Les banques et les finances
Japon
Le Japon a dépensé 69,3 mds de dlrs sur les changes en 1999 (Reuters, 30/12/1999)
TOKYO, 30 décembre - Le Japon a dépensé le record de 69,3 milliards de dollars sur le marché des changes cette année, afin d'empêcher que la forte appréciation de la devise n'affecte la reprise économique naissante, estime-t-on jeudi de sources bancaires. Pour la seule période du 29 novembre au 28 décembre, ces interventions ont totalisé 15,1 milliards de dollars. Le précédent record remonte à 1995, avec 49,0 milliards de dollars, lorsque le yen atteignait un plus haut historique de 79,75 pour un dollar. Le Japon est souvent intervenu seul sur le marché pour enrayer l'appréciation de sa devise. La hausse du yen dure depuis avril, lorsqu'il se situait à 127 pour un dollar, conséquence d'un gros afflux de liquidités en Bourse de Tokyo par les investisseurs internationaux. 

Acquisition: les banques étrangères devant la tentation japonaise (AFP, 10/3/99)
Les institutions bancaires étrangères, longtemps tenues en marge du marché nippon, se demandent aujourd'hui si elles peuvent laisser passer la chance unique qu'offre la crise actuelle de prendre pied sur le premier réservoir d'épargne de la planète en achetant une banque japonaise. En dépit de la multiplication d'accords de joint-venture, de partenariat et de rachat d'activités spécialisées, aucun établissement bancaire japonais n'est encore passé sous la coupe d'un étranger. Daniel Bouton, président de la Société Générale et futur numéro deux du nouvel ensemble SG Paribas, posait les termes de l'équation lors d'un séjour récent à Tokyo. "Pour le moment, nous gagnons convenablement notre vie au Japon en vendant des produits financiers distribués par d'autres. Mais l'expérience prouve qu'au bout du compte, c'est le distributeur qui contrôle son marché". Déterminer une cible n'est pas le plus difficile. Il n'y a guère que les banques régionales, dans l'ensemble beaucoup moins éprouvées par la crise que les grandes banques à réseau nationales, qui puissent intéresser un acheteur étranger. Mais le problème majeur en sus du problème du risque, explique Daniel Bouton, n'est pas d'acheter mais de redresser et de gérer. "Il nous faudrait trouver cinquante banquiers parlant le japonais", dit-il. La barrière de la culture professionnelle est au moins aussi importante que celle de la langue. C'est pourquoi toute la profession observe avec grande attention le pari de l'Américain Merill Lynch, qui a repris trente agences et 2.000 employés de Yamaichi Securities, après la faillite du courtier japonais en novembre 1997.  "Au bout du compte, on s'aperçevra qu'ils ne garderont qu'un très petit nombre des employés venus de Yamaichi", prédit le représentant à Tokyo d'une des principales banques américaines, qui estime que la greffe ne prend pas. Même aux Etats-Unis, explique-t-il, apprendre à un guichetier classique à commercialiser une demi-douzaine de fonds communs de placement s'est révélé très difficile. Au Japon, il juge l'entreprise vouée à l'échec. Pour ce responsable, reprendre un réseau de distribution bancaire au Japon ne peut intéresser qu'une poignée de banques dans le monde. Citibank bien sûr, la seule à avoir poursuivi depuis des décennies une stratégie de banque de détail sur les cinq continents; HSBC, qui vient de racheter la Seoul Bank en Corée du Sud; et en Europe continentale Deutsche Bank, ABN-Amro ou SG Paribas. "Tout ceux qui veulent avoir dans la région un réseau de détail développé doivent se poser le problème du Japon", estime Alain Guillouet, le conseiller financier français pour l'Asie. Selon Marc-Antoine Autheman, le directeur général de Crédit Agricole Indosuez, "le mot d'ordre reste une grande prudence". Face à la crise qui dévaste le système financier japonais, les banques étrangères ont d'abord pensé à leur sécurité. "Le plus important pour le groupe Crédit Agricole était de se protéger", expliquait M. Autheman, de passage à Tokyo cette semaine avec le conseil d'administration de la "banque verte". Les mesures "radicales" de recapitalisation mises en oeuvre par les autorités japonaises font que le risque de contrepartie diminue, comme tend à l'indiquer la réduction récente de la "Japan Premium" sur le marché interbancaire international. Mais les étrangers, estime-t-il, n'ont pas besoin de se précipiter. "Je ne pense pas, dit-il, que ces opportunités n'existeront que pendant quelques mois. Nous avons le temps de faire notre choix et de déterminer nos préférences".

L'économie japonaise reste insensible au plan de relance (La Tribune, 14/12/98)
Opposant les prévisionnistes de banques à des responsables du ministère des Finances, la polémique sur la
                   capacité de l'économie japonaise à sortir de la récession l'an prochain vient d'être provisoirement tranchée. Hier
                   l'enquête trimestrielle de conjoncture, tankan, de la Banque du Japon (BoJ), thermomètre très attendu de la
                   confiance dans les affaires des dirigeants de 9.000 entreprises nippones, a conforté le camp des pessimistes. En
                   décembre, cet indice mesuré chez les principaux industriels a chuté à 56 points, sur une échelle qui va de + 100
                   à 100, contre 51 en septembre dernier. Un aussi mauvais sentiment n'avait pas été exprimé depuis février 1994,
                   le record en la matière remontant à 1975 (67). 
                   Hier, la BoJ a précisé que l'indice du secteur non manufacturier a reculé à 41 points contre 36 en septembre. «
                   Nous avons un triple problème d'excès de capacités, d'excès d'emploi et d'excès de dettes, tout particulièrement
                   de mauvaises dettes », résumait d'un trait hier Peter Morgan, économiste à HSBC. Désillusionné, un autre
                   professionnel dénigrait les milliards de yens injectés par le gouvernement pour relancer l'économie « qui ne
                   servent à rien ». 
                   Il est vrai que, confrontés depuis de longs mois à une baisse brutale de la demande intérieure mais aussi
                   extérieure (sur les autres marchés asiatiques), les grands industriels prévoient une chute de leur profit courant de
                   22,7 % sur l'année fiscale s'achevant en mars. 
                   Dans l'ensemble, les grandes sociétés évaluent à quelque 29 % l'excès de main-d'oeuvre... Victimes de
                   pressions déflationnistes de plus en plus fortes, « les grandes entreprises sont en pleine phase d'ajustement »,
                   commente Véronique Selz, économiste à la Caisse des dépôts et consignations. Dans ces conditions, il sera
                   plus difficile pour le patron de l'Agence de planification économique (EPA), Taichi Sakaiya, qui affirme que son
                   pays touchera le fond du gouffre cette année, de maintenir son discours lénifiant. Interrogés par Reuters à
                   Tokyo, dix économistes prévoient que l'économie de l'archipel connaîtra une contraction du PIB de 1,1 % sur
                   l'exercice 1999-2000. Pour cette année, ils prévoient une baisse de 2,5 % là où les pouvoirs évoquent
                   pudiquement le chiffre de 2 %. 
                   Manque de confiance.Ces divergences témoignent en tout cas du manque de confiance suscité par les plans de
                   relance successifs du gouvernement. Le paquet adopté en avril dernier (pour 16.650 milliards de yens, soit 790
                   milliards de francs) ne semble produire que des effets marginaux. Principal fruit de ces efforts, le nombre des
                   faillites s'est ralenti de 5,3 % en novembre par rapport à novembre 1997, mais essentiellement dans le secteur
                   du BTP qui bénéficie particulièrement des largesses de l'Etat. Depuis 1992, au moins sept plans de relance ont
                   été mis en place représentant un total de 100.000 milliards de yens, soit 2,9 % du PIB par an en moyenne. 
                   « Pourtant, la croissance n'a été que de 0,8 % en moyenne pendant la période », relève le CCF dans une étude
                   récente. Si la psychologie compte beaucoup dans l'efficacité de ces plans, il est permis de s'interroger sur celle
                   du dernier en date d'un montant de 24 trillions de yens (plus de 1.100 milliards de francs) qui a été annoncé en
                   novembre par Keizo Obuchi, le Premier ministre nippon. Hier même, Taichi Sakaiya admettait qu'il n'y aura
                   pas de reprise durable sans une restructuration en profondeur des entreprises. 
                   La nationalisation annoncée ce week-end de la Nippon Credit Bank atteste de la volonté de Tokyo d'explorer
                   cette voie. Mais, à trop agiter la perspective de l'aggravation des licenciements, les pouvoirs publics risquent
                   d'aggraver l'inquiétude des ménages et des milieux d'affaires. 

La spéculation s'est attaquée à Yasuda Trust and Banking, désormais perçue comme la candidate la plus plausible à une mise sous tutelle de l'Etat, après la nationalisation impromptue de la grande banque japonaise Nippon Credit Bank ce week-end. L'action de cet important établissement financier japonais a ainsi perdu brièvement jusqu'à 44% dans la matinée à la Bourse de Tokyo.(Les Echos, 15/12/98)

  Asie · Les manoeuvres politiciennes au Japon nuisent aux réformes (La Tribune, 30/11/1998)

                   Pour l'inauguration de la session parlementaire extraordinaire entamée vendredi dernier, le Premier ministre
                   Obuchi s'est fermement engagé à tout faire pour que la croissance du PIB nippon redevienne positive dès 1999,
                   et que la reprise économique soit au rendez-vous en l'an 2000. Il a mis son mandat dans la balance. Cela
                   signifie au moins qu'il pense occuper ses fonctions de chef de gouvernement jusque-là. 
                   Malgré le peu de soutien qu'il recueille dans les sondages depuis son arrivée au pouvoir en septembre - après la
                   démission de Ryutaroh Hashimoto reconnaissant lui-même l'échec de sa politique économique sanctionnée lors
                   des sénatoriales du 12 juillet -, Keizo Obuchi bénéficie, sur le plan intérieur et strictement politicien, de
                   circonstances relativement favorables, à commencer par l'érosion de la popularité du leader de l'opposition
                   Naoto Kan, le seul à être intéressé par la convocation d'élections générales anticipées. Non seulement le numéro
                   un du Parti démocratique se retrouve isolé dans l'opposition, dont les diverses composantes ont choisi une
                   stratégie d'alliance avec le PLD. Mais, en outre, la presse est en train de monter en épingle ses relations
                   extra-conjugales avec une speakerine de la télévision. Il n'a pas su pour l'instant désamorcer l'affaire, qui risque
                   de porter un coup sérieux à sa carrière politique. 
                   Nouvelle alliance. Contre cet ennemi affaibli, Keizo Obuchi peut à présent tabler sur une stratégie commune
                   avec le numéro deux de l'opposition, Ichiroh Ozawa, à la tête du Parti libéral. Cela devrait faciliter le passage
                   des textes du gouvernement à la Diète, qui lors de la précédente session se trouvaient systématiquement rejetés
                   par le Sénat où le PLD ne dispose pas de la majorité des voix. Pourtant, les commentateurs politiques ont
                   remarqué que le Premier ministre a évité toute mention de cette nouvelle alliance lors de son message à la Diète
                   vendredi. C'est le signe des dissensions provoquées par l'accord Obuchi-Ozawa au sein du parti conservateur. 
                   Ces manoeuvres politiciennes, qui permettront peut-être à l'équipe au pouvoir d'allonger sa durée de vie,
                   n'auront pas forcément des répercussions positives sur le plan économique, loin s'en faut. La conduite des
                   affaires économiques et financières risque d'être perturbée par la démission annoncée du ministre des Finances,
                   Kiichi Miyazawa. Il y a peine trois mois, Keizo Obuchi remettait le portefeuille des Finances à l'ancien Premier
                   ministre Miyazawa, faisant de lui l'homme providentiel du retour à la croissance et à la stabilité financière.
                   Aujourd'hui, le ministre des Finances malgré lui estime que le moment est venu de céder la place. Il entend
                   notamment remettre la direction de sa faction au sein du PLD entre les mains de Koichi Kato, futur candidat à
                   la succession de Keizo Obuchi. Il s'agit en fait d'éviter que Koichi Kato ne forme un groupe à part, dirigé contre
                   l'alliance avec le PL décidée par Obuchi. 
                   Divergences. Mais le remplacement de Kiichi Miyazawa aux Finances reste problématique. Takeshi Noda,
                   secrétaire général du Parti libéral, est pressenti, mais les positions de son parti et du gouvernement continuent
                   de diverger sur l'éventualité d'une suspension de la taxe à la consommation. La solution sera repoussée à plus
                   tard, c'est la seule certitude dont on dispose à présent sur ce dossier, alors que la reprise de la consommation
                   constitue l'un des dossiers les plus urgents du moment. 

Nippon Credit Bank envisage de provisionner 6,1 milliards de dollars sur l'année. La banque japonaise de crédit long terme, sauvée de la faillite l'an dernier, devrait par conséquent afficher une perte de 5,2 milliards de dollars pour son exercice s'achevant à la fin mars. Le cours de la Nippon Credit Bank depuis trois mois à la Bourse de Tokyo (Les Echos, 24/11/98)

Le bénéfice social imposable de Mitsubishi Trust a chuté de 62% à 80 millions de dollars lors du semestre achevé fin septembre. La plus grande "trust bank" japonaise a revu en forte baisse ses prévisions pour l'ensemble de son exercice, tablant sur une perte de 36 millions de dollars. (Les Echos, 24/11/98) L'action Mitsubishi Trust depuis trois mois à la Bourse de Tokyo 

Le bénéfice imposable de Sumitomo Trust a été divisé par trois au premier semestre, à 57 millions de dollars. Son résultat net a chuté simultanément de 57%, à 66 millions de dollars. La banque nipponne pense néanmoins renouer avec les bénéfices sur l'exercice s'achevant fin mars. (Les Echos, 24/11/98) L'action Sumitomo Bank à la Bourse de Tokyo depuis trois mois 

Sanyo Securities se résigne à la liquidation judiciaire et abandonne ses efforts de restructuration. Le dixième courtier nippon avait fait faillite l'an dernier, mais avait toutefois poursuivi ses activités sous contrôle judiciaire. Faute d'acheteur, elle avait fermé son réseau d'agences en juin. (Les Echos, 24/11/98) L'action Sanyo Securities à la Bourse de Tokyo, depuis trois mois 

La banque centrale intervient pour contrer le " credit crunch " (La Tribune, 16/11/98)
Alors que le nouveau plan de relance, connu ce lundi, devrait porter finalement sur 24.000 milliards de yens, la Banque du Japon (BoJ) a  dévoilé vendredi une série de mesures temporaires pour contrer le tarissement de l'offre de crédit (« credit crunch ») qui menace de faillite  des milliers d'entreprises. La banque centrale va refinancer pour moitié les nouveaux crédits bancaires ouverts au quatrième trimestre,  acheter plus généreusement des billets de trésorerie émis par les entreprises et réfléchir à un mécanisme d'enchères lui permettant  d'octroyer des liquidités aux banques en contrepartie de certains actifs (crédits et obligations).

JAPON + Les banques nippones prêtes à accepter des fonds publics (La Tribune, 12/11/98)
Le gouvernement cherche à stimuler l'offre de crédit aux entreprises, en fort recul au mois d'octobre. Certaines banques refusant les fonds publics seraient en fort mauvaise santé.
  Depuis le vote de la nouvelle législation de stabilisation financière, prévoyant notamment la recapitalisation des banques viables mais  fragilisés par la chute des cours de la Bourse, le gouvernement n'aura pas ménagé ses efforts pour inciter les banques à recourir à  l'injection de fonds publics afin de renforcer leurs fonds propres. Ce travail est sur le point d'être couronné de succès. D'après le Nihon  Keizai Shimbum, quinze des plus grosses banques du pays ont décidé de solliciter l'aide de l'Etat, à hauteur de 100 à 500 milliards de yens  par établissement. Une enveloppe de 25.000 milliards de yens (près de 1.200 milliards de francs) est consacrée à ces besoins dans le cadre  de la nouvelle législation. Mais, jusque-là, à part la Banque Industrielle du Japon, aucun établissement ne souhaitait faire connaître son  intention de recourir à l'argent du contribuable. 
  Pour une raison essentielle : les débats conduisant à l'adoption de la loi avaient mené à la formulation de conditions a priori très sévères en  échange de toute injection de fonds publics. Cela, sous l'influence des partis d'opposition, répugnant à ce que l'on puise dans les caisses  de l'Etat pour renflouer des établissements bancaires à la gestion douteuse. L'inquiétude commençait à se faire sentir, face à l'attitude de  banques préférant se priver de cet apport d'argent frais pour ne pas avoir à rendre de comptes. Avec pour conséquence un resserrement  sans précédent du crédit aux entreprises. 
  Soupçons. Résultat : le montant des crédits octroyés en octobre à chuté de 3,3 %, plus fort recul jamais enregistré. La clôture des comptes  semestriels fin septembre a sans doute amplifié le phénomène, mais il est évident que les banques font tout désormais pour empêcher que  leur ratio de solvabilité ne continue de se dégrader. Comme l'explique le conseiller spécial pour les affaires économiques auprès du Premier  ministre, Toyoo Gyohten, les banquiers n'en sont plus à « mesurer » les risques, ils y sont tout simplement devenus allergiques, ils ne  veulent plus prêter. Et d'insister sur le désastre social qui pourrait en résulter. Le gouvernement, qui, par ailleurs, s'apprête à distribuer 700  milliards de yens de bons d'achat aux particuliers, a donc fait porter l'essentiel des conditions pour l'injection de fonds publics sur la  nécessité de rouvrir les lignes de crédit, aux PME notamment. Oubliées, dans ce contexte nouveau, les sanctions pesant sur l'exécutif des  banques fragilisées et les exigences de réductions de coûts. C'est sans doute ce qui a fait sortir de leur mutisme les quinze banques citées  par le Nihon Keizai. Seuls les établissements dont le ratio Cooke (fonds propres rapportés aux engagements) serait tombé en dessous de 4  % seraient obligés de changer leur direction et de suspendre la distribution de dividendes.
  Du coup, les soupçons se précisent à l'égard de certaines institutions qui ne semblent pas prêtes à recourir aux fonds publics. C'est  notamment le cas de la Nippon Credit Bank, que l'on sait en très mauvais état.

La finance japonaise s'organise pour affronter le " big bang "(La Tribune, 2/1198) 
Les alliances se multiplient dans le secteur de la gestion d'actifs qui s'ouvrira aux banques  commerciales le 1er décembre. Un bras de fer a été engagé avec les banques étrangères sur le thème du fonds de garantie des maisons de titres, destiné à indemniser les clients en cas de faillite.
  Dans la plus pure tradition de solidarité de la finance japonaise, Fuji Bank et Dai-Ichi Kangyo Bank (DKB)  s'apprêtent à voler au secours de la banque fiduciaire Yasuda Trust. Cette dernière, handicapée par quelque 100  milliards de yens de créances douteuses et 300 milliards de moins-values latentes sur actions, est l'objet d'attaques  régulières à la Bourse de Tokyo. Pour la tirer d'affaires, son premier actionnaire Fuji Bank, également mal en point, a  dû faire appel à une autre banque, la DKB, troisième banque commerciale du pays....
 Chacun cherche ainsi à se positionner pour la déréglementation prévue dans le cadre du « big bang » le 1er décembre prochain : le marché de la gestion d'actifs s'ouvrira alors aux banques commerciales. L'enjeu est énorme,  le Japon étant, avec 720.000 milliards de yens (30.000 milliards de francs), le premier épargnant au monde. Un volume qui séduit les banques commerciales japonaises, mais aiguise aussi les appétits de leurs concurrentes étrangères. Pour les premières, la menace est réelle, comme en atteste la première place occupée par Goldman Sachs dans la vente de fonds mutuels depuis six mois. Chacun pousse donc ses pions. Seuls ou en association avec des réseaux de distribution domestiques, les grands groupes étrangers, américains en particulier, se positionnent :  Merrill Lynch qui a racheté le réseau de distribution de Yamaichi Securities, Fidelity, ou encore Travelers, propriétaire de 25 % de Nikko Securities. Vendredi dernier encore, State Street a conclu un accord de collaboration avec Mitsui Trust and Banking.
Garantie illimitée. L'ambition des banques étrangères ne va pas sans rencontrer d'obstacles. A un mois de la datefatidique, un véritable bras de fer est ainsi engagé sur le thème du fonds de garantie destiné à indemniser les clients des maisons de titres, en cas de faillite. A compter du 1er décembre, toutes les maisons de titres devront  adhérer à un tel fonds. Mais, pour les banques étrangères, le caractère illimité de la garantie offerte - une première  dans le monde - ainsi que l'insuffisante ségrégation des activités pour compte propre et pour compte de tiers interdisent une adhésion à ce fonds. Pas question, dans ces conditions, de s'engager dans d'onéreux renflouements, expliquent les banquiers étrangers, qui ont vu l'an dernier s'effondrer Yamaichi et Sanyo Securities.
Une quarantaine d'institutions étrangères envisagent donc de créer leur propre fonds, comme les y autorisent, soutiennent-elles, la loi bancaire japonaise. Une hypothèse dont les banques japonaises ne veulent pas entendre parler, en appelant aux plus hautes autorités. Et pour cause. Elles craignent que leurs concurrents étrangers n'en fassent un argument concurrentiel, à l'heure où les épargnants
  japonais n'hésitent plus à changer de banque, pourvu que celle-ci leur apparaisse plus solide.

Le Japon redevient le premier détenteur de bons du Trésor américain (La Tribune, 28/10/98) 
Le Japon a reconquis sa place de premier détenteur de bons du Trésor américain en juillet, selon les statistiques du gouvernement  américain, place qu'il avait cédée à la Grande-Bretagne. Les investisseurs japonais détenaient à cette date 264,4 milliards de dollars de  notes et obligations du Trésor des Etats-Unis, contre 259 pour les Britanniques. Les Allemands se sont maintenus à la place de troisième  détenteur de la dette américaine, avec 95,4 milliards de dollars. 

L'IBJ donne un coup de pouce au plan bancaire japonais (La Tribune 22/10/98) 
  Le plan d'assainissement du secteur bancaire japonais a reçu hier un appui de poids. L'Industrial Bank of Japan (IBJ), suivie de Kangyo  Bank et de Sumitomo Trust and Banking, a en effet décidé de se porter candidate à une recapitalisation par des capitaux publics. Cette  initiative d'une banque considérée à ce jour comme l'une des mieux dotées en fonds propres, pourrait avoir un effet d'entraînement auprès  des autres banques. Le plan de sauvetage, qui prévoit que les banques recourent à ce dispositif sur la base du volontariat, accompagne  cette décision de conditions draconiennes d'assainissement. A l'origine, le plan du gouvernement impliquait même que les dirigeants de  toute banque faisant appel à ce mécanisme abandonnent de facto leurs fonctions. Cette condition paraît aujourd'hui avoir été abandonnée.

Les courtiers japonais plongent dans le rouge au premier semestre de leur exercice achevé fin septembre. Ainsi, la première maison de titre nippone Nomura Securities a subi une perte nette de 1,5 milliard de dollars, contre un bénéfice de 359 millions un an plus tôt. La presse japonaise a par ailleurs indiqué que Nomura allait supprimer de 1.000 à 2.000 emplois dans la banque d'affaires essentiellement dans ses filiales américaines et britanniques. De leur côté, les numéros deux et trois de l'intermédiation boursière Daiwa Securities et Nikko Securities ont respectivement enregistré une perte de 490 millions de dollars et 420 millions de dollars. (les Echos, 22/10/98)
Le cours de Nomura Securities depuis trois mois à la Bourse de Tokyo 
Le cours de la Daiwa Bank depuis trois mois à la Bourse de Tokyo 

La masse monétaire japonaise s'est gonflée de 3,9 % en septembre (La Tribune, 19/10/98) 
La masse monétaire japonaise s'est gonflée de 3,9 % en septembre, par rapport à son niveau du même mois de 1997, après une  progression de + 3,8 % en août (chiffre révisé), selon l'estimation provisoire diffusée vendredi par la Banque du Japon. La définition  japonaise de la masse monétaire recouvre M2 (liquidités, comptes à vue et à terme) et certificats de dépôts bancaires. L'agrégat large de  liquidité, qui comprend également les comptes postaux, les dépôts auprès des mutuelles de crédit, les obligations bancaires, les fonds  communs de placement et les obligations du Trésor, a cru de 3,2 %, après 3,4 % (chiffre révisé) le mois précédent, a précisé la banque  centrale japonaise. Dans un pays qui vacille depuis des mois au bord de la déflation, un gonflement de la masse monétaire constituerait un  signal positif, alors que, dans des pays à l'économie plus dynamique, on y verrait plutôt les prémices d'une reprise de l'inflation. 

ASSAINISSEMENT + Le Parlement japonais adopte le plan bancaire (La Tribune, 19/10/98) 
Le Japon prévoit de consacrer l'équivalent de 2.800 milliards de francs à l'assainissement de son secteur  financier.  Le gouvernement cherche à convaincre les banques de se porter candidates aux recapitalisations sur fonds  publics.
  Le plan bancaire japonais, qui prévoit de consacrer 60.000 milliards de yens (2.800 milliards de francs) à l'assainissement du secteur  financier, a été définitivement adopté par le Parlement nippon vendredi. Comme prévu, il comprend une enveloppe de 17.000 milliards  destinée à garantir les déposants d'établissements en faillite. 18.000 milliards de yens seront par ailleurs utilisés pour les nationalisations  de banques déclarées insolvables, dont les actifs seront liquidés ou cédés par les autorités.
  La Long-Term Credit Bank (LTCB), au bord de la banqueroute depuis plusieurs mois, devrait être la première à faire l'objet d'une telle  mesure. Les rumeurs d'une intervention des autorités en ce sens dès la semaine prochaine ont d'ailleurs accentué la dégringolade du titre  LTCB, qui ne valait plus que 3 yens (- 62 %) à la Bourse de Tokyo vendredi !
  Enfin, une enveloppe de 25.000 milliards de yens (1.170 milliards de francs) est débloquée pour gonfler les capitaux propres des  établissements encore solvables. Ces fonds seront injectés via la souscription d'émissions d'actions préférentielles par l'Etat. Ce point fait  encore l'objet de nombreuses interrogations. Les recapitalisations des banques devant s'accompagner de mesures de restructuration,  touchant dans les cas les plus difficiles le management de l'entreprise, peu d'entre elles semblent disposées à postuler pour ces fonds  publics. L'idée de les forcer à le faire a été évoquée par le gouvernement, qui semble cependant reculer sur ce point ces derniers jours. « Le  gouvernement demandera aux banques d'agir de façon appropriée et d'utiliser effectivement les fonds publics », expliquait vendredi le  Premier ministre, Keizo Obuchi.
  Pressions à venir. S'il n'y a pas de dispositions législatives pour contraindre les banques à venir chercher cet argent frais, nul doute que de  fortes pressions seront exercées en sous-main. Une démarche couronnée de succès en mars dernier : l'ensemble des grandes banques  avait demandé à bénéficier de recapitalisations publiques, pour un montant global de 1.800 milliards de yens.
  Cette fois encore, le gouvernement espère que les banques postuleront ensemble à cette injection afin d'éviter que des soupçons ne  pèsent sur la situation d'une banque qui viendrait la première en bénéficier.
  En attendant que cette organisation se mette en place, les partenaires étrangers maintiennent la pression sur le Japon. Le secrétaire au  Trésor américain Robert Rubin a ainsi insisté sur la nécessité d'une mise en oeuvre réelle du plan adopté, tandis que Michel Camdessus,  directeur général du FMI (Fonds monétaire international), réclamait lui aussi un passage aux actes, rapide, intégral et transparent.
  Encore peu disposées à accepter ces fonds publics votés par le gouvernement, les banques continuent pour leur part de prendre des  mesures propres pour assainir leurs bilans, officiellement lourds de 87.000 milliards de yens de créances douteuses. Dans cette optique, la  troisième banque commerciale du pays, Dai-Ichi Kangyo Bank (DKB), s'apprête à céder 30 % du capital de sa filiale américaine CIT. Une  opération qui lui permettra de déconsolider cette société, en faisant tomber sa participation en deçà de 50 %, et de récolter un peu d'argent
  frais. La cession devrait ainsi augmenter de 0,4 % le ratio de solvabilité de la DKB. 

ASIE + Tokyo dégagerait 3.000 milliards de francs pour ses banques (La Tribune, 13/10/98) 
Le gouvernement japonais devrait boucler son plan d'assainissement bancaire dans trois jours.Au total, l'Etat serait prêt à mobiliser 67.000 milliards de yens (plus de 3.000 milliards de francs) pour soutenir la restructuration.
  Les acteurs du marché ont réagi positivement, hier, à l'annonce du vote prochain de la loi de recapitalisation des banques japonaises.  D'autant qu'ils ont désormais la certitude que l'enveloppe destinée à soutenir la restructuration du secteur financier sera toute façon bien  supérieure aux 10.000 milliards de yens annoncés précédemment.
  « Si cette loi est mise en vigueur, a déclaré le Premier ministre japonais Keizo Obuchi, elle enverra un message fort à la communauté  internationale, à savoir que le Japon est déterminé à ne pas être la cause d'une panique financière globale ». Il a cependant refusé de  donner des chiffres concernant les fonds qui seront mis à la disposition des banques. Toutefois, la plupart des médias nippons évaluent  les mesures à venir à un total de 67.000 milliards de yens (plus de 3.150 milliards de francs) constitué par des emprunts auprès de la Banque  du Japon garantis par l'Etat.
  Il y aurait trois types d'enveloppes : la première (déjà en place) de 17.000 milliards de yens, permettant de garantir les dépôts ; la seconde, à  hauteur de 30.000 milliards de yens (1.420 milliards de francs), pour sauver les banques en difficultés grâce à l'achat d'actions ordinaires et  d'obligations subordonnées ; enfin, la troisième enveloppe, d'un montant de 20.000 milliards de yens (950 milliards de francs) permettrait à  l'Etat de nationaliser temporairement des établissements en mauvais état, avant que d'éventuels repreneurs ne se présentent.
  S'il parvient à faire adopter d'ici à la fin de l'actuelle session parlementaire (prolongée jusqu'au vendredi 16) son schéma de sauvetage pour  les banques en difficulté temporaire, Keizo Obuchi est donc sur le point de remporter une importante victoire. Après des consultations  avec les leaders des partis d'opposition, qui se sont achevées dans la soirée de lundi, le Premier ministre a recueilli suffisamment d'appuis  dans l'opposition (auprès du Parti libéral et du Nouveau Parti de la paix) pour que le projet soit adopté, en dépit des réticences du principal  parti d'opposition, le Parti démocratique de Naoto Kan. En début de journée, le PLD avait semblé se rapprocher de la proposition de Naoto  Kan, demandant l'injection de 50.000 milliards de yens pour renforcer les fonds propres des banques, à condition qu'elles s'appliquent à  mettre en vigueur de sévères plans de restructuration. Mais au bout du compte, le projet gouvernemental sera sans doute introduit à la  Diète, en présence d'une contre-proposition émise par le parti Démocratique.
  Volonté de consensus. Reste que l'importance réelle des montants évoqués est toute relative. Il suffit pour s'en convaincre de se reporter à  l'utilisation faite jusque-là du précédent fonds de stabilisation : seuls 1.800 milliards de yens sur 13.000 milliards ont été déboursés, soit  moins de 14 %. Tout l'enjeu semble tenir dans l'effet d'annonce, une arme que le Premier ministre tente de retenir le plus longtemps  possible, tout en cherchant un terrain d'entente avec son principal challenger politique, même si, avec l'accord de deux autres partis de  l'opposition, il n'en a plus besoin théoriquement. Cette volonté de consensus s'explique également par le fait qu'une fois votées, ces lois  risquent de voir leur impact diminuer si l'opposition décidait d'en entraver l'application.

Nouveaux détails sur l'accord de soutien au secteur bancaire japonais (La Tribune, 5/10/98) 
  Le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir à Tokyo et l'opposition ont apporté de nouvelles précisions à leur accord sur le soutien au  système bancaire nippon conclu dimanche dernier (voir La Tribune de lundi). Ils sont ainsi convenus de la création d'un fonds de 10.000  milliards de yens soit 435 milliards de francs afin de placer les banques en difficulté sous le contrôle gouvernemental en rachetant une  partie de leurs actions. Majorité et opposition se sont également entendus pour réduire d'ici à l'an 2000 les pouvoirs de contrôle du  ministère des Finances sur le système financier alors que le PLD n'envisageait cette révision que d'ici à 2003. Il souhaite également que,  compte tenu de l'effondrement de la Bourse, la valeur des activités de marché dans les comptes des banques soit revue à la baisse pour  mieux indiquer la santé des établissements. Enfin, l'agence de notation Fitch Ibca, inquiète de la situation du système bancaire nippon, a  décidé de mettre sous surveillance négative 17 banques japonaises qu'elle pourrait ensuite dégrader. 

La banque japonaise en difficulté LTCB a mis en vente son siège social pour 710 millions de dollars, conformément au plan de restructuration de l'établissement annoncé en août dernier. L'opération générera une plus-value dans ses comptes. (Les Echos, 30/9/98) L'action LTCB s'effondre à la Bourse de Tokyo depuis trois mois.

ALLIANCE + Le secteur bancaire japonais reprend l'initiative (La Tribune, 29/9/98) 
Asahi Bank et Tokai Bank concluent une vaste alliance. Une bonne nouvelle qui vient contrebalancer celle de la faillite de Japan Leasing.
  Le secteur bancaire japonais sort-il enfin de son inertie ? Au lendemain de l'accord politique intervenu sur le paquet de mesures  nécessaires au redressement du secteur, plusieurs signes attestent du regain d'initiatives de la part des institutions financières nippones. 
  Hier matin, les septième et huitième banques commerciales nippones, Tokai Bank et Asahi Bank, ont annoncé la conclusion d'une «  alliance stratégique ». Il ne s'agit certes pas encore d'une fusion, qui aurait créé la deuxième banque du pays par le total de bilan. Mais cet  accord est l'un des premiers à consacrer le rapprochement de deux institutions exerçant le même métier. L'objectif affiché est en effet de se  concentrer sur la banque de détail, en s'appuyant sur un réseau de 700 agences au total. 
  Grâce à la mise en oeuvre de synergies, notamment pour le dévelopement de nouveaux produits ou de nouvelles méthodes de  commercialisation (téléphone, informatique...), les deux banques comptent réaliser 50 milliards de yens (2,1 milliards de francs) d'économies  annuelles. Dans un premier temps, Asahi Bank et Tokai Bank visagent la possibilité de nouer des participations croisées. Mais elles  comptent ensuite mettre sur pied un groupe financier plus vaste, détenu par un même holding, et auquel pourraient se joindre d'autres  partenaires financiers japonais, ou étrangers. 
  L'initiative d'Asahi Bank et Tokai Bank a été saluée par le gouvernement. Le Premier ministre, Keizo Obushi, a souhaité que « cette alliance  débouche sur un réalignement du secteur financier dans son ensemble ». Les pouvoirs publics ont en effet tout lieu de se satisfaire de  cette annonce, dont l'impact vient, avec celui de l'accord politique de dimanche, contrebalancer celui du dépôt de bilan de Japan Leasing. 
  La chute de la filiale de la banque en difficulté Long-Term Credit Bank (LTCB) risque en effet de faire des dégâts puisque la société  présente un passif de 16 milliards de dollars. 
  Nationalisation. Sumitomo Trust a annoncé dès hier que son résultat semestriel à fin septembre serait amputé de 10 % par l'augmentation  de 45 milliards de yens de son effort de couverture des créances douteuses, porté à 115 milliards, du fait de son exposition sur Japan  Leasing. Les assureurs vie japonais, avec un encours combiné estimé à 350 milliards de yens, seront vraisemblablement logés à la même  enseigne. 
  La faillite de Japan Leasing est la conséquence directe de l'accord politique de dimanche, qui prévoit la nationalisation de la LTCB. Mais  cet accident est aussi révélateur de l'incapacité du système bancaire japonais dans son ensemble à renflouer ses canards boiteux comme le  voulaient jusqu'alors les usages de la profession. 
  Les banques ont dans cette affaire été d'autant plus soucieuses de réserver leurs moyens pour leur propre solvabilité qu'elles ne savent  pas encore bien à quoi s'en tenir quant au contenu du plan bancaire. L'accord encore fragile intervenu entre le gouvernement et  l'opposition fixe d'une part le sort de la LTCB (nationalisation), et prévoit d'autre part la création d'un comité, titulaire d'une partie des  attributions du ministère des Finances, et apte à décider du sort des institutions en difficulté (liquidation, nationalisation, ou  transformation en « banque relais »). 
  Mais les politiques ne se sont pas encore entendus sur les mesures de soutien à apporter aux institutions en manque de capitaux quoique  solvables. Le fonds de 13.000 milliards de yens créé en mars à leur intention sera aboli, sous la pression de l'opposition, et les discussions  se poursuivent pour définir des mesures de remplacement. La question est cruciale, puisqu'il s'agit d'employer l'argent des contribuables  pour aider les banques à se débarrasser de leurs créances douteuses. 

L'Etat japonais voudrait récupérer l'argent injecté dans les banques nippones en mars dernier, en cédant sur le marché boursier les titres obtenus en contrepartie de cet apport de capitaux frais, pour démontrer à l'opposition que l'argent utilisé pour recapitaliser des banques n'est pas forcément irrémédiablement perdu, affirme la presse japonaise. Les pouvoirs publics nippons ont injecté 13,4 milliards de dollars dans les 21 principales banques de l'archipel. En contrepartie, ils ont obtenu des titres subordonnées ou des actions préférentielles. La presse japonaise indique également que la banque japonaise LTCB pourrait devoir liquider trois de ses filiales insolvables, après le changement d'attitude du gouvernement sur son projet de restructuration financière de ces sociétés. En effet, l'opposition est vivement hostile à une recapitalisation de la LTCB sur fonds publics car elle estime qu'une telle solution ne permettrait pas de faire la clarté sur les erreurs de gestion passées de la banque. 
(Les Echos, 25/9/98) 

La banque japonaise Mitsui Trust augmente ses dotations aux provisions (La Tribune, 22/9/98) 
Mitsui Trust and Banking, spécialisée dans la gestion d'actifs, prévoit de renforcer cette année son effort de provisionnement, qui sera  supérieur aux 50 milliards de yens (2,22 milliards de francs) annoncés en début d'exercice. « Au vu de la situation actuelle du secteur  financier, il est exact que nous étudions un renforcement de notre niveau de provisions par rapport à ce qui était projeté, mais nous  n'avons pas encore décidé dans quelle proportion », a expliqué un porte-parole de la troisième « trust bank » japonaise. Selon le Mainichi  Shimbun, la banque envisage de passer pour 150 milliards de yens de provisions pour l'exercice s'achevant fin mars. Elle envisagerait de  supprimer un millier d'emploi dans les trois ans à venir. 

L'UBS et la LTCB dénouent leurs sociétés communes au Japon (La Tribune, 22/9/98) 
La banque suisse UBS va prendre le contrôle des deux filiales communes créées en juillet 1997 au Japon dans le cadre de son alliance  avec la Long Term Credit Bank of Japan (LTCB). UBS va passer de 50 % à 100 % dans UBS Brinson Asset Management, le « joint-venture  » dans la gestion d'actifs pour compte de tiers. La part d'UBS va passer, via une augmentation de capital, de 50 % à 66,7 % (avec un  troisième partenaire) dans Warburg Dillon Read, la banque d'investissement. La troisième filiale qui était prévue dans le cadre de l'accord  entre l'UBS et la LTCB, active dans la gestion de fortune, était déjà contrôlée à 100 % par le groupe bancaire helvétique. La LTCB a justifié  cette opération par son projet de fusion avec la Sumitomo Trust and Banking, déjà spécialisée dans la gestion d'actifs. 
Tokyo songe à nationaliser les banques défaillantes (La Tribune, 18/9/98) 
L'opposition nippone paraît en mesure de faire plier le pouvoir sur son plan d'assainissement bancaire. 
Tant pour la LTCB que pour les autres établissements en difficulté, la solution de la nationalisation est de plus en plus évoquée. 
Japon: nationaliser plutôt que renflouer (Libération, 19-20/9/98) 
La Long Term Credit Bank of Japan (LTCB), premier enjeu du ménage bancaire.
...Après des semaines d'un suspense qui a failli coûter son fauteuil au Premier  ministre Keizo Obuchi, en place seulement depuis la fin juillet, le gouvernement  et l'opposition sont tombés d'accord pour ne pas renflouer la LTCB. Celle-ci sera temporairement nationalisée avant que ses actifs sains soient cédés et le reste liquidé. Triste fin pour cet établissement spécialisé dans le financement à  long terme et qui a joué un rôle clé dans la reconstruction du Japon. ... La disparition de la 10e plus grande banque du pays en dit long sur l'état de décrépitude du système financier. L'agence de notation américaine Standard &Poors estimait cette semaine que les créances douteuses supportées par lesystème bancaire totalisaient... 30 % du produit intérieur brut! Un chiffre deux fois supérieur aux estimations les plus larges des autorités nippones. En  décidant de nationaliser la LTCB, le gouvernement revient donc sur  l'engagement qu'il avait pris de la renflouer. Jusqu'ici, les autorités soutenaient qu'il valait mieux la redresser et la marier à une autre plutôt que de la rayer dupaysage. Car une banque de moins, ce sont des crédits en moins pour l'économie à un moment où les entreprises ont des difficultés à se faire prêter de l'argent. Mais cette logique s'est heurtée au ras-le-bol du public, qui ne supporte plus que l'Etat soutienne à bout de bras un secteur bancaire à l'image sulfureuse. Selon un sondage paru mercredi, 60 % des Japonais étaient contre le renflouement de la LTCB par l'Etat. L'opposition a su profiter de cette lassitude.Selon le compromis conclu hier entre le gouvernement et ses adversaires, les autres problèmes bancaires devront être traités de la même manière. Une autorité indépendante devra dire quelles banques sont viables. Celles qui ne le sont pas seront nationalisées en vue d'être liquidées. Une stratégie de nettoyage par le vide qui a le mérite de faire progresser enfin l'assainissement du secteur bancaire. Mais qui risque aussi, estimaient hier les analystes, d'aggraver la pénurie de crédits dont souffre l'économie nippone. 

La masse monétaire japonaise croît plus fortement que prévu (La Tribune, 18/9/98) 
 LA MASSE MONÉTAIRE JAPONAISE s'est gonflée de 3,9 % en août par rapport à son niveau du même mois de  1997, après 3,5 % en juillet, selon l'estimation provisoire publiée jeudi par la Banque du Japon. Une progression  très supérieure aux attentes des marchés. La définition japonaise de la masse monétaire recouvre M2 (liquidités,  comptes à vue et à terme) et certificats de dépôts/bancaires. Selon un responsable de la Banque du Japon, la  tendance récente à un déclin de la masse monétaire, due à la montée des inquiétudes sur le système financier  nippon, semble s'être arrêtée au cours de l'été. Pour autant, il n'est pas encore possible de pronostiquer un franc  redémarrage de cet agrégat. Dans un pays menacé depuis des mois par la déflation, un gonflement de la masse  monétaire constituerait un signal positif, alors que dans des pays à l'économie plus dynamique, on y lirait plutôt  les prémices d'une reprise de l'inflation. 

La LTCB croulerait sous près de 120 milliards de francs de créances douteuses (La Tribune, 26/08/98) 
Selon un document distribué aux parlementaires japonais, le bilan de la banque en difficulté serait deux fois plus  détérioré qu'annoncé. Les comptes de la LTCB inspirent plus que jamais la méfiance, notamment de Sumitomo, pressentie pour la reprendre. 

Le gouvernement prêt à secourir la LTCB (La Tribune, 21/08/98) 
Le gouvernement serait prêt à injecter entre 3,5 et 7 milliards de dollars (21 et 42 milliards de francs) dans la Long Term Credit Bank, selon  le Nihon Keizai Shimbun, afin de permettre une fusion entre celle-ci et la Sumitomo Bank. Une décision motivée, selon le quotidien  japonais, par les résultats positifs de l'audit de la banque selon lesquels la LTCB serait encore solvable. Officiellement, le gouvernement -  qui a indiqué qu'il ne tolérerait aucune nouvelle faillite bancaire - continue de démentir l'information, mais selon l'agence Jiji, plusieurs   responsables se sont réunis hier pour « discuter des difficultés de la LTCB ». 

Bank of Tokyo Mitsubishi va restructurer ses filiales de courtage (La Tribune, 21/08/98) 
 La première banque japonaise va rapprocher ses deux maisons de titres, Dainana et Ryoko. Une opération qui entre dans le cadre de la restructuration en cours d'un secteur financier sinistré. 

La Citibank profite du rationnement du crédit pour se développer au Japon  (La Tribune, 19/08/98) 
La Citibank compte profiter de la crise japonaise pour prendre le relais des banques locales, avares de crédits. Le « credit-crunch » au Japon encourage les entreprises nippones à diversifier leurs sources de financement. 

La Cades va émettre en euro sur le marché japonais (La Tribune, 14/08/98) 
La Cades (Caisse d'amortissement de la dette sociale) va émettre 250 millions d'euros auprès d'investisseurs privés japonais. Cette  émission, à échéance 22 août 2002, est assortie d'un coupon semestriel de 3,70 %. Elle est la plus importante lancée par la Cades dans le  cadre de son programme d'EMTN, qui devrait atteindre au moins 10 milliards d'euros. Nomura est chef de file de l'opération. 

La LTCB inquiète le gouverneur de la BOJ (La Tribune, 14/08/98) 
 La peur d'une crise systémique au Japon a fait sortir le gouverneur de la Banque centrale de sa réserve. Masaru Hayami estime qu'il « faut  éviter l'effondrement brutal » d'une des dix-neuf grandes banques du pays. Quant à celles « qui n'ont pas les ressources nécessaires pour  survivre indépendamment », elles « doivent explorer d'autres options, comme une fusion », a affirmé le gouverneur. 

Le système bancaire japonais suscite de nouvelles inquiétudes(La Tribune, 11/08/98) 
La débâcle boursière de la LTCB s'est poursuivie hier, réveillant les inquiétudes sur l'état de santé de l'ensemble  du système bancaire de l'archipel. a conjoncture et l'accroissement du nombre des faillites personnelles sont loin d'améliorer la qualité des créances bancaires. 

La banque LTCB tombe à son plus-bas historique (La Tribune, 11/08/98) 
 Les opérateurs s'interrogent sur la fusion entre la Long Term Credit Bank et Sumitomo Trust & Banking. L'UBS voudrait remettre en cause son alliance avec l'établissement nippon. 

Daiwa cède des créances douteuses (La Tribune, 11/08/98)
Fin mars, la banque japonaise Daiwa enregistrait un record de 958,1 milliards de yens (39 milliards de francs) de créances douteuses. La  banque a annoncé hier la cession pour 100 milliards de yens (4 milliards de francs) d'une partie d'entre elles à des institutions étrangères  d'ici à la fin du mois de septembre. 

Stratégie : Citibank lance une carte de débit au Japon (La Tribune, 07/08/98) 
 Faisant fi de la morosité actuelle, Citibank proposera dès le 10 août aux Japonais leur première carte de débit internationale. Adossée au  réseau Mastercard International, cette carte leur permettra de payer à crédit, sur leurs propres comptes bancaires, leurs achats dans près  de 1,7 million d'enseignes partenaires à l'étranger. 

Le groupe américain GE Capital poursuit ses achats au Japon (La Tribune, 31/07/98) 
 GE CAPITAL CONTINUE ses achats au Japon. Après avoir repris les actifs sains de l'assureur vie Toho Life Insurance et les activités de   crédit à la consommation de Lake, le groupe américain de services financiers, filiale de General Electric, vient cette fois-ci d'engager des  négociations avec plusieurs sociétés du groupe Mitsubishi pour prendre le contrôle de leur filiale de crédit-bail Ryoshin Lease. « Il est vrai que nous sommes en  négociations avec GE Capital sur toute une série de possibilités, comme un rapprochement, une coopération et une  participation en capital », a confirmé le porte-parole du groupe de négoce Mitsubishi Corp. Fondée en 1982, la société Ryoshin Lease est  spécialisée dans le financement de l'immobilier commercial, où elle occupe le seizième rang au Japon. Au cours de l'exercice achevé à la fin  de mars, elle a réalisé un bénéfice imposable de 2,2 milliards de yens (90 millions de francs) pour une production de 110 milliards de yens  (4,6 milliards de francs). Ryoshin Lease est contrôlée à hauteur de 51,8 % par Mitsubishi Corp. et de 34,5 % par la banque Mitsubishi Trust and Banking. 

Moody's abaisse les perspectives de Sumitomo Bank  (La Tribune, 31/07/98) 
 Moody's vient d'abaisser de « stables » à « négatives » les perspectives d'évolution de la note « A2 » de la banque japonaise Sumitomo  Bank, deux jours après l'annonce de son alliance avec le courtier Daiwa Securities, qui ne bénéficie que d'un « Baa3 ». Tout en  reconnaissant que Sumitomo Bank devrait tirer des « opportunités considérables » de cette alliance sur le long terme, Moody's craint  néanmoins que la banque ne subisse à terme le contrecoup des difficultés de Daiwa Securities dont la situation financière est « très faible  ». 

Le yen sous pression (La Tribune, 30/07/98) 
 LE RÉPIT DU YEN aura été de courte durée. Si les opérateurs s'étaient mis sur la touche en attendant la nomination du ministre des Finances du futur gouvernement Obuchi, ils ont recommencé, dès le candidat connu, à vendre la monnaie de l'archipel, retombée hier à près de 143 pour un dollar. Il s'agit de son cours le plus faible depuis que son recul à près de 147, un point bas de huit ans, avait déclenché le tir de barrage de la Banque du Japon et de la Fed le 17 juin dernier. La nomination de Kiichi Miyazawa au poste de grand argentier chargé de remettre l'économie nippone sur les rails est considérée comme la pire option. L'ancien Premier ministre, âgé de 78 ans, était aux commandes du pays lors de son plongeon dans la récession et avait assisté, impuissant, à son enlisement. Il y a quelques jours, il avait déclaré : « Ce serait une source de problèmes si une antiquité telle que moi devait rejoindre le cabinet. » Pour le yen, les problèmes ne font que commencer, car les économistes n'en démordent pas : il est appelé à chuter jusqu'à 150 pour un dollar, tant les remèdes économiques classiques sont inadaptés à la situation japonaise. 

La Banque du Japon opte pour le statu quo monétaire (La Tribune, 29/07/98) 
LA BANQUE DU JAPON a laissé sa politique monétaire inchangée à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Le taux officiel d'escompte reste fixé à 0,5 % l'an, le niveau historiquement bas qui est le sien depuis septembre 1995. Cette décision a été acquise à l'issue d'un vote qui a vu, comme les fois précédentes, les responsables du conseil se diviser. Leurs arguments seront connus le 14 septembre, lors de la publication des minutes de la réunion. 

Le yen otage du yuan (La Tribune, 29/07/98) 
Le yen s'est stabilisé hier à la veille de la formation du gouvernement japonais.Les opérateurs se sont également méfiés des menaces chinoises de dévaluation du yuan s'il poursuivait sa dérive. 

Daiwa s'allie à Sumitomo Bank dans la banque d'investissement (La Tribune, 29/07/98)
La maison de titres et la banque vont regrouper leurs activités de courtage, de produits dérivés et de gestion  d'actifs. Ce renforcement entre acteurs nationaux devrait permettre ensuite de passer des alliances avec des groupes  étrangers. 

Mise en garde sur les banques nippones (La Tribune, 23/07/98) 
 L'indice Nikkeï de la Bourse de Tokyo a terminé hier en baisse de 1,6 %, entraîné vers le bas par les valeurs bancaires. Les ventes dans ce secteur sont dues au sentiment qu'une réforme active du secteur financier sera inévitable, quel que soit le futur Premier ministre. Une  impression renforcée par le discours d'Alan Greenspan, qui estime que les Japonais doivent « s'attaquer à la situation de leur système  bancaire, d'urgence et avec des moyens drastiques ». 

 Les créances douteuses des banques japonaises réévaluées (La Tribune, 20/07/98) 
Ce sont désormais 35.200 milliards de yens, et non 28.200 milliards, de créances irrécouvrables que portent  les banques nipponnes.Un chiffre que les autorités japonaises doivent cependant encore affiner.

Plan de la dernière chance pour les banques japonaises (La Tribune 3/7/98) 
Le gouvernement japonais a dévoilé hier un mécanisme complexe destiné à assainir le système bancaire, miné par ses créances douteuses.  cette mesure a été accueillie avec scepticisme par les marchés. 

Moody's projette de dégrader Sumitomo Trust and Banking (La Tribune, 16/6/98) 
  Moody's envisage de dégrader la notation financière de la banque japonaise Sumitomo Trust and Banking, qui a accusé une perte  consolidée avant impôts et éléments extraordinaires de 85 milliards de yens (3,8 milliards de francs) l'an passé. L'agence estime que le  secteur des « trust banks » japonaises est très affaibli par la crise et qu'il allait connaître une pression grandissante en faveur d'une  restructuration. Elle a déja baissé les perspectives de la Mitsubishi Trust and Banking Co. Ltd., et celle de Toyo Trust and Banking Ltd en  les notant « négatives ». 

La banque japonaise LTCB va se séparer de ses clients non rentables (La Tribune, 12/6/98) 
  Long Term Credit Bank of Japan (LTCB), confrontée à une situation financière difficile (La Tribune du 9 juin), a indiqué hier son intention  de se séparer d'un tiers de sa clientèle dans les deux années à venir. La banque, spécialisée dans l'octroi de financements à long terme à  une clientèle exclusivement composée de grands comptes, a commencé à passer en revue ses relations avec 2.500 sociétés. Son objectif  avoué est de mettre un terme aux crédits qui ne génèrent pas une marge suffisante pour couvrir ses risques. Dans la même optique, LTCB  entend titriser au cours des deux prochaines années 2.000 milliards de yens d'encours de crédit (84 milliards de francs). Ces mesures  s'inscrivent dans le cadre de la politique de diminution de bilan engagée par la banque, afin de renforcer son assise financière. En dépit de  ces annonces, le titre LTCB a encore perdu 3,07 % hier à la Bourse de Tokyo, terminant la séance à 158 yens. Pour sa part, l'agence  Standard & Poor's a indiqué envisager un nouvel abaissement de la notation de LTCB, pourtant déjà très faible : BBB- pour la dette à long terme et A-3 pour celle à court terme. 

Les banques japonaises n'ont plus besoin d'argent à court terme (La Tribune, 10/6/98) 
Pour emprunter, les banques nippones ne paient plus que 18 points de base au-dessus du Libor actuellement. 
 Elles nécessitent avant tout des fonds à long terme.   On pourrait croire que le taux de refinancement des banques japonaises sur le marché du dollar à trois mois a augmenté ces derniers  temps, du fait des abaissements de notation dont les établissements nippons ont été victimes. Sans parler des déboires de l'économie  nippone et du recul du yen. Ce n'est pas le cas. La prime de risque, qui se situe, en fonction des banques, entre 12 et 18 points de base  au-dessus du taux Libor, est relative- ment stable depuis plusieurs semaines. 
  Entre la fin de l'an dernier et février 1998, la même prime, appelée « Japan premium » dans le jargon des marchés, était montée jusqu'à 50  points de base. Elle s'est donc dégonflée, alors que les difficultés des banques nippones se sont en fait aggravées. La raison en est double  : d'une part, les autorités nippones ont injecté, sous différentes formes, des liquidités dans le marché depuis le mois de mars. Les banques  n'ont donc plus besoin de courir après les dollars à trois mois. D'autre part, elles n'exercent plus véritablement le métier de base d'un  banquier, puisqu'elles prêtent de moins en moins. Pour preuve, sur un an, les crédits consentis par les banques japonaises ont reculé de 4  %.  Demandes de prêts en baisse. Les établissements financiers japonais ont clairement replié la voilure vis-à-vis de leurs clients asiatiques  auxquels ils avaient prêté avant la crise, mais il semble aussi que les banques nippones hésitent à prêter aux particuliers japonais, si  toutefois ceux-ci sont demandeurs. Même avec les baisses d'impôts prévues par le nouveau plan de relance, les particuliers japonais n'ont  pas forcément envie de consommer plus, compte tenu des incertitudes qu'ils peuvent avoir sur leur emploi, par exemple.  « Les banques nippones n'ont pas besoin d'argent à court terme, mais de fonds à long terme, pour respecter les ratio prudentiels fonds  propres sur encours de prêts », précise Patrick Artus, responsable du service de recherche économique à la Caisse des dépôts et  consignations. La situation est donc difficile : si les particuliers n'ont pas envie d'emprunter et que les banques, elles, n'ont de toute façon  pas envie de prêter, on voit mal comment la demande interne, et donc l'économie, pourrait repartir. 

Les banques resserrent le crédit (La Tribune 26/5/98) 
Les banques japonaises ont aujourd'hui pour priorité d'assainir leurs propres bilans. 
Ce qui a fait plonger la plupart d'entre elles dans le rouge l'an dernier.Les banques japonaises sont au coeur de la crse qui secoue le pays et sont pointées du doigt pour leur propension à fermer le robinet du  crédit aux entreprises. Selon les dernières statistiques de la Banque du Japon, les prêts accordés par les banques nippones ont été réduits  de 2,6 % en avril 1998, par rapport à avril 1997, et de 1,6 % au mois de mars. Cette frilosité s'explique en partie par la priorité donnée au  nettoyage de leurs propres bilans, une tâche peu compatible avec la distribution de crédits à des entreprises fragilisées par la crise.   Cet objectif, encouragé par les pouvoirs publics qui recherchent l'assainissement du secteur à la veille de sa dérégulation, a fortement  marqué les comptes des institutions japonaises. Pour l'exercice 1997-1998 clos au 31 mars, l'ensemble de la profession devrait avoir  constitué pour quelque 460 milliards de francs de provisions sur créances douteuses, se traduisant par une avalanche de pertes nettes  pour la plupart des banques (La Tribune du 25 mai). Hier encore, la Long-Term Credit Bank (LTCB) annonçait avoir plongé dans le rouge  l'an dernier à hauteur de 282 milliards de yens en perte imposable (12,5 milliards de francs). Cette perte ressort à 403 milliards de yens pour  la Sakura Bank (17,7 milliards de francs) après un effort de provisionnement de l'équivalent de 50 milliards de francs. L'Industrial Bank of  Japan (IBJ) enfin a annoncé une perte imposable de 14,5 milliards de francs.  Optimisme non partagé. La plupart des banques Japonaises ont donc subi des dégradations par les agences d'évaluation financière. Ce qui  joue également en défaveur de leur activité de crédit, du fait du renchérissement de leur coût de refinancement. Les pouvoirs publics  envisageant de prendre de nouvelles mesures législatives permettant aux banques d'en finir au plus vite avec leurs créances douteuses. La  plupart de ces groupes, comme la Sakura Bank hier, estiment pourtant que leur « effort de provisionnement est désormais presque achevé  » et envisagent de renouer avec les profits dès l'année en cours.  Mais cet optimisme affiché pour l'exercice 1997-1998 est loin d'être totalement partagé par les observateurs, au premier rang desquels les  agences de notation qui soulignent la faiblesse de la capitalisation de ces banques, leur exposition aux risques sur les filiales asiatiques  d'entreprises japonaises et le manque de réserves dont une bonne part a fondu dans la chute des valeurs boursières. Dans ces conditions,  les appels à la restructuration et à la consolidation du secteur pourraient être de plus en plus entendus. 

Les réserves des banques japonaises anéanties par les provisions
 Les grandes banques nippones ont plongé dans le rouge au cours de l'exercice écoulé. L'énorme effort de provisionnement des créances douteuses a, pour la plupart d'entre elles, consommé leurs  réserves. 
  Les plus grandes banques japonaises ont confirmé, en rafale en fin de semaine dernière, l'ampleur des provisionnements auxquels elles  ont dû procéder sur leur encours douteux pour l'exercice 1997-1998 clos au 31 mars. Dans la ligne des dernières estimations publiées début  avril, d'un coût total pour le secteur de l'ordre de 460 milliards de francs pour l'exercice écoulé, la Bank of Tokyo Mitsubishi a ainsi  provisionné quelque 63 milliards de francs, la Fuji Bank pour 43 milliards, la Sanwa Bank pour 42 milliards, la Dai-Ichi Kangyo pour 33 milliards, la Asahi Bank pour 21 milliards et la Tokai Bank pour 16 milliards. Jeudi, la Sumitomo et la Daiwa Bank avaient publié des  montants respectifs de provisions de 46,4 et 17 milliards de francs.   Evidemment, toutes ces institutions ont vu leurs comptes plonger dans le rouge. Pour la Bank of Tokyo Mitsubishi, l'exercice se clôt sur  une perte de plus de 36 milliards de francs, à comparer aux 22,7 milliards de perte imposable de la Fuji Bank, ou encore aux 16,3 milliards  constatés par Sanwa Bank.  Sous cette avalanche de chiffres spectaculaires, les établissements japonais ont tenté de teindre leur message d'une note d'optimisme. Les  banques nippones estiment en effet arriver au bout du tunnel en matière de provisionnement de créances douteuses avec le nettoyage  ainsi opéré dans leurs comptes l'an dernier. Leurs prévisions pour ce poste pour l'année en cours se situent donc nettement en deçà de  l'effort consenti au 31 mars 1998. Cela dit, la situation de l'économie japonaise et la raréfaction du crédit sont de nature à laisser subsister le doute. 
  Marge de manoeuvre étroite. L'agence de notation Fitch IBCA a pour sa part dégradé les notes de six des principales banques de  l'archipel, la Bank of Tokyo Mitsubishi se voyant ainsi attribuer une notation long terme de A+ en lieu et place de son AA-.De façon  générale, Fitch relève que « la profitabilité devrait être faible en 1998-1999 : les banques elles-mêmes prévoient un retour aux profits, mais il  ne serait pas surprenant de voir un nouvel exercice déficitaire pour certaines d'entre elles ». L'agence ajoute que la plupart des institutions  nippones ont perdu la totalité de leurs réserves cachées sous forme de plus-values latentes et que certaines, à l'instar de la Fuji Bank, ont  un portefeuille en situation de moins-value latente au 31 mars 1998. 
  De fait, si les grandes banques japonaises ont publié des ratios de solvabilité conformes aux normes internationales, seule la Bank of  Tokyo Mitsubishi a appliqué la nouvelle réglementation comptable imposant de constater dans le calcul de son capital les plus ou  moins-values latentes sur son portefeuille de long terme (voir tableau). Toutes les autres ont préféré, comme le gouvernement les y a  autorisé, continuer d'appliquer la méthode autorisant la comptabilisation à valeur comptable. A cet égard, Fitch relève que la Bank of  Tokyo Mitsubishi est, à la différence de ses consoeurs, « légèrement moins vulnérable face à une chute du march boursier » car elle  dispose encore de réserves de plus-values. Mais, pour le reste du secteur, l'agence souligne l'extrême étroitesse de la marge de manoeuvre  dont disposent encore les banques nippones pour faire face à une éventuelle nouvelle secousse. 

La situation des banques japonaises se dégrade (La Tribune 22/5/98) 
  La banque japonaise Sumitomo Bank a annoncé jeudi avoir enregistré une perte avant impôt de 502,69 milliards de yens (22,31 milliards  de francs) pour l'exercice s'achevant en mars 1998, contre un bénéfice avant impôt de 68,08 milliards de yens (3 milliards de francs) un an  auparavant. La perte nette consolidée s'est élevée à 11 milliards de francs en mars 1998, contre un bénéfice de 1,51 milliard de francs un an  auparavant. Le groupe a justifié la très forte dégradation de ses comptes par un très important effort de provisionnement. Cette année, 
  Sumitomo Bank a couvert ses encours douteux à hauteur de 46,41 milliards de francs, selon son communiqué. La banque estime que cette  mesure devrait lui permettre de retrouver les bénéfices cette année. Elle table sur un résultat imposable de 170 milliards de yens (7,5  milliards de francs). La banque japonaise Sumitomo Bank a chiffré le montant de ses encours douteux - calculés selon les normes  comptables américaines - à 65,45 milliards de francs à la fin mars, en dépit de trois années de provisionnements massifs. Sumitomo Bank est  le premier établissement bancaire nippon à publier le montant de ses mauvaises dettes selon cette méthodologie, désormais obligatoire  pour toutes les grands banques de l'archipel. Sumitomo Bank souligne que son encours à risques est désormais provisionné à 85,6 %.  Même dégradation des comptes pour la banque japonaise Daiwa Bank qui a annoncé jeudi une perte consolidée avant impôts et éléments  extraordinaires de 142,5 milliards de yens (6,54 milliards de francs) lors de l'exercice clos fin mars, là encore en raison de lourdes provisions.  L'année précédente, sa perte avait été limitée à 5,87 milliards de yens (260 millions de francs). Grâce à la vente d'une partie de son  patrimoine boursier, Daiwa Bank est cependant parvenue à afficher un résultat net excédentaire de 561 millions de francs. Pour l'exercice en cours, Daiwa Bank prévoit de réaliser un bénéfice courant imposable de l'ordre de 1 milliard de francs. Le résultat net devrait être à  l'équilibre.  La fragilité du système bancaire japonais ne se limite pas à ces deux établissements. Hier, la Nippon Credit Bank (NCB) a dû demander le  rééchelonnement de sa dette subordonnée (218,2 milliards de yens) auprès des 22 compagnies d'assurance qui ont souscrit ses titres.  Cette demande porte sur 60 % de cette dette. Pour le reste, Nippon Credit Bank a demandé la transformation en dépôts à terme. NCB vise  un accord pour juin, mais les négociations risquent d'être dures, certains assureurs se montrant rétifs. 

Le japonais Yamaichi ferme ses portes (La Tribune, 31/3/98) 
Après un siècle d'activité, la maison de courtage japonaise Yamaichi Securities, déclarée en faillite en novembre 1997,  ferme aujourd'hui définitivement ses portes. Selon le ministère du Travail, 70 % des 8.200 employés de la société qui  cherchaient un nouvel emploi - sur un total de 10.000 - en ont trouvé un. 

JAPON + Sanwa Bank réduit sa présence à l'étranger (La Tribune, 5/5/98) 
Sanwa Bank projetterait de fermer dix-sept filiales et de réduire d'une dizaine de milliards de dollars (environ 60 milliards de francs) son portefeuille de crédits sur les marchés américain et européen dans les deux prochaines années. La banque ne conserverait dans ces pays que des activités de crédits aux PME ainsi que des activités sur  les marchés. Dans le même temps, elle envisagerait de muscler ses opérations en Asie en investissant 10 milliards  de yens dans la Siam Commercial Bank of Thailand et en tissant des alliances avec cinq autres banques de la  région. 

 Mise à jour : janvier 2000
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