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une sélection
de la presse chinoise :
Xinhua(Chine Nouvelle) agence de presse officielle de la RPC People's daily (Quotidien du peuple) China Daily voir autres sites |
Scientifique
et Technique
Chine : appels pour une relance du nucléaire civil (AFP,
17/12/2001)
Chine - Nucléaire (APAR,
ASIE PACIFIQUE RECHERCHES, 24/11/2001)
Chine - Espace (APAR, ASIE
PACIFIQUE RECHERCHES, 24/11/2001)
Chine : controverse après la mort d'adeptes de Fa Lun Gong (Le Monde, 6/7/2001) Pour son 80e anniversaire, le PC chinois approfondit sa mue idéologique (Le Monde, 7/7/2001) La Chine et la France vont conjuguer leurs efforts pour fabriquer
de nouveaux modèles Peugeot et Citroën (APAR,
ASIE PACIFIQUE RECHERCHES, 24/11/2001)
La Chine attend les dividendes
de son soutien à la coalition antiterroriste (le Monde, 19/11/2001)
Se proclamant victime du
terrorisme, Pékin demande aux Etats-Unis compréhension et
assistance dans sa lutte contre le séparatisme armé des Ouïgours
au Xinjiang. La Chine espère que son soutien à la campagne
contre Al-Qaida lui assurera des gains stratégiques majeurs, notamment
à Taïwan
La Chine réclame son
dû. Devant la tournure prise par les événements en
Afghanistan, le régime de Pékin rappelle haut et fort qu'il
a soutenu la coalition antiterroriste et qu'il en escompte désormais
compréhension et assistance dans son propre combat contre les "terroristes"
séparatistes opérant dans la province musulmane du Xinjiang
(extrême ouest). La position n'est pas nouvelle, mais elle est clamée
avec une force particulière depuis quelques jours.
Adressé implicitement aux Etats-Unis, le message est limpide : "La Chine est, elle aussi, victime du terrorisme."En conséquence de quoi la répression anti-séparatiste au Xinjiang "fait partie de la lutte contre le terrorisme international". Pour mieux convaincre les esprits sceptiques en Occident, les officiels chinois s'étendent, mais sans fournir de détails très précis, sur les prétendus liens entre séparatistes ouïgours et terrorisme international. "Nous avons des preuves que plusieurs centaines de terroristes du Xinjiang ont été entraînés en Afghanistan et qu'ils sont liés aux camps de Ben Laden", a répété devant la presse étrangère, mercredi 14 novembre, Zhu Bangzao, le porte-parole du ministère des affaires étrangères. Il a cité deux organisations présentes en Afghanistan : le Mouvement islamique du Turkestan oriental et le Parti ouïgour d'Asie centrale. "Certains de ces terroristes sont rentrés au pays engager des actions de déstabilisation tandis que d'autres sont restés combattre en Afghanistan", a précisé M. Zhu, après avoir rappelé la liste d'incidents perpétrés depuis une dizaine d'années contre les symboles de l'autorité han (chinoise) au Xinjiang ou contre des représentations chinoises en Asie centrale. La presse chinoise abonde dans ce sens. L'hebdomadaire Sanlian Shenghuo Zhoukan cite des experts évoquant l'existence d'un camp d'entraînement à l'est de Kaboul ayant abrité des Ouïgours. Selon un chercheur de l'Académie des sciences sociales, "plus de deux cents terroristes du Xinjiang ont été formés dans les camps de Ben Laden". LES LIMITES DE L'OFFENSIVE La nouvelle insistance avec laquelle la Chine martèle ce message
semble indiquer que ses tentatives antérieures d'établir
une équivalence entre séparatisme ouïgour et terrorisme
international n'ont que faiblement convaincu à l'étranger.
Les propos de George Bush à Shanghaï, lors du sommet de l'APEC,
sur la nécessité de distinguer entre terrorisme et "aspirations
politiques légitimes", accompagnés de la mise en garde
de ne pas utiliser la campagne antiterroriste comme "un prétexte
pour persécuter les minorités", avaient illustré
les limites de l'offensive chinoise. Plus récemment, la haut-commissaire
des Nations unies pour les droits de l'homme, Mary Robinson, avait exprimé,
lors d'un passage à Pékin, ses "inquiétudes sur
la façon dont certains pays dans le monde combattent le terrorisme".
Elle s'était notamment dite "préoccupée" par
"la
population ouïgoure au Xinjiang" et la "situation au Tibet".
Les officiels chinois semblent fort marris de tels propos.
"Il ne doit
pas y avoir deux poids, deux mesures", a déclaré Zhu
Bangzao. Il n'y voit qu'"un changement de tactique" des groupes
activistes ouïgours à l'étranger qui, "bien qu'ayant
pratiqué jadis le terrorisme", "préconisent maintenant
la démocratie et les droits de l'homme".
UN GOÛT AMER Toutefois, la réhabilitation de son image n'ira probablement
pas jusqu'à arracher des concessions stratégiques majeures
sur Taïwan. Une absence d'avancée sur ce dossier serait d'autant
plus préoccupante pour Pékin qu'une nouvelle influence américaine
en Asie centrale pourrait fragiliser la percée diplomatique chinoise
réalisée dans les années 1990 dans cette région
(riche en hydrocarbures) sous les couleurs d'une "route de la soie" à
restaurer. Dans ce contexte, le rapprochement russo-américain, notamment
sur le traité ABM, est un camouflet pour Pékin qui avait
incité Moscou à tenir bon face à Washington sur l'opposition
au bouclier antimissile.
La
Chine condamne deux chercheurs sino-américains à dix ans
de prison pour espionnage (Le Monde, 25/8/2001)
Traité ABM: la Chine invite les
Américains à la prudence (Reuters, 24/8/01)
Tabac : une épidémie qui va ravager la Chine ! (Source
: Bulletin de l'OMS, octobre 2001)
Pékin admet un vaste scandale de sang contaminé (Le
Monde, 24/8/2001)
Le déplacement, début août, du vice-ministre de la santé lui-même, Yin Dakui, au chevet des malades de Wenlou – un village martyr dont près de 65 % des habitants seraient infectés – constitue le premier acte de reconnaissance officielle du fléau par l'Etat central. Jusqu'à présent, les plus hautes autorités de Pékin avaient été bernées, ou s'étaient laissé berner, par des rapports lénifiants de l'administration provinciale du Henan ayant toujours nié l'existence d'un problème de sida au niveau local. Le voile du silence officiel s'est à nouveau levé, mercredi 22 août, avec une dépêche de l'agence Chine nouvelle citant des médecins mettant en garde contre "une épidémie de sida causée par la collecte de sang réalisée dans des conditions ne présentant pas toutes les garanties de sécurité". L'un des ces spécialistes, le professeur Zheng Xiwen, mentionne la pratique consistant à mélanger le sang d'origines diverses, à en extraire le plasma – destiné à être vendu à l'industrie biotechnologique –puis à restituer le sang (mélangé) aux donneurs ainsi exposés à toutes les contaminations. Ces avertissements au plus haut niveau marque une prise de conscience croissante de la "bombe à retardement" que représentent des années de laxisme dans le commerce du sang. Dès le début des années 1990, la pratique était très en vogue dans certaines campagnes chinoises (Henan, Sichuan, Shanxi…) où les villageois pauvres pouvaient gagner 45 yuans (40 francs) par don de 100 millilitres. Mais l'"opération vérité" des experts sollicités
par les médias officiels serait plus crédible s'ils ne sous-estimaient
pas les chiffres. De ce point de vue, la politique de l'autruche pratiquée
par les autorités chinoises reste de mise en ce pays où nombre
d'informations sur les crises – sociales, écologiques ou sanitaires
– peuvent être considérées comme des secrets d'Etat. COLLECTES CLANDESTINES Quand on sait que le fléau touche, dans la seule province du Henan, plusieurs centaines de milliers de personnes – entre 500 000 et 700 000 selon des informations officieuses circulant sur Internet – on mesure la sous-estimation officielle de ce facteur de contamination. Du reste, le Journal chinois d'épidémiologie (décembre 2000) révélait, citant les résultats de prélèvements dans trois centres de collecte de plasma d'une "certaine province" (euphémisme désignant celle du Henan), que le taux d'infection des donneurs par le virus du sida était de 74 %. Or on estime que près de un million de paysans se sont adonnés au commerce du sang dans le Henan (dont la population totale est de 100 millions). On retrouve ainsi les 700 000 cas évoqués sur Internet. Cette tragédie est l'héritage d'un passé calamiteux. Depuis l'automne 1998, la collecte de sang à des fins marchandes est officiellement interdite en Chine. Seuls les dons volontaires sont autorisés, et même encouragés. Ils sont organisés lors des séances solennelles dans les hôtels, les lieux de travail ou les universités, en général dans des conditions de sécurité maximale. Mais l'interdiction du commerce du sang a provoqué une pénurie brutale dans les hôpitaux, au point que certains établissements ont continué à s'approvisionner de manière clandestine, si l'on en croit la chronique policière rapportant la fermeture de centres illégaux de collecte restés ouverts bien après la prohibition de 1998. Au-delà de cette incapacité qu'éprouve souvent l'Etat central à s'imposer au plan local, il reste une question extrêmement sensible qui constitue une autre "bombe à retardement" du scandale du Henan, politique celle-là : l'implication des plus hautes autorités de la province dans le trafic. C'est en effet le directeur du département de la santé du Henan, Liu Quanxi, qui avait méthodiquement monté à partir de 1993 le système de collecte de sang dans sa province. Le bureaucrate avait trouvé là le moyen de faire de juteuses affaires en exportant des cargaisons entières de plasma à Wuhan ou Shanghaï. Il avait même prospecté le marché américain. Trente centres de collecte avaient ainsi été mis sur pied, dont l'un confié à sa propre sœur. Aux dernières nouvelles, Liu Quanxi est toujours en fonctions. Chine : les estimations de contamination revues à la hausse (Le Monde, 24/8/2001) Le nombre de villageois contaminés par le virus du sida dans la province du Henan (Chine du centre) où a sévi le commerce débridé de sang jusqu'à récemment pourrait être de 30 000 à 50 000, a révélé, jeudi 23 août, le vice-ministre de la santé, Yin Dakui. Cette estimation est très supérieure aux évaluations fournies la veille par des médecins chinois. Le vice-ministre a même admis que " certains experts" rehaussaient l'évaluation à " 100 000". La Chine fait face à " une très sérieuse épidémie" de sida, a déclaré publiquement M. Yin, ce qui constitue le premier acte de reconnaissance politique officielle de la gravité du fléau.Le nombre de cas d'infection par le virus identifiés était de 26 058 en juin, un chiffre qui conduit les observateurs à estimer, par extrapolation, qu'au moins 600 000 personnes sont contaminées à l'échelle nationale. Sécheresse exceptionnelle et désertification dans le
nord de la Chine (Le Monde, 17/8/2001)
Terre craquelée, récoltes brûlées, réservoirs
épuisés ou lits de fleuve à sec : le nord de la Chine
est confronté depuis le printemps à une sécheresse
exceptionnelle, la deuxième en gravité depuis 1949. Dans
la province du Liaoning, il faut remonter à 1904 – et dans le Shandong
à 1906 – pour trouver trace d'une calamité équivalente,
selon l'agence Chine nouvelle. Le coût économique (chute prévisible
de la production céréalière), social (pénurie
d'eau potable) et écologique (accélération de la désertification)
s'annonce très élevé. Quelques indicateurs de cette
conjoncture météorologique désastreuse : les températures
sont supérieures de 2 à 3 degrés Celsius et les précipitations
(jusqu'à la mi-juin) inférieures d'environ 20 % – avec des
pointes à 5 0% – à la moyenne.
FACTURE TRIPLÉE Cette mauvaise conjoncture ne fait que rendre plus aiguë l'une des questions environnementales les plus sensibles dans le nord de la Chine : la pénurie d'eau. Selon les chiffres officiels, environ 50 millions de Chinois éprouvent au quotidien de la difficulté à se procurer de l'eau potable. Le volume d'eau disponible par habitant en Chine (1 760 mètres cubes) est le quart de la moyenne mondiale. Les sécheresses répétitives et la surexploitation industrielle ou agricole de zones surpeuplées ont combiné leurs effets pour épuiser les réserves ou polluer – voire assécher – les cours d'eau. A Pékin ou à Tianjin, les nappes phréatiques risquent
d'être épuisées avant quinze ans, et le sol s'affaisse
déjà en certains endroits en raison d'un pompage excessif.
La capitale tire les deux tiers de son eau de surface de deux réservoirs,
dont l'un (Guangting) est pollué et l'autre (Miyun) est actuellement
sous-alimenté : on peut imaginer l'ampleur des travaux de mise à
niveau qu'imposera l'échéance olympique de 2008. Plus au nord, le fleuve Liao (province du Liaoning) est resté sec sur 100 kilomètres, un phénomène sans précédent depuis 1949. Plus préoccupant est le sort du Huang He (fleuve Jaune) : il n'est pas rare que son lit reste sec sur 800 kilomètres avant l'embouchure. Dans cette région stratégique, délimitée par les fleuves Jaune, Hai et Huai, le déséquilibre est criant : la moitié de la production céréalière et un tiers de la production industrielle du pays s'y concentrent, mais la zone n'offre que 10 % des réserves nationales d'eau. En Chine du Nord, la pénurie est évaluée à 70 milliards de mètres cubes, avec la perspective que 25 milliards viennent s'y ajouter à l'échéance 2050. Si rien n'est fait pour y remédier sérieusement, les conséquences seront "catastrophiques pour les futures générations", met en garde un récent rapport de la Banque mondiale. Après des années d'aveuglement causé par la recherche à tout prix des performances économiques, le gouvernement central a pris conscience du péril dernièrement. "La pénurie d'eau est un sérieux obstacle au développement économique et social de la Chine", s'est alarmé au printemps le premier ministre, Zhu Rongji. Parant au plus pressé, les autorités réagissent en imposant un rationnement de la consommation (–bv30 % dans le Liaoning, avec notamment l'interdiction d'ouvrir de nouveaux saunas ou bains publics), en multipliant les projets de traitement des eaux usées et en envisageant d'augmenter le prix de l'eau – aujourd'hui quasiment gratuite –, d'après les conseils de la Banque mondiale. La municipalité de Pékin a décidé de tripler la facture aux usagers avant 2005. 27 % DU TERRITOIRE A plus long terme, le pouvoir planche sur un nouveau projet pharaonique – après celui des TroisvbGorges – qui consisterait à détourner le cours du Yangtseu vers le nord au profit des fleuves Jaune, Hai et Huai, via trois canaux d'une longueur totale de 2 400 kilomètres. Les travaux doivent commencer l'année prochaine et durer quinze ans. Dans ce contexte de sécheresse et de pénurie d'eau, une désertification, elle aussi lourde de périls, s'accélère dans toute la Chine du Nord. Le désert touche déjà 27 % du territoire national, mais, selon les experts, il en menace "potentiellement" 34 %. Les photos par satellite montrent clairement une gigantesque langue de sable ou de terre sèche de 4 500 kilomètres de long et 600 kilomètres de large progressant d'ouest en est. Selon l'administration forestière d'Etat, cette poussée du désert s'effectue au rythme annuel de 2 460 kilomètres carrés, soit une notable accélération par rapport à la cadence de 1 560 kilomètres carrés des années 1950. La Mongolie Intérieure est l'une des régions les plus touchées. L'écosystème a commencé à être déstabilisé par une politique volontariste de peuplement entamée sous le Grand Bond en avant (1958-1960), poursuivie sous la Révolution culturelle (1966-1976), qui a abouti au triplement de la population. Sous l'influence de la décollectivisation des années 1980, l'explosion du cheptel – notamment les chèvres, prisées pour le cachemire – a causé des torts irréparables à la couverture herbeuse. Dans le district de Xilingol, le nombre de têtes est passé de 2,5 millions en 1977 à 18 millions en 2000. Il en résulte un surpâturage qui transforme la steppe en dunes à un rythme accéléré. C'est là que prennent naissance les vents de sable qui balayent régulièrement Pékin, dont les effets se font sentir en Corée, au Japon et jusqu'au Colorado. L'administration de la météorologie a enregistré leur augmentation : 5 dans les années 50, 8 dans les années 60, 13 dans les années 70, 14 dans les années 80 et 23 dans les années 90. Pour la seule année 2000, il y en a déjà eu 13. Les études montrent que ce sable ne provient pas que du désert de Gobi, le traditionnel pourvoyeur, mais de plus en plus des régions les plus fraîchement désertifiées. L'étau se resserre sur la capitale, autour de laquelle on établit une "ceinture verte" afin de limiter les dégâts. Pékin finira peut-être en forteresse retranchée, version écosystème du désert des Tartares. |
Mise à jour : décembre 2001
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