Japon
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Les banques et les finances
 Japon-emploi: Les heures supplémentaires coûtent plus de 2 millions d'emplois au Japon
   TOKYO, 27 mai (AFP) - Près de trois chômeurs sur quatre pourraient de nouveau avoir un emploi au Japon si la totalité des heures supplémentaires étaient supprimées, selon une étude publiée jeudi à Tokyo.   2,6 millions d'emplois pourraient être créés dans l'archipel si la totalité des entreprises nippones n'acceptaient plus les heures supplémentaires, qui s'élèvent à 12,5 heures par employé par mois en moyenne, indique l'étude réalisée par le conseil économique et social pour le développement, un organisme privé regroupant des universitaires, des syndicalistes et des responsables d'entreprise.   Le Japon comptait officiellement 3,39 millions de chômeurs à la fin mars, soit 4,8% de la population active, au plus haut depuis la seconde
guerre mondiale.    Le rapport porte sur l'ensemble des heures supplémentaires, qu'elles soient rémunérées ou non, très courantes au Japon où les employés sont généralement très attachés à leur entreprise.   Un total de 900.000 emplois pourraient être créés si seules les heures supplémentaires non rémunérées, d'une moyenne de 6,7 heures par mois, étaient supprimées.

 Le Sommet du G8 de l'an 2000 du 21 au 23 juillet à Okinawa (Japon)
   TOKYO, 27 mai (AFP) - Le gouvernement japonais a annoncé jeudi que le sommet du G8 qu'il est chargé d'organiser en l'an 2000 se déroulera du 21 au 23 juillet à Nago, une ville de l'île d'Okinawa, à l'extrême sud de l'archipel nippon.    Le secrétaire général du gouvernement Hiromu Nonaka a précisé que les invitations seront officiellement distribuées au prochain sommet du
G8 à Cologne, du 18 au 20 juin. Le sommet rassemblera les chefs d'Etat et de gouvernement des sept principaux pays industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Canada) plus la Russie, associée depuis 1997, sauf pour la partie économique des discussions.    Selon la nouvelle formule du sommet, adoptée en 1998, les réunions
des ministres des affaires étrangères et des finances, auront lieu auparavant dans les villes de Fukuoka et Miyazaki, dans l'île de Kyushu(sud du Japon).

Tokyo publierait pour la première fois le rapport de la mission FMI
   TOKYO, 26 mai (AFP) - Le gouvernement japonais devrait rendre public pour la première fois vendredi le rapport de mission d'une équipe du FMI qui ausculte actuellement l'économie du Japon dans le cadre des enquêtes annuelles chez ses membres, selon une source monétaire internationale mercredi.   A pied d'oeuvre à Tokyo depuis une dizaine de jours, la mission du
Fonds monétaire international (FMI), pilotée par Hubert Neiss, directeur pour la région Asie-Pacifique, remettra jeudi au gouvernement japonais le rapport de mission rédigé à l'issue de ces  consultations au titre de l'article IV des statuts du FMI, selon la même source.   La publication de ce rapport par le gouvernement du pays inspecté est volontaire, mais la tendance à une plus grande transparence dans la fonctionnement du Fonds a conduit l'institution multilatérale à encourager ses membres à s'engager dans cette voie.   Jusqu'à un passé récent, seuls les élèves bien notés par les inspecteurs du FMI se précipitaient pour rendre public le rapport de mission.   Le gouvernement japonais choisit bien son moment pour monter dans le
train de la transparence puisque la mission du FMI devrait porter une appréciation globalement positive sur les mesures prises par l'équipe du Premier ministre Keizo Obuchi pour assainir le système financier et sortir l'économie du marasme des années 90.   Tokyo ne devrait cependant pas pousser l'ouverture jusqu'à rendre publique la "déclaration conclusive" rédigée par le chef de la mission.   Composée d'une demi-douzaine d'experts, la mission du FMI a eu pour principaux interlocuteurs le ministère des Finances et la Banque du Japon, ainsi que les nouvelles institutions de tutelle du secteur financier comme la FSA (Financial Supervisory Agency) et la FRC(Financial Reconstruction Commission). Mais elle rencontre également d'autres administrations, comme l'Agence de planification économique ou le ministère du Travail, des banquiers et des industriels du secteur privé, des instituts de recherche indépendants.   Enfin, contrairement aux études de l'OCDE et de la Banque mondiale,
dont les conclusions sont "revues" avec les représentants du gouvernement concerné, le verdict du FMI n'est pas soumis préalablement au pays inspecté.

Japon-France:Paris va retrouver sa statue de la Liberté après un an à Tokyo
   TOKYO, 21 mai (AFP) - Tokyo a dit adieu vendredi à la statue de la Liberté qui va retrouver Paris cet été, après avoir été saluée par dix millions de Japonais enthousiastes en un an.   "C'est dommage qu'elle s'en aille, car elle faisait presque partie du paysage de Tokyo", a regretté Jitsunosuke Kawai, un responsable de la chaîne de télévision Fuji, en admirant une longue grue déposer la tête de la Liberté sur un camion, vendredi matin.   La statue de Bartholdi, qui quittait pour la première fois Paris, 
avait été érigée en mai 1998 face au grand pont "Rainbow Bridge", à quelques mètres d'une plage artificielle très courue le week-end.   Débutés vendredi, les travaux de démontage en six morceaux de la statue, haute de onze mètres et lourde de douze tonnes, devraient durer une semaine.   Après un voyage d'un mois par mer, la Liberté rejoindra Paris, où elle sera nettoyée du sel marin de Tokyo et remontée sur la petite île de la Seine qui l'accueille depuis 1889.   "Son retour sera fêté le 2 septembre à l'occasion des Fêtes de la Seine" organisées par la ville de Paris, son propriétaire, a indiqué Patrick Palem, responsable de son transfert.   Selon les estimations des organisateurs, dix millions de personnes sont passées sur la passerelle en bois installée devant la statue.Certains week-ends, elles devaient faire la queue pour se faire photographier en sa compagnie, avec les tours de Tokyo en arrière-plan.   "Au début, il a fallu expliquer que la statue venait de France parce 
que les Japonais ne connaissaient que celle de New York", a indiqué M.Kawai.   Le départ de la Liberté marque la fin de l'Année de la France au Japon qui, avec plus de 600 manifestations, "a connu un grand succès et considérablement renforcé les liens d'amitié franco-japonais", selon l'ambassadeur de France, Maurice Gourdault-Montagne.   Outre la statue, l'autre grand prêt français a été le célèbre tableau d'Eugène Delacroix, "la Liberté guidant le peuple", admirée par 380.000 personnes ce printemps à Tokyo. 

Japon-commerce : La crise asiatique a amplifié le marasme des maisons de négoce
   TOKYO, 20 mai (AFP) - Les grandes maisons de commerce japonaises ont continué à souffrir, au cours de l'exercice terminé en mars, de la prolongation de la crise en Asie, qui a rendu encore plus nécessaire une accélération du recentrage de leurs activités.    Les "sogo shoshas" n'ont pas pavoisé en annonçant leurs résultats annuels, dont la plupart affichent une dégradation du bénéfice net et un recul marqué du chiffre d'affaires, selon leurs communiqués respectifs publiés à Tokyo cette semaine.   Outre les conséquences de la crise en Asie, et notamment en Indonésie, où elles ont massivement investi ces dernières années, les maisons de négoce ont expliqué leur contre-performance par le marasme économique dans l'archipel, le déclin des cours des matières premières et, surtout, par la lourdeur de leurs charges de restructuration.   "Notre chiffre d'affaires a été affecté par la baisse de la demande au Japon, en particulier la baisse de la demande d'acier, et par la crise en Asie", a résumé Sumitomo Corp, dont les ventes se sont contractées de 9% à 11.395 mds de yens (88 mds d'euros).   Sumitomo Corp. est retombé dans le rouge au cours de son exercice clos en mars, avec une perte nette consolidée de 22,5 milliards de yens 
(173 millions d'euros) après être redevenu bénéficiaire l'année précédente. Mais le groupe a dû provisionner 135 milliards de yens (1 milliard d'euros) pour restructurer ses opérations et payer les derniers litiges du "scandale du cuivre".   Le numéro un du secteur, Mitsubishi Corp., a divisé par plus de deux son bénéfice net à 25,3 milliards de yens (195 millions d'euros) tandis 
que Mitsui and Co a vu le sien reculer de 9,7%, à 29,8 milliards de yens (229 millions d'euros). Nissho Iwai est tombé profondément "dans le rouge" avec une perte nette consolidée de 98,5 milliards de yens (758 millions d'euros), provoquée par des provisions supérieures à 250 mds.   Itochu a réussi à redevenir profitable au niveau de ses comptes sociaux, dégageant un bénéfice net de 2,1 mds (16 millions d'euros), mais s'apprête à annoncer des résultats consolidés très négatifs en 
raison des provisions. Marubeni devrait faire de même.   Les "shogo-shoshas", parfois présentés comme des "géants aux pieds 
d'argile", ont prévenu que leur cure d'amaigrissement se poursuivra cette année et que, par conséquent, de nouvelles pertes exceptionnelles limiteront l'effet de l'amélioration attendue sur les marchés asiatiques.   "L'accent sera mis sur les restructurations", a ainsi annoncé le vice-président de Marubeni, Masaru Mizuno, en prévoyant la réduction de 690 à 500 du nombre des filiales.   Mitsubishi Corp., qui va supprimer un millier d'emplois d'ici la fin mars 2001, va provisionner 50 mds de yens, et Itochu 60 mds de yens en prévoyant de réduire le nombre de ses filiales de 1.027 à 300 en deux ans. De son côté, Nissho Iwai, qui fait régulièrement l'objet de rumeurs de faillite, a reconnu rencontrer des difficultés dans son refinancement. 
   Kanematsu, qui apparaît comme la plus fragile des neuf plus grandes, va supprimer les deux-tiers des effectifs de sa maison-mère, qui reviendront à 600 personnes, et se retirer de l'immobilier, du BTP et du négoce des produits textiles, des secteurs non rentables. Etranglé par une dette représentant trois fois ses fonds propres, le groupe a appelé mardi à l'aide à ses banques pour qu'elles allègent son fardeau financier. Kanematsu a alors aussitôt plongé à la bourse et été relégué 
parmi les valeurs extrêmement spéculatives par l'agence Moody's. 

Pologne-Japon: Une grande exposition Pologne-Japon sera présentée à Tokyo
   VARSOVIE, 20 mai (AFP) - Une grande exposition intitulée "Pologne-Japon 1919-1999", illustrant les liens politiques, culturels et économiques polono-japonais, doit être présentée à Tokyo à partir du 1er novembre prochain, a indiqué jeudi l'un de ses organisateurs.   Selon M. Henryk Lipszyc, ancien ambassadeur de Pologne à Tokyo,  l'exposition réunira entre autres des documents, photographies et oeuvres d'artistes polonais inspirées de l'art japonais, ainsi que des manuscrits, lettres et portraits de Frédéric Chopin dont la musique est appréciée des Japonais.   Coïncidant avec le 80ème anniversaire de l'instauration des relations diplomatiques entre la Pologne et le Japon, l'exposition est parrainée par le prince Takamado. Elle doit être présentée en Pologne l'année prochaine. 

Japon-France-Industrie :  Aventis : l'impact de la fusion sur les relations établies au Japon
   YOKOHAMA (Japon), 18 mai (AFP) - La fusion des groupes allemand Hoechst AG et français Rhône-Poulenc, comme toutes les opérations équivalentes impliquant des sociétés multinationales, bouleversera les relations établies de longue date avec des partenaires japonais, a souligné Gilles Barbier, délégué du groupe Rhône-Poulenc au Japon.   Le rapprochement entre les deux groupes, qui doit donner naissance à Aventis, un leader mondial dans les sciences de la vie, a reçu une nouvelle impulsion lundi avec l'annonce d'un accord "sur le projet de fusion totale accelérée et sur le nouveau calendrier", publié simultanément à Francfort et Paris.   Une des conséquences de la fusion sera le désengagement total des activités de chimie figurant aujourd'hui dans les portefeuilles respectifs de Hoechst et de Rhône-Poulenc.   "Dans la compétition mondiale, les grands groupes multinationaux passent par des phases de fusion/acquisition qui nous imposent de réajuster en permanence les relations avec les partenaires japonais", a expliqué M. Barbier a cours d'un Forum économique franco-japonais réuni lundi à Yokohama à l'occasion du 40ème aniversaire du jumelage de la deuxième ville du Japon avec Lyon, berceau du groupe Rhône-Poulenc. 
   "Quand on connait le besoin de pérénité dans les relations d'affaires au Japon, on se trouve confronté à une problème difficile", a ajouté M.Barbier.   Il a rappelé qu'au cours des dix dernières années, le groupe Rhône-Poulenc avait cédé une centaine de sociétés ou d'activités pour en acquérir à peu près le même nombre, dans le cadre d'"un remodelage complet de son chifre d'affaires et de son portefeuille de produits"."Nos activités au Japon ont été perturbées par ces mouvements en amont 
en Europe et aux Etats-Unis", dit-il.   Rhône-Poulenc travaille aujourd'hui au Japon avec une dizaine de partenaires locaux, tous nouveaux par rapport à dix ans auparavant. Et la fusion avec Hoechst, qui implique notamment la séparation de Rhodia, 
la filiale cotée en charge de la chimie de spécialités, conduira à de nouveaux réalignements.   Selon Gilles Barbier, "toute multinationale qui s'implante au Japon doit avoir une stratégie lui permettant de gérer ces changements". Selon 
lui, la recette est simple: "on peut tout expliquer si on s'est conduit de manière tout à fait correcte pendant la durée de vie de la 
joint-venture".   Rhône-Poulenc indique avoir conservé d'excellentes relations avec ses anciens partenaires. Le groupe cite en exemple le désengagement du film polyester, où il a cédé à l'amiable ses parts et sa technologie à son partenaire Toyobo, et l'unité de production de la région lyonnaise à Toray, numéro un japonais des fibres synthétiques, qui y a développé l'emploi. 

Le Japon offre 17 mds de dollars de prêts garantis pour l'Asie
  LANGKAWI (Malaisie), 15 mai (AFP) - Le ministre japonais des Finances Kiichi Miyazawa a offert samedi 2.000 milliards de yens (17 mds de dollars) de prêts garantis en partie par Tokyo, aux pays asiatiques touchés par la récession.   Au cours de la réunion annuelle des ministres des Finances de l'APEC, ouverte ce samedi en Malaisie, et portant particulièrement sur la 
relance de l'économie des pays asiatiques touchés par la crise, M. Miyazawa a précisé que la proposition de garantie "partielle" par le Japon permettrait "d'accélérer le retour de l'argent privé" en Asie.   Selon M. Miyazawa la restructuration nécessaire des entreprises et le développement des ressources en Asie "doivent être financés par des instruments de moyen et long termes, prêts bancaires, titres ou obligations".   "Dans la période de transition dans laquelle nous nous trouvons, une garantie partielle en obligations d'Etat peut servir de catalysateur pour relancer la crédibilité des émetteurs", a estimé le ministre des 
Finances japonais.   Les garanties de remboursement par le Japon vont réduire les coûts d'emprunt pour de nombreux pays asiatiques frappés par l'envolée des prix des emprunts qui a accompagné la rétrogradation de leurs notations par les agences internationales de rating ces derniers mois.   M. Miyazawa a proposé cette mesure au cours de la réunion des ministres des Finances du forum de coopération économique en Asie-Pacifique (APEC), qui se tient à Langkawi, sur la côte malaisienne, 
samedi et dimanche.   Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si l'offre de prêts garantis ne s'adresse qu'aux émissions des Etats souverains ou si elle pourrait concerner des emprunts lancés par des entreprises publiques asiatiques sur les marchés internationaux.   Mais cette aide vient en sus du plan annoncé en octobre dernier par M. Miyazawa (plan portant son nom), de 30 milliards de dollars d'assistance à un certain nombre de pays asiatiques. 

 L'économie japonaise a touché le fond, mais le chômage reste un problème (EPA) 
   TOKYO, 14 mai (AFP) - L'économie japonaise a touché le fond, mais le chômage reste un grave problème et la consommation des ménages continue à se dégrader, contrairement aux attentes officielles, estime l'Agence de planification économique (EPA) dans son rapport mensuel publié vendredi.   L'agence statistique nipponne souligne que la "situation du marché de l'emploi devient de plus en plus difficile", alors que la consommation "recule", en réaction "à la faiblesse du revenu disponible".   Le taux de chômage a atteint 4,8% en mars (derniers chiffres disponibles), un niveau jamais vu depuis qu'existent des statistiques sur la question.   Dans ses grandes lignes, le rapport de l'EPA reprend toutefois l'analyse des mois précédents: "l'économie se trouve toujours dans une situation excessivement difficile, dans la mesure où la demande privée 
est faible, mais elle se reprend graduellement, à la suite d'une série d'initiatives gouvernementales", peut-on ainsi lire dans cette étude. 
Grèce-Japon-Kosovo : Entretien gréco-nippon à Salonique sur l'après-guerre
   ATHENES, 3 mai (AFP) - Le ministre japonais des Affaires étrangères Masahiko Komura s'est entretenu lundi à Salonique (nord) avec le ministre grec du Développement de la reconstruction de la région après le conflit kosovar.   M. Komura a discuté avec le ministre Evangélos Vénizélos "de lapossibilité de prendre des initiatives communes pour la reconstruction de la région qui créeront de très sérieuses occasions d'investissement", selon un communiqué du ministère grec du Développement. 
   Les deux ministres "ont eu également l'occasion de procéder à un large échange de vues sur l'état des relations gréco-nippones particulièrement dans les domaines du tourisme, des exportations et de la culture". 

Récession au Japon: Clinton exhorte Obuchi à faire davantage  par Philippe DEBEUSSCHER
   WASHINGTON, 3 mai (AFP) - Le président Bill Clinton a exhorté lundi le Premier ministre japonais Keizo Obuchi à faire plus pour sortir l'économie nipponne de la récession et l'ouvrir davantage aux exportations américaines.   Face aux pressions américaines, le Japon s'est engagé à libéraliser davantage plusieurs secteurs de son économie, dont les télécommunications, la construction de logements, la pharmacie, les services financiers, l'énergie et les règles de la concurrence, a annoncé la représentante américaine pour le Commerce, Charlene Barshefsky, pendant les entretiens Clinton-Obuchi.   Mais les Etats-Unis ont clairement averti qu'ils ne se contenteraient pas de belles promesses sur l'ouverture du marché japonais des 
télécommunications.   Le représentant adjoint au Commerce Richard Fisher a déclaré lors d'une conférence de presse que si le Japon ne tenait pas ses engagements de déréglementation dans les télécommunications --surtout pour les coûts 
d'accès au réseau japonais-- les Etats-Unis engageraient une procédure auprès des instances d'arbitrage de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).   Dès la cérémonie d'accueil à la Maison Blanche de M. Obuchi, premier chef du gouvernement japonais en visite officielle aux Etats-Unis depuis douze ans, les différences de perception américaine et japonaise sur la relance de l'économie nipponne ont été manifestes, dans les discours prononcés.   M. Clinton a laissé entendre que Tokyo pouvait faire plus en faisant "les bons choix", tout en rendant hommage à M. Obuchi pour avoir en 
"moins d'un an (...) pris des mesures importantes pour répondre aux défis auxquels il est confronté et atteindre les objectifs qui nous unissent".   "Les difficultés économiques de ces dernières années ont représenté un défi pour beaucoup au Japon et à travers toute l'Asie mais en faisant les bons choix, le Japon et l'Asie émergeront plus forts, plus ouverts, plus démocratiques et mieux adaptés pour faire face au 21ème siècle", a-t-il déclaré.   De son côté, M. Obuchi a souligné que depuis son accession à la tête du gouvernement japonais, il avait "mis en oeuvre vigoureusement toutes les mesures visant à assurer la reprise de l'économie japonaise".   "Sous l'effet de ces mesures, notre économie montre des signes de changement positifs. Je suis déterminé, à assurer le succès de la reprise de l'économie japonaise et à éliminer tous les obstacles qui pourraient se présenter durant ce processus", a-t-il affirmé.   Dans l'entourage de M. Obuchi, on indiquait qu'il utiliserait ces entretiens pour convaincre M. Clinton de l'efficacité des mesures prises par le Japon et plaider pour des liens de sécurité encore plus étroits 
avec Washington.   Tous deux devaient évoquer la situation en Corée du Nord, les prochaines élections en Indonésie en juin, ainsi que leurs politiques respectives vis-à-vis de la Chine.   M. Obuchi devait également annoncer au président Clinton l'appui de Tokyo à l'embargo pétrolier que les alliés de l'OTAN entendent appliquer contre la Yougoslavie pour le conflit au Kosovo. 
   Durant ses entretiens, M. Clinton devait également insister pour que Tokyo réduise ses exportations d'acier bon marché aux Etats-Unis, selon des conseillers du président.   La forte augmentation récente des exportations japonaises d'acier bon 
marché (plus 500% en 1998) qui a conduit l'administration Clinton à prendre des mesures antidumping sous la pression des sidérurgistes et du Congrès américain a ravivé la tension entre Washington et Tokyo.   MM. Clinton et Obuchi devaient tenir dans l'après-midi une conférence de presse conjointe avant de se retrouver dans la soirée pour un dîner officiel à la Maison Blanche. 

Japon-Asie-défense : L'axe Japon-USA reste la clé de la stabilité en Asie, selon Tokyo (AFP, 23/4/99) 
 Le gouvernement japonais a réaffirmé vendredi, dans son rapport diplomatique annuel, qu'il allait continuer à donner la priorité à la coopération avec les Etats-Unis, qu'il considère comme le garant de la stabilité en Asie.    La coopération avec Washington "va continuer à être l'axe de la diplomatie du Japon", affirme le Livre bleu, le rapport annuel mis au point par le ministère des Affaires étrangères. "Le dialogue étroit et la coordination de la politique entre le Japon et les Etats-Unis vont devenir plus importants", ajoute le texte, car les deux pays font face à une situation rendue "plus délicate" à gérer par les facteurs d'instabilité apparus ces dernières années en Asie. Le rapport cite notamment les conséquences de la crise financière et le développement 
nucléaire, illustré par les essais menés l'an dernier par l'Inde et le Pakistan.  La publication du Livre bleu intervient quelques jours avant le vote par la Diète, de projets de loi destinés à actualiser les accords de défense entre Tokyo et Washington. Discutés depuis plus d'un an, ils élargissent le pouvoir d'intervention des forces d'autodéfense japonaises, dont le rôle est limité par la constitution pacifiste adoptée après la défaite de 1945. Le gouvernement souhaite faire voter la nouvelle loi avant le départ, le 29 avril, du Premier ministre Keizo Obuchi pour une visite officielle aux Etats-Unis. Le rapport consacre également une grande place à la menace nord-coréenne, qui est revenue au premier plan après le passage d'une fusée, considérée comme un missile balistique par Tokyo, au dessus du Japon en août. Tokyo réaffirme toutefois son soutien à l'accord de non prolifération de 1994, qui prévoit le gel du programme nucléaire de Pyongyang en échange de la fourniture, par plusieurs pays, de deux centrales nucléaires à eau pressurisé.Le Japon souhaite également promouvoir le dialogue avec ses puissants voisins que sont la 
Russie et la Chine. A cette dernière, il demande de "devenir un partenaire plus constructif au sein de la communauté internationale". 

Le Japon ou la reprise introuvable (AFP, 20/4/99)
L'économie du Japon sera encore en récession de 1,4% en 1999, prévoit le Fonds Monétaire International qui a révisé à la baisse de près d'un point ses précédentes prévisions datant de décembre. En 1998, le Japon avait déjà connu une récession de 2,8%. L'année prochaine, l'économie nippone pourrait retourner légèrement dans le positif, avec un PIB à +0,3%, espère le FMI dans son rapport sur les perspectives de l'économie mondiale, paru mardi. Michael Mussa, principal économiste du FMI, a noté la grande incertitude concernant le Japon. Il a laissé entendre que si la confiance revenait, le Japon était capable d'afficher une croissance de 2% en 2000, dans le même temps, ce pays pouvait tout aussi bien ne pas sortir de la récession l'an prochain. "Vu les indicateurs mitigés, il demeure incertain que l'activité se soit stabilisée", souligne le FMI en notant toutefois "une modeste 
reprise de la confiance des investisseurs". Le chômage a atteint un record pour l'après-guerre de 4,6% en février 1999 et devrait encore progresser jusqu'à 4,9% en 2000. Les marges de manoeuvre de relance budgétaire "sont clairement limitées", s'inquiète le FMI soulignant que le déficit budgétaire (sans les retraites) a déjà atteint 10% du PIB en 1999. "Mais il demeure crucial que le plan de relance déjà programmé soit totalement appliqué pour soutenir l'économie", insiste l'organisation. La restauration des finances publiques viendra plus tard, à moyen terme, une fois que la relance de la demande intèrieure sera sur les rails. Le FMI note en outre que la Banque du Japon a ramené les taux d'intérêts près de zéro. Les initiatives de ce côté-là sont donc épuisées. La politique monétaire doit toutefois s'attacher à lutter contre la déflation en trouvant les moyens d'injecter plus de liquidités dans le système. Ainsi "les mesures macro-économiques seules ne suffiront pas à revigorer l'économie japonaise à moyen terme", admet le fonds qui appelle toujours à des réformes structurelles, notamment dans le secteur bancaire. Une quinzaine de banques ont été recapitalisées mais les plans de restructurations de ces institutions ne vont pas assez loin 
dans la réduction des coûts et les perspectives de profitabilité, aux yeux du FMI. Il faut aussi renforcer la surveillance bancaire et porter grande attention aux problèmes de prêts défaillants. 

Le nouvel homme fort de Tokyo secoue la politique japonaise (AFP, 12/4/99)
Le nouvel homme fort de Tokyo, Shintaro Ishihara, est en passe de devenir le porte-parole de l'anti-"pensée unique" dans la politique japonaise avec ses attaques contre la toute puissance de la bureaucratie et l'inertie des partis traditionnels. "Les électeurs de Tokyo ont dit 'Oui' à l'homme qui dit 'Non'", a résumé lundi la presse nippone. Quelques heures plus tôt, Shintaro
Ishihara, 66 ans, levait les bras, souriant et visiblement fatigué, pour célébrer une élection sans discussion qui lui permet de diriger le coeur de l'agglomération la plus peuplée du monde. Sitôt élu, le nouveau gouverneur de Tokyo a affirmé que sa victoire démontrait "que les partis traditionnels étaient désormais inutiles". Les 9,7 millions d'électeurs de Tokyo ont en effet réservé une humiliation au candidat officiellement soutenu par le Parti Libéral Démocrate (PLD) du Premier ministre Keizo Obuchi, qui n'a recueilli que 12,5% des suffrages. Cette déroute intervient neuf mois après une sévère défaite aux élections à la chambre haute, où le PLD n'a plus la majorité. La glissade des conservateurs n'a pas profité aux autres partis à Tokyo, à l'exception des communistes qui, grâce au vote protestataire, doublent leur score de 1995. "Les résultats soulignent la perte de confiance des électeurs dans les partis établis, qui n'ont pas réussi à offrir une vision claire du Japon à ses habitants", à l'heure où l'archipel traverse sa plus profonde récession depuis la guerre, estime Nobuo Tomita, professeur de sciences politiques à l'université Meiji. "Lorsque la société doute, elle a tendance à soutenir un candidat au verbe fort et aux idées claires", renchérit Muneyuki Shindo, 
de l'université Rikkyo. Le candidat indépendant Shintaro Ishihara a clamé, tout au long de la campagne, que Tokyo avait "besoin d'un homme fort", en opposition avec son prédécesseur, un comédien de télévision qui avait créé la surprise en 1995 avant d'apparaître totalement soumis aux 190.000 fonctionnaires de la bureaucratie municipale. Pour être fort, le nouveau gouverneur pense qu'il faut d'abord dire "Non", un mot sur lequel il a bâti son succès. En 1989, il co-publiait le pamphlet "Le Japon qui sait dire Non" contre la tutelle américaine qui bride, selon lui, le rayonnement du Japon à l'extérieur. En 1995, il quitte la vie politique après 25 ans pour dire "Non" aux bureaucrates qui paralysent toute réforme. "Le Japon est comme un eunuque, incapable de réaliser ses volontés", déclare alors l'ancien ministre des Transports. Ces prises de position tranchent dans une classe politique toujours à la recherche de "consensus". Elles inquiètent nombre de pays asiatiques, comme la Chine, qui perçoivent en M. Ishihara un "faucon" susceptible de faire fructifier le nationalisme japonais.Les Etats-Unis se préoccupent aussi d'un "anti-américanisme" rampant dans l'archipel et du dossier sensible de la base aérienne américaine de Yokota, à l'ouest de Tokyo, que le nouveau gouverneur veut en partie récupérer pour en faire le troisième aéroport de la capitale. Pour sa part, la classe politique s'interroge sur les ambitions futures de M. Ishihara et sur les répercutions des votes de rejet qui se succèdent, alors que les formations d'opposition peinent à présenter une véritable alternance. "Cette élection peut être un tournant dans la vie politique au Japon", avance le professeur Tomina. 

Travailler dans un groupe européen: les Japonais ne disent plus "non" (AFP, 3/3/99) 
Confrontés à la montée du chômage, les jeunes Japonais ne rechignent plus à chercher du travail auprès des entreprises européennes, qui avaient jusqu'à présent le plus grand mal à attirer les meilleurs diplômés de l'archipel.A quelques mois de leur sortie de l'université, plus de 3.000 étudiants, portant tailleur ou costume sombres, se sont pressés le week-end dernier au treizième étage d'une tour de Tokyo pour participer au troisième "forum européen de l'emploi". Ils étaient à peine la moitié pour la première édition, en 1997. "Il y a trois ans, les jeunes diplômés ne pensaient pas du tout aux entreprises européennes basées au Japon. Ils trouvaient sans aucun problème un bon emploi au sein d'un grand groupe nippon", explique Kazuo Hayashi, du cabinet Disco, co-organisateur du forum avec sept chambres de commerce et d'industrie européennes. "Mais la récession qui dure et le chômage qui progresse ont changé la donne". "Je préfère trouver du travail dans un groupe étranger que de ne pas en avoir", résume Hideki Oduka, 22 ans, en troisième et avant-dernière année de sciences à l'université de Waseda. Il reconnaît que ses parents "n'auraient jamais pensé postuler" chez Philips ou Siemens. Pour eux, il n'y avait que Toyota, Mitsubishi ou Fuji Bank, ces grands noms du capitalisme nippon qui ont perdu un peu de leur prestige depuis l'éclatement de la bulle spéculative, au début de la décennie, et la récession qui a suivi. Certains d'entre eux réduisent les embauches quand ils n'annoncent pas des suppressions d'emplois. Désireux de profiter de ce contexte, les 26 groupes européens participant au forum n'ont pas caché qu'ils se heurtaient à "un problème d'image" au Japon, pays où la reconnaissance de la marque revêt une grande importance. Ainsi, L'Oréal, pourtant l'un des plus connus des jeunes, "n'a toujours pas au Japon la notoriété proportionnée à l'importance de son activité", regrette Kohji Kanai, chargé du recrutement chez le numéro un mondial des cosmétiques. Les Européens veulent donc se montrer plus agressifs, à l'image de leurs homologues américains, dont la notoriété a fortement progressé ces dernières années. Ce qui leur permet de concurrencer les firmes nipponnes dans la course aux diplômés, laissant loin derrière celles du Vieux continent.Pour ces dernières, embaucher des ingénieurs ou des commerciaux de valeurs "s'avère donc à la fois difficile et très coûteux", d'autant que les procédures à suivre sont très complexes, relève Kazuo Hayashi.Réalistes, les Européens parient donc sur les jeunes femmes, souvent boudées par les recruteurs des entreprises locales et qui, quand elles y sont embauchées, rencontrent des obstacles souvent infranchissables pour gravir les échelons. Les conseils d'administration japonais sont ainsi fréquemment 100% masculins.Ils comptent également profiter "de l'ouverture d'esprit dont font aujourd'hui preuve les jeunes Japonais", selon Nobuo Yamanouchi,du géant suédois des télécommunication Ericsson, qui accueillera ce printemps une cinquantaine de jeunes diplômés. "Je ne me vois pas rester jusqu'à la retraite dans la même entreprise, comme mon père", explique Hideki, qui aimerait bien "passer quelques années en Espagne". 
 

Japon - La Chambre des Représentants adopte le budget (Reuter, 19/2/99) 
La Chambre des Représentants japonaise a adopté vendredi le projet de budget de l'exercice 1999/2000, au terme d'une procédure d'examen qui n'avait jamais été aussi rapide depuis l'après-guerre. Ainsi, le ministre des Finances, Kiichi Miyazawa, informera ses homologues du Groupe des Sept (G7), lors de leur réunion samedi, que le programme de relance de 81.900 milliards de yens (680 milliards de dollars environ) sera adopté bien avant le début de l'exercice fiscal 1999/2000 (le 1er avril). La Chambre des Conseillers devrait se prononcer sur le budget lundi. Toutefois, l'aval de cette dernière chambre apparaît comme symbolique, dans la mesure où le budget prendra automatiquement force de loi dans les 30 jours même si elle émet un vote défavorable. Le Premier ministre Keizo Obuchi souhaite que le budget, qui prévoit près de 20.000 milliards de yens de réductions d'impôt et de dépenses des travaux publics, permette de sortir l'économie de la récession et de parvenir à une croissance de 0,5%, après deux années de contraction. Le déficit budgétaire représentera 9,2% du produit intérieur brut, Tokyo comptant émettre un volume sans précédent de 71.100 milliards de yens d'emprunts l'année prochaine, dont 31.300 milliards d'emprunts nouveaux. Même si le Premier ministre ne le prévoit pas, nombre d'économistes estiment qu'un collectif budgétaire sera nécessaire pour renouer avec la croissance économique. 

Japon - Les pressions politiques s'exercent toujours sur la BoJ (Reuter, 15/2/99) 
 En dépit de l'assouplissement monétaire consenti vendredi dernier, le monde politique continue à faire pression sur la Banque du Japon (BoJ) pour qu'elle mette un frein à une montée des taux longs potentiellement préjudiciable pour l'économie de l'archipel.  Le ministre des Finances, Kiichi Miyazawa, a toutefois applaudi des deux mains l'initiative de la BoJ de ramener l'objectif de taux JJ 
de 0,25 à 0,15% et jugé qu'il n'était pas en son pouvoir d'entraver la marche des taux d'intérêt à long terme. "Une hausse des rendements des JGB (emprunts d'Etat nippons) n'est pas une question que la BoJ puisse maîtriser", a-t-il dit. Mais au Parti libéral démocrate (PLD, au pouvoir) on ne se contente pas de ces déclarations. Hiromu Nonaka, son secrétaire général, a dit que le gouvernement surveillerait les efforts déployés par la BoJ pour redresser l'économie, ajoutant compter qu'elle "prenne toutes les mesures et fasse tous les efforts" en ce sens. Du point de vue macroéconomique, Tokyo n'a pas de raisons de se réjouir. L'excédent courant du Japon a augmenté de 38,7% en 1998, au record de 15.860 milliards de yens, tirant parti d'importations anémiques, preuve s'il en est que la demande intérieure japonaise reste faible. En outre, si le nombre des faillites a chuté de 33,5% en janvier, par rapport à janvier 1998, en revanche le passif des entreprises concernées a augmenté de 17,7% à 765,67 milliards de yens, là encore un record pour le mois sous revue. Nonaka, qui est aussi le principal porte-parole du gouvernement, espère que la détente monétaire aura des incidences rapides sur les marchés mais ce qui l'intéresse, ce sont les répercussions sur les taux longs.  Il avait précédemment laissé entendre que la BoJ envisageait de souscrire directement à des emprunts d'Etat ou sinon il lui recommandait d'étudier un accroissement de ses achats directs de JGB sur le marché secondaire, ce qui revenait à une "monétisation" du marché de la dette. 

"aussi bas que possible" 

Mais la BoJ a explicitement rejeté ces deux hypothèses vendredi dernier, le gouverneur Masaru Hayami ayant dit que la banque 
centrale ne modifierait ni les volumes ni la périodicité de ses achats obligataires. Par ailleurs, elle ne peut légalement souscrire 
directement à des emprunts d'Etat, sauf "circonstance exceptionnelle".  La BoJ a donc choisi le biais de la détente monétaire et expliqué qu'elle pourrait ne pas en rester là et entraîner le taux JJ "aussi bas que possible", au gré de la situation sur le marché. Le JJ est tombé rapidement à 0,11% lundi contre 0,28% vendredi en moyenne. En revanche, le rendement du JGB à 10 ans a pris 0,1 point au pic de 2,18%.  Face à cela, Okiharu Yasuoka, responsable d'une importante commission financière du PLD, a exhorté la BoJ à revoir sa position quant à la question d'accroître ses achats de JGB.  "Il est nécessaire de faire tout notre possible pour endiguer la spirale déflationniste actuelle", a-t-il dit à l'agence Jiji, recommandant à la BoJ de se fixer un taux d'inflation de 1,0 à 1,5% par le biais d'un accroissement du volume de ses achats.  Et si cela ne suffisait pas, a poursuivi Yasuoka, la BoJ devrait "le cas échéant se résigner à souscrire à des JGB nouvellement émis".  Hirohisa Fujii, ex-ministre des Finances et membre important du Parti Libéral (PL, coalition gouvernementale), s'est contenté de dire que le PL "pouvait comprendre" la décision prise par la BoJ vendredi, sans aller jusqu'à préciser s'il l'approuvait.  Certains justifient la position de la BoJ de la façon suivante : si le gouvernement se fiait à la BoJ pour éponger une offre trop abondante sur le marché obligataire, la dette nationale exploserait, au risque d'engendrer une hyper-inflation. 

Japon - Le volcan aurifère sous-marin ne sera pas exploité (Reuters, 12/2/99) 
L'Institut géologique du Japon a déclaré vendredi que l'important gisement d'or localisé dans un volcan sous-marin à 400 km au large de la baie de Tokyo ne serait a priori utilisé qu'à des fins de recherche, les coûts d'exploitation commerciale s'avérant trop élevés. "Les coûts (d'exploitation de l'or) sont trop élevés, aussi ne pensons-nous pas à une commercialisation", a déclaré un responsable du centre de recherche. Jeudi, un groupe de scientifiques a annoncé dans les colonnes de la prestigieuse revue Science la découverte d'un énorme gisement d'or et d'autres métaux précieux à l'intérieur d'un volcan sous-marin effondré, au large de l'archipel nippon. L'équipe de scientifiques est composée de membres de l'Institut Smithsonian de Washington, de l'Université de Tokyo et de l'Institut géologique du Japon. Le gisement se trouve à une profondeur évaluée entre 1.200 et 1.350 mètres. 

Nucléaire/Un 4e cargo quittera la France pour le Japon -NucNet (AFP, 4/2/99) 
Un cargo japonais de combustible nucléaire, obtenu à partir de déchets traités par la Cogema, quittera bientôt la France, rapporte jeudi l'agence écologique NucNet. Un précédente cargaison de ce type avait eu du mal à arriver au Japon en mars 1998. Des écologistes avaient tenté d'empêcher le navire de franchir le canal de Panama en s'enchaînant au bâtiment et à son arrivée dans un port de la préfecture nippone d'Aomori, des responsables locaux avaient interrompu son déchargement.  Il avait fallu que le Premier ministre japonais en personne donne des assurances sur la sécurité de la cargaison au gouverneur de la préfecture pour que le déchargement se fasse. C'est le quatrième bateau japonais à revenir dans l'archipel depuis 1995 dans le cadre d'un contrat de traitement des déchets nucléaires conclu par la Cogema avec Tokyo. La date, le port de départ et le nom du cargo seront publiés quelques jours avant qu'il ne largue les amarres, ajoute l'agence NucNet. 

Sakakibara: réquisitoire contre FMI, intégrisme du marché et domination US (AFP, 22/1/99) 
Eisuke Sakakibara, le vice-ministre japonais des Finances en charge des affaires internationales, a prononcé vendredi devant la presse étrangère de Tokyo un véritable réquisitoire contre le Fonds Monétaire International (FMI), ce qu'il appelle "l'intégrisme du marché" et la "domination américaine". 
Tout en affirmant exprimer des "vues personnelles", celui que la presse a surnommé "Monsieur Yen" en raison de l'infuence qui lui 
est prêtée sur le marché des changes, a néanmoins affirmé qu'elles constituaient "l'arrière-plan intellectuel" de la politique suivie par le ministre Kiichi Miyazawa. 
Citant abondamment le financier américain George Soros, spéculateur de haut vol et contempteur du "capitalisme global", M. 
Sakakibara a critiqué sévèrement l'action du FMI pendant la crise en Asie orientale, en Russie et aujourd'hui au Brésil. 
Il a résumé la philosophie de l'institution multilatérale à qu'on appelle "le consensus de Washington", c'est-à-dire le fait que "des 
marchés libres et une monnaie saine" garantissent la croissance. Il a mis en cause "l'application aveugle d'un modèle universel" aux économies émergentes. 
La gestion de la crise par les pays du G7 et les institutions internationales en Asie "était, au moins initialement, sérieusement 
défaillante", a affirmé M. Sakakibara. 
"Dans la mesure où j'étais personnellement impliqué dans ce processus et que j'ai finalement accepté, même avec réticence, ce qui a été recommandé, je ne suis pas en mesure de critiquer les autres pour ce qui s'est passé", a-t-il reconnu. "Mais, contrairement au directeur général (du FMI) Michel Camdessus, je peux seulement dire que si j'étais confronté à des situations similaires à l'avenir, je les traiterais différemment". 
Interrogé récemment par l'AFP, un haut responsable du FMI en Asie indiquait qu'il n'y avait pas trace, dans les décisions du conseil d'administration du Fonds, de réticences du Japon, deuxième actionnaire de l'institution. 
Le Fonds a publié cette semaine une évaluation de son action en Thailande, Indonésie et Corée du Sud, qui admet une 
sous-estimation de l'ampleur de la récession mais valide en gros les recettes appliquées dans les programmes d'ajustement. 
M. Sakakibara s'est déclaré "plus proche de Jeffrey Sachs (universitaire de Harvard qui critique systématiquement le FMI) que de 
Stanley Fischer (l'adjoint de Michel Camdessus)". 
Derrière l'attaque d'Eisuke Sakakibara, auteur d'un livre à la gloire du modèle capitaliste nippon, contre "l'intégrisme du marché", il y a aussi un plaidoyer pro-domo de la part de la bureaucratie japonaise. 
"Les bulles financières au Japon et en Asie n'ont pas été créées nécessairement par les seules erreurs de politique 
macro-économique mais ont été l'effet naturel de marchés où des participants enclins à l'erreur ont agi entre eux avec une 
clairvoyance moins que parfaite", affirme-t-il. 
Le triomphe actuel du "laissez-faire" sera-t-il durable? M. Sakakibara ne le pense pas. "D'abord, dit-il, la domination américaine qui 
paraissait garantie pour un certain temps après la chute du socialisme semble décliner aussi bien en termes politiques 
qu'économiques, en partie à cause de l'unification de l'Europe et en partie en raison de la montée ces dernières années d'un 
sentiment anti-américain potentiel dans différentes parties du monde". 
Au début des années 90, explique-t-il, on pouvait penser que "les Etats-Unis s'approchaient d'un empire financier mais ce n'est 
certainement pas la réalité qui nous fait face à la fin du 20ème siècle". 
Le responsable japonais, qui a appuyé officiellement les contrôles des changes mis en place en Malaisie par le gouvernement 
Mahathir Mohamad, affirme que "le capitalisme global doit être limité dans les transactions transfrontalières, par la transparence, la surveillance et la réglementation prudentielle, ou par des contrôles directs". 
La coordination des politiques entre état-nations ou fédérations de nations est "absolument essentielle mais la coordination doit 
rester une coordination, et pas une coercicion", conclut "Monsieur Yen". 

Le Japon ne voit pas de signes de reprise économique solides (AFP, 19/1/99) 
 Le ministre japonais du Plan a déclaré mardi que le Japon était confronté à une "crise économique d'ampleur 
nationale" et l'Agence de Planification (EPA), dans son dernier rapport mensuel, ne discerne aucun signe solide de reprise dans le pays. "L'économie de la nation fait face à sa pire récession de l'après-guerre", a dit le ministre de l'EPA Taichi Sakaiya dans un discours prononcé pour l'ouverture de la session parlementaire. Il a cependant réaffirmé que le Japon pouvait espérer une croissance d'environ 0,5% pendant le prochain exercice fiscal qui commence en avril. Son collègue des Finances, Kiichi Miyazawa, a déclaré dans son discours à la Diète qu'avec la chute des marchés de capitaux, les emprunts qui pèsent sur les banques et les inquiétudes suscitées par la montée du chômage, l'économie nippone "est dans une dépression très grave". L'EPA, dans son rapport publié mardi, reconnaît qu'au mieux "des signes d'amélioration apparaissent de façon sporadique mais qu'ils ne représentent pas une tendance significative", selon l'expression de Takashi Omori, directeur pour les affaires économiques intérieures au Bureau de recherche de l'Agence.  Le rapport de l'EPA s'en tient pour l'essentiel aux conclusions faites le mois dernier et reprend la même formulation, "signes embryonnaires", pour décrire des frémissements d'évolution dans un contexte économique toujours grave. 
Omori constate que les dépenses des consommateurs ont cessé de baisser dans certains secteurs comme les petites voitures et 
le matériel électronique, mais il ajoute: "La situation n'est pas celle d'une propagation des signes embryonnaires".  Dans ce sombre concert, le Premier ministre Keizo Obuchi a tenté une note d'optimisme en promettant devant les parlementaires que l'année fiscale 1999-2000 serait "la première année de la reprise économique". Obuchi a lui aussi avancé l'estimation d'une croissance de 0,5%. 
Dans son rapport, l'EPA note qu'en dépit d'une baisse du nombre des défaillances d'entreprises en octobre et novembre derniers, 
comparée à la même période de 1997, les investissements des entreprises - des PME aux grands groupes - ont continué de chuter. 
La firme de recherche sur les crédits Tokyo Shoko Research, dans un rapport publié mardi, conclut d'ailleurs que la baisse du 
nombre des faillites ne s'explique pas par une quelconque amélioration de la santé financière des sociétés mais par les efforts du 
gouvernement pour renflouer le secteur. 

Les Etats-Unis appellent à une "forte dissuasion" face à la Corée du Nord (AF¨P, 14/1/99)
Les Etats-Unis ont appelé jeudi leurs alliés japonais et sud-coréens à exercer en commun "une forte dissuasion" à l'égard de la Corée du Nord, à qui ses voisins prêtent des velléités aggressives depuis le tir d'un missile l'an dernier. "Nous devons exercer une forte dissuasion pour prévenir une attaque nord-coréenne contre la Corée du Sud ou le Japon", a déclaré le secrétaire d'Etat à la défense américain, William Cohen, avant de quitter Tokyo pour Séoul. Pour encourager Pyongyang à la sagesse, une coopération entre les trois pays alliés est "essentielle", a rappelé le responsable américain, qui a notamment rencontré le Premier ministre Keizo Obuchi au cours de sa visite de trois jours. M. Cohen a également voulu montrer la voie de la fermeté en réitérant la nécessité, aux yeux de son pays, de pouvoir inspecter le site souterrain de Kumchangni, suspecté par Washington d'abriter des installations nucléaires. "Nous avons besoin d'avoir accès aux installations souterraines afin d'être certains que les Nord-Coréens se conforment bien à l'accord international du KEDO (Korea Energy Development Organization)", a expliqué M. Cohen. Cet accord, signé à Genève en 1994, prévoit la livraison à la Corée du Nord de centrales nucléaires à eau légère, en échange de la
fermeture d'installations officiellement civiles mais pouvant être facilement détournées pour un usage militaire. Ce dossier devrait être abordé au cours d'une réunion consacrée au programme nucléaire de Pyongyang que tiendront responsables américains et nord-coréens les 16 et 17 janvier à Genève. D'ores et déjà, M. Cohen a rejetté la demande nord-coréenne d'une compensation de 300 millions de dollars pour "violation de l'accord de Genève". A Tokyo, M. Cohen s'est félicité que le gouvernement de M. Obuchi ait décidé de débloquer des fonds pour la mise au point, en commun, de missiles de théâtre. Celle-ci a été décidée à la suite du survol du territoire japonais, le 31 août dernier, par une fusée à trois étages nord-coréenne qui s'était ensuite abîmée dans le Pacifique. Ce passage démontre, pour Tokyo, que Pyongyang a désormais la capacité de frapper l'archipel. Le responsable américain a également émis le voeu que la Diète (le parlement japonais) approuve "rapidement" de nouvelles directives destinées à élargir le rôle des forces de défense nipponnes en cas de crise. Ces directives permettront "une action en temps et en heure, efficace et crédible de la part" des armées des deux pays, a précisé M. Cohen, qui s'est toutefois montré prudent tant le sujet est sensible au Japon. Le rôle des forces armées, très limité par la Constitution, a en effet au failli faire capoter les négociations entre le Parti Libéral Démocratique (PLD), au pouvoir, et le Parti libéral (PL), qui ont finalement débouché jeudi sur la constitution d'un gouvernement de coalition. A Séoul, M. Cohen doit rencontrer le président Kim Dae-Jung et tenir, avec le général Henry Shelton, chef d'état-major interarmes, la réunion annuelle sur la sécurité avec les responsables sud-coréens. Les deux pays ont décidé jeudi de créer une structure destinée à mener des "opérations psychologiques" afin de retourner la population nord-coréenne en cas de guerre dans la péninsule. Le général Shelton et son homologue Kim Jin-Ho ont expliqué cette initiative par le fait que "la menace militaire nord-coréenne restait forte en dépit des difficultés économiques récurentes" du pays.

Japon: une tentative de stabilisation politique pour affronter la crise (AFP, 14/1/99) 
La formation jeudi d'un gouvernement de coalition entre le Parti Libéral Démocratique (PLD) du Premier ministre Keizo Obuchi et le Parti Libéral (PL) est une tentative de stabilisation de la vie politique alors que le Japon s'apprête à vivre une autre année dangereuse sur le plan économique et financier. "Pour surmonter la crise nationale actuelle, je suis arrivé à la conclusion qu'il fallait que le PLD et le PL partagent la responsabilité du gouvernement", a expliqué M. Obuchi en commentant le remaniement ministériel au cours d'une conférence de presse. La formation de cette coalition "droite-droite" entre les conservateurs et les troupes d'Ichiro Ozawa, un "renégat" qui avait fait sécession du PLD en 1993, se traduit par l'entrée au gouvernement de Takeshi Noda, le numéro deux du Parti Libéral. Il détiendra le portefeuille de l'Intérieur, un poste relativement mineur dans la hiérarchie gouvernementale nipponne. Tous les principaux ministres de la première équipe Obuchi, constituée en juillet 1998 après la sévère défaite du PLD aux élections sénatoriales, restent en place. C'est notamment le cas du ministre des Finances Kiichi Miyazawa, en dépit du désir de se retirer exprimé par ce vétéran de 79 ans. La formation de la coalition "n'est pas seulement une question d'arithmétique parlementaire", a expliqué le Premier ministre japonais. "Je vais demander aux autres partis et factions de coopérer pour surmonter cette situation nationale difficile et je suis confiant de pouvoir obtenir leur coopération", a affirmé M. Obuchi. Majoritaire à la chambre basse de la Diète (parlement), le PLD est en minorité au sénat, ce qui l'a contraint à négocier des accords au cas par cas avec les formations de l'opposition pour faire adopter les projets de loi. Il manquera encore une douzaine de sièges à la coalition pour obtenir la majorité à la chambre haute, mais son pouvoir de marchandage sera toutefois accru par l'apport des Libéraux. "Le marché est en hausse aujourd'hui grâce à cette alliance politique", constatait Hiroshi Kuribayashi, responsable de la recherche japonaise chez Barclays Capital à Tokyo. Alors que les autres bourses asiatiques piquaient du nez sous la pression des évènements brésiliens, l'indice Nikkei gagnait 2,5 pour cent jeudi à la clôture. "Cela facilitera le vote de toutes les lois", explique M. Kuribayashi. "C'est très important au regard de la situation économique, non seulement les réductions d'impôt mais aussi le budget 1999. Il y a un ensemble de mesures qui attendent d'être votées et cette nouvelle formation politique garantit qu'elles le seront". Néanmoins, la vie quotidienne au sein de la nouvelle coalition ne sera pas nécessairement de tout repos. M. Ozawa, regardé par beaucoup au sein du PLD comme un "traître" qui a fait perdre temporairement le pouvoir aux conservateurs après 1993, a montré dès jeudi qu'il entendait conserver sa liberté de parole. "Il n'y aura pas de reprise économique si nous croyons uniquement à des mesures à court terme", a-t-il dit. Le leader des Libéraux, qui exigeait un poste de vice-premier ministre pour entrer lui-même au gouvernement, est l'avocat d'une profonde réforme fiscale, commençant par la réduction temporaire du taux de TVA. Il pousse également à une réforme administrative radicale conduisant à un "gouvernement modeste" et à l'effacement de la toute puissante bureaucratie japonaise. Il est enfin partisan de l'affirmation du rôle militaire du Japon, au prix d'une révision ou d'une nouvelle "interprétation" de la constitution pacifiste du pays. La nouvelle coalition ne devra pas seulement affronter une situation économique qui ressemble à un champs de mines, avec de forts risques d'accidents financiers d'ici à la fin de l'année fiscale le 31 mars. Les électeurs japonais auront l'occasion de se prononcer sur la performance du second gouvernement Obuchi lors des élections locales prévues au printemps. 

Japon - Un seul Libéral, Takeshi Noda, entre au gouvernement (Reuters, 14/1/99) 
Le Premier ministre japonais Keizo Obuchi a dévoilé jeudi la composition de son nouveau gouvernement de coalition, marqué par la désignation à la tête du ministère de l'Intérieur de Takeshi Noda, seul membre du petit Parti libéral (jusque là dans l'opposition) à y faire son entrée.  Les autres postes ministériels restent détenus par le Parti libéral démocrate (PLD) du Premier ministre. Kiichi Miyazawa conserve le portefeuille des Finances, Kaoru Yosano celui du Commerce et Taichi Sakaiya est reconduit à la tête de l'Agence de planification économique. Obuchi s'est rapproché des Libéraux d'Ichiro Ozawa pour renforcer l'assise de son gouvernement. Majoritaire à la chambre basse du Parlement, le PLD ne contrôlait pas le Sénat, une situation délicate pour faire passer le budget. Il manque toujours à la coalition 11 députés pour atteindre la majorité de 252 sièges à la chambre haute, mais la coalition a bon espoir d'obtenir ces voix manquantes au moyen d'accords au cas par cas avec des formations comme le Komeito, ou avec des sénateurs indépendants. La chambre haute a par exemple le pouvoir de retarder l'adoption du budget et d'étouffer dans l'oeuf certains textes de loi. Ce remaniement mineur fait suite à près de deux mois de tractations destinées à aplanir les divergences entre PLD et Parti libéral sur des questions comme la défense, la réforme de l'administration et l'économie. "Le Japon est dans une situation grave, critique. Il est important pour nos deux partis d'avoir en commun des politiques fondamentales et d'agir avec célérité", a déclaré Takeshi Noda après avoir été nommé au gouvernement. Cet accord de coalition est un nouveau succès pour un Keizo Obuchi trop souvent sous-estimé, qui a pris les rênes du gouvernement voici six mois avec l'ambitieuse mission de sortir le Japon de la pire récession qu'il connaisse. 

Désarroi de l'opposition 

Dans le cadre de l'accord, Keizo Obuchi a accepté la demande des Libéraux d'abaisser de 20 à 18 le nombre de portefeuilles 
ministériels, cela en procédant à des regroupements d'attributions. Les ministères de l'Education et l'Agence pour les Sciences et la technologie fusionnent ainsi, de même que les ministères de la Construction et de l'Administration territoriale. Certains économistes pensent que les Libéraux - dirigés par Ichiro Ozawa qui est un ancien du PLD - vont pousser le principal parti de la coalition vers la mise en oeuvre de réformes économiques structurelles douloureuses mais jugées nécessaires pour retrouver la croissance après près de dix ans de stagnation. "Je pense que cette coalition est de nature à accélérer les changements structurels au Japon", déclare un économiste d'ABN Amro, Kazuhiko Ogata. "Ozawa considère qu'il est très important que le Japon procède à des réformes structurelles de fond, aussi la coalition pourrait-elle en être le déclencheur", ajoute-t-il. Sur le front purement économique, le PLD avait déjà cédé à la fin de l'an dernier aux pressions des Libéraux pour accentuer les baisses d'impôts durant l'année fiscale suivante.  Ce sont les questions de défense qui ont constitué jusqu'au bout le principal point d'accroc. Les Libéraux voulaient que les Forces d'auto-défense japonaises (armée) puissent être autorisées à participer à des missions de paix de l'Onu, comme l'Allemagne y a autorisé ses troupes dans une certaine mesure. Mais le PLD n'a pas voulu accepter d'emblée toutes les exigences de son partenaire, eu égard à la Constitution pacifiste du Japon, et certaines des questions en suspens ont été mises sous le boisseau pour ne pas empêcher la mise sur pied de la coaltion. Sur le plan politique, le mariage PLD-Libéraux apparaît comme une nouvelle plutôt déprimante pour les formations d'opposition, qui jouent en ordre dispersé. "Cette coalition est une très mauvaise nouvelle pour l'opposition", estime John Neuffer, observateur politique. "Ozawa a de fait mis un terme à l'aptitude de l'opposition à constituer un défi sérieux au PLD. Les partis d'opposition sont dans un profond désarroi", ajoute-t-il. "La question est de savoir s'ils (les partis d'opposition) peuvent s'en tirer ensemble", résume Hajime Shinohara, professeur émérite de sciences politiques à l'Université de Tokyo. 

Japon - Composition du nouveau gouvernement de coalition (Reuters, 14/1/99) 
Voici la composition du gouvernement de coalition nommé jeudi par le Premier ministre japonais Keizo Obuchi aux termes d'un léger remaniement ministériel. 

Takeshi Noda, du Parti libéral, rejoint le gouvernement au titre de ministre de l'Intérieur. Tous les autres ministres sont membres du Parti libéral-démocrate (PLD) d'Obuchi. Les nominations ou changements d'affectation sont marqués par des astérisques. 

Prremier ministre Keizo Obuchi 
Finances Kiichi Miyazawa 
Commerce international, industrie Kaoru Yosano 
Plan économique Taichi Sakaiya (non député) 
Secrétaire général du gouvernement, développement d'Okinawa Hiromu Nonaka 
*Intérieur Takeshi Noda (Libéral) 
Commission de revitalisation financière Hakuo Yanagisawa 
Affaires étrangères Masahiko Komura 
Défense Hosei Norota 
Santé, sécurité sociale Sohei Miyashita 
Postes et Télécommunications Seiko Noda 
Gestion et coordination Seiichi Ota 
Agriculture Shoichi Nakagawa 
Transport, développement d'Hokkaido Jiro Kawasaki 
Construction, agence nationale pour la terre Katsutsugu Sekiya 
Travail Akira Amari 
Justice Shozaburo Nakamura 
Environnement Kenji Manabe 
Education, Sciences, Technologies Akito Arima 

Obuchi a fait passé de 20 à 18 le nombre de portefeuilles, en affectant à des ministres en place des attributions comme le 
développement d'Hokkaido, d'Okinawa, ou l'agence pour les Sciences et la technologie. 

Entrée d'un responsable du PL dans le deuxième gouvernement Obuchi (AFP, 14/1/99) 
Le premier ministre japonais Keizo Obuchi a remanié comme prévu jeudi matin son équipe gouvernementale pour faire de la place à un responsable du Parti Libéral (PL), à la suite de l'accord de coalition intervenu la veille entre le PLD et les Libéraux. L'arrivée de Takeshi Noda, secrétaire général du PL, au poste de ministre de l'Intérieur, une position relativement mineure dans la hiérarchie gouvernementale, est le seul changement notable. Le leader des Libéraux Ichiro Ozawa, un "renégat" qui avait fait sécession du PLD en 1993, avait mis comme condition à son entrée au gouvernement la création d'un poste de vice-premier ministre, ce que le parti dirigeant a refusé. Tous les ministres importants de la première équipe Obuchi, en place depuis l'été dernier, restent en fonction, et notamment le ministre des Finances Kiichi Miyazawa, un vétéran âgé de 79 ans, qui avait manifesté le désir de quitter le gouvernement. Pour donner satisfaction à Ichiro Ozawa, qui plaide pour un "gouvernement modeste", trois agences gouvernementales seront placées sous la tutelle d'un ministère existant, permettant une réduction du nombre des ministres. 
L'Agence pour les provinces de Hokkaido et d'Okinawa sera divisée entre le ministère des Transports et le secrétariat général du 
gouvernement, la National Land Agency passe sous le contrôle du ministère de la Construction et celle pour la Science et la 
Technologie est rattachée au ministère de l'Education. "Depuis le début de l'administration Obuchi, j'ai pensé au moyen de renforcer et de stabiliser ce gouvernement", a expliqué à la presse le secrétaire général du gouvernement Hiromu Nonaka. Le numéro deux de l'équipe Obuchi a été la cheville ouvrière de l'accord de coalition, finalement conclu mercredi soir aprés le retour du premier ministre d'une tournée européenne d'une semaine. "Il est vrai que j'avais moi-même des sentiments partagés", a reconnu M. Nonaka, dont l'hostilité personnelle à l'égard de M. Ozawa est de notoriété publique. Sur le fonds, la naissance de ce gouvernement de coalition ne modifiera pas l'orientation de la politique japonaise. Même sur les questions de défense et de sécurité, dont il avait fait un préalable, M. Ozawa n'obtient pas une affirmation du rôle militaire du Japon marquant une interprétation différente de la constitution pacifiste du pays. L'accord de coalition doit par contre faciliter la vie au gouvernement Obuchi dans ses rapports avec le parlement. Majoritaire à la chambre basse de la Diète, le PLD est nettement minoritaire au sénat, ce qui a contraint le gouvernement à négocier chaque texte de loi avec les formations d'opposition. Toutefois, il manquera encore une douzaine de voix à l'alliance PLD-PL pour disposer d'une majorité à la chambre haute. 

Takeshi Noda, un expert ès-économie au ministère de l'Intérieur (Reuters, 14/1/99) 
Le nouveau ministre japonais de l'Intérieur, Takeshi Noda, âgé de 57 ans, est le seul membre du Parti libéral à obtenir un portefeuille dans le gouvernement de coalition nommé jeudi. Ancien du PLD, il est considéré comme un expert des questions économiques. Diplômé de droit de la prestigieuse Université de Tokyo, Noda est entré au ministère des Finances en tant que haut fonctionnaire avant de faire ses débuts en politique, tout d'abord dans les rangs du Parti libéral-démocrate (PLD), qui a très longtemps dirigé seul le Japon après 1945. Sa carrière est typique de l'ascension rapide que l'on peut connaître dans la hiérarchie politique nippone. Elu pour la première fois à la Chambre basse en 1972 à l'âge de 31 ans, il s'est acquis une réputation de réformateur progressiste, et est particulièrement versé dans l'économie. Il a à ce jour déjà détenu plusieurs maroquins, dont celui de l'Agence de planification économique et celui de la Construction.  Ce qui est plutôt inhabituel chez Noda est, contrairement à nombre de personnalités politiques japonaises, l'entêtement qu'il a mis à rester fidèle à ses principes tout au long de sa carrière. Le mot de "sekinin" (responsabilité) est l'un des plus récurrents dans ses discours. C'est précisément le concept de "responsabilité" qui l'a conduit à faire défection des rangs du PLD en juin 1994, lorsqu'il s'est aperçu que son parti était sur le point de constituer une coalition avec son rival de longue date, le Parti social-démocrate. Il a alors rejoint le tout nouveau Parti de la nouvelle frontière, dirigé par l'ancien Premier ministre Toshiki Kaifu, en juillet de la même année. Sa carrière a pris un nouveau tournant l'an dernier lorsqu'il est devenu l'un des membres fondateurs et secrétaire général du Parti libéral, dans la foulée de la dissolution du Parti de la Nouvelle frontière à la fin 1997. 

William Cohen en visite au Japon et en Corée du Sud (AFP, 10/1/99) 
Le secrétaire à la Défense américain William Cohen se rend cette semaine pour une tournée de six jours au Japon et en Corée du Sud pour des entretiens sur la sécurité, dans une région rendue nerveuse par un essai de missile l'an dernier et la construction d'un ouvrage souterrain par la Corée du Nord. Le déplacement de M. Cohen, du 10 au 16 janvier, se produit au moment même où des responsables américains et nord-coréens doivent se rencontrer (16 et 17 janvier) à Genève pour discuter du programme nucléaire militaire nord-coréen, et notamment du site souterrain de Kumchangni qualifié par Washington de "suspect". Les Américains souhaiteraient avoir accès à cet ouvrage suspecté d'abriter des installations nucléaires, en contradiction avec l'accord international du KEDO (Korea Energy Development Organization) signé par Pyongyang à Genève en 1994. Cet accord prévoit la livraison à la Corée du Nord de centrales nucléaires à eau légère, en échange de la fermeture d'installations officiellement civiles mais pouvant être facilement détournées pour un usage militaire. M. Cohen réaffirmera l'engagement des Etats-Unis à la sécurité du Japon et de la Corée du Sud tout au long de ce voyage qui lui permettra également de rendre visite aux forces américaines, a indiqué un haut responsable militaire. "Je ne pense pas que vous verrez M. Cohen faire marche arrière, aussi bien au Japon qu'en Corée du Sud, sur notre engagement concernant la Corée du Nord", a-t-il déclaré sous couvert de l'anonymat. Toutefois, la politique américaine vis-à-vis de Pyongyang est actuellement en cours d'évaluation à Washington, où l'ancien secrétaire à la Défense William Perry a rencontré la semaine dernière à la Maison Blanche le président Bill Clinton et ses conseillers pour la sécurité, a-t-on indiqué au Pentagone. Au cours de ses trois jours d'entretiens à Tokyo, à partir de lundi, M. Cohen discutera de la coopération entre les deux pays sur la recherche et la mise au point de missiles de théâtre ainsi que des projets d'acquisition par le Japon de satellites pour surveiller la péninsule coréenne. Ces missiles de théâtre, selon le haut responsable de la défense, sont le "point central" de la visite de M. Cohen au Japon. Tokyo avait été effaré le 31 août dernier par le tir nord-coréen d'une fusée de trois étages qui avait prouvé que Pyongyang avait désormais la capacité de frapper le Japon, et peut-être même l'Alaska. Le Japon a menacé ce couper les fonds promis dans l'accord KEDO pour la construction d'une centrale nucléaire à eau légère en Corée du Nord si ce pays tirait une autre fusée. Cet événement a également montré qu'il était urgent de mettre en place de nouvelles directives pour élargir le rôle des forces de défense japonaises en cas de crise. Le parlement japonais doit bientôt ouvrir un débat sur cette question. Au cours de ses entretiens, M. Cohen fera savoir à ses interlocuteurs, y compris aux membres de la Diète (le parlement japonais), qu'il "veut une politique qui permettra une action en temps et en heure, efficace et crédible de la part de l'alliance, autorisant le Japon et les Etats-Unis à travailler ensemble pour répondre aux menaces potentielles sur la sécurité" des deux pays et de la région, a encore ajouté ce haut responsable militaire. A Seoul, M. Cohen et le général Henry Shelton, chef d'état-major interarmes, tiendront avec leurs homologues sud-coréens leur réunion annuelle sur la sécurité. "Evidemment, les entretiens de cette année sont extrêmement importants étant donné les développements de la situation dans la péninsule coréenne", a noté le haut responsable du Pentagone. M. Cohen doit également rencontrer le président Kim Dae-Jung avant son retour à Washington. 

Jacques Chirac a salué la ``vigoureuse action de redressement économique'' que le Japon a engagée et il a affiché la ``confiance totale'' de la France dans le succès de la politique entreprise par le Premier ministre Keizo Obuchi. 
Cette action ``permettra cette année au Japon de renouer avec la croissance'', a assuré le chef de l'Etat jeudi au cours d'une
conférence de presse commune avec M. Obuchi. Jacques Chirac a aussi annoncé une prochaine ``initiative'' de la France afin de
réduire les fluctuations entre le dollar, l'euro et le yen. (AP, 8/1/99)

Marché des changes: Chirac et Obuchi favorables à ``un nouveau cadre de coopération mutuelle'' (AP, 7/1/99) 
Jacques Chirac et Keizo Obuchi ont annoncé jeudi qu'ils allaient ``chercher à mettre en place un nouveau cadre de 
coopération mutuelle sur les marchés des changes'', dont la ``stabilité future'' est d'une ``importance cruciale''. Le président français et le Premier ministre japonais ont publié un communiqué commun à l'issue d'un entretien de trois quarts 
d'heure au Palais de l'Elysée. Dans ce communiqué, les deux hommes soulignent que la stabilité des changes est importante ``non seulement pour nos deux économies mais aussi pour l'ensemble de l'économie mondiale''. ``Nous avons reconnu que la stabilité du taux de change entre l'euro et le yen était particulièrement importante pour le marché des changes'', ont souligné les deux dirigeants. MM. Chirac et Obuchi ont plaidé pour une réforme des sytèmes monétaire et financier internationaux. ``Nous devons améliorer les règles qui régissent le marché mondial ainsi que la coopération macro-économique et monétaire entre les pays, consolider les organisations multilatérales et porter une attention plus grande aux aspects sociaux de la mondialisation'', ont-ils ajouté. Dans cet esprit, les deux hommes s'engagent ``à travailler ensemble, en coopération avec les autres pays du G7''. Il s'agit d'''améliorer la surveillance du secteur financier'', de ``traiter les questions concernant les investisseurs institutionnels à vocation internationale, y compris les fonds spéculatifs''. Il faut également ``examiner les problèmes liés aux régimes des taux de change et d'améliorer les programmes et procédures du FMI, notamment en réformant le comité intérimaire et le comité du développement''. 

La politique japonaise de responsabilité en Asie ``portera ses fruits'', estime Keizo Obuchi (AP, 7/1/99) 
En visite à Paris où il a été reçu jeudi par Jacques Chirac, le Premier ministre japonais Keizo Obuchi s'est dit, dans 
un entretien au ``Figaro'' publié vendredi, persuadé que la politique nipponne de ``responsabilité régionale portera ses fruits''. Interrogé sur les conséquences pour Tokyo de la naissance de l'euro, il a affirmé que ``les relations avec les Etats-Unis restent l'axe majeur de notre politique extérieure'', tout en jugeant que ``les relations vont également s'intensifier'' avec l'Europe: ``l'euro facilitera les choses'', même si le ``dialogue bilatéral avec chacun (des Onze, NDLR) restera très important''. Quant à l'Asie, M. Obuchi a souligné que le prochain budget japonais ``exigera de très importants sacrifices, avec un déficit budgétaire énorme''. Ce qui n'empêchera pas Tokyo, consciente de ses responsabilités sur ce continent en crise où ``le Japon occupe une place décisive'', de poursuivre son ``effort de soutien à l'Asie, qui reçoit la moitié de nos crédits d'aide''. 

Le Premier ministre japonais attendu en France mercredi 6 janvier (AP, 5/1/99)
Le Premier ministre japonais Keizo Obuchi rencontrera les dirigeants français, italiens et allemands au cours d'une visite d'Etat dans ces pays du 6 au 13 janvier, a annoncé lundi à Tokyo un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Keizo Obuchi arrivera mercredi à Paris, où il doit s'entretenir avec le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin. Keizo Obuchi doit ensuite se rendre en Italie avant de terminer sa visite en Allemagne. 

Vietnam-ASEAN-Japon : L'ASEAN discute d'une aide de 30 milliards de dollars du  Japon (AFP, 10/12/98)
Japon-Chine-France : Le Japon fait le forcing pour un projet de train rapide en Chine  (AFP, 9/12/98)
Russie-Japon-Kouriles : Gouverneur de Sakhaline: Moscou dit non au retour des Kouriles au Japon  (AFP, 9/12/98)
Japon-France : A la faveur de l'euro, le Japon et la France resserrent leurs liens (AFP, 8/12/98)

Lionel Jospin envisage de se rendre à Tokyo au mois de février, en visite officielle, alors que le Premier ministre nippon Keizo Obuchi doit pour sa part s'arrêter en janvier à Paris, lors de sa tournée des capitales européennes. Tokyo et Paris entretiennent actuellement "une situation exceptionnelle d'intensité de leurs relations" avec une multiplication de visites ministérielles, a souligné le secrétaire général du Ministère français des Affaires étrangères. Avec les rencontres prévues entre les deux Premiers ministres, le Japon et la France entendent renforcer l'excellence de leurs relations, juste après le lancement de l'euro.(Les Echos, 8/12/98)

INTERVIEW: IIE ECONOMIST MARCUS NOLAND ON JAPAN'S ECONOMY
(Political will needed to solve Japan woes) USIA 3/12/98 
Washington -- Japan faces an economic triple threat and must find the political will to overcome that threat, according to Marcus Noland, an economist at the Institute for International Economics (IIE).
"Japan has three problems in decreasing order of urgency": first, a macro-economic problem of falling aggregate demand, second, a financial sector problem, and third, structural problems of over-regulation and corporate governance, Noland said in a November 30 interview at IIE headquarters in Washington.

La classe politique nippone nourrit un sentiment anti-Pékin
 « Le président chinois Jiang Zemin aura fait une maigre récolte pendant sa visite à Tokyo, que ce soit sur les  excuses qu'il souhaitait sur les atrocités commises par les Japonais en Chine pendant la Seconde Guerre  mondiale, ou sur des garantis nippones de ne pas soutenir l'indépendance de Taiwan. Le lobby pro-Taiwan et anti-Pékin est au coeur du mouvement conservateur nippon. Et si le Premier ministre, Keizo Obuchi, ne partage pas forcément les idées de ces conservateurs, il sait qu'il ne peut pas faire fi de leur poids au sein du Parti libéral-démocrate. Le sentiment japonais prend aussi sa source dans la méfiance vis-à-vis de son grand voisin et rival potentiel dans la région. Du côté chinois, la détermination à obtenir des excuses de la part du Japon est révélatrice. Elle illustre la puissance de plus en plus avérée de la Chine dans la zone, ainsi que celle des dirigeants chinois originaires de Shanghai dans la hiérarchie du Parti. Les Etats-Unis, dans cette affaire, feront peut-être la différence. Les conseillers de Clinton sont conscients du danger d'un affrontement nucléaire avec la Chine sur le statut de Taiwan et veulent modérer les ambitions de Taiwan en matière d'indépendance. Mais les faucons, au Congrès et dans l'armée américaine, soutiennent Taiwan et les conservateurs nippons. » (Herald Tribune par La Tribune 1/12/98)

 Mise à jour :  juin 99
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