Japon
Archives d'octobre 98


Des pressions nouvelles se font sentir au Japon, a estimé le gouverneur de la Banque du Japon Masaru Hayami, qui ne voit toujours "pas de signes clairs de reprise" de l'économie japonaise sept ans après l'éclatement de la vague spéculative de la fin des années 80. La presse nippone estime ce matin que la production des constructeurs automobiles japonais en Asie pourrait chuter cette année de 60 à 80% par rapport à une année 1997 déjà très perturbée. (Les Echos, 29/10/98)   Les principaux indicateurs japonais 

Le Japon traverse une profonde récession, selon l'OCDE (La Tribune, 29/10/98) 
L'Organisation estime que le PIB japonais se contractera de 2,6 % cette année. 
 Le produit intérieur brut japonais se contractera de 2,6 % cette année et ne connaîtra au mieux qu'une stagnation l'an prochain (+ 0,2 %). Pendant ce temps, la consommation et l'investissement continueront de reculer et le chômage progressera faute de mesures suffisantes de la part du gouvernement de Tokyo. Telles sont les très sévères conclusions de l'étude annuelle de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques sur le Japon publiée hier à Paris. « La situation de l'économie japonaise n'est pas bonne et nous ne pouvons pronostiquer qu'une très modeste reprise [l'an prochain] », a résumé Yutaka Imai, chef de division au département économique de l'OCDE. Pour les auteurs de l'étude annuelle, « les perspectives à moyen terme ne sont pas très excitantes ». En outre, les performances de l'économie japonaise pourraient être plus mauvaises encore si la crise dans le reste de l'Asie et sur les autres marchés émergents devait s'aggraver, si le système bancaire devait encaisser de nouveaux chocs, ou encore si les mesures de stimulation fiscale n'avaient pas l'effet escompté. Recadrage des plans de relance. « Pour restaurer la confiance et permettre une reprise vigoureuse et durable, il est urgent de mettre en place des mesures  cohérentes et crédibles », avertit le rapport de l'OCDE, et ce dans trois domaines : le redressement du système bancaire, la stimulation de la demande et une série de réformes structurelles. La loi récente ayant permis le déblocage de 60.000 milliards de yens (environ 2.820 milliards de francs) en faveur des banques n'est pas suffisante, estiment les experts du Château de la Muette. Ils considèrent comme impératif de doter la nouvelle  agence de surveillance financière (Financial Supervisory Agency) de moyens et d'effectifs suffisants pour  procéder à une restructuration en profondeur du secteur : « Une rationalisation en profondeur et de substantielles [fermetures de banques] sont cruciales afin de ramener les marges à des niveaux permettant aux banques saines de retrouver pleinement leur fonction de création de crédit », suggère l'OCDE. L'organisation plaide également en faveur d'un recadrage des plans de relance, soulignant que les retombées des grands projets d'infrastructure sont souvent surestimées. De surcroît, « retarder l'inévitable amaigrissement du   secteur du BTP ne peut pas être considéré comme un bon usage de fonds publics qui sont rares ». S'agissant des mesures structurelles, elles devraient porter en priorité sur la déréglementation de secteurs tels que les  télécommunications et la production d'électricité. Vieillissement de la population et montée du chômage obligent, il serait par ailleurs « prudent » de réexaminer le système de protection sociale. 

Tokyo amorce le sauvetage de ses banques (La Tribune, 26/10/98) 
 Le Japon nationalise la Long Term Credit Bank of Japan en quasi-faillite. Tokyo a lancé son plan d'assainissement du secteur bancaire par la nationalisation, vendredi, de la banque LTCB, une première depuis la guerre. Mais les faiblesses du secteur financier et de l'économie japonaise sont loin d'être réglées. La décision de nationaliser la LTCB, via un prêt de 140 milliards de francs, enclenche le plan de sauvetage
 bancaire nippon.  Sans lever certaines inquiétudes. La banque Daiwa, mal en point, met fin à ses activités à l'étranger
...
Le rapport d'audit de l'agence de supervision bancaire japonaise révèle que le montant des engagements à risques de la LTCB atteint 190
  milliards de francs, soit le double du montant annoncé fin août par sa direction. On comprend mieux dès lors l'ampleur du plan bancaire
  voté par la Diète, dont le montant avait été préalablement doublé pour atteindre 60.000 milliards de yens (2.800 milliards de francs), dont
  18.000 milliards destinés à garantir les déposants des établissements en faillite. S'ajoutent à cela 17.000 milliards affectés à la nationalisation
  des banques insolvables et 25.000 milliards pour réinjecter des capitaux propres dans les établissements fragiles mais encore sains.
  C'est la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale que le Japon décide de nationaliser une de ses banques, qui figure, qui
  plus est, parmi les dix-huit principaux établissements locaux. Et ce, même si la LTCB, qui a occupé une place de premier ordre dans le
  financement de la reconstruction du pays au lendemain de la guerre, avait vu son rôle depuis plusieurs années décliner, au point d'être
  accusée par ses détracteurs de ne plus être devenue qu'un véhicule de financement de certains partis politiques, notamment du PLD (Parti
  libéral- démocrate) au pouvoir. Ce dernier a d'ailleurs tenté, en vain, de n'obtenir qu'un simple renflouement la LTCB par des fonds publics.
...

Un ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances japonais pilotera l'assainissement du secteur financier de l'Archipel, a annoncé le
Premier ministre nippon, Keizo Obuchi. Ce plan d'assainissement, qui entre en vigueur demain, prévoit la mise en place d'une commission
indépendante composée de cinq membres, qui sera chargée de déterminer le destin des banques les plus fragiles de l'archipel en coordination
avec le ministère des Finances. Elles seront soit liquidées, soit nationalisées, soit adossées à une "banque relais". 
Le rapport du gouvernement japonais sur la restructuration financière nippone (Les Echos, 22/10/98) 

La nouvelle loi bancaire japonaise suscite des controverses (Asahi Shimbun par La Tribune, 15/10/98) 
« La loi qui ouvrirait la voie à l'utilisation de fonds publics pour soutenir les banques en difficulté, mais toujours solvables, pourrait bien se  transformer en une arme à double tranchant pour l'économie japonaise. [...] Avec des banques en meilleure santé, le gouvernement espère  que l'actuel « credit crunch » s'atténuera et que l'état de l'économie pourra s'améliorer. Mais ses opposants estiment que la loi pourrait  avoir l'effet inverse. le pourrait conduire certaines banques à mentir à propos de leur situation financière. D'autres pourraient pratiquer une  politique de crédit plus rigoureuse encore - rendant la vie des entreprises encore plus difficile - afin d'accroître leur capital. » 

Le plan japonais pour les banques difficile à mettre en oeuvre (Financial Times par La Tribune, 15/10/98)
  « Lorsque Keizo Obuchi, Premier ministre du Japon, a fait son coup de théâtre en faisant approuver par le Parlement un programme  colossal de 504 milliards de dollars destinés à restructurer les banques, le monde entier a applaudi. Enfin, le Japon semble s'occuper  sérieusement de la crise bancaire qui a menacé de faire exploser son système financier, de plonger l'économie dans la récession et d'affaiblir  sa base industrielle. Mais cet optimisme est peut-être prématuré. Le Parti libéral démocrate a fait des progrès depuis que Keizo Obuchi est  devenu Premier ministre il y a trois mois. A l'époque, le parti se trouvait dans un état de négation totale sur l'économie. " La bonne  nouvelle est le montant et l'envergure du plan ", dit James Fiorillo, analyste chez ING Baring à Tokyo. Mais il n'est pas du tout sûr qu'un tel  schéma puisse marcher. Le plus grand danger est que le gouvernement mette cet argent à la disposition des banques, et qu'elles décident  de ne pas l'utiliser. Le programme est en effet volontaire, les banques peuvent dire non. Non qu'elles n'aient pas besoin de fonds - les  mauvaises créances totalisent plus de 87.000 milliards de yens - mais les dirigeants n'aimeront pas forcément les conditions attachées à ces  crédits, qui pourront aller jusqu'à entraîner leur démission. »

Les créances douteuses des banques japonaises atteignent 840 milliards de dollars, a révélé le Premier ministre nippon Keizo Obuchi. Parallèlement, la Banque centrale japonaise a estimé que les 18 grandes banques nippones devraient demander leur recapitalisation simultanément, car le niveau de leurs fonds propres immédiatement mobilisables pour provisionner sur des mauvaises créances est "excessivement bas". Les risques encourus par les banques japonaises au titre de la crise asiatique  (Les Echos, 15/10/98) 

Les défaillances d'entreprises au Japon ont progressé de 17,9% en septembre par rapport au même mois de 1997, selon la société d'analyse crédit Teikoku Databank. Il s'agit de la seizième hausse mensuelle consécutive. Les passifs en jeu ont simultanément augmenté de 370,9% pour atteindre 25,3 milliards de dollars, un montant record. (Les Echos, 14/10/98) 

La réforme bancaire nippone est adoptée, les députés nippons ayant voté ce matin en faveur du dernier projet de loi intégré dans le second volet du plan d'assainissement des banques du pays. La Bourse de Tokyo a néanmoins perdu 2,3% en clôture, tandis que le yen reperdait du terrain face au dollar à 118,79 yens pour un dollar ce matin, contre 118,20 yens hier soir : les investisseurs évaluent en effet prudemment le contenu du projet de loi, qui prévoit de créer un gigantesque fonds de recapitalisation doté d'environ 50.000 milliards de yens, soit 2.150 milliards de francs (lire "Les Echos" du jour). Cette aide publique équivaut à 10% du PIB nippon et serait financée par de la création monétaire. Le texte de loi doit encore être présenté à la chambre haute d'ici à la fin de la session parlementaire, qui se termine vendredi. La presse japonaise estime qu'il devrait être adopté sans difficulté. (Les Echos, 13/10/98) 
L'évolution du Nikkei à Tokyo depuis trois mois 

La hausse du yen va aggraver la situation économique nippone, selon Jeffrey Sachs (La Tribune, 13/10/98) 
L'économiste américain Jeffrey Sachs a estimé hier à Singapour que la hausse rapide du yen face au dollar américain était « trop forte » et  injustifiée, ajoutant que cette appréciation du yen allait aggraver les problèmes économiques du Japon. Lundi soir sur les places  asiatiques, le billet vert cotait 117,40 yens après avoir évolué autour de 115 yens en début de journée (il y a une semaine, il était encore sur  les niveaux de 130 pour un dollar). « A 115 pour un dollar, je crois que la déflation se poursuivra au Japon, je crois que les restrictions  auxquelles les exportateurs auront à faire face seront réelles, et je crois que le problème des banques sera plus grave que si le yen était à  130 ou 140 », a déclaré Jeffrey Sachs au cours d'une conférence de presse en marge d'un séminaire Forum économique mondial sur  l'économie de l'Asie de l'Est. « Il est difficile de croire que la récession va se terminer avec un yen plus fort », a ajouté l'économiste  américain avant de préconiser que la chute de la monnaie soit assortie d'importantes injections de fonds public dans les banques  japonaises. 

Banques japonaises : le Parlement adopte huit projets de loi (Les Echos, 12/10/98) 
La Bourse de Tokyo a clôturé en hausse de 5,2% à 13.555,01 points, encouragée par l'adoption définitive par la chambre haute du Parlement japonais d'un premier train de huit projets de lois pour l'assainissement des banques nippones défaillantes. Ces huit textes, adoptés il y a dix jours par la chambre basse, ont donc maintenant force de loi. Ces établissements seront nationalisés et leurs actifs sains vendus à d'autres banques qui pourront bénéficier de fonds publics. En vertu des textes adoptés, les mauvaises créances des banques seront confiées à un organisme liquidateur unique, calqué sur la Resolution Trust Corporation, mise en place aux Etats-Unis en 1989 au moment de la crise des Caisses d'épargne. Il est également prévu de retirer au puissant ministère des Finances, jugé responsable d'une bonne partie du désastre actuel, ses attributions en matière bancaire. Cette fonction sera confiée à partir de janvier 2000 à une nouvelle agence gouvernementale indépendante. La première banque à subir ce traitement devrait être la LTCB, au bord du dépôt de bilan depuis des mois. 
D'autres textes sur l'assainissement des banques japonaises sont encore examinés par la chambre basse. Ils prévoient la mise en place d'un mécanisme pour consolider les banques saines mais fragiles. Ces textes n'ont cependant pas encore reçu l'assentiment de la principale formation de l'opposition non-communiste, le Parti démocratique. Le Premier ministre Keizo Obuchi a néanmoins indiqué qu'il comptait rencontrer dès aujourd'hui les responsables de l'opposition pour trouver un compromis sur ces textes. Par ailleurs, la Bourse de Tokyo a également profité de l'annonce d'un projet préparé par le Parti libéral-démocratique au pouvoir pour recapitaliser les banques nippones. Ce plan totalise la somme colossale de 430 milliards de dollars. 
Les principaux indicateurs japonais 
Les risques encourus par les banques japonaises au titre de la crise asiatique 
Le rapport du gouvernement japonais sur la restructuration financière nippone 
L'évolution du Nikkei à Tokyo depuis trois mois 

L'économie japonaise pourrait se contracter à nouveau, selon l'EPA (La Tribune, 12/10/98) 
L'économie japonaise pourrait se contracter pour la troisième année consécutive, pendant l'exercice s'achevant fin mars 2000, a indiqué  dimanche le chef de l'Agence de planification économique (EPA), Taichi Sakaiya. Dans une déclaration à la télévision, le chef de l'agence a  affirmé qu'il y avait « une très grande crainte » que le PIB ne se contracte de nouveau lors du prochain exercice fiscal. Au cours de l'année  écoulée, l'économie nippone a reculé de 0,7 %. Le gouvernement japonais a officiellement revu la semaine dernière son objectif de  croissance pour l'année fiscale en cours (s'achevant fin mars) et table désormais sur une baisse du produit intérieur brut de l'archipel de 1,8  % alors qu'il prévoyait jusqu'ici une hausse de 1,9 %. La deuxième économie mondiale, longtemps louée pour son dynamisme, n'a jamais  connu une récession s'étalant sur deux ans. 

Pertes sévères au Japon (La Tribune, 9/10/98) 
Le contexte nippon est tel que les résultats sont désastreux. Et pourraient être encore pires.
  Le Japon est à genoux. Après de nombreuses tentatives pour redresser la barre, les autorités japonaises prennent peu à peu conscience  de l'ampleur des dégâts tant en matière économique que technologique. Sur le front technologique, le Japon a clairement raté le virage du  XXIe siècle dans le domaine de la téléphonie mobile, du multimédia, etc. Le taux d'équipement des ménages en ordinateur personnel est,  ainsi, très faible comparé aux taux américains ou européens. Sur le plan économique, les autorités japonaises ont trop longtemps couvert la  défaillance des banques contrairement aux Etats-Unis qui n'ont pas hésité à tailler dans le vif à la fin des années 80. Comble d'ironie, la  Bourse salue, aujourd'hui, la moindre faillite bancaire considérant que c'est un pas positif en faveur de la purge tant nécessaire au marché. 
  Addition salée. La forte chute de l'indice Nikkei 225 (- 20,6 % en francs), fortement pondéré en valeurs financières, n'a donc rien d'étonnant.  Le plongeon de quelques Sicav Japon est toutefois excessif. CPR Mobi Japon accuse ainsi une chute de 27,3 % depuis janvier, Partner  Japon (La Mondiale) de 23,1 % et Nippon GAN de 23,16 %. L'addition commence à devenir salée, signe que le facteur temps ne peut pas  toujours constituer une excuse pour les mauvais gestionnaires. 
  Les Sicav mixtes s'en tirent un peu mieux. Japacic et France Pacific ont, ainsi, longtemps fait illusion grâce aux 50 % de valeurs françaises  dans leurs portefeuilles. Paris ayant quasiment annulé sa hausse du début d'année, les deux Sicav plongent naturellement dans le rouge.  Dès lors, la seule bonne surprise est à mettre au crédit de Nouvelle Croissance Japon (Banque du Louvre), une Sicav axée sur les petites  valeurs. Le concept semble à priori un peu fou mais sa gérante, Myriam Van Lang, y connaît pourtant une bien meilleure fortune qu'avec  Nippon GAN. S'éloigner des grandes valeurs de l'indice est aussi le pari tenté par la Société Générale avec SG Japon Opportunités. Cette  Sicav est axée sur les valeurs en retournement. A priori, là aussi, le concept prêterait presque à sourire compte tenu de la situation  économique mais ce serait oublier un peu vite que le problème nippon se situe surtout au niveau des valeurs financières, immobilières et  de construction. Quelques grandes exportatrices demeurent attractives ainsi que les petites PME. 
  Au début de l'année, bon nombre de gestionnaires interrogés assuraient vouloir chercher leur salut dans la diversification pour éviter la  baisse. Dans les faits, bien peu l'ont fait. Beaucoup sont restés collés aux indices, confirmant ainsi l'impression qui prévalait depuis  quelques années sur ce secteur, à savoir que les Français manquaient cruellement de bons gérants « Japon ». Et les résultats sont pires  encore lorsqu'ils s'installent sur place. La gestion d'Indosuez n'a jamais été aussi médiocre que depuis que son gérant vedette s'est installé  à Tokyo. 
  Pour bon nombre d'experts, la chute de Tokyo n'est pas terminée. Les plus pessimistes tablent sur un indice Nikkei en dessous des 10.000  points pour la fin d'année. Même si ce chiffre paraît exagéré, la médiocrité des gérants français depuis le début de l'année incite à éviter  leurs Sicav pour l'instant. 

Le plan de relance japonais pourrait atteindre 1200 milliards de francs (La Tribune, 8/10/98) 
L'agence de planification économique a confirmé hier que la récession atteindrait 1,8 % lors de l'année fiscale en cours. Les autorités préparent de nouvelles mesures de relance pour un montant total de 30.000 milliards de yens.
Pour la première fois depuis le choc pétrolier en 1974, l'Agence gouvernementale de planification économique (EPA), contrainte de  réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour l'année fiscale en cours (jusqu'à fin mars), prévoit une contraction de l'économie de  1,8 % au lieu des 1,9 % de progression de la croissance du PIB. La nouvelle n'a pas provoqué de surprise, car le nouveau directeur de  l'Agence de planification économique, Taichi Sakaya, avait annoncé la couleur dès sa prise de fonction début août, précisant que le  gouvernement se devait désormais de présenter un tableau de la situation plus proche de la réalité. 
  Ces derniers jours, les marchés se sont également faits à l'idée que l'impact de l'impressionnant « paquet » de relance de 16.600 milliards de  yens (674 milliards de francs), adopté en avril, resterait bien en deçà des espoirs nourris depuis six mois. Les autorités s'apprêtent à lancer  une opération de plus grande envergure. Dès son arrivée au pouvoir, le chef du gouvernement, Keizo Obuchi, s'est engagé sur de  nouveaux allégements fiscaux à hauteur de 4.000 milliards de yens (162 milliards) pour les particuliers et de 3.000 milliards pour les sociétés,  à quoi viendraient s'ajouter 10.000 milliards de dépenses publiques. Mais pour être certain que l'économie bénéficie de 10.000 milliards «  d'eau pure » (c'est ainsi que l'on traduit en japonais les dépenses effectives), il faudrait accroître considérablement l'enveloppe globale,  pour atteindre 20 à 30.000 milliards de yens (1.200 milliards). 
  Décalage. Selon Kaoru Yosano, ministre du Miti (ministère de l'Industrie et du Commerce extérieur), une étude réalisée par son  administration montre que la capacité de production dont dispose le pays dépasse de 18 à 20.000 milliards de yens la demande, et que le  programme lancé en avril est loin d'avoir comblé l'écart. Le fait est que les plans de relance annoncés comportent une importante  proportion de dépenses à caractère aléatoire. Certaines sont imputées aux collectivités locales sur une base volontaire. D'autres  correspondent à des dépenses de travaux publics déjà inscrites dans le budget initial. D'où le décalage entre le volume toujours  impressionnant des mesures annoncées et le niveau réel d'« eau pure ». 
  Mais le subterfuge ne fonctionne plus, d'autant que les acteurs de l'économie se trouvent confrontés aux dures réalités du rationnement  du crédit. Pour cette raison, le nouveau programme de relance prévoit de pousser les institutions financières à accorder des financements  aux PME, et envisage de prendre des mesures contre le chômage. Dépourvu d'instruments de contrainte, le gouvernement compte sur la  bonne volonté des administrations locales, des entreprises et des institutions financières. 

Le taux de chômage au Japon, qui avait connu une précaire embellie en juillet, a retrouvé en août ses plus hauts niveaux historiques, à 4,3% de la population active, a annoncé l'agence gouvernementale de gestion et de coordination. Ce taux, identique à celui de mai et juin, est le plus élevé jamais recensé dans l'archipel depuis que l'agence a commencé à compiler des statistiques sur le chômage (en 1953). En juillet, ce taux était retombé à 4,1%. Le nombre de chômeurs a de surcroît atteint un nouveau record, avec 2,97 millions de personnes, soit une hausse de 660.000 personnes sur un an. Les Echos, 2/10/98) 

La conjoncture nippone déprime un peu plus le Nikkei (Les Echos, 1/10/98) 
Confronté à ces mauvais chiffres, le gouvernement japonais s'apprêterait à réviser son objectif de croissance pour l'année en cours. Selon la presse nippone, Tokyo pourrait désormais tabler sur une contraction de 1,8% du PIB japonais. Hier soir, le FMI estimait dans son rapport sur les perspectives de l'économie mondiale que le Japon subirait une contraction de 2,5% de son PIB cette année, suivie d'une expansion de seulement 0,5% en 1999. L'an dernier, la croissance nippone était encore positive de 0,8%. 

Les principaux indicateurs japonais 
Le plan de relance présenté par le gouvernement japonais fin avril 
 

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Mise à jour :  octobre  1998       Retour à la page d'accueil