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Après avoir été l'élève d'un célèbre lettré néo-confucéen, Kang quitta son professeur en 1878 pour étudier seul, et un an plus tard, se retira dans des montagnes au Guangdong, se consacrant à lire des textes Taoistes et Bouddhistes. Après un voyage à Hong-Kong qui l'impressionna, Kang changea d'avis sur les étrangers et leurs écrits. Il pensait que les étrangers ne devaient plus être vus comme des barbares, et que leurs écrits pouvaient être profitables. Son sentiment par rapport aux étrangers se renforça. Après son échec à un examen en 1882, il passa par Shanghai pour rentrer chez lui, et remarqua la discipline des concessions étrangères. Pour percer le secret de cette discipline, Kang lut toutes les traductions des ouvrages étrangers de l'Arsenal Jiangnan. De plus, en voyant les églises catholiques, Kang se dit que peut-être, les Occidentaux détenaient la clé de la vérité et de la prospérité.
Mais, à l'inverse, Kang se sentait humilié par les souffrances que les étrangers faisaient endurer à la Chine. Kang fit appel aux autorités de Pékin pour faire cesser cette humiliation, mais comme il nétait qu'étudiant, il n'avait pas le statut pour soumettre ses rapports au trône. Mais, cela ne le découragea pas . Il soumit quelques rapports aux plus grands hommes de confiance de l'empereur Guangxu. Il voulait protéger la Chine d'un démembrement total par l'intermédiaire de réformes politiques et de modernisation, qui n'eurent pas de fin.
Après de vaines tentatives d'attirer l'attention de l'Empereur, Kang retourna à Canton où il s'occupa d'étudiants et où il ouvrit plus tard une école en 1891. Il écrivit plusieurs livres dont "une étude de Confucius en tant que réformateur", publié en 1897. Dans ses oeuvres, Kang essaya de prouver que Confucius favorisait les changements institutionnels.
L' autre action de Kang était d'empêcher la Chine de ratifier le Traité de Shimonoseki avec le Japon. En 1893, kang réussit l'examen qu'il avait auparavant raté. Le 2 mai 1895, il soumit à l'empereur Guangxu une pétition qui pressait le gouvernement de rejeter les négociations du traité de paix avec le japon, de reinstaurer Xian en tant que capitale, et d'institutionnaliser quelques changements politiques fondamentaux. A l'automne et l'été 1895, kang créa et publia un quotidien et mit en place une organisation à Pékin qu'il appela :"la société pour l'étude d'un rajeunissement national". Une des tâches de cette société était de traduire et de publier les livres et les journaux occidentaux. Malheureusement, un décret impérial mit rapidement un terme à cette opération.
Kang continua à chercher des moyens pratiques de populariserses idéologies réformistes. En 1897, il organisa une autre société : "la société pour la protection de la nation"dans le but d'attirer les intellectuels en faveur de la réforme. Après de maints et maints efforts de réformes, Kang réussit finalement à attirer l'attention de l'Empereur Guangxu, lui-même. Guangxu était très intéressé par la réforme, et décida de mettre en pratique les recommandations de Kang, malgré de vives oppositions. Le 11 juin 1898, un décret en faveur de changements radicaux de la politique nationale, fut conclu. Ce décret fut suivi par d'autres, plus spécifiques, réellement influencés par Kang et ses propositions ; mais ces mesures de réforme appelées " la réforme des cent jours"ne dura que 103 jours. L'Impératrice douairière y mit un terme lorsqu'elle eut les pleins puvoirs. Elle fit incarcérer Guangxu. kang échappa de justesse à l'arrestation et à la mort. après l'échec de la réforme des cent jours, l'image de kang passa de l'ultra-radical au ultra-conservateur. En fait, ce revirement était dû à son opposition à l'encontre du mouvement républicaib révolutionnaire de Sun Yat-Sen.
Kang fût à l'origine de l'oeuvre intitulée
:"le livre de la grande unité", qui ne fut publiée
qu'en 1935. Pendant seize ans, de 1898 à 1913, Kang s'exila. Sur
invitation du premier ministre japonais il se rendit au Japon où
il était assurer de trouver refuge et protection. Après 12
ans à l'étranger, Kang pouvait de nouveau rentrer en Chine,
puisque le gouvernement Qing avait annulé l'ordre de l'arrêter.
Pendant la révolution en Chine, Kang écrivit un essai
qui avertissait le peuple des dangers d'une révolution trop prolongée.
Pour lui, la solution adéquate à la Chine serait une république
monarchique.
En 1913, Kang publia un magasine "Compassion". Plus Kang vieillissait, plus il devenait conservateur, restant fidèle à la dynastie Qing et à la cause de la monarchie constitutionnelle. Il soutint même en 1917 la restaurationau pouvoir de Pu-Yi.
KANG Youwei est mort le 31 mars 1927.