Japon-actualités 2001 archives 1998-1999 | 2000
 Scientifique et Technique | Environnement/Santé | Social et culture | Politique intérieure
Economie, Industries et R&D  | Les banques et les finances  | Relations Internationales

Politique intérieure 

Japon 2001 (Le Monde)

Les Japonais, enthousiastes, attendent de voir leur princesse (Reuters, 3/12/01)
 ARBRE GENEALOGIQUE DE LA FAMILLE ROYALE JAPONAISE
Les Japonais continuaient de se presser pour saluer la naissance de la nouvelle héritière impériale, une petite princesse qu'ils ne pourront probablement pas apercevoir avant au moins une semaine. La princesse Masako, qui fête ses 38 ans cette semaine, a donné naissance samedi à Tokyo à une petite fille après plus de huit ans de mariage avec le prince héritier Nahurito.
Les jardin du palais ont été ouverts pour la deuxième journée consécutive au public, et quelque 27.000 personnes faisaient la queue avant midi pour rendre hommage au bébé impérial, rapporte l'agence de presse Kyodo.
Environ 62.000 Japonais, dans les quatre coins de l'archipel - 46.000 à Tokyo même -, ont écrit dimanche des messages destinés à la princesse et à sa fille, tandis que des centaines d'autres messages étaient envoyés par internet à la famille impériale.
La même euphorie n'était pas partagée par les marchés. Si d'aucuns pensaient que la naissance aurait redonné des couleurs à une économie nippone essoufflée, les investisseurs ne semblaient pas du même avis.
Malgré l'enthousiasme de la population, on ne savait toujours ni le nom de la petite princesse, ni le moment auquel le public pourrait la voir. Les photographes sont maintenus à l'écart de la chambre d'hôpital où mère et fille se remettent de l'accouchement.
Les nouveaux-nés impériaux sont d'habitude présentés au public au Japon lorsqu'ils quittent l'hôpital. La famille royale fait savoir que rien n'est encore décidé, mais qu'il pourrait en être ainsi cette fois encore. Or, selon les médias japonais, le bébé et sa maman ne devraient rentrer chez eux que dans une, voire deux semaines.
Reste que les Japonais pourront peut-être voir l'héritière vendredi prochain, journée de rituels au cours de laquelle le nom de la petite princesse sera dévoilé. La naissance de cette petite fille a en tout cas relancé le débat sur une éventuelle modification du règlement de la plus ancienne monarchie du monde afin de permettre à des femmes d'accéder au trône. La famille impériale n'a donné naissance à aucun enfant mâle depuis 1965.

Les candidats au poste de Premier ministre (AFP, 12/4/2001)
Quatre candidats ont déclaré jeudi leur candidature à l'élection à la présidence du Parti Libéral Démocrate (PLD), qui décidera du prochain Premier ministre du Japon:

- Ryutaro Hashimoto, 63 ans
 Chef de la principale faction du PLD, forte de 102 membres, il est le seul à avoir déjà été Premier ministre, en 1996 et 1998. Il démissionna après une défaite du parti à des élections sénatoriales.
 Après une traversée du désert, il est revenu au premier plan en devenant ministre de la Réforme administrative en décembre. Il est cependant peu populaire auprès de la base du parti.
 Il a récemment tempéré son programme de réformes économiques afin de tenter de s'assurer le soutien de la vieille garde du PLD. Les experts lui donnent de 60 à 70% de chances de remporter l'élection.

- Junichiro Koizumi, 59 ans
 Politicien de troisième génération, il est l'un des dirigeants du PLD les plus populaires, grâce à son franc parler et à son réformisme.
 Son mot d'ordre est "transformer le PLD pour changer le Japon" et il veut pour cela réduire le pouvoir des factions au sein du parti. Il promeut également une stricte politique fiscale et la restructuration sans délai des secteurs les plus fragiles de l'industrie.
 Il est handicapé par une faible expérience gouvernementale -il n'a été que ministre de la Santé- et par la méfiance qu'il inspire parmi les conservateurs du PLD.
 Il a environ 30% de chances de gagner, selon les estimations.

- Shizuka Kamei, 64 ans
 Chef de la troisième faction du PLD, forte de 55 membres, il a décidé au dernier moment de se présenter.
 Parlant fort et sans fioriture, cet ancien policier est considéré comme l'un des chefs de file des conservateurs au sein du PLD. A la tête du comité politique du parti, il a exercé une forte influence sur la politique économique du gouvernement, en promouvant les programmes de dépenses publiques qui ont creusé l'endettement à des niveaux records.
 Ayant peu de chance de gagner, il devrait se rallier à M. Hashimoto, moyennant l'obtention d'un poste important et des assurances pour son avenir.

- Taro Aso, 60 ans
 Ministre délégué aux Affaires économiques depuis décembre, il est le moins connu des quatre postulants et apparaît donc comme le candidat du rajeunissement du PLD.
 Il a participé aux épreuves de tir des Jeux Olympiques de 1976 et dirigé l'entreprise familiale de ciment avant de se consacrer à la politique.
 Très introduit dans les milieux politiques, M. Aso est le petit-fils de l'ancien Premier ministre Shigeru Yoshida.
 Membre de l'une des plus petites factions du PLD, ses chances de gagner sont quasiment nulles.

Economie, Industries et R&D
 

L'art et la manière de créer de l'inflation quand les prix baissent (AFP, 26/8/01)
Le débat fait rage dans la classe politique japonaise sur l'opportunité pour la Banque du Japon (BoJ) de fixer un objectif d'inflation mais la vraie question, selon les analystes, est comment fabriquer de l'inflation dans un pays où les prix ne cessent de baisser depuis deux ans.
 Les premiers à monter au créneau ont été des élus du Parti Libéral Démocrate (PLD, principale formation au pouvoir) menés par Kozo Yamamoto, un ex-fonctionnaire du ministère des Finances, qui jugent insuffisant l'assouplisement monétaire du 14 août et demandent un débat parlementaire sur la lutte contre la déflation.
 Le gouverneur de la BoJ, Masaru Hayami, dont ils exigeaient la convocation au parlement, a décliné l'invitation dans une lettre et rappelé ses réticences face à la création artificielle d'inflation.
 "Nous n'allons pas appliquer la politique dite d'+inflation d'ajustement+ qui consiste à fixer un niveau élevé d'inflation et à tout faire pour l'atteindre", écrit M. Hayami, estimant qu'un objectif d'inflation ne peut être qu'un "moyen d'accroître la transparence de la politique monétaire".
 Le gouvernement est divisé. Heizo Takenaka, ministre de la Politique économique est favorable à un objectif d'inflation "modeste". Le ministre des Finances Masajuro Shiokawa et le Premier ministre Junichiro Koizumi s'y opposent par crainte d'une flambée des prix.
 "Si l'idée est de créer une inflation de 3/4%, la BoJ est contre. Mais établir un régime favorisant plus de transparence, par exemple en se fixant un taux inférieur à 2% à 5 ou 10 ans, ou définir la stabilité des prix comme une inflation de moins de 2%, sur le modèle de la Banque centrale européenne, cela peut être pas mal", a expliqué à l'AFP un haut fonctionnaire de la BoJ.
 "La question n'est pas de savoir si l'on doit ou non introduire (l'inflation) mais comment on s'y prendrait pour réaliser l'objectif", a estimé Masaaki Kanno, chef économiste chez JP Morgan.
 Selon lui, le mieux serait d'accepter une déflation "jusqu'à environ -1%". En cas de risque systémique (hausse rapide du chômage et multiplication des faillites), il faudrait absolument éviter toute spirale déflationniste, selon M. Kanno, mais "une politique monétaire expansionniste de la BoJ devrait être menée en parallèle à une politique budgétaire expansionniste du gouvernement".
 "Il n'y a pas un problème de liquidités mais de dépenses. Les gens ont de gros dépôts en banque et les entreprises sont riches en trésorerie", note-t-il, mais les particuliers par exemple ne consomment pas par peur d'être touché par le chômage ou d'une banqueroute du système des retraites.
 Pour Ryutaro Kono, chef économiste chez BNP Paribas, si la BoJ décidait de "générer de l'inflation", elle devrait recourir à des moyens nouveaux pour une banque centrale comme l'achat d'obligations d'entreprises, d'actions, de biens immobiliers et de devises étrangères.
 "Les politiques ne semblent pas comprendre qu'afin d'atteindre une inflation même modeste, il faudrait mettre en place des politiques non orthodoxes ayant d'importants effets pervers", a-t-il lancé.
 Pour cet économiste, "les effets secondaires seraient plus limités seulement si la BoJ achetait des devises, en l'occurence du dollar".
 Mais pour M. Kanno, "uniquement pour stabiliser les prix à zéro, il faudrait au moins une parité de 200 yens pour un dollar (contre moins de 120 actuellement), ce qui est impossible" et le reste de l'Asie, notamment la Chine, n'accepterait sans doute pas une telle dévaluation compétitive.
 

Scientifique et Technique

Environnement/Santé
 
 

Social et culture
 

Relations Internationales

Le Japon cherche 19 islamistes et s'interroge sur l'appui à apporter aux USA (AFP, 18/9/2001)
Le Japon s'est lancé mardi sur les traces de 19 militants islamistes présumés dont certains en provenance d'Afghanistan, alors que ses dirigeants débattaient du soutien à apporter aux Américains dans leurs représailles aux attentats du 11 septembre.
 "Nous enquêtons pour savoir si des cellules islamistes se cachent au Japon et si de telles forces étaient ici cela voudrait dire que des attaques terroristes pourraient être menées", a indiqué Iwao Uruma, directeur du bureau de sécurité de l'Agence nationale de la police, devant une commission parlementaire.
 Ce sont les services de renseignement américains qui ont averti les autorités japonaises de la présence de 19 extrémistes, dont certains provenant du fief des taliban à Kandahar en Afghanistan, selon l'agence de presse Kyodo qui avait parlé la veille de 12 militants islamistes.
 Ces informations ont fait monter la tension dans l'archipel et plus de 6. 000 personnes ont été évacuées au centre de Tokyo comme dans la ville voisine de Kawasaki à la suite de menaces d'attentats à la bombe contre la banque américaine Citibank, d'autres établissements financiers et les hôtels New Otani et Okura. Selon la police, il s'agissait en fait de fausses alertes lancées par de mauvais plaisantins.
 La sécurité des installations américaines au Japon assurée par les forces de police, a été renforcée depuis les attentats du 11 septembre, a rappelé un porte-parole. Plus de 70.000 Américains résident au Japon auxquels s'ajoutent environ 50.000 hommes stationnés dans des bases militaires, soit le plus gros contingent américain en Asie.
 Le chef de l'Agence nationale de Défense, Gen Nakatani, s'est plaint mardi des contraintes légales rendant difficile le déploiement des forces d'autodéfense (Self Defense Forces, SDF) pour la protection du pays.
 "Avec les lois actuelles, si la police ne peut pas affronter une situation, les SDF peuvent être envoyées mais nous avons besoin d'une base légale plus solide pour accélérer notre temps de réponse", a-t-il fait valoir lors d'une conférence de presse.
 Sensibles aux soucis de M. Nakatani partagés par le Premier ministre Junichiro Koizumi, les partis de la coalition au pouvoir sont tombés d'accord mardi pour déposer un projet de loi permettant aux SDF de protéger les installations américaines et les bâtiments du gouvernement japonais, a indiqué à l'AFP un porte-parole du parti Komeito.
 Parallèlement, les trois partis (Parti libéral démocrate, Komeito et Parti Conservateur) continuent de discuter du type d'appui, logistique ou autre, que pourraient fournir les SDF aux forces américaines en cas de frappes en Afghanistan, selon le porte-parole du Komeito.
 Lundi, M. Koizumi avait invité la ministre des Affaires étrangères Makiko Tanaka et le chef de l'Agence de Défense à réfléchir à l'aide militaire pouvant être apportée par Tokyo en restant dans le cadre de la constitution pacifiste japonaise.
 "Le Premier ministre appelle à un soutien qui n'aille pas à l'encontre de la Constitution et nous étudions des changements de ce point de vue", a indiqué Mme Tanaka mardi. L'article 9 de la Constitution interdit au Japon d'intervenir militairement dans des conflits internationaux.
 Shigenori Okazaki, analyste politique chez UBS Warburg a estimé que "les questions constitutionnelles et sécuritaires vont dominer le calendrier de la session parlementaire qui s'ouvre le 27 septembre".

 

Mise à jour : janvier 2002
Retour à la page d'accueil de Sources d'Asie