Pakistan-Actualités L'actualité du Pakistan avec l'AFP/Reuters/AP
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Politique intérieure

L'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif condamné à 14 ans de prison (AP, 22/7/2000)
Un tribunal anti-corruption a condamné samedi l'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif à 14 ans de prison pour fraude fiscale et lui a interdit de faire de la politique pendant 21 ans. M. Sharif, qui purge déjà deux peines de prison à vie pour détournement d'avion et terrorisme, a également été condamné à une amende de 20 millions de roupies (2,6 millions de FF-400.000 euros). Le tribunal anti-corruption a jugé que M. Sharif -qui est emprisonné depuis le coup d'Etat du 12 octobre- était coupable d'avoir falsifié sa déclaration d'impôts en omettant de mentionner l'achat d'un hélicoptère parmi ses biens personnels. 
Nawaz Sharif, qui fait l'objet d'autres accusations de corruption, a accusé le gouvernement militaire d'avoir lancé une chasse aux
sorcières contre lui et sa famille. 

Pakistan: la Cour suprême juge légal le "coup" d'octobre (Reuters, 12/5/2000)
La Cour suprême du Pakistan estime que le coup de force qui a porté l'armée au pouvoir le 12 octobre dernier est légal, mais elle a fixé un délai maximum de trois ans pour l'organisation d'élections. Le juge Irshad Hassan Khan a fait valoir que l'armée avait pris le pouvoir et renversé le Premier ministre Nawaz Sharif au moment où les institutions de l'Etat étaient en voie de destruction et qu'il n'existait aucune mesure constitutionnelle pour porter remède à la situation. Le putsch "est validé par une période de transition découlant d'une nécessité nationale", a-t-il dit tout en ajoutant que le général Pervez Musharraf, l'homme fort du pays, avait trois ans pour appliquer son programme, après quoi des élections devraient avoir lieu dans les 90 jours. La Cour se prononçait sur des recours déposés par la Ligue musulmane pakistanaise de Sharif contre le putsch d'octobre. Musharraf a refusé de fixer un calendrier pour le retour à la démocratie, mais il s'est engagé à renvoyer l'armée dans ses casernes dès qu'elle aurait éliminé la corruption, relancé l'économie et ouvert la voie à une "démocratie réelle". 

Nawaz Sharif, la chute d'un autocrate
par Jean-Claude CHAPON (AFP, 19/1/2000)
 L'inculpation formelle, mercredi, de l'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif devant un tribunal anti-terroriste est un ultime revers pour cet homme qui a chuté après avoir pris tous les risques pour asseoir une autocratie incontestable.
Quatre ans après une victoire écrasante aux élections législatives, Nawaz Sharif et son frère Shahbaz, qui était chef du
gouvernement de la puissante province du Penjab, se retrouvent sur le banc des accusés à Karachi, la métropole économique du
sud du Pakistan où les milieux d'affaires ne leur ont, dans le passé, jamais ménagé leur soutien.
Il est vrai que M. Sharif, 52 ans, qui a débuté sa carrière à l'ombre du dictateur Zia-ul Haq dans les années 80, est issu de la
bourgeoisie industrielle du pays.Il s'est tout de suite posé en alternative au pouvoir des grands féodeaux qui dominent le Pakistan et sont représentés par Benazir Bhutto, la rivale de toujours de M. Sharif, qui appartient à l'une des plus puissantes familles terriennes du pays. La rivalité entre les deux principales figures de la vie publique pakistanaise ne cessera jamais. En 1990, M. Sharif remplace Mme Bhutto, destituée pour corruption, à la tête du gouvernement, pour lui céder à nouveau la place en 1993 avant de la reprendre en 1996.
Mais ces dernières années, le Pakistan s'est enfoncé dans la crise économique, M. Sharif renonçant à prendre les mesures
d'assainissement nécessaires réclamées par le Fonds monétaire international (FMI), par crainte de réactions populaires.
En revanche, Nawaz Sharif a osé tenter une normalisation des relations entre le Pakistan et l'Inde qui se font la guerre depuis 50
ans pour le Cachemire, une région himalayenne revendiquée par les deux pays. Mais la rencontre entre M. Sharif et son homologue indien Atal Behari Vajpayee, en février 1999 à Lahore (Penjab), après avoir suscité d'énormes espoirs, a tourné court et les tensions se sont rallumées entre les deux pays devenus des puissances nucléaires déclarées.Dans le même temps, après sa victoire massive aux élections de février 1996, M. Sharif -- dont le régime se teinte alors de plus en plus d'affairisme et de corruption -- n'aura de cesse de conforter son pouvoir personnel au détriment de ceux du Parlement, qui devient une chambre d'enregistrement, du président, qui perd son pouvoir de dissolution, et du judiciaire, après la démission du chef de la Cour Suprême, Sajjad Ali Shah. M. Sharif tentera aussi de placer ses hommes à la tête de la puissante armée pakistanaise qui se plait à souligner qu'elle est la seule institution stable du pays. Après avoir poussé à la démission, sans réel problème, le chef d'état-major général, Jahangir Karamat, en 1998, le Premier ministre nomme à sa place le général Pervez Musharraf. Mais très vite, les relations entre les deux hommes se tendent au point que le général Musharraf, quelques heures après avoir été démis de ses fonctions par M. Sharif, prend le pouvoir le 12 octobre 1999 et entame une procédure judiciaire qui a abouti à ces inculpations pour terrorisme, détournement d'avion et tentative de meurtres, pour lesquelles M. Sharif risque la peine de mort.

Plus de 200 personnes arrêtées au Pakistan dans la crainte d'attentats contre des intérêts américains (AP, 21/12/99)
Les autorités pakistanaises ont interpellé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 200  personnes dans la crainte d'attentats contre des intérêts américains au Pakistan, a annoncé dimanche un responsable des services de renseignements. Les personnes interpellées, pour la plupart des Afghans, devaient être interrogées à la suite d'information selon lesquelles des partisans d'Osama bin Laden, recherché pour terrorisme par les Etats-Unis, pourraient attaquer des cibles américaines au Pakistan ou transiter par le pays pour préparer d'autres attentats. Les interpellations ont été réalisées lors d'une série de raids à Peshawar, dans le nord-ouest du pays, à la frontière avec l'Afghanistan, et dans la capitale Islamabad. Par ailleurs, la sécurité dans les aéroports internationaux a été renforcée dans le cadre de la traque menée contre les hommes d'Osama bin Laden, a précisé ce responsable des renseignements. Le mois dernier, six roquettes avaient été tirées à Islamabad contre des immeubles des Nations unies et des Etats-Unis. L'attentat était intervenu deux jours après les sanctions imposées par l'ONU contre le régime des Talibans pour avoir refusé de livrer Osama bin Laden, soupçonné d'être de se cacher en Afghanistan. Les Etats-Unis accusent l'homme d'affaires saoudien d'avoir commandité les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et Tanzanie à l'été 1998 qui avaient fait 224 morts. 

La menace Pakistan, par Ignacio Ramonet (Le Monde Diplomatique, 11/99)

Nawaz Sharif présenté devant un tribunal anti-terroriste (AP, 26/11/99)
Entouré par des forces de sécurité, le Premier ministre destitué du Pakistan a été amené devant un tribunal vendredi, où il doit être officiellement accusé de trahison et de détournement. Ces deux chefs d'accusation sont passibles de la peine de mort ou de la prison à vie au Pakistan. Nawaz Sharif a été entraîné à l'intérieur de l'enceinte bien gardée du tribunal spécial anti-terroriste dans un véhicule blindé. D'autres co-accusés, dont son jeune frère, étaient également présents. Les deux hommes clament leur innocence et accusent l'armée d'avoir fabriqué les accusations. Devant l'enceinte du tribunal, plusieurs femmes, brandissant des photographies du Premier ministre destitué, criaient: ``Longue vie à Nawaz Sharif''. La femme de l'ancien Premier ministre, Kulsoom, et sa fille sont arrivées au tribunal accompagnées par plusieurs policiers. Ijaz Bahalvi, un des avocats du Premier ministre destitué, a expliqué que Nawaz Sharif allait entendre pour la première fois les détails des accusations. Nawaz Sharif et les autres prévenus sont accusés de tentative de meurtre sur le chef de l'armée. Ils auraient refusé à l'avion qui ramenait le général Pervez Musharraf du Sri Lanka d'atterrir au Pakistan. Ce même jour, le 12 octobre, l'armée avait pris le contrôle du Pakistan et placé Nawaz Sharif en détention provisoire. 

Pakistan - Tirs de roquettes visant les USA et l'Onu (Reuters, 12/11/99)
La capitale pakistanaise a été le théâtre de six tirs de roquettes visant des bâtiments diplomatiques des Etats-Unis et de l'Onu, vendredi, deux jours avant l'expiration de l'ultimatum de l'Onu aux Talibans afghans sur la reddition du milliardaire saoudien intégriste Oussama Ben Laden. Les attentats d'Islamabad surviennent aussi un mois jour pour jour après le coup d'Etat militaire qui a renversé le gouvernement civil du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif. Mais il ne semble pas que les deux événements soient liés. Les six tirs de roquettes se sont produits à quelques minutes d'intervalle à proximité de bâtiments diplomatiques des Etats-Unis et des Nations unies. La police pakistanaise a également découvert l'épave incendiée d'un véhicule équipé d'un lance-roquettes dans les parages de l'ambassade américaine. La police ne fait pour le moment état que d'un blessé léger - un vigile pakistanais qui montait la garde près des sites visés et qui a été touché par des éclats de projectile. Un porte-parole des services d'information de l'ambassade des Etats-Unis (Usis), dont le bâtiment était visé, a confirmé qu'aucun ressortissant américain n'avait été touché. Les autorités pakistanaises affirment ignorer qui sont les auteurs de ces attaques coordonnées, qui n'ont pas été pour le moment revendiquées. L'une des déflagrations a eu lieu près d'un bâtiment officiel américain et les trois autres se sont produites à proximité de bâtiments de l'Onu et d'un véhicule de l'organisation internationale. Selon un haut gradé de la police, six roquettes ont, semble-t-il, été tirées au total à partir de véhicules situés dans trois endroits différents à quelques minutes d'intervalle, vers 11h15 locales (06h15 GMT). Néanmoins, les policiers n'ont pu retrouver pour le moment que quatre projectiles. 

Les Talibans condamnent 
"Il n'y a pas de suspects pour l'instant. Il semble que les roquettes visaient les bureaux des Etats-Unis et de l'Onu, mais les
projectiles ont raté leur cible", a ajouté ce policier sous le couvert de l'anonymat. 
Les véhicules utilisés étaient, semble-t-il, équipés de lance-roquettes à double tube. Tous ont pris feu après le départ des
projectiles, ce qui a semé la confusion sur le nombre et la nature des attentats. Dans un premier temps, la police avait évoqué
l'explosion de véhicules piégés. 
Un premier engin s'est écrasé sur une barrière métallique de l'Usis, blessant légèrement un garde, un deuxième a atteint sans
exploser une voiture du Programme alimentaire mondial de l'Onu (Pam) tandis qu'un troisième s'écrasait non loin d'un bâtiment
officiel pakistanais. La quatrième roquette qui a été retrouvée s'est écrasée sur une hauteur des environs de la capitale. 
L'Onu a menacé d'appliquer à partir de dimanche des sanctions à l'encontre des Talibans au pouvoir en Afghanistan pour ne pas
avoir livré Oussama Ben Laden. Ce dernier est accusé par Washington d'être le commanditaire des deux attentats à la bombe d'août 1998 contre les ambassades américaines de Nairobi et de Dar-es-Salaam, qui ont fait plus de 200 victimes. 
L'imminence de ces sanctions a déjà provoqué des protestations en Afghanistan, où les bureaux des Nations unies à Kandahar, la
"capitale des mollahs" afghans, ont été attaqués mercredi par une foule de 50.000 manifestants armés de cailloux. 
Et ce vendredi, l'explosion d'une voiture piégée appartenant à un responsable des Talibans a fait trois blessés devant une mosquée
du quartier des ambassades à Kaboul. Le mollah Omar, guide suprême de l'"Emirat islamique d'Afghanistan", a condamné les attentats à la roquette d'Islamabad. "Notre émirat a toujours condamné et continue de condamner le terrorisme", dit-il dans un fac-similé adressé à Reuters en se disant persuadé que ces attentats visent à nuire aux relations des Talibans avec le Pakistan voisin. 
 

Pakistan: Nawaz Sharif accusé de trahison et d'enlèvement (AP, 10/11/99)
Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif renversé lors d'un coup d'Etat et huit autres personnes ont été accusés jeudi de trahison et d'enlèvement par les militaires au pouvoir. Ils sont passibles de la peine de mort. Ces accusations prononcées peu après mercredi minuit sont liés à un épisode du 12 octobre, au cours duquel l'appareil à bord duquel se trouvait le général Pervaiz Musharraf, le nouvel homme fort du Pakistan, qui regagnait le Pakistan s'était vu refuser le droit d'atterrir dans la ville portuaire de Karachi (sud du pays).  Nawaz Sharif avait été renversé le 12 octobre lors d'un coup d'état militaire sans effusion de sang et placé en détention. 

La junte militaire cherche une assise populaire (Reuters, 1/11/99)
Le chef du nouveau régime militaire pakistanais, le général Pervez Musharraf, a annoncé lundi qu'il envisageait d'organiser un référendum pour donner à son gouvernement une assise populaire et a souhaité le réglement du contentieux qui oppose son pays à l'Inde, sur le Cachemire notamment. "C'est une demande formulée par certains secteurs de la population. Je voudrais demander au Conseil national de Sécurité (qui gère le pays en attendant la mise en place d'un gouvernement de technocrates) si un référendum ou un autre dispositif légal doit être organisé", a déclaré Musharraf au cours de sa première conférence de presse depuis le renversement le 12 octobre du gouvernement démocratiquement élu de Nawaz Sharif. C'est également la première fois que le chef d'état-major de l'armée pakistanaise indique qu'il entend légitimer son pouvoir par le biais des urnes. Durant ses 90 minutes d'intervention où il est apparu détendu, Musharraf a établi la liste des priorités de son gouvernement : améliorer "une économie plongée dans le chaos total", punir les élites corrompues, rénover les institutions, renforcer les liens entre
les quatre provinces et installer des bases de démocratie à l'échelon local. 

Pas de retour à la démocratie prévu 

Toutefois, malgré les pressions exercées par les Etats-Unis, le Commonwealth, l'Union européenne et le Japon, Musharraf n'a
annoncé aucun calendrier pour un retour à la démocratie. Il s'est contenté de reconnaître qu'il s'agissait pour les pays donateurs et les organismes financiers internationaux d'"un sujet brûlant". Le chef de la junte militaire a également répété qu'en matière de politique étrangère, il entendait poursuivre la ligne du gouvernement déchu. Il a exprimé le voeu de résoudre le contentieux entre le Pakistan et l'Inde tout en avertissant New Delhi qu'il répondrait "à tout acte d'hostilité par des actes d'hostilité". "Nous voulons une coexistence pacifique avec tout le monde", a-t-il affirmé avant de préciser : "Nous voulons résoudre tous nos problèmes, à savoir en premier lieu la question du Cachemire". Durant l'été, les deux puissances nucléaires ont été au bord d'un nouvel affrontement à propos de la région himalayenne. L'Inde accusait le Pakistan d'infiltrer des soldats dans la partie indienne du Cachemire mais Islamabad assurait qu'il s'agissait de combattants indépendantistes. Les autorités indiennes ont refusé le mois dernier de prendre au sérieux les déclarations de Musharraf qui affirmait vouloir réduire les effectifs militaires le long des frontières entre les deux frères ennemis du sous-continent indien. "Nous répondrons aux actes d'hostilité par des actes d'hostilité. J'assurerai l'honneur et la dignité de ce pays. Personne ne peut nous menacer sans être menacé à son tour", a-t-il averti. 

Pakistan/Démocratie - Musharaff n'avance aucun calendrier (Reuters, 29/10/99)
Le général Pervez Musharaff, qui a pris le pouvoir au Pakistan par un coup d'Etat le 12 octobre, a déclaré vendredi qu'il ne pouvait donner aucune assurance à une délégation ministérielle du Commonwealth quant à la date à laquelle le pays reviendrait à la démocratie. "Ma réponse a consisté à dire qu'il m'est impossible d'avancer un calendrier pour une certaine raison, et sans la moindre intention malveillante. La raison étant que je dois me fixer certains objectifs et que je m'ajuste à ces objectifs", a dit Musharaff aux journalistes après des entretiens avec les quatre ministres des Affaires étrangères du Commonwealth. Il s'agissait de la première rencontre entre le chef de la junte pakistanaise et des journalistes occidentaux depuis le coup de force qui a renversé le Premier ministre Nawaz Sharif. Musharaff a dit s'être donné pour priorités la stabilisation de l'économie, le renforcement de la Fédération pakistanaise et la mise en oeuvre de "certaines réformes électorales": 
"Tels sont donc mes objectifs prioritaires. Et je leur ai dit que j'aimerais avoir un ordinateur (...) qui me donne un calendrier (pour le
retour à la démocratie). Comme un tel ordinateur n'existe pas, je ne puis avancer de calendrier."
Musharaff a par ailleurs dit avoir autorisé les ministres du Commonwealth à s'entretenir par téléphone avec Sharif, mais non à le
rencontrer en tête à tête. 
"Je ne les ai pas autorisés à le rencontrer. Je leur ai permis de lui parler au téléphone en leur assurant que je n'étais pas un homme vindicatif", a déclaré le général Musharaff aux journalistes accompagnant la délégation. 
Jeudi, les ministres du Commonwealth avaient exhorté la junte à lui indiquer quand la démocratie serait rétablie dans le pays. Leur
visite fait suite à une suspension temporaire du Pakistan du Comonwealth et à des critiques émises à propos du coup d'Etat
militaire par les Etats-Unis et l'Europe. 

Pakistan - L'armée nomme des gouverneurs de province (Reuters, 21/10/99)
Les nouveaux dirigeants militaires du Pakistan ont nommé jeudi trois officiers en retraite et un juge aux postes de gouverneurs de province après le renversement du gouvernement central et des instances provinciales lors du coup d'Etat du 12 octobre. Ces nominations sont les premières annoncées depuis que le général Pervez Musharraf a renversé le Premier ministre Nawaz Sharif, suspendu la constitution et annoncé que l'armée ne gouvernerait que le temps nécessaire à la mise à l'écart d'une élite corrompue. Les nominations ont été annoncées par les médias officiels après une réunion de responsables militaires, politiques et financiers
présidée par Musharraf et consacrée à la situation économique.  Les nouveaux gouverneurs sont les généraux Muhammad (Pendjab), Muhammad Azim Daudpota (Sindh) et Muhammad Shafiq (Frontière du Nord-Ouest) ainsi que le juge Amirul Mulk Mengal (Balouchistan). Aux termes de la constitution suspendue, les gouverneurs étaient nommés par le gouvernement central et jouissaient de pouvoirs étendus en qualité de représentants du parti au pouvoir et du Premier ministre. Musharraf s'est abstenu de nommer à ces fonctions des officiers d'active. Il a pris l'engagement de désigner à la fois des représentants de l'armée et de la société civile, ainsi que de favoriser une "démocratie réelle" en assainissant les instances nationales. Les Etats-Unis et l'Union européenne, déplorant que Musharraf n'ait pas précisé quand le pays reviendrait à un système démocratique, ont menacé de bloquer l'octroi de prêts du FMI à Islamabad jusqu'à ce que soient satisfaites leurs exigences en matière de démocratie. 

Le nouvel homme fort du Pakistan précise ses intentions (AP, 17/10/99)
Le nouvel homme fort du Pakistan, le général Pervaiz Musharraf, lève enfin un coin du voile sur ses intentions. Quatre jours après son coup d'Etat, il a annoncé dimanche le début d'un retrait unilatéral des troupes pakistanaises de la frontière indienne, avant d'assurer qu'il comptait à terme rétablir la démocratie: ``L'armée n'a pas l'intention de rester au pouvoir plus longtemps que nécessaire''. C'était la première apparition télévisée du nouveau chef autoproclamé de l'exécutif pakistanais depuis mardi, lorsqu'il a annoncé le renversement du gouvernement civil de Nawaz Sharif. Le général Musharraf a également annoncé la formation d'un Conseil national de sécurité: composé d'officiers et d'experts, il sera assisté d'un conseil consultatif restreint. Sur le dossier du Cachemire, il s'est dit favorable à la reprise du dialogue avec New Delhi en vue d'un règlement. Mais Islamabad continuera de soutenir moralement, politiquement et diplomatiquement les séparatistes musulmans du Cachemire indien, a-t-il souligné. 
L'annonce du début d'une ``désescalade'' sur le Cachemire, geste inattendu de la part de celui qui commanda les opérations
pakistanaises de l'été dans les montagnes du Cachemire indien, vise à rassurer New Delhi. L'Inde avait en effet reçu avec suspicion l'annonce de la prise du pouvoir par celui qu'elle considérait comme un ``faucon'', artisan des plus violents combats de ces 30 dernières années entre les deux pays et ordonné l'état d'alerte maximale. Face à la communauté internationale au sens large, le général Musharraf a également choisi de rassurer, notamment sur le nucléaire. Le Pakistan est ``conscient des inquiétudes internationales en matière de non-prolifération'', a-t-il déclaré, affirmant que ``l'Inde et le Pakistan devaient faire preuve de responsabilité et de la plus grande retenue'': Selon lui, l'objectif d'Islamabad reste de promouvoir ``la paix et la stabilité dans la région''. La communauté internationale, inquiète de la récente escalade entre les deux voisins ennemis, devenus l'année dernière puissances nucléaires, attendait les prises de position du nouvel homme fort. 
Le Pakistan respectera tous les engagements pris, a ajouté le général, qui dit vouloir entretenir de bonnes relations avec les
Etats-Unis, tout en donnant priorité au monde musulman pour sa politique étrangère. 
Affirmant que la loi martiale n'était pas en vigueur mais qu'il s'agissait plutôt sous sa férule d'un ``autre chemin vers la démocratie'', il a expliqué que la Constitution n'était que suspendue. 
Se présentant comme le ``Monsieur Propre'' du Pakistan pour un discours principalement axé sur la situation intérieure, il a réaffirmé sa volonté de lutter contre la corruption, les détournements de fonds, dans un pays discrédité par la gestion désastreuse de Nawaz Sharif, ainsi que de restaurer une cohésion nationale érodée par les affrontements inter-religieux. 
``Nous sommes aujourd'hui dans un état où notre économie s'est effondrée, notre crédibilité est perdue, nos institutions sont à terre (...), des peuples qui hier étaient frères aujourd'hui se sautent à la gorge. En résumé, nous avons perdu notre honneur, notre dignité et le respect de la communauté des nations''. 

L'armée pakistanaise lance la chasse aux corrompus (AP, 16/10/99)
Les militaires pakistanais perquisitionnaient samedi dans les banques et surveillaient les voyageurs dans les aéroports, le pouvoir issu du coup d'Etat ayant fait de la lutte contre la corruption et le pillage des ressources sa priorité et interdit aux hommes politiques de quitter le pays. La recherche de biens illégalement détournés est le premier acte du régime militaire depuis l'autoproclamation de son chef, le général Pervaiz Musharraf à la tête de l'exécutif. Ce dernier a annulé sans explication samedi l'intervention au cours de laquelle il devait présenter ``un système intérimaire efficace et impartial'' d'administration du pays. A Lahore, la police a investi une usine sucrière appartenant au Premier ministre renversé Nawaz Sharif, emportant des caisses de
documents et des chéquiers. Son gendre a été arrêté et des documents appartenant à la famille saisis à son domicile. Vendredi, l'armée avait ordonné le gel de centaines de comptes bancaires appartenant à tous les hommes politiques du pays et leur
avait interdit de quitter le territoire. Les comptes de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto ont également été gelés alors qu'une dizaine de personnes, proches du Premier ministre renversé, ont été arrêtées depuis le coup d'Etat. 

Coup d'Etat militaire(12/10/99)

Pakistan: coup de filet contre des extrémistes sunnites (AP, 8/10/99)
En dépit des menaces brandies par des groupes islamistes radicaux, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a fait procéder samedi à l'arrestation de nombreux militants sunnites afin de lutter contre la violence religieuse. ``Le gouvernement veut fermer les madrassas (écoles religieuses) et affaiblir les partis religieux pour plaire aux américains'', a réagi Tarik Mahmoud Madni, porte-parole du groupe extrémiste Sipah-e-Shahaba Pakistan (SSP, Gardiens des amis du Prophète). Proche des talibans afghans, ce dernier est accusé d'attentats contre la communauté chiite, notamment à Karachi (sud).  Le gouvernement répond qu'il a de ``solides'' indices prouvant que les extrémistes sunnites s'entraînent en Afghanistan. M. Sharif veut ainsi fermer ces camps d'entraînement et l'a demandé plusieurs fois au mollah Mohammed Omar, chef spirituel des talibans. Ces camps accueilleraient aussi le Harakat-ul-Moudjahedine, placé par Washington sur sa liste noire des groupes terroristes. 

Asie - Les déséquilibres budgétaires aggravent la pauvreté (Reuters, 14/9/99)
L'Inde et le Pakistan consacreront dans les dix ans qui viennent 15 milliards de dollars à leur arsenal militaire, ce qui suffirait pour alimenter et éduquer plus de 37,5 millions d'enfants, premières victimes de l'aggravation de la pauvreté dans le Sud-Est asiatique. Selon le rapport de 1999 du Centre sur le développement humain basé à Islamabad, les dépenses militaires de l'Inde et du Pakistan ont augmenté respectivement de 14% et de 8,5% après l'escalade nucléaire de l'an dernier entre les deux pays. Une augmentation d'autant plus alarmante que le niveau de vie ne cesse de se dégrader en Asie méridionale après une légère
amélioration ces deux dernières décennies. "Durant les années 70 et les années 80, le taux de pauvreté a baissé en Asie du Sud. (...) Cette tendance à la baisse s'est ralentie, voire inversée dans tous les pays de la région, à l'exception de l'Inde", note le rapport 1999 sur le Développement humain en Asie du Sud, une étude publiée en collaboration avec les Nations unies à Colombo, capitale du Sri Lanka. "La remise en cause du développement humain en Asie du Sud, l'an dernier, est intervenue sur fond d'accélération des changements politiques, de catastrophes naturelles de grande ampleur, d'expansion nucléaire et de ralentissement général de l'économie mondiale", précise le rapport. 

La corruption, fléau numéro un 
"Les conséquences de ces événements laissent craindre un appauvrissement de la région la plus défavorisée, avec une aggravation des problèmes de nutrition, de santé, et d'éducation". L'Asie du Sud, qui représente 23% de la population mondiale, compte à elle seule plus de 40% des pauvres de la planète. En Inde, où le taux de pauvreté a baissé de 8% entre 1988 et 1993, 43% de la population reste touchée par la grande pauvreté. "Les cas de pauvreté tels que le manque d'accès à l'éducation, aux soins médicaux, à l'emploi, aux infrastructures sanitaires et aux ressources ne cessent d'augmenter dans tous les pays, à l'exception de l'Inde", indique le rapport. Vingt pour cent des habitants d'Asie méridionale détiennent près de 40% des richesses de la région, alors que les vingt pour cent les plus pauvres en possèdent moins de 10%. "Plus d'un sixième de la population de la région, environ 200 millions de personnes, ne devrait pas dépasser les 40 ans", selon le rapport. 
Quelque 100.000 enfants sont contraints de se prostituer quotidiennement pour survivre. 
Un mal, en particulier, ronge l'économie régionale: la corruption. 
"La corruption coûte à l'Asie du Sud des milliards de dollars chaque année, les populations les plus pauvres étant les premières
affectées". "Au Pakistan, la corruption représente 5% du PNB, soit plus de 100 milliards de roupies par an". 

Mme Benazir Bhutto à Londres pour faire campagne en faveur de son mari (AFP, 20/5/99)
 L'ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto a quitté jeudi Dubai pour Londres, pour lancer une campagne en faveur de son mari emprisonné, a-t-on appris dans son entourage.   "Mme Bhutto s'est rendue à Londres. Elle veut expliquer au monde entier ce qui se passe et estime qu'elle pourra toucher un plus grand public à partir de la Grande-Bretagne", a indiqué une source de l'entourage de Mme Bhutto à Dubaï.    L'ancien Premier ministre pakistanais était arrivée le 28 avril à Dubaï, où vivent sa mère et ses enfants, mais s'était abstenue de faire des déclarations à la presse pour ne pas embarrasser les autorités de l'émirat.   Un proche de sa famille avait indiqué mardi qu'elle craignait pour la vie de son mari, Asif Ali Zardari, et qu'elle accusait la police pakistanaise d'avoir essayé de le tuer.   La police pakistanaise avait affirmé que M. Zardari avait tenté de se suicider dans les locaux de la police à Karachi (sud) et qu'il s'était blessé.   "C'est une histoire montée de toutes pièces", avait indiqué le proche de la famille Bhutto. "Nous sommes en train de préparer un dossier pour prouver que cela est une tentative de meurtre", a-t-il ajouté.   M. Zardari, hospitalisé mercredi à Karachi, a nié avoir tenté de se suicider et a accusé la police de l'avoir torturé, selon ses proches.   Il avait entamé lundi une grève de la faim après avoir été interrogé par la police dans le cadre d'une enquête sur un double meurtre.   Le gouvernement pakistanais a rejeté mercredi les accusations selon lesquelles M. Zardari aurait été torturé et aurait été victime d'une tentative d'assassinat par des policiers.   M. Zardari est emprisonné depuis la destitution en novembre 1996 pour corruption du gouvernement de Mme Bhutto, dont il était le ministre des Investissements étrangers.    M. Zardari et Mme Bhutto ont été condamnés à cinq ans de prison et à une amende de 8,6 millions de dollars le 15 avril par un tribunal anti-corruption pour avoir perçu des commissions sur des contrats passés avec des firmes suisses. Ils ont tous deux fait appel de leur condamnation.   Les Etats-Unis ont exprimé mercredi leur inquiétude devant les informations faisant état de mauvais traitements en prison du mari de Mme Bhutto et ont réclamé une enquête.

L'ordre d'arrestation de Mme Bhutto diffusé dans tout le Pakistan (AFP, 22/4/99)
    L'ordre d'arrestation de Mme Benazir Bhutto a été transmis dans tout le pays après la condamnation de l'ancien Premier ministre par un tribunal anti-corruption, a annoncé l'agence officielle APP jeudi. Le tribunal anti-corruption de la Haute Cour de justice de Lahore a envoyé les avis d'arrestation de Mme Bhutto, qui se trouve actuellement à l'étranger, aux autorités responsables des quatre provinces du pays, a ajouté APP. Mme Bhutto et son mari, Asif Ali Zardari ont été condamnés le 15 avril à cinq ans d'emprisonnement chacun et à une amende de 8,6 millions de dollars. En cas de non-paiement de l'amende, le tribunal a autorisé la saisie de biens appartenant au couple d'un montant égal à l'amende. Selon des sources proches du couple, leurs avocats s'apprêtent à interjeter appel de ces condamnations devant la Cour Suprême. Seule cette dernière peut ordonner le sursis à exécution de l'arrestation. Mme Bhutto, qui est chef de l'opposition à l'Assemblée Nationale, et M. Zardari qui est sénateur, font aussi face à une procédure de destitution de leurs mandats parlementaires. Mme Bhutto, depuis la destitution de son gouvernement en novembre 1996, a toujours accusé son successeur M. Nawaz Sharif de vouloir la chasser de la scène politique pakistanaise par le biais judiciaire. Le gouvernement a rejeté ces accusations en affirmant que la lutte contre la corruption a toujours été transparente et impartiale. M. Zardari est en détention depuis la destitution du gouvernernent de Mme Bhutto dont il était le ministre des Investissements étrangers. 

Benazir Bhutto dénonce sa condamnation, Nawaz Sharif applaudit (AFP, 16/4/99)
    L'ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto condamnée à la prison pour corruption a dénoncé vendredi une "parodie de justice" alors que son rival, l'actuel chef du gouvernement Nawaz Sharif s'est félicité de ce verdict contre des "brigands". 
   "C'est une grossière parodie de justice", a dit Mme Bhutto dans une déclaration faite à Londres, où elle se trouve, en réaction à sa condamnation jeudi, en même temps que son mari le sénateur Asif Ali Zardari à 5 ans de prison et à une amende de 8,6 millions de dollars.    "Ma condamnation et mon emprisonnement sont une étape vers une dictature de M. Nawaz Sharif", a-t-elle ajouté en appelant "les dirigeants des pays démocratiques" à prendre "toutes les mesures actives pour s'assurer que l'Etat de droit soit maintenu au Pakistan".    De son coté, M. Sharif s'est félicité du verdict qui a permis "pour la première fois" dans l'histoire du Pakistan qu'une accusation de corruption contre les "pillards de la nation" soit prouvée.    Mme Bhutto et son mari sont accusés d'avoir reçu des millions de dollars de commissions sur des contrats de l'Etat pakistanais avec des firmes suisses.    A Karachi, capitale du Sindh, la province natale de Mme Bhutto, des milliers de militants du Parti du Peuple Pakistanais (PPP) ont commencé vendredi à manifester dans les rues pour leur présidente à vie.    A cet égard, la police et les troupes para-militaires ont renforcé les mesures de sécurité dans la capitale économique du pays qui est aussi le bastion politique de l'ancien Premier ministre.    Les partisans de Mme Bhutto ont appelé à une grève générale samedi à Karachi contre laquelle le gouverneur de la province le général à la retraite Moeenuddin Haider a déclaré qu'il entendait utiliser "toute la machinerie de l'Etat".    La condamnation de Mme Bhutto pourrait la priver de ses droits civiques et donc l'obliger à se retirer de la vie politique.    Mme Bhutto a été deux fois Premier ministre en 1988-1990 et 1993-1996 et destituée, les deux fois pour corruption, pour être remplacée à chaque fois par M. Nawaz Sharif.    Elle a toujours nié les accusations formulées contre elle et accusé M. Sharif de vouloir la chasser de la scène politique. 

Les camps de travail forcé pour familles endettées toujours actifs au Pakistan (AFP, 2/4/99)
Des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont toujours détenus dans des camps de travail forcé "privés" au Pakistan à l'instigation de propriétaires fonciers auprès desquels ces familles se sont endettées, en dépit des mesures destinées à mettre fin à de telles pratiques, selon la Commission des droits de l'Homme du Pakistan.Les militants de cette organisation humanitaire non-gouvernementale pakistanaise, le HRCP, expliquent que les propriétaires fonciers "piègent" les familles pauvres en leur proposant des prêts. Les emprunteurs illettrés doivent ensuite payer des intérêts exorbitants qu'ils ne sont jamais en mesure de rembourser.L'affaire est revenue sous les feux de l'actualité la semaine dernière avec la libération de 60 travailleurs d'un camp de la province du Sind (sud) où se trouvent la plupart des camps de travail forcé qui subsistent. Des représentants du HRCP ont affirmé avoir permis, avec l'aide des autorités, la libération de 3.500 travailleurs au cours des quatre dernières années dans cette région du Sind. Une loi de 1992 interdit le travail forcé et punit de peines de prison et d'amendes ceux qui ne s'y plieraient pas.Mais jusqu'ici, trois personnes seulement ont été jugées pour avoir dirigé des camps de travail forcé et elles ont toutes les trois bénéficié du sursis, les procédures n'ayant toujours pas atteint leur terme. En outre, depuis que le scandale est devenu public, les "féodaux" ont changé de tactique et ont commencé à transférer leurs "serfs" d'un camp à l'autre pour échapper aux contrôles, démontrant au passage qu'ils se revendaient entre eux la main-d'oeuvre forcée.Selon les autorités, les organisations humanitaires exagèrent considérablement l'importance du problème. "La situation a été caricaturée et exploitée par des militants humanitaires et des hommes politiques", a déclaré le coordinateur pour la justice et les droits de l'Homme auprès du Premier ministre Nawaz Sharif, M. Nihal Hashmi."Il s'agit simplement d'un conflit entre des travailleurs sous contrat et des seigneurs féodaux et non d'une affaire de travail forcé", a-t-il dit, tout en précisant que le gouvernement mettait en place une stratégie pour régler le problème. Nasreen Shakeel Pathan, du HRCP, affirme pour sa part que quelque 40.000 personnes sont détenues dans des "prisons privées" et forcées de travailler dans des fermes du Sind ou des briqueteries du Pendjab. "C'est un défi aux principes humanitaires. Nous devons nous débarrasser de ces pratiques d'un autre âge", dit-elle.
Son collègue Naz Sehto insiste sur l'importance de l'assistance aux "serfs" libérés. L'année dernière, une homme de 50 ans, Laung Bhagat, s'est échappé d'un camp situé à Umerkot, dans le Sind, et il a demandé de l'aide pour faire également libérer les 23 membres de sa famille. Les militants affirment avoir fait irruption à deux reprises dans le camp d'où ils ont libéré plusieurs personnes sans trouver la moindre trace de la famille recherchée."Ils m'on torturé ainsi que mes enfants . Ils m'ont enchaîné comme un chien", a déclaré M. Bhagat à l'AFP. "Nous travaillions comme des animaux, en échange nous n'avions même pas un vrai repas par jour", ajoute-t-il. Il affirme que les femmes et les enfants travaillaient dans les champs ou soignaient le bétail, tandis que les jeunes filles étaient placées comme employées de maison.Laung Bhagat vit maintenant dans une cabane, comme la plupart des "esclaves" libérés, sur un lopin de terre donné par une organisation catholique et il entreprend fréquemment la tournée des bureaux pour tenter d'obtenir des nouvelles de sa famille disparue. Shahnu Bheel, 25 ans , affirme pour sa part qu'il a passé toute sa vie dans les champs d'un seigneur avant sa libération à la faveur d'une opération de police dans le domaine. "J'y suis né, j'ai vu ma mère travailler aux champs. Mais je ne veux pas que mon fils continue", dit-il.

Pakistan-violence : Des milliers de personnes aux funérailles des victimes d'un attentat (AFP, 5/1/99)
Pakistan-violence : Craintes d'un regain de violence après le carnage anti-chiite de lundi (AFP, 5/1/99)
Pakistan-explosion : Sécurité renforcée après l'attentat manqué contre le Premier ministre  (AFP, 4/1/99)
Pakistan-violence : 14 personnes tuées lors d'une fusillade dans une mosquée, selon un bilan officiel (AFP, 4/1/99)
Pakistan-explosion : 3 morts dans l'explosion d'une bombe avant le passage du Premier ministre (AFP, 3/1/99)
Pakistan-Bhutto : Un tribunal autorise Benazir Bhutto à quitter le pays (AFP, 30/12/98)
Pakistan-Bhutto : Mme Bhutto accuse le gouvernement de la harceler (AFP, 29/12/98)
Pakistan-violences : Arrestations massives et mise en place de tribunaux d'exception à Karachi (AFP, 24/11/98)
Pakistan-politique : L'appel à l'armée à Karachi: un pari risqué pour M. Sharif (AFP, 21/11/98)
Pakistan-justice : Des tribunaux militaires pour les délits graves à Karachi (AFP, 20/11/98)

L'instauration de la chariah au coeur du débat au Pakistan (FINANCIAL TIMES  par La Tribune, 19/11/98) 
 « La commission des droits de l'homme au Pakistan, important organisme indépendant, a sévèrement critiqué  [mardi] le Premier ministre Nawaz Sharif qui a proposé un système judiciaire islamique très controversé dans le  pays, et qui s'apparente à celui qui a été introduit par les législateurs talibans en Afghanistan. Sharif a intensifié  ses efforts cette semaine pour gagner le soutien du Sénat, chambre haute, à la nouvelle loi islamique [la chariah]  qui a été déjà approuvée par l'Assemblée nationale l'été dernier. Mais Sharif appréhende de ne pas atteindre la  majorité requise des deux tiers au Sénat. La commission des droits de l'homme au Pakistan a insisté sur le fait que «  cette [loi islamique] va apporter sans aucun doute la paix, la paix des cimetières. D'innombrables innocents seront  exécutés parce que suspicion et punition risquent de se rejoindre avec une rapidité terrible ». » 

Pakistan-Chrétiens : Neuf chrétiens égorgés au Pakistan (AFP, 18/11/98)
Pakistan-Islam : Des milliers de manifestants en faveur de la charia à Islamabad (AFP, 18/11/98)
Pakistan-Bhutto : Un tribunal pakistanais accuse Mme Bhutto et son mari de corruption (AFP, 10/11/98)

Environnement/Social/Santé/

Des milliers de Baloutches à la recherche d'eau et de nourriture (AFP, 8/5/2000)
Des milliers d'éleveurs, à la recherche d'eau et de nourriture, ont fui les déserts du Baloutchistan pakistanais, l'une des régions les plus chaudes de la planète, où la sécheresse a déjà tué leur bétail.
 A Nushki, une petite ville poussiéreuse écrasée de soleil à l'orée du désert de Derband, dans la province du Baloutchistan (sud-ouest du Pakistan), 25 familles -- entre 200 et 250 personnes -- arrivent chaque jour, épuisées par les voyages de plusieurs jours de marche.
 Allahuddin, qui ignore son âge, est arrivé le 1er mai avec sa femme et ses huit enfants après avoir marché trois jours en raison de la faiblesse des trois seuls chameaux survivants de son troupeau.
 Il avait 30 moutons mais 27 sont morts faute de nourriture et d'eau, alors que s'est tari l'eau du puits de Zangi, son village situé dans la région de Dak, à la frontière afghane, l'une des plus affectée par la sécheresse qui frappe le Baloutchistan.
 Il a monté une tente de fortune avec des tissus en lambeaux qui abritent du soleil mais pas du vent de sable et de poussière qui souffle par rafales sur le camp de Kisan Kuri, à trois kilomètres de Nushki.
 Il sont déjà entre 4.000 et 5.000 installés dans ce camp misérable alors que 3.000 autres personnes convergent vers lui, selon le médecin-major Ayub Saber qui supervise l'antenne médicale installée sur place.
 Mohamed Akhbar, qui pense avoir 60 ans, est arrivé mercredi dernier après avoir perdu tous ses moutons et trois de ses quatre chameaux. Vendredi il a reçu 2 kg de riz, 2 kg de sucre et de l'huile pour nourrir sa femme et ses trois enfants.
 "Je n'ai plus rien et je n'ai nulle part où aller", dit-il pour expliquer qu'il ait quitté son village. "Je vais rester ici jusqu'à ce qu'il pleuve à nouveau", ajoute-t-il.
 Normalement, les prochaines pluies sont attendues pour l'hiver prochain.
 Dans la région de Dak, explique-t-il, il n'a pas plu cette année ni l'année dernière. "Rien n'a poussé et mes animaux sont morts de faim et de soif", a-t-il dit.
 Les responsables du camp, dont les premiers occupants sont arrivés il y a 14 jours, affirment avoir une semaine de nourriture. Celle-ci est fournie par les autorités, les organisations non-gouvernementales pakistanaises mais aussi par les partis musulmans extrémistes particulièrement actifs.
 Le Dr Zafar Mengal estime que la situation sanitaire du camp sans être brillante pourrait être pire. "Nous devons traiter des cas de faiblesse extrême, de déshydratation et de malnutrition, surtout chez les enfants, mais il n'y a pas de maladies graves ou d'épidémie", dit-il.
 Selon lui, 50% des arrivants ont des problèmes de malnutrition et 90% d'entre eux sont des enfants.
 Kimatee, une femme qui a aux alentours de 30 ans mais qui parait déjà usée, porte dans ses bras le dernier de ses six enfants. Zahed, une petite fille de sept mois qui pèse environ 2 kg. Trop faible pour nourrir la petite Zahed, elle se plaint de n'avoir rien reçu et ne peut lui donner que de l'eau avec du sucre.
 Elle est arrivée jeudi dernier avec deux enfants après un jour et une nuit de marche. Quatre autres enfants et son mari sont restés au village.
 Le médecin major Saber affirme que l'armée a l'intention d'établir un nouveau camp à quelque distance pour accueillir ces réfugiés. "Nous allons construire des puits et mettre en place des tentes pour loger ces familles", dit-il."Mais nous avons absolument besoin d'aide pour les nourrir".

La sécheresse a commencé ses ravages au Balouchistan pakistanais (AFP, 7/5/2000)
QUETTA (Pakistan), 7 mai (AFP) - La sécheresse a fait ses premières victimes au Balouchistan mais le pire est à craindre, ont estimé des responsables de la province désertique du sud-ouest pakistanais, à un mois de l'été qui fait monter le mercure à plus de 50 degrés.
 Selon les chiffres officiels, quinze personnes -- notamment des enfants et des vieillards -- sont déjà mortes de déshydratation ou de malnutrition ces dernières semaines.
 A cause de cette sécheresse, sans précédent dans la mémoire des Balouches, qui a commencé il y a plusieurs années, la quasi-totalité des troupeaux de cette région désolée, peuplée d'éleveurs nomades ou sédentaires, a disparu, ont affirmé les responsables.
 Selon M. Syed Abbas Shah, le responsable provincial des secours qui s'organisent peu à peu, près d'un demi-million de moutons, chèvres et chameaux sont déjà morts faute de fourrage et d'eau, dans les principaux districts de la province.
 "Depuis toujours, cette région n'a que de faibles pluies l'hiver, mais maintenant cela fait deux ans qu'il n'a pas vraiment plu", a affirmé à Nushki Bilal Jamali, l'adjoint au responsable administratif de la zone tribale de Chagai, à 200 km au sud-ouest de Quetta, la chef-lieu de la province.
 "Si nous ne prenons pas des mesures dès maintenant, la situation deviendra dramatique et incontrôlable", a affirmé le commissaire adjoint de Nushki Mujtaba Piracha qui souligne que les prochaines pluies ne devraient en effet pas arriver avant l'hiver prochain.
 Selon Bilal Jamali, la zone tribale de Chagai -- où ont eu lieu les essais nucléaires de l'été 1998 -- a une population d'environ 300.000 personnes. "pte de 50% des gens sont touchés par la sécheresse", a-t-il dit.
 Déjà, de toutes les zones désertiques du Balouchistan, des dizaines de milliers de personnes ont quitté leurs villages ou s'apprêtent à le faire, ont affirmé les responsables qui estiment que 12 des 24 districts de la province sont sévèrement touchés par la sécheresse.
 "Il faut nous organiser de manière à éviter le plus possible que les éleveurs viennent s'entasser aux abords des villes", a-t-il ajouté. "Il leur faut de l'eau, de la nourriture, des médicaments et du fourrage pour les bêtes survivantes", a-t-il dit.
 Déjà plusieurs camps de fortune se sont créés spontanément autour des villes du désert comme Nushki, Kalat, Mastung ou Dalbandi. Dans des abris de misère, sous un soleil de plomb, des familles entières s'y entassent et attendent une aide qui n'arrive pas toujours.
 L'armée, qui est au pouvoir au Pakistan, a été appelée en renfort pour aider l'administration civile à faire face à cette situation catastrophique et qui risque fort d'empirer dans les semaines qui viennent.
 Un millier de soldats sont déjà à pied d'oeuvre, a affirmé Syad Abbas Shah qui a aussi loué le travail commencé par les organisations non-gouvernementales pakistanaises.
 De leur coté, les agences spécialisées des Nations Unies ont commencé à apporter de l'aide. Ainsi, selon M. Abdul Ahad Khan, responsable de l'UNICEF à Quetta, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a livré 32.000 litres d'huile et 20.000 doses de réhydratants et 150.000 cachets de purification d'eau.

Triste noël pour les Chrétiens pauvres du Pakistan (AFP, 24/12/99)
Un mur écroulé de briques tente de dissimuler le bidonville où ont trouvé refuge des milliers de familles pakistanaises misérables: les chrétiens les plus pauvres d'Islamabad.A un jet de pierre, leurs voisins, l'élite politique, administrative et des affaires du Pakistan, tirent les rideaux et se détournent.Ces familles chrétiennes vivent en plein coeur de l'un des quartiers les plus chics de la capitale pakistanaise dans un bidonville qui rassemble au moins 10.000 des leurs.Lorsqu'ils se retrouveront vendredi soir à minuit pour prier, ils demanderont probablement l'aide de Dieu pour avoir enfin l'électricité.Ilays Nazir vend des légumes et des boissons à l'entrée d'un quartier de taudis connu à Islamabad sous le nom de "french colony", la colonie française.
"Mes enfants sont renvoyés de l'école parce que leurs vêtements ne sont pas repassés", a-t-il expliqué.
"Mais comment pourraient-ils être repassés alors que je n'ai pas l'électricité", a ajouté cet homme de trente ans, père de trois
enfants. Il n'a pas l'eau courante et ramasse du bois, quand il en trouve, pour chauffer les siens.
"Les enfants doivent aller à l'école pour qu'au moins ils aient une meilleure éducation et partent d'ici", a-t-il insisté.
Les deux millions de chrétiens pakistanais forment l'une des plus grandes minorités religieuses du Pakistan, majoritairement
musulman. Victimes de discriminations, ils ne peuvent espérer que balayer les rues ou trouver du travail dans des ambassades ou des firmes multinationales ou leur religion n'en fera pas des parias. Les chrétiens votent séparemment des Musulmans et élisent quatre représentants de leur communauté à l'Assemblée nationale. Mais le Parlement a été suspendu depuis le coup d'Etat militaire en octobre dernier. "Les problèmes de mon pays sont des problèmes de divisions de classe", a estimé Julius Salik, premier chrétien à avoir été nommé ministre dans les années 90. Mais la plus violente des persécutions endurées par les chrétiens a son origine dans l'introduction par le dictateur militaire Zia-ul-Haq en 1985 d'une loi, qui prévoit la peine de mort en cas de blasphème à l'encontre du prophète Mahomet. Les Musulmans, particulièrement dans les campagnes, s'abritent souvent derrière cette législation pour tuer leurs voisins chrétiens et éviter ainsi toute sanction.
"Tout musulman hostile à un chrétien peut l'accuser de blasphème", a expliqué l'archevêque Simeon Pereira, le plus haut
représentant de l'église catholique au Pakistan. Un évêque catholique, John Joseph, s'est suicidé en mai 1998 devant les portes du tribunal de Sahiwal, près de Lahore, pour protester contre la peine de mort prononcée à l'encontre de chrétiens accusés de blasphème. "Les chrétiens sont les parias de la société", a affirmé Mgr Pereira. Bien que certains chrétiens soient parvenus à gravir les échelons de la hiérarchie sociale, la majorité très pauvre est au bas de l'échelle au Pakistan. "Il y a moins de préjugés dans les villes, mais dans les zones rurales, les gens ne boivent pas dans le même verre qu'un Chrétien", a expliqué le père Emmanuel Lorraine, de l'élise protestante du Pakistan.

Pakistan-cyclone : Organisation des secours après le passage du cyclone dans le sud du Pakistan  (AFP, 21/5/99)
L'armée a été déployée vendredi sur le littoral du sud du Pakistan frappé jeudi par un cyclone qui pourrait avoir fait des centaines de victimes, ont affirmé des sources officielles et des résidents.   Le cyclone, qui a frappé avec une violence particulière les localités de Ketty Bandar et Shah Bandar à quelque 200 km au sud-est de Karachi, a fait des milliers de sans-abris dont les maisons, souvent des paillotes, ont été détruites par des vents violents et des pluies diluviennes.   Les pêcheurs de la région craignent que des centaines d'entre eux aient péri alors que plusieurs centaines de bateaux sont portés disparus.   Toutefois, à Thatta, le chef lieu du district, des officiels ont affirmé qu'il était trop tôt pour faire un bilan fiable de la situation."Une estimation pourra être faite après le travail des équipes de secours", a dit l'un d'entre eux.   Selon Abib Hussein, un responsable de l'administration du dictrict, 10.000 personnes environ ont été sévèrement affectées par le cyclone.   Il a souligné que les opérations de secours ont été rendues tres difficiles par la violence des vents.   Selon des résidents, les inondations ont gravement endommagé les routes de la région de Thatta et détruit les récoltes tandis que les vents arrachaient les arbres, les poteaux électriques et téléphoniques.   Vendredi matin, selon les services de la météo, le cyclone, qui a diminué d'intensité, se trouvait à 210 km à l'est de Karachi et se dirigeait vers le désert de Thar et la frontière indienne.   Des centaines de militaires, transportant des gilets de sauvetage de la nourriture et des médicaments, sont arrivés à pied d'oeuvre dans la matinée et ont commencé à organiser les secours à la population locale traumatisée par la violence du cyclone.   "C'est la nuit la plus terrible que j'ai vécue", a affirmé un pêcheur de Mirpur Sakro. "J'ai affronté les vagues toute ma vie, mais celles du cyclone étaient plus dangereuses que le feu du dragon", a-t-il dit.   Un de ses collègues, qui a perdu son bateau, gémit: "je n'avais que ce bateau, comment vais-je nourrir mes enfants maintenant ?".
 

Economie, Industries et R&D

L'économie pakistanaise invitée à s'islamiser (AFP, 24/12/99)
La fragile économie pakistanaise a été sommée par la Cour suprême d'adopter un système financier plus conforme aux préceptes de l'islam, au risque de se retrouver isolée et en faillite. La cour suprême pakistanaise a déclaré jeudi le paiement d'intérêts pour des prêts financiers non conforme aux lois islamiques et a ordonné au gouvernement d'établir un système financier libre d'intérêts avant 2001. Cette décision représente un pas décisif sur la voie de l'islamisation du Pakistan que les groupes religieux les plus radicaux revendiquent depuis longtemps. Dans sa décision, la Cour surprême a également ordonné à l'Etat de renégocier son énorme dette extérieure, d'un montant de 38 milliards de dollars. "De sérieux efforts doivent être menés par le gouvernement pour alléger la nation du fardeau de la dette extérieure aussi vite que possible et renégocier les prêts existants", a affirmé la Cour dans sa décision. Mais il est peu probable que le gouvernement emboite le pas de la Cour suprême et prenne le risque, en appliquant ces recommandations, de détruire son image à l'étranger. "Je pense que le gouvernement est tout à fait moderne et qu'il gardera à l'esprit les réalités et la place du Pakistan dans le monde", a estimé un économiste dans une banque occidentale. "Je suis sur que le gouvernement prendra les mesures appropriées pour surmonter cela", a-t-il ajouté. L'armée a pris le pouvoir au Pakistan en octobre dernier lors d'un coup d'Etat fomenté par le général Pervez Musharraf, qui a promis depuis de restaurer la croissance économique. Il a déjà annoncé des mesures impopulaires mais jugées positives par les créanciers internationaux du Pakistan comme une hausse du prix de l'essence et l'introduction d'une taxe à la valeur ajoutée.
Une mission du Fonds monétaire international doit se rendre en janvier au Pakistan pour discuter du versement d'une tranche de 280 millions d'un crédit accordé à Islamabad, gêlé jusqu'à présent en raison du coup d'Etat.
Muneer Lada, analyste auprès de la société de courtage Eastern Capital Ltd. à Karachi, a averti de son côté que l'application des
recommandations de la Cour suprême éloigneraient les investisseurs étrangers.
"Les banques étrangères pourraient bien rapatrier leurs investissements", a-t-il averti.
Le paiement d'intérêts, le riba, a été déclaré non conforme à l'islam par le tribunal islamique suprême du pays, la Cour fédérale de la Charia, en 1991. Mais le gouvernement alors dirigé par le Premier ministre évincé par l'armée Nawaz Sharif avait fait appel de cette décision. La décision de la Cour surprême maintient celle de la Cour fédérale de la Charia et apparait clairement comme le signe d'une islamisation croissante de la société pakistanaise. "Le verdict de la Cour surprême est réalisable à 100%", a affirmé Munawwar Hussain, secrétaire-général du Jamaat-i-Islami, principal parti fondamentaliste pakistanais. "Si le gouvernement est honnête et sincère et s'il a le désir d'appliquer cette décision, nous pouvons sortir le pays du piège de la dette", a-t-il ajouté. "La confiance dans le FMI et la banque mondiale ont ruiné l'économie pakistanaise", a encore dit M. Hussain.

Accord de restructuration de la dette pakistanaise au Club de Paris (AFP, 1/2/99)
Le Club de Paris, qui réunit les créanciers publics, est arrivé samedi à un accord de restructuration de la
dette du Pakistan, portant sur un montant de 3,3 milliards de dollars (2,92 milliards d'euros) pour une période allant jusqu'à fin
décembre 2000, a indiqué le Club de Paris lundi dans un communiqué. La dette extérieure totale du Pakistan est estimée à plus de 32 milliards de dollars. Les montants concernés seront remboursés à moyen et long terme, précise le Club de Paris, ajoutant que les pays créanciers participant au Club de Paris, pourront "sur une base volontaire et bilatérale mener des opération de conversion de dettes en projets de protection de l'environnement, en projets d'aide, en investissements ou d'autres conversions de dette en monnaie locale". Les représentants des pays créanciers "ont été sensibles aux efforts de redressement entrepris par le gouvernement de la République islamique du Pakistan" et notamment d'un programme soutenu par le FMI, selon le communiqué. Ils recommandent à leur gouvernement respectif, "un réaménagement important de la dette extérieure du Pakistan".
"Les autorités pakistanaises ont l'intention de rechercher un traitement comparable pour tous leurs créanciers extérieurs officiels
bilatéraux, commerciaux et privés", précise le communiqué. Le ministre français de l'Economie et des Finances, Dominique Strauss-Kahn, a insisté sur ce point dans un communiqué publié lundi, où il se félicite de l'accord conclu avec le Club de Paris et dans lequel il assure le Pakistan "de son soutien aux efforts engagés". La France est l'un des créanciers les plus importants du Pakistan (ses créances représentent environ 15% des créances consolidées). Le FMI s'est dit préoccupé le 27 janvier de la dépendance du Pakistan à l'égard des capitaux privés extérieurs volatiles pour financer sa balance des paiements, mais il s'est félicité du programme de politique macro-économique et de réformes structurelles mis en oeuvre par le gouvernement pakistanais dans le cadre d'un facilité de financement étendue octroyée par le Fonds. Le FMI avait octroyé une tranche de crédit de 575 millions de dollars (409,58 millions de DTS) au Pakistan le 15 janvier. La composante principale de cette facilité de financement servira à compenser le manque de recettes lié au déclin des exportations pakistanaises, avait précisé le Fonds.
Le Pakistan avait conclu fin novembre un accord avec le FMI pour le versement d'une aide économique internationale d'un montant global de 5,5 milliards de dollars (4,7 mds d'euros), destinée essentiellement à permettre le rétablissement de l'équilibre de la balance des paiements du pays. Cette aide globale doit provenir en premier lieu du versement de 1,33 milliard de dollars par le FMI, la Banque Mondiale et la Banque asiatique de développement, le solde résultant de la restructuration de la dette.

Reprise conditionnelle de l'aide internationale au Pakistan (AFP, 25/1/99)
Le Fonds Monétaire International (FMI) a repris son aide financière au Pakistan, qui était au bord du défaut de paiement, mais a posé comme condition la mise en oeuvre de douloureuses réformes économiques.
Ces réformes demandées par le FMI -- qui vient de délivrer 575 millions de dollars au Pakistan -- sont destinées à permettre un taux de croissance de 5% à 6%, à réduire l'inflation de 10% à 6% et le déficit budgétaire de 4,3% à 3,3%.
Pour la bonne marche de ces réformes considérées comme impératives par l'institution financière, la Banque Mondiale a, de son
côté, accordé un prêt spécial de 350 millions de dollars, à la fin de la semaine dernière.
Les 575 millions de prêts du FMI, font partie d'un accord de prêt de 1,56 milliard de dollars conclu en 1997, mais qui avait été gelé en mai dernier, au moment où les Etats-Unis avaient imposé des sanctions économiques après les essais nucléaires indiens puis pakistanais. Selon les analystes, ces mesures demandées par le FMI comprennent en outre un accroissement des prix du secteur public, notamment l'électricité qui doit croitre de 30% avant septembre prochain, le recouvrement de plus de trois milliards de dollars de prêts auprès des banque publiques dont le non remboursement pendant plusieurs décennies pour cause de corruption, est à l'origine de nombreuses fortunes dans le pays. De plus, le FMI demande un accroissement et une extension du paiement des taxes sur le consommation et les impôts sur le revenu, ignorées jusqu'à présent par la plupart des Pakistanais.
Ces mesures demandées par le Fonds -- qui veut en outre voir mis en oeuvre un important programme de privatisation et une
uniformisation des taux de changes monétaires actuellement en vigueur -- sont "dures mais vitales" pour le Pakistan, a estimé lundi un expert. Selon Khawaja Iqbal Hussain, directeur général de la Swiss UBS securities Pakistan, les directives du FMI seront "efficaces à faire revivre l'économie du pays si elle sont appliquées avec une "ferme volonté politique". "Ces projets de réformes sont la condition de la survie de l'économie pakistanaise", a-t-il assuré. La non satisfation des conditions du FMI pourrait entrainer un nouvel arrêt des prêts internationaux et donc mettre le pays dans une situation délicate comme il y a quelques mois, estiment les analystes . En octobre dernier en effet, les réserves de changes du Pakistan étaient tombées à moins de 450 millions de dollars. Le spectre du défaut de paiement, notamment du remboursement de la dette pakistanaise évaluée à plus de 32 milliards de dollars, était alors apparu. Mais le FMI et les autorités pakistanaises sont parvenues à un accord in extremis en novembre dernier qui vient d'être entériné.Le versement des divers prêts a ainsi permis la remontée des réserves de changes à 1,64 milliard de dollars le 23 janvier dernier, selon le ministère des Finances.

Le FMI a approuvé un plan d'aide de 5,5 milliards de dollars au Pakistan, a indiqué le ministre des Finances pakistanais. Selon lui, ce plan d'aide comprend un versement cash de 1,33 milliard de dollars du FMI, de la Banque Mondiale et de la Banque de développement asiatique, le reste consistant en un réechelonnement des paiements des sommes dues aux créanciers étrangers.(Les Echos, 26/11/98)

Le FMI approuve un plan d'aide au Pakistan de 5,5 milliards de dollars (La Tribune, 19/11/98) 
Ce plan, décidé à l'issue de plus d'une semaine de « dialogue difficile », doit être entériné lors d'une réunion à Washington du conseil exécutif   du FMI, au cours des premiers jours de décembre. Cette enveloppe permettra au Pakistan de « normaliser ses relations de paiements   extérieures ». Le plan d'aide comprend un versement cash de 1,33 milliard de dollars du FMI, de la Banque mondiale et de la Banque de   développement asiatique, le reste consistant en un rééchelonnement des paiements des sommes dues aux créanciers étrangers. 

Pakistan-FMI : Progrès entre le Pakistan et le FMI, selon un ministre pakistanais (AFP, 18/11/98)
La roupie pakistanaise à son plus bas niveau historique face au dollar (La Tribune, 5/9/98) 
  La roupie pakistanaise a atteint, vendredi, un nouveau record de faiblesse face au dollar, après que la banque  centrale eut refusé de lever le contrôle des changes pour les voyages à l'étranger. La roupie a terminé vendredi à  64,25 pour un dollar sur le marché libre, contre 63,20 jeudi. La roupie a perdu 40 % de sa valeur sur le marché libre  depuis que le Pakistan a dévalué sa monnaie de 4,2 % le 27 juin. La Banque d'Etat du Pakistan avait annoncé  mercredi que tous les voyageurs devraient acheter leurs devises étrangères sur le marché libre, dont les cours sont  en général plus élevés. 

Les coffres de la Banque du Pakistan sont à sec (La Tribune, 29/07/98) 
LA BANQUE DU PAKISTAN ne disposerait plus que de 531 millions de dollars de réserves de change, soit moins de deux semaines de couverture des importations. Cela représente une chute de son trésor de guerre de 62 % depuis que des sanctions internationales ont été  imposées à Islamabad après les essais nucléaires pakistanais de mai dernier. « Les coffres sont vides », a déclaré le gouverneur de la banque centrale, Muhammad Yagub, à l'AFP. La reprise de l'aide internationale devient urgente. Aujourd'hui, le FMI annoncera s'il consent à octroyer la somme de 1,6 milliard de dollars de crédits dont le versement avait été suspendu il y a deux mois. Le Pakistan doit faire face à des échéances de remboursement de sa dette extérieure de 5 milliards de dollars au cours des douze prochains mois. 

La crise financière guette le Pakistan (La Tribune, 16/07/98) 
Conséquence du gel des crédits internationaux consécutifs aux essais nucléaires, Islamabad ne sera plus en mesure de faire face à ses échéances dès septembre. Les réserves de change fondent, entraînant la chute de la Bourse et de la monnaie. 

La roupie pakistanaise s'effondre (La Tribune, 13/07/98) 
Dévaluée de 4,4 % à 46 pour 1 dollar à la mi-juin, la roupie pakistanaise a amplifié sa descente aux enfers à la 
veille du week-end. Elle a cédé plus de 12 % de sa valeur au cours de la seule séance de vendredi, pour ne plus 
valoir que 62 pour un dollar, alors que l'indice KSE 100 de la Bourse de Karachi cédait 6,69 % pour terminer à 
777,26. A l'origine de ce nouveau coup de torchon, les déclarations officielles sur les risques d'une crise financière majeure provoquée par les sanctions qui ont suivi les essais nucléaires pakistanais. La possibilité que le Pakistan déclare un moratoire sur le paiement de sa dette extérieure, qui atteint 35 milliards de dollars, est désormais réelle. 

Pakistan - Nouvelles négociations avec le FMI ( La Tribune 8/07/98) 
Frappé de sanctions économiques à l'issue de ses récents essais nucléaires, le Pakistan a entamé des discussion déterminantes avec le FMI, et avec la Banque mondiale, pour obtenir une aide supplémentaire. Avec une dette extérieure de 35 milliards de dollars, la situation est d'autant plus alarmante que les Etats-Unis et les pays du G8 
avaient décidé, en raison des essais nucléaires, le gel des aides. 

Pakistan + La croissance dépassera les 5 % (La Tribune 5/5/98) 
L'économie du Pakistan connaîtra une croissance de plus de 5 % pour l'année fiscale 1997-1998, qui se termine en juillet, un chiffre inférieur aux 6 % initialement prévus, mais néanmoins en hausse par rapport à l'année précédente,  a annoncé hier le ministre des Finances. Pour l'année fiscale 1996-1997, la croissance du PIB était de 3,1 %. Le  ministre a invoqué les progrès réalisés dans l'agriculture, avec des augmentations du rendement de la production  de riz, de canne à sucre et de blé. Pour le seul secteur agricole, la croissance a été de 6 % cette année, contre 0,7 %  l'année précédente.


 
Relations internationales

Pakistan: Hubert Védrine reçoit le général Musharraf à Paris (AP, 10/4/2000)
Le général Pervez Musharraf, qui a pris le pouvoir au Pakistan en octobre par un coup d'Etat, a affirmé lundi que le procès du Premier ministre renversé, Nawaz Sharif, condamné à la prison à vie, avait été ''juste et équitable''. Il a par ailleurs renouvelé son offre de négociation avec l'Inde au sujet du Cachemire. Le nouvel homme fort du Pakistan, en route pour Cuba pour le premier sommet du G77, le groupe des pays du Sud, a fait une halte à Paris pour rencontrer le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine. La France s'était interrogée la semaine dernière sur l'impartialité et la transparence du procès de l'ancien Premier ministre, condamné deux fois à vie pour détournement d'avion et terrorisme. Des doutes ''absolument infondés'', a déclaré le général Musharraf. Hubert Védrine a estimé que l'entretien avait été ''franc'' et a exprimé le souhait de la France que la démocratie soit rapidement rétablie au Pakistan. Le général Musharraf n'a pas fixé de date pour les élections, estimant que le pays a d'abord besoin de réformes, notamment pour éliminer la corruption. Pervez Musharraf a par ailleurs réaffirmé sa volonté de dialogue avec l'Inde sur la question du Cachemire. ''Je suis prêt à rencontrer n'importe qui, n'importe quand, n'importe où dans le monde'' à ce sujet, a-t-il dit. Il a ajouté qu'il aimerait se rendre bientôt en Afghanistan pour tenter de ramener la paix et ''d'aborder la question des terroristes qui y opèrent'', et notamment Oussama Ben Laden, soupçonné d'avoir commandité les attentats anti-américains en Tanzanie et au Kenya. ''C'est une question difficile, sujette à controverse, sensible et émotionnelle''. Le Pakistan est considéré comme un allié des Talibans qui contrôlent 90% de l'Afghanistan et qu'il armerait et soutiendrait financièrement, selon certains pays. 

Pakistan: Védrine demande le retour à la démocratie (Reuters, 10/4/2000)
Hubert Védrine a rappelé au général Pervez Musharraf, homme fort du Pakistan, que la France souhaite le rétablissement de la démocratie dans son pays et lui a fait part de sa préoccupation au sujet du sort de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif. 
 Le ministre des Affaires étrangères, qui a reçu le général Musharraf pendant une heure pour un entretien "franc et utile", a "tenu à rappeler que le retour rapide à l'ordre démocratique et constitutionnel normal était essentiel", a déclaré François Rivasseau, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay. 
"C'était un échange franc pendant lequel nous nous sommes dit des choses", a souligné le chef de la
diplomatie française à l'issue de l'entretien. 
Il a précisé avoir abordé avec le chef d'Etat pakistanais les questions brûlantes du Cachemire, région qui fait l'objet d'un contentieux avec l'Inde, et du régime des Talibans, soupçonné d'abriter en Afghanistan le dissident Ossama ben Laden, accusé de terrorisme. 
"Je me sens concerné et je suis résolu à aborder cette question en Afghanistan", a déclaré le chef d'Etat pakistanais, qui a affirmé
vouloir s'y rendre. Les Etats-Unis ont vivement engagé le Pakistan à utiliser son influence auprès du régime taliban en vue d'une expulsion d'Ossama ben Laden. Musharraf s'est également dit prêt à ouvrir des négociations avec l'Inde au sujet de la province himalayenne. "Je suis prêt à discuter avec n'importe qui, n'importe quand", a-t-il déclaré aux journalistes après son entretien avec le ministre. 

"Des critiques injustes" 

Hubert Védrine a également exprimé à son interlocuteur, qui effectuait une brève escale à Paris, avant de se rendre au Sommet du
Sud, à La Havane, "la préoccupation de la France s'agissant du sort de l'ancien Premier ministre élu Nawas Sharif", condamné à la prison à vie. 
Pervez Musharraf a jugé pour sa part que le procès de l'ex-premier ministre avait été "équitable" et a rejeté les critiques visant son
pays. 
"Sharif a été jugé tout à fait équitablement", a-t-il dit à l'issue de sa rencontre avec Hubert Védrine. 
"Les critiques émises par les pays occidentaux sont injustes", a-t-il ajouté. 
Nawaz Sharif a été condamné jeudi, par un tribunal antiterroriste, pour détournement d'avion et terrorisme. 
Le 12 octobre dernier, un avion transportant le général Musharraf avait été empêché d'atterrir à Karachi. Le numéro un du régime
militaire pakistanais avait renversé le gouvernement de Sharif quelques heures plus tard. 
Constatant qu'il y a des procédures d'appel possibles pour le condamné, le porte-parole du Quai d'Orsay avait déjà souhaité vendredi "que le procès se poursuive en toute transparence et impartialité". 
Malgré ces réserves, le porte-parole avait rappelé que les relations franco-pakistanaises étaient "anciennes" et que la France
entendait "poursuivre le dialogue" avec le Pakistan. 
Paris est engagé dans une coopération militaire vieille d'une trentaine d'années avec le Pakistan. 
On a confirmé à ce propos de source diplomatique que les contrats de livraison de matériels militaires seront respectés. Il s'agit
notamment de trois sous-marins de type Agosta et de missiles sol-mer. 

Bill Clinton au Pakistan: Islamabad se réjouit, l'Inde préoccupée (AFP, 8/3/2000)
Le Pakistan s'est félicité mercredi de la décision du président Bill Clinton d'aller dans ce pays lors de sa prochaine tournée en Asie du Sud, mais l'Inde a averti que cela risquait d'aider le régime militaire pakistanais à se légitimiser.M. Clinton effectuera du 21 au 25 mars la première visite d'un président américain en Inde depuis 22 ans, et le 20 la toute première au Bangladesh. Après avoir longtemps hésité, il a décidé de passer quelques heures au Pakistan le 25 sur la route du retour.Cette décision "est importante pour la paix et le progrès en Asie du Sud et cela justifie notre position", a déclaré Javed Jabbar, conseiller de l'homme fort du Pakistan, le général Pervez Musharraf, estimant que cela portait un "coup sévère" à l'Inde.Informé par M. Clinton de cette décision mardi, le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee a exprimé "la préoccupation de l'Inde quant aux récents développements au Pakistan" et expliqué au président américain que "le régime militaire montrerait la visite de Clinton comme un signal de soutien", selon un porte-parole indien.L'Inde avait mis en garde contre une étape au Pakistan sous régime militaire, affirmant que cela serait très mal perçu chez elle, et avait même tenté d'obtenir que ce pays soit mis par Washington sur la liste des Etats soutenant le terrorisme.Le Pakistan avait fait pression pour être inclus dans cette tournée pour tenter d'obtenir une légitimité internationale, sans faire de promesse quant à un retour à un régime civil comme le demande Washington. Tout en exprimant ses inquiétudes, New Delhi, qui ne se faisait plus d'illusion depuis quelque temps, a souligné que le Pakistan
serait une "brève étape" à la fin de cinq jours de voyage en Inde, et M. Vajpayee a assuré à M. Clinton qu'il serait accueilli
"chaleureusement". Selon un responsable de la Maison Blanche, New Delhi a reconnu qu'il s'agissait "d'une décision appartenant au président américain", que Washington avait "des intérêts vitaux à défendre et qu'ils seraient mieux protégés en maintenant des canaux de communication avec le Pakistan".Ce n'est pas pour cela que M. Clinton "approuve le gouvernement" du général Pervez Musharraf, a souligné ce responsable. La Maison Blanche a indiqué que M. Clinton soulèverait la question d'un retour à un régime démocratique au Pakistan, la lutte contre le terrorisme et la prévention d'un conflit en Asie du Sud.M. Jabbar, précisant que M. Clinton rencontrerait le général Musharraf, a préféré souligner que les entretiens porteraient "sur des questions de fond telle que la situation au Cachemire".L'ambassadeur pakistanais à Washington, Mme Maleeha Lodhi, a estimé que cette visite pourrait être "véritablement historique" si elle facilite un règlement juste et durable de la querelle du Cachemire "fondé sur les souhaits du peuple du Cachemire". Le Pakistan souhaite impliquer les Etats-Unis dans cet insoluble conflit cinquantenaire, alors que l'Inde rejette toute médiation dans une question qu'elle juge strictement bilatérale.L'un des principaux groupes islamistes combattant le régime indien au Cachemire, le Harkat ul Mujahideen, considéré par Washington comme une organisation terroriste, s'est félicité de la visite de M. Clinton, estimant qu'il s'agissait d'une "victoire diplomatique" du Pakistan.
Les analystes à New Delhi estimaient cependant qu'il n'y aura pas de conséquence sur le voyage en Inde de M. Clinton, New delhi, comme Washington ayant souligné que les deux pays devaient aller au delà des seules préoccupations sur le conflit
indo-pakistanais et la sécurité en Asie du Sud, pour engager un dialogue multiforme à long terme."L'Inde reconnaît qu'en raison des liens historiquement étroits (avec Islamabad) il était difficile pour Clinton de snober le Pakistan. Et en fin de compte, c'est l'Inde qui obtient une visite d'Etat complète et le Pakistan quelques heures seulement", a expliqué un analyste, Pram Chopra.

Critiques du Pakistan envers l'Inde après l'annulation d'un sommet régional (AP, 6/11/99)
Le Pakistan a critiqué durement l'Inde samedi, reprochant à son voisin d'avoir exigé et obtenu l'annulation du sommet annuel des chefs d'Etat d'Asie du sud, en soulignant que cet événement démontrait ``l'hostilité compulsive'' de New Delhi envers Islamabad.  Le sommet, qui devait avoir lieu du 26 au 28 novembre au Népal, a été annulé à la demande du premier ministre indien Atal Bihari
Vajpayee, qui a carrément déclaré qu'il préférait éviter de rencontrer le nouveau chef de la junte pakistanaise, le général Pervaiz
Musharraf. L'Inde a durement critiqué le coup d'Etat du mois dernier au Pakistan. Pour le Pakistan, le report du sommet de l'Association de coopération régionale d'Asie du Sud (SAARC) a ``sévèrement affecté'' l'organisation, compromettant sa neutralité. Les pays membres de la SAARC sont le Bangladesh, le Bhoutan, l'Inde, les Maldives, le Népal, le Pakistan et le Sri Lanka. 

Le Commonwealth tenu à distance par la junte (Reuters, 29/10/99)
Quatre ministres du Commonwealth ont mis fin vendredi à une mission exploratoire de 48 heures au Pakistan sans avoir obtenu de date pour le rétablissement de la démocratie ni d'entretien direct avec Nawaz Sharif, le Premier ministre évincé par l'armée le 12 octobre. Le ministre canadien des Affaires étrangères Lloyd Axworthy, visiblement déçu par ce double échec, a dit que l'absence de calendrier pour la restitution du pouvoir aux civils risquait de compromettre la position du Pakistan au sein du Commonwealth. 
"C'est décevant, car à notre avis cela aurait beaucoup modifié les choses pour ce qui est de la position du Pakistan au
Commonwealth", a-t-il déclaré aux journalistes alors que s'apprêtait à repartir la première délégation étrangère reçue à Islamabad
depuis le coup d'Etat militaire. Axworthy a toutefois nuancé son propos en notant que le général Pervez Musharraf, nouvel homme fort du pays, s'était engagé à assainir les conditions de déroulement du processus électoral. Une aide du Commonwealth peut s'envisager à cet égard, a-t-il dit. Musharraf, qui s'est opposé à ce que les ministres du Commonwealth rencontrent Sharif en tête à tête, leur a promis qu'ils pourraient s'entretenir avec lui par téléphone de leur hôtel, a dit Axworthy. Mais après plus d'une heure d'attente, la communication n'a pu s'établir, ce que des responsables pakistanais ont attribué au refus du Premier ministre déchu de s'exprimer par téléphone. "D'après ce qu'on nous a dit, Nawaz Sharif ne voulait pas nous parler par téléphone", a dit le ministre canadien. Des diplomates en poste à Islamabad ont dit ne pas être en mesure de confirmer que Sharif avait refusé la communication téléphonique, mais ils ont jugé possible, connaissant l'homme, qu'il ait réclamé une entrevue directe avec la délégation. 

Assurances de Musharraf sur la santé de Sharif 

Musharraf a assuré aux délégués que Sharif se portait bien. "Il est tout à fait en bonne santé, entouré de soins et vit dans des conditions très confortables. J'en donne personnellement l'assurance", a dit le chef de la junte aux journalistes. 
Sharif, son frère Shabaz (ancien ministre principal du Pendjab) et de proches collaborateurs du Premier ministre évincé ont été
placés en résidence surveillée en des lieux secrets parallèlement à une opération de l'armée contre la corruption. 
Axworthy a indiqué que la délégation avait rencontré un large échantillon représentatif des milieux politiques pakistanais, en notant
que beaucoup de voix s'élevaient pour un rétablissement de la démocratie. Musharraf s'est contenté d'annoncer que l'armée
gouvernerait jusqu'à ce qu'on n'ait plus besoin d'elle. 
Le ministre canadien s'est dit encouragé par l'engagement pris par Musharaff d'assainir le processus électoral dans le cadre d'une
série de mesures censées permettre de revenir à un régime démocratique. 
"J'ai le sentiment que nous avons entendu des propos très sincères sur la nécessité du retour à la démocratie, mais cela ne signifie pas un retour au statu quo. Cela suppose la mise en place de certains des éléments fondamentaux qui sont requis pour que la démocratie puisse fonctionner", a-t-il dit. 
Selon un communiqué publié au terme de la visite, Musharraf a promis "la création d'une commission électorale pleinement
indépendante et, à titre de priorité immédiate, la mise en place d'instances régionales opérantes et élues". 
Musharraf, qui s'est engagé à favoriser l'avènement d'une "démocratie réelle", a dénoncé un système politique dans le cadre duquel Sharif et l'opposante Benazir Bhutto s'étaient succédé au pouvoir et avaient dû le quitter pour faits de corruption pendant une grande partie de la décennie écoulée. 
"La démocratie ne consiste pas seulement à voter, il est crucial que beaucoup d'autres éléments lui soient inhérents, et beaucoup
de gens nous ont dit que l'on se trouvait peut-être à un tournant", a dit Axworthy. "Cela peut déclencher une évolution vers une
démocratie fondée plus largement et plus profondément." 
Le Pakistan a été suspendu du Commonwealth à titre temporaire le 18 octobre. Des responsables avaient alors indiqué
qu'Islamabad pourrait être frappé de suspension complète au sommet de l'organisation prévu en décembre si Musharraf ne
présentait pas le calendrier qui lui était réclamé. 

Le général Musharraf aux Emirats, en quête d'investissements (AFP, 27/10/99)
L'homme fort du Pakistan Pervez Musharraf s'est engagé à préserver la stabilité de son pays pour y attirer les investissements étrangers, lors d'une visite mercredi à Abou Dhabi, qui l'a appelé à être clément avec l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif. Lors d'une rencontre dans un palais des hôtes d'Abou Dhabi avec des représentants de la communauté pakistanaise aux Emirats
Arabes Unis, le général Musharraf a affirmé que le Pakistan n'était pas "un pays pauvre".
"Le Pakistan n'est pauvre qu'en apparence, parce qu'il n'exploite pas toutes ses capacités. Le Pakistan a le potentiel de devenir
riche et puissant", a déclaré le général Musharraf.
Il a affirmé qu'il avait placé l'économie du Pakistan, qui est dans un "état misérable" en tête de ses priorités.
"Je souhaite obtenir la confiance des investisseurs et générer des activités économiques", a assuré le général Musharraf, qui a
effectué à Abou Dhabi sa deuxième visite à l'étranger, après un séjour de deux jours en Arabie, depuis le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir le 12 octobre.
Les dirigeants de ces deux pays l'ont assuré de leur "soutien" et de leur "compréhension", selon lui.
"Je suis personnellement convaincu que si nous pouvons garantir la stabilité au Pakistan et mettre en place une politique favorable
aux investissements (..) cela générera des activités économiques", a-t-il poursuivi.
Tout fonctionnaire qui entraverait l'investissement au Pakistan sera "lourdement" sanctionné, a averti le général Musharraf.
Avant sa rencontre avec la communauté pakistanaise, le dirigeant pakistanais s'était entretenu avec le président émirati, cheikh
Zayed Ben Sultan al-Nahyane, qui l'a appelé à être "clément", dans une allusion au sort réservé à M. Sharif.
"L'islam est une religion de clémence et non de vengeance, l'Islam appelle à la tolérance entre tous les humains, musulmans et
non-musulmans", a déclaré cheikh Zayed en recevant le général Musharraf à Abou Dhabi.
Cheikh Zayed, cité par l'agence officielle WAM, "a exprimé l'espoir que le nouvelle direction du Pakistan pourra rehausser le prestige du Pakistan et réaliser la sécurité et la stabilité en procédant lentement et sans hâte".
Selon WAM, le général Musharraf a "mis cheikh Zayed au courant des derniers développements au Pakistan", et discuté avec lui
des "relations bilatérales et des moyens de les renforcer".
M. Sharif était proche de cheikh Zayed. Les deux hommes se sont rencontrés le 11 octobre à Abou Dhabi, à la veille du coup d'Etat à Islamabad.
Le président des Emirats visite de son côté fréquemment le Pakistan à titre privé, pour s'adonner à la fauconnerie, un de ses
passe-temps favoris.
Les Emirats, qui comptent 2,7 millions habitants dont 85% d'étrangers, abritent une forte communauté pakistanaise, estimée à 
600.000 personnes.
D'après Raja Zafarul Haq, un ancien ministre sous M. Sharif, ce dernier est détenu dans un cantonnement de l'armée à Rawalpindi,
près d'Islamabad.
Les nouveaux dirigeants militaires du Pakistan avaient affirmé qu'ils cherchaient à connaître le rôle exact de M. Sharif dans une
possible tentative d'élimination du général Musharraf.
Ce dernier a en effet accusé M. Sharif d'avoir voulu l'éliminer le 12 octobre - quelques heures avant le putsch - en faisant interdire
l'atterrissage à Karachi (sud) de l'avion à bord duquel il se trouvait et qui ne disposait, selon lui, plus que de sept minutes
d'autonomie en carburant.

Le Pakistan suspendu des conseils du Commonwealth (AP, 19/10/99)
Le Pakistan a été suspendu lundi des conseils du Commonwealth en raison du coup d'Etat militaire de la semaine dernière. Sur le terrain, les troupes pakistanaises ont entamé leur retrait de la zone frontalière avec l'Inde, conformément à l'engagement en ce sens fait la veille par le chef de la junte. Le ``régime militaire du Pakistan'' est ``suspendu des conseils du Commonwealth'', l'association regroupant la Grande-Bretagne et ses anciennes colonies, ont annoncé huit ministres des Affaires étrangères du Commonwealth dans une déclaration adoptée à l'issue d'une réunion d'urgence à Londres. La suspension définitive du Pakistan sera décidée lors du prochain sommet du Commonwealth, prévu du 12 au 15 novembre en Afrique du Sud, sommet auquel le Pakistan ne pourra assister. Les ministres des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, du Canada, de Nouvelle-Zélande, du Ghana, de Malaisie, du Botswana, de la Barbade et du Zimbabwe ont demandé au nouveau régime d'établir ``sans délai'' un calendrier pour la restitution du pouvoir à un gouvernement élu démocratiquement. Ils ont ``condamné à l'unanimité le renversement anticonstitutionnel du gouvernement élu démocratiquement du Pakistan'', une ``grave violation des principes politiques fondamentaux du Commonwealth''. Dimanche, le nouvel homme fort du Pakistan, le général Pervaiz Musharraf, avait assuré que ``l'armée n'avait pas l'intention de rester au pouvoir plus longtemps que nécessaire''. Il avait également annoncé un retrait unilatéral des troupes pakistanaises de la frontière indienne. 
Lundi, Bill Clinton s'est félicité du ``ton conciliant'' du général Musharraf à l'égard de l'Inde, mais s'est dit déçu de l'absence de
calendrier précis pour le rétablissement d'un régime démocratique au Pakistan. Selon le président américain, une grande partie du
discours ``allait plutôt dans le bon sens''. 
Cette réaction assez positive des Etat-Unis a coïncidé avec le début du retrait effectif des troupes pakistanaises de la frontière
indienne. Les renforts envoyés l'été dernier lors du conflit au Cachemire rassemblaient leur matériel et se retiraient, selon le colonel Saulat Raza, porte-parole de l'armée pakistanaise. 
New Delhi a accueilli froidement le geste d'Islamabad. ``Les tensions ne se trouvaient pas sur la frontière internationale, mais sur la ligne de contrôle'', a souligné Brijesh Mishra, principal conseiller pour la sécurité du Premier ministre indien Atal Bihari Vajpayee. En effet, la promesse du général Musharraf concerne seulement la frontière internationale longue de 740km entre les deux pays. Elle ne s'applique pas à la ``ligne de contrôle'' du Cachemire qui a séparé le territoire entre sa partie indienne et sa partie pakistanaise après le cessez-le-feu de 1972. 

Le Pakistan déplore sa suspension du Commonwealth (AFP, 19/10/99)
Les responsables pakistanais regrettent la suspension du Pakistan du Commonwealth et souhaitent que la communauté internationale adopte une attitude plus réaliste avec le nouveau régime militaire, ont affirmé des sources officielles. Un responsable de la diplomatie pakistanaise à Islamabad a qualifié de "regrettable" la décision prise lundi à Londres par les ministres des Affaires étrangères de l'organisation internationale.Le haut-fonctionnaire a souligné que le Commonwealth n'a pas réalisé la situation réelle prévalant dans le pays où n'existait qu'un semblant de démocratie avec le gouvernement de M. Nawaz Sharif, renversé il y a une semaine par l'armée."La décision des pays du Commonwealth est un triste événement", a estimé l'analyste Talat Massood, un ancien général, qui a cependant précisé à l'AFP qu'il était encore plus triste de la situation créée par les politiciens dans le pays".
Pour le représentant permanent du Pakistan aux Nations Unies Inam-ul Haq, les Pakistanais "ont approuvé" le changement de
gouvernement et leur "verdict" aurait dû être pris en compte.Le chef de l'armée pakistanaise, le général Pervez Musharraf a renversé M. Sharif mardi puis instauré l'état d'urgence et pris tous les pouvoirs au Pakistan vendredi dernier après avoir suspendu la Constitution et le Parlement.En l'absence totale d'alternative politique, les Pakistanais ont dans l'ensemble accepté le renversement de M. Nawaz Sharif, complètement discrédité pour une politique économique désastreuse et une corruption généralisée.En revanche, le coup d'état a été très largement condamné par la communauté internationale, tandis que les Etats Unis et la Grande Bretagne ont pris des sanctions économiques d'un impact limité.Le Commonwealth a expliqué la suspension du Pakistan en "condamnant unanimement le renversement du régime démocratiquement élu" à Islamabad. Il a aussi décidé l'envoi d'une mission à Islamabad qui devra "recommander quelles nouvelles mesures pourraient être prises si le Pakistan persiste dans ses violations" des principes démocratiques.L'organisation a, en outre, demandé au régime du général Pervez Musharraf d'annoncer "sans délai" un calendrier de retour à la démocratie. Au grand soulagement d'Islamabad toutefois, la perspective de sanctions économiques a été provisoirement écartée.La suspension du Pakistan "est une mesure qui ressemble à une sorte de rituel", a ajouté Talat Masood qui souligne que cette décision est quasiment automatique d'après les statuts de l'organisation, alors que selon lui, la plupart des pays ont réalisé les "difficultés" rencontrées par le Pakistan et le caractère "inévitable" du coup d'état.Les analystes, d'une manière générale, pensent qu'une meilleure compréhension de la situation réelle du pays et des objectifs du général Musharraf devrait leur permettre dans l'avenir de réévaluer leur attitude envers le Pakistan. A cet égard, Talat Masood a estimé que l'envoi d'une délégation du Commonwealth à Islamabad serait "utile" pour comprendre la
situation "sur le terrain"."Le peuple pakistanais, en approuvant dans son ensemble l'action des militaires a, en quelque sorte, donné une légitimité au soulèvement", a-t-il dit.

Commonwealth: sanction minimum contre le Pakistan (AFP, 18/10/99)
Le Commonwealth a suspendu lundi le Pakistan des rangs de l'organisation, le minimum requis en cas de putsch militaire, tout en lui accordant un sursis avant d'envisager des sanctions plus douloureuses qui dépendront des résultats d'une mission imminente à Islamabad."Dorénavant, le Pakistan ne peut jouer aucun rôle au sein du Commonwealth", a affirmé le secrétaire au Foreign Office Robin Cook lors d'une conférence de presse à Londres, à l'issue d'une réunion d'urgence d'un comité ad hoc de l'association qui réunit essentiellement d'anciennes colonies britanniques autour du Royaume-Uni.Le Commonwealth, de par ses statuts, n'avait en réalité guère d'autre choix que de bannir le nouveau régime militaire pakistanais de ses prochaines réunions formelles, y compris son sommet prévu en novembre en Afrique du Sud, et de geler son assistance technique.Le comité ministériel réuni à Londres, où huit pays étaient représentés, "a condamné unanimement le renversement du gouvernement démocratiquement élu" de Nawaz Sharif et exigé "sans délai" du nouvel homme fort d'Islamabad, le général Pervez Musharraf, un calendrier de retour à la démocratie."Nous essayons de faire en sorte que les Pakistanais retrouvent le droit de choisir ceux qui vont les gouverner", a résumé Robin Cook.Au grand soulagement d'Islamabad toutefois, la perspective de sanctions économiques --mesure de rétorsion autrement plus redoutée des militaires au pouvoir depuis le 12 octobre-- a été provisoirement écartée.Toute nouvelle sanction éventuelle, la prolongation de la suspension voire l'exclusion formelle, dépendra des résultats d'une mission du Commonwealth appelée à se rendre à la fin du mois à Islamabad "pour demander un calendrier clair de restauration de la démocratie".La délégation sera composée de ministres du Canada, du Ghana, de la Malaisie et de la Barbade. Elle fera part de ses "recommendations" début novembre, juste avant la tenue du sommet de l'organisation de 54 pays.Emeka Anyaoku, le secrétaire général de l'organisation, a indiqué avoir parlé par téléphone lundi matin au général Musharraf qui s'est, a-t-il assuré, engagé à recevoir les ministres.Comme les Etats-Unis et l'Union européenne, l'organisation des ex-colonies de l'Empire semble vouloir donner une chance aux généraux. Si elle a demandé que l'intégrité physique du Premier ministre renversé Nawaz Sharif soit garantie, elle s'est gardée d'exiger son retour au pouvoir.Dès dimanche soir, Washington avait fait savoir qu'il était prêt à discuter avec le général Musharraf. L'ambassadeur américain à Islamabad, William Milam, a souligné qu'il convenait de lui laisser le temps de mettre en place son programme de réforme économique.Washington n'a du reste imposé à ce jour que des sanctions limitées au Pakistan, portant sur des aides d'un montant de 2,5 millions de dollars par an. Londres a pris des mesures similaires en gelant partiellement son aide au développement.L'Union européenne n'entend pas non plus se précipiter. Si elle a reporté sine die la signature d'un accord de partenariat avec Islamabad, elle n'étudiera qu'en novembre la question d'une éventuelle suspension de "son assistance au développement".
 

Russie-Iran-Pakistan : Rencontres entre M. Ivanov et ses homologues iranien et pakistanais (AFP, 20/4/99)
 Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a eu mardi des entretiens avec ses homologues iranien Kamal Kharazi et pakistanais Sartaj Aziz en marge d'une réunion du groupe de contact sur la Bosnie et le Kosovo de l'Organisation de la
conférence islamique (OCI), a rapporté Itar-Tass. MM. Ivanov et Kharazi ont évoqué la situation au Kosovo, et ont souligné la nécessité d'efforts internationaux pour empêcher un élargissement du conflit et pour oeuvrer en faveur d'un règlement pacifique, indique le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères cité par Itar-Tass.Le chef de la diplomatie russe et son homologue iranien ont également évoqué des questions bilatérales, indique encore le communiqué. M. Ivanov a également rencontré son homologue pakistanais Sartaj Aziz, alors que le Premier ministre de ce pays, Nawaz Sharif, se trouve à Moscou en visite officielle. Outre le Kosovo, ces entretiens ont porté sur la stabilité et la sécurité en Asie, et sur les voies d'un règlement pacifique du conflit en Afghanistan, a rapporté Itar-Tass. Le groupe de contact pour la Bosnie et le Kosovo de l'OCI s'est réuni mardi à Moscou en présence du ministre russe des Affaires étrangères. Celui-ci a affirmé à l'issue de la réunion que la Russie et l'Organisation de la conférence islamique (OCI) avaient des positions "identiques" sur le conflit du Kosovo, excluant un règlement par les armes, tout en reconnaissant des "divergences" sur les priorités. 

Le président Chirac invité au Pakistan (AFP, 7/4/99)
Le secrétaire d'Etat pakistanais aux Affaires étrangères, Mohammad Siddique Khan Kanju, a invité le président français Jacques Chirac à se rendre en visite au Pakistan, apprend-on de source officielle pakistanaise.   Le conseiller de presse de l'ambassade du Pakistan en France, Noor Saghir Khan, a indiqué à l'AFP que cette invitation a été transmise lors d'un entretien mardi entre le secrétaire d'Etat pakistanais et son homologue français Hubert Védrine.   "M.Kanju, a précisé le représentant de l'ambassade du Pakistan, a réaffirmé le ferme soutien du Pakistan à l'action entreprise par l'OTAN pour mettre un terme aux atrocités contre le peuple du Kosovo. Il a informé M. Védrine de la situation militaire en Asie du Sud-Est dans le contexte de la prolifération nucléaire (les essais nucléaires indiens N.D.L.R), ainsi que de la situation en Afghanistan".   Le responsable pakistanais a aussi "discuté avec M. Védrine des relations bilatérales franco-pakistanaises, des progrès accomplis dans ce domaine et des mesures à prendre pour développer et consolider ces relations".   En visite officielle de trois jours en France depuis lundi, M. Kanju a également rencontré le ministre français délégué à la Coopération, Charles Josselin, ainsi que le Président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat (Chambre haute) français, Xavier de Villepin. 

Arrivée de l'émir du Qatar au Pakistan (AFP, 5/4/99)
L'émir du Qatar, Sheikh Hamad ibn Khalifa al-Thani, est arrivé lundi à Islamabad, première étape d'une tournée dans sept pays asiatiques axée sur le développement de la coopération économique et des relations commerciales, ont annoncé des sources officielles.   L'émir, dont c'est la première visite dans ce pays depuis son arrivée au pouvoir en juin 1995, a été accueilli à sa descente d'avion par le Premier ministre Nawaz Sharif, qui devait le recevoir dans la soirée à un banquet organisé en son honneur.   Sheikh Hamad doit également rencontrer le président Mohammad Rafiq Tarar durant cette visite de deux jours. Les discussions formelles, prévues mardi selon les mêmes sources, porteront sur des questions politiques, commerciales et économiques.   L'émir qatariote s'entretiendra également avec ses hôtes pakistanais de problèmes dans le monde musulman, dont ceux du Kosovo, de l'Afghanistan et du Cachemire, au centre d'un conflit entre Islamabad et New Delhi.   Les deux pays signeront également un accord pour promouvoir leur coopération économique, selon ces sources. Ils devraient notamment examiner la réalisation d'un gazoduc de 1.600 km d'un coût de 3 milliards de dollars pour acheminer le gaz qatariote au Pakistan. Ils examineront également le projet de création, avec une aide financière quatriote, d'une usine pétro-chimique au Pakistan.   Les discussions au sujet du gazoduc, qui devrait ultérieurement se prolonger jusqu'en Inde, ont commencé en 1994 mais ont achoppé sur le coût du gaz. Le Qatar aurait proposé de reprendre les discussions, le projet alternatif d'un gazoduc reliant le Turkmenistan au Pakistan via l'Afghanistan étant incertain du fait de la situation en Afghanistan.   Le Qatar a les réserves de gaz naturel les plus importantes du monde après la Russie et l'Iran. Il tente actuellement de le commercialiser en Asie, notamment auprès de la Chine et du Pakistan, et dans le bassin méditerranéen.    L'émir du Qatar s'était déjà rendu au Pakistan en 1991 en sa qualité de prince héritier et de ministre de la Défense.   Il visitera ensuite l'Inde, la Chine, le Japon, le Kazakhstan, la Corée du Sud et la Thaïlande.   Selon la Qatari General Petroleum Corp., une entreprise d'Etat, la demande asiatique de gaz naturel pourrait passer à 118 millions de tonnes par an en 2010 contre 53 millions en 1995.

Iran-Pakistan : Le président iranien condamne "les actes terroristes" au Pakistan  (AFP, 4/1/99)
Le président iranien Mohammad Khatami a condamné lundi "les actes terroristes sous toutes ses formes aussi bien en
Iran qu'au Pakistan", a annoncé la radio. "La république islamique condamne toutes les formes de terreur, de violence que ce soit en Iran ou au Pakistan et espère que ces actes terroristes prendront fin au Pakistan", a souligné M. Khatami lors d'un entretien avec un émissaire du gouvernement pakistanais.
(Au moins 16 personnes ont été tuées et plus d'une dizaine gravement blessées lundi au cours d'une attaque contre une mosquée chiite du centre du Pakistan). (Selon des sources pakistanaises, huit personnes ont été tuées sur le coup alors que huit autres sont mortes après avoir été hospitalisées après la fusillade -- la première de la nouvelle année. Treize personnes sont dans un état très grave, ont ajouté ces sources).Des Iraniens, en majorité chiites, y compris des militaires et du personnel diplomatique, ont été la cible ces dernières années d'attaques de la part d'extrémistes sunnites au Pakistan.
L'Iran dénonce régulièrement ces actes terroristes et demande au Pakistan d'arrêter et de punir ces éléments extrémistes sunnites. Concernant la situation en Afghanistan, le président iranien a déploré "l'attitude de hors-la-loi" des taliban. Il a affirmé que la milice fondamentaliste sunnite "n'a rien fait de concret" pour arrêter et juger les meurtriers de diplomates et d'un journaliste iraniens tués l'été dernier en Afghanistan, selon la radio. M. Khatami a indiqué que l'Iran et le Pakistan devaient "coopérer avec l'ONU et le Conseil de sécurité" au sujet de l'Afghanistan, soulignant qu'il "n'y a aucune autre solution que l'établissement d'un gouvernement de coalition dans ce pays" et se prononçant en faveur "d'une solution politique négociée".
Au cours de cet entretien, M. Chemchad Ahmad-Khan, vice-ministre des Affaires étrangères, a remis à M. Khatami un message du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif.
"Dans ce message, M. Sharif a invité le président iranien à se rendre en visite officielle au Pakistan", selon la radio.
M. Ahmad-Khan a affirmé que son pays "s'efforçait de renforcer ses relations avec Téhéran et ne permettrait à aucun complot de porter atteinte à ces relations". L'émissaire pakistanais a quitté Téhéran lundi en fin de matinée. Avant de prendre l'avion pour Islamabad, M. Ahmad-Khan a affirmé que ses entretiens avec ses interlocuteurs avaient été "francs et sérieux".
Les relations entre Téhéran et Islamabad se sont dégradées en raison de la situation en Afghanistan, où le Pakistan soutient les taliban et où l'Iran appuie les forces de l'opposition à cette milice fondamentaliste sunnite. Le gouvernement iranien avait réduit en octobre "au strict minimum" sa représentation diplomatique au Pakistan.

Iran-Pakistan : La radio iranienne salue la visite d'un émissaire pakistanais à Téhéran (AFP, 3/1/99)
Iran-Pakistan : Un émissaire pakistanais à Téhéran (AFP, 2/1/99)
Emirats-Pakistan-justice : Un Pakistanais exécuté aux Emirats Arabes Unis (AFP, 19/12/98)
Pakistan-USA : Washington rembourse le Pakistan pour des F-16 non livrés (AFP, 19/12/98)
Afghan-ONU-Pakistan : Arrivée au Pakistan de l'envoyé spécial de l'ONU pour l'Afghanistan (AFP, 18/12/98)
USA-Irak-Pakistan : Le Pakistan demande l'arrêt des raids aériens sur l'Irak (AFP, 17/12/98)
Pakistan-Turkmènes : Arrivée massive de réfugiés afghans à Attock (AFP, 12/12/98)
Pakistan-France : Deux officiers condamnés pour des pots-de-vins sur des sous-marins français (AFP, 18/11/98)
Pakistan-BenLaden : Ben Laden presse les Pakistanais de soutenir les Taliban (presse) (AFP, 18/11/98)
Inde-Pakistan : Inde et Pakistan achèvent une semaine de dialogue improductif (AFP, 13/11/98)
Inde-Pakistan : Discussions indo-pakistanaises sur le terrorisme transfrontalier : nouvel échec (AFP, 12/11/98)
Pakistan-US : Discussions pakistano-américaines sur le contrôle nucléaire (AFP, 11/11/98)
Inde-Pakistan : Discussions indo-pakistanaises sur le commerce : aucun accord annoncé (AFP, 10/11/98)
Japon-Pakistan : Le Japon lève les sanctions contre le Pakistan (presse) (AFP, 10/11/98)
Inde-Pakistan : Inde et Pakistan tentent de lever les obstacles à leur commerce (AFP, 10/11/98)
ONU-Pakistan-Géorgie : Un général pakistanais à la tête de la mission de l'ONU en Géorgie (AFP, 9/11/98)
Inde-Pakistan : Nouvel échec dans les pourparlers de paix indo-pakistanais (AFP, 9/11/98)
Inde-Pakistan : Pourparlers de paix indo-pakistanais : toujours aucun accord (AFP, 9/11/98)

Defense
voir  conflit Inde-Pakistan

Le sous-marin pakistanais retenu a appareillé de Toulon (Reuters, 9/11/99)
 Un sous-marin et huit Mirage construits en France pour le Pakistan et retenus depuis le coup d'Etat du mois dernier sont partis mardi, indique-t-on de source diplomatique. Construit a Cherbourg, le sous-marin de la classe Agosta 90 B a appareillé vers 9h00 (8h00 GMT) du port de Toulon où il avait effectué ses derniers essais. Les autorités maritimes l'avaient empêché d'appareiller le mois dernier. Les Mirage ont décollé en deux groupes de quatre, à 11h00 et midi. La France les avait immobilisés par mesure de précaution après le coup d'Etat du 12 octobre au Pakistan. Le Quai d'Orsay a fait savoir la semaine dernière que le sous-marin et les chasseurs étaient déjà la propriété du Pakistan et que Paris n'avait aucun moyen juridique d'empêcher ce pays de les récupérer.

Pakistan-armée : Début des exécutions de condamnés à mort par les tribunaux militaires (AFP, 31/12/98)
Pakistan-nucléaire : Les essais nucléaires ont rendu le Pakistan "invincible", déclare M. Sharif (AFP, 14/12/98)
Pakistan-nucléaire : Pas de signature du CTBT pendant la visite de M. Sharif aux Etats-Unis (AFP, 14/11/98)
Inde-Pakistan-armée : Le soutien pakistanais aux intégristes musulmans menace l'Asie: Inde (AFP, 12/11/98)
Pakistan-USA-nucléaire : Le Pakistan s'engage à ne pas exporter de matériel nucléaire (AFP, 12/11/98)

Mise à jour : décembre 2001
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