"JAPON
- Le chômage dans l'archipel à son plus-haut depuis 1953"(La
Tribune, 29/4/98)
Le chômage japonais a brutalement augmenté en mars, à
3,9 % de la population active.
Le Premier ministre Hashimoto est rendu responsable par les Japonais
de la crise économique qui perdure.
A
Tokyo, Jacques Chirac évite d'aborder les sujets qui fâchent
(La Tribune, 29/4/98)
Les entreprises françaises peinent toujours à s'implanter
ou à vendre dans l'archipel.
Soucieux de ne pas aggraver une situation délicate, Jacques
Chirac n'a pas voulu demander publiquement au Japon d'ouvrir davantage
son marché.
.....Quinzième fournisseur. Fin 1997, la France n'était
que le douzième client et le quinzième fournisseur du Japon,
avec une part de marché de 1,72 %. Son déficit commercial
vis-à-vis de la deuxième puissance économique mondiale
s'est sensiblement creusé en un an : près de 24 milliards
de francs de déficit, contre 18 milliards fin 1996. Elle n'a consenti
au total que 1,9 % des investissements étrangers, contre 4,5 % au
Royaume-Uni, 5,5 % à l'Allemagne ou encore 31 % pour l'Amérique
du Nord... Ce que l'on résume dans l'entourage présidentiel
par un bel euphémisme : « Le rang de la France nous
paraît encore trop modeste ». D'autant que, voici plus de deux
ans, Jacques Chirac avait fixé pour objectif de « tripler
en dix ans nos parts de marché en Asie ». « Bien entendu,
cette initiative commence par le Japon », avait-il ajouté
en novembre 1996...
Les Japonais boudent le plan de relance (La Tribune, 28/4/98)
Les marchés financiers de Tokyo n'ont pas été
les seuls à bouder le plan de relance annoncé vendredi dernier
par le Premier ministre japonais, Ryutaro Hashimoto. D'après
un sondage publié hier par le quotidien Asahi Shimbun, 57 % des
Japonais souhaitent désormais que le chef du gouvernement
démissionne. 43 % des personnes interrogées n'accordent au
Premier ministre aucun crédit pour le plan de relance de près
de 800 milliards de francs. Selon l'Asahi Shimbun, certaines factions à
l'intérieur du PLD prépareraient déjà sa succession.
Au
Japon, Chirac vante les mérites d'un " euro fort " (La Tribune,
28/4/98)
Le président de la République était reçu
hier à Tokyo par les patrons du Keidanren, l'équivalent japonais
du
CNPF. Il a souligné que la monnaie unique « doit
être forte pour être crédible ».
Le Japon met son économie flageolante sous perfusion (La
Tribune, 27/4/98)
Tokyo va injecter quelque 770 milliards de francs sous forme d'investissements
publics et de baisses d'impôt direct. Le fait que ces dernières
ne soient pas permanentes mais limitées à deux ans engendre
un certain scepticisme.
Le ministre nippon du Plan voit des signes de reprise (La Tribune,
21/4/98)
Le ministre japonais du Plan Koji Omi décèle un début
d'amélioration de la situation économique. S'exprimant mardi
lors d'une conférence de presse, le patron de l'Agence de
planification économique (EPA) a observé en particulier la
progression mensuelle de 4,7 % (en données CVS) des ventes
au détail en mars à Tokyo et de 8,1 % à Osaka même
si, en glissement annuel, ces ventes accusent une chute de plus de
20 %. Mais il a expliqué qu'en mars 1997 les achats dans les grands
magasins avaient été exceptionnellement élevés,
en raison de l'augmentation de la TVA qui allait suivre en avril.
« Nous ne sommes absolument pas dans une spirale déflationniste
», a estimé le ministre.
Monnaie
- Les investisseurs se défient à nouveau du yen (La
Tribune, 21/4/98)
La monnaie japonaise a amplifié sa dérive hier, face
aux contradictions du G7.
Seule l'attente de la finalisation du plan de relance de Tokyo freine
sa rechute vers ses points bas de six ans.
La
chute des importations fait exploser l'excédent nippon (La
Tribune, 21/4/98)
L'excédent commercial japonais a enregistré en mars une
hausse de 56,5 % sur un an : c'est une nouvelle illustration de la faiblesse
de la consommation dans un archipel au bord de la récession.
Le gouverneur de la Banque du Japon a reconnu de « fortes »
pressions baissières sur l'économie nationale.
JAPON + Les provisions des banques sont de 30 % supérieures
aux prévisions (La Tribune, 20/4/98)
Les 19 plus grandes banques japonaises ont annoncé avoir provisionné
quelque 10.300 milliards de yens (environ 470 milliards de francs) de créances
douteuses à la fin de l'exercice clos le 31 mars 1998, soit 30 %
de plus que le montant cumulé annoncé en septembre dernier
(7.740 milliards de yens). La seule Bank of Tokyo Mitsubishi a provisionné
1.350 milliards de yens.
Le
G7 exhorte le Japon à activer la relance et les réformes
(La Tribune, 17/4/98)
La situation japonaise est le thème dominant du communiqué
de Washington
Le texte ne mentionne pas la possibilité d'une intervention
en faveur du yen
Le
G7 encourage fermement le Japon à poursuivre son effort
(La Tribune 16/4/98)
Tokyo est appelé à pérenniser sa stimulation budgétaire
Le G7 veut éviter une dépréciation excessive du
yen
JAPAN'S
SLUMP SEEN AS DRAG ON ASIAN AND WORLD ECONOMIES (United
States Information Service, 16/4/98)
G7 ministers urge Japan to take action
Tokyo conteste les prévisions du FMI (La Tribune 15/4/98)
Le gouvernement japonais a contesté hier la prévision
de croissance zéro rendue publique la veille par le Fonds monétaire
international (FMI) pour l'économie japonaise en 1998. Cette prévision
du FMI « est difficile à comprendre », a indiqué
le ministre des Finances Hikaru Matsunaga, en soulignant devant la presse
que le système financier nippon « était devenu plus
stable que par le passé ». Le FMI a estimé que la deuxième
économie mondiale devrait enregistrer une croissance zéro
pour l'année 1998. Le Premier ministre Ryutaro Hashimoto a annoncé
la semaine dernière un plan de relance centré sur un programme
de baisses d'impôts.
Hashimoto demande aux banques davantage d'efforts (La Tribune
15/4/98)
Le Premier ministre japonais Ryutaro Hashimoto a une nouvelle fois
demandé aux banques de procéder rapidement au nettoyage de
leurs bilans. « Les institutions financières japonaises doivent
se débarrasser de leurs mauvaises dettes aussi rapidement que possible
pour être prêtes à affronter le défi posé
par la création en rafale de super-groupes financiers aux Etats-Unis
», a-t-il expliqué. En dépit des provisions massives
passées depuis trois ans, les banques japonaises souffrent toujours
de l'importance des créances douteuses accumulées pendant
la vague spéculative de la fin des années 80.
Dai Ichi Kangyo Bank relève ses prévisions de pertes
(La Tribune, 14/4/98)
La grande banque commerciale japonaise Dai Ichi Kangyo Bank a relevé
de 90 milliards à 100 milliards de yens (4,6 milliards de
francs) sa prévision de pertes consolidées avant impôts
et éléments extraordinaires pour l'exercice achevé
fin mars. Son résultat net devrait être négatif
de 80 milliards de yens, au lieu des 50 milliards de yens attendus jusqu'ici.
Sumitomo a vendu 100 milliards de yens de créances douteuses
(La Tribune, 14/4/98)
La banque japonaise Sumitomo Bank a annoncé avoir bouclé
la vente d'un tranche de 100 milliards de yens (4,6 milliards de francs)
de créance douteuse avant la fin de son exercice achevé fin
mars. Ces encours avaient été contractés par
environ trois cents sociétés qui ont déposé
leur bilan ou qui connaissent des retards de plus de six mois sur leurs
remboursements.
Dissensions japonaises (La Tribune, 14/4/98)
Koichi Kato, le numéro deux du Parti libéral-démocrate
(PLD), au pouvoir au Japon, s'est déclaré opposé au
principe des réductions d'impôts annoncé la semaine
dernière par le Premier ministre Ryutaro Hashimoto (dont il est
pourtant un proche allié). « Il y a deux groupes au
PLD qui se font la guerre [sur ce sujet], a-t-il expliqué. Je suis
d'avis que les réductions d'impôts ne sont pas très
efficaces [...] S'agissant des prescriptions pour stimuler l'économie
japonaise, laissez-nous cela. Nous sommes mieux en mesure de juger
», a-t-il ajouté, critiquant implicitement les pressions exercées
par les Etats-Unis et le FMI.
Par ailleurs, selon des chiffres publiés hier, l'excédent
courant japonais a bondi en février de 97,1 % par rapport à
son niveau de 1997, pour atteindre 1.665,1 milliards de yens (environ 78
milliards de francs). Dans son rapport économique mensuel,
également publié lundi, la Banque du Japon a relevé
que la demande extérieure « ne devrait pas être assez
forte pour prévenir une dégradation de l'économie,
en raison des nouveaux ajustements en cours dans les économies asiatiques
», qui absorbent 40 % des exportations. En outre, les commandes de
biens d'équipement passées par les entreprises japonaises
du secteur privé ont baissé de 17,9 % en février par
rapport à leur niveau du même mois de 1997.
La Chine remplace le Japon en tant que leader économique en
Asie (Business Week par La Tribune, 14/4/98)
« Face à la crise asiatique, que fait le Japon ? Rien,
pour ainsi dire. Le Japon a ignoré tous les appels des Etats-Unis
et de ses partenaires asiatiques pour qu'il stimule la demande interne
et a préféré s'appuyer sur la faiblesse du yen pour
accroître ses exportations, ce qui souligne le caractère
mercantiliste de sa politique. Après avoir contribué à
provoquer la crise asiatique, la baisse du yen compromet les perspectives
de redressement. Les banques japonaises, qui ont des créances
substantielles en Asie, n'ont pas fait le moindre effort pour organiser
un rééchelonnement des dettes, laissant aux instituts
financiers américains le soin de faire ce travail. Le Japon a aussi
déçu avec son plan de déréglementation, qui
avance très lentement. La Chine se dégage comme
le principal leader économique de la région après
la crise. »
Et si le Japon s'effondrait ? (The Economist par La
Tribune, 14/4/98)
« Les craintes d'un effondrement pur et simple de l'économie
japonaise s'intensifient. On est tenté de croire qu'une récession
brutale pourrait être la seule chose susceptible de persuader le
gouvernement japonais de procéder à une véritable
déréglementation, ou de forcer son industrie à se
débarrasser de ses surcapacités ou encore de créer
un vent de « destruction créatrice », qui pourrait
redresser l'économie. [...] Une récession au Japon ne deait
pas affecter trop le reste du monde. Les cycles économiques
sont déconnectés. Au moment où l'Asie plongeait dans
le marasme, l'Amérique et la Grande-Bretagne étaient
en plein boom et les économies européennes et d'Amérique
latine s'accéléraient. »
Tokyo
invité à baisser massivement les impôts (La
Tribune, 8/4/98)
Stanley Fischer, numéro deux du FMI, a vivement engagé
les responsables nippons à baisser la fiscalité et
à réformer le secteur financier. L'OCDE doute ouvertement
de l'efficacité d'une baisse des impôts sur la croissance.
Le réveil salutaire des autorités économiques
japonaises (Financial Times, 7/4/98 par La Tribune)
« La capacité du Japon à décevoir même
les attentes les plus modestes ne doit pas être sous-estimée.
Il y a cependant des signes selon lesquels on commence à prendre
la mesure de l'urgence de sa situation économique. Les discussions
sur d'éventuelles hausses d'impôts, longtemps taboues,
ont grimpé dans l'ordre des priorités, alors que l'augmentation
des dépenses publiques de 8.000 milliards de yens (368 milliards
de francs) [...] dans le programme de relance se situerait confortablement
au-dessus des prévisions. Le plus encourageant, ce sont les commentaires
du nouveau gouverneur de la Banque du Japon, Masa Hayami. Leur contenu
mérite d'être noté : reconnaissance que la croissance
est désormais une priorité plus importante que l'amélioration
des finances publiques, un engagement à utiliser la politique monétaire
pour parvenir à cette fin et une vision robuste de la déréglementation.
On est également intrigué par le fait de savoir si cela
représente le début d'une nouvelle ère, plus activiste,
pour la Banque du Japon, longtemps le parent pauvre du ministère
des Finances. Il faut certainement le souhaiter. »
La Banque du Japon monte au créneau (La Tribune, 7/4/98)
Après le président de Sony s'inquiétant, la semaine
dernière, de voir l'économie nippone « au bord du gouffre
», c'est au tour du nouveau gouverneur de la Banque du Japon
(BOJ), Masaru Hayami, qui a mis en cause publiquement les orientations
de la politique japonaise, appelant à de rapides et radicales baisses
d'im- pôts pour relancer l'économie. « Je m'attends
à des allégements d'impôts permanents, et j'espère
voir une baisse de l'impôt sur les sociétés et des
dépenses publiques plus ef- ficaces », a-t-il déclaré
dans une interview accordée au Financial Times. Selon Masaru
Hayami, l'urgence impose désormais de faire passer le redressement
des finances publiques au second plan au profit de la relance. Un
avis partagé par le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce,
Osamu Watanabe, qui a appelé hier à de nouvelles étapes
pour « revitaliser l'économie ». Réunis
à Bâle, les banquiers centraux du G10 ont eux aussi «
souhaité que des décisions soient rapidement prises »
pour régénérer la croissance et surmonter les
difficultés dans la sphère financière ».
Le
Japon refuse de croire au naufrage (Libération, 7/4/98)
Le Premier ministre a promis un «vrai» plan de relance
économique. Le Japon détient 40% de l'épargne
des pays industrialisés, ce qui en fait le premier créancier
de la planète.
La
Bourse de Tokyo commence mal l'année financière (Financial
Times, 3/4/98 par La Tribune)
« Le Japon a entamé, hier, une nouvelle année financière
dans un climat défavorable avec une série d'annonces en forme
d'avertissement concernant les profits d'entreprises, une chute des indices
boursiers, des marchés d'obligations et du yen. Daiichi Corporation,
une institution non bancaire, s'est effondrée avec un montant de
dettes estimé à 3,11 milliards de dollars (405 milliards
de yens, soit 20 milliards de francs). Cette société, une
filiale de Daiichi Real Estate, a indiqué que le total de
ses avoirs à la fin de l'année fiscale 1997, s'élevait
à 350 milliards de yens. Cette situation dramatique fait craindre
que, dans les mois à venir, des faillites bancaires puissent toucher
l'ensemble du secteur. Les actions en Bourse des valeurs bancaires,
qui pourraient être frappées par cette spirale, chutaient
de 4,5 %, hier. [...] Le marché a également été
marqué par les prévisions de profits de Nissan, groupe
automobile, de Marubeni, société commerciale, et de Shimizu,
l'un des principaux groupes de construction. Ces trois sociétés
uffrent d'importantes pertes financières sur leurs participations
en actions japonaises. [...] Shimizu a indiqué qu'il enregistrerait
une perte exceptionnelle de 67,2 milliards de yens (environ 3,3 milliards
de francs). [...] Nissan devrait procéder au proonnement de 50,5
milliards de yens pour couvrir ses pertes financières sur
les marchés. [...] James McGinnis, analyste bancaire à la
Dresdner Kleinwort Benson, indiquait : " Je pense qu'avec ce qui
est arrivé, hier, nous ne sommes juste qu'au début "
L'économie
du Japon " au bord du gouffre " (La Tribune, 2/4/98)
C'est le diagnostic du « chairman » de Sony après
un rapport de la Banque du Japon. Celle-ci fait état d'un effondrement
de la confiance et de l'investissement. Une chute brutale de l'indice de
confiance des entreprises, un investissement en baisse de 10 % cette année,
telles sont les conclusions du rapport trimestriel de la Banque du
Japon publié hier. Un document accablant qui a fait sortir le
président du conseil d'administration de Sony de sa réserve.
Selon Norio Ohga, « l'économie japonaise est au bord du
gouffre » et « le pays pourrait entrer dans une longue spirale
de déflation aux conséquences néfastes pour l'économie
mondiale ». La récession nippone est d'autant plus inquiétante
que la crédibilité de la politique économique est
nulle : le pouvoir en place à Tokyo, loin de se réformer,
paraît totalement bloqué. Le Premier ministre, Ryutaro Hashimoto,
risque de se voir demander des comptes lors du sommet Europe-Asie
qui s'ouvre aujourd'hui à Londres. Hier, la Bourse de Tokyo
a chuté de 3,3 % tandis que le yen atteignait 134 pour un dollar.
Le
Japon se décrédibilise avant le sommet Europe-Asie (La
Tribune, 2/4/98)
Malgré ses efforts, le Premier ministre, Ryutaro Hashimoto,
aura du mal à convaincre ses homologues européens qu'il a
la situation en main. Hier, la cacophonie nippone à propos de la
relance, des baisses d'impôts et de la politique monétaire
a atteint un paroxysme.
Standard
& Poor's prévoit de lourdes pertes sur l'Asie pour les banques
nippones (La Tribune, 1/4/98)
Standard & Poor's chiffre à 72 milliards de francs leurs
pertes latentes dans la région. Le Parlement japonais a voté
hier la loi visant à réinjecter plus de 600 milliards de
francs dans le secteur bancaire. Les banques ont gommé l'impact
de la baisse des marchés sur la valeur de leur portefeuille d'actions.