Tensions entre la Chine et Taïwan


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Pékin se plaint de Taipei auprès de Clinton (20/7/99, Libération) 
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Le président taiwanais dit accepter le principe d'"une Chine" (Reuters, 28/6/2000)
Le président taiwanais Chen Shui-bian affirme que son gouvernement est disposé à adopter le concept d'"une seule Chine" mais que la Chine ne doit pas être le synonyme du gouvernement de la république populaire à Pékin. C'est la première fois que Chen déclare explicitement qu'il accepte le principe d'une seule Chine qui, selon Taiwan, a été adopté par le précédent gouvernement nationaliste.
Taiwan maintient que des négociateurs ont, verbalement, accepté en 1992 l'idée qu'il n'y a qu'"une seule Chine", mais que chaque
partie peut avoir sa propre interprétation du concept. "Le nouveau gouvernement est disposé à accepter un consensus(...)selon lequel il y a une seule Chine mais que chaque partie peut avoir sa propre définition", a déclaré Chen à des visiteurs américains mardi. Pour Chen, il est "inacceptable" de considérer "une Chine" comme synonyme de la République populaire de Chine.

Taiwan : l'armée chinoise serait sur le pied de guerre (Reuters, 29/4/2000)
Les autorités chinoises ont accentué la préparation de leurs forces armées à une éventuelle attaque sur Taiwan, écrit samedi le Hong Kong Economic Times.Le quotidien, qui cite des sources au sein de l'Armée populaire de libération, précise que l'état-major planche sur des stratégies d'attaque et que Guangzhou, Nanjing et cinq autres régions militaires ont reçu l'ordre d'accroître leur aptitude au combat.Mais à Taiwan, un porte-parole militaire a dit à Reuters que l'armée n'avait reçu aucune information faisant état d'une telle décision.Vendredi, le principal émissaire chinois aux affaires taiwanaises, Wang Daohan, avait déclaré que Pékin et Taipeh devraient régler leurs différends par le biais d'un dialogue pacifique. Il ajoutait cependant que Taiwan devait accepter le principe d'"une seule Chine" en condition préalable à ces discussions - une formule que rejette le nouveau président de l'île nationaliste, Chen Shui-bian.

Washington fait de la corde raide entre la Chine et Taiwan (AFP, 18/4/2000)
En décidant de reporter une décision sur la vente de quatre destroyers ultra-modernes Aegis à Taiwan, tout en acceptant de perfectionner les radars de l'île, Washington se livre à un exercice de corde raide entre Taipei et Pékin, source de tracas diplomatiques et politiques.
 L'administration américaine "a fait du mieux qu'elle pouvait, mais elle ne va pas manquer d'être critiquée par les deux bords", estime Patrick Cronin, spécialiste de l'Asie à l'Institut américain pour la Paix.
 "La Chine continentale va continuer de se déclarer inquiète face aux ventes d'armes américaines, et faire valoir que la décision sur la vente des destroyers n'est que reportée", estime-t-il.
 Parallèlement "si la vente des Aegis n'a pas lieu, Washington sera accusé de brader la sécurité de Taiwan", reconnaît-il.
 La décision américaine a toutefois l'avantage de mettre les Etats-Unis dans une position de "jeu à somme nulle" dans une région où l'annonce de la vente de bâtiments de guerre "aurait complètement rompu l'équilibre des efforts diplomatiques", affirme Patrick Cronin.
 Taiwan a d'ailleurs réagi en affirmant que le "paquet" annoncé par Washington était loin de répondre à ses besoins en matière de défense, et insisté sur le caractère indispensable des Aegis pour contre-balancer l'arsenal balistique de la Chine.
 Pékin pour sa part a réagi en demandant l'arrêt des ventes d'armes américaines à l'île nationaliste, considérées comme un "obstacle à l'amélioration des relations" sino-américaines.
 L'affaire risque également d'avoir des répercussions intérieures pour le président démocrate Bill Clinton, au moment où ses adversaires républicains majoritaires au Congrès proposent de voter une loi renforçant les garanties militaires américaines envers Taiwan. L'administration américaine, qui a menacé d'opposer son véto au Congrès sur ce dossier, considère ses choix comme une bonne voie médiane. "Cela vise à repondre à nos responsabilités envers Taiwan, un pays dont nous sommes en train d'évaluer à la fois les capacités et les menaces auxquelles il doit faire face", estime un responsable américain. "En fin de compte la Chine n'est jamais contente de ce que nous apportons avec Taiwan", reconnaît avec fatalisme ce responsable parlant sous couvert de l'anonymat.
 L'attitude prudente de Washington dans ce dossier survient alors que l'administration américaine déploie une intense activité pour convaincre Israël de ne pas livrer d'avions radar de type AWACS à Pékin, une technologie jugée sensible par Washington.
 Cette affaire, considérée comme de la plus haute importance par les Etats-Unis, a été directement évoquée la semaine dernière entre le président Clinton et le Premier ministre israélien Ehud Barak. Le président israélien Ezer Weizman a toutefois catégoriquement dénoncé vendredi l'opposition américaine à la vente de ce type d'appareil, lors d'une visite de son homologue chinois Jiang Zemin en Israël.

Taïwan propose un "sommet de paix" avec Pékin (Reuters, 20/3/2000)
Chen Shui-bian, élu samedi président de Taïwan, a proposé lundi un "sommet de paix" avec Pékin et a affiché un assouplissement de sa position indépendantiste en se disant disposé à discuter de la question d'"une seule Chine". Mais il a souligné que Taïwan devait être traitée d'égal à égal avec le continent. "Il n'y a rien dont nous ne puissions discuter sur la base de l'égalité", a dit Chen à des journalistes. "Je crois que nous pouvons nous asseoir et discuter de toutes les questions avec la partie chinoise, y compris de celle d'une seule Chine'", a dit Chen. Mais il a souligné que cette question d''une seule Chine' ne pouvait servir de base à des discussions. "Nous pouvons parler d'Une seule Chine pourvu que ce ne soit pas un principe", a dit le président élu sans avancer de date possible pour le sommet proposé.

Taiwan a l'avantage militaire sur la Chine mais celui-ci se réduit (AFP, 19/3/2000)
Le nouveau président taiwanais pourra compter sur la supériorité militaire de ses forces armées vis-à-vis de la Chine, mais cet avantage va en se réduisant, en raison de l'arsenal chinois de missiles, ont estimé dimanche des analystes.
 Malgré l'avalanche de menaces de guerre proférées ces dernières semaines par les dirigeants chinois à l'encontre des électeurs taiwanais, sommés, en vain, de ne pas choisir le candidat pro-indépendance Chen Shui-bian, la Chine est incapable de mener avec succès une attaque contre l'île de Taiwan, selon ces sources.
 Pékin dispose de beaucoup plus d'hommes que Taiwan mais son matériel n'est encore pas en rapport avec la guerre technologique que Taiwan peut plus confortablement mener.
 "Le rapport de forces entre les deux rives du détroit (de Taiwan) favorise l'île pour le moment, mais un renversement se profile à l'horizon de la prochaine décennie", a déclaré à l'AFP Robert Karniol, représentant pour l'Asie et le Pacifique du magazine spécialisé dans les questions de défense, Jane's Defence Weekly.
 Dans le cas peu probable où la Chine aurait les moyens de contrer l'aviation taiwanaise sophistiquée, elle n'a de toutes façons qu'une faible capacité en termes de véhicules amphibies, limitée au transport de deux divisions, qui seraient anéanties par les forces taiwanaises en cas de débarquement, selon cet expert.
 Les forces taiwanaises sont mieux équipées que leurs homologues chinoises et sont aussi mieux entraînées.
En outre, bien que la Chine affirme pouvoir mobiliser 3.000 avions de combat, cette aviation ne peut pas rivaliser avec les chasseurs américains F-16 ou français Mirage 2000.
 Mais les experts soulignent aussi que cet avantage pourrait disparaître avec l'augmentation du nombre de missiles déployés par la Chine, capables de paralyser les systèmes taiwanais de défense aérienne.
 "La Chine dispose d'environ 200 missiles balistiques (de type M-9) qui peuvent atteindre Taiwan et elle en ajoute 50 chaque année", a indiqué la semaine dernière à Washington l'amiral américain Dennis Blair, commandant en chef des forces américaines dans le Pacifique. Il a toutefois précisé que leur précision de tir n'était pas encore satisfaisante.
 "Quant leur efficacité ira en s'améliorant, ils poseront une réelle menace militaire pour Taiwan", a-t-il souligné.
 Taiwan a commandé l'an dernier, selon le New York Times, quatre contre-torpilleurs américains de la classe Aegis, équipés de systèmes sophistiqués de défense anti-missiles.
 Les Etats-Unis ont réservé leur réponse pour ne pas provoquer la Chine, qui considère Taiwan comme partie intégrante de son territoire et appelle à la réunification de l'île à la "mère patrie".
 En vertu du Taiwan Relations Act, les Etats-Unis sont tenus de fournir une "défense suffisante" à Taiwan en cas de conflit, mais le texte reste volontairement flou sur un engagement direct américain à la défense de l'île.
 Lors de la précédente élection présidentielle en 1996, la Chine avait tiré des missiles au larges des côtes taiwanaises pour faire pression sur les électeurs. Les Etats-Unis avaient alors envoyé deux porte-avions au large de l'île.

Taiwan: mise en garde du Premier ministre chinois (Reuters, 15/3/2000)
A trois jours des élections présidentielles de Taïwan, le Premier ministre chinois Zhu Rongji exhorte les électeurs de l'île à écarter les candidats séparatistes.
"N'agissez pas de manière impulsive en un moment critique qui décidera de la route que suivront la Chine et Taïwan, sinon j'ai peur que vous n'ayez aucune occasion de le regretter", a déclaré le dirigeant chinois.
Pékin ne s'est pas prononcé officiellement pour l'un ou l'autre des trois candidats en lice, mais craint une victoire du chef de l'opposition Chen Shui- Bian, dont le Parti démocrate progressiste est favorable à l'indépendance.
Zhu Rongji a répété, au cours d'une conférence de presse que la Chine n'avait pas changé d'avis et qu'elle ne permettrait pas l'indépendance de la province, ajoutant qu'il n'y aurait pas de seconde chance.Il a par ailleurs accusé les Etats Unis d'utiliser la province chinoise pour contrarier l'Etat chinois."Certaines personnes en Amérique (...) voient la Chine comme un ennemi potentiel. Ils aimeraient laisser traîner indéfiniment la question taïwanaise", a-t-il dit."Peu importe qui pendra le pouvoir à Taïwan, Taïwan ne sera jamais autorisée à être indépendante (...). C'est le souhait des 1,25 milliards de chinois", a-t-il dit.Il a ajouté que la récente volatilité de la bourse chinoise était "un clair reflet des peurs de l'agression et de l'arrogance des forces pour l'indépendance de Taïwan".
De son côté, un universitaire chinois a estimé que les électeurs de l'île choisiraient non seulement un nouveau leader, mais aussi entre la guerre et la paix."La stratégie de Chen vis-à-vis du continent n'est qu'une tactique pour gagner les élections, pour obtenir des voix et tromper les électeurs", a déclaré Xu Bodong au cours d'un entretien à la télévision d'Etat.Le directeur des recherches sur Taïwan à l'Université Lianhe de Pékin a ajouté qu'il ne croyait pas en la tenue du référendum sur l'indépendance promis par Chen et que les électeurs ne devaient pas se laisser abuser.Outre Chen, principal candidat de l'opposition, sont en lice le vice-président Lien Chan, du Parti nationaliste au pouvoir, et le candidat dissident James Soong.

L'armée chinoise veut "se préparer" à un conflit avec Taïwan (AFP, 8/3/2000)
L'armée chinoise doit "se préparer activement" pour un conflit avec Taïwan, ont averti mercredi des militaires de haut rang, alors que Pékin cherche à faire monter la pression sur les électeurs taïwanais à dix jours d'un scrutin présidentiel dans l'île. A l'occasion de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP - parlement), "12 délégués de l'armée se sont prononcés pour des préparatifs actifs et minutieux pour la lutte militaire contre Taïwan", a rapporté le Quotidien de l'Armée, sans préciser l'identité des délégués en question.Ces propos ont été tenus lors d'une réunion présidée par le ministre de la Défense Chi Haotian, a précisé le journal."Si les forces indépendantistes cherchent à diviser le pays, nous allons être obligés de prendre des mesures très radicales", a averti pour sa part le chef d'état-major de l'armée, le général Fu Quanyou. "Il faut absolument renforcer le sens de la mission (de l'armée) et se préparer avec beaucoup d'efforts à la lutte militaire". A dix jours de l'élection présidentielle à Taïwan, le général Fu a également appelé à "populariser la connaissance des hautes technologies" au sein de l'armée, afin de mettre l'armée chinoise en mesure de rivaliser avec les armements taïwanais. Le général Wang Ke, responsable de la logistique de l'Armée Populaire de Libération (APL, l'armée chinoise), s'est prononcé en faveur du renforcement de la défense nationale afin de "garantir la sécurité et l'unité du pays"."Plus la défense nationale est puissante et les préparatifs militaires correctement menés, plus grande sera la possibilité de réunifier le pays", a-t-il estimé. Pékin, qui considère Taiwan comme une province rebelle depuis la fuite des nationalistes dans l'île en 1949, a lancé ces dernières semaines des mises en garde quasi quotidiennes aux principaux candidats au scrutin du 18 mars. La Chine redoute que l'élection ne se traduise par un renforcement des indépendantistes taïwanais qui souhaitent revenir sur "le principe de la Chine unique", bien qu'aucun candidat ne souhaite organiser de référendum sur l'indépendance.De son côté, le président Jiang Zemin, qui avait évoqué samedi des "mesures radicales" contre Taïwan, s'est dit confiant mercredi de parvenir à la réunification pacifique de l'île au continent."Je suis optimiste par nature. Je pense que la grandeur de la nation chinoise est telle qu'en fin de compte la réunification se fera forcément", a-t-il déclaré à la presse lors d'une réunion avec des délégués de Hong Kong à l'ANP. Interrogé sur les risques d'intervention internationale en cas de conflit, M. Jiang a rétorqué que "les Chinois n'ont jamais eu peur des esprits mauvais". M. Jiang n'a pas voulu préciser quelles conditions précises pourraient entraîner une intervention armée. Le mois dernier, la Chine avait indiqué qu'elle recourrait à la force si les dirigeants de l'île refusent "indéfiniment" de discuter de la "réunification" à la mère patrie. Les experts militaires occidentaux doutent toutefois de la capacité de la Chine à sortir victorieusement d'un conflit avec l'île, dont l'armée dispose d'armements occidentaux modernes. Mardi, le commandant en chef de la flotte américaine dans le Pacifique, l'amiral Dennis Blair, a indiqué à Washington n'avoir détecté aucun mouvement de troupes anormal du côté chinois, en dépit des menaces répétées de Pékin. Les experts soulignent aussi les risques économiques qu'un conflit ferait peser sur la Chine: quelque 40.000 entreprises taïwanaises sont à l'origine d'environ 40 milliards de dollars d'investissements sur le continent.

La Chine étale sa puissance mais reste prudente

PEKIN, 3 août 99 (AFP) - La Chine continuait mardi à faire étalage de sa puissance militaire face à Taiwan, mais les experts étrangers doutaient de sa détermination à prendre les armes contre l'île, malgré le tir expérimental d'un nouveau type de missile.
Selon un quotidien de Hong Kong inféodé au régime chinois, certaines unités de l'armée rouge stationnées face à Taiwan ont été
placées en état d'alerte maximum en réponse aux velléités d'indépendance de l'île."Certains services cruciaux ont été placés en état d'alerte numéro un", a indiqué le Ta Kung Pao, citant des sources militaires non identifiées."Des missiles ont également été déployés dans la province du Fujian (sud-est). On s'attend à des manoeuvres militaires de grande ampleur", a ajouté le quotidien, évoquant des exercices terre-air-mer similaires à ceux de 1996, lorsque la Chine avait tiré plusieurs missiles à proximité des côtes taïwanaises. Pékin est engagé dans une campagne de dénonciation du président taïwanais Lee Teng-hui qui a revendiqué début juillet la mise en place de relations "d'Etat à Etat" avec la Chine. Le gouvernement chinois refuse d'exclure un recours à la force pour rétablir sa souveraineté à Taiwan en cas de proclamation d'indépendance. Selon les mêmes sources, "les forces armées sont prêtes à livrer une juste guerre afin d'écraser le complot des autorités taiwanaises visant à se séparer de la patrie. Nous sommes confiants de gagner cette guerre. Il ne manque plus que l'ordre de la Commission militaire centrale" (CMC, l'organe suprême des armées présidé par le président Jiang Zemin).Cette rhétorique guerrière survient au lendemain de l'annonce par Pékin du lancement "réussi" d'un nouveau type de missile sol-sol à longue portée dont les caractéristiques n'ont pas été révélées. Cet essai a été critiqué par le gouvernement japonais, mais des responsables taiwanais comme américains en minimisaient l'importance."Ce n'est pas une nouvelle spectaculaire", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, James Rubin, précisant que Washington "s'attendait depuis un certain temps" à un tel tir.A Taipei, le ministère de la Défense assurait n'avoir constaté aucun mouvement de troupes anormal de l'autre côté du détroit.Des experts étrangers à Pékin assuraient de leur côté que l'armée chinoise n'était aucunement en état d'alerte."Si les deux régions militaires proches de Taiwan étaient en état d'alerte, la presse officielle ne les qualifierait plus de 'régions militaires' mais de 'régions de guerre', comme en 1996 lors des tirs de missiles", a commenté un spécialiste occidental des
questions militaires.A l'époque, les régions militaires de Nankin et Canton étaient restées en état d'alerte longtemps après la fin des tirs chinois, a-t-il rappelé.A Washington, M. Rubin a également rejeté la vive protestation émise par Pékin contre un projet de ventes d'armes américaines à Taiwan.Ce contrat est "parfaitement conforme" au "Taiwan relations act", la loi américaine qui régit les relations entre les Etats-Unis et Taïwan depuis 1979, a-t-il assuré.La Chine avait dénoncé lundi une proposition américaine de vente à Taïwan de deux avions E-2T Hawkeye 2000E et de pièces destinés à des appareils F-16 pour un total de 550 millions de dollars.
Les Etats-Unis reconnaissent le principe "d'une seule Chine" par lequel ils admettent la souveraineté chinoise sur Taïwan, tout en
conservant des liens étroits avec l'île. Washington s'est engagé à ne vendre que des armes défensives à Taiwan et n'est aucunement
forcé d'intervenir en faveur de l'île en cas d'attaque.

Pékin ménage et menace Taïwan (Le Monde, 21/2/2000)
A moins d'un mois de l'élection présidentielle de Taïwan, le 18 mars, un calme fragile règne sur le détroit de Formose. Selon toute vraisemblance, Pékin ne rééditera pas avant cette échéance, qui verra le retrait du président Lee Teng-hui, les gesticulations militaires qui furent orchestrées à l'occasion de la précédente consultation présidentielle, en 1996. Les leçons de l'échec de cette campagne d'intimidation - entrée dans l'histoire comme la « crise des missiles » - ont été tirées par le régime continental : effaroucher l'opinion taïwanaise avant l'élection, c'est courir le risque d'enflammer le séparatisme insulaire.
Cette retenue de Pékin est pour l'instant facilitée par la modération des propos tenus sur la question de l'indépendance par les candidats taïwanais en campagne. Chacun pèse ses mots avec une infinie prudence. Le candidat du Kuomintang (KMT), au pouvoir, Lien Chan, s'est bien gardé de réaffirmer la doctrine avancée en juillet 1999 par le président Lee Teng-hui, selon laquelle les relations entre les deux rives du détroit doivent être définies comme des « relations d'Etat à Etat » : la profession de foi avait déclenché le courroux de Pékin, qui considère toujours Taïwan comme une simple « province ». Le silence de M. Lien ne signifie pas qu'il récuse sur le fond la vision de son mentor, dont il est actuellement le vice-président. Il signifie simplement que, sur la forme, il préfère ne pas évoquer les sujets qui fâchent.

PLUS SOUPLE QU'AVEC HONGKONG ET MACAO

Tout aussi significatif est le profil bas adopté par le candidat a priori le plus sulfureux aux yeux de Pékin : Chen Shui-bian, le porte-drapeau du Parti progressiste démocratique (DPP), qui a inscrit dans sa charte l'objectif de l'indépendance. M. Chen a déclaré qu'en cas d'investiture suprême il ne proclamerait pas formellement l'indépendance de l'île, sauf si le continent devait attaquer Taïwan. Mieux : M. Chen souhaite une intensification des échanges économiques entre les deux rives, se montrant même sur ce sujet plus volontariste que le président Lee, qui a toujours mis en garde contre le risque de dépendance politique induit par la séduction du marché continental.
Face à tant de pragmatisme du côté taïwanais, Pékin est d'autant plus enclin à se « contenir » qu'une attitude par trop agressive pourrait ruiner les chances du troisième candidat, a priori le plus recommandable à ses yeux : James Soong. Aujourd'hui en tête des sondages, ce dissident du KMT, né sur le continent, s'est toujours gardé de « provocations » à l'égard du régime chinois. Pékin veut espérer qu'en cas d'élection il freinerait les forces centrifuges qui poussent Taïwan vers le grand large. Pour lui faciliter la tâche, les dirigeants chinois multiplient les déclarations souriantes sur le thème « Nous voulons la paix » et proposent aux Taïwanais une formule de réunification « plus flexible et plus accommodante » que celle - dite « un pays, deux systèmes » - offerte à Hongkong et à Macao. Cette formule, qu'un expert chinois vient de baptiser « un pays (la Chine), deux systèmes (socialiste et capitaliste) et trois modèles (la République populaire, Hongkong-Macao, Taïwan) », permettrait de consacrer la singularité de Formose, à qui pourrait être accordée une plus grande autonomie en matière diplomatique et de défense.
Si cette campagne présidentielle s'annonce moins troublée que la précédente, on ne saurait être aussi affirmatif pour la période qui suivra la consultation. Le détroit de Formose reste plus que jamais une zone de tension. Le directeur de la CIA, Georges Tenet, vient de déclarer devant le Sénat américain que le risque était grand d'assister, cette année, à « une flambée militaire à travers le détroit ». Les dirigeants chinois l'annoncent, il est vrai, tout de go : « L'indépendance de Taïwan, c'est la guerre.  » Et ils s'y préparent. L'effort d'armement de Pékin est impressionnant. La revue spécialisée dans les questions de défense Jane's Defense Weekly écrit ainsi que le programme chinois d'équipement en missiles s'est développé « plus vite que prévu ».

LA SUSPICION PERSISTE AVEC WASHINGTON
A ce rythme, selon l'expert américain Richard Fischer, l'Armée populaire de libération sera en mesure d'aligner sur la côte faisant face à Taïwan environ 650 missiles balistiques et de croisière en 2005, arsenal qui pourrait atteindre un millier en 2010. Simultanément, Pékin équipe à tour de bras sa marine et son aviation à partir de matériel russe. Dans ce contexte, la relation sino-américaine reste d'une grande précarité. L'heure est certes au réchauffement, onze mois après le déclenchement de la guerre du Kosovo, qui avait déchaîné en Chine un anti-américanisme virulent. La volonté d'apaisement des deux côtés a permis la signature, à l'automne 1999, d'un important accord commercial sur l'entrée de Pékin dans l'OMC et la reprise des contacts militaires, suspendus au lendemain du bombardement par l'OTAN de l'ambassade chinoise à Belgrade.
Mais la suspicion mutuelle reste profonde. En Chine, elle se manifeste par la publication continue d'articles appelant à faire pièce à l' « hégémonisme américain ». Aux Etats-Unis, elle s'est récemment exprimée à travers l'adoption par la Chambre des représentants d'une proposition de loi qui permettrait un renforcement de la coopération militaire entre Washington et Taïpeh. Bien que la Maison Blanche ait fait savoir qu'elle opposerait son veto en cas de vote du texte par le Sénat, le ministère chinois des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur américain en poste à Pékin, Joseph Prueher, pour lui signifier son « indignation » devant une telle « ingérence grossière dans les affaires intérieures de la Chine ». Remontrance très formelle sans doute, mais qui témoigne de la grande volatilité des équilibres stratégiques dans cette région du monde.
 

Appel pressant au calme de Bill Clinton à la Chine et Taïwan (21/7/99, extraits AFP)
Le président Clinton a lancé mercredi un appel pressant au calme à la Chine et Taïwan dont les relations se sont considérablement détériorées ces derniers jours, soulignant qu'aucune partie ne devait envisager de "recourir à la force". "Nous ne voulons pas voir une escalade" de la tension entre Pékin et Taïpei. "Personne ne doit envisager d'avoir recours à la force", a déclaré Bill Clinton lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. Une confrontation militaire au sujet de Taïwan serait "impensable", a-t-il ajouté. ...Bill Clinton a refusé de répondre directement à la question de savoir ce que feraient les Etats-Unis dans le cas d'une attaque de la Chine contre Taïwan. Les Etats-Unis et Taïwan sont liés par le "Taïwan Relations Act" conclu après que Washington eut reconnu Pékin en 1979 comme la seule capitale chinoise. Cette disposition législative autorise les Etats-Unis à fournir des armes uniquement défensives à Taïwan. Washington reconnaît uniquement Pékin sur le plan diplomatique mais favorise le développement des contacts entre la Chine continentale et Taïwan. Bill Clinton a souligné que "les divergences entre la Chine et Taïwan devaient être résolues de façon pacifique". "Si cela ne devait pas être le cas, a-t-il ajouté, aux termes du 'Taïwan Relations Act', nous serions tenus d'envisager (la situation) avec la plus grande préoccupation". Les Etats-Unis ont dépêché deux diplomates de haut rang à Pékin et Taïpei pour tenter de réduire la tension. Ils sont attendus sur place jeudi. Le secrétaire américain à la Défense, William Cohen, entamera d'autre part dimanche une tournée en Asie, qui le conduira à Tokyo et Séoul, durant laquelle la tension dans le détroit de Taïwan ne manquera pas de figurer en bonne place. Le président Clinton a justifié aussi la décision américaine d'annuler, en raison des circonstances actuelles, la visite d'une délégation militaire américaine à Taïwan. "Je ne pensais pas que c'était le meilleur moment de faire quelque chose susceptible d'émouvoir l'une ou l'autre des parties". De hauts responsables américains ont démenti toutefois mercredi, sous le couvert de l'anonymat, que les Etats-Unis envisageaient de geler leur aide militaire à Taïwan pour manifester leur mécontentement à la suite des déclarations pro-indépendantistes du président Lee Teng-hui. Le quotidien Washington Times avaient fait état de telles informations le jour même. Ce n'est pas la première fois qu'une tension très vive oppose la Chine et Taïwan. Pékin avait déjà procédé il y a quelques années à des manoeuvres militaires, irrité par les efforts du président Lee visant à rehausser le statut international de Taïwan. Les autorités chinoises avaient particulièrement mal apprécié la visite aux Etats-Unis du président taïwanais, en 1995. Les manoeuvres militaires chinoises avaient incité les Etats-Unis à déployer, en mars 1996, des bâtiments dans le détroit de Taïwan.
Nouvel avertissement de Pékin à Taiwan, précisions de Taipeh(21/7/99, Reuters)

La Chine a averti Taiwan mercredi qu'une réunification pacifique serait impossible au cas où l'île nationaliste modifierait sa constitution pour y inscrire le principe de relations "d'Etat à Etat" entre Pékin et Taipeh. Selon le Quotidien du peuple, des amendements de cette nature "constitueraient une dangereuse initiative séparatiste et une provocation extrêmement grave qui (...) rendraient impossible une réunification pacifique". "Comme le sait toute personne possédant la moindre connaissance de la nation chinoise, la réunification de la patrie est (un objectif) plus élevé et plus grand que tout le reste", souligne l'organe du Parti communiste chinois dans un commentaire publié en première page.  La tension monte entre la Chine et Taiwan depuis que le président taiwanais Lee Teng-hui a annoncé la semaine dernière qu'il abandonnait le principe de Chine unique. Pékin a accusé Taiwan de s'engager ainsi dans une "dérive" dangereuse et a menacé d'envahir l'île nationaliste si elle décidait de proclamer son indépendance. Le gouvernement taiwanais a toutefois assuré mercredi qu'il ne comptait pas amender sa constitution pour y faire figurer la notion de relations d'Etat à Etat. "Nous n'avons nullement l'intention d'amender la constitution ou les directives nationales sur l'unification", a déclaré Chen Chien-jen, porte-parole du cabinet taiwanais. Chen a dit que le discours prononcé le 9 juillet par le président Lee ne modifiait pas la politique de Taiwan envers la Chine continentale et que Taipeh continuerait de suivre trois axes principaux - dialogue et échanges avec la Chine populaire, politique d'égalité de part et d'autre du détroit de Formos, et objectif d'une Chine unie, démocratiquet et pacifique. Taiwan compte désormais s'abstenir de parler de "deux Etats" ou d'"une nation et deux Etats" pour qualifier ses relations avec Pékin, et s'en tiendra à la formule "relations spéciales d'Etat à Etat", a ajouté le porte-parole taiwanais.

Bruits de bottes à Pékin qui accuse Taiwan de dérive dangereuse (20/7/99, Reuters)

La tension a continué à monter mardi entre la Chine et Taiwan, que Pékin accuse de s'être engagé dans une "dérive" dangereuse en abandonnant la notion de Chine unique. Le journal hong-kongais Wen Wei Po, proche des autorités communistes, fait état mardi d'unités de l'armée chinoise en état d'alerte et de mouvements de troupes dans les région de Nankin, Jina et Canton. Le commandement de l'armée chinoise a aussitôt démenti ces informations, de même que les commandants des régions militaires concernées. Mais la diffusion de ces rumeurs vient muscler la ferme mise en garde formulée par le président Jiang Zemin dimanche lors d'une conversation téléphonique avec Bill Clinton.  "Nous ne sommes pas décidés à renoncer à l'idée d'un recours à la force pour ce qui est de Taiwan", a rappelé le chef de l'Etat chinois à son homologue américain. Ce dernier, qui avait récemment exhorté Pékin à renoncer à cette solution, a réaffirmé à cette occasion l'engagement clair des Etats-Unis en faveur du concept d'"une Chine".

Union démocratique seulement

C'est l'abandon officiel de ce concept, il y a une semaine, par les autorités de l'île nationaliste au profit de "relations spéciales"
d'Etat à Etat qui a provoqué cette nouvelle crise. La théorie d'un seul Etat chinois, que les régimes de Pékin et Taieph prétendaient chacun incarner depuis le repli des nationalistes du Kuomingtang vers Formose en 1949, était jusqu'à présent la pierre angulaire de la sécurité en Asie de l'Est. Le président taiwanais Lee Ten-hui a démenti les accusations chinoises voulant que son changement de cap ouvre la voie à l'indépendance de l'île, une hypothèse que Pékin considererait comme un casus belli.  Mais il a affirmé mardi que le concept d'"une seule Chine" n'était plus désormais réaliste que dans le cadre d'une démocratisation de la Chine populaire, a-t-il dit en incitant Pékin à s'ouvrir au multipartisme.  Un sondage publie dans le China Daily montre que 86,9% des habitants de Chine communiste soutiendraient une action militaire de Pékin contre Taiwan en cas de déclaration unilatérale d'indépendance de l'île.  Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, s'est déclaré lundi à Vienne perturbé par la montée de la tension sur les rives du détroit de Formose et a engagé les deux parties à rechercher une solution diplomatique.



Pékin se plaint de Taipei auprès de Clinton. Le Premier ministre chinois n'exclut pas une attaque militaire.
(Libération, 20 juillet 1999)
Bill Clinton se prononce en faveur du maintien de la politique «d'une seule Chine» que prône Pékin.
D ix jours après les propos jugés «séparatistes» du président taïwanais   Lee Teng Hui, la Chine poursuit sa guerre psychologique contre Taiwan. Tous les journaux officiels chinois titraient hier sur la conversation téléphonique d'une demi-heure que le chef d'Etat chinois Jiang Zemin a eue avec le président américain Bill Clinton. L'occasion pour le numéro Un chinois qui se prononçait pour la première fois depuis le début de cette nouvelle crise avec Taiwan, de laisser entendre que la Chine n'excluait pas, si nécessaire, une attaque militaire de Taiwan pour  décourager ses velléités indépendantistes.
«Nous ne sommes pas décidés à renoncer à l'idée de la force pour ce qui est de Taiwan. Nous ne resterons jamais les bras croisés si certains engagent Taiwan sur la voie de l'indépendance et si des forces étrangères s'immiscent dans la cause de la réunification de la Chine», a dit Jiang Zemin. Les journaux chinois se sont également félicités desdéclarations de Clinton, en faveur du maintien de la politique «d'une seule Chine» que prône Pékin.
 En établissant des relations diplomatiques avec la Chine communiste en 1979, les Etats-Unis avaient accepté de rompre leurs relations officielles avec Taiwan, reconnaissant Pékin comme le seul gouvernement chinois légitime. Les Etats-Unis se sont néanmoins engagés à assurer la sécurité de Taiwan en cas d'attaque de la Chine.
 Pékin, qui considère Taiwan comme une «province rebelle», amenée à se réunifier politiquement avec le continent n'a pas apprécié les propos récents du président taïwanais. Lors d'un entretien avec une radio allemande, le 10 juillet, Lee Teng Hui a estimé que les relations futures entre la Chine et Taiwan devaient se concevoir «d'Etat à Etat».
Mais en dépit de ses menaces, la Chine n'aurait guère intérêt à un engagement militaire, estiment les experts. «Son équipement est bien moins moderne que celui de Taiwan et un conflit piloté par la Chine aurait un impact désastreux sur les investissements étrangers et l'économie, mettant en péril les acquis de vingt années de réformes et peut-être même l'équilibre du régime», estime Jean Pierre Cabestan, directeur du centre d'études sur la Chine contemporaine, basé à Hong-Kong.
 
L'escalade se poursuit entre Pékin et Taipei (20/7/99, AFP)

L'escalade verbale s'est poursuivie mardi entre Pékin et Taipei après la réaffirmation par le président taiwanais Lee Teng-hui des propos "séparatistes" tenus dix jours plus tôt, tandis que la presse chinoise brandissait de plus en plus ouvertement la menace d'une intervention militaire."Il s'agit d'un pas très dangereux sur la voie de la séparation de la Chine", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mme Zhang Qiyue, en réponse aux propos de M. Lee. Dix jours après avoir lancé une véritable bombe dans une interview à une radio allemande, le président Lee a réitéré mardi sa volonté
de reconnaissance de l'île comme un Etat à part entière. "Une seule Chine n'existe pas actuellement. Elle ne sera possible dans l'avenir qu'après une réunification démocratique", a déclaré M. Lee à la télévision taiwanaise, tout en prenant grand soin de préciser qu'il ne recherchait pas "l'indépendance" pour l'île. Pékin a rétorqué en réaffirmant sa position traditionnelle selon laquelle Taiwan, où le régime nationaliste s'est réfugié en 1949, constitue une "province" chinoise et brandi à nouveau la menace d'une intervention militaire. "L'armée chinoise maintiendra la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays" a averti Mme Zhang, deux jours après la réaffirmation par le président chinois Jiang Zemin au président américain Bill Clinton que Pékin n'avait pas renoncé à l'usage de la force pour récupérer Taiwan. La guerre psychologique que Pékin a entrepris de mener contre Taiwan depuis quelques jours s'est par ailleurs intensifiée mardi avec la publication par la presse chinoise de nouvelles informations sur l'état de préparation de l'armée chinoise. Deux jours après le quotidien "le Temps de la vie", le Quotidien de la Jeunesse Chinoise a à son tour fait état en première page mardi, photos à l'appui, d'exercices terrestres, aériens et maritimes organisés récemment dans la région de Nankin - qui fait face à Taïwan - sans préciser s'ils avaient été organisés en réponse à la crise provoquée par les propos du président taiwanais. Le quotidien officiel de langue anglaise China Daily a de son coté affirmé que 86.9% des Chinois étaient favorables à l'usage de la
force "si nécessaire" pour récupérer Taiwan - soit la position du gouvernement chinois - , en se basant sur un sondage effectué la
semaine dernière auprès de 1.957 personnes. Enfin l'agence Chine nouvelle a fait état mardi d'exercices effectués récemment dans le nord-est de la Chine qui ont permis "de montrer une amélioration du potentiel" des troupes chinoises en matière de communications militaires. Selon des experts militaires occidentaux, les communications font partie des points faibles de l'armée chinoise dans le cas où celle-ci se lancerait dans une invasion de Taiwan, au même titre qu'une aviation très obsolète. Pour l'instant toutefois, aucun des experts interrogés à Pékin ne s'attendaient à une opération militaire à court terme. La plupart d'entre eux prévoyaient une démonstration de force de la part de Pékin au cours des prochaines semaines, probablement sous la forme de de grandes manoeuvres navales, du type de celles effectuées lors de la crise de 1996. Lors de la crise de 1995-1996, provoquée par une visite du président taiwanais Lee Teng-hui aux Etats-Unis en 1995, les Etats-Unis avaient dépêché deux porte avions dans le détroit de Taiwan. Ils répondaient ainsi au lancement par Pékin de manoeuvres navales de grande ampleur qui avaient culminé avec le lancement au printemps de 1996 de missiles dans le détroit de Taiwan, à proximité immédiate de plusieurs villes taiwanaises.


FOCUS/Pour Taiwan, la réunification passe par la démocratie(Reuters)

TAIPEH, 20 juillet - L'application du concept d'"une Chine" est possible, mais seulement dans le cadre d'une union démocratique avec la Chine populaire, a estimé mardi le président taiwanais, Lee Teng-hui.
Les rapports entre Taipeh et Pékin doivent s'inscrire sur une base d'égalité, a ajouté celui qui a suscité la fureur de la Chine
populaire en abandonnant, la semaine dernière, le principe d'une Chine unique.
"Une seule Chine, ce n'est pas pour aujourd'hui. Ce ne sera possible qu'après une future unification démocratique", a-t-il dit lors
d'une audience à la présidence, appelant Pékin à accepter le multipartisme comme Taipeh a su le faire.
Le président taiwanais a réaffirmé que la République chinoise de Taiwan reposait sur des principes démocratiques, que ses
dirigeants étaient élus et représentaient uniquement la population de Taiwan et que, par conséquent, ils ne dépendaient nullement
de la "Chine continentale" ni de sa population.
Dans ces conditions, a-t-il dit, le gouvernement de Taiwan doit être considéré sur un pied d'égalité par Pékin. "Nous devons avoir
avec les communistes chinois des relations fondées sur une base d'égalité", a-t-il souligné.
Lee Teng-hui rejette l'interprétation que Pékin fait du concept d'"une seule Chine", dans laquelle Taiwan n'est qu'une province de la
Chine populaire dotée d'un statut politique inférieur.
Selon lui, le refus de Pékin d'accepter un partage du pouvoir et ses menaces militaires constantes ont empêché d'enregistrer des
progrès de fond dans la recherche de relations normales entre les deux rives du détroit de Formose (Taiwan).
Mais le président taiwanais s'est efforcé de rassurer Pékin en affirmant que sa décision d'abandonner le concept d'"une seule Chine"
ne constituait pas une avancée sur la voie de l'indépendance formelle de Taiwan. 
La Chine mobilise des troupes près des côtes taïwanaises, selon un journal de Hong Kong (20/7/99, AP)

Accroissant la pression exercée sur l'île pour qu'elle revienne sur sa volonté d'indépendance, la Chine a mobilisé des troupes de combat à proximité des côtes taïwanaises et les a placées en état d'alerte maximum, rapporte mardi un
quotidien de Hong Kong pro-Chinois.Les troupes des régions militaires du sud et de l'est de la Chine, Nankin, Guangzhou et Jinan, ont été vues transportant des armes et de l'équipement militaire, suggérant que les manoeuvres de ces derniers jours ne relevaient pas d'un habituelle ``relève de service'', rapporte Wen Wei Po, citant des témoins oculaires non identifiés. Le journal ne précise pas quand ni où les témoins ont aperçu les troupes, pas plus que la nature des armes qu'elles portaient.Le Sing Tao Daily affirme pour sa part que le bureau du procureur principal de Chine rassemble des preuves afin de poursuivre le président taïwanais et ses alliés pour trahison. Par ailleurs, le Apple Daily, un quotidien sensationnaliste écrit en chinois, rapporte au Pékin a demandé à ses experts militaires d'esquisser des plans de bataille, les responsables économiques ayant été chargés d'évaluer l'impact financier d'une entrée en guerre de la Chine. Une attaque imminente est cependant improbable parce qu'il faudrait des mois à la Chine pour élaborer de tels plans de guerre, ajoute le quotidien, citant une source non-identifiée.

Le président taïwanais cherche à apaiser la Chine (AP)
mardi 20 juillet 1999, 5h53
TAIPEI (AP) -- Espérant apaiser Pékin, Taipei va dire à la Chine que la déclaration du président Lee Teng-hui invitant à considérer la Chine et Taïwan comme des Etats séparés était destinée à préparer une éventuelle réunification avec la mère-patrie et non un pas vers l'indépendance, rapporte mardi le United Daily News.
Pékin maintient la pression face à Taiwan (AFP)
lundi 19 juillet 1999, 11h27
PEKIN, 19 juil (AFP) - Pékin a poursuivi lundi sa guerre verbale avec Taiwan tout en se préparant pour des manoeuvres militaires de grande ampleur, en dépit du soutien apporté par Washington à sa politique d'une seule Chine.
M. Jiang dit à M. Clinton que la Chine n'écarte pas la possibilité d'employer la force contre Taïwan (AP)
lundi 19 juillet 1999, 5h52
PEKIN (AP) -- Le président chinois Jiang Zemin a déclaré dimanche lors d'un entretien téléphonique avec le président américain Bill Clinton que Pékin n'écartait pas la possibilité d'employer la force contre Taïwan si l'île essayait de se séparer de la Chine, rapporte l'agence de presse officielle Chine Nouvelle.
FOCUS/Jiang Zemin à Clinton-Pékin n'exclut pas d'attaquer Taiwan(Reuters)
lundi 19 juillet 1999, 3h44
PEKIN/WASHINGTON, 19 juillet - Le président chinois Jiang Zemin a rappelé à son homologue américain Bill Clinton que Pékin n'excluait pas, si besoin était, un recours à la force pour régler la question de Taiwan, rapporte lundi l'agence Chine nouvelle.
Les Taiwanais appuient le principe des "deux Etats" chinois (Reuters)
dimanche 18 juillet 1999, 11h11
TAIPEH, 18 juillet - Selon un sondage publié dimanche à Taiwan, 73,3% des habitants de l'île sont favorables à l'abandon du concept d'"une seule Chine" dans les relations avec Pékin, comme le prône leur président Lee Teng-huin, rapporte l'agence centrale de presse taiwanaise.
La tension entre Pékin et Taipei continue à monter (AFP)
dimanche 18 juillet 1999, 10h54
PEKIN, 18 juil (AFP) - La tension entre Pékin et Taipei est encore montée d'un cran dimanche, avec l'annonce d'exercices militaires chinois à "grande échelle" alors que l'éventualité d'une reprise du dialogue à l'automne paraissait désormais pratiquement exclue.
FOCUS/Manoeuvres chinoises de "mobilisation" au large de Taiwan (Reuters)
samedi 17 juillet 1999, 18h36
et Dan Martin (à Taipeh) PEKIN, 17 juillet - La Chine s'est livrée vendredi à des "exercices de mobilisation en temps de guerre" dans la province du Fujian, qui fait face à Taiwan, alors que les relations entre Pékin et Taipeh traversent de nouvelles turbulences.

Tension Pékin-Taipei: la Chine met ses troupes en alerte dans le sud-est (16/7/99, AFP)
 La Chine a mis en alerte limitée ses troupes stationnées dans la région militaire de Nankin (sud), située face à Taiwan, selon une source proche des milieux officiels. La Chine a, dans le même temps, menacé d'annuler la visite historique à Taïpei du chef négociateur chinois pour Taïwan, Wang Daohan, si le président Lee Teng-hui ne clarifiait pas ses récents propos sur le statut de l'île nationaliste, a indiqué vendredi la presse chinoise. Dans l'armée chinoise, l'alerte de niveau deux vient juste après l'alerte normale (niveau trois). Elle est précédée de l'alerte de niveau un et de l'alerte maximum. Plusieurs journaux de Hong Kong ont rapporté vendredi que le président chinois Jiang Zemin aurait dès mardi signé un ordre demandant aux troupes des régions militaires de Nankin (est) et Canton (sud) d'être sur le pied de guerre, mais un porte parole du ministère chinois s'est refusé à faire le moindre commentaire sur la question. Un quotidien de Hong Kong a même affirmé, citant des sources non identifiées, que la Chine pourrait occuper une ou deux îles situées à proximité de Taiwan, pour dissuader Taipei de réclamer l'indépendance. Cette éventualité a été totalement écartée par un expert militaire occidental à Pékin. "Il n'y a rien à redouter pour l'instant" a-t-il affirmé en estimant que la crise actuelle ressemblait à celle de 1995-96 dans le détroit de Taiwan lorsque la Chine avait lancé d'importantes manoeuvres militaires pour protester contre la visite du président taiwanais Lee Teng-hui à Washington. Un responsable du bureau des affaires étrangères de la province du Fujian, qui fait face à Taïwan, a pour sa part confirmé à l'AFP des informations du quotidien Sun de Hong Kong affirmant que 110 navires civils avaient été mobilisés jeudi à Shezhi, dans le Fujian, pour des exercices. La Chine avait averti jeudi qu'elle était prête à intervenir militairement à Taiwan pour éviter que l'île ne proclame son indépendance, après les propos "séparatistes" tenus le week-end dernier par le président taïwanais Lee Teng-hui. Alors que ses troupes ont été mises en état d'alerte limitée dans le sud du pays, Pékin a maintenu le suspense sur une visite prévue à l'automne à Taipei du principal négociateur chinois sur Taiwan. "Nous attendons des éclaircissements de la part des autorités taïwanaises avant de prendre une décision" a déclaré vendredi à l'AFP un porte parole de l'Association chinoise pour les relations de part et d'autre du détroit de Taiwan (ARATS), l'organisme chinois chargé des relations avec Taiwan. Selon un officiel chinois, également cité vendredi par le quotidien de langue anglaise China daily, la visite à Taiwan du principal négociateur chinois Wang Daohan, prévue à l'automne, sera "impossible" à "moins que Taiwan ne fournisse des éclaircissements sur son nouveau concept concernant les relations d'Etat à Etat". ..

Pékin menace de changer de stratégie militaire face à Taïwan (16/7/99, AP)
Furieux de déclarations récentes du président taïwanais, Pékin menace de modifier sa stratégie militaire en envahissant un ou deux petits ilôts taïwanais, a affirmé le Hong Kong Economic Times. Il  cite une source non identifiée à Pékin selon laquelle la Chine est en train de réétudier sa stratégie militaire, qui consistait jusqu'ici à intimider Taïwan en faisant des essais de missiles. Les commentaires du président taïwanais Lee Teng-Hui, qui avait déclaré la semaine dernière que la Chine et Taïwan devaient avoir
des relations ``d'Etat à Etat'', ont rendu Pékin furieux, la Chine considérant l'île comme une province renégate qui doit revenir à terme
dans le giron chinois. Un négociateur chinois pourrait même annuler sa visite prévue de longue date si les autorités taïwanaises ne clarifient pas leur position à l'égard de Pékin, a affirmé vendredi un quotidien chinois officiel. La visite de Wang Daohan serait ``impossible'' sans une explication de Taïwan concernant les récentes remarques de Lee Teng-hui, a précisé le China Daily. Zhang Zehui, responsable d'une organisation chinoise s'occupant des questions taïwanaises, a déclaré que ``le moment ne sera pas
favorable pour la visite de Wang'', jusqu'à ce que son homologue taïwanais, Koo Chen-fu, ``clarifie la définition de pourparlers croisés
s'inscrivant dans le cadre de ``discussions bilatérales entre deux Etats'', selon The China Daily. Si Taïwan ne revient pas sur sa position, Pékin pourrait même envisager ``de courts contacts militaires'', tels que l'occupation d'un ou deux îlots taïwanais, afin de contraindre M. Lee à revenir sur ses déclarations, selon le Hong Kong Economic Times.

Pékin remet en cause la visite d'un émissaire à Taïwan(AP)
vendredi 16 juillet 1999, 6h13
PEKIN (AP) -- Un négociateur chinois sur la question de Taïwan pourrait annuler sa visite prévue de longue date si les autorités taïwanaises ne clarifient pas leur position à l'égard de Pékin, rapporte vendredi un quotidien chinois officiel.

Unité chinoise - Taïwan est prêt à subir les conséquences(Reuters)jeudi 15 juillet 1999, 5h39