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La population malaisienne, estimée à 20.260.000 habitants en 1995, est constituée à 57% de Malais et autres peuples indigènes, appelés Bumiputras ou "fils de la terre" et de Chinois à 32%. Des tensions existent toujours entre ces deux communautés ethniques, exacerbées par des mesures économiques fortement favorables aux Bumiputras.
L'Islam est la religion d'état depuis 1988. Malgré la volonté affirmée du gouvernement malaisien d'intégrer en douceur les valeurs musulmanes, la Malaisie doit faire face à une certaine montée en force d'un courant musulman extrémiste, à l'image du mouvement Al Arqam qui fut banni et démantelé en 1994.
Ancienne colonie britannique, dont l'indépendance fut proclamée le 31 août 1957, la Fédération de Malaisie est une monarchie constitutionnelle fédérale, constituée de neuf sultanats, quatre états non monarchiques et de deux territoires fédéraux.
Le chef de la Fédération de Malaisie est le Yang di-Pertuan Agong, élu à bulletin secret parmi les neuf sultans pour une durée de cinq ans. Mais c'est le Premier ministre qui détient réellement le pouvoir exécutif.
Datuk Seri Mahathir bin Mohamad, né en 1926, occupe ce poste depuis plus de quinze ans. Il est aussi le président de l'Organisation Nationale Malaise Unie (U.M.N.O.). A la tête d'une coalition de quatorze partis, il a remporté largement les dernières élection législatives de 1995. Il se veut le leader de "tous" les Malaisiens. Fervent partisan d'une asiatisation de l'Asie, opposé aux valeurs d'un Occident chrétien qu'il juge décadent, il est une figure incontournable de la région et, en quelque sorte, le porte-parole des pays du Tiers-monde.
L'économie malaisienne est considérée comme l'une des dix plus saines du monde. Elle est caractérisée par une croissance soutenue qui depuis 9 ans se maintient à 8%. Lancée en 1990, la Politique de Développement National a pour objectif principal d'atteindre à un développement économique et équilibré de manière à établir éventuellement une société plus unie et plus juste. Elle traduit la volonté d'établir une structure de production à prédominance industrielle. Pays riche en matières premières, la Malaisie a su diversifier son économie. Elle a développé un secteur industriel compétitif à forte vocation exportatrice.
La Malaisie est un des pays les plus ouverts de la région Asie du sud-est. Elle offre différents avantages aux investisseurs étrangers et veut s'ouvrir vers de nouveaux marchés.
Même si les échanges commerciaux entre la France et la Malaisie se développent sensiblement depuis 1992, ils restent encore à un faible niveau. D'où ce constat de Madame Rafidah Aziz, ministre malaisienne de l'industrie et du commerce international: "La France n'occupe pas une place significative parmi les investisseurs en Malaisie." Et ce, malgré la francophilie avouée du Premier ministre Mahathir.
Le Premier ministre Mahathir est souvent considéré comme un "porte-parole et champion du tiers-monde". Partisan d'une "Asie asiatique", sa politique internationale est caractérisée par un anti-occidentalisme avoué - tout en encourageant le commerce avec l'Occident et en ouvrant son pays aux investisseurs occidentaux. L'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (A.S.E.A.N.), le Mouvement des Pays Non-Alignés et l'Organisation de la Conférence Islamique sont les trois principaux groupes sur lesquels s'appuie la Malaisie dans sa politique étrangère.
Entre 1991 et 1995, les Forces Armées Malaisiennes ont été engagées dans un premier programme de modernisation de leurs équipements de défense. Elles prévoient la construction de trois ou quatre nouvelles bases militaires. La Création d'un Corps d'Aviation des Forces Terrestres Malaisiennes est envisagée, avec, en particulier, l'achat d'hélicoptères de transport et de combat. Les Forces Navales Malaisiennes envisagent d'acquérir six sous-marins d'ici 2000 et l'aéronavale malaisienne n'en est qu'à ses débuts.
Le gouvernement malaisien a décidé de changer fondamentalement la nature de ses forces armées et de passer de forces de contre-insurrection à des forces armées plus conventionnelles. Le septième plan économique (1996-2000) doit continuer la politique de défense lancée au cours du plan précédent, au cours duquel l'accentuation a été mise sur le développement et la modernisation de l'Aviation et de la Marine. Avec ce programme, la Malaisie devrait voir ses dépenses en matière de défense continuer d'augmenter d'ici 2000. D'autant que la Malaisie souhaite développer sa propre industrie de défense.