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une sélection de la presse chinoise :
Xinhua(Chine Nouvelle) agence de presse officielle de la RPC
People's daily (Quotidien du peuple) 
China Daily
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Scientifique et Technique

Chine : appels pour une relance du nucléaire civil (AFP, 17/12/2001)
Face à l'attentisme de Pékin dans le domaine du nucléaire civil, les responsables de cette industrie chinoise ont appelé les autorités à relancer le programme nucléaire du pays et à donner le feu vert à la construction d'une nouvelle centrale dans l'est.
Alors que les autorités n'en finissent plus de débattre de leur programme nucléaire civil, mettant à rude épreuve les nerfs des groupes étrangers intéressés par le développement de ce secteur, le président de la compagnie nationale de l'énergie nucléaire (CNNC), Li Dingfan, a fait l'apologie de l'énergie nucléaire. "L'énergie nucléaire est propre, sûre et efficace", a-t-il déclaré, cité par le quotidien de langue anglaise China Daily, avant de militer pour la construction d'une centrale nucléaire de 2.000 mégawatts à Sanmen, dans la province orientale du Zhejiang, non loin du premier réacteur nucléaire de  300 mégawatts -entièrement chinois- entré en service à Qinshan en 1991.
De son côté, le directeur-général de la compagnie nucléaire de Qinshan, Yu Peigen, a demandé aux autorités de soutenir plus efficacemment l'industrie nucléaire chinoise en lui accordant des conditions privilégiées. "Un enfant a besoin d'une main pour l'aider à marcher avant qu'il ne puisse courir", a-t-il dit, cité par China Daily.
La Chine dispose actuellement de deux centrales nucléaires en service, l'une à Qinshan et l'autre à Daya Bay au sud, construite en coopération avec des sociétés françaises. Huit autres réacteurs sont en cours de construction, dont quatre à Qinshan avec la collaboration d'entreprises françaises et canadiennes, deux à Ling'ao (avec des entreprises françaises) dans la province méridionale du Guangdong, juste à côté de Daya Bay, et deux réacteurs russes destinés la centrale de Tianwan dans la province du Jiangsu à l'est.
La mise en service de ces réacteurs devrait permettre à la Chine de faire passer la part de l'énergie nucléaire dans l'électricité totale produite en Chine de 1% actuellement à 3% en 2006. Mais alors que les industriels  s'attendaient à ce que le Xème plan quinquennal (2001-2005), rendu public en mars dernier, donnerait le feu vert à six nouveaux réacteurs à eau pressurisée de 1.000 MGW, celui-ci s'est contenté d'évoquer un développement "approprié" de l'énergie nucléaire, sans fournir d'indications sur les projets concernés.
L'attentisme de la Chine s'explique par la volonté des autorités de développer l'énergie thermique, pour utiliser les énormes réserves de charbon du pays, mais également hydraulique dans l'ouest déshérité du pays et d'interconnecter l'ensemble du réseau électrique chinois.
Seules les régions développées du sud ou de l'est de la Chine, grandes consommatrices d'énergie, ont jusqu'à présent obtenu le droit de construire des centrales nucléaires. Selon les experts, seulement quatre nouvelles tranches de 1.000 MGW chacune, dont deux à Qinshan et deux tranches à Ling'ao pourraient, aux dernières nouvelles, recevoir le feu vert dans le cadre du Xème plan quinquennal.
Framatome, allié à Electricité de France (EdF) et Alstom (Paris: 12019.PA - actualité) , qui participe à la construction des deux premières tranches à Ling'ao, dont la première doit être raccordée au réseau l'été prochain, sera sur les rangs pour ces nouveaux projets. Mais la concurrence devrait être particulièrement rude, la Chine réclamant que les projets soient non seulement compétitifs mais compportent des parts croissantes de localisation. 

Chine - Nucléaire (APAR, ASIE PACIFIQUE RECHERCHES, 24/11/2001)
L'un des deux réacteurs nucléaires russes va être construit pour une centrale nucléaire chinoise qui fonctionnera en 2004, a dit Hua Mingchuan, ingénieur général du Centre, lors d'une interview accordée à l'agence de presse russe de l'Interfax ce mardi.
L'équipement le plus important, dont le corps principal du réacteur, sera assemblé en février prochain à Tianwan de la province du Jiangsu, a-t-il affirmé à l'Interfax.
"La Chine est satisfaite du réacteur à eau pressurisée que la Russie fera installer dans la Centrale nucléaire", a-t-il dit, rajoutant que les mesures de sécurité prises pour les réacteurs sont plus strictes que les normes en vigueur en Chine.
Chaque réacteur de 1 000 mégawatts coûtera 3 millions dollars américains (3,3 millions d'euros).
La Russie a démarré ce projet en octobre 1999, et espère vendre deux autres réacteurs à Beijing, la Chine ayant présenté la centrale nucléaire comme une priorité dans son 10ème plan quinquennal.
La Centrale nucléaire de Tianwan est le projet le plus grand jamais réalisé entre les deux pays. La première phase de construction du projet a démarré en octobre 1999 et les travaux seront achevés en 2004.
Au cours de la 1ère phase, deux générateurs ont été installés dans la centrale nucléaire pouvant fournir une puissance de 1,06 gigawatts.
Les techniciens chinois et russes ont commencé le 14 novembre à installer le réacteur sur la 1ère île nucléaire de la Centrale nucléaire de Tianwan, dans la ville portuaire de Lianyungang dans la province du Jiangsu (est). Après cette date les ingénieurs du génie civil ont pu commencer à installer les équipements du projet.
La Chine compte actuellement 4 projets nucléaires en cours de construction. Les 3 autres sont les deuxième et troisième phases de la centrale nucléaire du Zhejiang (province de l'est) et de la Centrale nucléaire de Ling'ao dans la province méridionale du Guangdong.

Chine - Espace  (APAR, ASIE PACIFIQUE RECHERCHES, 24/11/2001)
La Chine doit envoyer le mois prochain un vaisseau dans l'espace, le troisième d'une série de vols non habités destinés à préparer
un vol habité, qui pourrait avoir lieu dès 2003, a indiqué vendredi un expert.
"Shenzhou III (Vaisseau divin III) sera probablement lancé le mois à partir d'un centre spatial de Jiuquan" dans la province du Gansu (nord-ouest), a déclaré Chen Lan, un spécialiste indépendant des questions spatiales chinoises qui anime le site "Go Taikonauts" (http://www.geocities.com/CapeCanaveral/Launchpad/1921/).
Selon M. Chen, un observateur du très secret programme spatial chinois qui a déjà par le passé prédit avec exactitude des lancements en Chine, un succès de la misson de Shenzhou III pourrait ouvrir la voie au premier vol habité chinois dans l'espace dès 2003.
La Chine espère devenir le troisième pays du monde à propulser des hommes dans l'espace, envoyer un atronaute sur la lune et construire une station spatiale dans les 15 années qui viennent.
Interrogés, des responsables du Consortium chinois des sciences et techniques aérospatiales ont refusé de commenter ces prédictions, malgré le fait que le quotidien gouvernemental China Daily, citant un responsable de l'Académie des sciences, ait avancé vendredi la date de 2005 pour un vol habité vers l'espace.
Selon M. Chen, le premier vol habité chinois transportera probablement deux astronautes.
Le premier vol inhabité a été lancé par la Chine dans le cadre de son programme Shenzhou en novembre 1999. Le vaisseau avait alors fait 14 fois le tour de la terre en 12 heures.
Shenzhou II, lancé le 9 janvier de cette année, avait effecté 108 orbites avant de se poser une semaine plus tard dans le plus grand secret, donnant à penser aux experts occidentaux que le vaisseau avait raté sa rentrée dans l'atmosphère.
Des responsables chinois avaient nié cette version des faits, mais en termes assez vagues.
Shenzhou II avait également lancé un autre vaisseau qui avait continué à tourner autour de la Terre durant environ 260 jours avant de se consumer dans l'atmosphère.
 

Social, Culture et Religion

Chine : controverse après la mort d'adeptes de Fa Lun Gong (Le Monde, 6/7/2001)

Politique intérieure

Pour son 80e anniversaire, le PC chinois approfondit sa mue idéologique (Le Monde, 7/7/2001)

Economie, Industries et R&D

La Chine et la France vont conjuguer leurs efforts pour fabriquer de nouveaux modèles Peugeot et Citroën (APAR, ASIE PACIFIQUE RECHERCHES, 24/11/2001)
Le PSA Peugeot Citroën et la Société automobile Dongfeng ont décidé d'élargir leur coopération en Chine en fabriquant et mettant à la vente de nouveaux modèles Citroën et Peugeot. 
Le 15 novembre, le président du PSA Peugeot Citroën Jean-Martin Folz et le directeur général de la Société automobile Dongfeng Miao Wei ont signé conjointement à Beijing une lettre d'intention, qui marque l'entrée de ces deux sociétés automobiles dans la deuxième étape de coopération, ce qui devra permettre une forte croissance de la production et de la vente de Citroën et Peugeot en Chine. De remarquables succès ont été enregistrés depuis 1992, date à laquelle a débuté la coopération entre ces deux sociétés : les deux parties ont conjointement mis en place la Société automobile Shenlong à responsabilité limitée comprenant une chaîne de montage moderne et d'avant-garde à Wuhan (chef-lieu de la province du Hubei) dotée d'une capacité de production annuelle de 150.000 voitures, et une usine à Xiangfan (toujours dans le Hubei) spécialisée dans la production de moteurs et de boîtes de vitesse. 
Les Citroën ZX que la société Shenlong fabrique actuellement sont l'objet d'une haute appréciation en Chine grâce à leur bonne qualité et à leurs performances fiables. En 2000, quelque 230.000 voitures de cette marque ont été vendues en Chine, soit 9% des voitures vendues dans le pays entier pour cette année. 
Pour le moment, la société Shenlong dispose de 480 points de vente et de service après vente dans toute la Chine. Elle a commencé récemment à fabriquer et à mettre en vente un nouveau modèle de voiture baptisée Citroën Picasso, dont la vente devra atteindre 10.000 unités en 2002. 
La société Shenlong a pour actionnaires la Société automobile Dongfeng (31%), la Société Citroën (26,9%), ainsi que plusieurs 
banques chinoises (39%) et banques françaises (3,1%). Cette société à capitaux mixtes a commencé à devenir bénéficiaire à partir de la fin 1999 et a réalisé un profit net de 699 millions de yuans (environ 97 millions d'euros) en 2000. 
A partir du 15 novembre, le PSA Peugeot Citroën et la Société automobile Dongfeng entameront une nouvelle étape de leur 
coopération, dans le cadre de laquelle est inclu notamment le projet de production de Peugeot. 

Relations internationales
 

La Chine attend les dividendes de son soutien à la coalition antiterroriste (le Monde, 19/11/2001)
Se proclamant victime du terrorisme, Pékin demande aux Etats-Unis compréhension et assistance dans sa lutte contre le séparatisme armé des Ouïgours au Xinjiang. La Chine espère que son soutien à la campagne contre Al-Qaida lui assurera des gains stratégiques majeurs, notamment à Taïwan
La Chine réclame son dû. Devant la tournure prise par les événements en Afghanistan, le régime de Pékin rappelle haut et fort qu'il a soutenu la coalition antiterroriste et qu'il en escompte désormais compréhension et assistance dans son propre combat contre les "terroristes" séparatistes opérant dans la province musulmane du Xinjiang (extrême ouest). La position n'est pas nouvelle, mais elle est clamée avec une force particulière depuis quelques jours.
Adressé implicitement aux Etats-Unis, le message est limpide : "La Chine est, elle aussi, victime du terrorisme."En conséquence de quoi la répression anti-séparatiste au Xinjiang "fait partie de la lutte contre le terrorisme international".
Pour mieux convaincre les esprits sceptiques en Occident, les officiels chinois s'étendent, mais sans fournir de détails très précis, sur les prétendus liens entre séparatistes ouïgours et terrorisme international. "Nous avons des preuves que plusieurs centaines de terroristes du Xinjiang ont été entraînés en Afghanistan et qu'ils sont liés aux camps de Ben Laden", a répété devant la presse étrangère, mercredi 14 novembre, Zhu Bangzao, le porte-parole du ministère des affaires étrangères. Il a cité deux organisations présentes en Afghanistan : le Mouvement islamique du Turkestan oriental et le Parti ouïgour d'Asie centrale. "Certains de ces terroristes sont rentrés au pays engager des actions de déstabilisation tandis que d'autres sont restés combattre en Afghanistan", a précisé M. Zhu, après avoir rappelé la liste d'incidents perpétrés depuis une dizaine d'années contre les symboles de l'autorité han (chinoise) au Xinjiang ou contre des représentations chinoises en Asie centrale. La presse chinoise abonde dans ce sens. L'hebdomadaire Sanlian Shenghuo Zhoukan cite des experts évoquant l'existence d'un camp d'entraînement à l'est de Kaboul ayant abrité des Ouïgours. Selon un chercheur de l'Académie des sciences sociales, "plus de deux cents terroristes du Xinjiang ont été formés dans les camps de Ben Laden".

LES LIMITES DE L'OFFENSIVE

La nouvelle insistance avec laquelle la Chine martèle ce message semble indiquer que ses tentatives antérieures d'établir une équivalence entre séparatisme ouïgour et terrorisme international n'ont que faiblement convaincu à l'étranger. Les propos de George Bush à Shanghaï, lors du sommet de l'APEC, sur la nécessité de distinguer entre terrorisme et "aspirations politiques légitimes", accompagnés de la mise en garde de ne pas utiliser la campagne antiterroriste comme "un prétexte pour persécuter les minorités", avaient illustré les limites de l'offensive chinoise. Plus récemment, la haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Mary Robinson, avait exprimé, lors d'un passage à Pékin, ses "inquiétudes sur la façon dont certains pays dans le monde combattent le terrorisme". Elle s'était notamment dite "préoccupée" par "la population ouïgoure au Xinjiang" et la "situation au Tibet". Les officiels chinois semblent fort marris de tels propos. "Il ne doit pas y avoir deux poids, deux mesures", a déclaré Zhu Bangzao. Il n'y voit qu'"un changement de tactique" des groupes activistes ouïgours à l'étranger qui, "bien qu'ayant pratiqué jadis le terrorisme", "préconisent maintenant la démocratie et les droits de l'homme".
Les semaines à venir montreront ce que la Chine aura gagné ou perdu dans la reconfiguration géopolitique autour de l'Afghanistan. A l'évidence, elle assiste avec satisfaction à la destruction des camps d'entraînement d'Al-Qaida, qui constituaient un inquiétant élément de volatilité à ses frontières, même s'ils n'avaient pas l'impact déstabilisateur sur le Xinjiang que prétend la propagande chinoise. De même, la bonne conduite que la Chine s'est achetée auprès des Américains lui redonne une marge de manœuvre diplomatique bienvenue après ses débuts calamiteux avec la nouvelle administration Bush (crise de l'avion espion de Haïnan).

UN GOÛT AMER

Toutefois, la réhabilitation de son image n'ira probablement pas jusqu'à arracher des concessions stratégiques majeures sur Taïwan. Une absence d'avancée sur ce dossier serait d'autant plus préoccupante pour Pékin qu'une nouvelle influence américaine en Asie centrale pourrait fragiliser la percée diplomatique chinoise réalisée dans les années 1990 dans cette région (riche en hydrocarbures) sous les couleurs d'une "route de la soie" à restaurer. Dans ce contexte, le rapprochement russo-américain, notamment sur le traité ABM, est un camouflet pour Pékin qui avait incité Moscou à tenir bon face à Washington sur l'opposition au bouclier antimissile.
La Chine n'avait pas d'autre possibilité que de soutenir la campagne antiterroriste américaine. Mais les fruits de l'opération pourraient lui laisser un goût amer. Finalement, le seul espoir qu'il lui reste est que Washington se résolve à réhabiliter les Nations unies ou d'autres organisations internationales au sein desquelles les représentants pékinois jouent désormais un rôle de plus en plus actif.


La Chine, superpuissance en devenir (Le Monde, 25/8/2001)
La République populaire de Chine entre dans le nouveau millénaire avec une volonté d'ouverture vers l'Occident. Organisatrice des Jeux olympiques de 2008, elle frappe à la porte de l'Organisation mondiale du commerce et prend des réformes socio-économiques de grande ampleur. Mais le nationalisme chinois reste vivace comme le montre la question de Taïwan, considérée comme partie intégrante de la Chine. Celle-çi alterne menaces et conciliation avec cet Etat soutenu par les Américains. Les tensions restent fortes en Mer de Chine, enjeu géopolitique majeur, comme le montre l'incident récent entre un avion espion américain et deux intercepteurs chinois. La Chine souhaite y accroître son emprise, moyen d' acquérir son statut de grande puissance que les Etats-Unis essaient de contenir. L'image de la Chine souffre aussi des violations massives des droits de l'homme d'un régime dictatorial.

La Chine condamne deux chercheurs sino-américains à dix ans de prison pour espionnage (Le Monde, 25/8/2001)
Pékin 2008 après Berlin 1936 ? (Le Monde, 10/8/2001)

Traité ABM: la Chine invite les Américains à la prudence (Reuters, 24/8/01)
La Chine invite les Américains à faire preuve de circonspection après l'annonce, faite la veille par le président George Bush, du projet de retrait "le moment opportun" des Etats-Unis du traité antimissiles balistiques ABM de 1972.
"Nous espérons que le gouvernement américain accordera un soin très attentif aux vues de la communauté internationale et agira avec prudence", a réagi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Jeudi, Bush avait annoncé que le traité ABM entravait la capacité des Etats-Unis à maintenir la paix parce qu'il interdit le déploiement d'un bouclier de défense missile antimissile.
"Nous nous retirerons du traité ABM lorsque nous le jugerons opportun", avait-il prévenu. "Je n'ai pas d'échéance précise".
Des responsables de l'administration Bush ont néanmoins dit que des décisions cruciales devaient être prises avant la rencontre entre Bush et le président russe Vladimir Poutine prévue en novembre dans le ranch texan du président américain. Le traité prévoit de part et d'autre un préavis de six mois en cas de retrait.
La Chine, puissance nucléaire qui fait partie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, est hostile au projet américain de "bouclier antimissile" et craint que toute modification du traité ABM ne relance la course aux armements.
 

Environnement/Santé

Tabac : une épidémie qui va ravager la Chine ! (Source : Bulletin de l'OMS, octobre 2001)
Chaque année plus d'un million de Chinois meurent à cause du tabac. Mais ce n'est qu'un début. D'ici 2050, le cap des 100 millions de décès sera franchi ! D'ici 40 ans en effet, la mortalité passera de un à trois millions de victimes par an ! Richard Peto, un épidémiologiste britannique reconnu qui collabore régulièrement avec l'OMS, a mené une étude sur la prévalence de la mortalité liée au tabac. A Hong Kong. Etendus à la population chinoise, ses résultats ouvrent des perspectives qui font froid dans le dos. 
D'ici à 2050, plus de 100 millions de Chinois mourront à cause du tabac. Actuellement, il est responsable de 33%  des décès chez les hommes de 35 à 69 ans. Pour les femmes, la proportion atteint 25%. A titre de comparaison, dans l'Union européenne ces chiffres sont respectivement de 32% et 10%. 
Dans les années 80, les Chinois considéraient que le tabac n'était pas particulièrement dangereux pour la santé. Quand en 1997 les politiques ont pris conscience de ses ravages, la population était loin derrière : 96% des Chinois de la rue ignoraient les effets cardio-vasculaires du tabac. Et plus de 60% ne connaissaient pas sa relation de cause à effet avec le cancer du poumon. 
Aujourd'hui, il y a urgence vitale pour la Chine. Ses gouvernants doivent impérativement développer des programmes d'éducation sanitaire. Faute de quoi l'épidémie fera son lit sur l'ignorance. 

Pékin admet un vaste scandale de sang contaminé (Le Monde, 24/8/2001)
Les autorités continuent toutefois de minimiser la gravité de la situation dans une province qui compterait quelque 700 000 séropositifs.
La pression était trop forte. Face à la multiplication d'articles dans la presse – pas toujours contrôlable –, voire la diffusion de pamphlets dénonciateurs sur Internet, les autorités viennent d'admettre l'existence d'une gravissime épidémie de sida dans les villages les plus pauvres de la province du Henan (Chine du Centre-Ouest), causée par le commerce débridé du sang.

Le déplacement, début août, du vice-ministre de la santé lui-même, Yin Dakui, au chevet des malades de Wenlou – un village martyr dont près de 65 % des habitants seraient infectés – constitue le premier acte de reconnaissance officielle du fléau par l'Etat central. Jusqu'à présent, les plus hautes autorités de Pékin avaient été bernées, ou s'étaient laissé berner, par des rapports lénifiants de l'administration provinciale du Henan ayant toujours nié l'existence d'un problème de sida au niveau local.

Le voile du silence officiel s'est à nouveau levé, mercredi 22 août, avec une dépêche de l'agence Chine nouvelle citant des médecins mettant en garde contre "une épidémie de sida causée par la collecte de sang réalisée dans des conditions ne présentant pas toutes les garanties de sécurité". L'un des ces spécialistes, le professeur Zheng Xiwen, mentionne la pratique consistant à mélanger le sang d'origines diverses, à en extraire le plasma – destiné à être vendu à l'industrie biotechnologique –puis à restituer le sang (mélangé) aux donneurs ainsi exposés à toutes les contaminations.

Ces avertissements au plus haut niveau marque une prise de conscience croissante de la "bombe à retardement" que représentent des années de laxisme dans le commerce du sang. Dès le début des années 1990, la pratique était très en vogue dans certaines campagnes chinoises (Henan, Sichuan, Shanxi…) où les villageois pauvres pouvaient gagner 45 yuans (40 francs) par don de 100 millilitres.

Mais l'"opération vérité" des experts sollicités par les médias officiels serait plus crédible s'ils ne sous-estimaient pas les chiffres. De ce point de vue, la politique de l'autruche pratiquée par les autorités chinoises reste de mise en ce pays où nombre d'informations sur les crises – sociales, écologiques ou sanitaires – peuvent être considérées comme des secrets d'Etat.
Les médecins cités par Chine nouvelle répartissent ainsi au niveau national les facteurs de contamination du virus du sida : toxicomanie impliquant l'usage de séringues non stérilisées (71 %), sexualité non protégée (7 %), causes non déterminées (21 %) et seulement… 0,8 % pour la collecte de sang. Or ce dernier taux est à l'évidence dérisoire. En effet, si on le rapporte au chiffre de 600 000 personnes – soit l'évaluation officielle de la population chinoise séropositive ou ayant développé la maladie (en augmentation annuelle de 30 %) –, ce taux donnerait 4 800 contaminations par les pratiques de don rémunéré de sang.

COLLECTES CLANDESTINES

Quand on sait que le fléau touche, dans la seule province du Henan, plusieurs centaines de milliers de personnes – entre 500 000 et 700 000 selon des informations officieuses circulant sur Internet – on mesure la sous-estimation officielle de ce facteur de contamination. Du reste, le Journal chinois d'épidémiologie (décembre 2000) révélait, citant les résultats de prélèvements dans trois centres de collecte de plasma d'une "certaine province" (euphémisme désignant celle du Henan), que le taux d'infection des donneurs par le virus du sida était de 74 %. Or on estime que près de un million de paysans se sont adonnés au commerce du sang dans le Henan (dont la population totale est de 100 millions). On retrouve ainsi les 700 000 cas évoqués sur Internet.

Cette tragédie est l'héritage d'un passé calamiteux. Depuis l'automne 1998, la collecte de sang à des fins marchandes est officiellement interdite en Chine. Seuls les dons volontaires sont autorisés, et même encouragés. Ils sont organisés lors des séances solennelles dans les hôtels, les lieux de travail ou les universités, en général dans des conditions de sécurité maximale. Mais l'interdiction du commerce du sang a provoqué une pénurie brutale dans les hôpitaux, au point que certains établissements ont continué à s'approvisionner de manière clandestine, si l'on en croit la chronique policière rapportant la fermeture de centres illégaux de collecte restés ouverts bien après la prohibition de 1998.

Au-delà de cette incapacité qu'éprouve souvent l'Etat central à s'imposer au plan local, il reste une question extrêmement sensible qui constitue une autre "bombe à retardement" du scandale du Henan, politique celle-là : l'implication des plus hautes autorités de la province dans le trafic. C'est en effet le directeur du département de la santé du Henan, Liu Quanxi, qui avait méthodiquement monté à partir de 1993 le système de collecte de sang dans sa province. Le bureaucrate avait trouvé là le moyen de faire de juteuses affaires en exportant des cargaisons entières de plasma à Wuhan ou Shanghaï. Il avait même prospecté le marché américain. Trente centres de collecte avaient ainsi été mis sur pied, dont l'un confié à sa propre sœur. Aux dernières nouvelles, Liu Quanxi est toujours en fonctions.



Chine : les estimations de contamination revues à la hausse (Le Monde, 24/8/2001)

Le nombre de villageois contaminés par le virus du sida dans la province du Henan (Chine du centre) où a sévi le commerce débridé de sang jusqu'à récemment pourrait être de 30 000 à 50 000, a révélé, jeudi 23 août, le vice-ministre de la santé, Yin Dakui. Cette estimation est très supérieure aux évaluations fournies la veille par des médecins chinois. Le vice-ministre a même admis que " certains experts" rehaussaient l'évaluation à " 100 000". La Chine fait face à " une très sérieuse épidémie" de sida, a déclaré publiquement M. Yin, ce qui constitue le premier acte de reconnaissance politique officielle de la gravité du fléau.Le nombre de cas d'infection par le virus identifiés était de 26 058 en juin, un chiffre qui conduit les observateurs à estimer, par extrapolation, qu'au moins 600 000 personnes sont contaminées à l'échelle nationale. 

Sécheresse exceptionnelle et désertification dans le nord de la Chine (Le Monde, 17/8/2001)
Une des plus graves sécheresses enregistrées depuis un siècle frappe la Chine du Nord, menaçant son économie rurale et provoquant jusqu'à l'interruption du cours des fleuves

Terre craquelée, récoltes brûlées, réservoirs épuisés ou lits de fleuve à sec : le nord de la Chine est confronté depuis le printemps à une sécheresse exceptionnelle, la deuxième en gravité depuis 1949. Dans la province du Liaoning, il faut remonter à 1904 – et dans le Shandong à 1906 – pour trouver trace d'une calamité équivalente, selon l'agence Chine nouvelle. Le coût économique (chute prévisible de la production céréalière), social (pénurie d'eau potable) et écologique (accélération de la désertification) s'annonce très élevé. Quelques indicateurs de cette conjoncture météorologique désastreuse : les températures sont supérieures de 2 à 3 degrés Celsius et les précipitations (jusqu'à la mi-juin) inférieures d'environ 20 % – avec des pointes à 5 0% – à la moyenne.
Fin juillet, des pluies providentielles ont quelque peu atténué le fléau, qui touche 364 communes regroupant 22 millions de personnes. Mais les experts chinois n'escomptent qu'un répit provisoire. "La sécheresse continue", note l'agence China News Service. 

FACTURE TRIPLÉE

Cette mauvaise conjoncture ne fait que rendre plus aiguë l'une des questions environnementales les plus sensibles dans le nord de la Chine : la pénurie d'eau. Selon les chiffres officiels, environ 50 millions de Chinois éprouvent au quotidien de la difficulté à se procurer de l'eau potable. Le volume d'eau disponible par habitant en Chine (1 760 mètres cubes) est le quart de la moyenne mondiale. Les sécheresses répétitives et la surexploitation industrielle ou agricole de zones surpeuplées ont combiné leurs effets pour épuiser les réserves ou polluer – voire assécher – les cours d'eau.

A Pékin ou à Tianjin, les nappes phréatiques risquent d'être épuisées avant quinze ans, et le sol s'affaisse déjà en certains endroits en raison d'un pompage excessif. La capitale tire les deux tiers de son eau de surface de deux réservoirs, dont l'un (Guangting) est pollué et l'autre (Miyun) est actuellement sous-alimenté : on peut imaginer l'ampleur des travaux de mise à niveau qu'imposera l'échéance olympique de 2008.

Plus au nord, le fleuve Liao (province du Liaoning) est resté sec sur 100 kilomètres, un phénomène sans précédent depuis 1949. Plus préoccupant est le sort du Huang He (fleuve Jaune) : il n'est pas rare que son lit reste sec sur 800 kilomètres avant l'embouchure. Dans cette région stratégique, délimitée par les fleuves Jaune, Hai et Huai, le déséquilibre est criant : la moitié de la production céréalière et un tiers de la production industrielle du pays s'y concentrent, mais la zone n'offre que 10 % des réserves nationales d'eau. 

En Chine du Nord, la pénurie est évaluée à 70 milliards de mètres cubes, avec la perspective que 25 milliards viennent s'y ajouter à l'échéance 2050. Si rien n'est fait pour y remédier sérieusement, les conséquences seront "catastrophiques pour les futures générations", met en garde un récent rapport de la Banque mondiale.

Après des années d'aveuglement causé par la recherche à tout prix des performances économiques, le gouvernement central a pris conscience du péril dernièrement. "La pénurie d'eau est un sérieux obstacle au développement économique et social de la Chine", s'est alarmé au printemps le premier ministre, Zhu Rongji. Parant au plus pressé, les autorités réagissent en imposant un rationnement de la consommation (–bv30 % dans le Liaoning, avec notamment l'interdiction d'ouvrir de nouveaux saunas ou bains publics), en multipliant les projets de traitement des eaux usées et en envisageant d'augmenter le prix de l'eau – aujourd'hui quasiment gratuite –, d'après les conseils de la Banque mondiale. La municipalité de Pékin a décidé de tripler la facture aux usagers avant 2005.

27 % DU TERRITOIRE

A plus long terme, le pouvoir planche sur un nouveau projet pharaonique – après celui des TroisvbGorges – qui consisterait à détourner le cours du Yangtseu vers le nord au profit des fleuves Jaune, Hai et Huai, via trois canaux d'une longueur totale de 2 400 kilomètres. Les travaux doivent commencer l'année prochaine et durer quinze ans. 

Dans ce contexte de sécheresse et de pénurie d'eau, une désertification, elle aussi lourde de périls, s'accélère dans toute la Chine du Nord. Le désert touche déjà 27 % du territoire national, mais, selon les experts, il en menace "potentiellement" 34 %. Les photos par satellite montrent clairement une gigantesque langue de sable ou de terre sèche de 4 500 kilomètres de long et 600 kilomètres de large progressant d'ouest en est. Selon l'administration forestière d'Etat, cette poussée du désert s'effectue au rythme annuel de 2 460 kilomètres carrés, soit une notable accélération par rapport à la cadence de 1 560 kilomètres carrés des années 1950. 

La Mongolie Intérieure est l'une des régions les plus touchées. L'écosystème a commencé à être déstabilisé par une politique volontariste de peuplement entamée sous le Grand Bond en avant (1958-1960), poursuivie sous la Révolution culturelle (1966-1976), qui a abouti au triplement de la population. Sous l'influence de la décollectivisation des années 1980, l'explosion du cheptel – notamment les chèvres, prisées pour le cachemire – a causé des torts irréparables à la couverture herbeuse. Dans le district de Xilingol, le nombre de têtes est passé de 2,5 millions en 1977 à 18 millions en 2000. Il en résulte un surpâturage qui transforme la steppe en dunes à un rythme accéléré.

C'est là que prennent naissance les vents de sable qui balayent régulièrement Pékin, dont les effets se font sentir en Corée, au Japon et jusqu'au Colorado. L'administration de la météorologie a enregistré leur augmentation : 5 dans les années 50, 8 dans les années 60, 13 dans les années 70, 14 dans les années 80 et 23 dans les années 90. Pour la seule année 2000, il y en a déjà eu 13. Les études montrent que ce sable ne provient pas que du désert de Gobi, le traditionnel pourvoyeur, mais de plus en plus des régions les plus fraîchement désertifiées. L'étau se resserre sur la capitale, autour de laquelle on établit une "ceinture verte" afin de limiter les dégâts. Pékin finira peut-être en forteresse retranchée, version écosystème du désert des Tartares.

Mise à jour : décembre 2001
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