Le Kazakhstan

Politique étrangère

Problèmes transnationaux

Les frontières en Mer Caspienne ne sont pas encore définitivement arrêtées entre l’Azerbaïdjan, l’Iran, le K., la Russie et le Turkménistan.

Stupéfiants :
· la culture de surfaces importantes de cannabis et, en moindre mesure, de pavot (pour l’opium) et d’éphédra (pour l’éphédrone) ;
· un programme gouvernemental trop timide d’éradication de ces cultures ;
· l’approvisionnement en cannabis des consommateurs de la CEI ;
· l’utilisation du pays comme voie de passage des stupéfiants de l’Asie du Sud Est vers la Russie, l’Amérique du Nord et l’Europe Occidentale ;
le développement du nombre de drogués utilisant l’héroïne.
Le Kazakhstan entretient des relations diplomatiques notamment avec les pays suivants :
Australie, Afghanistan, Arménie, Autriche, Chine, Cuba, Egypte, France, Géorgie, Allemagne, Grande Bretagne, Hongrie, Inde, Indonésie, Iran, Italie, Espagne, Japon, Israël, Kirghizstan, Koweït, Libye, Mexique, Mongolie, Emirats Arabes Unis, Oman, Pakistan, Palestine, Roumanie, le Vatican, Corée du Nord, Suisse, Suède, Tadjikistan, Turquie, Russie, Etats-Unis, Ouzbékistan, Ukraine, Finlande…

Le K. est membre de la Confédération des Etats Indépendants, CEI, et de l'Union centrasiatique.
Kazakhstan est membre de nombreuses organisations internationales : Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), Organisation des Nations Unies (ONU) et de la plupart de ses branches spécialisées (FAO, UNCTAD, UNESCO, UNIDO,..),Organisation internationale du commerce (observateur).Fond Monétaire International (FMI), Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), Banque asiatique de développement (BAsD), Organisation de la Conférence Islamique (OCI), Organisation mondiale de la santé, Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique. En 1995, le K. adhère au Partenariat pour la paix de l'OTAN,
Le K. est également membre (ou observateur) des organisations internationales suivantes (sigles anglais):, CCC, , EAPC, , ECE, , , IAEA, , ICAO, IDA, IDB, IFAD, IFC, ILO, IMF, IMO, Intelsat, Interpol, IOC, IOM (observateur), ISO, ITU, NAM (observateur), OAS (observateur), , OPCW, PFP, , , , , UPU, WFTU, WIPO, WMO, WToO,
Organisation pour la Coopération Economique (OCE, avec :Afghanistan, Azerbaïdjan, pays d’Asie Centrale, Iran, Pakistan et Turquie. En 1992, le Kazakhstan signe un accord de coopération technique avec l’Union Européenne (UE) dotée de sa représentation à Almaty.
Un traité créant un espace économique (libre circulation des biens, services, capitaux, travail, dispositions monétaires, budgétaires, fiscales et douanières…) commun entre les républiques du Kazakhstan, de Kirghisie et d’Oubékistan a été signé à Cholpon-Ata le 30 avril 1994, pour une période s’étendant jusqu’en 2000 et automatiquement reconductible, sauf dénonciation, par périodes successives de cinq ans.

Une Union douanière, créée en janvier 1995, a instauré un tarif douanier commun entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, rejoints en avril 1996 par le Kirghizstan.
 

Les relations du K. avec la Russie

Le Kazakhstan (plus de 6.000 km de frontières communes) est l'Etat qui a subi la plus forte russification : 5,25 M de Russes vivent dans le nord du pays où ils se sont concentrés après l’indépendance, ce qui pourrait faire craindre un risque de sécession de ces territoires, la place du russe comme langue de communication. Ce qui explique qu’après l’indépendance, les relations soient restées très étroites sur le plan politique (place dans la CEI, concession de la base de Baïkonour…). La balance commerciale du K. avec la Russie, son premier fournisseur (en 1999, près de la moitié des importations du K. en proviennent) est déficitaire. La Russie en fait un moyen de pression pour entrer dans le capital des entreprises kazakh, imposer ses compagnies dans les grands projets pétroliers et ses oléoducs comme ses vues sur le statut de la mer Caspienne.

Les relations du K. avec la Chine
Le Kazakhstan a environ 1.500 km de frontières communes avec la Chine et entretient des relations délicates avec ce grand voisin. D’un côté, des problèmes de délimitation de frontières (les Chinois n’ayant jamais reconnu les " traités inégaux " donnant le Sémiretchié et le bassin inférieur de l'Ili à la Russie) et le soupçon de complicité avec les Ouïgours du Xianjiang (210 000 Ouïgours vivent au K., tandis que 1 M de Kazakhs sont installés dans cette région autonome chinoise). De l’autre, des craintes éprouvées à l’égard des expériences nucléaires chinoises de Lob Nor (mesurables à Almaty) et d’une émigration subreptice.
Les relations se sont normalisées grâce aux visites entre responsables (1), au choix de Kasimjomart Tokaev (2), aux risques de dérive terroriste ouïgour au K. et enfin et surtout, au souci de maintenir de bonnes relations avec un voisin puissant. Des accords sont signés en 1995 et 1996 (non-intervention dans les affaires intérieures), accord sur le tracé des frontières d’avril 1996, Shanghaï (une vingtaine de km restent à préciser), accord de démilitarisation entre la Chine et ses voisins ex-soviétiques d’avril 1996, Moscou (réduit les troupes aux frontière - 7.300 km- à 260.000).
La coopération militaire sino-kazakh aurait permis de renforcer la flotte des garde-frontières sur la Caspienne.
La coopération pétrolière est intense. Le 4 juin 1997, la Compagnie nationale chinoise du pétrole, CNPC signe un contrat 4 G$ sur 20 ans pour l’exploitation des gisements de Janajol, Kenguiev 1 et 2 (N-O du K.) qu’un oléoduc de 3.000 km (3,5 G$) pourrait relier au Xinjiang. Le 25 septembre 1997, un contrat d'extraction pétrolière sur le champ d'Ouzen (1,3 G$ jusqu'en 2002) est signé par Li Peng. Sont écartés Amoco et le consortium américano-malaisien (UNOCAL/PETRONAS).
Les vols sont quotidiens entre Almaty et la capitale du Xinjiang, Urumqi.

1) Nazarbaïev à Pékin en octobre 1993, puis en septembre 1995 ; Li Peng à Almaty en avril 1994, Jiang Zemin en juillet 1996, Chi Haotian, Ministre chinois de la Défense et Vice-Président du Conseil suprême des armées à Almaty du 12 au 16 juin 1997.
2) ancien secrétaire de l'Ambassade soviétique à Pékin de 1985 à 1991, sinologue et bon sinophone
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En octobre 1992, lors de la 47è session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président Nazarbaïev appelle la création d’une Conférence pour la coopération et les mesures de confiance en Asie (CCCMA). Une série de réunions ont lieu en 1993 et 1994, impliquant la plupart des pays d’Asie du Sud-Est ainsi que la Ligue Arabe. L’idée de lancer une institution similaire à l’OSCE semble prématurée, mais son expérience ainsi que celle de l’ASEAN est déclarée utile. Les questions à traiter : la non-prolifération nucléaire (concerne : Chine, Inde, Pakistan et Israël), les armements conventionnels, les aspects économiques et écologiques de la sécurité, la coopération humanitaire, la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, les politiques d’immigration….

Dans ce sens, plusieurs accords ont été signés dans le domaine militaire entre le K., la Chine, la Kirghizie, la Fédération de Russie et le Tadjikistan :
- L’Accord sur l’établissement de la confiance en matière de défense dans la régions des frontières, signé le 26 avril 1996 à Shanghai;
- L’Accord sur la réduction mutuelle des armements dans la régions des frontières, signé le 24 avril 1997 à Moscou;
- L’Accord de sécurité et de coopération, signé le    à  ;
 
L’Accord de sécurité et de coopération, signé le    à  ; (ASRC 1998-1999), confirmant l’importance des deux accords précités, introduit le rôle significatif de la coopération économique dans le renforcement de la paix et de la stabilité régionale et note l’influence grandissante des structures de coordination multilatérale et de coopération en Asie centrale, notamment dans le domaine de la sécurité.
 L’Accord évoque positivement l’initiative d’une zone dénucléarisée dans cette région, décide de poursuivre les consultations au sujet des principales questions internationales ainsi que des sujets concernant la situation en Asie, en recourant, si nécessaire au cadre des Nations-Unies, déclare inadmissible les manifestations de séparatisme, de violence inter-ethnique et d’intolérance et d’extrêmisme religieux. A cet égard, il est précisé que les cinq pays signataires prendront des mesures contre le terrorisme international, le crime organisé, l’introduction d’armes, le trafic de drogues « et autres formes de comportement criminel international. Inadmissible également : l’utilisation de leurs territoires par des organisations dommageables à leur souveraineté, sécurité et ordre public.
Par ailleurs, ils s’accordent à développer leur coopération économique (accroissement des flux commerciaux, des investissements, des relations entre grandes entreprises, des initiatives frontalières aussi bien qu’interrégionales, avec un accent sur les infrastructures de transport des personnes et des biens, y compris gaz, pétrole et énergie électrique).
Ils déclarent considérer sérieusement la protection de l’environnement et vouloir coopérer dans ce domaine.
Ils expriment leur préoccupation à l’égard des tensions qui règnent en Afghanistan ainsi qu’en Asie du sud (après les tests nucléaires) et appellent à renforcer leurs efforts pour les réduire. Ils appellent les pays qui ne l’ont pas encore fait, à signer les traités sur la non-prolifération des armes nucléaires et l’interdiction des tests correspondants.
Au total, les Etats signataires déclarent leur résolution à faire de leur coopération un facteur majeur de stabilité, sécurité et développement dans le cadre de l’ensemble eurasiatique.

« Shanghai 5 » : le sommet de Douchanbé
Les Présidents et ministres des Affaires étrangères de Russie, Chine, Tadjikistan et Ouzbékistan (qui n’est aps membre fondateur), de même que les ministres des Affaires étrangères de Kazakhstan et Kirghizistan se sont réunis les 4 et 5 juillet 2000 à Douchanbe, au Tadjikistan. L'Inde et l'Iran ont fait connaître leur souhait de participer à l’avenir aux travaux de ce qui pourrait se dénommer Forum de Shanghaï
Ce Sommet a marqué le renforcement de la coopération régionale (Pont terrestre asiatique, « nouvelle route de la soie » prônée par le président chinois Jiang Zemin, « corridor de transport » entre Chine et Tadjikistan) et la résistance aux visées américaines dans le monde (refus de modifier le traité AMB, anti-missiles balistiques et opposition à la protection de Taïwan dans le cadre du programme de défense contre les missiles de théâtre, TMD) et dans la  région. La déclaration commune exprime l’inquiétude à l’égard de l'expansion du terrorisme venant de l'Afghanistan des Taliban, ainsi qu'à la montée du séparatisme ethnique et de l'intégrisme religieux et dénonce le recours à des « préoccupations humanitaires » comme prétexte pour intervenir dans les affaires internes d'Etats souverains.

Abréviations :
K. : Kazakhstan
M, : million
$ : dollar des Etats-Unis d’Amérique
IDE : investissement direct étranger
t : tonne
G : : milliard (giga)
ha : hectare
h : habitant