienne. Les deux pays demandent l'élaboration d'un consensus entre les cinq Etats riverains alors que Moscou  et les autorités kazakhes ont conclu un accord sur l'exploitation du pétrole dans le nord de cette mer fermée. Un  communiqué conjoint signé à l'issue d'une visite à Téhéran du président turkmène Saparmourad Niazov « souligne  le caractère immuable du principe du consensus par les cinq Etats riverains pour toute prise de décision relative au  statut légal de la Caspienne ». 

L'Iran proposera 20 contrats d'énergie (La Tribune, 25/5/98) 
  Profitant de l'assouplissement de l'embargo américain concernant les investissements sur son territoire, l'Iran devrait prochainement  ouvrir aux sociétés internationales une vingtaine de contrats pétroliers et gaziers. Selon le journal iranien Kayhan, la National Iranian Oil  Company (Nioc) doit présenter à Londres du 1er au 3 juillet différents projets auxquels les sociétés internationales sont invitées à  concourir. La Nioc a précisé que les firmes américaines ne seraient frappées d'aucune discrimination dès lors qu'elles disposaient d'une  expertise technique et d'une surface financière leur permettant de suivre les projets. Parmi ces derniers, le plus stratégique pour l'Iran est  sans doute la réalisation d'un oléoduc d'une longueur de près de 400 km d'un montant de l'ordre de 400 millions de dollars permettant de  faire transiter quotidiennement 380.000 barils de pétrole entre le port de Neka sur la mer Caspienne et Téhéran. L'Iran espère ainsi devenir  un interlocuteur privilégié pour les Etats d'Asie centrale toujours à la recherche d'une voie de transit pour leur brut. Les contrats proposés  par Téhéran sont de type buy-back, c'est-à-dire que les contractants se rémunèrent sur les productions ou sur les transferts réalisés grâce  à leurs investissements. 

Feu vert américain pour Total en Iran (La Tribune, 19/5/98) 
Washington infléchit sa position sur les sanctions commerciales. 
 Europe et Etats-Unis trouvent un terrain d'entente à propos de Cuba. 
Le sommet euro-américain de Londres a permis de réduire hier le contentieux commercial transatlantique. 
  Washington suspend les sanctions planant sur le contrat gazier de Total en Iran. Cette dérogation à la loi D'Amato  devrait faire jurisprudence. Les Etats-Unis envisagent de limiter la portée de la loi Helms-Burton prohibant les  relations avec Cuba. Enfin, le partenariat économique transatlantique conclu hier ne contrevient plus au principe  du multilatéralisme. 

Total satisfait du compromis  (La Tribune, 19/5/98) 
  Total s'est félicité du compromis euro-américain dégagé hier sur les lois D'Amato et Helms-Burton, qualifié de « politique » mais qui « va  dans le bon sens » selon le pétrolier français. Total avait signé fin septembre 1997 un contrat d'exploitation gazière avec l'Iran, au sein d'un  consortium dans lequel le russe Gazprom et le malais Petronas étaient présents à hauteur de 60 %. Les trois sociétés avaient prévu d'y  investir 2 milliards de dollars. 

Ruée des Européens en Iran (La Tribune, 19/5/98) 
  En moins de deux semaines, six délégations économiques et politiques européennes se sont rendues à Téhéran : une délégation  française d'une quarantaine de membres présidée par François Perigot (directeur du CNPF international), il y a dix jours ; des délégations  italiennes, belges, néerlandaises et allemandes, la semaine dernière ; cette semaine, c'est une délégation économique britannique qui arrive  à Téhéran, alors que le groupe pétrolier British Petroleum vient d'annoncer la réouverture de ses bureaux en Iran après dix-neuf années  d'absence. Enfin, demain à Bruxelles, la troïka européenne reprend le dialogue politique interrompu depuis un an. 
  « Nous ne pouvons pas ne pas être présents, », soutient François Perigot. L'industrialisation rapide de l'Iran crée des besoins importants  tandis que les produits iraniens n'ont souvent pas la qualité qui leur permettrait d'accéder au marché européen. Pour les Iraniens, le «  retour » des Européens est une aubaine. En effet, la chute des prix du pétrole au cours des six derniers mois handicape lourdement  l'économie du pays. Le gouvernement a même annoncé qu'il allait présenter un nouveau budget calculé sur un baril à 12 dollars, contre 16  dollars pour le budget approuvé en février dernier (l'année iranienne commence le 21 mars). Avec un baril à 12 dollars, le manque à gagner  annuel est de 4 milliards de dollars par an. Néanmoins, pour un banquier français, « cette situation n'est pas très inquiétante. Nos  interlocuteurs en sont conscients et ont pris les mesures nécessaires pour y faire face ». Toujours est-il que, depuis la reprise de la  couverture financière par la Coface, les banques françaises ont accordé un total de 3 milliards de dollars de crédits et de facilités  financières à l'Iran. L'Italie vient pour sa part d'octroyer un milliard à Téhéran. 
  Déjà encouragé par le ton modéré et la politique d'ouverture du président iranien, les Européens sont alléchés par l'annonce de l'ouverture  aux investisseurs étrangers du secteur pétrolier et gazier mais aussi de l'industrie pétrochimique. Il y a trois semaines, la société  anglo-hollandaise Shell a annoncé son intérêt pour le développement du gisement gazier de Pars Sud ainsi que la construction d'un  gazoduc vers le Pakistan. Le coût des deux projets est estimé à 5,5 milliards de dollars. Les Européens craignent également le retour à terme 
  des Américains en Iran. La décision de l'administration américaine de ne pas imposer de sanctions à la société Total (voir ci-contre) ne peut  que les inciter à accélérer leurs implantations. 
 


 
L'Iran, 20 ans de révolution islamique (AP, 31/1/99)
Voici les principaux événements en Iran depuis le début de la révolution islamique: 
1978 
La révolte contre le Chah Mohammed Reza Pahlavi s'étend. Répression des émeutes de Qom, ville sainte du chiisme iranien 
1979 
- 16 janvier: le Shah part en exil 
- 1er février: l'Ayatollah Khomeini revient en Iran après 15 ans d'exil 
- 11 février: déchéance du régime impérial 
- 1er avril: proclamation de la République islamique d'Iran 
- 4 novembre: des étudiants islamistes s'emparent de l'ambassade américaine à Téhéran 
- 6 novembre: le gouvernement provisoire est remplacé par le Conseil de la révolution. Khomeini apporte son soutien à la prise
d'otages après avoir fait libérer femmes, noirs et non-Américains. Il reste 52 otages 
- 11 février: Chapour Bakhtiar, dernier Premier ministre du Chah, s'exile en France 
1980 
- 24 avril: échec d'une tentative américaine de libération des otages, dans lequel meurent huit soldats américains 
- juillet: mort du Chah en Egypte 
- septembre: l'Irak revendique la pleine souveraineté sur les eaux du Chatt el-Arab (delta du Tigre et de l'Euphrate), ses troupes
entrent en Iran 
- octobre: les Irakiens s'emparent de Khorramchahr, principal port iranien. Bombardements réciproques des installations pétrolières
1981 
- septembre/octobre: l'armée iranienne lance sa première grande offensive 
- 20 janvier: libération des otages américains, quelques minutes après la prestation de serment de Ronald Reagan, élu le 4
novembre 1980. 
- juillet: Le président Abolhassan Bani Sadr, limogé et en fuite, se réfugie en France avec Massoud Radjavi, chef des Moudjahidine
du peuple 
1982 
- 29 mars: Saddam Hussein propose un retrait aux frontières internationales. L'Iran refuse: en juillet, ses troupes pénètrent en
territoire irakien 
1984 
- 22 février: ``guerre des marais''. L'Iran lance une série d'importantes offensives en Irak, tente de marcher sur Bassorah mais
échoue. 
- 27 mars: ``guerre des pétroliers''. L'Irak lance la première d'une série d'attaques contre des pétroliers avec des missiles Exocet
français. En mai, l'Iran riposte et attaque des pétroliers koweitiens et saoudiens 
1985 
- 11 mars: début de la ``guerre des villes'', bombardements sur Bagdad, Qom, Téhéran, Ispahan 
1986 
- 16 février: les forces iraniennes après avoir traversé le Chatt el-Arab, occupent 500 km2 de la péninsule de Fao, à l'extrême sud du territoire irakien 
1987 
- 29 juin: crise franco-iranienne, ou ``guerre des ambassades''. La France fait le siège de l'ambassade d'Iran, car la justice veut
entendre comme témoin son No2 de fait Wahid Gordji dans l'enquête sur les attentats de 1986 qui ont fait 11 morts et plus de 150
blessés à Paris. Il peut finalement partir le 29 novembre, après une brève audition devant le juge. 
1988 
- 16 mars: les iraniens prennent la ville irakienne d'Halabja, où Bagdad a tué 5.000 civils kurdes à l'arme chimique 
- 3 juillet: le croiseur américain ``USS Vincennes'' abat par erreur un Airbus d'Iran Air au-dessus du détroit d'Ormuz (290 morts) 
- 18 juillet: l'Iran accepte la résolution 598 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée un an auparavant, qui réclame un cessez-le-feu, déjà approuvée par l'Irak 
- 20 août: entrée en vigueur du cessez-le-feu 
1989 
- 14 février: ``fatwa'' condamnant à mort l'écrivain Salman Rushdie pour blasphème contre l'Islam dans son livre ``Les Versets
sataniques''. 
- 3 juin: Mort de Khomeini. Le président Ali Khamenei nouveau Guide suprême de la révolution 
1991 
Neutralité de l'Iran dans la guerre du Golfe. Téhéran accueille sur son territoire plus d'un million de réfugiés irakiens 
- 6 août:assassinat de Chapour Bahktiar à Suresnes 
1992 
- 17 septembre: assassinat à Berlin de quatre opposants kurdes iraniens, dans lequel sera reconnue par la suite l'implication de
hauts responsables de Téhéran 
- 12 décembre: l'Europe ouvre le ``dialogue critique'' avec Téhéran 
1995 
- 30 avril: Washington impose l'embargo commercial et financier sur l'Iran 
- 28 novembre: entrée en vigueur du nouveau code pénal, prévoyant la peine de mort, la prison ou la flagellation pour certains délits
politiques ou de droit commun 
1997 
- 23 mai: élection à la présidence du modéré Mohammed Khatami, avec un impressionnant 70% des voix. Il entre en fonctions le 4
août 
1998 
- 7 janvier: Sur CNN, le président Khatami offre un rapprochement avec les Etats-Unis et exprime ses regrets pour la prise d'otages
de l'ambassade. 
- février: le président Khatami fait savoir qu'il ne cherchera pas à appliquer la fatwa contre Rushdie. 
- juillet: Golamhossein Karbaschi, maire de Téhéran et proche de Khatami, condamné pour mauvaise gestion 
- novembre-décembre: assassinats d'intellectuels et opposants. 

La République islamique d'Iran (AFP, 28/1/99)
République islamique depuis 1979, l'Iran occupe une position stratégique en Asie occidentale.
Le numéro un du régime, le Guide de la République, est l'ayatollah Ali Khamenei depuis le décès en 1989 de l'imam Khomeiny, père de la révolution iranienne. Mohammad Khatami a été élu en mai 1997 à la présidence de la République.

SITUATION GEOGRAPHIQUE: 1.648.000 km2, bordés au nord par l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la mer Caspienne et le Turkménistan, à l'est par l'Afghanistan et le Pakistan, au sud par le Golfe, à l'ouest par l'Irak et la Turquie.

POPULATION: un peu plus de 60 millions d'habitants (officiel).

CAPITALE: Téhéran.

LANGUES: Farsi (persan). 72 langues et langages minoritaires, notamment l'azéri, l'arménien, le kurde.

RELIGION: Islam (chiite 89%, sunnite 10%) minorités 1%.

HISTORIQUE: Héritier de l'Empire perse et monarchie gouvernée par un chah (empereur), l'Iran a été dominé par la dynastie Pahlavi de 1925 à 1979. Mohammed Reza, au pouvoir depuis 1941, ordonne en 1964 l'exil de l'ayatollah Khomeiny qui effectue un retour triomphal le 1er février 1979 après le départ du chah. De 1980 à 1988, la guerre Iran-Irak fait près de 300.000 morts.

A la mort de l'imam Khomeiny en juin 1989, l'ayatollah Ali Khamenei lui succède comme Guide de la République islamique.

INSTITUTIONS POLITIQUES: République islamique depuis le 1er avril 1979. Le Guide spirituel est l'autorité suprême. Le président
de la République est élu au suffrage universel pour quatre ans. Mohammad Khatami, soutenu par la gauche radicale et les modérés, a succédé en mai 1997 à Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. Composé de 270 députés élus pour quatre ans, le Majlis (Parlement) est dominé par les conservateurs et présidé par leur chef de file Ali Akbar Nategh-Nouri. Les dernières élections législatives ont eu lieu au printemps 1996.

ECONOMIE: Confronté à une crise économique, notamment en raison d'une baisse des recettes pétrolières, l'Iran a présenté en août dernier un plan d'assainissement économique. Le taux d'inflation se situe officiellement autour de 20%, mais des experts
étrangers l'évaluent à 40%. Selon des estimations non confirmées, le taux de chômage dépasserait les 30%.

Le pétrole est la première ressource de l'Iran --assurant 85% des revenus en devises du pays et près de la moitié des ressources budgétaires de l'Etat--, deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avec 3,6 millions de
barils/jour.

Gaz: le pays possède près de 15% des réserves mondiales, ce qui le place au deuxième rang mondial après la Russie. La plus
grande partie de ces réserves est encore inexploitée.

Les produits non pétroliers exportés sont les tapis (2ème ressource du pays en devises), les pistaches, les produits chimiques.

L'agriculture occupe 35% de la population.

MONNAIE: rial.

DETTE EXTERIEURE: 21 milliards de dollars.

FORCES ARMEES: 518.000 hommes, plus 120.000 Pasdarans (Gardiens de la révolution). 

 Mise à jour :  février 2000
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