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L'actualité de la Chine en ligne avec l'AFP | Les Finances
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La difficile intégration des immigrés chinois du Zhejiang à Paris (AFP, 31/8/99)
Les Chinois de la région du Zhejiang (sud-est de la Chine) sont en nombre croissant à Paris et leur objectif est de sortir de la clandestinité, observent deux sinologues dans une étude. Dans le dernier numéro de la revue française "Hommes et Migrations" qui vient de paraître, deux chercheurs, Jean-Philippe Béja, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et Wang Chunguang, de l'Académie des sciences sociales de Chine, jugent cependant leur intégration difficile, en raison des conditions de leur venue, et de celles de leur survie en France.
Les immigrés plus anciens, dont l'appellation de Chinois désigne en fait Vietnamiens, Laotiens, Chinois d'ex-Indochine ont pignon sur rue dans le XIIIème arrondissement dans le sud de la capitale, sont plutôt bien intégrés. En revanche, les nouveaux immigrés de la région de Zhejiang, nombreux dans le IIIème arrondissement (centre) et les quartiers de l'est de la capitale, "ne disposent pas de beaucoup d'atouts", selon les deux chercheurs. Héritiers d'une vieille tradition d'immigration (leurs grands-parents faisaient partie des 140.000 ouvriers chinois importés en France pendant la Première guerre mondiale), les ressortissants du Zhejiang, et notamment du port de Wenzhou (400 kilomètres au sud de Shanghai), ont repris le chemin de la France dans les années 80. L'immigration s'est accélérée à partir des années 90, selon les deux auteurs, qui citent les estimations de la police parisienne: entre 60.000 et 100.000 personnes, dont environ un tiers en situation régulière. Des chiffres sous-estimés, selon Jean-Philippe Béja. Pour venir en France, il en coûte 120.000 yuans (14.600 euros) au candidat qui, pour payer la "tête de serpent" (chef d'un réseau d'immigration clandestine), doit compter sur la famille ou les amis en France. Logé par la communauté, il doit travailler pour rembourser - dans la confection, certains travaillent jusqu'à 14 heures pour gagner entre 91,47 et 230 EUR par jour - et les contacts avec la société française sont réduits au minimum. Pour eux, la seule voie possible de progrès est de devenir patron dans l'une des trois branches d'activité de la communauté, les "trois couteaux": restauration, confection et maroquinerie. Pour y parvenir, ils ont recours aux "tontines", sorte de pot commun dans lequel chaque participant peut puiser, en remboursant sans intérêt. A Paris, les chercheurs ont rencontré des patrons qui ont pu obtenir jusqu'à 500.000 francs (76.200 euros) par ce biais. Chaque nouveau patron fait venir des membres de sa famille ou des amis pour travailler dans ses ateliers, qui restent de petites entreprises familiales. Ce schéma de "réussite" sociale et économique n'encourage pas les nouveaux immigrés à quitter la communauté, d'autant que leur méconnaissance de la langue française, des usages du pays d'accueil, leur manque de formation (ce sont surtout des ruraux), sont des freins supplémentaires. L'immigration de Wenzhou est trop récente, estiment les chercheurs, pour prévoir le rôle que jouera la seconde génération, scolarisée et plus apte à quitter la communauté. Déjà, le combat avec d'autres immigrés pour la régularisation, la participation aux assemblées, aux manifestations, a permis à une grande partie de la communauté de sortir de son isolement.

Internet, nouvelle arme pour la dissidence chinoise (AFP, 31/8/99)
L'internet est devenu une arme dans la lutte des dissidents contre le régime de Pékin, confronté à une montée des mécontentements à laquelle il répond par un durcissement de la répression, a affirmé mardi à Paris Liu Qing, une des figures de la dissidence chinoise en exil. "Un sentiment d'insécurité est ressenti en Chine et ce sentiment va croissant", a-t-il estimé au cours d'un point de presse au siège de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH). "Tout le monde s'attend à ce qu'il se passe quelque chose", a-t-il ajouté.
"Nous sommes probablement à la veille d'un moment de grands changements en Chine", a-t-il estimé. Le pays se prépare à célébrer le cinquantième anniversaire de la fondation de la République populaire, mais le bilan de 50 années de communisme n'est pas brillant, selon Liu Qing, qui a cité pour exemples "la montée du chômage et la progression de la corruption". Le gouvernement chinois répond aux inquiétudes des Chinois par une répression accrue contre les dissidents mais également contre leurs familles, et s'attaque désormais aux activités religieuses et aux mouvements comme la Falungong, a-t-il affirmé. Liu Qing a récusé le terme de secte pour qualifier la Falungong. "Ce n'est pas une secte", a-t-il affirmé. Il a reconnu ne pas avoir d'informations sur son fonctionnement interne mais a il a assuré ne "pas avoir remarqué de dysfonctionnements pouvant la faitre entrer dans la catégorie des sectes". Personne ne peut dire quelle forme prendra la manifestation de l'insatisfaction de la société chinoise, mais des mouvements de revendications comme les manifestations organisées sur la place Tian'anmen en 1989 sont "assez peu probables", car "inadaptées", a-t-il déclaré. "Il faut définir de nouvelles formes d'expression et l'une d'elles est l'utilisation de l'Internet", a-t-il affirmé. "Dans une guerre, celui qui gagne est celui qui sait utiliser les armes les plus sophistiquées", a-t-il assuré. Internet compterait près de quatre millions d'abonnés en Chine mais ce chiffre ne comprend pas les utilisateurs. "Les autorités chinoises ont des moyens de contrôle de plus en plus grands sur l'Internet et notre travail consiste à trouver des contre-attaques", a-t-il reconnu, soulignant le rôle du courrier électronique. Liu Qing a déploré "l'attitude de plus en plus molle" des pays occidentaux, dont les pressions sur les dirigeants chinois pour leur faire respecter les droits de l'homme "se font de plus en plus rares", a-t-il commenté. Il a également dénoncé "l'opération de maquillage" qu'est le dialogue constructif avec Pékin prôné par les Occidentaux pour la "promotion de
leurs intérêts économiques". Le président chinois Jiang Zemin doit venir en visite officielle au mois d'octobre à Paris. Emprisonné pendant 10 ans pour avoir diffusé les minutes du procès du dissident Wei Jingsheng, Liu Qing, 53 ans, a été contraint à l'exil en 1992 et préside depuis Human Right in China, un organisme de surveillance des droits de l'homme basé à New York.

Activision sort le Mah-jong de l'ombre (Overgame, 31/8/99) 
Une compilation prévue pour l'automne initiera les gamers au célèbre jeu de réflexion chinois. Apparu en 1850 en Chine. Comprend 144 pièces ou tuiles dont tuiles ordinaires de 1 à 9 (4 séries de bambous, 4 de caractères et 4 de cercles), honneurs simples 4 vents (Est, Sud, Ouest, Nord), honneurs supérieurs 4 dragons (rouges, verts, blancs), honneurs suprêmes (4 fleurs, 4 saisons). Jeu de combinaison ressemblant au rami. 4 joueurs. Victoire à celui qui fait mah-jong [réunissant dans sa main 4 groupes de 3 ou 4 tuiles (brelan de trois tuiles semblables, carré de 4 tuiles, séquence de 3 tuiles se suivant)]. Shanghai: Second Dynasty d'Activision rassemblera le jeu classique ainsi que cinq variantes populaires (Dynasty, Pandamonium, Power Dragon's Eye...) comprenant une version spéciale pour enfants. On pourra choisir le style de ses pièces (japonais, chinois, américain...), le thème du plateau (Tarot, monstres, Inde, etc.) et même importer ses propres graphismes et sons. Shanghai offrira enfin plusieurs mode de jeu : contre la montre, contre l'ordinateur ou contre des adversaires humains. Shanghai: Second Dynasty est développé par Quicksilver Software sur PC et Macintosh. La sortie française est prévue pour Novembre.

L'UNESCO accueille la plus grande manifestation cuturelle chinoise en Europe  (AFP, 31/8/99) 
L'UNESCO inaugure mercredi soir à Paris "la plus importante manifestation culturelle de la Chine en Europe", à l'occasion du 50ème anniversaire de la République populaire, selon ses organisateurs. Concert de carillons antiques, ballets, défilés de mode, expositions diverses (peintures, calligraphie, artisanat), colloques et conférences sont prévus pendant la "Semaine culturelle chinoise" qui se déroulera jusqu'au 12 septembre. Sur le thème "la Chine en marche vers le XXIème siècle", toutes ces manifestations proposent un voyage dans la Chine d'hier et d'aujourd'hui. Pour Federico Mayor, le directeur général de l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture), "c'est plus de 4. 000 ans d'histoire, mais aussi le présent d'une Chine en mouvement et tournée vers l'avenir que l'UNESCO accueille, plus de 50 ans après l'adhésion de ce pays à notre Organisation". "Manifestation en partie rétrospective, montrant des objets qui sont le miroir de la diversité de cette culture, la semaine chinoise est surtout consacrée à la vie culturelle de ce pays sous toutes ses formes: mode, musique et danse, notamment", avait-il déclaré lors d'une conférence de presse en juillet. Cette manifestation "permettra de rapprocher l'Asie et l'Europe", avait pour sa part alors indiqué le ministre chinois Zhao Qizheng, directeur d'information du conseil des Affaires d'Etat (gouvernement). L'exposition "Bronzes et carillons antiques" présente - pour la première fois hors du territoire chinois - 36 cloches authentiques (sur 65) qui composent l'exceptionnel carillon du Marquis de Yi, véritable salle musicale datant de la période 475-221 avant JC, ainsi que des tambours en bronze et des cithares. L'Institut de danse de Pékin présente avec 35 danseurs un spectacle rassemblant 17 pièces classiques, folkloriques et contemporaines. Le défilé de mode sur le thème "tradition et modernité du costume chinois" montrera l'évolution de la mode chinoise de l'antiquité à nos jours, avec 60 costumes de cour, 60 costumes traditionnels de 22 minorités chinoises et 60 costumes contemporains.

Taïwan: le président chinois réitère son droit à l'usage de la force (AFP, 31/8/99)
La Chine est prête à recourir si nécessaire à la force pour obtenir sa réunification avec Taïwan, a réitéré le président chinois Jiang Zemin à l'occasion d'un entretien avec deux journaux australiens publié mardi. Les moyens paficiques pour atteindre ce but ont la préférence de la Chine, mais ils n'ont de sens que soutenus par l'option militaire, a averti le président chinois, qui s'exprimait quelques jours avant son départ pour l'Australie. "Si Pékin devait s'engager à ne pas utiliser la force, la réunification pacifique de la Chine ne serait plus qu'une phrase creuse", a-t-il souligné. "C'est le désir partagé par les 1,2 milliard de Chinois de régler la question de Taïwan suffisamment tôt", a ajouté M. Jiang.
Le président chinois doit entamer le 6 septembre sa première visite officielle en Australie à un moment délicat des relations entre les deux Chine. La détérioration de ces relations inquiète l'Australie qui craint un éventuel conflit dans lequel elle pourrait être impliquée.
Richard Armitage, l'un des conseillers du candidat républicain George Bush Jr. pour les élections américaines, a réemment averti l'Australie qu'elle devrait aider militairement les Etats-Unis en cas de conflit avec la Chine populaire, selon le journal Australian Financial Review.
Richard Armitage était l'un des principaux conseillers diplomatiques de l'ancien président américain George Bush et il pourrait être appelé à jouer un rôle diplomatique important en cas de victoire des Républicains. Le Premier ministre australien John Howard doit profiter de sa rencontre avec le président chinois la semaine prochaine pour éviter une guerre sur la question de Taïwan, a-t-il toutefois ajouté selon le Review. Dans son entretien avec la presse australienne, le président Jiang Zemin a également promis que la Chine respecterait la façon de vivre des Taïwanais et que l'île nationaliste se verrait accorder une large autonomie une fois réunifiée avec la Chine communiste.
"La réunification pacifique et le principe +un pays, deux systèmes+ constituent les principes de base du gouvernement chinois pour résoudre la question de Taïwan", a-t-il déclaré. Le principe "un pays, deux systèmes", retenu lors de la rétrocession de Hongkong à la Chine en 1997, a été rejeté par les autorités de Taïwan. Le président taïwanais Lee Teng-Hui a provoqué la fureur de Pékin en se prononçant début juillet en faveur de relations "d'Etat à Etat" avec la Chine. Les dirigeants chinois estiment que ces propos constituent une dénonciation du "principe de la Chine unique" seul point d'accord entre Pékin et Taipei depuis la fuite des nationalistes à Taiwan en 1949. Le Kuomintang, au pouvoir à Taïwan, a confirmé dimanche sa volonté d'instaurer des relations paritaires d'Etat à Etat entre Taipei et Pékin.

Indemnités US versées à la Chine pour le raid sur Belgrade (31/8/99)
Les Etats-Unis ont versé 4,5 millions de dollars dédommagements pour les familles des trois personnes tuées et pour les 27 qui ont été blessées dans la destruction de l'ambassade de Chine à Belgrade par l'Otan en mai dernier, a fait savoir mardi l'ambassade de Washington à Pékin. Washington a transféré la semaine dernière "4,5 millions de dollars pour les personnes blessées et les familles de celles qui ont été tuées dans le bombardement accidentel de l'ambassade de Chine", a déclaré un responsable de l'ambassade. Il a précisé que David Andrews, conseiller juridique du département d'Etat américain, avait entamé mardi à Pékin une deuxième journée de consultations avec le ministère chinois des Affaires étrangères sur le dédommagement des dégâts causés aux missions diplomatiques de chaque pays. L'ambassade de Chine à Belgrade avait été détruite le 7 mai par des bombes de l'Otan au cours des bombardements alliés sur la Yougoslavie. Trois journalistes chinois avaient été tués. En Chine, des manifestants mobilisés par une virulente campagne de la presse officielle avaient ensuite attaqué des missions américaines. La résidence du consul général des Etats-Unis à Chengdu avait été incendiée et l'ambassade de Washington à Pékin criblée de pierres. L'ambassade de Grande-Bretagne, voisine de l'américaine, avait aussi été endommagée. Le responsable américain a refusé d'indiquer les montants que réclamaient les Etats-Unis et la Chine en dédommagement des dégâts subis par leurs missions respectives. Un accord à ce sujet pourrait ouvrir la voie à la réouverture de pourparlers entre les deux pays sur l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Corée-Nord/Famine-300.000 personnes se seraient enfuies en Chine (30/8/99)
Quelque 300.000 Nord-Coréens victimes de la famine et des inondations se sont réfugiés en Chine depuis 1995, a estimé lundi une organisation privée sud-coréenne, les "Bons Amis". Selon cette dernière, qui apporte une aide alimentaire au nord de la péninsule et entend défendre les droits de l'homme dans ce pays, la famine et les maladies qui en découlent ont coûté la vie à environ 3,5 millions de Nord-Coréens ces quatre dernières années. Les Bons Amis fondent leurs estimations sur des témoignages recueillis entre le 16 novembre 1998 et le 3 avril dernier auprès de 1.700 Nord-Coréens qui se sont enfuis dans trois provinces du nord-est de la Chine en raison de la famine et des catastrophes naturelles (inondations, sécheresses, etc.) qui frappent le Nord. Ces recherches concernent 2.500 villages situés dans trois provinces - Heilongjiang, Jilin et Liaoning. La semaine dernière, le gouvernement de Séoul avait évalué à 270.000 le nombre de Nord-Coréens morts de faim entre 1995 et 1998 et, d'après une estimation publiée en début d'année par le Congrès américain, deux millions d'habitants du Nord auraient succombé à la famine et aux maladies qui en découlent depuis 1995.

La Chine institue un impôt sur les revenus de l'épargne (AFP, 30/8/99)
Le parlement chinois a approuvé lundi un projet de taxation des revenus de l'épargne afin de stimuler la consommation et tenter de réduire l'écart entre riches et pauvres, a annoncé l'agence Chine nouvelle. Le comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP, le parlement chinois) a approuvé le projet gouvernemental instituant un impôt sur les intérêts versés sur les dépôts bancaires, a rapporté l'agence officielle, sans indiquer combien de députés avaient voté pour. Le taux de l'impôt n'a pas non plus été précisé, pas plus que le montant des recettes attendues par cette mesure. L'impôt frappera les comptes libellés en yuans comme en devises étrangères. Les autorités ont expliqué ces dernières semaines que cette mesure inciterait les Chinois à puiser dans leur épargne pour consommer, à un moment où le pays est confronté à un ralentissement économique, à la surproduction et à la déflation.

La campagne des "Trois priorités" accapare la classe dirigeante par H. Asher BOLANDE (AFP, 30/8/99)
Les cadres chinois, de l'entreprise publique au ministère, sont accaparés par une campagne de rectification politique de type maoïste, qui les empêche de se consacrer au développement du pays, constatent les milieux d'affaires étrangers. Le président Jiang Zemin a lancé depuis plusieurs semaines la campagne des "Trois priorités" au sein du Parti communiste chinois (PCC), obligeant les dirigeants à tous les échelons de pouvoir à subir d'interminables réunions politiques où ils sont censés instruire leur auto-critique. La campagne, réminiscente des dénonciations de la "Révolution culturelle" (1966-76), accorde la "priorité" à "l'étude" (du credo marxiste et de la Théorie Deng Xiaoping), à "la politique" (adhésion totale à la ligne du PCC dont Jiang Zemin est au coeur) et aux "tendances saines" (lutte contre la corruption). Les cadres du parti étant en même temps dirigeants de banques, d'entreprises ou de ministères responsables de la bonne marche du pays, les milieux d'affaires étrangers s'inquiètent de voir la Chine laisser les réformes de côté pour des discussions consacrées à la dialectique et au matérialisme historique. "Les décideurs que nous avions l'habitude de joindre d'un simple coup de fil sont aux abonnés absents depuis des semaines. Ils sont paraît-il en train 'd'étudier'", rapporte Nick Wheeler, directeur de la Chambre de Commerce britannique à Pékin, ajoutant que les contacts avec les ministères sont paralysés. Une experte en finance chargée de conseiller la restructuration d'une grande banque d'Etat explique que son travail s'est enlisé début juillet avec la disparition du gouverneur de la banque, occupé par des "séances d'étude". "Ils en sont à évaluer l'attitude du gouverneur et ses progrès. S'il n'obtient pas une note de satisfaction de 80%, il doit refaire tout le travail depuis le début", indique-t-elle. La campagne se déroule sous la forme de réunions des comités du parti au niveau de l'unité de travail, au cours desquelles les dirigeants sont critiqués, soit en groupe, soit lors d'entretiens individuels. Une fois passés au grill, ils doivent rédiger leur auto-critique qu'ils peuvent être amenés à réviser autant de fois que nécessaire pour que tous les membres du comité soient satisfaits. "Avant, le gouverneur de la banque pouvait probablement engager des réformes de structure audacieuses, mais à présent, il doit faire attention à ne s'aliéner personne", observe l'experte. La loi du consensus rendra plus difficile tout changement du statu quo et le rythme des réformes "va  certainement ralentir", estime-t-elle. Selon d'autres sources, le gouverneur de la banque centrale, Dai Xianglong, et le négociateur chargé de l'adhésion de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Long Yongtu, sont également accaparés par la rédaction d'auto-critiques, jugées insuffisantes par leurs supérieurs au sein du parti. Pour Denis Simon, un expert du cabinet Andersen Consulting, la campagne pourrait cependant réussir si elle se traduisait par l'élimination des dirigeants incompétents ou corrompus. "Même s'il est possible que les réformes piétinent, il se pourrait aussi qu'elles débouchent sur des efforts de réforme plus cohérents et moins fragmentés", espère-t-il. "Ce qui est inquiétant, c'est que pendant qu'on met la maison en ordre, plus personne ne s'occupe de soutenir la croissance économique qui a servi de ciment au pays depuis 20 ans", ajoute l'expert. 

Pékin cherche à désamorcer la grogne avant l'anniversaire du régime  (AFP, 29/8/99)
Le gouvernement chinois a annoncé dimanche une hausse de 30% des indemnités de chômage, une nouvelle initiative destinée à désamorcer le mécontentement social à un mois du cinquantième anniversaire du régime communiste."Les indemnités versées aux millions de travailleurs licenciés chinois seront augmentées de 30% avant le mois d'octobre", a annoncé le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Zhang Zuoji, cité par le Quotidien de la Jeunesse de Chine. M. Zhang, qui s'adressait samedi au Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP, le parlement chinois), a ajouté que les retraites seraient augmentées "de façon variable". "Le gouvernement central a décidé de garantir les indemnités ainsi que les retraites alors que le mécontentement s'élève dans tout le pays contre les entreprises en retard dans leurs versements", a reconnu l'agence Chine nouvelle. L'agence a ajouté que la décision des autorités visait à "protéger les droits et les intérêts des travailleurs ainsi qu'à maintenir la stabilité sociale", un terme couremment employé en Chine comme synonyme de "maintien du régime en place". Le ministre a reconnu que les allocations sociales n'étaient versées que de façon aléatoire en indiquant que le gouvernement avait "cherché à déterminer si elles étaient bien remises aux chômeurs et aux retraités". Sur les 7,42 millions de travailleurs licenciés au premier semestre par les entreprises d'Etat, 300.000 n'ont touché aucune indemnité, alors que 5,4 millions n'ont pas retrouvé de travail, a indiqué le ministre. Les personnels licenciés touchent actuellement 253 yuans (30 dollars) en moyenne par mois, mais peuvent en général conserver pendant trois ans leur logement ainsi qu'une couverture sociale fournis par leur employeur. Le régime s'est engagé fin 1997 dans une douloureuse restructuration des entreprises publiques non rentables, qui s'est traduite, selon les chiffres officiels, par 8,9 millions de licenciements en 1998 et 11,5 millions en 1997. En principe, les allocations sociales sont versées par l'entreprise, mais en pratique les retraités comme les chômeurs sont souvent laissés sans ressources si leur ancien employeur a fermé ses portes ou se trouve en situation de quasi-faillite. Des manifestations de chômeurs ou de retraités contre le non-paiement de leurs allocations ont été signalées dans plusieurs régions du pays, dont une a fait au moins un mort en début d'année dans le Hunan (centre). La montée de la grogne survient alors que le régime entend célébrer le 50ème anniversaire de sa fondation avec une manifestation de soutien
unanime au président Jiang Zemin, qui s'est engagé à la fin de l'an dernier à "tuer dans l'oeuf" les facteurs de déstabilisation sociale et politique. Outre de lourdes condamnations infligées au début du mois à quatre dissidents, le régime s'en est pris fin juillet à la secte Falungong, dont des milliers d'adeptes ont été interpellés trois mois après avoir organisé une manifestation silencieuse devant le siège du parti à Pékin. Afin de désamorcer la grogne, le gouvernement envisage d'augmenter "prochainement" de 40% les salaires des 11 millions de fonctionnaires, a annoncé au début du mois la presse officielle. Selon le China Daily, cette augmentation, la quatrième seulement depuis la mise en place du régime en 1949, doit être "la plus forte" de l'histoire de la République populaire. Elle vise "à stimuler la consommation intérieure", à un moment où la croissance économique du pays se ralentit, expliquait le quotidien officiel de langue anglaise. Une augmentation mensuelle moyenne de 120 yuans (14,4 dollars) injecterait 16 milliards de yuans (1.9 md USD) dans l'économie, selon le
journal.

Greenpeace publie son premier rapport sur la Chine (AFP, 27/8/99)
La croissance économique effrénée de la Chine menace de se traduire par une catastrophe écologique d'une ampleur mondiale, écrit Greenpeace dans son premier rapport jamais publié sur ce pays. Greenpeace Chine, lors d'une conférence de presse qui devrait faire date à Pékin, a expliqué que la Chine risquait une "disparition écologique" si elle attendait d'être devenue un pays prospère pour s'atteler à ses graves et nombreux problèmes d'environnement. Dans son rapport de 32 pages - qui s'appuie beaucoup sur des statistiques officielles et des informations diffusées par les médias officiels mais reste bien documenté - Greenpeace reprend le rôle de la déforestation dans les inondations meurtrières qui frappent plus gravement chaque été, ou encore dresse le tableau des pluies acides et de la pollution de l'air et de l'eau qui touchent les zones urbaines. "La Chine paie très cher son développement et l'environnement est sacrifié", a conclu Ho Wai Chi, directeur de Greenpeace-Chine, qui existe depuis deux ans. Ho, basé à Hong Kong, a ajouté que le gouvernement chinois mesurait la gravité des problèmes de pollution du pays. "Nous reconnaissons qu'ils ont fait un gros effort mais nous voulons accélérer le processus", a-t-il dit. La Chine, qui utilise sept fois plus d'énergie que les pays industrialisés pour produire un dollar de PIB, doit promouvoir des énergies plus propres et plus efficaces sans attendre d'avoir atteint la prospérité, a-t-il souligné. Les pertes économiques directement dues à la pollution ont représenté trois à cinq pour cent du PIB de la Chine dans les années 1990, a ajouté Greenpeace, qui se fonde sur des statistiques fournies par l'Administration de la protection de l'environnement, un organisme officiel chinois. 

3dfx "s'ouvre" à la Chine (26/8/99)
3dfx vient de conclure un accord de distribution en Chine avec Legend Technology Ltd., un des plus grands réseaux de distribution local, avec plus de 500 magasins. Par ailleurs, la firme américaine prévoit de "localiser" en chinois les packages Voodoo3 2000 et 3000 (drivers, manuels et CD-Rom d'installation). 

Les Chinois éreintés (AFP, 26/8/99)
Les Chinois, soumis au matraquage des médias officiels contre la secte Falungong, sont partagés entre l'indifférence totale et l'écoeurement après un mois de "lutte" contre un mouvement accusé d'avoir voulu renverser le régime. "J'éteins la télévision dès qu'on parle du Falungong", affirme un chauffeur de taxi pékinois, qui se dit "écoeuré" par la campagne de propagande engagée par les autorités lors de l'interdiction de la secte d'inspiration bouddhiste, le 22 juillet. Défié le 25 avril par un rassemblement silencieux de 10.000 adeptes de la secte devant le siège du Parti et du gouvernement à Pékin, le régime communiste s'est vengé trois mois plus tard en interpellant des milliers d'entre eux dans tout le pays. "Le pouvoir n'a rien trouvé de mieux que le Falungong pour se faire respecter: cela prouve qu'il est à court d'idées", analyse le chauffeur, qui préfère conserver l'anonymat. "A force de persécuter des vieilles dames inoffensives, cela va sûrement se retourner contre eux", prédit-il. Après avoir doublé la longueur des journaux télévisés, entièrement consacrés aux témoignages de "victimes" du mouvement, les autorités semblaient s'acheminer vers des sanctions contre les responsables de la secte, qui préconise la pratique d'exercices physiques et de méditation afin d'éloigner les maladies. Les meneurs "seront punis conformément à la loi", a averti mardi l'agence Chine nouvelle. Selon des organisations de défense des droits de l'homme, une cinquantaine d'entre eux seront jugés avant le 1er octobre, date du 50ème anniversaire du régime communiste. "Il ne serait pas du tout étonnant que le régime organise des procès spectaculaires avant le 1er octobre, à un moment où il a besoin de renforcer sa légitimité", estime Jean-Pierre Cabestan, du Centre d'études français sur la Chine contemporaine à Hong Kong. Alors que monte le mécontentement contre les réformes économiques, qui se traduisent par des millions de licenciements, "l'anniversaire rappelle à tout le monde que le régime prend de l'âge et est de plus en plus contesté", souligne M. Cabestan. Les autorités affirment qu'au moins 700 personnes ont péri d'avoir suivi aveuglément les préceptes du gourou Li Hongzhi, réfugié aux Etats-Unis, en refusant de se faire soigner même en cas de maladie grave. Mais l'homme de la rue doute que la secte, qui de l'aveu même du gouvernement ne compte que 2 millions d'adhérents, représente la menace la plus grave depuis l'écrasement des manifestations de Tiananmen en 1989, comme l'a affirmé le régime. "Dans notre hôpital, seules deux ou trois infirmières à la retraite étaient membres du Falungong", raconte un médecin d'un grand hôpital pékinois. "Personne n'en avait jamais entendu parler avant la manifestation du 25 avril". Les adeptes de la secte se différenciaient peu des nombreux autres retraités, dont beaucoup de femmes, occupés à faire des exercices le matin dans les parcs, seuls ou sous la bannière de différents groupes. "Il y en avait peut-être une dizaine devant chez moi, sûrement pas des milliers", indique un habitant du nord de Pékin. Le Quotidien du Peuple a affirmé mercredi que la campagne anti-Falungong avait remporté "un succès remarquable" en obligeant les membres de la secte à rompre avec le Falungong, tout en reconnaissant que seule "une majorité" d'entre eux s'étaient "repenti". Ces derniers, partagés entre l'obéissance traditionnelle au pouvoir et leur adoration du "maître" Li Hongzhi, ont traversé une période difficile. "Ma femme a été très choquée par l'interdiction du mouvement", témoigne un retraité, dont la femme, ancien professeur de la prestigieuse Université de Pékin, était une adepte de la secte. "Mais après une période de dépression, elle a admis qu'il valait mieux renoncer au Falungong". 

50 ans de communisme: un anniversaire sélectif pour le régime chinois  (AFP, 25/8/99)
Les autorités chinoises, qui s'apprêtent à célébrer 50 ans de pouvoir communiste, passent soigneusement sous silence les années noires du régime, comme en témoigne une exposition de statues de cire à la gloire des "héros" du pays. L'exposition, organisée à l'approche du cinquantenaire du régime le 1er octobre, fait la part belle aux deux "empereurs rouges", Mao Tsé-toung et Deng Xiaoping, en écartant les dirigeants devenus pestiférés aux yeux du régime actuel. Les figures controversées de Lin Piao, le "dauphin" de Mao, et de Jiang Qing, la veuve du "Grand Timonier", n'ont pas été statufiées, malgré leur rôle de premier plan joué pendant la "Révolution culturelle" (1966-76).
"L'exposition ne rassemble que des héros du peuple", murmure une gardienne, rougissant d'embarras à l'évocation du "vice-président" Lin Piao, devenu "traître" après sa fuite mortelle en Mongolie (1971). Accusé d'avoir fomenté un complot contre Mao, Lin Piao reste abhorré de la grande masse des Chinois pour avoir été à l'origine des pires excès de la "Révolution culturelle", malgré son rôle déterminant dans la victoire communiste en 1949. Jiang Qing, condamnée à mort en 1980 pour son rôle moteur à la tête de la "Bande des Quatre", reste haïe elle aussi pour l'hystérie des années Mao, en dépit de ses 40 années de mariage avec le fondateur de la République populaire. Les deux lieutenants successifs de Deng Xiaoping, Hu Yaobang et Zhao Ziyang, sont également relégués aux oubliettes de l'histoire pour avoir été étroitement liés aux événements de Tiananmen (1989). La mort de Hu Yaobang avait donné le signal des manifestations étudiantes en faveur de la démocratie. Zhao avait été écarté du pouvoir pour s'être opposé au recours à la force contre les manifestants. Il vit depuis à Pékin en résidence surveillée. L'omission de ces deux anciens secrétaires généraux du Parti communiste chinois, pourtant à l'origine des réformes économiques dont se flatte le régime actuel, souligne la détermination du pouvoir à faire l'impasse sur les mauvais souvenirs du demi-siècle écoulé. Mao est ainsi présenté en train de méditer au sommet du mont Lushan, une scène datant de 1959, soit dans l'intervalle compris entre le "Grand Bond en avant" et la "Révolution culturelle", deux mouvements considérés comme responsables de la mort de millions de Chinois. Deng Xiaoping est présenté dans une scène de 1984, au pied de la voiture dans laquelle il vient de passer les troupes en revue à l'occasion du 35ème anniversaire du régime. "Tout le monde l'adorait à l'époque. Il venait de nous libérer du maoïsme, et c'était cinq ans avant qu'il envoie les chars sur Tiananmen", se souvient une visiteuse. Une émouvante statue résume à elle seule les contradictions du passé: Liu Shaoqi, l'ancien président que Mao laissera mourir en prison en 1969, a droit à son effigie non loin de celle du Grand Timonier. "Sa veuve, Wang Guangmei, est venue voir la statue. Elle l'a trouvée tellement ressemblante qu'elle en avait les larmes aux yeux", raconte un des gardiens. Des actuels dirigeants chinois, seul le président Jiang Zemin devait avoir droit à une statue de cire, devant un décor de gratte-ciels censés évoquer la modernisation du pays, indique Liu Lu, une responsable de l'exposition. "Mais nous avons dû retirer sa statue: le président avait l'air trop jeune", avoue-t-elle. "Nous sommes à présent en train de lui refaire le visage".

Chine et Russie évoquent un "partenariat stratégique"* (actualisé avec villages occupés paras 12,13) (25/8/99)
Boris Eltsine et Jiang Zemin ont mis l'accent, mercredi, sur leur volonté de bâtir un "partenariat stratégique" sino-russe à l'occasion du sommet de Bichkek, en Kirghizie, qui a aussi réuni les chefs d'Etat de trois ex-républiques soviétiques d'Asie centrale frontalières de la Chine. A l'issue du sommet, Russie, Chine, Tadjikistan, Kazakhstan et Kirghizie ont promis de renforcer leur liens économiques et de coopérer de façon étroite au niveau de la sécurité pour assurer la stabilité de la région. Les cinq pays avaient déjà conclu en 1996 à Shanghai un accord visant à apaiser les tensions autour de leurs frontières."Ce groupe est une bonne base pour coordonner notre action sur de nombreux problèmes internationaux", a dit Eltsine. "La Russie possède des interêts stratégiques dans la sécurité de la région". 
Le président russe a profité de ce sommet pour faire les yeux doux à Pékin et lancer une pique à l'adresse des Etats-Unis et de leurs alliés:
"aucune force au monde n'est en mesure de toucher aux Cinq." La Chine et la Russie se sont toutes les deux opposées aux bombardements de l'Otan sur la Yougoslavie. Eltsine s'est entretenu mercredi matin avec son homologue chinois, Jiang Zemin, lors d'un petit déjeuner qualifié de "très chaleureux", par le ministre des Affaires étrangères russe, Igor Ivanov."Nos relations sont au mieux. La Chine et la Russie vont travailler ensemble de façon très proche au niveau international dans l'interêt de la paix et de la sécurité", a déclaré Ivanov. 

Entretien Boris Eltsine-Jiang Zemin au Kirghizstan par Vladimir Isachenkov (AP, 25/8/99)
Boris Eltsine et Jiang Zemin se sont entretenus en tête à tête mercredi matin en marge du sommet régional de Bichkek au Kirghizstan. Au cours de cette rencontre, qualifiée de ``chaleureuse'' par Moscou, le président russe et son homologue chinois ont plaidé pour la construction d'un ``monde multipolaire''.``La rencontre entre Boris Eltsine et Jiang Zemin s'est déroulée dans une atmosphère très chaleureuse et amicale'', a rapporté le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov. Après des décennies de tensions entre Moscou et Pékin durant la Guerre Froide, les relations sino-russes se sont considérablement améliorées au cours de la dernière décennie. ``Nos relations ont atteint à présent leur plus haut niveau et cela sert les intérêts des deux nations ainsi que ceux de la stabilité régionale et internationale'', a commenté le chef de la diplomatie russe. Boris Eltsine a saisi l'occasion de souligner la nécessité de renforcer les liens entre Moscou et Pékin pour contrebalancer la prépondérance américaine dans les affaires internationales. ``Le sommet actuel se déroule dans les conditions d'une situation internationale détériorée'', a déclaré Boris Eltsine. ``Certaines nations tentent de construire un ordre mondial qui ne serait pratique que pour elle, ignorant que le monde est multipolaire''. Jiang Zemin a fait écho à ces propos. ``Le processus de formation d'un monde multipolaire est difficile mais c'est devenu une tendance irréversible'', a-t-il noté. Sans mentionner les Etats-Unis, le président chinois a fait toutefois clairement allusion à Washington en évoquant une ``nouvelle démonstration d'hégémonie s'appuyant sur la force'' qui a déjà ``suscité des préoccupations sur la scène internationale''. Le sommet régional de Bichkek réunit les dirigeants russe et chinois ainsi que ceux du Kazakhstan, du Tadjikistan et du Kirghizstan, hôte du sommet. C'est la quatrième rencontre de ce type depuis le sommet de Shanghaï en avril 1996 au cours desquels les cinq pays avaient adopté une série de mesure destinées à rétablir la confiance le long de la frontière entre la Chine, la Russie, et les trois anciennes républiques soviétiques. Mercredi, les cinq dirigeants ont signé un accord de coopération dans la lutte contre la criminalité et le trafic de drogue le long de leurs frontières et se sont engagés à combattre les menaces pour la sécurité et la stabilité de la région. Lors des précédents accords, les cinq pays ont réduit le niveau de leurs troupes et réduit les activités militaires le long de la frontière qui s'étend sur plus de 7.000km.

La sécurité au centre du sommet du Groupe de Shanghaï (AP, 25/8/99)
La Russie, la Chine et les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale du Kirghizstan, Tadjikistan et Kazakhstan se sont engagées mercredi à Bichkek à se protéger ensemble contre les troubles sur leurs territoires. Les présidents des cinq pays, Jiang Zemin (Chine), Boris Eltsine (Russie), Noursoultan Nazarbaïev (Kazakhstan), Emomali Rakhmonov  (Tadjikistan) et Askar Akaïev (Kirghizstan) ont signé une déclaration formelle les engageant à trouver une approche commune dans le cadre de la création d'"un monde multipolaire".
"Par cette déclaration, le monde saura que nos cinq Etats sont prêts à soutenir la sécurité et à travailler ensemble à la coopération mutuelle et au développement", a déclaré le président Jiang. "La coopération des cinq pays du Groupe de Shanghaï est concrète et a une influence positive sur la stabilité non seulement en Asie mais partout dans le monde", a déclaré de son côté le président Eltsine.Le texte évoque "la lutte contre le terrorisme international, le trafic de drogue et d'armes, les migrations illégales et autres formes de délits transfrontières, le séparatisme et l'extrémisme religieux".Ce sommet régional a lieu alors que la Russie et le Kirghizstan ont engagé des combats contre des islamistes sur leurs territoires et que Pékin et Moscou n'ont toujours pas admis la guerre menée par l'OTAN contre la Yougoslavie."Les signataires considèrent que la création d'un monde multipolaire est la seule voie pour assurer le développement et garantir la sécurité à
long terme", indique la déclaration signée à Bichkek, la capitale du Kirghizstan.La référence au "monde multipolaire" marque en langage diplomatique l'opposition des dirigeants russes et asiatiques à l'influence des Etats-Unis dans le monde. Au cours d'un point de presse à l'issue d'une rencontre entre MM. Jiang et Eltsine, le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a précisé que les deux présidents avaient discuté "de partenariat stratégique". Ce partenariat n'est pas un bloc militaire contre l'Occident, a cependant assuré M. Ivanov.
Evoquant les propos du président Eltsine qui avait indiqué mardi "être prêt à se battre contre les pro-occidentaux", M. Ivanov a relevé qu'il y avait "une vraie lutte pour l'ordre mondial à venir".La Russie et la Chine sont favorables à un monde multipolaire plutôt qu'à un monde dominé par l'Occident", a-t-il indiqué en notant que la Russie "n'est pas indifférente à ce qui s'est produit notamment dans les Balkans et le Golfe". Les leaders des cinq pays se sont réunis pour la première fois à Shanghaï en avril 1996 et ont signé un traité démilitarisant leurs frontières. Un an plus tard à Moscou, ils ont accepté une réduction de 15% de leurs troupes le long de la frontière de 3.000 km que partagent la Chine et les trois anciennes républiques soviétiques. La Chine a une frontière commune de 4.300 km avec la Russie et de 3.000 km avec le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, trois ex-républiques soviétiques.

Cinquième sommet du "groupe de Shanghaï" à Bichkek (AFP, 24/8/99)
Les présidents chinois Jiang Zemin et russe Boris Elstine se sont retrouvés mardi à Bichkek (Kirghizstan) pour un sommet du "groupe de Shanghaï" consacré à la coopération et à la sécurité en Asie centrale."Je suis dans une forme olympique, prêt à me battre contre les pro-occidentaux", a déclaré à son arrivée à Bichkek le président russe dans une allusion à ceux qui veulent que la Russie se tourne vers l'Occident pour son développement et non vers l'Asie. Boris Eltsine (68 ans) était soutenu par sa femme Naina à sa descente d'avion.
Il s'était rendu pour la dernière fois à l'étranger en juin dernier pour le sommet du G8 à Cologne (Allemagne).Ce 5ème sommet du "groupe de Shanghaï" réunit, outre les présidents russe et chinois, les présidents kazakh Noursoultan Nazarbaïev, kirghiz Askar Akaïev et tadjik Emomali Rakhmonov. Le sommet doit durer deux jours.Dans une interview à un journal kirghiz, le président russe a exprimé l'espoir d'un renforcement de la coopération entre les cinq pays à l'issue de cette rencontre. "A Bichkek, nous allons donner un puissant élan dans cette direction", a déclaré le président dans cette interview publiée mardi. Ce sommet régional avait cependant lieu dans un climat de tension en raison d'une prise d'otages dans le sud du Kirghizstan, où les troupes kirghizes appuyées par des forces spéciales ouzbèkes et tadjikes ont lancé mardi une opération contre des rebelles islamistes qui retiennent en otages quatre géologues japonais et deux militaires.Lors de ce sommet, les cinq présidents pourraient d'ailleurs discuter "du fondamentalisme musulman dans la région", un problème commun à plusieurs d'entre eux, a estimé Vladimir Loukine, le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères de la Douma (chambre
basse du Parlement."L'extrémisme que nous voyons actuellement dans la région est une menace pour nous tous", a souligné M. Loukine dans une interview à la chaîne russe NTV. La Russie vient d'être notamment confrontée à une offensive de séparatistes islamistes dans la république du Daguestan. Les quatre présidents doivent être reçus mardi soir à la résidence privée d'Askar Akaïev, près de Bichkek.
Jiang Zemin et Boris Eltsine doivent se rencontrer en tête à tête mercredi matin avant de retrouver leurs collègues.Les cinq présidents vont examiner les progrès réalisés dans l'application d'accords concernant leurs frontières précédemment signés à Moscou et Shanghaï, et discuteront des questions de sécurité régionale et de coopération économique et culturelle. Ils doivent signer une "Déclaration de Bichkek" à l'issue du sommet. La Chine, le Kazakhstan et le Kirghizstan doivent également conclure un accord trilatéral concernant l'installation de postes-frontières le long de leurs frontières communes. Le Kirghizstan et la Chine doivent en outre signer un accord séparé concernant leurs frontières. Ce sommet offre à la Russie la possibilité d'exercer son influence en Asie Centrale, où elle est aujourd'hui concurrencée par les Etats-Unis. "La Russie est tout à fait consciente des intérêts américains et ceux d'autres pays en Asie centrale", a déclaré à un quotidien chinois, le conseiller diplomatique du président Boris Eltsine, Sergei Prikhodko. "La Russie continuera à défendre ses intérêts dans la région d'Asie centrale et également dans chacun des pays de cette zone", a-t-il ajouté, cité par Interfax.
Les leaders de ces cinq pays se sont réunis pour la première fois à Shanghaï en avril 1996, ce qui a donné lieu à la signature d'un traité historique démilitarisant leurs frontières.Un an plus tard à Moscou, ils avaient accepté une réduction de 15% de leurs troupes le long de la frontière de 3.000 km que partagent la Chine et les trois anciennes républiques soviétiques. La Chine a une frontière commune de 4.300 km avec la Russie et de 3.000 km avec le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, trois ex-républiques soviétiques.

Naissance de deux pandas jumeaux au zoo de Pékin (AP, 24/8/99)
Yuanyuan, panda femelle du zoo de Pékin, a donné naissance lundi à deux jumeaux dans l'enceinte de l'établissement, a rapporté mardi l'agence officielle Chine nouvelle. Les deux bébés, nés à quatre heures d'intervalle, sont en bonne santé, leur mère aussi, a précisé l'agence. Les responsables du zoo l'ont du reste qualifiée d'''héroïne'' pour avoir mis au monde neuf enfants au fil des années. Il ne reste qu'un millier de pandas dans les forêts de bambous chinoises et environ 110 autres vivent en captivité dans le pays. Chaque naissance est donc un événement, d'autant que le taux de reproduction de ces animaux rares est très faible et que beaucoup de bébés ne survivent pas. 

Missile nord-coréen: Séoul s'efforce de convaincre la Chine (AFP, 24/8/99)
Le ministre sud-coréen de la Défense Cho Sung-Tae tentait mardi à Pékin d'obtenir l'appui de la Chine pour dissuader la Corée du Nord de procéder à un tir de missile, mais les dirigeants chinois paraissaient peu disposés à faire pression sur leur allié nord-coréen.M. Cho a été reçu par le Premier ministre Zhu Rongji au lendemain de son arrivée en Chine pour la première visite d'un ministre sud-coréen de la Défense depuis l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays en 1992, a rapporté Chine nouvelle. "Les entretiens devaient porter sur la péninsule coréenne et sur des questions d'intérêt commun", a indiqué sans plus de précisions l'agence officielle. M. Cho avait été reçu lundi par son homologue Chi Haotian. Responsables chinois comme sud-coréens se montraient très discrets sur cette visite, alors que Pékin et Pyongyang restent liés par un traité d'alliance et de défense mutuelle. Séoul a lancé une offensive diplomatique lundi pour tenter de dissuader Pyongyang de procéder à un nouveau tir de missile en dépêchant M. Cho à Pékin et le ministre des Affaires étrangères et du Commerce Hong Soon-Young à Tokyo.La Corée du Nord a déjà effectué, le 31 août 1998, un tir de missile balistique qui s'est abîmé dans le Pacifique après un survol du Japon. Chine nouvelle n'a pas fait état de cet aspect de la visite, insistant en revanche sur une mise en garde voilée lancée par le ministre chinois aux Etats-Unis à propos du problème coréen."La multipolarisation est devenue une évolution mondiale. Il est mauvais de chercher à renforcer l'alignement militaire afin d'établir un monde unipolaire", a déclaré Chi Haotian, cité par l'agence officielle. Pyongyang a de son côté encore fait monter la pression mardi en menaçant de mettre fin à l'accord de non-prolifération nucléaire signé en 1994 avec Washington, en mettant en avant son non-respect par les Etats-Unis. La Chine, qui a combattu aux côtés du Nord communiste pendant la guerre de Corée (1950-53) reste considérée comme le seul pays ayant une certaine influence sur les dirigeants de Pyongyang.Mais les dirigeants chinois "ne veulent pas jouer le rôle de médiateur que les Occidentaux leur demandent", a noté un diplomate étranger en poste à Pékin. "La Chine a été mécontente du tir de missile effectué par la Corée du Nord l'an dernier parce qu'elle n'avait pas été prévenue à l'avance et que cela pousse le Japon à mettre au point un système de défense anti-missiles avec les Etats-Unis", reconnaît le diplomate.Mais Pékin a décidé d'être plus souple vis-à-vis de Pyongyang depuis l'intervention de l'OTAN en Yougoslavie "qui a démontré à ses yeux la nature agressive des Etats-Unis", a ajouté le diplomate qui a requis l'anonymat. "Les Chinois jugent normal que les Nord-Coréens cherchent à se défendre". "La génération actuelle des dirigeants chinois avait 18 ans pendant la guerre de Corée. Ils comprennent le complexe d'encerclement de la Corée du Nord et son attitude face au 'diable' américain", a-t-il poursuivi. Selon lui, les diplomates chinois expliquent en privé qu'ils n'ont de toute façon plus la même influence qu'auparavant sur le régime nord-coréen, même si les échanges sont fréquents entre les militaires des deux pays. Dans ce contexte, d'éventuels exercices militaires conjoints entre la Corée du Sud et la Chine, évoqués par la presse de Séoul, semblent très improbables, a-t-il souligné.

Chine: les ventes de voitures particulières continuent de reculer (AFP, 22/8/99)
Les ventes de voitures particulières ont continuer de reculer en chutant en juillet de 18% à 42.800 unités par rapport à juin, indique dimanche le China Daily Business Weekly.C'est le 3ème mois consécutif de recul. Les acheteurs potentiels se plaignent en particulier de taxes locales représentant jusqu'à 80% du prix du véhicule. Les ventes avaient progressé sur les 4 premiers mois de l'année (+10%). Mais la raison en était que le gouvernement soutenait l'économie par des dépenses publiques massives, alors que 85% des voitures particulières sont achetées par des services publics et des entreprises. Les spécialistes prévoient un chiffre de ventes "plat ou légèrement négatif" pour cette année, ce qui marquerait une pause inconnue depuis 1991. Quelque 510.000 voitures particulières ont été vendues l'an dernier en Chine contre 50.000 en 91. La China produit 1,63 millions de véhicules de toutes sortes par an, une activité qui ne représente toutefois que 1% du PIB, malgré la volonté des autorités de développer rapidement ce secteur.

Tangshan jure de résister à un nouveau séisme mais reste sur ses gardes (AFP, 21/8/99)
La ville chinoise de Tangshan, rayée de la carte en 1976 par le séisme le plus meurtrier du siècle, se fait forte de résister à un nouveau choc, mais le tremblement de terre en Turquie lui rappelle de se tenir sur ses gardes."Tangshan est devenue l'une des villes les plus sûres du monde", affirme Pan Wenjie, directeur du Bureau de sismologie municipal. "Le tremblement de terre de 1976 a libéré d'un seul coup une telle énergie que nous sommes à l'abri d'une nouvelle secousse dans un avenir prévisible", assure-t-il. La secousse du 28 juillet 1976, de 7,8 degrés sur l'échelle de Richter (contre 7,4 degrés pour le séisme turc), a causé la mort "d'environ" 242.000 personnes, selon le bilan officiel, soit le tremblement de terre le plus meurtrier jamais enregistré de mémoire humaine. Des experts étrangers estiment que le bilan réel de la catastrophe est de deux à quatre fois plus élevé que celui annoncé par les autorités.Vingt-trois ans après, Tangshan, placée au coeur de l'épicentre, se rassure en se pensant protégée par la logique des statistiques."Un tremblement de terre comme celui de 1976 ne se produit qu'une fois tous les 300 ans", affirme M. Pan. "Quant aux secousses moins fortes, la ville peut leur résister sans problème jusqu'à 6 degrés sur l'échelle de Richter".Tangshan, visiblement soucieuse d'oublier le drame, offre l'apparence d'une ville moderne, aux larges avenues bordées d'arbres. Un urbanisme qui répond à la nécessité de faire face à une nouvelle secousse en laissant aux immeubles la place de s'effondrer. "Les bâtiments sont éloignés les uns des autres d'une distance de 1,8 fois leur hauteur, alors que la réglementation internationale est de 1,5 fois pour les zones à risque", selon le sismologue. "Les routes ont été élargies, notamment aux sorties de la ville, pour pouvoir faciliter une évacuation et l'accès des secours", explique M. Pan. Les accès routiers aux autres villes de la région ont également été améliorés: en 1976, les premiers secours envoyés par l'armée étaient arrivés plus de 12 heures après le choc.
Trois jours avant le drame, les autorités de la ville n'avaient pas prêté attention à une alerte des services nationaux de sismologie, annonçant une forte secousse dans la région.Dans la ville de Qinlong, située à 100 km au nord, un cadre local avait en revanche ordonné à ses concitoyens de rester dehors pendant la période à risque. Plus de 7.000 maisons s'étaient entièrement effondrées sans faire une seule victime. A Pékin, distante de 160 km de l'épicentre, des centaines de personnes avaient en revanche été tuées. La leçon a porté à Tangshan, où de vastes pelouses ont été aménagées pour permettre aux 1,7 million d'habitants de se mettre à l'abri en cas de fort risque sismique.
Les conduites d'eau et d'électricité ont été renforcées: "En cas de séisme, les habitants auront toujours du courant et de l'eau potable", assure M. Pan. En 1976, des milliers de victimes, coincées sous les décombres, avaient péri noyées après l'éclatement des canalisations.
Si Tangshan, profitant à plein du développement économique des régions côtières, a pu investir dans la protection anti-sismique, la règle ne vaut certainement pas pour l'ensemble du pays où, comme en Turquie, la corruption pompe les fonds destinés à la sécurité des constructions."La Chine a des problèmes financiers: si un séisme se produit dans une ville, nous savons qu'une partie des bâtiments s'effondreront", reconnaît M. Tan, un responsable du Bureau national de sismologie à Pékin, tout en refusant de préciser ce qu'il entend par "une partie des bâtiments".En début d'année, les autorités ont décidé d'attaquer de front le problème de la qualité des constructions, après l'effondrement d'un pont provoqué par le passage d'une patrouille de soldats. Le drame, qui a coûté la vie à 40 personnes à Chongqing (sud-ouest), a été sanctionné par la condamnation à mort d'un responsable du Parti communiste accusé d'avoir siphonné des fonds destinés à la construction du pont.

Le Suédois Ericsson a signé un contrat de 80 millions de dollars pour extension d'un réseau GSM en Chine (AFP, 20/8/99)
 Le géant suédois des télécommunications Ericsson a annoncé vendredi la signature d'un contrat de 80 millions de dollars avec la société de téléphonie mobile de la province chinoise de Canton pour l'extension du réseau GSM.Ericsson fournira les infrastructures, tandis que Nanjing Ericsson Communications, l'une des sociétés conjointes du groupe suédois en Chine, s'occupera des équipements pour l'extension des capacités.Ce programme doit être terminé l'année prochaine et étendra les capacités du réseau GSM du service de téléphonie mobile de la province à 8 millions d'abonnés.

BASF a reçu le feu vert de ses partenaires pour réaliser un projet de 2,6 milliards d'euros en Chine (AFP, 20/8/99)
Le géant chimique allemand BASF (Paris: 12807.PA - actualité) a reçu le feu vert de ses partenaires chinois Sinopec et Yangzi Petrochemical pour réaliser un projet de complexe pétrochimique de 2,6 milliards d'euros à Nankin (Nanjing, est de la Chine), selon le quotidien allemand Handelsblatt vendredi.L'accord du gouvernement chinois ne devrait désormais pas poser de problèmes et le directoire de BASF devrait approuver le projet en octobre."Ce projet est connu depuis longtemps. Nos discussions (avec Sinopec et Yangzi Petrochemical) progressent. Nous espérons qu'elles vont aboutir à un accord politique", selon BASF qui n'a pas fixé de date.Le projet, conçu en 1995, prévoit la création d'une société conjointe entre BASF, Sinopec et sa filiale Yangzi Petrochemical, dont l'allemand possèderait 50%. Exxon Corp, BP Amoco (Paris: 5602.PA - actualité) et Dow Chemicals ont aussi envisagé une coopération avec Sinopec mais ils ont renoncé à leurs projets. Le complexe de Nankin, qui sera le troisième grand site chimique intégré de BASF après Ludwigshafen (Allemagne) et Anvers (Belgique), sera aussi l'investissement le plus important du groupe allemand à l'étranger. 

Chine/Viagra - Une firme chinoise réclame une indemnisation (20/8/99)
Une firme chinoise commercialisant un stimulant sexuel sous le nom donné en Chine au Viagra a engagé des poursuites judiciaires pour obtenir des dédommagements du Bureau national des produits pharmaceutiques, rapporte vendredi l'agence Chine nouvelle. La firme Shenyang Pharon, établie dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine), accuse l'administration nationale d'empiéter sur ses droits et de porter atteinte à sa réputation, précise l'agence. Le Bureau national a diffusé cette année une circulaire annonçant son intention d'enquêter sur Pharon, qui produit le médicament "Weige Kaitai" (Weige étant le nom donné couramment au Viagra en Chine), et ordonnant à la firme de retirer toutes ses pilules du commerce dans un délai d'un mois. L'administration pharmaceutique de la province du Lianing avait donné son feu vert à Pharon pour produire un médicament dénommé "Kaitai", mais elle n'avait pas approuvé la dénomination "Weige Kaitai", selon les médias nationaux. A l'ouverture du procès à Pékin, Pharon a fait valoir jeudi que la décision du Bureau lui avait déjà coûté 130 millions de yuans (15,70 millions de dollars) et a exigé du Bureau national qu'il retire sa circulaire, selon Chine nouvelle. Le Bureau a quant à lui noté que le contenu de la notice accompagnant le médicament - notamment les indications concernant sa composition,
ses effets et les dosages recommandés - différait de ce qui avait reçu l'approbation de l'administration sanitaire provinciale. Il a également estimé que la notice induisait le consommateur en erreur et donnait l'impression que le "Weige Kaitai" était un médicament thérapeutique et non un produit auxiliaire. La Chine n'a pas encore donné son aval au fabricant du Viagra, le groupe américain Pfizer (qui n'est pas partie au ligite), pour commercialiser sa pilule en Chine. Mais une décision est attendue vers la fin de l'année, d'après la presse nationale chinoise. Près de 600 Chinois prennent du Viagra dans le cadre de tests cliniques visant à évaluer les effets du produit. 
 

Pékin se dit fin prêt à recourir à la force contre Taiwan par H. Asher BOLANDE (AFP, 19/8/99)
La Chine a affirmé jeudi avoir "achevé les préparatifs d'un recours à la force contre Taiwan", tout en enjoignant les Etats-Unis de se tenir à l'écart d'un éventuel conflit dans le détroit de Formose. "La Chine a déjà achevé tous les préparatifs d'un recours à la force contre Taiwan", a affirmé l'hebdomadaire Huanqiu Shibao (Global Times), une émanation du Quotidien du Peuple, l'organe du Parti communiste chinois (PCC). "Mobilisation militaire, mouvements de troupes, entraînement au combat, soutien logistique et tous les autres aspects sont déjà arrêtés", a ajouté l'hebdomadaire, après un mois et demi d'une intense campagne de la presse officielle contre le président taiwanais Lee Teng-hui. M. Lee a provoqué la fureur de Pékin en prônant début juillet l'établissement de relations "d'Etat à Etat" avec la Chine. Le régime chinois accuse M. Lee de vouloir revenir sur le principe de "la Chine unique" qui sert de base aux relations entre les deux rives du détroit depuis 20 ans. Pékin, qui considère Taiwan comme une province rebelle depuis la fuite des nationalistes dans l'île en 1949, n'exclut pas de recourir à la force en cas de proclamation d'indépendance à Taipei. Par le biais de la presse de Hong Kong ou de sa presse officielle, la Chine fait monter la pression régulièrement depuis six semaines en faisant état de manoeuvres militaires à proximité du détroit de Taiwan.
Mais les Etats-Unis ont assuré jusqu'à présent n'avoir constaté aucune activité militaire anormale sur le sol chinois. Sous le titre: "USA, ne t'en mêle pas", le journal a assuré que "les bombes à neutrons de la Chine sont plus que suffisantes pour s'occuper des porte-avions", une allusion à l'envoi par les Etats-Unis de deux porte-avions dans le détroit de Formose lors de la précédente crise entre la Chine et Taiwan en 1996. "Même si les Etats-Unis sont la première puissance militaire du monde, l'histoire n'oubliera pas que les Chinois n'ont pas peur d'être en guerre ni de mener une guerre difficile", a poursuivi l'article, accompagné d'une photo de chars et de bateaux de guerre évoquant des exercices de débarquement."Les autorités taiwanaises se trompent si elles pensent que la Chine ne peut mener qu'une guerre de propagande ou psychologique", a averti le journal, tout en déconseillant aux dirigeants taiwanais de "s'abriter sous la protection de forces étrangères". Mercredi, le président taiwanais a demandé aux Etats-Unis d'inclure Taiwan dans un projet nippo-américain de "parapluie" anti-missiles, une demande assurée de rencontrer l'hostilité de Pékin. Washington et Tokyo ont toujours affirmé que leur projet de défense anti-missiles n'incluait pas Taiwan. Les Etats-Unis n'ont jamais clairement indiqué quelle serait leur attitude en cas de conflit sino-taiwanais, jouant sur l'incertitude afin d'inciter les deux parties à la prudence. Malgré les propos belliqueux de la presse chinoise, les experts militaires occidentaux à Pékin doutent que la Chine se lance dans une opérations militaire de grande envergure contre Taiwan, du fait de l'infériorité de l'armée de l'air chinoise. Signe de la nervosité des autorités chinoises, un haut responsable de Pékin a appelé la presse de Hong Kong à ne pas soutenir les positions du président taiwanais.Cela constituerait "une offense au principe de la Chine unique du gouvernement chinois", a averti le vice-Premier ministre Qian Qichen, selon des propos rapportés jeudi par la presse de Hong Kong. Conformément au principe "d'un pays - deux systèmes" qui a présidé à la rétrocession de la colonie britannique en 1997, la liberté de la presse est théoriquement garantie à Hong Kong.
 

Une grave sécheresse frappe la province chinoise du Shanxi (AP, 19/8/99)
Une grave sécheresse a frappé la province du Shanxi, dans le nord de la Chine, pour la troisième année consécutive, privant des millions de personnes d'eau potable et ruinant les récoltes, a annoncé jeudi l'agence de presse officielle Xinhua. La sécheresse a touché 1,6 million d'hectares de récoltes, soit 68% de la surface cultivée totale de la province, détruisant 210.000 hectares. La vague de chaleur qui a frappé la province au mois d'août a égalemnt privé d'eau potable plus de trois millions de personnes et 460.000 têtes de bétail. Soixante pour cent des petits réservoirs du Shanxi sont à sec et près de 20.000 puits ne contiennent quasiment plus d'eau.

Répit dans les inondations, bilan de 725 morts (AFP, 5/8/99)
Pour la première fois depuis un mois, le niveau des eaux du Yang-Tseu-kiang est repassé en-dessous du seuil d'alerte, à Wuhan dans le Hubei, province du centre de la Chine très exposée aux inondations, rapporte jeudi l'agence Chine nouvelle.  "Le niveau des eaux a baissé dans toutes les stations de surveillance du Yang-Tseu" après une semaine de diminution des précipitations, précise l'agence. Ce répit venant, les autorités passent aux bilans. Le ministère des Affaires civiles a fait savoir que les inondations de cet été avaient fait 725 morts et que 5,5 millions de personnes avaient dû être évacuées de leurs habitations à la date de jeudi. Jusqu'à présent, le bilan officiel était d'environ 400 morts. Vingt-trois provinces ont été affectées. Les plus touchées sont celles riveraines du Yang-Tseu-kiang: Anhui, Hunan, Hubei, Zhejiang, Jiangxi, ainsi que la grande métropole de Chongqing.  Selon le ministère, 11,31 millions d'hectares de terres cultivables sont sous les eaux, et les récoltes ont d'ores et déjà été détruites sur une surface de 1,56 million d'hectares. Les pertes économiques totales s'élèvent à 66,8 milliards de yuans (8,06 milliards de dollars), précise-t-il. D'une manière générale, les énormes dépenses affectées au contrôle des inondations après le déluge de l'an dernier ont permis de réduire le nombre de victimes et l'ampleur des dégâts cette année sur les rives du Fleuve bleu, a estimé le ministre des Ressources en eau, Wang Shucheng, cité jeudi par le China Daily. Selon ce ministre, le gouvernement central avait injecté 60 milliards de yuans (7,2 milliards de dollars) pour améliorer les systèmes de contrôle des inondations de l'an dernier, qui ont fait plus de 4.100 morts selon les statistiques officielles. "Bien que les inondations de cette année aient été pratiquement de la même ampleur que l'an dernier, les digues au bord du fleuve ont passé l'épreuve jusqu'à présent", a dit le ministre Wang Shucheng, estimant que les dépenses effectuées étaient "remarquablement bénéfiques". 

Incertitudes sur le Fleuve jaune 
Ce satisfecit de Wang survient deux mois après que son ministère eut été vivement critiqué au Parlement par l'audit général Li
Jinhua pour détournement de fonds alloués aux réparations de digues. Selon Li, 116 millions de yuans auraient de 1994 à 1998
étaient utilisés pour bâtir des bureaux luxueux et investir dans l'immobilier et dans les bourses. Dans un discours prononcé en juillet à Wuhan, le Premier ministre Zhu Rongji a stigmatisé les responsables locaux "pour leur pensée figée et leur autosatisfaction" dans la lutte contre les inondations. Il a mis en garde contre les travaux de mauvaise qualité et le détournement de fonds d'Etat, le tout ne faisant qu'aggraver la situation sur le front des inondations. Wang précise dans l'interview au China Daily que le gouvernement envisage d'allouer 10 milliards de yuans supplémentaires pour de nouvelles mesures de contrôle des inondations, une fois que le niveau des grandes voies d'eau sera revenu à la normale. L'an dernier, les inondations avaient persisté jusqu'à une date avancée de l'automne. On craint actuellement que le Fleuve jaune, autre grand cours d'eau chinois situé plus au nord, ne déborde dans le courant de l'été, a déclaré un responsable de la Croix-Rouge, Jim Robertson. Des inondations ont été déjà signalées depuis juin dans une régionmontagneuse (province du Qinghai) qui alimente en eau le Fleuve jaune, mais aucune victime n'est à déplorer, ont déclaré à Reuters les autorités locales.

Quand Pékin s'éveille la nuit (AP, 3/8/99)
 Pékin ne se contente plus d'être un immense et sinistre chantier de construction. La cité, il y a peu encore terne capitale de la Chine communiste, s'anime désormais toute la nuit pour satisfaire une classe moyenne en pleine expansion. Bars, discothèques, restaurants et salons de beauté ouverts toute la nuit essaiment à travers la ville. Au ``Jinding'' (La marmite dorée), restaurant populaire du coeur de Pékin, les clients qui se pressent entre 1h et 4h du matin semblent aussi éveillés que les habitués du créneau 19h-21h. ``Il est encore tôt'', plaisante Michael Zhang, un étudiant de 24 ans, un bol de riz à la main. Il n'y a pas si longtemps, les commerces fermaient à 20h, voire 18h30 en hiver, donnant à Pékin, pourtant peuplée de 10 millions d'habitants, des allures de ville-fantôme. Les choses ont changé avec l'émergence d'une classe moyenne avide de consommer et de se divertir, y compris la nuit. ``Si nous étions à la maison maintenant, nous serions en train de regarder la télé, ce qui n'est pas très intéressant'', déclare Wang Jinxi, patron d'une entreprise de publicité, venu au Jinding accompagné de son épouse. Le décor et la musique traditionnelle jouée en direct dans le restaurant rappellent le Shanghaï des années 20. Mais les sonneries intempestives des téléphones portables, attribut incontournable de l'homme d'affaires chinois, ramènent à une réalité toute actuelle. Quelques dizaines de mètres plus loin, on trouve un autre phénomène du Pékin by night: les ``salons de coiffure'', qui outre une bonne coupe, dispensent également à leurs clients des massages parfois très spéciaux. Selon les médias officiels, 20% de ces établissements pratiquent la prostitution. La nuit pékinoise résonne aussi des coups de marteau et du bourdonnement des générateurs électriques, alors que canalisations, routes et gratte-ciel sont partout en construction. Tang Shiping, 24 ans, assure la vacation 19h-7h sur un chantier destiné à poser des conduites pour le chauffage. ``Il fait plus froid la nuit'', dit-il en s'appuyant sur une pelle. M. Tang est l'un des dizaines de millions de Chinois venus des campagnes pour travailler en ville. La chaleur estivale attire d'autres noctambules dans les rues, comme des joueurs d'échecs. Zhang Fu, un chauffeur de bus, rentre lui du travail à minuit. Sa femme, Tang Kaiwen, contrôleuse de billets, prend son service à 4h30. Les deux conjoints ont choisi ces horaires afin que leur fille, âgée de 12 ans, ne soit jamais seule à la maison. L'inconvénient est qu'ils ne se voient que quelques heures par semaine. Le couple ne fréquente pas les bars du centre-ville ouverts la nuit, qui proposent un verre pour 30 yuans (18FF/2,8 euros). Il faut dire que ses revenus, modestes, se montent à seulement 1.000 yuans (740FF/113 euros) par mois. 

Interpol refuse d'aider la Chine à arrêter le gourou de la secte Falun Gong (AP, 3/8/99)
Interpol a refusé mardi la requête déposée le 29 juillet par la Chine, qui réclamait son aide pour l'arrestation de Li Hongzhi, fondateur du mouvement de méditation Falun Gong, contre lequel Pékin a lancé une grande campagne de répression. Dans un communiqué reçu à Paris, la police internationale fait référence à l'article 3 de ses statuts, qui ``interdit strictement toute intervention ou activité à caractère politique, militaire, racial ou religieux''. Le Secrétariat Général d'Interpol rappelle qu'il n'assiste les gouvernement que pour la prévention et la répression des ``crimes ordinaires'', et ce ``dans l'esprit de la Déclaration universelle des droits de l'homme''. Les Etats-Unis avaient déjà fait savoir qu'il était hors de question pour eux d'extrader Li Hongzhi, qui vit en exil à New York, appelant Pékin à respecter les conventions internationales en matière de droits de l'homme. Depuis la manifestation silencieuse de 10.000 fidèles fin avril devant la résidence pékinoise du président Jiang Zemin, Pékin a lancé une campagne de répression massive contre la secte, considérée comme la plus grave menace à l'ordre communiste depuis le mouvement pour la démocratie de juin 1989. La secte a été interdite en Chine, plusieurs de ses membres -qui seraient 70 millions- ont été arrêtés, et un mandat d'arrêt a été lancé contre le fondateur de ce mouvement issu du qigong, une pratique traditionnelle associant exercices physiques et méditation, et faisant appel aux arts martiaux, au bouddhisme et au taoïsme. 

Pékin a testé un missile balistique longue portée(AP, 2/8/99)
Nouvel épisode dans la guerre des nerfs entre la Chine et Taïwan. D'une seule phrase, l'agence gouvernementale Chine nouvelle a annoncé lundi que Pékin avait testé un nouveau missile sol-sol longue portée. Les ministères de la Défense et des affaires étrangères ont refusé tout commentaire supplémentaire sur ce tir, qui a eu lieu sur le sol chinois. On s'attendait depuis mai à ce que la Chine procède à un essai de son nouveau missile Dongfeng 31, mais l'annonce officielle en est extrêmement rare, et intervient sur fonds de menaces militaires, Pékin parlant de riposter à ce qu'elle dit être les projets de déclaration d'indépendance de Taïwan. Pour la Chine, l'île n'est qu'une province en dissidence. Avant les élections présidentielles de 1996 à Taipei, le régime de Pékin avait déjà intimidé Taïwan à coups d'essais de missiles en mer de Chine, mais il s'agissait alors d'engins à courte et moyenne portée. Lundi, le ministère taïwanais de la défense a appelé la population à garder son calme après ce test: ces missiles ``ne peuvent pas être utilisés pour attaquer Taïwan, et ceci n'aura pas beaucoup de conséquences pour nous'', affirme le gouvernement. Par ailleurs, le chargé d'affaires américain à Pékin, James Moriarty, a été convoqué lundi au ministère des affaires étrangères, Pékin entendant protester contre les projets américains de vente d'armes à Taïwan. Ces ventes envisagées concernent des radars d'alerte aérienne et des pièces de rechange pour les chasseurs F-16. Elles pourraient, selon Chine nouvelle ``mettre en grave danger les relations sino-américaines''. Quelques heures avant l'annonce du tir, les journaux de Hong Kong rapportaient que les troupes chinois dans la province côtière de Fujian, faisant face à l'île nationaliste, avaient été placées en alerte renforcée. Une information qui a fait chuter la bourse de Taïwan. Début juillet, Pékin avait été rendu furieux par une déclaration du président taïwanais Lee Teng-hui, selon lequel les deux gouvernements entretenaient des relations ``d'Etat à Etat''. Pour les dirigeants communistes chinois, c'était là un déni des appels à la réunification des ``deux Chine''. Et des responsables militaires se disaient prêts à prendre les armes pour empêcher Taïwan de se séparer du continent, tandis que la presse officielle chinoise tirait à boulets rouges sur Lee Teng-hui, qualifié de traître et criminel. 

La Chine aurait mis au point la bombe à neutrons
 

Pékin interdit la secte Falun Gong (22/7/99, AP)
 Après trois jours consécutifs de manifestations organisées par les membres de la secte Falun Gong, les autorités chinoises  nt décidé son interdiction, jeudi, considérant que ses agissements constituent une sérieuse menace pour le pouvoir.  Fondée en 1992 par Li Hongzi, un ancien soldat qui vit aujourd'hui aux Etats-Unis, Falun Gong ou ``La Roue de la Loi'' compterait quelque 70 millions d'adeptes. Comparativement, le Parti communiste chinois ne compte que 60 millions de membres. Falun Gong base son enseignement sur un mélange d'arts martiaux et d'idées empruntées au bouddhisme et au taoïsme. La secte s'inspire du qigong, une pratique traditionnelle qui associe exercices physiques et méditation. Ses adeptes disent s'attirer ainsi des forces invisibles pouvant améliorer leur santé. 

Les autorités chinoises mobilisent contre la Falun Gong (22/7/99, Reuters)
Les autorités chinoises ont ordonné jeudi aux forces de police de sévir contre les "superstitions féodales" qui menacent la stabilité sociale. Cette directive fait suite à une nouvelle démonstration de force de la secte Falun Gong...
Dans son édition de jeudi, l'officiel China Consumer Journal écrit que "l'Office de la sécurité publique a demandé à tous les organismes chargés de la sécurité publique d'enquêter avec énergie et d'engager des poursuites dans toutes les affaires où des superstitions féodales sont utilisées pour perturber la stabilité sociale et escroquer les masses".  "Ne faites montre d'aucune mansuétude", poursuit la directive citée par le journal. La secte Falun Gong, dont l'enseignement repose sur le qigong, un mélange de méditation et d'exercices respiratoires a service de la force intérieure, revendique 100 millions d'adeptes à travers le monde - un nombre exagéré pour certains mais qui inquiète les autorités chinoises (le Parti communiste chinois compte 60 millions d'adhérents).  En avril, le mouvement dirigé depuis les Etats-Unis par Li Hongzhi avait organisé un rassemblement spectaculaire de 10.000 personnes dans Pékin pour demander la reconnaissance de ses droits.  Au total, selon le Centre d'information de Hong Kong, ce sont quelque 30.000 membres de la Falun Gong qui ont manifesté mercredi dans une trentaine de villes du pays.

Pékin lance un vaste coup de filet contre la secte Falungong (21/7/99, AFP)
 Inquiètes face à la résurgence des sectes, les autorités chinoises ont lancé un vaste coup de filet mardi et mercredi contre la plus importante et la plus menaçante d'entre elles, qui revendique plus de 80 millions d'adeptes à travers le pays. Entamée mardi à l'aube avec plusieurs dizaines d'interpellations notamment à Pékin, dans le centre et dans le nord-est de la Chine, la répression visant la secte Falungong s'est intensifiée mercredi alors que la nervosité des autorités ne cessait de croître. Des rafles ont ainsi été opérées dans la capitale pour éviter toute réédition de la manifestation monstre organisée en avril dernier par 10.000 adeptes de cette secte mystique dont l'enseignement combine des exercices physiques et spirituels, empruntés à l'art martial chinois "qigong". La secte avait fait une spectaculaire démonstration de force en encerclant Zhongnanhai, le siège du parti communiste chinois à Pékin pendant près de 13 heures, sans être le moins du monde inquiétée par la police. Alors que situation restait très tendue mercredi tout autour de Zhongnanhai où d'importantes forces de police étaient déployées, contrôlant les piétons et empêchant les journalistes étrangers de circuler, on apprenait que plus d'un millier de personnes, soupçonnées d'être des adeptes de la secte, avaient été rassemblées par la police dans un grand stade situé à l'ouest à Pékin. Une rafle similaire a également eu lieu à Shenzhen, la ville frontalière de Hong Kong, où 800 à 1.000 adeptes de la secte qui protestaient contre les interpellations de la veille, ont été conduits dans une école des environs, selon une porte parole de la secte à Hong Kong. Aucune information précise n'a pu être obtenue sur le nombre d'interpellations - qui varie mercredi, selon la secte, entre plusieurs centaines et plusieurs milliers - tandis que des rassemblements et des sit-in de protestation ont été rapportés à Dalian et Jinzhou (nord-est), à Taiyuan (nord) et dans la province du Guangdong (sud). Parmi les membres influents de la secte interpellés mardi -et dont on était toujours sans nouvelle mercredi - figure notamment Li Chang, l'un des représentants de la secte qui avaient rencontré des hauts responsables chinois lors de la manifestation d'avril dernier. Les autorités chinoises ont hésité pendant près de trois mois, alternant les messages d'apaisement et les avertissements, avant de se décider à croiser le fer avec cette secte qui compte plus d'adhérents que le parti communiste chinois et utilise couramment l'internet pour communiquer avec ses adeptes. "Il ne s'agit pas ici de quelques dissidents isolés, mais de millions de personnes parmi lesquels figurent des membres du parti, des fonctionnaires, des intellectuels, voire des militaires de haut rang" a commenté une source diplomatique occidentale. Elle a ajouté que l'importance de la secte faisait peser une "véritable menace" sur le pouvoir en place, alors que la Chine est confrontée à de graves incertitudes, avec notamment des millions de licenciements entraînés par les ambitieuses réformes économiques en cours. La menace a été prise d'autant plus au sérieux par les autorités que la Chine a connu au moins deux précédents historiques au 19e siècle, les Taiping (1850-1864) et les Boxers (1899-1900), deux mouvements politico-mystiques qui avaient mis la Chine à feu et à sang et n'avaient pu finalement être éliminés qu'au prix de millions de morts.

Chine: la Grande muraille abîmée pour construire un pont autoroutier (20/7/99, AP)
Les autorités chinoises de la province de Baotou, dans le nord du pays, sont furieuses. Elles ont révélé mardi qu'une section de quelque 680 mètres carrés de la Grande muraille avait été abîmée pour laisser passer un pont autoroutier. ``Cela a vraiment fait réagir nos dirigeants'', a déclaré Zheng Shuqing, du Bureau des reliques de Baotou, responsable de la conservation des antiquités locales. Les responsables de ces dégradations sur un monument érigé aux environ de l'an 100 av. JC, sous la dynastie Zhou, risquent de lourdes peines. Le département de la culture mongolienne a ouvert une enquête, dont il est en train de présenter les conclusions au plus haut niveau. Cette même section de la muraille, qui s'étend sur tout le nord de la Chine, avait déjà été endommagée, puis réparée, selon le ``Beijing Evening News''. 

Chine: plusieurs membres du Parti pour la démocratie arrêtés (3/7/99, AP)
HONG KONG (AP) -- La police chinoise a arrêté vendredi un dissident politique dans le cadre d'une vague de répression visant des responsables du Parti pour la démocratie, interdit par les autorités, a annoncé samedi le Centre d'information pour les droits de l'homme, basé à Hong Kong. Liu Xianbin a été arrêté vendredi matin à son domicile de Suining, dans le sud-ouest de la Chine. Membre du Parti pour la démocratie, dont au moins cinq membres ont été récemment arrêtés, il avait commencé à militer lors des manifestations étudiantes de Tiananmen en 1989. Les principaux dirigeants du Parti pour la démocratie ont été emprisonnés au mois de décembre, tandis que deux des membres les plus actifs du parti, basés à Pékin, ont été arrêtés mardi dernier. Depuis le début du mois de mai, plus de 190 dissidents ont été arrêtés en Chine, et 65 d'entre eux se trouvent toujours en détention ou sous étroite surveillance.

Chine : le spectre des « sociétés secrètes » et de la subversion (Le Monde, 23/6/99)
De tout temps, les Chinois ont éprouvé le besoin de se rassembler au sein d'organisations échappant au contrôle du pouvoir Frédéric Bobin et Francis Deron

Le caractère loufoque des élucubrations mystiques inspirant les millions de membres de la secte Fa Lun Gong, ouvre du « grand maître » exilé Li Hongzhi, pourrait prêter à sourire ; et, accessoirement, le ton de panique du régime de Pékin devant l'émergence de ce phénomène pourrait susciter l'étonnement : comment un gouvernement communiste bientôt cinquantenaire, qui s'était vanté d'avoir éradiqué les superstitions « féodales » au profit d'un scientisme pesant, peut-il se sentir menacé par un « gourou » de quarante-huit ans au charlatanisme fumeux, qui affirme avoir eu la révélation de ses pouvoirs surnaturels quand, à l'âge de huit ans, le fait d'être devenu « invisible » lui permit de remporter haut la main des parties de cache-cache avec ses camarades de classe ? 

Cet extraordinaire développement, survenant alors que la République populaire de Chine s'apprête à célébrer son demi-siècle d'existence, tient à deux faits essentiels : la place cruciale des « sociétés secrètes » dans l'histoire politique de la Chine et la conscience, plus aiguë qu'il n'y paraît, de la fragilité de son règne qu'a finalement acquise un parti qui se dit encore aujourd'hui « communiste », après avoir très largement procédé à la décommunisation du pays.

 Le comportement des adeptes de ce mouvement est en lui-même une forte indication de sa référence historique essentielle : les sociétés secrètes. Les observateurs ont été frappés, durant leurs apparitions publiques, par le degré d'organisation des membres du Fa Lun Gong, soudés par une véritable loi du silence. D'un petit geste, ils refusent de répondre aux questions, respectant à la lettre une apparente consigne de mutisme collectif. Dès qu'un curieux tente de capter une conversation, des responsables aux aguets font les causeurs étourdis.

REFUGE

 De tout temps, les Chinois ont éprouvé le besoin de se rassembler au sein d'organisations échappant au contrôle du pouvoir, y trouvant souvent un refuge contre l'arbitraire d'Etat. Les « sociétés secrètes » font partie intégrante de la société chinoise depuis la fondation de l'empire il y a vingt-deux siècles. Alternativement, elles ont servi au Trône céleste de rouage supplétif de pouvoir, lui apportant leur forte implantation sociale, ou, pour la même raison, de levier organisationnel aux vagues de fond le jetant à bas, quand il avait perdu « le mandat céleste ». Ainsi s'en sont allés bien des monarques, voire des dynasties, rejetés par le peuple pour leur excès d'autocratie.

 Ce qui, en la circonstance, explique l'effroi qui vient de saisir les autorités chinoises à constater que des millions de Chinois communiaient, derrière d'anodines gesticulations de gymnastique, dans un discours de rigorisme moral qui n'est pas sans évoquer la « révolution culturelle » : dénonciation des valeurs matérielles, culte du sacrifice personnel, refus des logiques économiques, réfutation de la science (médicale en particulier : Li Hongzhi incite ses fidèles à se priver de tout médicament)… De là à soupçonner qu'il nourrissait en son sein un parti virtuel d'opposition et à tenter de l'arracher à ses propres entrailles, le gouvernement chinois a eu l'impression de n'avoir que trop hésité depuis trois mois. A plusieurs reprises, les membres du Fan Lun Gong sont allés jusqu'à occuper des locaux d'organes gouvernementaux pour contraindre les autorités à les reconnaître. En outre, de discrets contacts avaient été pris auprès de la secte par des membres de l'opposition politique, interdite en dépit du fait que celle-ci se réclame, elle, de la démocratie à l'occidentale. De quoi convaincre les maîtres de Pékin que ce crypto-taoïsme de pacotille était bel et bien une hydre au moins aussi dangereuse que, voici dix ans, l'insurrection pacifique de Tiananmen.

Mise à jour : août 1999