La difficile intégration des immigrés chinois du Zhejiang
à Paris (AFP, 31/8/99)
Les Chinois de la région du Zhejiang (sud-est de la Chine) sont
en nombre croissant à Paris et leur objectif est de sortir de la
clandestinité, observent deux sinologues dans une étude.
Dans le dernier numéro de la revue française "Hommes et Migrations"
qui vient de paraître, deux chercheurs, Jean-Philippe Béja,
du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et Wang Chunguang,
de l'Académie des sciences sociales de Chine, jugent cependant leur
intégration difficile, en raison des conditions de leur venue, et
de celles de leur survie en France.
Les immigrés plus anciens, dont l'appellation de Chinois désigne
en fait Vietnamiens, Laotiens, Chinois d'ex-Indochine ont pignon sur rue
dans le XIIIème arrondissement dans le sud de la capitale, sont
plutôt bien intégrés. En revanche, les nouveaux immigrés
de la région de Zhejiang, nombreux dans le IIIème arrondissement
(centre) et les quartiers de l'est de la capitale, "ne disposent pas de
beaucoup d'atouts", selon les deux chercheurs. Héritiers d'une vieille
tradition d'immigration (leurs grands-parents faisaient partie des 140.000
ouvriers chinois importés en France pendant la Première guerre
mondiale), les ressortissants du Zhejiang, et notamment du port de Wenzhou
(400 kilomètres au sud de Shanghai), ont repris le chemin de la
France dans les années 80. L'immigration s'est accélérée
à partir des années 90, selon les deux auteurs, qui citent
les estimations de la police parisienne: entre 60.000 et 100.000 personnes,
dont environ un tiers en situation régulière. Des chiffres
sous-estimés, selon Jean-Philippe Béja. Pour venir en France,
il en coûte 120.000 yuans (14.600 euros) au candidat qui, pour payer
la "tête de serpent" (chef d'un réseau d'immigration clandestine),
doit compter sur la famille ou les amis en France. Logé par la communauté,
il doit travailler pour rembourser - dans la confection, certains travaillent
jusqu'à 14 heures pour gagner entre 91,47 et 230 EUR par jour -
et les contacts avec la société française sont réduits
au minimum. Pour eux, la seule voie possible de progrès est de devenir
patron dans l'une des trois branches d'activité de la communauté,
les "trois couteaux": restauration, confection et maroquinerie. Pour y
parvenir, ils ont recours aux "tontines", sorte de pot commun dans lequel
chaque participant peut puiser, en remboursant sans intérêt.
A Paris, les chercheurs ont rencontré des patrons qui ont pu obtenir
jusqu'à 500.000 francs (76.200 euros) par ce biais. Chaque nouveau
patron fait venir des membres de sa famille ou des amis pour travailler
dans ses ateliers, qui restent de petites entreprises familiales. Ce schéma
de "réussite" sociale et économique n'encourage pas les nouveaux
immigrés à quitter la communauté, d'autant que leur
méconnaissance de la langue française, des usages du pays
d'accueil, leur manque de formation (ce sont surtout des ruraux), sont
des freins supplémentaires. L'immigration de Wenzhou est trop récente,
estiment les chercheurs, pour prévoir le rôle que jouera la
seconde génération, scolarisée et plus apte à
quitter la communauté. Déjà, le combat avec d'autres
immigrés pour la régularisation, la participation aux assemblées,
aux manifestations, a permis à une grande partie de la communauté
de sortir de son isolement.
Internet, nouvelle arme pour la dissidence chinoise (AFP, 31/8/99)
L'internet est devenu une arme dans la lutte des dissidents contre
le régime de Pékin, confronté à une montée
des mécontentements à laquelle il répond par un durcissement
de la répression, a affirmé mardi à Paris Liu Qing,
une des figures de la dissidence chinoise en exil. "Un sentiment d'insécurité
est ressenti en Chine et ce sentiment va croissant", a-t-il estimé
au cours d'un point de presse au siège de la Fédération
Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH). "Tout le monde
s'attend à ce qu'il se passe quelque chose", a-t-il ajouté.
"Nous sommes probablement à la veille d'un moment de grands
changements en Chine", a-t-il estimé. Le pays se prépare
à célébrer le cinquantième anniversaire de
la fondation de la République populaire, mais le bilan de 50 années
de communisme n'est pas brillant, selon Liu Qing, qui a cité pour
exemples "la montée du chômage et la progression de la corruption".
Le gouvernement chinois répond aux inquiétudes des Chinois
par une répression accrue contre les dissidents mais également
contre leurs familles, et s'attaque désormais aux activités
religieuses et aux mouvements comme la Falungong, a-t-il affirmé.
Liu Qing a récusé le terme de secte pour qualifier la Falungong.
"Ce n'est pas une secte", a-t-il affirmé. Il a reconnu ne pas avoir
d'informations sur son fonctionnement interne mais a il a assuré
ne "pas avoir remarqué de dysfonctionnements pouvant la faitre entrer
dans la catégorie des sectes". Personne ne peut dire quelle forme
prendra la manifestation de l'insatisfaction de la société
chinoise, mais des mouvements de revendications comme les manifestations
organisées sur la place Tian'anmen en 1989 sont "assez peu probables",
car "inadaptées", a-t-il déclaré. "Il faut définir
de nouvelles formes d'expression et l'une d'elles est l'utilisation de
l'Internet", a-t-il affirmé. "Dans une guerre, celui qui gagne est
celui qui sait utiliser les armes les plus sophistiquées", a-t-il
assuré. Internet compterait près de quatre millions d'abonnés
en Chine mais ce chiffre ne comprend pas les utilisateurs. "Les autorités
chinoises ont des moyens de contrôle de plus en plus grands sur l'Internet
et notre travail consiste à trouver des contre-attaques", a-t-il
reconnu, soulignant le rôle du courrier électronique. Liu
Qing a déploré "l'attitude de plus en plus molle" des pays
occidentaux, dont les pressions sur les dirigeants chinois pour leur faire
respecter les droits de l'homme "se font de plus en plus rares", a-t-il
commenté. Il a également dénoncé "l'opération
de maquillage" qu'est le dialogue constructif avec Pékin prôné
par les Occidentaux pour la "promotion de
leurs intérêts économiques". Le président
chinois Jiang Zemin doit venir en visite officielle au mois d'octobre à
Paris. Emprisonné pendant 10 ans pour avoir diffusé les minutes
du procès du dissident Wei Jingsheng, Liu Qing, 53 ans, a été
contraint à l'exil en 1992 et préside depuis Human Right
in China, un organisme de surveillance des droits de l'homme basé
à New York.
Activision sort le Mah-jong de l'ombre (Overgame, 31/8/99)
Une compilation prévue pour l'automne initiera les gamers au
célèbre jeu de réflexion chinois. Apparu en 1850 en
Chine. Comprend 144 pièces ou tuiles dont tuiles ordinaires de 1
à 9 (4 séries de bambous, 4 de caractères et 4 de
cercles), honneurs simples 4 vents (Est, Sud, Ouest, Nord), honneurs supérieurs
4 dragons (rouges, verts, blancs), honneurs suprêmes (4 fleurs, 4
saisons). Jeu de combinaison ressemblant au rami. 4 joueurs. Victoire à
celui qui fait mah-jong [réunissant dans sa main 4 groupes de 3
ou 4 tuiles (brelan de trois tuiles semblables, carré de 4 tuiles,
séquence de 3 tuiles se suivant)]. Shanghai: Second Dynasty d'Activision
rassemblera le jeu classique ainsi que cinq variantes populaires (Dynasty,
Pandamonium, Power Dragon's Eye...) comprenant une version spéciale
pour enfants. On pourra choisir le style de ses pièces (japonais,
chinois, américain...), le thème du plateau (Tarot, monstres,
Inde, etc.) et même importer ses propres graphismes et sons. Shanghai
offrira enfin plusieurs mode de jeu : contre la montre, contre l'ordinateur
ou contre des adversaires humains. Shanghai: Second Dynasty est développé
par Quicksilver Software sur PC et Macintosh. La sortie française
est prévue pour Novembre.
L'UNESCO accueille la plus grande manifestation cuturelle chinoise
en Europe (AFP, 31/8/99)
L'UNESCO inaugure mercredi soir à Paris "la plus importante
manifestation culturelle de la Chine en Europe", à l'occasion du
50ème anniversaire de la République populaire, selon ses
organisateurs. Concert de carillons antiques, ballets, défilés
de mode, expositions diverses (peintures, calligraphie, artisanat), colloques
et conférences sont prévus pendant la "Semaine culturelle
chinoise" qui se déroulera jusqu'au 12 septembre. Sur le thème
"la Chine en marche vers le XXIème siècle", toutes ces manifestations
proposent un voyage dans la Chine d'hier et d'aujourd'hui. Pour Federico
Mayor, le directeur général de l'UNESCO (Organisation des
Nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture), "c'est
plus de 4. 000 ans d'histoire, mais aussi le présent d'une Chine
en mouvement et tournée vers l'avenir que l'UNESCO accueille, plus
de 50 ans après l'adhésion de ce pays à notre Organisation".
"Manifestation en partie rétrospective, montrant des objets qui
sont le miroir de la diversité de cette culture, la semaine chinoise
est surtout consacrée à la vie culturelle de ce pays sous
toutes ses formes: mode, musique et danse, notamment", avait-il déclaré
lors d'une conférence de presse en juillet. Cette manifestation
"permettra de rapprocher l'Asie et l'Europe", avait pour sa part alors
indiqué le ministre chinois Zhao Qizheng, directeur d'information
du conseil des Affaires d'Etat (gouvernement). L'exposition "Bronzes et
carillons antiques" présente - pour la première fois hors
du territoire chinois - 36 cloches authentiques (sur 65) qui composent
l'exceptionnel carillon du Marquis de Yi, véritable salle musicale
datant de la période 475-221 avant JC, ainsi que des tambours en
bronze et des cithares. L'Institut de danse de Pékin présente
avec 35 danseurs un spectacle rassemblant 17 pièces classiques,
folkloriques et contemporaines. Le défilé de mode sur le
thème "tradition et modernité du costume chinois" montrera
l'évolution de la mode chinoise de l'antiquité à nos
jours, avec 60 costumes de cour, 60 costumes traditionnels de 22 minorités
chinoises et 60 costumes contemporains.
Taïwan: le président chinois réitère son
droit à l'usage de la force (AFP, 31/8/99)
La Chine est prête à recourir si nécessaire à
la force pour obtenir sa réunification avec Taïwan, a réitéré
le président chinois Jiang Zemin à l'occasion d'un entretien
avec deux journaux australiens publié mardi. Les moyens paficiques
pour atteindre ce but ont la préférence de la Chine, mais
ils n'ont de sens que soutenus par l'option militaire, a averti le président
chinois, qui s'exprimait quelques jours avant son départ pour l'Australie.
"Si Pékin devait s'engager à ne pas utiliser la force, la
réunification pacifique de la Chine ne serait plus qu'une phrase
creuse", a-t-il souligné. "C'est le désir partagé
par les 1,2 milliard de Chinois de régler la question de Taïwan
suffisamment tôt", a ajouté M. Jiang.
Le président chinois doit entamer le 6 septembre sa première
visite officielle en Australie à un moment délicat des relations
entre les deux Chine. La détérioration de ces relations inquiète
l'Australie qui craint un éventuel conflit dans lequel elle pourrait
être impliquée.
Richard Armitage, l'un des conseillers du candidat républicain
George Bush Jr. pour les élections américaines, a réemment
averti l'Australie qu'elle devrait aider militairement les Etats-Unis en
cas de conflit avec la Chine populaire, selon le journal Australian Financial
Review.
Richard Armitage était l'un des principaux conseillers diplomatiques
de l'ancien président américain George Bush et il pourrait
être appelé à jouer un rôle diplomatique important
en cas de victoire des Républicains. Le Premier ministre australien
John Howard doit profiter de sa rencontre avec le président chinois
la semaine prochaine pour éviter une guerre sur la question de Taïwan,
a-t-il toutefois ajouté selon le Review. Dans son entretien avec
la presse australienne, le président Jiang Zemin a également
promis que la Chine respecterait la façon de vivre des Taïwanais
et que l'île nationaliste se verrait accorder une large autonomie
une fois réunifiée avec la Chine communiste.
"La réunification pacifique et le principe +un pays, deux systèmes+
constituent les principes de base du gouvernement chinois pour résoudre
la question de Taïwan", a-t-il déclaré. Le principe
"un pays, deux systèmes", retenu lors de la rétrocession
de Hongkong à la Chine en 1997, a été rejeté
par les autorités de Taïwan. Le président taïwanais
Lee Teng-Hui a provoqué la fureur de Pékin en se prononçant
début juillet en faveur de relations "d'Etat à Etat" avec
la Chine. Les dirigeants chinois estiment que ces propos constituent une
dénonciation du "principe de la Chine unique" seul point d'accord
entre Pékin et Taipei depuis la fuite des nationalistes à
Taiwan en 1949. Le Kuomintang, au pouvoir à Taïwan, a confirmé
dimanche sa volonté d'instaurer des relations paritaires d'Etat
à Etat entre Taipei et Pékin.
Indemnités US versées à la Chine pour le raid
sur Belgrade (31/8/99)
Les Etats-Unis ont versé 4,5 millions de dollars dédommagements
pour les familles des trois personnes tuées et pour les 27 qui ont
été blessées dans la destruction de l'ambassade de
Chine à Belgrade par l'Otan en mai dernier, a fait savoir mardi
l'ambassade de Washington à Pékin. Washington a transféré
la semaine dernière "4,5 millions de dollars pour les personnes
blessées et les familles de celles qui ont été tuées
dans le bombardement accidentel de l'ambassade de Chine", a déclaré
un responsable de l'ambassade. Il a précisé que David Andrews,
conseiller juridique du département d'Etat américain, avait
entamé mardi à Pékin une deuxième journée
de consultations avec le ministère chinois des Affaires étrangères
sur le dédommagement des dégâts causés aux missions
diplomatiques de chaque pays. L'ambassade de Chine à Belgrade avait
été détruite le 7 mai par des bombes de l'Otan au
cours des bombardements alliés sur la Yougoslavie. Trois journalistes
chinois avaient été tués. En Chine, des manifestants
mobilisés par une virulente campagne de la presse officielle avaient
ensuite attaqué des missions américaines. La résidence
du consul général des Etats-Unis à Chengdu avait été
incendiée et l'ambassade de Washington à Pékin criblée
de pierres. L'ambassade de Grande-Bretagne, voisine de l'américaine,
avait aussi été endommagée. Le responsable américain
a refusé d'indiquer les montants que réclamaient les Etats-Unis
et la Chine en dédommagement des dégâts subis par leurs
missions respectives. Un accord à ce sujet pourrait ouvrir la voie
à la réouverture de pourparlers entre les deux pays sur l'adhésion
de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Corée-Nord/Famine-300.000 personnes se seraient enfuies en
Chine (30/8/99)
Quelque 300.000 Nord-Coréens victimes de la famine et des inondations
se sont réfugiés en Chine depuis 1995, a estimé lundi
une organisation privée sud-coréenne, les "Bons Amis". Selon
cette dernière, qui apporte une aide alimentaire au nord de la péninsule
et entend défendre les droits de l'homme dans ce pays, la famine
et les maladies qui en découlent ont coûté la vie à
environ 3,5 millions de Nord-Coréens ces quatre dernières
années. Les Bons Amis fondent leurs estimations sur des témoignages
recueillis entre le 16 novembre 1998 et le 3 avril dernier auprès
de 1.700 Nord-Coréens qui se sont enfuis dans trois provinces du
nord-est de la Chine en raison de la famine et des catastrophes naturelles
(inondations, sécheresses, etc.) qui frappent le Nord. Ces recherches
concernent 2.500 villages situés dans trois provinces - Heilongjiang,
Jilin et Liaoning. La semaine dernière, le gouvernement de Séoul
avait évalué à 270.000 le nombre de Nord-Coréens
morts de faim entre 1995 et 1998 et, d'après une estimation publiée
en début d'année par le Congrès américain,
deux millions d'habitants du Nord auraient succombé à la
famine et aux maladies qui en découlent depuis 1995.
La Chine institue un impôt sur les revenus de l'épargne
(AFP,
30/8/99)
Le parlement chinois a approuvé lundi un projet de taxation
des revenus de l'épargne afin de stimuler la consommation et tenter
de réduire l'écart entre riches et pauvres, a annoncé
l'agence Chine nouvelle. Le comité permanent de l'Assemblée
nationale populaire (ANP, le parlement chinois) a approuvé le projet
gouvernemental instituant un impôt sur les intérêts
versés sur les dépôts bancaires, a rapporté
l'agence officielle, sans indiquer combien de députés avaient
voté pour. Le taux de l'impôt n'a pas non plus été
précisé, pas plus que le montant des recettes attendues par
cette mesure. L'impôt frappera les comptes libellés en yuans
comme en devises étrangères. Les autorités ont expliqué
ces dernières semaines que cette mesure inciterait les Chinois à
puiser dans leur épargne pour consommer, à un moment où
le pays est confronté à un ralentissement économique,
à la surproduction et à la déflation.
La campagne des "Trois priorités" accapare la classe dirigeante
par H. Asher BOLANDE (AFP, 30/8/99)
Les cadres chinois, de l'entreprise publique au ministère, sont
accaparés par une campagne de rectification politique de type maoïste,
qui les empêche de se consacrer au développement du pays,
constatent les milieux d'affaires étrangers. Le président
Jiang Zemin a lancé depuis plusieurs semaines la campagne des "Trois
priorités" au sein du Parti communiste chinois (PCC), obligeant
les dirigeants à tous les échelons de pouvoir à subir
d'interminables réunions politiques où ils sont censés
instruire leur auto-critique. La campagne, réminiscente des dénonciations
de la "Révolution culturelle" (1966-76), accorde la "priorité"
à "l'étude" (du credo marxiste et de la Théorie Deng
Xiaoping), à "la politique" (adhésion totale à la
ligne du PCC dont Jiang Zemin est au coeur) et aux "tendances saines" (lutte
contre la corruption). Les cadres du parti étant en même temps
dirigeants de banques, d'entreprises ou de ministères responsables
de la bonne marche du pays, les milieux d'affaires étrangers s'inquiètent
de voir la Chine laisser les réformes de côté pour
des discussions consacrées à la dialectique et au matérialisme
historique. "Les décideurs que nous avions l'habitude de joindre
d'un simple coup de fil sont aux abonnés absents depuis des semaines.
Ils sont paraît-il en train 'd'étudier'", rapporte Nick Wheeler,
directeur de la Chambre de Commerce britannique à Pékin,
ajoutant que les contacts avec les ministères sont paralysés.
Une experte en finance chargée de conseiller la restructuration
d'une grande banque d'Etat explique que son travail s'est enlisé
début juillet avec la disparition du gouverneur de la banque, occupé
par des "séances d'étude". "Ils en sont à évaluer
l'attitude du gouverneur et ses progrès. S'il n'obtient pas une
note de satisfaction de 80%, il doit refaire tout le travail depuis le
début", indique-t-elle. La campagne se déroule sous la forme
de réunions des comités du parti au niveau de l'unité
de travail, au cours desquelles les dirigeants sont critiqués, soit
en groupe, soit lors d'entretiens individuels. Une fois passés au
grill, ils doivent rédiger leur auto-critique qu'ils peuvent être
amenés à réviser autant de fois que nécessaire
pour que tous les membres du comité soient satisfaits. "Avant, le
gouverneur de la banque pouvait probablement engager des réformes
de structure audacieuses, mais à présent, il doit faire attention
à ne s'aliéner personne", observe l'experte. La loi du consensus
rendra plus difficile tout changement du statu quo et le rythme des réformes
"va certainement ralentir", estime-t-elle. Selon d'autres sources,
le gouverneur de la banque centrale, Dai Xianglong, et le négociateur
chargé de l'adhésion de la Chine à l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC), Long Yongtu, sont également accaparés
par la rédaction d'auto-critiques, jugées insuffisantes par
leurs supérieurs au sein du parti. Pour Denis Simon, un expert du
cabinet Andersen Consulting, la campagne pourrait cependant réussir
si elle se traduisait par l'élimination des dirigeants incompétents
ou corrompus. "Même s'il est possible que les réformes piétinent,
il se pourrait aussi qu'elles débouchent sur des efforts de réforme
plus cohérents et moins fragmentés", espère-t-il.
"Ce qui est inquiétant, c'est que pendant qu'on met la maison en
ordre, plus personne ne s'occupe de soutenir la croissance économique
qui a servi de ciment au pays depuis 20 ans", ajoute l'expert.
Pékin cherche à désamorcer la grogne avant l'anniversaire
du régime (AFP, 29/8/99)
Le gouvernement chinois a annoncé dimanche une hausse de 30%
des indemnités de chômage, une nouvelle initiative destinée
à désamorcer le mécontentement social à un
mois du cinquantième anniversaire du régime communiste."Les
indemnités versées aux millions de travailleurs licenciés
chinois seront augmentées de 30% avant le mois d'octobre", a annoncé
le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Zhang Zuoji,
cité par le Quotidien de la Jeunesse de Chine. M. Zhang, qui s'adressait
samedi au Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire
(ANP, le parlement chinois), a ajouté que les retraites seraient
augmentées "de façon variable". "Le gouvernement central
a décidé de garantir les indemnités ainsi que les
retraites alors que le mécontentement s'élève dans
tout le pays contre les entreprises en retard dans leurs versements", a
reconnu l'agence Chine nouvelle. L'agence a ajouté que la décision
des autorités visait à "protéger les droits et les
intérêts des travailleurs ainsi qu'à maintenir la stabilité
sociale", un terme couremment employé en Chine comme synonyme de
"maintien du régime en place". Le ministre a reconnu que les allocations
sociales n'étaient versées que de façon aléatoire
en indiquant que le gouvernement avait "cherché à déterminer
si elles étaient bien remises aux chômeurs et aux retraités".
Sur les 7,42 millions de travailleurs licenciés au premier semestre
par les entreprises d'Etat, 300.000 n'ont touché aucune indemnité,
alors que 5,4 millions n'ont pas retrouvé de travail, a indiqué
le ministre. Les personnels licenciés touchent actuellement 253
yuans (30 dollars) en moyenne par mois, mais peuvent en général
conserver pendant trois ans leur logement ainsi qu'une couverture sociale
fournis par leur employeur. Le régime s'est engagé fin 1997
dans une douloureuse restructuration des entreprises publiques non rentables,
qui s'est traduite, selon les chiffres officiels, par 8,9 millions de licenciements
en 1998 et 11,5 millions en 1997. En principe, les allocations sociales
sont versées par l'entreprise, mais en pratique les retraités
comme les chômeurs sont souvent laissés sans ressources si
leur ancien employeur a fermé ses portes ou se trouve en situation
de quasi-faillite. Des manifestations de chômeurs ou de retraités
contre le non-paiement de leurs allocations ont été signalées
dans plusieurs régions du pays, dont une a fait au moins un mort
en début d'année dans le Hunan (centre). La montée
de la grogne survient alors que le régime entend célébrer
le 50ème anniversaire de sa fondation avec une manifestation de
soutien
unanime au président Jiang Zemin, qui s'est engagé à
la fin de l'an dernier à "tuer dans l'oeuf" les facteurs de déstabilisation
sociale et politique. Outre de lourdes condamnations infligées au
début du mois à quatre dissidents, le régime s'en
est pris fin juillet à la secte Falungong, dont des milliers d'adeptes
ont été interpellés trois mois après avoir
organisé une manifestation silencieuse devant le siège du
parti à Pékin. Afin de désamorcer la grogne, le gouvernement
envisage d'augmenter "prochainement" de 40% les salaires des 11 millions
de fonctionnaires, a annoncé au début du mois la presse officielle.
Selon le China Daily, cette augmentation, la quatrième seulement
depuis la mise en place du régime en 1949, doit être "la plus
forte" de l'histoire de la République populaire. Elle vise "à
stimuler la consommation intérieure", à un moment où
la croissance économique du pays se ralentit, expliquait le quotidien
officiel de langue anglaise. Une augmentation mensuelle moyenne de 120
yuans (14,4 dollars) injecterait 16 milliards de yuans (1.9 md USD) dans
l'économie, selon le
journal.
Greenpeace publie son premier rapport sur la Chine (AFP, 27/8/99)
La croissance économique effrénée de la Chine
menace de se traduire par une catastrophe écologique d'une ampleur
mondiale, écrit Greenpeace dans son premier rapport jamais publié
sur ce pays. Greenpeace Chine, lors d'une conférence de presse qui
devrait faire date à Pékin, a expliqué que la Chine
risquait une "disparition écologique" si elle attendait d'être
devenue un pays prospère pour s'atteler à ses graves et nombreux
problèmes d'environnement. Dans son rapport de 32 pages - qui s'appuie
beaucoup sur des statistiques officielles et des informations diffusées
par les médias officiels mais reste bien documenté - Greenpeace
reprend le rôle de la déforestation dans les inondations meurtrières
qui frappent plus gravement chaque été, ou encore dresse
le tableau des pluies acides et de la pollution de l'air et de l'eau qui
touchent les zones urbaines. "La Chine paie très cher son développement
et l'environnement est sacrifié", a conclu Ho Wai Chi, directeur
de Greenpeace-Chine, qui existe depuis deux ans. Ho, basé à
Hong Kong, a ajouté que le gouvernement chinois mesurait la gravité
des problèmes de pollution du pays. "Nous reconnaissons qu'ils ont
fait un gros effort mais nous voulons accélérer le processus",
a-t-il dit. La Chine, qui utilise sept fois plus d'énergie que les
pays industrialisés pour produire un dollar de PIB, doit promouvoir
des énergies plus propres et plus efficaces sans attendre d'avoir
atteint la prospérité, a-t-il souligné. Les pertes
économiques directement dues à la pollution ont représenté
trois à cinq pour cent du PIB de la Chine dans les années
1990, a ajouté Greenpeace, qui se fonde sur des statistiques fournies
par l'Administration de la protection de l'environnement, un organisme
officiel chinois.
3dfx "s'ouvre" à la Chine (26/8/99)
3dfx vient de conclure un accord de distribution en Chine avec Legend
Technology Ltd., un des plus grands réseaux de distribution local,
avec plus de 500 magasins. Par ailleurs, la firme américaine prévoit
de "localiser" en chinois les packages Voodoo3 2000 et 3000 (drivers, manuels
et CD-Rom d'installation).
Les Chinois éreintés (AFP, 26/8/99)
Les Chinois, soumis au matraquage des médias officiels contre
la secte Falungong, sont partagés entre l'indifférence totale
et l'écoeurement après un mois de "lutte" contre un mouvement
accusé d'avoir voulu renverser le régime. "J'éteins
la télévision dès qu'on parle du Falungong", affirme
un chauffeur de taxi pékinois, qui se dit "écoeuré"
par la campagne de propagande engagée par les autorités lors
de l'interdiction de la secte d'inspiration bouddhiste, le 22 juillet.
Défié le 25 avril par un rassemblement silencieux de 10.000
adeptes de la secte devant le siège du Parti et du gouvernement
à Pékin, le régime communiste s'est vengé trois
mois plus tard en interpellant des milliers d'entre eux dans tout le pays.
"Le pouvoir n'a rien trouvé de mieux que le Falungong pour se faire
respecter: cela prouve qu'il est à court d'idées", analyse
le chauffeur, qui préfère conserver l'anonymat. "A force
de persécuter des vieilles dames inoffensives, cela va sûrement
se retourner contre eux", prédit-il. Après avoir doublé
la longueur des journaux télévisés, entièrement
consacrés aux témoignages de "victimes" du mouvement, les
autorités semblaient s'acheminer vers des sanctions contre les responsables
de la secte, qui préconise la pratique d'exercices physiques et
de méditation afin d'éloigner les maladies. Les meneurs "seront
punis conformément à la loi", a averti mardi l'agence Chine
nouvelle. Selon des organisations de défense des droits de l'homme,
une cinquantaine d'entre eux seront jugés avant le 1er octobre,
date du 50ème anniversaire du régime communiste. "Il ne serait
pas du tout étonnant que le régime organise des procès
spectaculaires avant le 1er octobre, à un moment où il a
besoin de renforcer sa légitimité", estime Jean-Pierre Cabestan,
du Centre d'études français sur la Chine contemporaine à
Hong Kong. Alors que monte le mécontentement contre les réformes
économiques, qui se traduisent par des millions de licenciements,
"l'anniversaire rappelle à tout le monde que le régime prend
de l'âge et est de plus en plus contesté", souligne M. Cabestan.
Les autorités affirment qu'au moins 700 personnes ont péri
d'avoir suivi aveuglément les préceptes du gourou Li Hongzhi,
réfugié aux Etats-Unis, en refusant de se faire soigner même
en cas de maladie grave. Mais l'homme de la rue doute que la secte, qui
de l'aveu même du gouvernement ne compte que 2 millions d'adhérents,
représente la menace la plus grave depuis l'écrasement des
manifestations de Tiananmen en 1989, comme l'a affirmé le régime.
"Dans notre hôpital, seules deux ou trois infirmières à
la retraite étaient membres du Falungong", raconte un médecin
d'un grand hôpital pékinois. "Personne n'en avait jamais entendu
parler avant la manifestation du 25 avril". Les adeptes de la secte se
différenciaient peu des nombreux autres retraités, dont beaucoup
de femmes, occupés à faire des exercices le matin dans les
parcs, seuls ou sous la bannière de différents groupes. "Il
y en avait peut-être une dizaine devant chez moi, sûrement
pas des milliers", indique un habitant du nord de Pékin. Le Quotidien
du Peuple a affirmé mercredi que la campagne anti-Falungong avait
remporté "un succès remarquable" en obligeant les membres
de la secte à rompre avec le Falungong, tout en reconnaissant que
seule "une majorité" d'entre eux s'étaient "repenti". Ces
derniers, partagés entre l'obéissance traditionnelle au pouvoir
et leur adoration du "maître" Li Hongzhi, ont traversé une
période difficile. "Ma femme a été très choquée
par l'interdiction du mouvement", témoigne un retraité, dont
la femme, ancien professeur de la prestigieuse Université de Pékin,
était une adepte de la secte. "Mais après une période
de dépression, elle a admis qu'il valait mieux renoncer au Falungong".
50 ans de communisme: un anniversaire sélectif pour le régime
chinois (AFP, 25/8/99)
Les autorités chinoises, qui s'apprêtent à célébrer
50 ans de pouvoir communiste, passent soigneusement sous silence les années
noires du régime, comme en témoigne une exposition de statues
de cire à la gloire des "héros" du pays. L'exposition, organisée
à l'approche du cinquantenaire du régime le 1er octobre,
fait la part belle aux deux "empereurs rouges", Mao Tsé-toung et
Deng Xiaoping, en écartant les dirigeants devenus pestiférés
aux yeux du régime actuel. Les figures controversées de Lin
Piao, le "dauphin" de Mao, et de Jiang Qing, la veuve du "Grand Timonier",
n'ont pas été statufiées, malgré leur rôle
de premier plan joué pendant la "Révolution culturelle" (1966-76).
"L'exposition ne rassemble que des héros du peuple", murmure
une gardienne, rougissant d'embarras à l'évocation du "vice-président"
Lin Piao, devenu "traître" après sa fuite mortelle en Mongolie
(1971). Accusé d'avoir fomenté un complot contre Mao, Lin
Piao reste abhorré de la grande masse des Chinois pour avoir été
à l'origine des pires excès de la "Révolution culturelle",
malgré son rôle déterminant dans la victoire communiste
en 1949. Jiang Qing, condamnée à mort en 1980 pour son rôle
moteur à la tête de la "Bande des Quatre", reste haïe
elle aussi pour l'hystérie des années Mao, en dépit
de ses 40 années de mariage avec le fondateur de la République
populaire. Les deux lieutenants successifs de Deng Xiaoping, Hu Yaobang
et Zhao Ziyang, sont également relégués aux oubliettes
de l'histoire pour avoir été étroitement liés
aux événements de Tiananmen (1989). La mort de Hu Yaobang
avait donné le signal des manifestations étudiantes en faveur
de la démocratie. Zhao avait été écarté
du pouvoir pour s'être opposé au recours à la force
contre les manifestants. Il vit depuis à Pékin en résidence
surveillée. L'omission de ces deux anciens secrétaires généraux
du Parti communiste chinois, pourtant à l'origine des réformes
économiques dont se flatte le régime actuel, souligne la
détermination du pouvoir à faire l'impasse sur les mauvais
souvenirs du demi-siècle écoulé. Mao est ainsi présenté
en train de méditer au sommet du mont Lushan, une scène datant
de 1959, soit dans l'intervalle compris entre le "Grand Bond en avant"
et la "Révolution culturelle", deux mouvements considérés
comme responsables de la mort de millions de Chinois. Deng Xiaoping est
présenté dans une scène de 1984, au pied de la voiture
dans laquelle il vient de passer les troupes en revue à l'occasion
du 35ème anniversaire du régime. "Tout le monde l'adorait
à l'époque. Il venait de nous libérer du maoïsme,
et c'était cinq ans avant qu'il envoie les chars sur Tiananmen",
se souvient une visiteuse. Une émouvante statue résume à
elle seule les contradictions du passé: Liu Shaoqi, l'ancien président
que Mao laissera mourir en prison en 1969, a droit à son effigie
non loin de celle du Grand Timonier. "Sa veuve, Wang Guangmei, est venue
voir la statue. Elle l'a trouvée tellement ressemblante qu'elle
en avait les larmes aux yeux", raconte un des gardiens. Des actuels dirigeants
chinois, seul le président Jiang Zemin devait avoir droit à
une statue de cire, devant un décor de gratte-ciels censés
évoquer la modernisation du pays, indique Liu Lu, une responsable
de l'exposition. "Mais nous avons dû retirer sa statue: le président
avait l'air trop jeune", avoue-t-elle. "Nous sommes à présent
en train de lui refaire le visage".
Chine et Russie évoquent un "partenariat stratégique"*
(actualisé
avec villages occupés paras 12,13) (25/8/99)
Boris Eltsine et Jiang Zemin ont mis l'accent, mercredi, sur leur volonté
de bâtir un "partenariat stratégique" sino-russe à
l'occasion du sommet de Bichkek, en Kirghizie, qui a aussi réuni
les chefs d'Etat de trois ex-républiques soviétiques d'Asie
centrale frontalières de la Chine. A l'issue du sommet, Russie,
Chine, Tadjikistan, Kazakhstan et Kirghizie ont promis de renforcer leur
liens économiques et de coopérer de façon étroite
au niveau de la sécurité pour assurer la stabilité
de la région. Les cinq pays avaient déjà conclu en
1996 à Shanghai un accord visant à apaiser les tensions autour
de leurs frontières."Ce groupe est une bonne base pour coordonner
notre action sur de nombreux problèmes internationaux", a dit Eltsine.
"La Russie possède des interêts stratégiques dans la
sécurité de la région".
Le président russe a profité de ce sommet pour faire
les yeux doux à Pékin et lancer une pique à l'adresse
des Etats-Unis et de leurs alliés:
"aucune force au monde n'est en mesure de toucher aux Cinq." La Chine
et la Russie se sont toutes les deux opposées aux bombardements
de l'Otan sur la Yougoslavie. Eltsine s'est entretenu mercredi matin avec
son homologue chinois, Jiang Zemin, lors d'un petit déjeuner qualifié
de "très chaleureux", par le ministre des Affaires étrangères
russe, Igor Ivanov."Nos relations sont au mieux. La Chine et la Russie
vont travailler ensemble de façon très proche au niveau international
dans l'interêt de la paix et de la sécurité", a déclaré
Ivanov.
Entretien Boris Eltsine-Jiang Zemin au Kirghizstan par Vladimir Isachenkov
(AP,
25/8/99)
Boris Eltsine et Jiang Zemin se sont entretenus en tête à
tête mercredi matin en marge du sommet régional de Bichkek
au Kirghizstan. Au cours de cette rencontre, qualifiée de ``chaleureuse''
par Moscou, le président russe et son homologue chinois ont plaidé
pour la construction d'un ``monde multipolaire''.``La rencontre entre Boris
Eltsine et Jiang Zemin s'est déroulée dans une atmosphère
très chaleureuse et amicale'', a rapporté le ministre russe
des Affaires étrangères Igor Ivanov. Après des décennies
de tensions entre Moscou et Pékin durant la Guerre Froide, les relations
sino-russes se sont considérablement améliorées au
cours de la dernière décennie. ``Nos relations ont atteint
à présent leur plus haut niveau et cela sert les intérêts
des deux nations ainsi que ceux de la stabilité régionale
et internationale'', a commenté le chef de la diplomatie russe.
Boris Eltsine a saisi l'occasion de souligner la nécessité
de renforcer les liens entre Moscou et Pékin pour contrebalancer
la prépondérance américaine dans les affaires internationales.
``Le sommet actuel se déroule dans les conditions d'une situation
internationale détériorée'', a déclaré
Boris Eltsine. ``Certaines nations tentent de construire un ordre mondial
qui ne serait pratique que pour elle, ignorant que le monde est multipolaire''.
Jiang Zemin a fait écho à ces propos. ``Le processus de formation
d'un monde multipolaire est difficile mais c'est devenu une tendance irréversible'',
a-t-il noté. Sans mentionner les Etats-Unis, le président
chinois a fait toutefois clairement allusion à Washington en évoquant
une ``nouvelle démonstration d'hégémonie s'appuyant
sur la force'' qui a déjà ``suscité des préoccupations
sur la scène internationale''. Le sommet régional de Bichkek
réunit les dirigeants russe et chinois ainsi que ceux du Kazakhstan,
du Tadjikistan et du Kirghizstan, hôte du sommet. C'est la quatrième
rencontre de ce type depuis le sommet de Shanghaï en avril 1996 au
cours desquels les cinq pays avaient adopté une série de
mesure destinées à rétablir la confiance le long de
la frontière entre la Chine, la Russie, et les trois anciennes républiques
soviétiques. Mercredi, les cinq dirigeants ont signé un accord
de coopération dans la lutte contre la criminalité et le
trafic de drogue le long de leurs frontières et se sont engagés
à combattre les menaces pour la sécurité et la stabilité
de la région. Lors des précédents accords, les cinq
pays ont réduit le niveau de leurs troupes et réduit les
activités militaires le long de la frontière qui s'étend
sur plus de 7.000km.
La sécurité au centre du sommet du Groupe de Shanghaï
(AP,
25/8/99)
La Russie, la Chine et les anciennes républiques soviétiques
d'Asie centrale du Kirghizstan, Tadjikistan et Kazakhstan se sont engagées
mercredi à Bichkek à se protéger ensemble contre les
troubles sur leurs territoires. Les présidents des cinq pays, Jiang
Zemin (Chine), Boris Eltsine (Russie), Noursoultan Nazarbaïev (Kazakhstan),
Emomali Rakhmonov (Tadjikistan) et Askar Akaïev (Kirghizstan)
ont signé une déclaration formelle les engageant à
trouver une approche commune dans le cadre de la création d'"un
monde multipolaire".
"Par cette déclaration, le monde saura que nos cinq Etats sont
prêts à soutenir la sécurité et à travailler
ensemble à la coopération mutuelle et au développement",
a déclaré le président Jiang. "La coopération
des cinq pays du Groupe de Shanghaï est concrète et a une influence
positive sur la stabilité non seulement en Asie mais partout dans
le monde", a déclaré de son côté le président
Eltsine.Le texte évoque "la lutte contre le terrorisme international,
le trafic de drogue et d'armes, les migrations illégales et autres
formes de délits transfrontières, le séparatisme et
l'extrémisme religieux".Ce sommet régional a lieu alors que
la Russie et le Kirghizstan ont engagé des combats contre des islamistes
sur leurs territoires et que Pékin et Moscou n'ont toujours pas
admis la guerre menée par l'OTAN contre la Yougoslavie."Les signataires
considèrent que la création d'un monde multipolaire est la
seule voie pour assurer le développement et garantir la sécurité
à
long terme", indique la déclaration signée à Bichkek,
la capitale du Kirghizstan.La référence au "monde multipolaire"
marque en langage diplomatique l'opposition des dirigeants russes et asiatiques
à l'influence des Etats-Unis dans le monde. Au cours d'un point
de presse à l'issue d'une rencontre entre MM. Jiang et Eltsine,
le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a précisé
que les deux présidents avaient discuté "de partenariat stratégique".
Ce partenariat n'est pas un bloc militaire contre l'Occident, a cependant
assuré M. Ivanov.
Evoquant les propos du président Eltsine qui avait indiqué
mardi "être prêt à se battre contre les pro-occidentaux",
M. Ivanov a relevé qu'il y avait "une vraie lutte pour l'ordre mondial
à venir".La Russie et la Chine sont favorables à un monde
multipolaire plutôt qu'à un monde dominé par l'Occident",
a-t-il indiqué en notant que la Russie "n'est pas indifférente
à ce qui s'est produit notamment dans les Balkans et le Golfe".
Les leaders des cinq pays se sont réunis pour la première
fois à Shanghaï en avril 1996 et ont signé un traité
démilitarisant leurs frontières. Un an plus tard à
Moscou, ils ont accepté une réduction de 15% de leurs troupes
le long de la frontière de 3.000 km que partagent la Chine et les
trois anciennes républiques soviétiques. La Chine a une frontière
commune de 4.300 km avec la Russie et de 3.000 km avec le Kazakhstan, le
Kirghizstan et le Tadjikistan, trois ex-républiques soviétiques.
Cinquième sommet du "groupe de Shanghaï" à Bichkek
(AFP,
24/8/99)
Les présidents chinois Jiang Zemin et russe Boris Elstine se
sont retrouvés mardi à Bichkek (Kirghizstan) pour un sommet
du "groupe de Shanghaï" consacré à la coopération
et à la sécurité en Asie centrale."Je suis dans une
forme olympique, prêt à me battre contre les pro-occidentaux",
a déclaré à son arrivée à Bichkek le
président russe dans une allusion à ceux qui veulent que
la Russie se tourne vers l'Occident pour son développement et non
vers l'Asie. Boris Eltsine (68 ans) était soutenu par sa femme Naina
à sa descente d'avion.
Il s'était rendu pour la dernière fois à l'étranger
en juin dernier pour le sommet du G8 à Cologne (Allemagne).Ce 5ème
sommet du "groupe de Shanghaï" réunit, outre les présidents
russe et chinois, les présidents kazakh Noursoultan Nazarbaïev,
kirghiz Askar Akaïev et tadjik Emomali Rakhmonov. Le sommet doit durer
deux jours.Dans une interview à un journal kirghiz, le président
russe a exprimé l'espoir d'un renforcement de la coopération
entre les cinq pays à l'issue de cette rencontre. "A Bichkek, nous
allons donner un puissant élan dans cette direction", a déclaré
le président dans cette interview publiée mardi. Ce sommet
régional avait cependant lieu dans un climat de tension en raison
d'une prise d'otages dans le sud du Kirghizstan, où les troupes
kirghizes appuyées par des forces spéciales ouzbèkes
et tadjikes ont lancé mardi une opération contre des rebelles
islamistes qui retiennent en otages quatre géologues japonais et
deux militaires.Lors de ce sommet, les cinq présidents pourraient
d'ailleurs discuter "du fondamentalisme musulman dans la région",
un problème commun à plusieurs d'entre eux, a estimé
Vladimir Loukine, le président de la commission parlementaire des
Affaires étrangères de la Douma (chambre
basse du Parlement."L'extrémisme que nous voyons actuellement
dans la région est une menace pour nous tous", a souligné
M. Loukine dans une interview à la chaîne russe NTV. La Russie
vient d'être notamment confrontée à une offensive de
séparatistes islamistes dans la république du Daguestan.
Les quatre présidents doivent être reçus mardi soir
à la résidence privée d'Askar Akaïev, près
de Bichkek.
Jiang Zemin et Boris Eltsine doivent se rencontrer en tête à
tête mercredi matin avant de retrouver leurs collègues.Les
cinq présidents vont examiner les progrès réalisés
dans l'application d'accords concernant leurs frontières précédemment
signés à Moscou et Shanghaï, et discuteront des questions
de sécurité régionale et de coopération économique
et culturelle. Ils doivent signer une "Déclaration de Bichkek" à
l'issue du sommet. La Chine, le Kazakhstan et le Kirghizstan doivent également
conclure un accord trilatéral concernant l'installation de postes-frontières
le long de leurs frontières communes. Le Kirghizstan et la Chine
doivent en outre signer un accord séparé concernant leurs
frontières. Ce sommet offre à la Russie la possibilité
d'exercer son influence en Asie Centrale, où elle est aujourd'hui
concurrencée par les Etats-Unis. "La Russie est tout à fait
consciente des intérêts américains et ceux d'autres
pays en Asie centrale", a déclaré à un quotidien chinois,
le conseiller diplomatique du président Boris Eltsine, Sergei Prikhodko.
"La Russie continuera à défendre ses intérêts
dans la région d'Asie centrale et également dans chacun des
pays de cette zone", a-t-il ajouté, cité par Interfax.
Les leaders de ces cinq pays se sont réunis pour la première
fois à Shanghaï en avril 1996, ce qui a donné lieu à
la signature d'un traité historique démilitarisant leurs
frontières.Un an plus tard à Moscou, ils avaient accepté
une réduction de 15% de leurs troupes le long de la frontière
de 3.000 km que partagent la Chine et les trois anciennes républiques
soviétiques. La Chine a une frontière commune de 4.300 km
avec la Russie et de 3.000 km avec le Kazakhstan, le Kirghizstan et le
Tadjikistan, trois ex-républiques soviétiques.
Naissance de deux pandas jumeaux au zoo de Pékin (AP,
24/8/99)
Yuanyuan, panda femelle du zoo de Pékin, a donné naissance
lundi à deux jumeaux dans l'enceinte de l'établissement,
a rapporté mardi l'agence officielle Chine nouvelle. Les deux bébés,
nés à quatre heures d'intervalle, sont en bonne santé,
leur mère aussi, a précisé l'agence. Les responsables
du zoo l'ont du reste qualifiée d'''héroïne'' pour avoir
mis au monde neuf enfants au fil des années. Il ne reste qu'un millier
de pandas dans les forêts de bambous chinoises et environ 110 autres
vivent en captivité dans le pays. Chaque naissance est donc un événement,
d'autant que le taux de reproduction de ces animaux rares est très
faible et que beaucoup de bébés ne survivent pas.
Missile nord-coréen: Séoul s'efforce de convaincre
la Chine (AFP, 24/8/99)
Le ministre sud-coréen de la Défense Cho Sung-Tae tentait
mardi à Pékin d'obtenir l'appui de la Chine pour dissuader
la Corée du Nord de procéder à un tir de missile,
mais les dirigeants chinois paraissaient peu disposés à faire
pression sur leur allié nord-coréen.M. Cho a été
reçu par le Premier ministre Zhu Rongji au lendemain de son arrivée
en Chine pour la première visite d'un ministre sud-coréen
de la Défense depuis l'établissement de relations diplomatiques
entre les deux pays en 1992, a rapporté Chine nouvelle. "Les entretiens
devaient porter sur la péninsule coréenne et sur des questions
d'intérêt commun", a indiqué sans plus de précisions
l'agence officielle. M. Cho avait été reçu lundi par
son homologue Chi Haotian. Responsables chinois comme sud-coréens
se montraient très discrets sur cette visite, alors que Pékin
et Pyongyang restent liés par un traité d'alliance et de
défense mutuelle. Séoul a lancé une offensive diplomatique
lundi pour tenter de dissuader Pyongyang de procéder à un
nouveau tir de missile en dépêchant M. Cho à Pékin
et le ministre des Affaires étrangères et du Commerce Hong
Soon-Young à Tokyo.La Corée du Nord a déjà
effectué, le 31 août 1998, un tir de missile balistique qui
s'est abîmé dans le Pacifique après un survol du Japon.
Chine nouvelle n'a pas fait état de cet aspect de la visite, insistant
en revanche sur une mise en garde voilée lancée par le ministre
chinois aux Etats-Unis à propos du problème coréen."La
multipolarisation est devenue une évolution mondiale. Il est mauvais
de chercher à renforcer l'alignement militaire afin d'établir
un monde unipolaire", a déclaré Chi Haotian, cité
par l'agence officielle. Pyongyang a de son côté encore fait
monter la pression mardi en menaçant de mettre fin à l'accord
de non-prolifération nucléaire signé en 1994 avec
Washington, en mettant en avant son non-respect par les Etats-Unis. La
Chine, qui a combattu aux côtés du Nord communiste pendant
la guerre de Corée (1950-53) reste considérée comme
le seul pays ayant une certaine influence sur les dirigeants de Pyongyang.Mais
les dirigeants chinois "ne veulent pas jouer le rôle de médiateur
que les Occidentaux leur demandent", a noté un diplomate étranger
en poste à Pékin. "La Chine a été mécontente
du tir de missile effectué par la Corée du Nord l'an dernier
parce qu'elle n'avait pas été prévenue à l'avance
et que cela pousse le Japon à mettre au point un système
de défense anti-missiles avec les Etats-Unis", reconnaît le
diplomate.Mais Pékin a décidé d'être plus souple
vis-à-vis de Pyongyang depuis l'intervention de l'OTAN en Yougoslavie
"qui a démontré à ses yeux la nature agressive des
Etats-Unis", a ajouté le diplomate qui a requis l'anonymat. "Les
Chinois jugent normal que les Nord-Coréens cherchent à se
défendre". "La génération actuelle des dirigeants
chinois avait 18 ans pendant la guerre de Corée. Ils comprennent
le complexe d'encerclement de la Corée du Nord et son attitude face
au 'diable' américain", a-t-il poursuivi. Selon lui, les diplomates
chinois expliquent en privé qu'ils n'ont de toute façon plus
la même influence qu'auparavant sur le régime nord-coréen,
même si les échanges sont fréquents entre les militaires
des deux pays. Dans ce contexte, d'éventuels exercices militaires
conjoints entre la Corée du Sud et la Chine, évoqués
par la presse de Séoul, semblent très improbables, a-t-il
souligné.
Chine: les ventes de voitures particulières continuent de
reculer (AFP, 22/8/99)
Les ventes de voitures particulières ont continuer de reculer
en chutant en juillet de 18% à 42.800 unités par rapport
à juin, indique dimanche le China Daily Business Weekly.C'est le
3ème mois consécutif de recul. Les acheteurs potentiels se
plaignent en particulier de taxes locales représentant jusqu'à
80% du prix du véhicule. Les ventes avaient progressé sur
les 4 premiers mois de l'année (+10%). Mais la raison en était
que le gouvernement soutenait l'économie par des dépenses
publiques massives, alors que 85% des voitures particulières sont
achetées par des services publics et des entreprises. Les spécialistes
prévoient un chiffre de ventes "plat ou légèrement
négatif" pour cette année, ce qui marquerait une pause inconnue
depuis 1991. Quelque 510.000 voitures particulières ont été
vendues l'an dernier en Chine contre 50.000 en 91. La China produit 1,63
millions de véhicules de toutes sortes par an, une activité
qui ne représente toutefois que 1% du PIB, malgré la volonté
des autorités de développer rapidement ce secteur.
Tangshan jure de résister à un nouveau séisme
mais reste sur ses gardes (AFP, 21/8/99)
La ville chinoise de Tangshan, rayée de la carte en 1976 par
le séisme le plus meurtrier du siècle, se fait forte de résister
à un nouveau choc, mais le tremblement de terre en Turquie lui rappelle
de se tenir sur ses gardes."Tangshan est devenue l'une des villes les plus
sûres du monde", affirme Pan Wenjie, directeur du Bureau de sismologie
municipal. "Le tremblement de terre de 1976 a libéré d'un
seul coup une telle énergie que nous sommes à l'abri d'une
nouvelle secousse dans un avenir prévisible", assure-t-il. La secousse
du 28 juillet 1976, de 7,8 degrés sur l'échelle de Richter
(contre 7,4 degrés pour le séisme turc), a causé la
mort "d'environ" 242.000 personnes, selon le bilan officiel, soit le tremblement
de terre le plus meurtrier jamais enregistré de mémoire humaine.
Des experts étrangers estiment que le bilan réel de la catastrophe
est de deux à quatre fois plus élevé que celui annoncé
par les autorités.Vingt-trois ans après, Tangshan, placée
au coeur de l'épicentre, se rassure en se pensant protégée
par la logique des statistiques."Un tremblement de terre comme celui de
1976 ne se produit qu'une fois tous les 300 ans", affirme M. Pan. "Quant
aux secousses moins fortes, la ville peut leur résister sans problème
jusqu'à 6 degrés sur l'échelle de Richter".Tangshan,
visiblement soucieuse d'oublier le drame, offre l'apparence d'une ville
moderne, aux larges avenues bordées d'arbres. Un urbanisme qui répond
à la nécessité de faire face à une nouvelle
secousse en laissant aux immeubles la place de s'effondrer. "Les bâtiments
sont éloignés les uns des autres d'une distance de 1,8 fois
leur hauteur, alors que la réglementation internationale est de
1,5 fois pour les zones à risque", selon le sismologue. "Les routes
ont été élargies, notamment aux sorties de la ville,
pour pouvoir faciliter une évacuation et l'accès des secours",
explique
M. Pan. Les accès routiers aux autres villes de la région
ont également été améliorés: en 1976,
les premiers secours envoyés par l'armée étaient arrivés
plus de 12 heures après le choc.
Trois jours avant le drame, les autorités de la ville n'avaient
pas prêté attention à une alerte des services nationaux
de sismologie, annonçant une forte secousse dans la région.Dans
la ville de Qinlong, située à 100 km au nord, un cadre local
avait en revanche ordonné à ses concitoyens de rester dehors
pendant la période à risque. Plus de 7.000 maisons s'étaient
entièrement effondrées sans faire une seule victime. A Pékin,
distante de 160 km de l'épicentre, des centaines de personnes avaient
en revanche été tuées. La leçon a porté
à Tangshan, où de vastes pelouses ont été aménagées
pour permettre aux 1,7 million d'habitants de se mettre à l'abri
en cas de fort risque sismique.
Les conduites d'eau et d'électricité ont été
renforcées: "En cas de séisme, les habitants auront toujours
du courant et de l'eau potable", assure M. Pan. En 1976, des milliers de
victimes, coincées sous les décombres, avaient péri
noyées après l'éclatement des canalisations.
Si Tangshan, profitant à plein du développement économique
des régions côtières, a pu investir dans la protection
anti-sismique, la règle ne vaut certainement pas pour l'ensemble
du pays où, comme en Turquie, la corruption pompe les fonds destinés
à la sécurité des constructions."La Chine a des problèmes
financiers: si un séisme se produit dans une ville, nous savons
qu'une partie des bâtiments s'effondreront", reconnaît M. Tan,
un responsable du Bureau national de sismologie à Pékin,
tout en refusant de préciser ce qu'il entend par "une partie des
bâtiments".En début d'année, les autorités ont
décidé d'attaquer de front le problème de la qualité
des constructions, après l'effondrement d'un pont provoqué
par le passage d'une patrouille de soldats. Le drame, qui a coûté
la vie à 40 personnes à Chongqing (sud-ouest), a été
sanctionné par la condamnation à mort d'un responsable du
Parti communiste accusé d'avoir siphonné des fonds destinés
à la construction du pont.
Le Suédois Ericsson a signé un contrat de 80 millions
de dollars pour extension d'un réseau GSM en Chine (AFP, 20/8/99)
Le géant suédois des télécommunications
Ericsson a annoncé vendredi la signature d'un contrat de 80 millions
de dollars avec la société de téléphonie mobile
de la province chinoise de Canton pour l'extension du réseau GSM.Ericsson
fournira les infrastructures, tandis que Nanjing Ericsson Communications,
l'une des sociétés conjointes du groupe suédois en
Chine, s'occupera des équipements pour l'extension des capacités.Ce
programme doit être terminé l'année prochaine et étendra
les capacités du réseau GSM du service de téléphonie
mobile de la province à 8 millions d'abonnés.
BASF a reçu le feu vert de ses partenaires pour réaliser
un projet de 2,6 milliards d'euros en Chine (AFP, 20/8/99)
Le géant chimique allemand BASF (Paris: 12807.PA - actualité)
a reçu le feu vert de ses partenaires chinois Sinopec et Yangzi
Petrochemical pour réaliser un projet de complexe pétrochimique
de 2,6 milliards d'euros à Nankin (Nanjing, est de la Chine), selon
le quotidien allemand Handelsblatt vendredi.L'accord du gouvernement chinois
ne devrait désormais pas poser de problèmes et le directoire
de BASF devrait approuver le projet en octobre."Ce projet est connu depuis
longtemps. Nos discussions (avec Sinopec et Yangzi Petrochemical) progressent.
Nous espérons qu'elles vont aboutir à un accord politique",
selon BASF qui n'a pas fixé de date.Le projet, conçu en 1995,
prévoit la création d'une société conjointe
entre BASF, Sinopec et sa filiale Yangzi Petrochemical, dont l'allemand
possèderait 50%. Exxon Corp, BP Amoco (Paris: 5602.PA - actualité)
et Dow Chemicals ont aussi envisagé une coopération avec
Sinopec mais ils ont renoncé à leurs projets. Le complexe
de Nankin, qui sera le troisième grand site chimique intégré
de BASF après Ludwigshafen (Allemagne) et Anvers (Belgique), sera
aussi l'investissement le plus important du groupe allemand à l'étranger.
Chine/Viagra - Une firme chinoise réclame une indemnisation
(20/8/99)
Une firme chinoise commercialisant un stimulant sexuel sous le nom
donné en Chine au Viagra a engagé des poursuites judiciaires
pour obtenir des dédommagements du Bureau national des produits
pharmaceutiques, rapporte vendredi l'agence Chine nouvelle. La firme Shenyang
Pharon, établie dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine),
accuse l'administration nationale d'empiéter sur ses droits et de
porter atteinte à sa réputation, précise l'agence.
Le Bureau national a diffusé cette année une circulaire annonçant
son intention d'enquêter sur Pharon, qui produit le médicament
"Weige Kaitai" (Weige étant le nom donné couramment au Viagra
en Chine), et ordonnant à la firme de retirer toutes ses pilules
du commerce dans un délai d'un mois. L'administration pharmaceutique
de la province du Lianing avait donné son feu vert à Pharon
pour produire un médicament dénommé "Kaitai", mais
elle n'avait pas approuvé la dénomination "Weige Kaitai",
selon les médias nationaux. A l'ouverture du procès à
Pékin, Pharon a fait valoir jeudi que la décision du Bureau
lui avait déjà coûté 130 millions de yuans (15,70
millions de dollars) et a exigé du Bureau national qu'il retire
sa circulaire, selon Chine nouvelle. Le Bureau a quant à lui noté
que le contenu de la notice accompagnant le médicament - notamment
les indications concernant sa composition,
ses effets et les dosages recommandés - différait de
ce qui avait reçu l'approbation de l'administration sanitaire provinciale.
Il a également estimé que la notice induisait le consommateur
en erreur et donnait l'impression que le "Weige Kaitai" était un
médicament thérapeutique et non un produit auxiliaire. La
Chine n'a pas encore donné son aval au fabricant du Viagra, le groupe
américain Pfizer (qui n'est pas partie au ligite), pour commercialiser
sa pilule en Chine. Mais une décision est attendue vers la fin de
l'année, d'après la presse nationale chinoise. Près
de 600 Chinois prennent du Viagra dans le cadre de tests cliniques visant
à évaluer les effets du produit.
Pékin se dit fin prêt à recourir à la
force contre Taiwan par H. Asher BOLANDE (AFP, 19/8/99)
La Chine a affirmé jeudi avoir "achevé les préparatifs
d'un recours à la force contre Taiwan", tout en enjoignant les Etats-Unis
de se tenir à l'écart d'un éventuel conflit dans le
détroit de Formose. "La Chine a déjà achevé
tous les préparatifs d'un recours à la force contre Taiwan",
a affirmé l'hebdomadaire Huanqiu Shibao (Global Times), une émanation
du Quotidien du Peuple, l'organe du Parti communiste chinois (PCC). "Mobilisation
militaire, mouvements de troupes, entraînement au combat, soutien
logistique et tous les autres aspects sont déjà arrêtés",
a ajouté l'hebdomadaire, après un mois et demi d'une intense
campagne de la presse officielle contre le président taiwanais Lee
Teng-hui. M. Lee a provoqué la fureur de Pékin en prônant
début juillet l'établissement de relations "d'Etat à
Etat" avec la Chine. Le régime chinois accuse M. Lee de vouloir
revenir sur le principe de "la Chine unique" qui sert de base aux relations
entre les deux rives du détroit depuis 20 ans. Pékin, qui
considère Taiwan comme une province rebelle depuis la fuite des
nationalistes dans l'île en 1949, n'exclut pas de recourir à
la force en cas de proclamation d'indépendance à Taipei.
Par le biais de la presse de Hong Kong ou de sa presse officielle, la Chine
fait monter la pression régulièrement depuis six semaines
en faisant état de manoeuvres militaires à proximité
du détroit de Taiwan.
Mais les Etats-Unis ont assuré jusqu'à présent
n'avoir constaté aucune activité militaire anormale sur le
sol chinois. Sous le titre: "USA, ne t'en mêle pas", le journal a
assuré que "les bombes à neutrons de la Chine sont plus que
suffisantes pour s'occuper des porte-avions", une allusion à l'envoi
par les Etats-Unis de deux porte-avions dans le détroit de Formose
lors de la précédente crise entre la Chine et Taiwan en 1996.
"Même si les Etats-Unis sont la première puissance militaire
du monde, l'histoire n'oubliera pas que les Chinois n'ont pas peur d'être
en guerre ni de mener une guerre difficile", a poursuivi l'article, accompagné
d'une photo de chars et de bateaux de guerre évoquant des exercices
de débarquement."Les autorités taiwanaises se trompent si
elles pensent que la Chine ne peut mener qu'une guerre de propagande ou
psychologique", a averti le journal, tout en déconseillant aux dirigeants
taiwanais de "s'abriter sous la protection de forces étrangères".
Mercredi, le président taiwanais a demandé aux Etats-Unis
d'inclure Taiwan dans un projet nippo-américain de "parapluie" anti-missiles,
une demande assurée de rencontrer l'hostilité de Pékin.
Washington et Tokyo ont toujours affirmé que leur projet de défense
anti-missiles n'incluait pas Taiwan. Les Etats-Unis n'ont jamais clairement
indiqué quelle serait leur attitude en cas de conflit sino-taiwanais,
jouant sur l'incertitude afin d'inciter les deux parties à la prudence.
Malgré les propos belliqueux de la presse chinoise, les experts
militaires occidentaux à Pékin doutent que la Chine se lance
dans une opérations militaire de grande envergure contre Taiwan,
du fait de l'infériorité de l'armée de l'air chinoise.
Signe de la nervosité des autorités chinoises, un haut responsable
de Pékin a appelé la presse de Hong Kong à ne pas
soutenir les positions du président taiwanais.Cela constituerait
"une offense au principe de la Chine unique du gouvernement chinois", a
averti le vice-Premier ministre Qian Qichen, selon des propos rapportés
jeudi par la presse de Hong Kong. Conformément au principe "d'un
pays - deux systèmes" qui a présidé à la rétrocession
de la colonie britannique en 1997, la liberté de la presse est théoriquement
garantie à Hong Kong.
Une grave sécheresse frappe la province chinoise du Shanxi
(AP,
19/8/99)
Une grave sécheresse a frappé la province du Shanxi,
dans le nord de la Chine, pour la troisième année consécutive,
privant des millions de personnes d'eau potable et ruinant les récoltes,
a annoncé jeudi l'agence de presse officielle Xinhua. La sécheresse
a touché 1,6 million d'hectares de récoltes, soit 68% de
la surface cultivée totale de la province, détruisant 210.000
hectares. La vague de chaleur qui a frappé la province au mois d'août
a égalemnt privé d'eau potable plus de trois millions de
personnes et 460.000 têtes de bétail. Soixante pour cent des
petits réservoirs du Shanxi sont à sec et près de
20.000 puits ne contiennent quasiment plus d'eau.
Répit dans les inondations, bilan de 725 morts (AFP, 5/8/99)
Pour la première fois depuis un mois, le niveau des eaux du
Yang-Tseu-kiang est repassé en-dessous du seuil d'alerte, à
Wuhan dans le Hubei, province du centre de la Chine très exposée
aux inondations, rapporte jeudi l'agence Chine nouvelle. "Le niveau
des eaux a baissé dans toutes les stations de surveillance du Yang-Tseu"
après une semaine de diminution des précipitations, précise
l'agence. Ce répit venant, les autorités passent aux bilans.
Le ministère des Affaires civiles a fait savoir que les inondations
de cet été avaient fait 725 morts et que 5,5 millions de
personnes avaient dû être évacuées de leurs habitations
à la date de jeudi. Jusqu'à présent, le bilan officiel
était d'environ 400 morts. Vingt-trois provinces ont été
affectées. Les plus touchées sont celles riveraines du Yang-Tseu-kiang:
Anhui, Hunan, Hubei, Zhejiang, Jiangxi, ainsi que la grande métropole
de Chongqing. Selon le ministère, 11,31 millions d'hectares
de terres cultivables sont sous les eaux, et les récoltes ont d'ores
et déjà été détruites sur une surface
de 1,56 million d'hectares. Les pertes économiques totales s'élèvent
à 66,8 milliards de yuans (8,06 milliards de dollars), précise-t-il.
D'une manière générale, les énormes dépenses
affectées au contrôle des inondations après le déluge
de l'an dernier ont permis de réduire le nombre de victimes et l'ampleur
des dégâts cette année sur les rives du Fleuve bleu,
a estimé le ministre des Ressources en eau, Wang Shucheng, cité
jeudi par le China Daily. Selon ce ministre, le gouvernement central avait
injecté 60 milliards de yuans (7,2 milliards de dollars) pour améliorer
les systèmes de contrôle des inondations de l'an dernier,
qui ont fait plus de 4.100 morts selon les statistiques officielles. "Bien
que les inondations de cette année aient été pratiquement
de la même ampleur que l'an dernier, les digues au bord du fleuve
ont passé l'épreuve jusqu'à présent", a dit
le ministre Wang Shucheng, estimant que les dépenses effectuées
étaient "remarquablement bénéfiques".
Incertitudes sur le Fleuve jaune
Ce satisfecit de Wang survient deux mois après que son ministère
eut été vivement critiqué au Parlement par l'audit
général Li
Jinhua pour détournement de fonds alloués aux réparations
de digues. Selon Li, 116 millions de yuans auraient de 1994 à 1998
étaient utilisés pour bâtir des bureaux luxueux
et investir dans l'immobilier et dans les bourses. Dans un discours prononcé
en juillet à Wuhan, le Premier ministre Zhu Rongji a stigmatisé
les responsables locaux "pour leur pensée figée et leur autosatisfaction"
dans la lutte contre les inondations. Il a mis en garde contre les travaux
de mauvaise qualité et le détournement de fonds d'Etat, le
tout ne faisant qu'aggraver la situation sur le front des inondations.
Wang précise dans l'interview au China Daily que le gouvernement
envisage d'allouer 10 milliards de yuans supplémentaires pour de
nouvelles mesures de contrôle des inondations, une fois que le niveau
des grandes voies d'eau sera revenu à la normale. L'an dernier,
les inondations avaient persisté jusqu'à une date avancée
de l'automne. On craint actuellement que le Fleuve jaune, autre grand cours
d'eau chinois situé plus au nord, ne déborde dans le courant
de l'été, a déclaré un responsable de la Croix-Rouge,
Jim Robertson. Des inondations ont été déjà
signalées depuis juin dans une régionmontagneuse (province
du Qinghai) qui alimente en eau le Fleuve jaune, mais aucune victime n'est
à déplorer, ont déclaré à Reuters les
autorités locales.
Quand Pékin s'éveille la nuit (AP, 3/8/99)
Pékin ne se contente plus d'être un immense et sinistre
chantier de construction. La cité, il y a peu encore terne capitale
de la Chine communiste, s'anime désormais toute la nuit pour satisfaire
une classe moyenne en pleine expansion. Bars, discothèques, restaurants
et salons de beauté ouverts toute la nuit essaiment à travers
la ville. Au ``Jinding'' (La marmite dorée), restaurant populaire
du coeur de Pékin, les clients qui se pressent entre 1h et 4h du
matin semblent aussi éveillés que les habitués du
créneau 19h-21h. ``Il est encore tôt'', plaisante Michael
Zhang, un étudiant de 24 ans, un bol de riz à la main. Il
n'y a pas si longtemps, les commerces fermaient à 20h, voire 18h30
en hiver, donnant à Pékin, pourtant peuplée de 10
millions d'habitants, des allures de ville-fantôme. Les choses ont
changé avec l'émergence d'une classe moyenne avide de consommer
et de se divertir, y compris la nuit. ``Si nous étions à
la maison maintenant, nous serions en train de regarder la télé,
ce qui n'est pas très intéressant'', déclare Wang
Jinxi, patron d'une entreprise de publicité, venu au Jinding accompagné
de son épouse. Le décor et la musique traditionnelle jouée
en direct dans le restaurant rappellent le Shanghaï des années
20. Mais les sonneries intempestives des téléphones portables,
attribut incontournable de l'homme d'affaires chinois, ramènent
à une réalité toute actuelle. Quelques dizaines de
mètres plus loin, on trouve un autre phénomène du
Pékin by night: les ``salons de coiffure'', qui outre une bonne
coupe, dispensent également à leurs clients des massages
parfois très spéciaux. Selon les médias officiels,
20% de ces établissements pratiquent la prostitution. La nuit pékinoise
résonne aussi des coups de marteau et du bourdonnement des générateurs
électriques, alors que canalisations, routes et gratte-ciel sont
partout en construction. Tang Shiping, 24 ans, assure la vacation 19h-7h
sur un chantier destiné à poser des conduites pour le chauffage.
``Il fait plus froid la nuit'', dit-il en s'appuyant sur une pelle. M.
Tang est l'un des dizaines de millions de Chinois venus des campagnes pour
travailler en ville. La chaleur estivale attire d'autres noctambules dans
les rues, comme des joueurs d'échecs. Zhang Fu, un chauffeur de
bus, rentre lui du travail à minuit. Sa femme, Tang Kaiwen, contrôleuse
de billets, prend son service à 4h30. Les deux conjoints ont choisi
ces horaires afin que leur fille, âgée de 12 ans, ne soit
jamais seule à la maison. L'inconvénient est qu'ils ne se
voient que quelques heures par semaine. Le couple ne fréquente pas
les bars du centre-ville ouverts la nuit, qui proposent un verre pour 30
yuans (18FF/2,8 euros). Il faut dire que ses revenus, modestes, se montent
à seulement 1.000 yuans (740FF/113 euros) par mois.
Interpol refuse d'aider la Chine à arrêter le gourou
de la secte Falun Gong (AP, 3/8/99)
Interpol a refusé mardi la requête déposée
le 29 juillet par la Chine, qui réclamait son aide pour l'arrestation
de Li Hongzhi, fondateur du mouvement de méditation Falun Gong,
contre lequel Pékin a lancé une grande campagne de répression.
Dans un communiqué reçu à Paris, la police internationale
fait référence à l'article 3 de ses statuts, qui ``interdit
strictement toute intervention ou activité à caractère
politique, militaire, racial ou religieux''. Le Secrétariat Général
d'Interpol rappelle qu'il n'assiste les gouvernement que pour la prévention
et la répression des ``crimes ordinaires'', et ce ``dans l'esprit
de la Déclaration universelle des droits de l'homme''. Les Etats-Unis
avaient déjà fait savoir qu'il était hors de question
pour eux d'extrader Li Hongzhi, qui vit en exil à New York, appelant
Pékin à respecter les conventions internationales en matière
de droits de l'homme. Depuis la manifestation silencieuse de 10.000 fidèles
fin avril devant la résidence pékinoise du président
Jiang Zemin, Pékin a lancé une campagne de répression
massive contre la secte, considérée comme la plus grave menace
à l'ordre communiste depuis le mouvement pour la démocratie
de juin 1989. La secte a été interdite en Chine, plusieurs
de ses membres -qui seraient 70 millions- ont été arrêtés,
et un mandat d'arrêt a été lancé contre le fondateur
de ce mouvement issu du qigong, une pratique traditionnelle associant exercices
physiques et méditation, et faisant appel aux arts martiaux, au
bouddhisme et au taoïsme.
Pékin a testé un missile balistique longue portée(AP,
2/8/99)
Nouvel épisode dans la guerre des nerfs entre la Chine et Taïwan.
D'une seule phrase, l'agence gouvernementale Chine nouvelle a annoncé
lundi que Pékin avait testé un nouveau missile sol-sol longue
portée. Les ministères de la Défense et des affaires
étrangères ont refusé tout commentaire supplémentaire
sur ce tir, qui a eu lieu sur le sol chinois. On s'attendait depuis mai
à ce que la Chine procède à un essai de son nouveau
missile Dongfeng 31, mais l'annonce officielle en est extrêmement
rare, et intervient sur fonds de menaces militaires, Pékin parlant
de riposter à ce qu'elle dit être les projets de déclaration
d'indépendance de Taïwan. Pour la Chine, l'île n'est
qu'une province en dissidence. Avant les élections présidentielles
de 1996 à Taipei, le régime de Pékin avait déjà
intimidé Taïwan à coups d'essais de missiles en mer
de Chine, mais il s'agissait alors d'engins à courte et moyenne
portée. Lundi, le ministère taïwanais de la défense
a appelé la population à garder son calme après ce
test: ces missiles ``ne peuvent pas être utilisés pour attaquer
Taïwan, et ceci n'aura pas beaucoup de conséquences pour nous'',
affirme le gouvernement. Par ailleurs, le chargé d'affaires américain
à Pékin, James Moriarty, a été convoqué
lundi au ministère des affaires étrangères, Pékin
entendant protester contre les projets américains de vente d'armes
à Taïwan. Ces ventes envisagées concernent des radars
d'alerte aérienne et des pièces de rechange pour les chasseurs
F-16. Elles pourraient, selon Chine nouvelle ``mettre en grave danger les
relations sino-américaines''. Quelques heures avant l'annonce du
tir, les journaux de Hong Kong rapportaient que les troupes chinois dans
la province côtière de Fujian, faisant face à l'île
nationaliste, avaient été placées en alerte renforcée.
Une information qui a fait chuter la bourse de Taïwan. Début
juillet, Pékin avait été rendu furieux par une déclaration
du président taïwanais Lee Teng-hui, selon lequel les deux
gouvernements entretenaient des relations ``d'Etat à Etat''. Pour
les dirigeants communistes chinois, c'était là un déni
des appels à la réunification des ``deux Chine''. Et des
responsables militaires se disaient prêts à prendre les armes
pour empêcher Taïwan de se séparer du continent, tandis
que la presse officielle chinoise tirait à boulets rouges sur Lee
Teng-hui, qualifié de traître et criminel.
La
Chine aurait mis au point la bombe à neutrons
Pékin interdit la secte Falun Gong (22/7/99, AP)
Après trois jours consécutifs de manifestations
organisées par les membres de la secte Falun Gong, les autorités
chinoises nt décidé son interdiction, jeudi, considérant
que ses agissements constituent une sérieuse menace pour le pouvoir.
Fondée en 1992 par Li Hongzi, un ancien soldat qui vit aujourd'hui
aux Etats-Unis, Falun Gong ou ``La Roue de la Loi'' compterait quelque
70 millions d'adeptes. Comparativement, le Parti communiste chinois ne
compte que 60 millions de membres. Falun Gong base son enseignement sur
un mélange d'arts martiaux et d'idées empruntées au
bouddhisme et au taoïsme. La secte s'inspire du qigong, une pratique
traditionnelle qui associe exercices physiques et méditation. Ses
adeptes disent s'attirer ainsi des forces invisibles pouvant améliorer
leur santé.
Les autorités chinoises mobilisent contre la Falun Gong (22/7/99,
Reuters)
Les autorités chinoises ont ordonné jeudi aux forces
de police de sévir contre les "superstitions féodales" qui
menacent la stabilité sociale. Cette directive fait suite à
une nouvelle démonstration de force de la secte Falun Gong...
Dans son édition de jeudi, l'officiel China Consumer Journal
écrit que "l'Office de la sécurité publique a demandé
à tous les organismes chargés de la sécurité
publique d'enquêter avec énergie et d'engager des poursuites
dans toutes les affaires où des superstitions féodales sont
utilisées pour perturber la stabilité sociale et escroquer
les masses". "Ne faites montre d'aucune mansuétude", poursuit
la directive citée par le journal. La secte Falun Gong, dont l'enseignement
repose sur le qigong, un mélange de méditation et d'exercices
respiratoires a service de la force intérieure, revendique 100 millions
d'adeptes à travers le monde - un nombre exagéré pour
certains mais qui inquiète les autorités chinoises (le Parti
communiste chinois compte 60 millions d'adhérents). En avril,
le mouvement dirigé depuis les Etats-Unis par Li Hongzhi avait organisé
un rassemblement spectaculaire de 10.000 personnes dans Pékin pour
demander la reconnaissance de ses droits. Au total, selon le Centre
d'information de Hong Kong, ce sont quelque 30.000 membres de la Falun
Gong qui ont manifesté mercredi dans une trentaine de villes du
pays.
Pékin lance un vaste coup de filet contre la secte Falungong
(21/7/99, AFP)
Inquiètes face à la résurgence des sectes,
les autorités chinoises ont lancé un vaste coup de filet
mardi et mercredi contre la plus importante et la plus menaçante
d'entre elles, qui revendique plus de 80 millions d'adeptes à travers
le pays. Entamée mardi à l'aube avec plusieurs dizaines d'interpellations
notamment à Pékin, dans le centre et dans le nord-est de
la Chine, la répression visant la secte Falungong s'est intensifiée
mercredi alors que la nervosité des autorités ne cessait
de croître. Des rafles ont ainsi été opérées
dans la capitale pour éviter toute réédition de la
manifestation monstre organisée en avril dernier par 10.000 adeptes
de cette secte mystique dont l'enseignement combine des exercices physiques
et spirituels, empruntés à l'art martial chinois "qigong".
La secte avait fait une spectaculaire démonstration de force en
encerclant Zhongnanhai, le siège du parti communiste chinois à
Pékin pendant près de 13 heures, sans être le moins
du monde inquiétée par la police. Alors que situation restait
très tendue mercredi tout autour de Zhongnanhai où d'importantes
forces de police étaient déployées, contrôlant
les piétons et empêchant les journalistes étrangers
de circuler, on apprenait que plus d'un millier de personnes, soupçonnées
d'être des adeptes de la secte, avaient été rassemblées
par la police dans un grand stade situé à l'ouest à
Pékin. Une rafle similaire a également eu lieu à Shenzhen,
la ville frontalière de Hong Kong, où 800 à 1.000
adeptes de la secte qui protestaient contre les interpellations de la veille,
ont été conduits dans une école des environs, selon
une porte parole de la secte à Hong Kong. Aucune information précise
n'a pu être obtenue sur le nombre d'interpellations - qui varie mercredi,
selon la secte, entre plusieurs centaines et plusieurs milliers - tandis
que des rassemblements et des sit-in de protestation ont été
rapportés à Dalian et Jinzhou (nord-est), à Taiyuan
(nord) et dans la province du Guangdong (sud). Parmi les membres influents
de la secte interpellés mardi -et dont on était toujours
sans nouvelle mercredi - figure notamment Li Chang, l'un des représentants
de la secte qui avaient rencontré des hauts responsables chinois
lors de la manifestation d'avril dernier. Les autorités chinoises
ont hésité pendant près de trois mois, alternant les
messages d'apaisement et les avertissements, avant de se décider
à croiser le fer avec cette secte qui compte plus d'adhérents
que le parti communiste chinois et utilise couramment l'internet pour communiquer
avec ses adeptes. "Il ne s'agit pas ici de quelques dissidents isolés,
mais de millions de personnes parmi lesquels figurent des membres du parti,
des fonctionnaires, des intellectuels, voire des militaires de haut rang"
a commenté une source diplomatique occidentale. Elle a ajouté
que l'importance de la secte faisait peser une "véritable menace"
sur le pouvoir en place, alors que la Chine est confrontée à
de graves incertitudes, avec notamment des millions de licenciements entraînés
par les ambitieuses réformes économiques en cours. La menace
a été prise d'autant plus au sérieux par les autorités
que la Chine a connu au moins deux précédents historiques
au 19e siècle, les Taiping (1850-1864) et les Boxers (1899-1900),
deux mouvements politico-mystiques qui avaient mis la Chine à feu
et à sang et n'avaient pu finalement être éliminés
qu'au prix de millions de morts.
Chine: la Grande muraille abîmée pour construire un
pont autoroutier (20/7/99, AP)
Les autorités chinoises de la province de Baotou, dans le nord
du pays, sont furieuses. Elles ont révélé mardi qu'une
section de quelque 680 mètres carrés de la Grande muraille
avait été abîmée pour laisser passer un pont
autoroutier. ``Cela a vraiment fait réagir nos dirigeants'', a déclaré
Zheng Shuqing, du Bureau des reliques de Baotou, responsable de la conservation
des antiquités locales. Les responsables de ces dégradations
sur un monument érigé aux environ de l'an 100 av. JC, sous
la dynastie Zhou, risquent de lourdes peines. Le département de
la culture mongolienne a ouvert une enquête, dont il est en train
de présenter les conclusions au plus haut niveau. Cette même
section de la muraille, qui s'étend sur tout le nord de la Chine,
avait déjà été endommagée, puis réparée,
selon le ``Beijing Evening News''.
Chine: plusieurs membres du Parti pour la démocratie arrêtés
(3/7/99,
AP)
HONG KONG (AP) -- La police chinoise a arrêté vendredi
un dissident politique dans le cadre d'une vague de répression visant
des responsables du Parti pour la démocratie, interdit par les autorités,
a annoncé samedi le Centre d'information pour les droits de l'homme,
basé à Hong Kong. Liu Xianbin a été arrêté
vendredi matin à son domicile de Suining, dans le sud-ouest de la
Chine. Membre du Parti pour la démocratie, dont au moins cinq membres
ont été récemment arrêtés, il avait commencé
à militer lors des manifestations étudiantes de Tiananmen
en 1989. Les principaux dirigeants du Parti pour la démocratie ont
été emprisonnés au mois de décembre, tandis
que deux des membres les plus actifs du parti, basés à Pékin,
ont été arrêtés mardi dernier. Depuis le début
du mois de mai, plus de 190 dissidents ont été arrêtés
en Chine, et 65 d'entre eux se trouvent toujours en détention ou
sous étroite surveillance.
Chine : le spectre des « sociétés
secrètes » et de la subversion (Le
Monde, 23/6/99)
De tout temps, les Chinois ont éprouvé
le besoin de se rassembler au sein d'organisations échappant au
contrôle du pouvoir Frédéric Bobin et Francis Deron
Le caractère loufoque des élucubrations
mystiques inspirant les millions de membres de la secte Fa Lun Gong, ouvre
du « grand maître » exilé Li Hongzhi, pourrait
prêter à sourire ; et, accessoirement, le ton de panique du
régime de Pékin devant l'émergence de ce phénomène
pourrait susciter l'étonnement : comment un gouvernement communiste
bientôt cinquantenaire, qui s'était vanté d'avoir éradiqué
les superstitions « féodales » au profit d'un scientisme
pesant, peut-il se sentir menacé par un « gourou » de
quarante-huit ans au charlatanisme fumeux, qui affirme avoir eu la révélation
de ses pouvoirs surnaturels quand, à l'âge de huit ans, le
fait d'être devenu « invisible » lui permit de remporter
haut la main des parties de cache-cache avec ses camarades de classe ?
Cet extraordinaire développement, survenant
alors que la République populaire de Chine s'apprête à
célébrer son demi-siècle d'existence, tient à
deux faits essentiels : la place cruciale des « sociétés
secrètes » dans l'histoire politique de la Chine et la conscience,
plus aiguë qu'il n'y paraît, de la fragilité de son règne
qu'a finalement acquise un parti qui se dit encore aujourd'hui «
communiste », après avoir très largement procédé
à la décommunisation du pays.
Le comportement des adeptes de ce mouvement
est en lui-même une forte indication de sa référence
historique essentielle : les sociétés secrètes. Les
observateurs ont été frappés, durant leurs apparitions
publiques, par le degré d'organisation des membres du Fa Lun Gong,
soudés par une véritable loi du silence. D'un petit geste,
ils refusent de répondre aux questions, respectant à la lettre
une apparente consigne de mutisme collectif. Dès qu'un curieux tente
de capter une conversation, des responsables aux aguets font les causeurs
étourdis.
REFUGE
De tout temps, les Chinois ont éprouvé
le besoin de se rassembler au sein d'organisations échappant au
contrôle du pouvoir, y trouvant souvent un refuge contre l'arbitraire
d'Etat. Les « sociétés secrètes » font
partie intégrante de la société chinoise depuis la
fondation de l'empire il y a vingt-deux siècles. Alternativement,
elles ont servi au Trône céleste de rouage supplétif
de pouvoir, lui apportant leur forte implantation sociale, ou, pour la
même raison, de levier organisationnel aux vagues de fond le jetant
à bas, quand il avait perdu « le mandat céleste ».
Ainsi s'en sont allés bien des monarques, voire des dynasties, rejetés
par le peuple pour leur excès d'autocratie.
Ce qui, en la circonstance, explique l'effroi
qui vient de saisir les autorités chinoises à constater que
des millions de Chinois communiaient, derrière d'anodines gesticulations
de gymnastique, dans un discours de rigorisme moral qui n'est pas sans
évoquer la « révolution culturelle » : dénonciation
des valeurs matérielles, culte du sacrifice personnel, refus des
logiques économiques, réfutation de la science (médicale
en particulier : Li Hongzhi incite ses fidèles à se priver
de tout médicament)… De là à soupçonner qu'il
nourrissait en son sein un parti virtuel d'opposition et à tenter
de l'arracher à ses propres entrailles, le gouvernement chinois
a eu l'impression de n'avoir que trop hésité depuis trois
mois. A plusieurs reprises, les membres du Fan Lun Gong sont allés
jusqu'à occuper des locaux d'organes gouvernementaux pour contraindre
les autorités à les reconnaître. En outre, de discrets
contacts avaient été pris auprès de la secte par des
membres de l'opposition politique, interdite en dépit du fait que
celle-ci se réclame, elle, de la démocratie à l'occidentale.
De quoi convaincre les maîtres de Pékin que ce crypto-taoïsme
de pacotille était bel et bien une hydre au moins aussi dangereuse
que, voici dix ans, l'insurrection pacifique de Tiananmen. |