1. Données démographiques

    En 1995, la population est estimée à 20.260.000 habitants, ce qui place la Malaisie au 48^ème rang mondial.
Elle est constituée principalement de Malais et autres peuples indigènes, appelés Bumiputra ou "fils de la terre" à 57%, de Chinois à 32%, d'Indiens à 11% et de nombreuses tribus indigènes protomalaises d'implantation plus ancienne qui vivent encore à l'état tribal, surtout en Malaisie orientale.

    Néanmoins, il existe là encore des différences importantes entre la partie péninsulaire et la partie orientale. Si les proportions des différentes ethnies sont à peu près celles données ci-dessus pour la Malaisie occidentale, elles changent foncièrement pour les états de Sabah et de Sarawak. Dans le premier, la principale ethnie est celle des Kadazans (24%), viennent ensuite les Chinois (19%), les Bajaus (11%), les Murut (4%) et les Malais ne représentent que 5%. Dans le Sarawak, les principales ethnies sont celles des Ibans (34%) et des Chinois (33%), viennent ensuite les Malais (24%) et les Dayaks (19%).

    La densité moyenne est de 61,3 habitants au km². Mais cette donnée n'a qu'une valeur très relative car il existe de très importantes variations d'un état à l'autre. D'une manière générale, la partie péninsulaire de la Malaisie est beaucoup plus peuplée que la partie orientale. Le territoire fédéral de Kuala Lumpur est celui où la densité est la plus élevée avec 4.712,2 habitants au km². Les états de Sarawak et de Sabah sur l'île de Bornéo, qui sont aussi les deux plus grands en superficie de la Fédération, sont ceux où la densité est la plus faible.

    La capitale, Kuala Lumpur, dans le territoire fédéral du même nom, comptait en 1991 1.145.075 habitants. Les autres grandes villes, dont la population est comprise entre 200.000 et 500.000 habitants, sont Johor Bahru (406.871 habitants), Ipoh (293.849 habitants), Alor Setar (279.567 habitants), Kota Bahru (275.886 habitants), Georgetown (248.241 habitants) et Seremban (202.790 habitants), toutes situées dans la partie péninsulaire.

    La population malaisienne est relativement jeune, puisque l'âge moyen est de 20,9 ans. 38,2% ont moins de 14 ans, 58,1% ont entre 15 et 64 ans et seulement 3,7% ont plus de 65 ans.

2. Religion

    L'Islam est la religion d'état depuis 1988 - le Premier ministre Mahathir est lui-même musulman - et regroupe 53% de la population. La Malaisie compte aussi 17% de bouddhistes, 11% de taoïstes, 7% de chrétiens, autant d'hindous et 5% de cultes divers.
Néanmoins, il existe là encore d'importantes différences entre la Malaisie occidentale et la Malaisie orientale. En effet, sur la péninsule, la plupart des Malais sont musulmans, les Chinois sont bouddhistes et les Indiens sont hindous. L'état de Sabah compte 38% de musulmans, 17% de chrétiens et 45% de cultes divers; celui de Sarawak regroupe 35% de cultes traditionnels et indigènes, 24% de bouddhistes et confucéens, 20% de musulmans, 16% de chrétiens et 5% de cultes divers.

    La Constitution garantit la liberté de pratiquer d'autres religions. La société malaisienne est multiraciale et pluri-confessionnelle. Et la question religieuse constitue un problème pour la Malaisie. Même si l'assimilation "en douceur" des valeurs de l'Islam que mène le Dr Mahathir semble faire ses preuves. Cependant l'extrémisme musulman gagne du terrain à l'image du mouvement Al Arqam, qui, à l'origine, était un mouvement messianique islamique. En août 1994, le Conseil National de la Fatwa déclare hors-la-loi le mouvement Al Arqam qui est démantelé en novembre de la même année. Et si l'orthodoxie sunnite reste dominante, on constate toutefois une progression du shî'isme.

3. Langues

    Le bahasa malais, très proche du bahasa indonésien, est la langue officielle et est écrit en caractères aussi bien arabes que latins. L'anglais est la langue commerciale et industrielle. Les autres langues parlées sont le chinois (cantonais et dialectes hakkas: haïnanais, fou-kienois), des langues dravidiennes (tamoul, telugu malayalam), le penjabi, l'hindoustani, le gujerati, l'urdu et de nombreux dialectes tribaux utilisés dans la partie orientale.